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Hébreux 3:3-4
(Annotée Neuchâtel)
3 Car il a été jugé digne d'une gloire d'autant supérieure à celle de Moïse, que celui qui a construit la maison a plus d'honneur que la maison. 4 Car toute maison est construite par quelqu'un ; mais celui qui a construit toutes choses, c'est Dieu.

Références croisées

3:3 He 3:6, He 1:2-4, He 2:9, Col 1:18, Za 4:9, Za 6:12-13, Mt 16:18, 1Co 3:9, 1P 2:5-7
Réciproques : Dt 34:5, 2S 7:13, 1Ch 28:6, Ps 102:25, Pr 9:1, Lc 9:30, Jn 1:3, Jn 4:12, Jn 7:19, Jn 8:53, 1Co 10:2, Ep 2:21, Ep 3:9, Col 1:16, 2Tm 2:2, He 1:8, He 3:4, He 10:21
3:4 He 3:3, He 1:2, Est 2:10, Est 3:9
Réciproques : Gn 1:1, Ps 102:25, Za 6:12, Mt 16:18, Jn 1:3, Ac 17:24, 1Co 3:9, Ep 2:21, Ep 3:9, Col 1:16, He 1:8, He 11:10

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Hébreux 3
  • 3.3 Car il a été jugé digne d'une gloire d'autant supérieure à celle de Moïse, que celui qui a construit la maison a plus d'honneur que la maison. Le mot maison, dans toutes les langues, et en particulier dans l'écriture, désigne non seulement un bâtiment, mais aussi ceux qui l'habitant, la famille ; et par extension, ce terme est appliqué à la famille de Dieu, au peuple qu'il s'est choisi, à son royaume. Moïse n'était lui-même qu'un membre de ce peuple de Dieu, quoique l'un des plus considérables.
    Combien plus grand est le Fils de Dieu, qui a construit la maison, qui est le vrai fondateur de la famille et du règne de Dieu sur la terre ! Il ne fait partie de la famille, lui, que parce qu'il a bien voulu devenir notre frère aîné. (Hébreux 2.11)
    Si Moïse peut être comparé à Jésus sous le rapport de la fidélité, il lui est bien inférieur pour l'honneur qui lui revient. C'est ce que relève ce verset, en même temps qu'il donne un nouveau motif (car) de "considérer Jésus." (Hébreux 3.1) Il a été jugé digne d'une gloire supérieure.
    Celui qui l'a jugé digne, c'est Dieu. Son jugement a une valeur permanente (verbe au parfait). Il s'est manifesté par l'élévation de Jésus dans la gloire céleste. (Hébreux 2.7-9)
    - Le mot traduit par construire, ici et au verset suivant, n'exprime pas seulement l'acte de bâtir une maison, mais celui de l'arranger, de l'organiser, de la munir des meubles et des serviteurs qu'elle doit avoir pour répondre à son but. (1Pierre 3.20)
    La comparaison entre celui qui construit la maison et la maison ellemême est tout à fait générale. C'est trop presser les termes, et prêter à l'auteur des idées qu'il n'exprime pas formellement, que de dire avec Weiss : la maison, c'est l'institution de l'ancienne Alliance : celui qui l'a construite, c'est Christ ; donc l'auteur attribue au Christ préexistant un rôle dans la fondation et la conduite de l'Alliance préparatoire, comme il lui en avait attribué un dans la création du monde. (Hébreux 1.2)
    Non, l'auteur ne dit pas quelle maison Christ a construite ; il dit seulement qu'il est en qualité de Fils le constructeur de sa maison, qui peut être aussi bien, et qui est probablement d'après Hébreux 3.6, l'institution de la nouvelle Alliance, tandis que Moïse fait seulement partie de la maison de l'ancienne Alliance étant l'un des serviteurs qui la constituent. (Hébreux 3.5)
  • 3.4 Car toute maison est construite par quelqu'un ; mais celui qui a construit toutes choses, c'est Dieu. L'auteur vient d'attribuer à Christ le rôle de constructeur de la maison ; (Hébreux 3.3) mais ce rôle n'appartient-il pas exclusivement à Dieu ? n'est-ce pas Dieu qui a parlé à Moïse et qui a institué l'Alliance du Sinaï ? n'est-ce pas Dieu qui a seul qualité pour fonder une nouvelle Alliance ?
