Hébreux 10:1-18
(Annotée Neuchâtel)
1
Car la loi n'ayant qu'une ombre des biens à venir, et non l'image même des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu'on offre chaque année à perpétuité, rendre parfaits ceux qui y prennent part.
2
Autrement n'aurait-on pas cessé de les offrir, puisque ceux qui rendent ce culte, étant une fois purifiés, n'auraient plus eu aucune conscience de leurs péchés ?
3
Mais dans ces sacrifices il se fait chaque année une commémoration des péchés.
4
Car il est impossible que le sang de taureaux et de boucs ôte les péchés.
5
C'est pourquoi, entrant dans le monde, il dit : Tu n'as point voulu de sacrifice ni d'offrande, mais tu m'as formé un corps.
6
Tu n'as point pris plaisir aux holocaustes ni aux sacrifices pour le péché.
7
Alors j'ai dit : Voici, je viens (dans le rouleau du livre il est écrit de moi), pour faire, ô Dieu ! ta volonté.
8
Disant auparavant : Sacrifices et offrandes, holocaustes et oblations pour le péché (choses qui sont offertes selon la loi), tu n'en as pas voulu et n'y as point pris plaisir,
9
il a dit alors : Voici, je viens pour faire ta volonté. Il abolit le premier pour établir le second.
10
C'est par cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes.
11 Et tandis que tout sacrificateur se tient chaque jour debout, faisant le service, et offrant souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés, 12 lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu, 13 attendant désormais jusqu'à ce que ses ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds. 14 Car par une seule offrande il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. 15 Or l'Esprit-Saint aussi nous en rend témoignage ; car après avoir dit : 16 Voici l'Alliance que je ferai avec eux après ces jours-là, le Seigneur dit : Je mettrai mes lois dans leur cœur, et je les écrirai dans leur entendement ; 17 et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités. 18 Or, là où il y a rémission des péchés et des iniquités, il n'y a plus d'offrande pour le péché.
11 Et tandis que tout sacrificateur se tient chaque jour debout, faisant le service, et offrant souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés, 12 lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu, 13 attendant désormais jusqu'à ce que ses ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds. 14 Car par une seule offrande il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. 15 Or l'Esprit-Saint aussi nous en rend témoignage ; car après avoir dit : 16 Voici l'Alliance que je ferai avec eux après ces jours-là, le Seigneur dit : Je mettrai mes lois dans leur cœur, et je les écrirai dans leur entendement ; 17 et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités. 18 Or, là où il y a rémission des péchés et des iniquités, il n'y a plus d'offrande pour le péché.
