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2 Pierre 1:1-11 (Annotée Neuchâtel)

   1 Syméon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu en partage avec nous une foi de même prix en la justice de notre Dieu et du Sauveur Jésus-Christ. 2 La grâce et la paix vous soient multipliées, en la connaissance de Dieu et de Jésus, notre Seigneur !
   3 Puisque sa divine puissance nous a fait don de tout ce qui contribue à la vie et à la piété, par la connaissance de Celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu ; 4 par lesquelles nous ont été données les précieuses et très grandes promesses, afin que par leur moyen vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui est dans le monde par la convoitise ; 5 et à cause de cela même, y apportant tout empressement, ajoutez à votre foi la vertu, et à la vertu la science, 6 et à la science la tempérance, et à la tempérance la patience, et à la patience la piété, 7 et à la piété l'amour fraternel, et à l'amour fraternel la charité. 8 Car si ces choses sont en vous, et y abondent, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. 9 Mais celui en qui ces choses ne se trouvent point est aveugle, c'est un homme à courte vue, qui a oublié la purification de ses anciens péchés. 10 C'est pourquoi, frères, empressez-vous d'autant plus à affermir votre vocation et votre élection ; car en faisant cela, vous ne broncherez jamais ; 11 car ainsi vous sera richement accordée l'entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.

Références croisées

1:1 Ac 15:14, Mt 4:18, Mt 10:2, Lc 22:31-34, Jn 1:42, Jn 21:15-17, 1P 1:1, Jn 12:26, Rm 1:1, Lc 11:49, Jn 20:21, 1Co 9:1, 1Co 15:9, Ga 2:8, Ep 3:5, Ep 4:11, 1P 5:1, 2P 1:4, Ac 15:8-9, Rm 1:12, 2Co 4:13, Ep 4:5, Ph 1:29, 2Tm 1:5, Tt 1:1, Tt 1:4, 1P 1:7, 1P 2:7, Jr 33:16, Rm 1:17, Rm 3:21-26, 1Co 1:30, 2Co 5:21, Ph 3:9, Es 12:2, Lc 1:47, Tt 2:13
Réciproques : Dt 34:5, Ps 36:1, Ps 98:2, Ps 103:17, Es 45:22, Es 45:24, Es 54:17, Dn 9:24, Mt 6:33, Mc 3:16, Lc 6:14, Lc 19:13, Jn 1:1, Jn 5:23, Jn 15:15, Ac 5:31, Ac 13:23, Ac 20:19, Rm 4:6, Rm 4:11, Rm 5:18, Rm 5:21, Rm 10:3, Rm 14:17, 1Co 7:22, 2Co 3:9, Ga 2:16, Ep 4:13, Ph 1:1, Ph 1:5, Col 3:24, Col 4:12, 1Th 5:9, 1Tm 1:1, 2Tm 1:10, He 11:1, He 11:7, Jc 1:1, Jc 2:1, 1P 2:4, 2P 1:11
1:2 Nb 6:24-26, Dn 4:1, Dn 6:25, Rm 1:7, 1P 1:2, Jud 1:2, Ap 1:4, 2P 3:18, Es 53:11, Lc 10:22, Jn 17:3, 2Co 4:6, 1Jn 5:20-21
Réciproques : Nb 6:23, Jn 15:5, Col 1:2, Col 1:10, 2P 1:3, 2P 1:5, 2P 1:8, 2P 2:20
