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Esaïe 53:6-10 (Annotée Neuchâtel)

6 Nous étions tous errants comme des brebis, nous suivions chacun son propre chemin ; et l'Eternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous. 7 On le maltraite, et lui s'humilie et n'ouvre point la bouche, pareil à l'agneau conduit à la tuerie, et à la brebis muette devant les tondeurs ; il n'ouvre point la bouche. 8 Il a été enlevé par l'oppression et le jugement ; et parmi ses contemporains, qui eût pensé qu'il était retranché de la terre des vivants et que la plaie le frappait à cause du péché de mon peuple ? 9 On lui a donné son sépulcre avec les méchants, et dans sa mort il est avec le riche, parce qu'il n'avait pas commis d'injustice, et qu'il n'y avait pas de fraude dans sa bouche.
   10 Il a plu à l'Eternel de le briser par la maladie : quand son âme aura offert le sacrifice expiatoire, il aura une postérité, il verra de longs jours, et l'oeuvre de l'Eternel prospérera dans ses mains.

Références croisées

53:6 Ps 119:176, Mt 18:12-14, Lc 15:3-7, Rm 3:10-19, 1P 2:25, Es 55:7, Es 56:11, Ez 3:18, Rm 4:25, Jc 5:20, 1P 3:18, Ps 69:4
Réciproques : Gn 8:21, Gn 22:6, Gn 22:10, Ex 12:6, Ex 28:38, Ex 29:10, Lv 1:10, Lv 3:2, Lv 3:8, Lv 3:12, Lv 3:13, Lv 4:4, Lv 4:24, Lv 10:17, Lv 16:10, Lv 16:17, Lv 16:21, Nb 15:31, Nb 18:1, Dt 3:26, 1R 8:46, Jb 40:4, Ps 14:3, Ps 40:12, Ps 53:3, Ps 119:101, Ps 130:3, Pr 7:25, Ec 7:20, Es 53:4, Es 53:5, Es 64:6, Jr 50:6, Ez 4:5, Ez 43:22, Jl 2:27, Mt 10:6, Mt 15:24, Lc 12:32, Lc 15:4, Jn 10:7, Jn 10:11, Jn 18:8, Rm 3:12, Rm 5:8, 2Co 5:14, Ga 3:11, Ep 2:3, Ph 3:9, 1Tm 2:6, 1P 2:24, 1Jn 1:8
53:7 Mt 26:63, Mt 27:12-14, Mc 14:61, Mc 15:5, Lc 23:9, Jn 19:9, 1P 2:23, Ac 8:32-33
Réciproques : Lv 1:10, Lv 4:32, Ps 38:13, Ps 39:2, Jr 11:19, Jr 31:18, Mt 17:23, Mt 27:30, Mt 27:31, Mc 12:7, Mc 14:53, Mc 15:3, Jn 1:29, Jn 10:17, Rm 8:36, 1Co 5:7, Jc 5:6, 1P 1:19, Ap 5:6
53:8 Ps 22:12-21, Ps 69:12, Mt 26:65-66, Jn 19:7, Mt 1:1, Ac 8:33, Rm 1:4, Dn 9:26, Jn 11:49-52, 1P 3:18
Réciproques : Gn 39:20, Jb 28:13, Ps 88:5, Ps 88:16, Ps 116:9, Pr 30:4, Es 53:11, Jr 11:19, Mt 20:28, Mc 12:7, Jn 7:27, Jn 10:15, Jn 10:20, Jn 12:34, Ac 8:32, Ac 26:18, 1Jn 3:4, Ap 5:6
53:9 Mt 27:57-60, Mc 15:43-46, Lc 23:50-53, Jn 19:38-42, 1Co 15:4, 2Co 5:21, He 4:15, He 7:26, 1P 2:22, 1Jn 3:5
Réciproques : Mt 27:50, Mt 27:60, Mc 15:14, Mc 15:46, Lc 23:53, Jn 19:42, He 9:14, Ap 14:5
53:10 Es 42:1, Mt 3:17, Mt 17:5, Ps 69:26, Za 13:7, Rm 8:32, Ga 3:13, 1Jn 4:9-10, Dn 9:24, Rm 8:8, 2Co 5:21, Ep 5:2, He 7:27, He 9:14, He 9:25, He 9:26, He 10:6-12, He 13:10-12, 1P 2:24, Ps 22:30, Ps 45:16-17, Ps 110:3, Jn 12:24, He 2:13, Es 9:7, Ps 16:9-11, Ps 21:4, Ps 72:17, Ps 89:29, Ps 89:36, Ez 37:25, Dn 7:13-14, Lc 1:33, Ac 2:24-28, Rm 6:9, Ap 1:18, Es 55:11-13, Es 62:3-5, Ps 72:7, Ps 85:10-12, Ps 147:11, Ps 149:4, Jr 32:41, Ez 33:11, Mi 7:18, So 3:17, Lc 15:5-7, Lc 15:23, Lc 15:24, Jn 6:37-40, Ep 1:5, Ep 1:9, 2Th 1:11
Réciproques : Ex 3:2, Ex 12:8, Lv 1:15, Lv 2:9, Lv 3:9, Lv 3:16, Lv 4:8, Lv 4:31, Lv 6:6, Lv 6:22, Lv 8:14, Lv 8:25, Lv 9:3, Lv 9:10, Lv 9:15, Lv 14:12, Lv 16:10, Lv 23:28, Nb 6:20, Nb 7:15, Nb 8:8, Nb 16:47, Nb 19:5, Nb 29:11, Jg 14:14, Ps 18:37, Ps 24:6, Ps 61:6, Ps 88:3, Ps 88:15, Ps 102:28, Es 6:7, Es 8:18, Es 9:6, Es 49:3, Es 49:4, Es 52:13, Es 53:3, Es 53:5, Jr 23:5, Jr 33:22, Ez 40:39, Ez 43:22, Mt 13:38, Mt 17:23, Mt 20:28, Mt 26:31, Mt 26:38, Mt 27:46, Mc 10:45, Mc 14:33, Lc 13:19, Lc 22:44, Lc 23:42, Jn 3:17, Jn 6:38, Jn 10:3, Jn 10:15, Jn 10:18, Jn 12:23, Jn 13:32, Jn 19:30, Jn 20:9, Ac 4:28, Ac 8:33, Ac 20:28, Ac 26:6, Ac 26:23, Rm 4:8, Rm 4:25, Rm 5:19, Rm 14:9, 1Co 15:4, 1Th 4:8, He 1:2, He 9:15, He 12:2, 2P 1:17