Références croisées
10:1 He 8:5, He 9:9, He 9:11, He 9:23, Col 2:17, He 10:3-4, He 10:11-18, He 7:18-19, He 9:8-9, He 9:25, He 10:14Réciproques : Ex 40:26, Lv 9:16, Lv 16:30, Ps 119:18, Ct 2:9, Ct 2:17, Es 29:1, Ez 46:15, Lc 22:16, Lc 24:44, Jn 19:30, Ac 6:14, Rm 3:21, Rm 8:3, 1Co 10:4, 2Co 3:13, Ga 3:24, Ep 2:15, 1Tm 6:21, He 7:11, He 7:16
10:2 He 10:17, He 9:13-14, Ps 103:12, Es 43:25, Es 44:22, Mi 7:19
Réciproques : Lv 16:30, He 10:18
10:3 He 9:7, Ex 30:10, Lv 16:6-11, Lv 16:21, Lv 16:22, Lv 16:29, Lv 16:30, Lv 16:34, Lv 23:27-28, Nb 29:7-11, 1R 17:18, Mt 26:28
Réciproques : Nb 5:15, Ne 10:34, Ez 18:22, Ez 29:16, Ez 45:18, Mt 5:17, He 10:1, He 10:26
10:4 He 10:8, He 9:9, He 9:13, Ps 50:8-12, Ps 51:16, Es 1:11-15, Es 66:3, Jr 6:20, Jr 7:21-22, Os 6:6, Am 5:21-22, Mi 6:6-8, Mc 12:33, He 10:11, Os 14:2, Jn 1:29, Rm 11:27, 1Jn 3:5
Réciproques : Ex 24:8, Ex 29:12, Lv 1:4, Lv 4:29, Lv 9:9, Lv 16:14, Nb 8:12, Nb 19:21, 1S 3:14, 1S 15:22, 2S 21:3, Jb 42:8, Ps 50:9, Ez 18:22, Ez 43:18, Ez 45:18, Dn 9:27, Mt 26:28, Jn 1:17, Jn 13:8, Ac 13:38, Ac 13:39, Rm 3:25, 1Co 15:17, Ga 1:4, Ga 3:13, Ep 1:7, He 9:12, He 9:19, He 9:23, He 9:26, He 10:6
10:5 He 10:7, He 1:6, Mt 11:3, Lc 7:19, Ps 40:6-8, Ps 50:8-23, Es 1:11, Jr 6:20, Am 5:21-22, He 10:10, He 2:14, He 8:3, Gn 3:15, Es 7:14, Jr 31:22, Mt 1:20-23, Lc 1:35, Jn 1:14, Ga 4:4, 1Tm 3:16, 1Jn 4:2-3, 2Jn 1:7
Réciproques : Ex 24:8, Lv 16:5, Ps 51:16, Es 40:16, Es 50:5, Za 13:7, Mt 1:18, Jn 6:51, Jn 8:29, Jn 12:27, Jn 14:31, Jn 15:10, Jn 16:10, Jn 17:19, He 2:9, He 5:8, He 12:2
10:6 He 10:4, Lv 1:1, Lv 6:7, Ps 147:11, Ml 1:10, Mt 3:17, Ep 5:2, Ph 4:18
Réciproques : Ex 29:18, Lv 1:17, Lv 5:7, Ps 51:16, Ec 5:4, Es 53:10, Jn 10:18, He 7:27
10:7 He 10:9-10, Pr 8:31, Jn 4:34, Jn 5:30, Jn 6:38, Gn 3:15
Réciproques : Ps 40:7, Ez 2:9, Mt 6:10, Lc 22:42, Jn 9:31, Ph 2:8, He 10:5
10:8 Réciproques : Lv 1:3, Jr 3:16, Ez 45:23, Rm 10:4, Col 2:14, He 10:4
10:9 He 9:11-14, He 7:18-19, He 8:7-13, He 12:27-28
Réciproques : Jr 3:16, Ga 1:4, Col 2:14, He 8:3, He 9:12, He 10:7
10:10 He 2:11, He 13:12, Za 13:1, Jn 17:19, Jn 19:34, 1Co 1:30, 1Co 6:11, 1Jn 5:6, He 10:5, He 10:12, He 10:14, He 10:20, He 9:12, He 9:26, He 9:28
Réciproques : Ex 40:13, Lv 4:20, Lv 9:2, Lv 15:14, Lv 16:14, Lv 23:12, Lv 23:28, Nb 28:11, Nb 29:2, Jb 42:8, Es 53:5, Za 3:9, Ac 26:18, Rm 7:4, Rm 8:34, 1Co 1:2, Ga 1:4, Ep 5:2, Ep 5:26, Col 1:22, He 9:23, He 9:25, He 10:7