1:3 Ps 110:3, Mt 28:18, Jn 17:2, 2Co 12:9, Ep 1:19-21, Col 1:16, He 1:3, Ps 84:11, Rm 8:32, 1Co 3:21-23, 1Tm 4:8, 2P 1:2, Jn 17:3, Rm 8:28-30, Rm 9:24, 1Co 1:9, Ep 4:1, Ep 4:4, 1Th 2:12, 1Th 4:7, 2Th 2:14, 2Tm 1:9, 1P 1:15, 1P 2:9, 1P 2:21, 1P 3:9, 1P 5:10, 2P 1:5, Rt 3:11, Pr 12:4, Pr 31:10, Pr 31:29, Ph 4:8
Réciproques : Nb 6:23, Dt 32:47, Ps 108:7, Ct 1:10, Es 53:11, Ac 2:39, Rm 1:7, 1Co 2:7, Ga 1:6, Ep 1:17, Ph 3:8, Ph 3:14, Col 1:10, Col 2:2, 1Th 5:24, 1Tm 2:2, 1Tm 6:3, 2Tm 1:1, 2Tm 1:10, Tt 1:1, He 3:1, 2P 1:6, 2P 3:11, 2P 3:18, 3Jn 1:2
1:4 2P 1:1, Ez 36:25-27, Rm 9:4, 2Co 1:20, 2Co 6:17-18, 2Co 7:1, Ga 3:16, He 8:6-12, He 9:15, 1Jn 2:25, Jn 1:12-13, 2Co 3:18, Ep 4:23-24, Col 3:10, He 12:10, 1Jn 3:2, 2P 2:18-20, Ga 6:8, Jc 4:1-3, 1P 4:2-3, 1Jn 2:15-16
Réciproques : Ps 36:7, Ps 56:10, Ps 108:7, Ct 1:10, Mt 3:8, Lc 1:75, Ac 11:23, Rm 6:4, Rm 12:2, 1Co 15:58, Ga 3:22, Ph 1:27, Ph 4:8, 1Tm 4:8, 2Tm 1:1, 2Tm 2:19, Tt 2:12, He 3:1, Jc 2:12, 1P 1:7, 1P 1:15, 1P 2:4, 2P 1:9, 2P 1:15, 2P 2:12, 2P 2:20, 1Jn 2:29, 1Jn 3:3
1:5 Lc 16:26, Lc 24:21, 2P 1:10, 2P 3:14, 2P 3:18, Ps 119:4, Pr 4:23, Es 55:2, Za 6:15, Jn 6:27, Ph 2:12, He 6:11, He 11:6, He 12:15, 2P 1:3, Ph 4:8, 2P 1:2, 2P 3:18, 1Co 14:20, Ep 1:17-18, Ep 5:17, Ph 1:9, Col 1:9, 1P 3:7
Réciproques : Dt 6:17, Js 7:3, Js 22:5, Ps 112:6, Pr 10:4, Pr 10:17, Pr 13:4, Pr 20:4, Ec 10:18, Ct 4:2, Jr 17:24, Ez 18:22, Mi 6:8, Mt 13:23, Mt 20:1, Mt 28:20, Lc 6:49, Jn 3:21, Ac 26:20, Rm 15:14, 1Co 14:6, 2Co 3:18, 2Co 8:7, Ga 5:22, Ep 1:4, Ph 3:12, Col 3:12, 1Th 4:1, 2Th 1:3, 1Tm 4:7, 1Tm 4:12, 1Tm 6:11, 2Tm 3:10, Tt 2:12, Jc 2:14, Jc 2:17, 2P 1:9
1:6 Ac 24:25, 1Co 9:25, Ga 5:23, Tt 1:8, Tt 2:2, Ps 37:7, Lc 8:15, Lc 21:19, Rm 2:7, Rm 5:3-4, Rm 8:25, Rm 15:4, 2Co 6:4, Col 1:11, 1Th 1:3, 2Th 1:4, 2Th 3:5, He 6:12, He 6:15, He 10:36, He 12:1, Jc 1:3-4, Jc 5:7-10, Ap 1:9, Ap 2:2, Ap 13:10, Ap 14:12, 2P 1:3, 2P 3:11, Gn 5:24, Es 57:1, 1Tm 2:2, 1Tm 2:10, 1Tm 3:16, 1Tm 4:7-8, 1Tm 6:3, 1Tm 6:6, 1Tm 6:11, 2Tm 3:5, Tt 1:1
Réciproques : Rm 12:12, Ph 1:9, 1P 4:8, Ap 2:3
1:7 Jn 13:34-35, Rm 12:10, 1Th 3:12, 1Th 4:9-10, He 13:1, 1P 1:22, 1P 2:17, 1Jn 3:14, 1Jn 3:16, 1Co 13:1-8, Ga 6:10, Col 3:14, 1Th 5:15, 1P 3:8, 1Jn 4:21
Réciproques : Gn 13:8, 1Co 13:4, 1Co 14:1, 1Co 16:14, Ep 4:32, 1Tm 1:5, 1P 4:8, 2Jn 1:5, Ap 2:19
1:8 Jn 5:42, 2Co 9:14, 2Co 13:5, Ph 2:5, Col 3:16, Phm 1:6, 1Co 15:58, 2Co 8:2, 2Co 8:7, Ph 1:9, Col 2:7, Col 3:16, 1Th 3:12, 1Th 4:1, 2Th 1:3, Jn 15:7-8, 2Co 5:13-17, Pr 19:15, Mt 20:3, Mt 20:6, Mt 25:26, Rm 12:11, 1Tm 5:13, He 6:12, Mt 13:22, Jn 15:2, Jn 15:6, Tt 3:14, 2P 1:2
