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Actes 12:5-19 (Annotée Neuchâtel)

5 Pierre donc était gardé dans la prison ; mais l'Eglise faisait d'instantes prières à Dieu pour lui. 6 Or, quand Hérode allait le faire comparaître en public, cette nuit même, Pierre dormait entre deux soldats, étant lié de deux chaînes ; et des sentinelles devant la porte gardaient la prison. 7 Et voici, un ange du Seigneur survint, et une lumière resplendit dans le cachot, et l'ange, frappant Pierre au côté, le réveilla, disant : Lève-toi promptement. Et les chaînes tombèrent de ses mains. 8 Et l'ange lui dit : Ceins-toi, et chausse tes sandales. Et il fit ainsi. Et il lui dit : Enveloppe-toi de ton manteau et suis-moi. 9 Et Pierre étant sorti, le suivait, et il ne savait pas que ce qui se faisait par l'ange fût réel, mais il croyait avoir une vision. 10 Et après qu'ils eurent passé la première et la seconde garde, ils vinrent à la porte de fer qui conduit à la ville, et qui s'ouvrit d'elle-même à eux ; et étant sortis, ils s'avancèrent dans une rue ; et aussitôt l'ange se retira d'avec lui. 11 Et Pierre, revenu à lui-même, dit : Maintenant je sais véritablement que le Seigneur a envoyé son ange, et qu'il m'a délivré de la main d'Hérode et de tout ce qu'attendait le peuple juif.
   12 Et ayant compris, il se dirigea vers la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, où beaucoup de personnes étaient assemblées et priaient. 13 Quand il eut heurté à la porte d'entrée, une servante, nommée Rhode, s'approcha pour écouter. 14 Et ayant reconnu la voix de Pierre, de la joie qu'elle eut, elle n'ouvrit point la porte ; mais étant rentrée en courant, elle annonça que Pierre était devant la porte. 15 Mais eux lui dirent : Tu es folle ! Mais elle assurait qu'il en était ainsi. Et eux disaient : C'est son ange. 16 Et Pierre continuait à heurter ; et quand ils eurent ouvert, ils le virent, et furent dans l'étonnement. 17 Mais leur ayant fait signe de la main de se taire, il leur raconta comment le Seigneur l'avait conduit hors de la prison, et il dit : Annoncez ces choses à Jacques et aux frères. Et étant sorti, il s'en alla dans un autre lieu.
   18 Le jour venu, il y eut un grand trouble parmi les soldats pour savoir ce que Pierre pouvait être devenu. 19 Mais Hérode, l'ayant fait chercher et ne l'ayant pas trouvé, fit subir un interrogatoire aux gardes et ordonna de les mener au supplice. Et étant descendu de la Judée à Césarée, il y séjournait.

Références croisées

12:5 Ac 12:12, Es 62:6-7, Mt 18:19, Lc 18:1, 1Co 12:26, 2Co 1:11, Ep 6:18-20, 1Th 5:17, He 13:3, Jc 5:16
Réciproques : 1S 12:23, Ps 10:17, Ps 18:6, Ps 34:17, Ps 102:2, Ps 127:2, Es 65:24, Jr 37:21, Dn 3:20, Ac 5:18, Rm 1:9, Rm 12:12, 2Co 6:5, Col 1:9
12:6 Gn 22:14, Dt 32:26, 1S 23:26-27, Ps 3:5-6, Ps 4:8, Es 26:3-4, Ph 4:6-7, He 13:6, Ac 21:33, Ac 28:20, Jr 40:4, Ep 6:20, 2Tm 1:16, Ac 5:23, Mt 28:4