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Esaïe 53
  • 53.6 Errants comme des brebis : pareils à un troupeau qui a abandonné son berger; infidèles et misérables tout ensemble. Même image Jérémie 50.6, et dans la bouche de Jésus Matthieu 15.21; Luc 15.4. Comparez 1Pierre 2.25.
    L'Eternel a eu pitié, tout en faisant justice. Il est de règle que le péché revienne sur le pécheur sous forme de châtiment. Ici la faute de tous retombe sur le seul juste, non par accident, mais en vertu d'un décret de Dieu, qui le frappe pour sauver les coupables; le péché du monde pèse sur lui (Jean 1.29). On comprend maintenant ce que signifiaient des paroles comme celles-ci : C'est moi, moi, qui efface tes iniquités... J'ai effacé tes forfaits... (43.25; 44.22). Il est impossible d'exprimer plus nettement que ne le fait Esaïe dans tout ce passage, l'idée d'un sacrifice dans lequel le Messie est substitué aux pécheurs.
    De nous tous. Esaïe ne distingue pas entre fidèles et infidèles; tout Israël, sans aucune exception, a péché et a besoin de la médiation du serviteur. Le prophète est d'accord avec lui-même (6.5; 64.6) et avec tout l'Ancien Testament (Psaumes 14.2-3; 143.2).
  • 53.7 Loin de protester contre ce châtiment immérité, le serviteur l'accepte et le subit en silence. Il faut traduire : et lui s'humilie, plutôt que : on l'accable; il y a un contraste intentionnel entre la brutalité de ses persécuteurs et la douceur dont il fait preuve. Deux images servent à peindre sa patience : celle d'un agneau qu'on immole, comme l'agneau pascal (Exode 12.3), et celle d'une brebis sous la main des tondeurs. Comparez l'application que Jérémie fait à sa propre situation d'une image semblable (Jérémie 11.19). Le Nouveau Testament revient fréquemment à ce type de l'agneau de Dieu : Jean 1.29; 1Pierre 1.18-19; 2.23; pour l'accomplissement, comparez Actes 8.32-35.
  • 53.8 D'autres traduisent : Il a été enlevé à l'oppression et au jugement, c'est-à-dire délivré par la mort et glorifié par Dieu. Ce sens est possible, mais peu naturel ici, où il ne s'agit pas de l'élévation, mais de la fin douloureuse du serviteur. L'idée est plutôt qu'il a été victime d'une sentence inique; les termes oppression et jugement sont synonymes de jugement oppressif.
    La seconde partie du verset a été interprétée de bien des manières. Le mot dor, que nous rendons par contemporains, signifie proprement génération. Plusieurs l'appliquent à la postérité spirituelle du serviteur, mais cette idée n'a aucun rapport avec le contenu de ce verset; sa place est au verset 10; et il est douteux quelle pût être exprimée par le mot dor. D'autres traduisent ce terme par, durée, sens qu'il ne comporte pas, ou par demeure, sens qui est possible (voir 38.12), mais bien invraisemblable (il faudrait entendre par cette demeure le tombeau du serviteur, verset 9). Celui que nous avons adopté se retrouve ailleurs (par exemple Jérémie 2.31) et s'accorde bien avec l'idée, énoncée déjà au verset 1, que nul, parmi les témoins de sa souffrance, n'a compris l'œuvre d'amour qu'il accomplissait en mourant.
    Retranché de la terre des vivants : voyez 38.11,18-19.
    La plaie : voir la note verset 4.