Réciproques : Mt 13:21, Mt 25:18, Mc 4:19, Mc 4:20, Col 1:10, 2P 3:18
1:9 2P 1:5-7, Mc 10:21, Lc 18:22, Ga 5:6, Ga 5:13, Jc 2:14-26, Jn 9:40-41, 2Co 4:3-4, 1Jn 2:9-11, Ap 3:17, 2P 1:4, 2P 2:18-20, Rm 6:1-4, Rm 6:11, Ep 5:26, He 9:14, 1P 3:21, 1Jn 1:7
Réciproques : Lv 13:55, Es 8:20, So 1:17, Mt 13:21, Lc 6:42, Lc 11:35, Jc 1:4
1:10 2P 1:5, 2P 3:17, 2Tm 2:19, He 6:11, He 6:19, 1Jn 3:19-21, Rm 8:28-31, 1Th 1:3-4, 2Th 2:13-14, 1P 1:2, Ps 15:5, Es 56:2, Mt 7:24-25, Lc 6:47-49, 1Jn 3:19, Ap 22:14, 2P 3:17, Ps 37:24, Ps 62:2, Ps 62:6, Ps 112:6, Ps 121:3, Mi 7:8, Ac 20:24-25, 1P 1:5, Ap 3:10-11
Réciproques : Js 7:3, Js 18:3, Jg 18:9, Ps 26:1, Pr 10:30, Es 32:17, Lc 6:48, Lc 13:24, Lc 22:32, Ac 2:39, Rm 1:6, Rm 4:16, Rm 8:30, Rm 9:11, 1Co 9:26, 2Co 5:9, Ph 4:9, Col 2:2, Col 3:12, 1Th 1:5, 2Tm 2:15, He 3:1, He 4:11, He 6:12, He 11:6, He 12:15, 1P 1:15, 1Jn 2:10, 1Jn 5:13
1:11 Mt 25:34, 2Co 5:1, 2Tm 4:8, Ap 3:21, Ps 36:8, Ct 5:1, Es 35:2, Jn 10:10, Ep 3:20, He 6:17, Es 9:7, Dn 7:14, Dn 7:27, Ap 5:10, 2P 1:1
Réciproques : Js 18:3, Jg 18:9, Ps 15:5, Pr 10:30, Es 32:17, Mt 6:33, Mt 18:3, Mc 10:23, Lc 12:32, Lc 12:37, Lc 13:28, Ac 5:31, Ac 13:23, Ac 14:22, 2Co 5:9, Col 1:13, 2Tm 1:10, 2Tm 4:1, Tt 1:4, He 1:8, He 4:11, Jc 2:5, 2P 3:17, 1Jn 5:13

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
2 Pierre 1
  • 1.1 Syméon Pierre, serviteur et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu en partage avec nous une foi de même prix en la justice de notre Dieu et du Sauveur Jésus-Christ.
    Voir sur ces titres 1Pierre 1.1 ; Romains 1.1 ; Jacques 1.1 et comparer l'introduction à notre épître.
    Syméon (Sin., A, majuscules), le nom de l'apôtre ne se trouve que dans Actes 15.14 sous cette forme qui se rapproche le plus de la consonnance hébraïque.
    Simon (B) est la forme ordinaire, qui reproduit la prononciation grecque.
    Les noms de Simon Pierre sont associés Luc 5.8 ; Matthieu 16.16, et dans l'évangile de Jean.
    Grec : A ceux à qui est échue (par le sort, Luc 1.9 ; Jean 19.24) une foi de même prix qu'à nous. Ce verbe exprime fortement la souveraineté de la grâce qui seule produit une foi vivante. Celle-ci est un don de Dieu, d'un prix infini, puisqu'elle a pour fruit la vie éternelle. Elle est du même prix, parce qu'elle a les mêmes effets, pour les lecteurs de l'épître et pour ceux que l'auteur désigne par nous.
