Lueur.org - Un éclairage sur la foi

Comparer Lamentations 4

La versification des traductions pouvant varier, l'alignement ne correspond parfois pas à la même phrase.

Lm 4 (Segond 1910)

   1 Eh quoi ! l'or a perdu son éclat ! L'or pur est altéré ! Les pierres du sanctuaire sont dispersées Aux coins de toutes les rues ! 2 Les nobles fils de Sion, Estimés à l'égal de l'or pur, Sont regardés, hélas ! comme des vases de terre, Ouvrage des mains du potier ! 3 Les chacals mêmes présentent la mamelle, Et allaitent leurs petits ; Mais la fille de mon peuple est devenue cruelle Comme les autruches du désert. 4 La langue du nourrisson s'attache à son palais, Desséchée par la soif ; Les enfants demandent du pain, Et personne ne leur en donne. 5 Ceux qui se nourrissaient de mets délicats Périssent dans les rues ; Ceux qui étaient élevés dans la pourpre Embrassent les fumiers. 6 Le châtiment de la fille de mon peuple est plus grand Que celui de Sodome, Détruite en un instant, Sans que personne ait porté la main sur elle. 7 Ses princes étaient plus éclatants que la neige, Plus blancs que le lait ; Ils avaient le teint plus vermeil que le corail ; Leur figure était comme le saphir. 8 Leur aspect est plus sombre que le noir ; On ne les reconnaît pas dans les rues ; Ils ont la peau collée sur les os, Sèche comme du bois. 9 Ceux qui périssent par l'épée sont plus heureux Que ceux qui périssent par la faim, Qui tombent exténués, Privés du fruit des champs. 10 Les femmes, malgré leur tendresse, Font cuire leurs enfants ; Ils leur servent de nourriture, Au milieu du désastre de la fille de mon peuple. 11 L'Éternel a épuisé sa fureur, Il a répandu son ardente colère ; Il a allumé dans Sion un feu Qui en dévore les fondements. 12 Les rois de la terre n'auraient pas cru, Aucun des habitants du monde n'aurait cru Que l'adversaire, que l'ennemi entrerait Dans les portes de Jérusalem.
   13 Voilà le fruit des péchés de ses prophètes, Des iniquités de ses sacrificateurs, Qui ont répandu dans son sein Le sang des justes ! 14 Ils erraient en aveugles dans les rues, Souillés de sang ; On ne pouvait Toucher leurs vêtements. 15 Éloignez-vous, impurs ! leur criait-on, Éloignez-vous, éloignez-vous, ne nous touchez pas ! Ils sont en fuite, ils errent çà et là ; On dit parmi les nations: Ils n'auront plus leur demeure ! 16 L'Éternel les a dispersés dans sa colère, Il ne tourne plus les regards vers eux ; On n'a eu ni respect pour les sacrificateurs, Ni pitié pour les vieillards. 17 Nos yeux se consumaient encore, Et nous attendions vainement du secours ; Nos regards se portaient avec espérance Vers une nation qui ne nous a pas délivrés. 18 On épiait nos pas, Pour nous empêcher d'aller sur nos places ; Notre fin s'approchait, nos jours étaient accomplis... Notre fin est arrivée ! 19 Nos persécuteurs étaient plus légers Que les aigles du ciel ; Ils nous ont poursuivis sur les montagnes, Ils nous ont dressé des embûches dans le désert. 20 Celui qui nous faisait respirer, l'oint de l'Éternel, A été pris dans leurs fosses, Lui de qui nous disions: Nous vivrons sous son ombre parmi les nations.
   21 Réjouis-toi, tressaille d'allégresse, fille d'Édom, Habitante du pays d'Uts ! Vers toi aussi passera la coupe ; Tu t'enivreras, et tu seras mise à nu. 22 Fille de Sion, ton iniquité est expiée ; Il ne t'enverra plus en captivité. Fille d'Édom, il châtiera ton iniquité, Il mettra tes péchés à découvert.