Réciproques : Lv 26:6, Js 2:3, Ps 68:6, Ps 102:20, Ps 127:2, Pr 3:24, Jr 40:1, Mt 27:2, Ac 12:7, Ac 12:19, Ac 26:29
12:7 Ac 12:23, Ac 5:19, Ac 10:30, Ac 27:23-24, 1R 19:5, 1R 19:7, Ps 34:7, Ps 37:32-33, Es 37:30, Dn 6:22, He 1:14, Ac 9:3, 2S 22:29, Ez 43:2, Mi 7:9, Ha 3:4, Ha 3:11, Ap 18:1, Gn 19:15-16, Es 60:1, Ep 5:14, Ac 12:6, Ac 12:6, Ac 2:24, Ac 16:26, Ps 105:18-20, Ps 107:14, Ps 116:16, Ps 142:6-7, Ps 146:7, Dn 3:24-25
Réciproques : 2R 1:3, Ec 5:8, Es 51:14, Jr 40:1, Dn 3:28, Dn 9:21, Mt 18:10, Ac 12:11
12:8 Réciproques : Es 51:14, Mc 6:9, Ac 8:26, Ac 27:23
12:9 Ac 26:19, Gn 6:22, Jn 2:5, He 11:8, Ac 10:3, Ac 10:17, Ac 11:5, Gn 45:26, Ps 126:1, 2Co 12:1-3
Réciproques : Ex 34:29, Lc 24:11
12:10 Ac 12:4, Gn 40:3, Gn 42:17, Nb 15:34, Es 21:8, Ac 5:19, Ac 16:26, Es 45:1-2, Jn 20:19, Jn 20:26, Ap 3:7
Réciproques : Mt 17:8
12:11 Lc 15:17, Gn 15:13, Gn 18:13, Gn 26:9, Ac 12:7, Ac 5:19, 2Ch 16:9, Ps 34:7, Dn 3:25, Dn 3:28, Dn 6:22, He 1:14, 2S 22:1, Jb 5:19, Ps 33:18, Ps 34:22, Ps 41:2, Ps 97:10, Ps 109:31, 2Co 1:8-10, 2P 2:9, Ac 23:12-30, Ac 24:27, Ac 25:3-5, Ac 25:9, Jb 31:31
Réciproques : Ex 18:4, Est 9:1, Jb 5:12, Ps 37:14, Ps 57:3, Ps 119:95, Es 63:9, Jr 36:26, Mt 2:13, Mt 17:8, Ac 4:23, Ac 11:13, Ap 22:6
12:12 Ac 4:23, Ac 16:40, Ac 12:25, Ac 13:5, Ac 13:13, Ac 15:37-39, Col 4:10, 2Tm 4:11, Phm 1:24, Ac 12:5, Es 65:24, Mt 18:19-20, 1Jn 5:14-15
Réciproques : Gn 24:45, 1P 5:13
12:13 Ac 12:16, Lc 13:25
Réciproques : Dn 3:24, Ac 20:16
12:14 Mt 28:8, Lc 24:41
Réciproques : Jb 9:16, Ps 126:1
12:15 Ac 26:24, Jb 9:16, Mc 16:11, Mc 16:14, Lc 24:11, Gn 48:16, Mt 18:10, Lc 24:37-38
Réciproques : Pr 21:28, Mt 14:26, Tt 3:8
12:16 Réciproques : Ac 12:13
12:17 Ac 13:16, Ac 19:33, Ac 21:40, Lc 1:22, Jn 13:24, Ps 66:16, Ps 102:20-21, Ps 107:21-22, Ps 116:14-15, Ps 146:7, Ac 15:13, Ac 21:18, 1Co 15:7, Ga 1:19, Ga 2:9, Ga 2:12, Jc 1:1, Ac 16:40, Mt 10:23, Jn 7:1, Jn 8:59, Jn 10:40, Jn 11:54
Réciproques : Mt 10:3, Ac 1:13, Ac 14:20, Ac 24:10
12:18 Ac 5:22-25, Ac 16:27, Ac 19:23
Réciproques : Lc 4:30, Ac 5:21, Ac 16:23
12:19 1S 23:14, Ps 37:32-33, Jr 36:26, Mt 2:13, Ac 12:4, Ac 12:6, Mt 28:11-15, Dn 2:11-13, Mt 2:16, Jn 12:10-11, Ac 21:8, Ac 25:13, 1R 20:43, Est 6:12
Réciproques : 1S 22:16, 1R 18:12, 2R 1:10, Dn 3:22, Mt 28:14, Ac 5:21

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Actes 12
  • 12.5 Pierre donc était gardé dans la prison ; mais l'Eglise faisait d'instantes prières à Dieu pour lui. Grec : Mais une prière était faite instamment par l'Eglise à Dieu à son sujet.
    L'adverbe que nous traduisons par instamment signifie aussi continuellement, mais le premier sens convient mieux, car c'est le même terme qui caractérise la prière de Jésus en Gethsémané. (Luc 22.44, comparez 1Pierre 1.22)
    Les chrétiens priaient ainsi dans toutes leurs petites assemblées. (verset 12)
    Admirable contraste ! Deux pouvoirs sont ici en présence : d'une part, Hérode, sa prison et ses soldats, de l'autre, l'Eglise en prière. Qui l'emportera ? Notre récit va répondre.
