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Jean 10:7-11 (Annotée Neuchâtel)

7 Jésus leur dit donc encore: En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. 8 Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands ; mais les brebis ne les ont point écoutés. 9 Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ; et il entrera et sortira, et trouvera de la pâture. 10 Le voleur ne vient que pour dérober, et pour tuer et pour détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance.
   11 Je suis le bon berger ; le bon berger donne sa vie pour ses brebis.

Références croisées

10:7 Jn 10:1, Jn 10:9, Jn 14:6, Ep 2:18, He 10:19-22, Ps 79:13, Ps 95:7, Ps 100:3, Es 53:6, Ez 34:31, Lc 15:4-6
Réciproques : Lv 1:3, Lv 17:4, Ez 41:2, Mt 5:18, Jn 1:51, Jn 10:2, Rm 5:2, He 9:8, He 10:20, Ap 22:14
10:8 Jn 10:1, Es 56:10-12, Ez 22:25-28, Ez 34:2, So 3:3, Za 11:4-9, Za 11:16, Ac 5:36, Jn 10:5, Jn 10:27
Réciproques : Lc 2:8, Jn 10:4, Jn 12:6
10:9 Jn 10:1, Jn 10:7, Jn 14:6, Rm 5:1-2, Ep 2:18, He 10:19-22, Ps 23:1-6, Ps 80:1-3, Ps 95:7, Ps 100:3-4, Es 40:11, Es 49:9-10, Ez 34:12-16, Za 10:12
Réciproques : Ex 26:36, Ex 40:28, Ex 40:33, Lv 1:3, Lv 17:4, Nb 9:17, Nb 27:17, 1R 3:7, 1R 6:31, Ps 23:5, Ez 34:14, Ez 41:2, Ez 46:3, Os 2:15, Mt 7:13, Jn 8:18, Jn 10:2, Jn 14:4, Ac 9:28, He 9:8, He 10:20, He 13:15, Ap 22:14
10:10 Jn 10:1, Jn 12:6, Es 56:11, Ez 34:2-4, Os 7:1, Mt 21:13, Mt 23:14, Mc 11:17, Rm 2:21, 2P 2:1-3, Jn 3:17, Jn 6:33, Jn 6:51, Jn 12:47, Mt 18:11, Mt 20:28, Lc 19:10, 1Tm 1:15, Rm 5:13-21, He 6:17, He 7:25, 2P 1:11
Réciproques : Gn 27:33, Gn 47:11, Ps 23:5, Ps 119:40, Jr 23:1, Jr 33:6, Jr 50:17, Ha 3:2, Za 13:7, Lc 9:56, Jn 4:14, Jn 20:31, Rm 5:17, Rm 5:20, 1Co 15:45, 2Co 12:15, Ep 2:1, Ep 3:20, 1Jn 4:9
10:11 Jn 10:14, Ps 23:1, Ps 80:1, Es 40:11, Ez 34:12, Ez 34:23, Ez 37:24, Mi 5:4, Za 13:7, He 13:20, 1P 2:25, 1P 5:4, Gn 31:39-40, 1S 17:34-35, 2S 24:17, Es 53:6, Ep 5:2, Tt 2:14, 1P 2:24
Réciproques : Gn 33:3, Nb 11:12, Nb 27:16, 2S 5:2, 1Ch 21:17, Ps 78:52, Ct 1:7, Ez 34:31, Mt 18:12, Mt 27:50, Jn 8:18, Jn 10:2, Jn 10:15, Jn 10:16, Jn 15:13, Jn 19:30, Jn 21:16, 2Co 12:15, Ga 1:4, Ga 2:20, 1Th 5:10, Ap 7:17

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 10
  • 10.7 Jésus leur dit donc encore : En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. Voilà surtout ce que les adversaires ne voulaient ni comprendre ni croire ; c'est que Jésus-Christ est la porte des brebis, (verset 2, note) par laquelle seule entrent les vrais bergers (verset 8) et les brebis ellesmêmes. (verset 9)
    - C'est ici la première application de notre similitude que Jésus se fait à lui-même ; une seconde, la principale, est au verset 11 et suivants
  • 10.8 Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands ; mais les brebis ne les ont point écoutés. C'est là une parole qui a singulièrement occupé les interprètes et qui est, en effet, assez difficile à expliquer.