10:11 He 7:27, Ex 29:38-39, Nb 28:3, Nb 28:24, Nb 29:6, Ez 45:4, Dn 8:11, Dn 9:21, Dn 9:27, Dn 11:31, Dn 12:11, Lc 1:9-10, He 10:4, Ps 50:8-13, Es 1:11
Réciproques : Ex 29:36, Lv 1:5, Lv 8:34, Ne 10:33, Ac 13:39, 1Co 15:3, Ep 5:2, He 1:14, He 5:1, He 7:26, He 9:9, He 10:1, He 11:40
10:12 He 1:3, He 8:1, He 9:12, Ac 2:33-34, Rm 8:34, Col 3:1
Réciproques : Lv 4:31, Lv 8:34, Lv 15:14, Nb 29:13, Ps 110:1, Za 6:12, Za 6:13, Mt 22:44, Mc 12:36, Mc 16:19, Rm 4:25, Rm 6:9, 1Co 15:3, 1Co 15:25, 1Co 15:27, Ep 1:20, Ep 5:2, Col 1:14, He 1:13, He 4:10, He 4:14, He 9:26, He 10:10, 1P 3:22
10:13 He 1:13, Ps 110:1, Dn 2:44, Mt 22:44, Mc 12:36, Lc 20:43, Ac 2:35, 1Co 15:25
Réciproques : Gn 49:8, Es 1:24, Za 6:13, Mc 16:19, Lc 19:27, Rm 6:9
10:14 He 10:1, He 7:19, He 7:25, He 9:10, He 9:14, He 2:11, He 6:13-14, He 13:12, Ac 20:32, Ac 26:13, Rm 15:16, 1Co 1:2, Ep 5:26, Jud 1:1
Réciproques : Ex 12:7, Lv 4:31, Lv 8:28, Lv 15:14, Lv 16:34, Lv 23:28, Es 53:5, Dn 9:24, Ac 26:18, Rm 8:3, Rm 10:4, Col 1:28, He 10:10, He 10:18, He 12:2
10:15 He 2:3-4, He 3:7, He 9:8, 2S 23:2, Ne 9:30, Jn 15:26, Ac 28:25, 1P 1:11-12, 2P 1:21, Ap 2:7, Ap 2:11, Ap 2:17, Ap 2:29, Ap 3:6, Ap 3:13, Ap 3:22, Ap 19:10
Réciproques : Jn 14:26, Rm 3:31, Ga 3:25, Ga 4:24
10:16 He 8:8-12, Jr 31:33-34, Rm 11:27
Réciproques : Dt 27:3, Esd 7:27, Ps 25:7, Ps 119:16, Ps 119:167, Pr 3:3, Es 51:7, Es 59:21, Jr 31:31, Dn 9:27, Mt 22:37, Jn 6:45, Rm 3:31, 2Co 3:3, 1Th 4:9, He 8:10, He 8:12
10:17 He 10:17
Réciproques : Ps 119:16, Es 43:25, Jr 31:31, Jr 31:34, Jr 50:20, Ez 29:16, Mt 22:37, Ep 1:7, He 8:8, He 8:10, He 8:12, He 10:2
10:18 He 10:2, He 10:14
Réciproques : Gn 3:24, Jr 31:34, Jr 50:20, Ep 1:7
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsHébreux 10
- 10.1 Car la loi n'ayant qu'une ombre des biens à venir, et non l'image même des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu'on offre chaque année à perpétuité, rendre parfaits ceux qui y prennent part. Chapitre 10.
Les institutions de l'ancienne Alliance n'avaient qu'une ombre des biens à venir, le Nouveau Testament en offre en Christ la réalité.
Telle est évidemment la pensée de l'auteur, qu'il a déjà exprimée à plusieurs reprises, (Hébreux 8.5 ; 9.9,13,14,23
) et qu'il tenait à rappeler encore avant de montrer comment et pourquoi l'œuvre du Sauveur est la réalité des biens célestes.
On aurait donc pu attendre qu'à l'ombre il opposerait le corps, comme Paul le fait dansColossiens 2.17
. Mais il emploie, comme second terme de l'antithèse, une expression qui offre quelque difficulté : l'image même des choses ; ce qui ne veut pas dire que l'ancienne Alliance avec ses sacrifices ne fût que l'image d'une image, et que la réalité des choses n'ait pas paru en Christ.