    On a appliqué ce nous aux apôtres, qui seraient distingués des simples fidèles, comme formant une classe à part ; on l'a entendu des chrétiens d'origine juive, auxquels appartenait l'auteur, tandis que les destinataires de l'épître seraient des chrétiens d'origine païenne. (Comparer Actes 11.17) Mais il est plus naturel de penser que dans ce nous l'auteur comprend tous ceux qui possèdent la foi commune à tous les chrétiens, ou qui partagent déjà ses convictions à l'égard des faits et des vérités qu'il va rappeler à ses lecteurs. (Reuss.)
    Le complément : en la justice de notre Dieu,...est rattaché par quelques-uns au qualificatif du même prix : ce qui donne à leur foi un prix égal, c'est la justice de notre Dieu. Mais les termes qu'on réunit ainsi sont séparés dans la phrase grecque.
    D'autres le relient au verbe : "Ceux qui, en ou par la justice de notre Dieu,...ont reçu en partage une foi..." Mais ce n'est pas la justice qui donne la foi, c'est plutôt la foi qui saisit la justice à moins qu'on entende par la justice de Dieu l'attribut en vertu duquel il donne à tous, aux païens comme aux Juifs, une foi de même prix.
    Il vaut mieux construire : une foi en la justice, ou fondée sur la justice de Dieu. Le mot justice peut alors se prendre dans le sens qu'il a dans les épîtres de Paul ; (comparez Romains 1.17 ; 3.21-31) c'est la justice parfaite, dont le Sauveur revêt ses rachetés devant Dieu, et qui, d'une part, est imputée à leur foi, les rend justes aux yeux de Dieu et, d'autre part, les renouvelle et les sanctifie intérieurement ; double effet provenant de la même cause.
    Avec la majorité des interprètes, nous traduisons : de notre Dieu et du Sauveur Jésus-Christ. Il serait plus conforme à la grammaire grecque de traduire : de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ, car l'article n'est pas répété devant Sauveur.
    Une formule semblable se trouve dans : 1Pierre 1.11 ; 2.20 ; 3.18, où l'auteur dit : "Notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ."
    D'après l'analogie de ces passages s'est produite, dans notre verset, la variante du Sin. qui remplace Dieu par Seigneur. Mais ce qui semble indiquer que le mot Dieu n'est pas un simple attribut de Jésus-Christ, (comparez 2.13, note) et que l'auteur a bien dans la pensée le Père et le Fils, c'est qu'au verset suivant, il nomme d'abord Dieu, puis Jésus notre Seigneur.
  • 1.2 La grâce et la paix vous soient multipliées, en la connaissance de Dieu et de Jésus, notre Seigneur ! Ce vœu est exprimé ici dans les mêmes termes que 1Pierre 1.2 ; comparez Jude 2 ; seulement l'auteur y ajoute le moyen par lequel la grâce et la paix peuvent nous être multipliées : en ou par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur. (Quelques documents ont le texte abrégé : connaissance de notre Seigneur.)
    Cette connaissance n'est pas purement intellectuelle, c'est une connaissance du cœur qui repose sur une communion intime avec le Sauveur et sur l'expérience de sa grâce. (Comparer 2Pierre 1.3 ; Jean 17.3, note ; Ephésiens 1.17 ; Colossiens 3.10)
    Plusieurs éditeurs et interprètes (Lachmann, Westcott-Hort, Rilliet, Spitta, von Soden) estiment que le vœu de verset 2 se prolonge jusqu'à verset 4. Il faudrait, en ce cas, séparer verset 2 et verset 3 par une simple virgule et mettre un point à la fin de verset 4.
  • 1.3 Puisque sa divine puissance nous a fait don de tout ce qui contribue à la vie et à la piété, par la connaissance de Celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu ; La vie est la vie intérieure de l'âme, qui a sa source en Dieu même (verset 4, 3e note ; 1Jean 4.9), qui commence par la régénération, et qui doit grandir Jusqu'à la perfection.
    La piété (ce mot ne se trouve, sauf Actes 3.12, que dans les épîtres pastorales) est la manifestation de cette vie dans ses rapports avec Dieu.