    Le frappait. Le pronom lamo est ordinairement un pluriel (les); mais il est employé quelquefois à la place du singulier lo (ainsi par Esaïe lui-même, 44.15); il sert à donner ici plus de poids à la fin de la phrase. C'est donc à tort qu'on a vu dans ce mot la preuve que le serviteur n'est pas un individu, mais un être collectif, opinion qui est contredite par tout l'ensemble de ce chapitre.
    Mon peuple : Israël, au nom duquel le prophète a parlé jusqu'ici.
  • 53.9 Dans sa mort il est avec le riche. L'hébreu porte simplement : dans sa mort avec le riche. Il serait assez naturel de faire de ces mots le parallèle de ceux-ci : son sépulcre avec les méchants. Il faudrait alors, avec Luther et Calvin donner au mot riche le sens d'orgueilleux ou de violent. Mais on détourne ainsi le terme hébreu de son sens constant. La sépulture d'un riche, même impie, n'est d'ailleurs pas une sépulture ignominieuse, comme celle d'un malfaiteur. Si on laisse au mot riche son sens naturel, les deux membres de la phrase forment évidemment une antithèse. Ceux qui ont condamné à mort le serviteur (verset 8), lui ont destiné la sépulture d'un criminel. Mais, à cause de son innocence, Dieu a pourvu à ce qu'il fùt enterré parmi les riches... Le récit évangélique de la mort de Jésus entre deux malfaiteurs et de son ensevelissement dans le tombeau du riche Joseph d'Arimathée (Matthieu 27.57), offrirait une coïncidence frappante avec ce trait de la prophétie. Mais nous avons peine à croire que ce soit là le vrai sens du texte. L'explication suivante nous paraît plus naturelle :
    Il a été enterré avec les criminels (avec lesquels il est mort); mais après sa mort il a été (dans le schéol) mis par l'Eternel au rang des plus honorés (comparez le pauvre Lazare dans le sein d'Abraham, Luc 16.22). Le mot bemothav signifie proprement : dans ses morts. Ce pluriel, analogue au pluriel chajim : les vies, pour dire la vie, désigne l'état de mort dans lequel le serviteur est maintenant entré et ne prouve en aucune façon que le prophète ait en en vue la mort de plusieurs individus (Reuss).
    Comparez avec la fin du verset 1Pierre 2.22.
  • 53.10 10 à 12 La gloire du serviteur, récompense de son sacrifice.
    Il a plu à l'Eternel...Dieu ne fait rien arbitrairement; la mort du Messie a donc une cause légitime. Mais il faut retenir qu'il n'y a en lui aucun péché. Pourquoi donc Dieu a-t-il voulu qu'il souffrit? Parce qu'il soutenait notre cause et qu'il ne pouvait être satisfait autrement que par sa mort au jugement de Dieu (Calvin).
    Sacrifice expiatoire, hébreu ascham. Ce mot désigne le sacrifice pour le délit. L'idée spéciale de ce genre de sacrifice était celle d'une réparation ou compensation offerte à la loi pour certaines offenses. Le serviteur est donc représenté ici comme payant la dette que les pécheurs ne sont pas en état d'acquitter eux-mêmes (comparez le terme de rançon dont se sert Jésus Matthieu 20.28).
    C'est son âme qui est offerte, ou plutôt qui s'offre elle-même. Il faut se rappeler que dans les sacrifices de l'ancienne alliance le sang est l'élément purifiant, parce qu'en lui réside la vie ou l'âme (Lévitique 17.11). Esaïe fait entendre clairement, par cette allusion aux rites lévitiques, que dans les souffrances volontaires du serviteur juste de l'Eternel, Israël trouvera la réalité de ce qui n'était que figuré par les sacrifices de l'ancienne alliance.
    Au lieu de : Quand son âme aura offert... M. Reuss traduit : Ah! tu ne donneras pas sa vie en expiation! Ces mots exprimeraient la certitude que la vie du serviteur ne sera pas définitivement perdue, et prouveraient que le serviteur est un être collectif, qui subsiste, tout en succombant dans quelques-uns de ses membres. Le texte hébreu permet sans doute la traduction proposée par M. Reuss; mais cette interprétation est en contradiction avec le reste du cbapitre, entre autres avec ces mots du verset 12 : il a livré son âme à la mort, et n'a d'autre avantage que de permettre d'échapper à l'idée d'un Messie personnel et à celle d'une résurrection de ce Messie, qui est la transition nécessaire de son sacrifice à son règne.
    Le prophète mentionne une triple récompense des souffrances du serviteur :
    • une postérité : ceux que sa mort fait vivre, Jean 12.21
    • de longs jours : vie sans fin du Ressuscité, Apocalypse 1.18; Romains 6.9-10; Hébreux 7.16-24
    • enfin la prospérité de l'œuvre de Jéhova entre ses mains. Cette ceuvre est celle de l'établissement du règne de Dieu dans tout le monde, que le Rédempteur accomplit du sein de sa gloire. A la période d'humiliation et d'insuccès qu'il a traversée sur la terre, pendant son ministère en Israël, a succédé depuis son élévation une période de conquêtes spirituelles dont le terme sera la soumission de toute l'humanité à son empire, Jean 12.32; Philippiens 2.9-11