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Genèse 32:22-28 (Annotée Neuchâtel)

22 Et il se leva cette nuit-là, prit ses deux femmes et ses deux servantes et ses onze enfants, et passa le gué du Jabbok. 23 Et il les prit et leur fit passer le torrent, et il fit aussi passer ce qui lui appartenait.
   24 Et Jacob resta seul. Et un homme lutta avec lui jusqu'au lever de l'aurore. 25 Et voyant qu'il ne pouvait le vaincre, il le toucha à l'emboîture de la hanche, et l'emboîture de la hanche de Jacob se démit pendant qu'il luttait avec lui. 26 Et il dit à Jacob : Laisse-moi aller, car l'aurore est levée. Et il dit : Je ne te laisserai point aller que tu ne m'aies béni. 27 Et il lui dit : Quel est ton nom ? Et il dit : Jacob. 28 Et il dit : Ton nom ne sera plus Jacob, mais Israël, car tu as combattu avec Dieu et les hommes, et tu as vaincu.

Références croisées

32:22 Gn 29:21-35, Gn 30:1-24, Gn 35:18, Gn 35:22-26, 1Tm 5:8, Dt 2:37, Dt 3:16, Js 12:2
Réciproques : Gn 16:3, Gn 25:6, Nb 21:24, Jg 11:13, Ne 2:12, Ez 27:23
32:23 Gn 32:23
32:24 Gn 30:8, Lc 13:24, Lc 22:44, Rm 8:26-27, Rm 15:30, Ep 6:12, Ep 6:18, Col 2:1, Col 4:12, He 5:7, Gn 32:28, Gn 32:30, Gn 48:16, Es 32:2, Os 12:3-5, 1Co 15:47, Ex 14:27, Ct 2:17
Réciproques : Gn 16:10, Gn 35:3, Gn 35:9, Ex 24:11, Js 5:13, 1R 18:37, 2Ch 20:3, Ps 30:5, Ps 119:55, Ps 143:8, Ps 146:5, Jr 30:7, Ez 1:26, Ez 10:1, Dn 10:8, Jon 2:2, Za 1:10, Mt 6:6, Mc 10:48, Lc 6:12, Lc 18:1, Jn 1:48, Ac 7:30, Rm 12:12, Ph 2:6, He 1:1, He 1:14
32:25 Gn 19:22, Nb 14:13-14, Es 41:14, Es 45:11, Os 12:3-4, Mt 15:22-28, Lc 11:5-8, Gn 32:32, Ps 30:6-7, Mt 26:41, Mt 26:44, 2Co 12:7-9
Réciproques : Gn 30:8, Gn 32:31, Dn 10:8, Mt 20:31, Mc 6:5, Lc 13:24
32:26 Ex 32:10, Dt 9:14, Ct 7:5, Es 45:11, Es 64:7, Lc 24:28-29, Ct 3:4, Os 12:4, Lc 18:1-7, Rm 8:37, 1Co 15:58, 2Co 12:8-9, He 5:7, 1Ch 4:10, Ps 67:1, Ps 67:6, Ps 67:7, Ps 115:12-13
Réciproques : Gn 18:33, Gn 19:18, Gn 32:29, Nb 6:27, 1R 18:37, 1R 18:43, Ps 63:8, Ps 115:15, Ps 123:2, Pr 4:13, Ct 6:5, Es 62:6, Mt 15:25, Mc 6:48, Lc 11:8, Lc 13:24, Lc 18:39, Jn 4:40
32:27 Réciproques : Gn 32:29, Gn 35:10, Ps 20:1, Os 12:12
32:28 Gn 17:5, Gn 17:15, Gn 33:20, Gn 35:10, Nb 13:16, 2S 12:25, 2R 17:34, Es 62:2-4, Es 65:15, Jn 1:42, Ap 2:17, Gn 32:24, Os 12:3-5, Gn 25:31, Gn 27:33-36, Gn 31:24, Gn 31:36-55, Gn 33:4, 1S 26:25, Pr 16:7
Réciproques : Gn 27:36, Gn 48:16, Ex 2:24, Ex 34:23, Jg 18:29, 2S 17:14, 1R 18:31, 1R 18:37, 2R 19:15, 1Ch 1:34, 1Ch 2:1, 1Ch 4:10, 1Ch 6:38, 1Ch 16:4, 1Ch 29:10, Esd 6:6, Esd 7:6, Esd 7:28, Ne 1:11, Ne 2:8, Ne 4:9, Est 5:2, Jb 31:37, Ps 9:19, Ps 22:4, Ps 77:2, Pr 18:10, Es 48:1, Jr 2:21, Jr 9:4, Jr 20:3, Dn 1:9, Os 11:12, Os 12:12, Ml 1:2, Mt 15:31, Jn 1:18, Rm 9:4, Jc 5:16

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Genèse 32
  • 32.22 22 et 23 Tourmenté par l'inquiétude, il fait passer le Jabbok à tout son monde, sans doute avec l'ordre donné aux deux bandes de se séparer au-delà du torrent, en se dirigeant chacune d'un côté différent.