    Tout ce qui est nécessaire pour créer et entretenir la vie et la piété est un don gratuit de Dieu ; mais c'est là pour les chrétiens un motif pressant de mettre eux-mêmes tous leurs soins, tous leurs efforts, à faire de continuels progrès dans cette vie intérieure. (verset 5)
    Les versets versets 3-7 forment une seule phrase, dont les versets versets 3,4 sont le premier membre, indiquant les motifs que le chrétien a d'agir ; puis les versets versets 5-7 l'exhortent à une activité personnelle dont ils tracent le programme.
    Il y a, en effet, dans l'expérience de chaque fidèle, un temps où il est plutôt passif et ne fait guère que recevoir les riches dons de la grâce dont l'apôtre parle à verset 3 ; puis vient un temps où Dieu fait appel à toute l'énergie de sa volonté, et lui demande d'appliquer toutes ses facultés à mettre en œuvre, au sein des difficultés et des combats, ce qu'il lui a donné.
    Ce temps-là était venu pour les premiers lecteurs de cette lettre. L'auteur leur rappelle qu'il serait dangereux de se contenter d'une connaissance stérile, aliment de l'orgueil, tandis qu'au dehors s'apprêtaient des tentations et des combats où nul ne pourrait vaincre, sinon par la puissance d'une foi pleine de vie et d'énergie.
    Toutes les épîtres écrites vers la fin de l'âge apostolique, les lettres pastorales de Paul, les épîtres de Pierre, de Jean, de Jude, sont remplies de cette grave et sainte pensée.
    Tout nous est donné objectivement par la divine puissance de Jésus-Christ et subjectivement par la connaissance de Celui qui nous a appelés, savoir Dieu le Père. (1Pierre 1.15)
    Connaissance est pris dans le sens indiqué verset 2 note. Notre vocation, qui est une partie de l'œuvre de la grâce, est attribuée à la gloire de Dieu, c'est-à-dire à l'action de ses perfections, et spécialement à sa vertu, ce qui veut dire à sa force divine. (Comparer 1Pierre 2.9)
    Quelques interprètes (Spitta, von Soden) entendent par Celui qui nous a appelés, Jésus. (verset 2)
    Sa gloire serait celle que les apôtres contemplèrent sur la montagne, (verset 16 et suivants) sa vertu, celle de sa vie sainte, qui les amena à la conviction de sa messianité. (Matthieu 16.16)
  • 1.4 par lesquelles nous ont été données les précieuses et très grandes promesses, afin que par leur moyen vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui est dans le monde par la convoitise ; Les précieuses et très grandes promesses que l'auteur attribue à la gloire et à la vertu de Dieu, à toutes ses perfections qui s'y manifestent, ne sont pas seulement les promesses faites par les prophètes, mais leur accomplissement en Jésus-Christ.
    On trouve souvent le mot promesse, pour la chose promise. (Actes 13.32,33 ; 26.6 ; Romains 15.8 ; 2Corinthiens 7.1 ; Galates 3.22 ; Ephésiens 3.6)
    Suivant d'autres il s'agirait des promesses ou prophéties relatives à l'avènement du Seigneur. (versets 11,12 et suivants ; 2Pierre 3.4,9,13)
    Par ces promesses accomplies, qui renferment toute l'œuvre de la grâce, ou, selon d'autres, par toutes les choses qui contribuent à la vie et à la piété ; (verset 3) l'idée resterait la même au fond.
    Telle est la profondeur et la grandeur de l'œuvre de Dieu dans l'homme pécheur, que par elle il devient en toute réalité participant de la nature divine.
    Le Nouveau Testament nous enseigne partout qu'il y a entre Dieu et l'homme le même rapport qu'entre un père et son enfant, et ce rapport est établi par la nouvelle naissance dont Dieu est le principe et la source. ; (Galates 3.26 ; Romains 8.14-16 ; Hébreux 12.7 ; Jean 1.12,13 ; 3.6 ; 1Jean 3.9) mais notre auteur présente cette grande pensée dans le plus frappant contraste : d'un côté, la corruption qui est dans le monde, à laquelle les chrétiens ont échappé en la fuyant ; et d'un autre côté, la nature divine, à laquelle ils ont part !
