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Daniel 1:1
(Annotée Neuchâtel)
Daniel 1:1 La troisième année du règne de Jéhojakim, roi de Juda, Nébucadnetsar, roi de Babylone, marcha contre Jérusalem et il l'assiégea.

Références croisées

1:1 2R 24:1-2, 2R 24:13, 2Ch 36:5-7
Réciproques : 2R 24:10, 2Ch 36:6, 2Ch 36:10, Esd 5:12, Jr 25:1, Jr 35:1, Jr 35:11, Jr 52:28, Ez 14:20, Dn 2:1

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Daniel 1
  • 1.1 1 à 5 Conquête de Jérusalem et déportation de jeunes Israélites.
    La troisième année. Le fait du siège et de la conquête de Jérusalem par Nébucadnetsar sous Jéhojakim est mentionné 2Rois 24.1 et 2Chroniques 26.6-7. (Voyez Introduction à Jérémie). Mais la date qui parait assignée à cet événement dans notre passage, la troisième année de Jéhojakim, présente des difficultés, parce qu'elle ne s'accorde pas avec plusieurs passages d'un autre contemporain, Jérémie. De ces passages, il résulte en effet que la prise de Jérusalem n'a pas eu lieu avant la quatrième année de Jéhojakim. C'est en cette quatrième année que fut livrée la bataille de Carkémis, qui doit avoir précédé le siège de Jérusalem (Jérémie 46.2). C'est encore de cette quatrième année que datent les soixante-dix ans de captivité (Jérémie 25.1), ce qui serait impossible si Jérusalem eût été prise déjà l'année précédente.
    Il y a deux manières de résoudre cette difficulté de dates. On peut admettre que la manière de compter les années diffère selon les écrivains. En effet, tandis que dans les différents textes de Jérémie il est toujours parlé de la quatrième année de Jéhojakim, le texte de Daniel, traduit littéralement, signifie l'an trois du règne de Jéhojakim. Si Jéhojakim est monté sur le trône vers la fin d'une année, on peut compter cette fin d'année comme la première année de ce roi (Jérémie), ou bien la faire rentrer dans la première année du règne comptée depuis le jour de l'avènement (Daniel). La première manière est celle dont Josèphe calcule, par exemple, les 37 années du règne d'Hérode, règne qui n'a duré que 35 années pleines, et de plus quelques mois après et avant.
    Une autre manière de faire disparaître la contradiction entre les deux prophètes est d'admettre, avec un grand nombre de commentateurs, que la troisième année de Jehojakim est ici, non pas la date de l'arrivée de Nébucadnetsar à Jérusalem (fin du verset), mais celle de son départ de Babylone. C'est la troisième année de Jéhojakim qu'il aurait entrepris contre le roi d'Egypte, dans le but de lui enlever ses conquêtes en Asie, cette expédition dont le siège de Jérusalem, arrivé seulement la quatrième année (Jérémie), fut un des derniers actes (2Rois 24.7). Le verbe qui signifie habituellement venir et que nous rendons par marcher, a souvent, en effet, le sens d'aller, partir, se mettre en campagne, quand le narrateur se trouve à l'endroit d'où part le mouvement, ce qui serait précisément ici le cas de Daniel. (Comparez les exemples frappants pour cet emploi du verbe : Jonas 1.3; Genèse 27.30.)
    Celui qu'aucun de ces deux essais de solution ne satisferait, n'aurait plus qu'à reconnaître ici une erreur de date incompatible avec la composition du récit par un contemporain des faits. Mais avant de prendre ce dernier parti, il devrait encore expliquer comment le rédacteur postérieur du livre de Daniel, qui connaissait en tout cas Jérémie (voyez chapitre 9), aurait osé le contredire sur une date si essentielle et sur laquelle le livre de Jérémie devait faire autorité.
    Roi de Babylone. A cette époque, 607 (voyez Introduction), Nébucadnetsar n'était encore que prince héréditaire et corégent de son père. L'auteur connaît ce fait (comparez 2.1, note); mais d'après une manière populaire de parler, il désigne ici Nébucadnetsar par le titre sous lequel il est connu dans l'histoire et par les Israélites.