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Jean 13-14 (Annotée Neuchâtel)

   1 Or, avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin. 2 Et un souper ayant lieu, le diable ayant déjà jeté dans le coeur de Judas, fils de Simon, l'Iscariot, de le trahir, 3 Jésus, sachant que le Père lui avait remis toutes choses entre les mains, et qu'il était venu de Dieu, et qu'il s'en allait à Dieu, 4 se lève du souper et pose ses vêtements ; et ayant pris un linge, il s'en ceignit. 5 Ensuite, il verse de l'eau dans le bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. 6 Il vient donc à Simon Pierre ; et celui-ci lui dit : Seigneur, toi tu me laves les pieds ! 7 Jésus répondit et lui dit : Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le comprendras dans la suite. 8 Pierre lui dit : Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit : Si je ne te lave, tu n'as point de part avec moi. 9 Simon Pierre lui dit : Seigneur, non seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête. 10 Jésus lui dit : Celui qui s'est baigné n'a plus besoin que de se laver les pieds, mais il est pur tout entier. Et vous, vous êtes purs, mais non pas tous. 11 Car il connaissait celui qui le livrait ; c'est pour cela qu'il dit : Vous n'êtes pas tous purs.
   12 Lors donc qu'il leur eut lavé les pieds, et qu'il eut repris ses vêtements, et qu'il se fût remis à table, il leur dit : Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? 13 Vous m'appelez : Maître, et : Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. 14 Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez, vous aussi, vous laver les pieds les uns aux autres ; 15 car je vous ai donné un exemple, afin que, vous aussi, vous fassiez comme je vous ai fait. 16 En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n'est pas plus grand que son seigneur, ni l'apôtre plus grand que celui qui l'a envoyé. 17 Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les fassiez. 18 ? Je ne parle pas de vous tous ; je sais qui sont ceux que j'ai choisis ; mais il faut que l'Ecriture soit accomplie : Celui qui mange du pain avec moi a levé son talon contre moi. 19 Je vous le dis dès à présent, avant que la chose arrive ; afin que, quand elle sera arrivée, vous croyiez que c'est moi. 20 En vérité, en vérité, je vous le dis : Quiconque reçoit celui que j'aurai envoyé, me reçoit ; et qui me reçoit, reçoit Celui qui m'a envoyé.
   21 Après avoir dit ces choses, Jésus fut troublé en son esprit, et il rendit témoignage et dit : En vérité, en vérité, je vous dis que l'un de vous me livrera. 22 Les disciples se regardaient donc les uns les autres, ne sachant duquel il parlait. 23 Il y avait à table, couché sur le sein de Jésus, un de ses disciples, celui que Jésus aimait. 24 Simon Pierre lui fait donc signe de demander qui pouvait être celui dont il parlait. 25 Celui-ci, qui était ainsi à table couché sur le sein de Jésus, lui dit : Seigneur, qui est-ce ? 26 Jésus répond : C'est celui pour qui je tremperai le morceau et à qui je le donnerai. Et ayant trempé le morceau, il le prend et le donne à Judas, fils de Simon, l'Iscariot. 27 Et après le morceau, alors, Satan entra en lui. Jésus donc lui dit : Ce que tu fais, fais-le promptement. 28 Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela. 29 Car quelques-uns pensaient que, comme Judas avait la bourse, Jésus lui disait : Achète ce dont nous avons besoin pour la fête ; ou, qu'il lui commandait de donner quelque chose aux pauvres. 30 Ayant donc pris le morceau, Judas sortit aussitôt. Or il était nuit.
   31 Quand donc il fut sorti, Jésus dit : Maintenant le Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui. 32 Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même, et il le glorifiera bientôt. 33 Petits enfants, je suis pour peu de temps encore avec vous ; vous me chercherez, et comme j'ai dit aux Juifs : Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant. 34 Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres ; que, comme je vous ai aimés, vous vous aimiez aussi les uns les autres. 35 A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres.
