1
Malheur à moi ! car je suis comme à la récolte des fruits, Comme au grappillage après la vendange: Il n'y a point de grappes à manger, Point de ces primeurs que mon âme désire.
2
L'homme de bien a disparu du pays, Et il n'y a plus de juste parmi les hommes ; Ils sont tous en embuscade pour verser le sang, Chacun tend un piège à son frère.
3
Leurs mains sont habiles à faire le mal: Le prince a des exigences, Le juge réclame un salaire, Le grand manifeste son avidité, Et ils font ainsi cause commune.
4
Le meilleur d'entre eux est comme une ronce, Le plus droit pire qu'un buisson d'épines. Le jour annoncé par tes prophètes, ton châtiment approche. C'est alors qu'ils seront dans la confusion.
5
Ne crois pas à un ami, Ne te fie pas à un intime ; Devant celle qui repose sur ton sein Garde les portes de ta bouche.
6
Car le fils outrage le père, La fille se soulève contre sa mère, La belle-fille contre sa belle-mère ; Chacun a pour ennemis les gens de sa maison. -
1
Hélas ! Je suis comme après la récolte des fruits, comme après les grapillages de la vendange : pas une grappe à manger ! point de ces bonnes figues que mon âme désire !
2
L'homme pieux a disparu de la terre, et il n'y a pas un juste parmi les mortels ! Tous ils s'embusquent pour répandre le sang ; chacun fait la chasse à son frère avec le filet.
3
Pour le mal, il y a des mains prêtes à le bien faire ; le prince exige, le juge se vend et le grand manifeste son avidité ; et ils ourdissent leur trame.
4
Le meilleur d'entre eux est pareil à l'épine ; le plus droit, pire qu'une haie de ronces... Le jour annoncé par tes sentinelles, le jour de ton châtiment, est venu ; maintenant ils vont être dans la perplexité !...
5
Ne croyez pas à un ami ; ne vous fiez pas à votre intime ; devant celle qui est couchée en ton sein, garde les portes de ta bouche !
6
Car le fils traite le père de fou ; la fille s'insurge contre sa mère, la bru contre sa belle-mère ; les ennemis de chacun, ce sont les gens de sa maison.