    Gué du Jabbok. Le Jabbok présente deux gués, l'un dans son cours supérieur, sur la route des caravanes de Syrie; l'autre à l'endroit où il sort d'une gorge profonde pour entrer dans la plaine. C'est probablement de ce dernier que profite Jacob.
  • 32.24 24 à 32 Lutte de Jacob avec Dieu
    Jacob a maintenant fait tout ce qui était en son pouvoir pour se mettre à l'abri du danger qui le menace. Il a préparé son frère par un message plein de soumission; il a cherché à amollir son cœur par une série d'offrandes qui sont des hommages; il a divisé ses troupeaux et ses serviteurs en deux parts, dont l'une au moins a chance d'échapper; il a même prié.
    Et pourtant l'angoisse étreint encore son cœur; la pensée du massacre qui le menace, lui et les siens, ne le quitte point. Il a tout fait, et cependant il sent que rien n'est fait tant qu'il n'est pas certain d'avoir Dieu pour lui. Resté seul dans l'obscurité de la nuit, il cherche la face de Celui dont le secours lui est indispensable.
    Mais voici qu'à ce moment un inconnu se trouve devant lui, et au lieu d'un allié, c'est un adversaire. La suite seulement montre à Jacob lui-même à qui il a affaire. Cette apparition divine est du même genre que celle qui est racontée Josué 5.13-6.5 où l'Eternel se présente à Josué sous la forme d'un homme tenant une épée nue en sa main.
    Lutta avec lui. Le mot très rare employé ici (jéabek) est choisi pour établir un rapprochement entre ce fait et le nom du torrent au bord duquel il a lieu, le Jabbok.
    On pourrait supposer qu'il s'agit ici d'une simple vision, et non d'une apparition réelle; mais le verset 31, qui nous montre l'effet physique de cette lutte sur Jacob, ne permet pas cette interprétation purement spirituelle. Mais d'autre part, une lutte purement corporelle n'aurait pu amener chez Jacob le renouvellement moral profond qu'indique le changement de son nom (verset 28).
    Il faut donc admettre qu'il s'agit d'une lutte essentiellement morale, mais accompagnée d'une lutte corporelle, symbole de la première et qui lui donnait, pour la conscience du patriarche, toute l'intensité d'une complète réalité. Ce moment dans la vie de Jacob ressemble à la lutte de Gethsémané, où l'agonie de Jésus éclate jusque dans sa nature physique.
    Il y avait deux hommes en Jacob : d'un côté, le croyant, objet des promesses divines; de l'autre, l'homme naturel, rusé et trompeur. Dieu, tout en voulant sauver et bénir le premier, voulait faire périr le second. De cette lutte terrible devait sortir un Jacob purifié, un Israël, ne connaissant plus d'autre force que celle de Dieu.
    Le récit sacré avait raconté les fautes de Jacob sans les signaler comme telles, si ce n'est pourtant par les conséquences douloureuses qu'elles avaient entraînées. Mais maintenant le jugement de Dieu pénètre enfin jusque tout au fond. A la conscience de Jacob se rappellent ces vieilles fautes qui l'ont forcé à fuir la maison paternelle et la Terre promise dans laquelle il rentre en ce moment. Ces péchés lui paraissaient oubliés; ils se dressent maintenant devant lui dans toute leur horreur : son égoïsme et sa dureté envers son frère; sa lâche tromperie envers son vieux père aveugle.