    "C'est ici une parole telle qu'il n'y en a pas de pareille ni dans l'Ancien ni dans le Nouveau Testament. Mais qu'est-ce que la nature de Dieu ? C'est l'éternelle vérité, l'éternelle justice, l'éternelle sagesse ; c'est la vie, la paix, la joie, la félicité éternelles, c'est tout ce qu'on peut nommer de bon et de beau. Or, devenir participant de la nature divine, c'est partager tout cela c'est vivre éternellement, avoir éternellement la paix et la joie ; c'est être pur, juste, saint, tout puissant contre le diable, le péché et la mort. C'est pourquoi la parole de Pierre signifie : aussi peu il est possible d'ôter à Dieu ce qui fait sa nature, en sorte qu'il ne soit plus l'éternelle vie et l'éternelle vérité, aussi peu il est possible de vous l'ôter ; si l'on vous fait du mal, c'est en faire à lui-même, pour opprimer un chrétien, il faut opprimer Dieu." Luther.
  • 1.5 et à cause de cela même, y apportant tout empressement, ajoutez à votre foi la vertu, et à la vertu la science, Et à cause de cela même (var. de A : et vous aussi), en raison des grâces que vous avez reçues, y apportant, à l'accomplissement de votre tâche morale, tout empressement, tout le zèle que vous pourrez. (Comparer verset 3, 1re note.)
  • 1.7 et à la piété l'amour fraternel, et à l'amour fraternel la charité. Ces divers traits de la vie chrétienne, que nous devons ajouter les uns aux autres, ne sont point nommés dans un ordre fortuit, ni simplement juxtaposés ; ils forment plutôt un tout organique ; chaque trait suppose le précédent et à son tour le complète, ou, pour parler avec Bengel : "Ces fruits de la vie chrétienne sont présentés en une gradation : le précédent produit le suivant et le rend facile, et le subséquent tempère le précédent et le rend parfait."
    La foi est la racine sur laquelle croît la vertu. Aussi y a-t-il en grec : "produisez (fournissez comme un paiement) avec votre foi la vertu, et avec la vertu la science," et ainsi de tous les termes de cette énumération.
    - La foi est le don initial que les destinataires de l'épître ont reçu de Dieu, (verset 1) le talent qu'ils ont à faire valoir pour lui faire porter tous les fruits de la vie chrétienne.
    La foi doit produire la vertu : de même que ci-dessus, (2Pierre 1.3,1Pierre 2.9) ce mot appliqué à Dieu signifie la force divine, de même, comme fruit de la foi dans l'homme, il indique la force et l'énergie de l'âme, le courage du chrétien qui sait en qui il a cru et ce qu'il doit faire. (Comparer Philippiens 4.8, note.)
    - Une foi ainsi mise en pratique dans une conduite ferme et sûre engendre et augmente de jour en jour la science, non seulement au sens intellectuel de ce mot, (verset 2, note) mais surtout cette science pratique de la vie que l'expérience seule peut donner, le discernement de ce qui est notre devoir et de la manière dont nous devons l'accomplir.
    - La foi, la force d'âme, la science pratique inspirent toujours à celui en qui elles sont réunies la tempérance, celle-ci ne se borne pas au manger et au boire ou à telles autres jouissances sensuelles ; (1Corinthiens 7.9) elle emporte cette modération de l'esprit et du cœur, cette domination de soi même et de ses passions, par laquelle le chrétien, voyant clairement le devoir, se trouve libre pour l'accomplir. (Ecclésiastique 18 :30)
    Viennent les épreuves, la persécution pour le nom de Jésus, ce chrétien, maître de lui, est aussi prêt à tout supporter avec la patience que donnent et entretiennent les dispositions qui précèdent.
    Dans une vie composée et réglée de la sorte, tout se rapporte à Dieu, à sa volonté, à sa crainte ; l'âme regarde sans cesse à lui et vit dans sa communion. Telle est la vraie piété. (verset 3)
    Enfin, puisque Dieu est amour, nul ne peut ainsi vivre en lui sans aimer (1Jean 4.20) il aime ses frères d'abord d'un amour fraternel, (1Pierre 1.22) et tous les hommes d'une sincère charité. (1Thessaloniciens 3.12 ; Galates 6.10)
  • 1.8 Car si ces choses sont en vous, et y abondent, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. Motif à l'appui (car) de l'exhortation précédente : quand ces traits du caractère sont en un homme et abondent en lui, ou s'y multiplient, sa vie est en continuel progrès ; elle ne reste pas oisive ni stérile pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ.