Lm 4 (Annotée Neuchâtel)

   1 Comment l'or s'est-il terni,
L'or pur s'est-il altéré ?
Comment les pierres sacrées ont-elles été semées
Au coin de toutes les rues ?
   2 Les nobles fils de Sion,
Evalués au poids de l'or fin,
Comment ont-ils été comptés pour des vases de terre,
Ouvrage de mains de potier ?
   3 Même les chacals présentent la mamelle
A leurs petits et les allaitent,
La fille de mon peuple est devenue cruelle
Comme les autruches dans le désert.
   4 La langue du nourrisson, dans sa soif,
S'attache à son palais.
Les enfants demandent du pain ;
Personne ne leur en distribue.
   5 Ceux qui mangeaient des mets délicats,
Meurent de faim dans les rues ;
Ceux qu'on portait sur la pourpre,
Se couchent dans le fumier.
   6 L'iniquité de la fille de mon peuple
A été plus grande que le péché de Sodome,
Qui fut renversée en un instant,
Sans qu'aucune main se fût levée contre elle.
   7 Les nobles surpassaient en éclat la neige,
En blancheur le lait ;
Leur corps était plus vermeil que le corail ;
Leur figure était un saphir.
   8 Leur aspect est plus sombre que le noir même ;
On ne les reconnaît plus dans les rues ;
Leur peau est attachée à leurs os,
Elle est sèche comme du bois.
   9 Heureux ont été ceux que l'épée a tués,
Plus que ceux qu'a tués la faim ;
Car eux, les transpercés,
Ils avaient en abondance les produits des champs.
   10 Des femmes compatissantes ont de leurs mains
Fait cuire leurs enfants ;
Ils leur ont servi d'aliment
Dans le désastre de la fille de mon peuple.
   11 L'Eternel a épuisé sa fureur ;
Il a répandu l'ardeur de sa colère
Et allumé en Sion un feu
Qui en a dévoré les fondements.
   12 Ils ne croyaient pas, les rois de la terre,
Ni aucun des habitants du monde,
Que l'adversaire, l'ennemi entrerait
Dans les portes de Jérusalem.
   13 C'est à cause des péchés de ses prophètes,
Des iniquités de ses sacrificateurs,
Qui répandaient au milieu d'elle
Le sang des justes.
   14 Ils erraient comme des aveugles dans les rues,
Souillés de sang ;
De sorte qu'on ne pouvait
Toucher leurs vêtements.
   15 Ecartez-vous ! Un impur ! leur criait-on :
Ecartez-vous ; écartez-vous ! Ne le touchez pas !
Quand ils fuyaient, ils erraient çà et là,
Et l'on disait parmi les Gentils : Qu'ils ne demeurent plus ici !
   16 La face de l'Eternel les a dispersés,
Il ne les regarde plus ;
On n'a pas respecté les sacrificateurs ;
On n'a pas fait grâce aux vieillards.
   17 Et nous, nos yeux se consumaient encore
Après un vain secours ;
Du haut de nos tours nous regardions attentivement
Vers une nation qui ne délivrait point !
   18 Ils épiaient nos pas,
Nous empêchant de marcher dans nos places ;
Notre fin approche ; nos jours sont accomplis ;
Oui, notre fin est venue !
   19 Ceux qui nous poursuivaient
Ont été plus légers que les aigles du ciel ;
Ils nous ont pourchassés sur les montagnes ;
Ils nous dressent des embûches dans le désert.
   20 Le souffle de nos narines, l'oint de l'Eternel,
A été pris dans leurs fosses,
Lui dont nous disions :
Nous vivrons sous son ombre au milieu des Gentils !
   21 Egaie-toi et réjouis-toi, fille d'Edom,
Qui habites au pays de Uts !
A toi aussi passera la coupe ;
Tu n'enivreras et tu te mettras à nu.
   22 Ton iniquité a pris fin, fille de Sion ;
Il ne t'enverra plus en captivité.
Il visite ton iniquité, fille d'Edom ;
Il met à découvert tes péchés.