    Sans doute il peut en appeler aux directions de sa mère, à la nécessité où il se trouvait de ne pas laisser échouer les promesses divines. Mais l'inconnu, dont les bras nerveux le tiennent embrassé et cherchent à le terrasser, réduit à néant l'une après l'autre toutes ses excuses. Enfin il lui fait comprendre tout ce que sa conduite chez Laban a eu de vil et comment elle l'a rendu indigne d'être plus longtemps le dépositaire des promesses d'un Dieu saint.
    Et voilà à quoi ont abouti toutes ses tromperies : à l'amener à ce moment terrible où il se voit livré à l'épée d'un frère justement courroucé, vis-à-vis duquel aucune résistance n'est possible, et où il ne peut se reposer sur Dieu, dont il a perdu l'appui.
    Ainsi se passent les heures de cette longue nuit, sans que l'un des deux adversaires renonce à défendre sa cause.
  • 32.25 Le jour commence à luire; cette lutte doit finir; Jacob doit aller au-devant de son sort. A ce moment, l'inconnu frappe un coup décisif, tellement que Jacob ne peut plus se soutenir sur ses pieds et qu'il est obligé, pour ne pas tomber, de se jeter au cou de son adversaire en faisant de la force de celui-ci la sienne.
    C'est le moment où la résistance morale de Jacob est brisée, où, par une manifestation irrésistible de sa sainteté, Dieu anéantit en lui tout espoir de défendre sa cause, et où il ne lui reste pins qu'à se jeter à discrétion entre les bras de Celui avec lequel il a opiniâtrement lutté. C'est ici le moment signalé par le prophète Osée quand, rappelant cette lutte mystérieuse (12.4-5), il dit du patriarche :
    Il eut le dessus en pleurant et demandant grâce.
    Jacob passe condamnation, se reconnaît indigne de la délivrance dont il a besoin pour ce jour même, mais par un appel désespéré, à la miséricorde de son Dieu, il n'en réclame pas moins pardon et salut.
  • 32.26 Mystère plus grand que tout ce qui précède! Ce n'est plus Jacob qui prie, c'est son adversaire lui-même. Il ne peut en quelque sorte se dégager des bras de ce suppliant désespéré, auquel il s'est lui-même livré en s'approchant de lui comme il l'a fait.
    Jacob use du pouvoir qui lui a été accordé de serrer dans ses bras un pareil être, et prononce cette parole, qui serait le comble de la folie de la part d'un homme, si elle n'était le suprême héroïsme de la foi : Je ne te laisserai point aller!
    Ce moment rappelle celui où dans le récit évangélique, la femme cananéenne, s'agenouillant aux pieds de Jésus, lui barre le chemin en lui disant en quelque sorte : Passe sur moi, ou exauce-moi!
    Que tu ne m'aies béni.- Voilà ce qu'il lui faut désormais, pour cette journée en particulier; c'est de cette bénédiction que tout dépend. Il le comprend maintenant. Cela montre le changement radical qui vient de se produire en lui.
  • 32.27 Quel est ton nom? Pour le bénir, l'inconnu doit le désigner par son nom. Mais ne le connaît-il pas? Pourquoi donc le lui demander? C'est que le nom de Jacob (supplanteur) est l'expression du caractère naturel de celui qui le porte. Le prononcer, ce sera de sa part avouer son indignité, sa souillure. En se nommant le supplanteur, il résumera à sa honte sa vie passée. Et c'est à ce retour humiliant sur son passé que se rattachera la promesse du renouvellement qui doit caractériser son avenir.
  • 32.28 Israël. Ce nom peut signifier Dieu combat, comme Samuel signifie Dieu exauce, ou Daniel, Dieu juge. Mais l'explication qui suit conduit plutôt au sens : Celui qui combat Dieu, qui lutte avec lui.
    Cependant le premier sens est renfermé dans le second; car pour que l'homme puisse lutter avec Dieu, il faut que Dieu condescende à s'approcher de lui, à se mettre à sa portée, à combattre lui-même avec l'homme.
    Avec Dieu et les hommes, littéralement : avec Dieu et hommes. Esaü et tous les ennemis qui pourraient se présenter sont d'avance vaincus, du moment où Dieu lui-même s'est rendu.
    L'Eternel est pour moi que me ferait l'homme?
    Psaumes 118.6
    Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?
    Romains 8.34
    Béni de Dieu, Jacob peut marcher tranquillement à la rencontre de son frère et de tous ses ennemis à venir.