    Ces grâces de Dieu sont autant de degrés qui conduisent à une connaissance toujours plus complète de Jésus-Christ, connaissance qui est le fruit de l'expérience, le couronnement aussi bien que le principe de la vie chrétienne. (Comparer verset 2, note ; 2Pierre 1.3 ; 2.20 ; Colossiens 1.10 ; Ephésiens 4.13,Philippiens 3.10)
  • 1.9 Mais celui en qui ces choses ne se trouvent point est aveugle, c'est un homme à courte vue, qui a oublié la purification de ses anciens péchés. Précisément l'opposé de ce qui précède : la connaissance de JésusChrist, lumière divine, rend la vue pénétrante.
    Le mot grec traduit par : c'est un homme à courte vue, est le participe du verbe être myope.
    Placé après les mots : il est aveugle, ce participe en atténue le sens : ou du moins il est myope. Les hommes les plus clairvoyants dans les choses de ce monde ont souvent la vue courte, sont même aveugles, dès qu'il s'agit de la vie de leur âme et de leur avenir éternel.
  • 1.10 C'est pourquoi, frères, empressez-vous d'autant plus à affermir votre vocation et votre élection ; car en faisant cela, vous ne broncherez jamais ; Gr Ayant oublié la purification de ses péchés d'autrefois.
    C'est en cela que consiste sa myopie, son aveuglement. Chrétien avorté, dont le développement ne s'est pas produit, il a oublié la purification de ses péchés passés, qu'il avait obtenue au moment de son baptême, quand Dieu lui fit grâce et l'appela ; (versets 3,10) et par une conséquence naturelle, il est retombé dans le péché (Hébreux 6.4-6)
  • 1.11 car ainsi vous sera richement accordée l'entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. Comment est-il possible pour le chrétien d'affermir sa vocation et son élection, puisque ce sont là deux actes de la grâce souveraine de Dieu ?
    Rien n'est plus compréhensible cependant. La vocation n'étant autre chose que l'appel de Dieu adressé à une âme par sa Parole, et rendu efficace par son Esprit, de manière qu'il y ait, dans cette âme, conviction, repentance, foi, obéissance il est bien évident que la présence de ces grâces constate la réalité de leur cause.
    Il n'est pas moins conforme à l'expérience chrétienne que l'exercice d'un don de Dieu, consciencieusement mis en pratique, augmente ce don ; ainsi l'homme peut et doit affermir sa vocation. Celle-ci est la manifestation de l'élection, car ceux que Dieu appelle sont autorisés à croire à leur élection ; affermir leur vocation, c'est donc par là même affermir leur élection.
    Pour cette raison l'auteur nomme ces deux actes divins dans un ordre inverse de celui qu'on attendait : la vocation d'abord, l'élection ensuite, quoique celle-ci précède et détermine celle-là : Dieu élit ses enfants pour la sanctification, pour l'obéissance, (1Pierre 1.2) pour qu'ils soient "à la louange de sa gloire ;" (Ephésiens 1.6,12) ils ont donc dans la sainteté de leur vie une démonstration évidente de leur élection qui, ainsi, est affermie pour eux.
    La plupart des interprètes concluent de l'ordre dans lequel l'auteur place les termes vocation et élection, qu'il entend par l'élection, non le choix que Dieu fait dans son conseil éternel, mais la séparation des chrétiens d'avec le monde, qui se produit lorsqu'ils sortent du monde pour suivre l'appel de Dieu. (2Corinthiens 6.14-17 ; 1Pierre 2.9,10 ; Jacques 2.5)
    Quoi qu'il en soit, tout chrétien sait que sa foi se fortifie en proportion de sa fidélité, et s'obscurcit et défaille sous l'influence du péché (Hébreux 3.14)
    L'exhortation de verset 10, début du verset est donc tout à fait fondée. La déclaration de verset 9 en fait ressortir la gravité. Et pour nous encourager à la suivre nous avons cette précieuse promesse : (versets 10,11) en faisant cela, vous ne broncherez jamais, car ainsi vous sera richement (l'opposé de 1Pierre 4.18 ; comparez Luc 6.38) accordée l'entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. (Hébreux 12.28 ; 2Timothée 4.18)