   36 Simon Pierre lui dit : Seigneur, où vas-tu ? Jésus lui répondit : Là où je vais, tu ne peux me suivre maintenant ; mais tu me suivras plus tard. 37 Pierre lui dit : Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ? Je mettrai ma vie pour toi. 38 Jésus répond : Tu mettras ta vie pour moi ? En vérité, en vérité, je te le dis : le coq ne chantera pas que tu ne m'aies renié trois fois.

Jean 14

   1 Que votre coeur ne se trouble point ; croyez en Dieu, croyez aussi en moi. 2 Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures ; si cela n'était pas, je vous l'aurais dit ; car je vais vous préparer une place. 3 Et quand je serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai à moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. 4 Et vous savez où je vais, et vous en savez le chemin.
   5 Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment en saurions-nous le chemin ? 6 Jésus lui dit : C'est moi qui suis le chemin et la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi. 7 Si vous m'aviez connu, vous connaîtriez aussi mon Père ; et dès à présent vous le connaissez et vous l'avez vu.
   8 Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. 9 Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe ? Celui qui m'a vu, a vu le Père. Comment dis-tu : Montre-nous le Père ? 10 Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, ce n'est pas de moi-même que je les prononce ; mais le Père, qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres. 11 Croyez-moi que je suis dans le Père et que le Père est en moi ; sinon, croyez à cause des oeuvres mêmes.
   12 En vérité, en vérité, je vous le dis : Celui qui croit en moi fera, lui aussi, les oeuvres que je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci, parce que je vais au Père, 13 et, quoi que vous demandiez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. 14 Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. 15 Si vous m'aimez, gardez mes commandements. 16 Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre aide, afin qu'il soit éternellement avec vous, 17 l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure avec vous, et qu'il sera en vous. 18 Je ne vous laisserai point orphelins, je viendrai à vous. 19 Encore, un peu de temps, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez : parce que je vis, vous aussi, vous vivrez. 20 En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, et que vous êtes en moi et moi en vous. 21 Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père, et moi je l'aimerai et je me manifesterai à lui.
   22 Judas, non pas l'Iscariot, lui dit : Seigneur, et qu'est-il arrivé pour que tu doives te manifester à nous, et non pas au monde ? 23 Jésus répondit et lui dit : Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole ; et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure. 24 Celui qui ne m'aime pas, ne garde point mes paroles ; et la parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père qui m'a envoyé.
   25 Je vous ai dit ces choses, demeurant avec vous. 26 Mais l'aide, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, celui-là vous enseignera toutes choses et vous fera ressouvenir de toutes celles que je vous ai dites. 27 Je vous laisse la paix ; je vous donne ma paix ; ce n'est pas comme le monde donne, que je vous donne. Que votre coeur ne se trouble point, et ne soit point craintif. 28 Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m'en vais, et je reviens à vous. Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père ; parce que le Père est plus grand que moi. 29 Et je vous l'ai dit maintenant, avant que cela arrive ; afin que, lorsque ce sera arrivé, vous croyiez. 30 Je ne parlerai plus beaucoup avec vous ; car le prince du monde vient ; et il n'a rien en moi. 31 Mais, afin que le monde connaisse que j'aime le Père, et que, comme le Père m'a commandé, ainsi j'agis, levez-vous, partons d'ici.