  • 12.6 Or, quand Hérode allait le faire comparaître en public, cette nuit même, Pierre dormait entre deux soldats, étant lié de deux chaînes ; et des sentinelles devant la porte gardaient la prison. Cette nuit même : le danger suprême est imminent ; le lendemain, Pierre sera conduit à la mort.
    Il est lié de deux chaînes, selon l'usage romain, une chaîne à chaque bras, attaché au bras d'un soldat, à droite et à gauche, tandis que, devant la porte, des sentinelles gardent la prison.
    Et Pierre dort paisiblement.
  • 12.9 Et Pierre étant sorti, le suivait, et il ne savait pas que ce qui se faisait par l'ange fût réel, mais il croyait avoir une vision. Réveillé de son sommeil durant la nuit, ébloui par la lumière qui resplendissait dans le cachot (grec l'appartement ou le bâtiment), Pierre ne savait si ce qui lui arrivait était réel ou s'il avait une vision.
    Il resta quelques moments dans cet état et ne revint à lui que dans la rue, lorsque l'ange l'eut quitté. (verset 11)
  • 12.10 Et après qu'ils eurent passé la première et la seconde garde, ils vinrent à la porte de fer qui conduit à la ville, et qui s'ouvrit d'elle-même à eux ; et étant sortis, ils s'avancèrent dans une rue ; et aussitôt l'ange se retira d'avec lui. Luc a raconté cette délivrance jusque dans les moindres détails.
    Le teste occidental ajoute même : étant sortis, ils descendirent les sept degrés, et s'avancèrent.
    Un tel récit ne peut provenir que d'un témoin oculaire, et ce témoin, c'est Pierre lui-même, qui va tout raconter dans une assemblée de fidèles en prière pour sa délivrance. (verset 17)
    Cette assemblée se tenait dans la maison d'une femme chrétienne dont le fils, Marc, deviendra l'auteur de notre second évangile et le compagnon d'œuvre de Pierre et de Paul. (verset 12, note.)
    Marc fournit très probablement à Luc les informations sur lesquelles repose notre récit.
  • 12.11 Et Pierre, revenu à lui-même, dit : Maintenant je sais véritablement que le Seigneur a envoyé son ange, et qu'il m'a délivré de la main d'Hérode et de tout ce qu'attendait le peuple juif. Pierre sait maintenant que c'est Dieu qui l'a sauvé de la mort par le moyen d'un ange.
    Hérode et le peuple seront déçus dans leur attente.
    Il m'a délivré, dit Pierre (grec) de toute l'attente avide du peuple des Juifs.
    On pourrait aussi donner à ce mot le sens de crainte, qu'il a dans Luc 21.26, et traduire : Il m'a délivré de toute la crainte que je pouvais avoir du peuple juif, de tout ce que j'avais à craindre de lui. La première interprétation est pourtant plus naturelle.
    - Il n'y a pas à expliquer cette délivrance ; un miracle ne s'explique pas. (Comparer Actes 5.19,16.25 et suivants, Actes 27.23)
    Mais combien cette intervention de Dieu doit paraître nécessaire aux yeux des croyants, puisqu'il s'agissait d'arracher à la mort le principal des apôtres.
  • 12.12 Et ayant compris, il se dirigea vers la maison de Marie, mère de Jean, surnommé Marc, où beaucoup de personnes étaient assemblées et priaient. Pierre, ayant compris, vu, constaté, (Actes 14.6) ce mot résume le verset précédent : Maintenant je sais...
    - Pierre se rendit dans une maison amie, où il savait qu'il trouverait des frères.
    Cette maison appartenait à Marie, dont le fils, appelé Jean Marc, ou simplement Marc, aura une belle mission à remplir dans l'Eglise, ne fût ce qu'en écrivant l'évangile qui porte son nom. (Voir sur ce jeune disciple Actes 12.25,Actes 13.13 ; 15.37 ; Colossiens 4.10 ; 2Timothée 4.11 ; Philémon 24 ; 1Pierre 5.13)
    Si Marc était le jeune homme qui suivait la troupe par laquelle Jésus fut arrêté, (Marc 14.52, note) la maison de sa mère pouvait se trouver dans le voisinage de Gethsémané.
  • 12.13 Quand il eut heurté à la porte d'entrée, une servante, nommée Rhode, s'approcha pour écouter. Pour écouter et ainsi pour reconnaître qui était là.
    Pierre heurtait à la porte d'entrée (grec) à la porte du pylône.