Mais, de même que Christ luimême est appelé l'image du Père, (Hébreux 1.3 ; Colossiens 1.15
) bien qu'il en soit la révélation aussi réelle et aussi complète que nous pouvons la concevoir ici-bas, de même toute son œuvre, et en particulier son sacrifice, peut être aussi nommé une image des choses, des biens à venir. En effet, quoique les réalisant parfaitement, il n'en est encore pour nous qu'une révélation telle que nous pouvons la saisir, la pleine possession étant réservée à notre avenir éternel.
La liberté qu'a prise Luther de rendre cette expression par "l'essence des choses" est donc fondée, quoique le mot image soit plus rigoureusement juste.
Une explication un peu différente, qu'on a proposée de ces termes, est peut-être plus simple. L'auteur entendrait par biens à venir, l'expiation des péchés accomplie par Jésus, et le pardon, la sanctification, le perfectionnement qui en découlent pour le croyant de la nouvelle Alliance. Ces biens étaient à venir pour ceux qui vivaient sous l'ancienne Alliance. La loi n'en offrait qu'une ombre, c'est-à-dire une silhouette indistincte qui ne permettait guère de deviner comment s'accomplirait cette rédemption.
L'Evangile, au contraire, en retraçant la vie et la mort du Rédempteur, nous offre l'image même des choses, l'exacte représentation des faits sur lesquels repose notre salut ; il nous permet de les connaître entièrement et d'en éprouver tous les effets.
Il s'agit ici du sacrifice annuel, offert dans le lieu très saint au grand jour des expiations. (Hébreux 9.7
) L'auteur y revient sans cesse dans cette épître, parce que ce sacrifice exprimait le mieux l'idée de tous les autres et était le symbole le plus complet du sacrifice de Golgotha.
Voir sur ce mot rendre parfait (grec consommer)Hébreux 5.9
, note.
- Ceux qu'y prennent part, grec ceux qui s'approchent, sont ceux qui viennent à l'autel, et par là, à Dieu, au moyen de leurs sacrifices. - 10.3 Mais dans ces sacrifices il se fait chaque année une commémoration des péchés. La conscience ne peut être purifiée que lorsque l'homme a l'assurance que ses péchés ne le séparent plus de Dieu, lorsqu'il est pleinement réconcilié avec lui.
Or, c'est là ce que les sacrifices cérémoniels ne pouvaient opérer par eux-mêmes ; (Hébreux 10.1-4 ; 9.14
, note) autrement, si ceux qui les présentent étaient une fois purifiés, on aurait cessé de les offrir ; mais bien au contraire, ils étaient chaque année une commémoration des péchés et de la redoutable vérité que le péché mérite la mort. Ils devaient donc faire soupirer les âmes sérieuses après le pardon par la rédemption véritable.
- On pourrait objecter à ce raisonnement (Hébreux 10.2
) que même si les sacrifices cérémonials avaient pu rendre parfaits ceux qui les offraient, il aurait pourtant fallu recourir toujours de nouveau à ce moyen de réconciliation, puisqu'il y avait toujours de nouveaux péchés à expier. Oui, mais cela encore montre l'entière insuffisance de ces sacrifices.
Le péché, dans sa nature, pris à sa racine, est un : il est un état de révolte de la volonté humaine contre Dieu ; les péchés d'action ne sont que les manifestations diverses de ce péché unique. Or, il fallait que ce péché initial fût expié et vaincu, pour que les autres péchés, dont il était la source, pussent être pardonnés et détruits. Tant que cela n'avait pas lieu, les sacrifices, loin d'ôter ces péchés, ne faisaient que rappeler leur présence et leur culpabilité. (Hébreux 10.3
) - 10.4 Car il est impossible que le sang de taureaux et de boucs ôte les péchés. L'auteur, comme conclusion de ce qui précède, et pour préparer ce qui va suivre, exprime encore une fois, sans autre preuve, cette vérité évidente par elle même, et qui ressort du contraste des termes : le sang de taureaux et de boucs ! et ôter les péchés !