Références croisées

13:1 Jn 6:4, Mt 26:2-5, Mc 14:1-2, Lc 22:1-2, Jn 7:6, Jn 7:30, Jn 8:20, Jn 11:9-10, Jn 12:23, Jn 17:1, Jn 17:11, Jn 18:4, Mt 26:45, Lc 9:51, Lc 13:32-33, Lc 22:53, Jn 13:3, Jn 14:28, Jn 16:5-7, Jn 16:28, Jn 17:5, Jn 17:11, Jn 17:13, Jn 13:34, Jn 15:9-10, Jn 15:13, Jn 15:14, Jn 17:9-10, Jn 17:14, Jn 17:16, Jn 17:26, Jr 31:3, Rm 8:37, Ep 5:25-26, 1Jn 4:19, Ap 1:5, Mt 28:20, 1Co 1:8, He 3:6, He 3:14, He 6:11, 1P 1:13
Réciproques : 1Ch 22:5, Ps 31:15, Pr 8:31, So 3:17, Mt 26:18, Mc 14:41, Mc 16:19, Lc 2:41, Lc 22:15, Jn 2:4, Jn 5:25, Jn 7:33, Jn 18:8, Jn 19:28, Jn 20:17, Ac 1:2, Ac 20:22, Rm 8:35, Ph 1:23, 2Th 2:16, 2P 1:17
13:2 Jn 13:4, Jn 13:26, Jn 13:27, Jn 6:70, Lc 22:3, Lc 22:31, Ac 5:3, Ep 2:3, Esd 7:27, Ne 2:12, 2Co 8:16, Jc 1:13-17, Ap 17:17
Réciproques : 2R 5:20, 2R 5:25, 1Ch 21:1, Ps 55:21, Ps 109:6, Ps 139:3, Ec 7:1, Ez 38:10, Za 11:12, Mt 10:4, Mt 12:44, Mt 24:48, Mt 26:2, Mt 26:14, Mt 27:3, Mc 3:19, Mc 14:10, Mc 14:41, Lc 11:39, Lc 16:10, Jn 12:4, Jn 13:21, Jn 18:3, 2Co 2:11, Ep 2:2, 2Tm 2:26, Ap 2:10
13:3 Jn 3:35, Jn 5:22-27, Jn 17:2, Mt 11:27, Mt 28:18, Lc 10:22, Ac 2:36, 1Co 15:27, Ep 1:21-22, Ph 2:9-11, He 1:2, He 2:8-9, Jn 13:1, Jn 1:18, Jn 3:13, Jn 7:29, Jn 7:33, Jn 8:42, Jn 16:27-28, Jn 17:5-8, Jn 17:11-13
Réciproques : 1S 25:41, Ct 8:1, Mt 4:9, Jn 6:33, Jn 8:14, Jn 14:4, Jn 16:5, Jn 16:15, Jn 16:16, Jn 17:13, Jn 20:17, Ac 1:2, 1Co 15:24, Ph 2:7, 1Tm 3:16, He 12:2
13:4 Lc 12:37, Lc 17:7, Lc 22:27, 2Co 8:9, Ph 2:6-8
Réciproques : Gn 24:32, Gn 43:24, Jg 19:21, 2R 3:11, Mt 20:28, Lc 7:38, Jn 13:2
13:5 Jn 19:34, 2R 3:11, Ez 36:25, Za 13:1, Ep 5:26, 1Jn 5:6, Jn 13:8, Ex 29:4, Lv 14:8, 2R 5:10-13, Ps 51:2, Es 1:16, Ac 22:16, 1Co 6:11, Tt 3:3-5, He 10:22, 1Jn 1:7, Ap 1:5, Ap 7:14, Jn 13:10, Jn 13:12-14, Gn 18:4, Gn 19:2, 1S 25:41, Lc 7:38, Lc 7:44, 1Tm 5:10
Réciproques : Jg 19:21, Lc 1:43, Lc 12:37, Lc 22:27
13:6 Jn 1:27, Mt 3:11-14, Lc 5:8
Réciproques : Gn 19:18, Ex 18:17, 2S 6:20, Jr 13:2, Mt 3:14, Mt 8:8, Mt 16:22, Mc 8:32, Jn 13:8
13:7 Jn 13:10-12, Jn 12:16, Jn 14:26, Jr 32:24-25, Jr 32:43, Dn 12:8, Dn 12:12, Ha 2:1-3, Jc 5:7-11
Réciproques : Gn 37:33, Ps 18:9, Ps 89:39, Es 45:15, Jr 13:2, Mt 3:15, Jn 13:12