    Ce dernier terme désigne la porte d'entrée d'une maison, (Actes 10.17) le porche d'un temple, (Actes 14.13) le vestibule ou l'espace compris sous le portique. (Matthieu 26.71 ; Luc 16.20)
    On a supposé que, dans notre passage, la porte du pylône était une petite porte pratiquée dans la porte cochère. Dans le verset suivant le mot pylône est employé seul, les deux fois.
  • 12.15 Mais eux lui dirent : Tu es folle ! Mais elle assurait qu'il en était ainsi. Et eux disaient : C'est son ange. Combien est naturel et pris sur le fait le mouvement de cette servante qui, dans sa joie, au lieu d'ouvrir, rentre en courant annoncer la grande nouvelle !
    Non moins naturelle est la conduite de ces chrétiens qui viennent de prier pour la délivrance de Pierre et qui quand on la leur annonce, refusent d'y croire, si profonde est leur joie. (Comparer Luc 24.41)
    Au lieu de dire simplement avec la servante : c'est lui, ils font une supposition qui nous paraît étrange : c'est son ange.
    D'après une idée populaire très répandue chez les Juifs, chaque homme a son ange tutélaire qui le garde dans le danger. (Psaumes 34.8) Cette opinion n'est pas expressément confirmée dans le Nouveau testament, mais il est une parole de Jésus qui y paraît favorable. (Matthieu 18.10, voir la note.)
  • 12.17 Mais leur ayant fait signe de la main de se taire, il leur raconta comment le Seigneur l'avait conduit hors de la prison, et il dit : Annoncez ces choses à Jacques et aux frères. Et étant sorti, il s'en alla dans un autre lieu. On comprend que ces fidèles assemblés, en écoutant le récit de Pierre, aient été dans l'étonnement, (grec) ravis hors d'eux-mêmes. Ils voyaient leurs prières exaucées, l'angoisse faisait place à la joie.
    Pierre veut faire partager à ses frères la joie de sa délivrance.
    Quel est ce Jacques, à qui il envoie personnellement son message ?
    D'après la tradition catholique, il s'agirait de l'un des deux apôtres de ce nom, de Jacques, fils d'Alphée.
    Les interprètes protestants s'accordent aujourd'hui généralement à reconnaître en lui, Jacques, "frère du Seigneur.," (Galates 1.19) Il parvint à la foi au moment de la mort de Jésus (Jean 7.5, comparez 1Corinthiens 15.7), il s'était joint aux disciples avant la Pentecôte (Actes 1.14) et prit de bonne heure une place prépondérante dans l'Eglise de Jérusalem. (Actes 15.13 ; 21.18 ; Galates 1.19 ; 2.9)
    S'il est seul nommément désigné par Pierre, c'est que les apôtres étaient absents de Jérusalem. (Actes 11.30, 2e note ; voir l'Introduction à l'épître de Jacques.)
    Etant sorti, de la maison de Marie. (verset 12.) D'autres entendent : sorti de la ville. Le texte ne décide pas. Peu importe ; ce que Luc veut faire comprendre c'est que Pierre, se sentant peu en sûreté dans une maison chrétienne bien connue, s'en éloigne pour s'en aller dans un autre lieu, qui n'est pas désigné.
    Que n'a-t-on pas imaginé à l'occasion de ce fait si simple ? Des interprètes font aller Pierre dès ce moment à Antioche (Galates 2.11) ce qui est très improbable ; une très ancienne tradition catholique nous le montre se rendant à Rome et devenant dès lors évêque de la capitale du monde !
  • 12.19 Mais Hérode, l'ayant fait chercher et ne l'ayant pas trouvé, fit subir un interrogatoire aux gardes et ordonna de les mener au supplice. Et étant descendu de la Judée à Césarée, il y séjournait. Ce (grec) pas petit trouble parmi les soldats ne se comprend que trop, si l'on se souvient que selon la loi romaine, ils répondaient sur leur vie des prisonniers confiés à leur garde. Aussi Hérode après des recherches inutiles pour retrouver Pierre, fit-il interroger et mettre à mort les soldats.
    Il y a dans le grec : les fit emmener, mais c'est là le terme judiciaire pour dire : conduire au supplice.
    Peut être Hérode ne fit-il ainsi périr que les quatre soldats qui étaient de garde au moment fatal, (verset 6) mais ceux-là même étaient bien innocents. Plût à Dieu que ce meurtre juridique eût été le dernier !