    Ecrivant à des "Hébreux" qui, dans leur strict monothéisme, étaient jaloux de toutes les prérogatives de Dieu, l'auteur avait intérêt à écarter cette objection, avant de poursuivre sa comparaison. Il le fait par l'incidente de Hébreux 3.4. Il se justifie d'abord d'avoir désigné Christ (Hébreux 3.3) comme constructeur de sa maison : il était naturel qu'il se demandât qui a construit la maison de Christ, car toute maison est construite par quelqu'un ; puis il montre qu'en attribuant ce rôle à Christ, il ne porte pas atteinte à la suprématie de Dieu.
    Ce n'en est pas moins Dieu qui a construit toutes choses (non : l'univers, mais, d'après la leçon de Sin., B. A, C, D, toutes les maisons, avec ce qui les remplit), il demeure le constructeur invisible et toutpuissant, dont les constructeurs visibles ne sont que les instruments.
    Appeler Jésus le fondateur de l'Alliance, c'est bien, en un sens, lui donner un rôle qui appartient à Dieu, mais comme le Fils n'est que le représentant du Père auquel il est subordonné, Dieu demeure Celui qui a construit toutes choses.
    Paul exprime des pensées analogues, en disant de Jésus : "Dieu a voulu que toute plénitude habitât en lui ;" (Colossiens 1.19) "il a tout mis sous ses pieds, et l'a donné pour chef suprême à l'Eglise, qui est son corps." (Ephésiens 1.22) Et Jésus lui-même dit : "Comme le Père a la vie en lui même, il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même." (Jean 5.26) Et il ajoute : "le Fils ne peut rien faire de lui-même, à moins qu'il ne le voie faire au Père." (Jean 5.19)
    Cette explication de notre verset, indiquée par Calvin, est reproduite, avec des nuances, par la plupart des commentateurs. Elle nous paraît la plus conforme à la marche de la pensée.Nos précédentes éditions préféraient une interprétation émise par les Pères grecs, qui a compté de tous temps des partisans. Elle consiste à faire du mot Dieu,non le sujet, mais l'attribut de la seconde proposition du verset, et à traduire celle-ci : "Or celui qui a construit toutes choses est Dieu."
    L'auteur alors affirmerait que Christ, qui a construit toutes choses, c'est-à-dire organisé toute l'économie mosaïque, est Dieu. La marche de la pensée serait alors la suivante : Toute maison a été construite par quelqu'un : la maison de Dieu, telle qu'elle parut au temps de Moïse, ne s'est pas élevée toute seule ; Moïse ne l'a pas fondée par sa propre sagesse et sa propre force. Si nous demandons qui l'a construite (et cette question s'impose à nous), nous ne lui trouvons d'autre auteur que le Fils, en qui habitait la plénitude de Dieu. Or celui qui exerce une telle prérogative est Dieu. On fait valoir en faveur de cette explication que Christ est le sujet dans les versets Hébreux 3.3,6, que c'est à lui, en le désignant comme constructeur de la maison, que l'auteur compare Moïse le serviteur, que par conséquent il doit être aussi à Hébreux 3.4, celui qui construit toutes choses.
    Mais il n'est pas probable que l'auteur ait voulu désigner Christ par ces derniers mots, ils font penser tout naturellement à Dieu. Pour qu'on les rapportât à Christ, il faudrait que l'auteur eût dit qu'il considérait celui-ci comme le fondateur de l'alliance mosaïque, ce qu'il ne fait pas expressément. (Hébreux 3.3, note.) Aurait-il d'ailleurs énoncé cette grande affirmation, que Christ est Dieu, dans une simple incidente ?
    Enfin la proposition générale : toute maison a été construite par quelqu'un, dont la raison d'être n'apparaît pas d'emblée, s'explique mieux dans le premier système d'interprétation que dans le second.