Où serait le lien de causalité entre ces deux choses ? Le péché est dans la volonté humaine, c'est là qu'il devait être guéri, or, l'auteur va présenter Celui qui peut le guérir. (Hébreux 10.5-7
) - 10.5 C'est pourquoi, entrant dans le monde, il dit : Tu n'as point voulu de sacrifice ni d'offrande, mais tu m'as formé un corps. Qui ? Dans le Psaume qui va être cité, c'est David, dans l'application qu'en fait notre auteur, c'est Christ. Christ dit ces paroles en entrant dans le monde, par où les uns entendent son incarnation, (
1Timothée 1.15
) d'autres, avec moins de vraisemblance, le moment où il entra dans son ministère.
Notre auteur veut simplement exprimer par sa citation le but pour lequel Christ est venu dans le monde : se dévouer par le sacrifice de lui même. - 10.7 Alors j'ai dit : Voici, je viens (dans le rouleau du livre il est écrit de moi), pour faire, ô Dieu ! ta volonté. Christ, le vrai sacrificateur de lui même, est opposé à tous les sacrifices. Dans le Psaume cité, (
Psaumes 40.7-9
) parle un homme qui s'offre librement à Dieu pour faire la volonté de Dieu : Voici, je viens !
Le psalmiste lui-même reconnaît l'insuffisance de tous les sacrifices pour le péché : Tu n'y prends point plaisir, dit-il à Dieu, lorsqu'ils ne sont qu'un acte cérémoniel ; ce que tu veux, c'est l'obéissance, et c'est pourquoi "tu m'as ouvert les oreilles," tu m'as rendu attentif et obéissant. (ComparerEsaïe 50.5
, où ces mots ont le même sens.)
D'autres traduisent : "tu m'as percé les oreilles," et voient dans ces mots une allusion à l'usage de percer l'oreille à l'esclave qui voulait, lieu d'accepter sa liberté, se consacrer pour toujours à son maître. (Exode 21 ; 5,6
)
Le psalmiste en conclut qu'il doit consacrer à Dieu sa vie dans une sainte obéissance : Alors j'ai dit, voici je viens, je viens moi-même, et non en mettant des victimes à ma place, car c'est là ce que tu requiers en ta loi ; dans le rouleau du livre, c'est-à-dire dans la loi écrite sur des bandes de parchemin enroulées sur une baguette, (le terme grec désigne proprement le bouton qui terminait cette baguette et, par extension, le rouleau entier) il est écrit pour moi "il m'est prescrit," ou, comme l'entend ici notre auteur en appliquant la parole au Messie, il est écrit de moi, il est annoncé que tels seraient mon obéissance et mon dévouement, "mon Dieu, j'ai pris plaisir à faire ta volonté, et ta loi est au dedans de mes entrailles."
Cette vue toute spirituelle du sacrifice était celle des hommes éclairés de l'Ancien Testament. (ComparerPsaumes 50.7-15 ; Psaumes 51.18
et suivants ;Esaïe 1.11 ; Jérémie 6.20 ; 7.21-23 ; Osée 6.6 ; Amos 5.21
et suivants ;Michée 6.6-8 ; 1Samuel 15.22
)
Mais de la part du psalmiste, comme de tout pécheur, le sacrifice de soi-même à Dieu est imparfait, entaché de souillures qui le rendent inacceptable aux yeux de Dieu et font qu'il ne peut s'effectuer complètement. Il devait être parfaitement accompli par un représentant de notre humanité, qui pratiquât toute la loi de Dieu et lui offrit le sacrifice entier de sa volonté.
Christ a réalisé cette obéissance sans défaut : c'est pour cela qu'il est entré dans le monde, dans sa bouche l'éternel principe moral, exprimé par le Psaume, a son entière vérité. Dès lors encore, ce principe peut devenir aussi une vérité pour tous ceux qui deviennent un avec Jésus-Christ par une foi vivante.
- La traduction grecque des Septante dont se servait l'auteur, au lieu des mots du Psaume : "Tu m'as ouvert les oreilles," porte ceux-ci : Tu m'as formé un corps.