    Un commentateur célèbre (de Wette) trouve qu'elle ne répond pas à la sagesse et à la douceur de Jésus et renonce à lui trouver un sens satisfaisant.
    Les mots : avant moi, sont omis par neuf majuscules, plus de cent minusc., l'Itala, la Vulgate et des Pères de l'Eglise. Tischendorf les omet, mais leur retranchement a tout l'air d'être une correction destinée à aplanir la difficulté, il change du reste peu de chose à la pensée. La plupart des critiques et des exégètes les conservent, se fondant sur B, A, D, majuscules
    Mais quelle est la pensée du Sauveur ? Evidemment il ne parle ni de Moïse, ni des prophètes, dont il reconnaît l'autorité dans mainte parole de notre évangile. (Jean 4.22 ; 5.39,45-47)
    Les termes de voleurs et de brigands ne sauraient s'appliquer non plus aux faux messies, qui n'apparurent qu'à une date postérieure. Enfin c'est faire violence au texte que de prendre avant moi dans le sens de : "en se séparant de moi" ou de traduire à ma place.
    Jésus parle uniquement des chefs actuels de la théocratie, auxquels s'adressait ce discours et qu'il a déjà désignés dans les mémés termes au verset 1.
    C'est ce que prouve très clairement le verbe au présent, sont des voleurs et des brigands, qu'il faut bien se garder de traduire, avec Ostervald, par ont été. Jésus peut dire d'eux : ils sont venus avant moi, "parce qu'il les a déjà trouvés à l'œuvre quand il a commencé son propre travail en Israël...La parabole des vignerons dans les synoptiques est l'explication de cette parole de Jésus." Godet.
    Ne méritaient-ils pas les épithètes de voleurs et de brigands, ces hommes qui s'étaient emparés du peuple de Dieu pour l'opprimer de leur tyrannie ; qui, "ayant enlevé la clef de la science, n'étaient pas entrés eux-mêmes, mais empêchaient d'entrer ceux qui le voulaient" (Luc 11.52 ; comparez Matthieu 7.15) ; qui bientôt formeront contre le Sauveur des desseins meurtriers, et dont la haine ne sera pas même assouvie quand ils l'auront cloué sur la croix, mais qui poursuivront de leurs persécutions ses disciples ?
    Qu'on relise, à Matthieu 23, les jugements terribles prononcés par le Christ sur cette hiérarchie orgueilleuse, hypocrite et ennemie de la vérité, et l'on ne trouvera plus rien d'étrange dans la sentence de notre texte.
    Les brebis sont ici les mêmes dont Jésus a parlé aux versets 3,4. Ce n'étaient pas seulement les âmes pieuses qui refusaient d'écouter les pharisiens et les scribes ; mais, en général, les classes pauvres et souffrantes du peuple, pour lesquelles ces hommes n'avaient ni cœur ni entrailles, qui se sentaient abandonnées "comme des brebis qui n'ont point de berger" (Matthieu 9.36) et qui tremblaient de crainte sous l'oppression de leurs chefs. (Jean 9.22)
  • 10.9 Je suis la porte. Si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé ; et il entrera et sortira, et trouvera de la pâture. Jésus vient de dire que les brebis n'ont pas écouté la voix des faux conducteurs ; dans les verset 9 et 10, qui forment un contraste frappant avec les paroles qui précèdent, il peint l'heureuse condition de ceux qui viennent à lui.
    Il est la porte. Si quelqu'un entre par lui dans le bercail des brebis, s'il obtient par lui la réconciliation avec Dieu et l'accès à son royaume, voici les biens immenses dont il jouira : il sera sauvé, ce qui ne signifie point seulement, comme le pense Meyer : il trouvera protection et sécurité, mais bien : il sera sauvé d'un salut éternel.