Que ce soit le texte original des Septante, ou que ce soit une variante qui doive son origine à une faute de copiste (les critiques sont divisés sur cette question, parce qu'en effet quelques anciens manuscrits des Septante portent : "Tu m'as formé les oreilles"), notre auteur cite ici comme toujours la version qu'il avait sous les yeux, sans en corriger les fautes d'après l'hébreu. (Voir l'Introduction)
Calvin remarque à ce sujet : "Les apôtres n'ont pas été si scrupuleux à réciter les propres mots, moyennant qu'ils se gardassent de faussement abuser de l'Ecriture à leur profit." - 10.9 il a dit alors : Voici, je viens pour faire ta volonté. Il abolit le premier pour établir le second. Les versets
Hébreux 10.8,9
répètent, en l'abrégeant et en l'expliquant, la citation renfermée àHébreux 10.5-7
.
Le grand fait que proclament les paroles divines est si important aux yeux de l'auteur, qu'il éprouve le besoin d'y insister pour arriver à cette conclusion : il abolit le premier, c'est à dire les sacrifices et les offrandes, et il établit le second, savoir son propre sacrifice, (Hébreux 10.10
) auquel l'écriture donne ici, comme partout, le caractère d'une parfaite obéissance. (ComparerPhilippiens 2.8
, note.) - 10.10 C'est par cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. La cause efficiente qui nous sanctifie, nous purifie du péché luimême et de toutes ses suites, c'est la volonté de Dieu (
Hébreux 10.9
) parfaitement accomplie par Jésus-Christ.
Mais le point culminant de cet accomplissement, le comble de l'obéissance du Sauveur, c'est l'offrande de son corps, son sacrifice sur la croix. Ce n'est pas pour lui-même, en effet, que Jésus Christ accomplit ainsi la volonté de Dieu ; il était venu dans le monde afin de l'accomplir au sein de notre humanité rebelle, et pour notre humanité.
Chaque individu de cette humanité qui s'unit à Christ par une foi vivante devient par là même participant des fruits de cette obéissance, comme s'il l'avait lui-même offerte à Dieu. Bien plus, il entre réellement dans cette obéissance en se consacrant à Dieu en Jésus-Christ. Membre du corps de Christ, il passe partout où a passé son Chef, pour parvenir là où il est. Aussi l'auteur dit il littéralement : "c'est dans cette volonté que nous sommes sanctifiés."
Rien de plus remarquable que l'insistance avec laquelle notre épître revient sur ce sacrifice unique du Sauveur, afin d'en bien établir la parfaite suffisance et d'exclure à jamais tout autre sacrifice pour le péché. (Hébreux 10.12,14 ; 7.27 ; 9.12,25,26,28
, note.) - 10.11 Et tandis que tout sacrificateur se tient chaque jour debout, faisant le service, et offrant souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés, Comparer
Hébreux 10.1-4 ; 9.9,10
.
Le verbe traduit par ôter le péché est composé d'une préposition qui lui donne le sens d'enlever complètement.
- Au lieu de sacrificateur, A, C, portent souverain sacrificateur.
- Se tient debout : àHébreux 10.12
, il est dit du Christ qu'il s'est assis pour toujours. - 10.12 lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s'est assis pour toujours à la droite de Dieu, Comparer
Hébreux 4.14
, note ;Hébreux 9.12,24 ; 1.3 ; 8.1
. - 10.13 attendant désormais jusqu'à ce que ses ennemis soient mis pour marchepied de ses pieds. Christ a tout accompli, son œuvre de médiateur (
Hébreux 10.12
) est achevée ; il attend, (Jacques 5.7
) laissant Dieu agir jusqu'à ce que tous ses ennemis soient mis sous ses pieds.
L'auteur annonce ce dernier triomphe dans les termes duPsaumes 110.1
. (ComparerHébreux 1.13
) - 10.14 Car par une seule offrande il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. Comparer sur cette oblation unique
Hébreux 10.12
, note, et les passages cités ; sur notre sanctification par le sacrifice du Sauveur,Hébreux 10.10
, 1re note ; sur le mot amener à la perfection, consommer,Hébreux 5.9
, note. - 10.17 et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités. L'auteur a déjà cité ces paroles de
Jérémie 8.8-12
pour en montrer l'accomplissement complet dans la nouvelle Alliance.
Mais ici, il en appelle aux paroles du prophète, comme à un témoignage du Saint-Esprit, (Hébreux 10.15
) pour prouver que la rémission des péchés est assurée par le sacrifice de Jésus-Christ, et en conclure l'abolition des sacrifices. (Hébreux 10.18
)
Les mots : le Seigneur dit (Hébreux 10.16
) font partie du texte cité. (Jérémie 31.33
, comparezHébreux 8.10
)
Aussi plusieurs, pour faire suite aux mots duHébreux 10.15
: après avoir dit, sous-entendent-ils au commencement deHébreux 10.17
: il ajoute.
L'ensemble de la citation est dès lors comme suit : "Car après avoir dit : Voici l'alliance que je ferai avec eux après ces jours-là, dit le Seigneur ; je mettrai mes lois dans leur cœur et je les écrirai dans leur entendement," il ajoute : "et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités." Cette dernière proposition est ainsi mise en relief, ce qui est conforme au but de la citation. (ComparerHébreux 10.11,14
)
Mais notre auteur écrit avec trop de soin pour avoir omis les mots : "il ajoute," qui étaient nécessaires pour répondre à l'expression deHébreux 10.15
: après avoir dit. Il est donc plus probable qu'il a pris à son compte les termes de la citation : le Seigneur dit, et que c'est par eux qu'il achève sa phrase. - 10.18 Or, là où il y a rémission des péchés et des iniquités, il n'y a plus d'offrande pour le péché. Grec : Rémission de ceux-ci, c'est à dire "des péchés et des iniquités." (
Hébreux 10.17
)
- Voilà où l'auteur voulait en venir en insistant sur le sacrifice unique du Sauveur. (Hébreux 10.12
, note.) Ce sacrifice étant parfaitement suffisant pour l'expiation et le pardon du péché, il ne peut plus être question d'autres sacrifices.
L'auteur voulait ainsi convaincre ses lecteurs hébreux qu'ils avaient tout en Christ et en son œuvre, et qu'ils n'avaient point à regretter les institutions mosaïques et leurs sacrifices. Sa démonstration, qui remplitHébreux 8,Hébreux 9
etHébreux 10
, est complète, très concluante et propre à confondre l'erreur qui consiste à nier la nécessité du sacrifice de Jésus, la valeur expiatoire de sa mort.
Enfin, il ressort de son enseignement que l'Eglise romaine est retournée au point de vue de l'Ancien Testament en instituant le sacrifice sans cesse répété de la messe. Elle s'est mise en opposition directe avec les paroles les plus claires de notre épître, elle laisse croire que le sacrifice offert une seule fois en Golgotha ne suffit pas pour assurer le salut des pécheurs ; elle nie la grande vérité que tous les péchés ne sont dans leur source qu'un seul péché, (Hébreux 10.3
, note) et que ce péché a été expié et détruit par la croix de Christ.
Et comme dans cette erreur l'homme n'acquiert aucune connaissance profonde du péché, il ne parvient point non plus à la justification par la foi, ni à une sanctification véritable de tout son être ; mais, captif, sous ce nouveau judaïsme, il se sent poussé, par l'inquiétude et le trouble où le jette chaque faute isolée, vers l'institution sacerdotale qui offre à Dieu un sacrifice imaginaire, comme si le vrai sacrifice d'expiation n'avait jamais eu lieu. Cette erreur est toute semblable à celle que l'auteur combat ici chez ses lecteurs, et il n'est aucun de ses arguments qui n'en soit la plus évidente condamnation.