    Ensuite : il entrera et sortira, expression hébraïque qui signifie le libre usage d'une demeure dans laquelle on entre et de laquelle on sort à volonté, où l'on se sent chez soi, pour parler avec M. Godet, et désigne d'une manière générale, la liberté des mouvements, de l'activité que rien n'entrave. (Deutéronome 28.6 ; 31.2 ; Jérémie 37.4 ; Actes 1.21, note.)
    Enfin : il trouvera de la pâture, terme dont le sens spirituel se comprend de soi-même et qui est abondamment expliqué au verset suivant.
    - Ce dernier mot aurait dû suffire pour faire comprendre que Jésus parle ici des brebis et non des bergers ; il rend inadmissible l'explication de Meyer et de Luthardt d'après ; laquelle, au verset 9 encore, Jésus se présenterait comme la porte pour les bergers aussi bien que pour les brebis. (Comparer verset 1)
    En appliquant ce verset au berger, ils prétendent "qu'il sera sauvé" dans le sens de 1Timothée 4.16, et "qu'il trouvera de la pâture" pour le troupeau. Interprétation certainement forcée.
  • 10.10 Le voleur ne vient que pour dérober, et pour tuer et pour détruire ; moi, je suis venu afin que les brebis aient la vie, et qu'elles l'aient en abondance. Encore une fois, Jésus fait ressortir le contraste entre le voleur (versets 1,8) qui n'a que des pensées d'injustice, de meurtre, de destruction, et lui-même qui est pour les siens la source de la vie, de la vie éternelle, qu'il peut et veut leur communiquer en abondance.
    Par cette affirmation de ses compassions infinies et de son amour pour les brebis, Jésus prépare la révélation qu'il va donner en se présentant lui-même comme le bon berger, comparaison qu'il développera au long, (versets 11-18) en l'opposant à l'image du mercenaire.
  • 10.11 Je suis le bon berger ; le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Grec : moi, je suis le berger, le bon.
    Jésus ne dit pas : un berger, comme au verset 2, et comme Luther traduit à tort ; mais le berger, dans un sens absolu et exclusif. Puis l'adjectif signifie à la fois bon et beau,
    "il désigne chez les Grecs la bonté comme suprême beauté morale. Ce mot explique l'article le : Celui qui réalise parfaitement ce type sublime." Godet.
    En parlant ainsi, Jésus présentait à ses auditeurs, comme pleinement réalisée en lui, une image qui leur était familière par les Ecritures. (Voir Psaumes 23.1,Psaumes 80.1 ; Esaïe 40.11 ; Ezéchiel 34.11-23)
    Seulement, comme dans tous ces passages de l'Ancien Testament c'est l'Eternel lui même qui se représente sous l'image du berger, on voit que Jésus, en nous montrant en lui la pleine réalisation de cette image, parle avec la conscience d'être un avec Dieu.
    - C'est ici la seconde application de la similitude. (verset 7, note, et verset 2, note.) Il n'y a point de contradiction à ce que Jésus se représente, à la fois, comme la porte et comme le berger. Il est la porte par laquelle seule les bergers et les brebis entrent dans le bercail du royaume de Dieu, et, dans ce royaume, il est le conducteur suprême des uns et des autres. Il est le Berger des bergers et le Berger des brebis.
    Grec : met sa vie, littéralement son âme, pour ses brebis. Cette manière de parler est propre à notre évangéliste. (Jean 10.15,17,18 ; 13.37,38 ; 15.13 ; 1Jean 3.16)
    L'expression : il met sa vie, signifie que le bon berger expose sa vie dans le combat, pour la défense de ses brebis, par opposition au mercenaire qui s'enfuit lâchement, (verset 12) elle annonce l'immense sacrifice par lequel Jésus livrera sa vie pour sauver les siens. (Jean 13.37)
    Quelques exégètes pensent que ce terme figuré est emprunté à l'idée d'un vêtement qu'on dépose (Jean 13.4) ou à celle d'un dépôt d'argent, d'une rançon payée. (Matthieu 20.28)
    Mais ces idées ne peuvent s'appliquer aux relations que le berger a soit avec ses brebis, soit avec le loup.