13:8 Gn 42:38, Mt 16:22, Mt 21:29, Mt 26:33, Mt 26:35, Col 2:18, Col 2:23, Jn 13:6, Jn 3:5, Es 4:4, Ez 16:4-9, Ez 36:25, Za 13:1, Ac 22:16, 1Co 6:11, Ep 5:26, Tt 3:5, He 9:22-23, He 10:4-10, He 10:22, Ap 1:5, Ap 7:14
Réciproques : Ex 29:4, Ex 30:19, Lv 8:6, Lv 11:25, Lv 13:6, Lv 17:16, 2R 5:13, Ps 108:9, Ez 16:9, Mt 10:36, Jn 6:53, Jn 13:5, Jn 19:34
13:9 Ps 26:6, Ps 51:2, Ps 51:7, Jr 4:14, Mt 27:24, He 10:22, 1P 3:21
13:10 Lv 16:26, Lv 16:28, Lv 17:15-16, Nb 19:7-8, Nb 19:12, Nb 19:13, Nb 19:19-21, He 9:10, Ec 7:20, Mt 6:12, Rm 7:20-23, 2Co 7:1, Ep 4:22-24, Ep 5:26-27, 1Th 5:23, Jc 3:2, 1Jn 1:7-10, Ct 4:7, Jr 50:20, 2Co 5:17, 2Co 5:21, Jn 15:3
Réciproques : Gn 35:2, Ex 38:8, Ex 40:31, Pr 29:1, Jn 6:64, Jn 13:5, Jn 13:7, 1Co 6:11
13:11 Jn 13:18, Jn 13:21, Jn 13:26, Jn 2:25, Jn 6:64-71, Jn 17:12, Mt 26:24-25
Réciproques : Gn 35:2, Pr 29:1
13:12 Jn 13:7, Ez 24:19, Ez 24:24, Mt 13:51, Mc 4:13
Réciproques : Mt 20:25, Jn 13:5, Ac 10:17
13:13 Jn 11:28, Mt 7:21-22, Mt 23:8-10, Lc 6:46, Rm 14:8-9, 1Co 8:6, 1Co 12:3, Ph 2:11, Ph 3:8, 2P 1:14-16, Jr 1:12, Lc 7:43, Lc 10:28, Jc 2:19
Réciproques : 2R 3:11, Es 55:4, Ml 1:6, Mc 10:43, Mc 14:14, Mc 14:45, Lc 1:43, Lc 7:40, Lc 18:18, Jn 8:48, Jn 20:16, Ep 6:9, 1Th 1:6
13:14 Mt 20:26-28, Mc 10:43-45, Lc 22:26-27, 2Co 8:9, Ph 2:5-8, He 5:8-9, He 12:2, Ac 20:35, Rm 12:10, Rm 12:16, Rm 15:1-3, 1Co 8:13, 1Co 9:19-22, 2Co 10:1, Ga 5:13, Ga 6:1-2, Ph 2:2-5, 1P 4:1, 1P 5:5
Réciproques : Jg 19:21, 2S 11:11, 2R 3:11, Ps 85:13, Ps 108:9, Mt 23:8, Mt 23:11, Mc 10:45, Mc 14:45, Rm 1:1, 2Co 4:5
13:15 Mt 11:29, Rm 15:5, Ep 5:2, 1P 2:21, 1P 3:17-18, 1Jn 2:6
Réciproques : Jg 19:21, Mt 3:15, Mt 23:11, Lc 10:37, Jn 10:4, 1Co 9:19, 2Co 4:5, Ga 5:13, Ga 6:2, Ph 2:5, 2Th 3:9
13:16 Jn 3:3, Jn 3:5, Jn 15:20, Mt 10:24-25, Lc 6:40
Réciproques : 1S 8:7, Mt 5:18, Jn 1:51, Jn 12:26, Jn 14:28, Jn 15:15
13:17 Jn 15:14, Gn 6:22, Ex 40:16, Ps 19:11, Ps 119:1-5, Ez 36:27, Mt 7:24-25, Mt 12:50, Mt 22:38-41, Lc 12:47-48, 2Co 5:14-15, Ga 5:6, He 11:7-8, Jc 1:25, Jc 2:20-24, Jc 4:17, Ap 22:14
Réciproques : Gn 7:5, Ex 12:50, Lv 20:8, Dt 11:27, Js 1:8, 1R 13:9, 1Ch 14:16, Esd 7:10, Ps 1:1, Ps 15:5, Ps 106:3, Ps 111:10, Ps 119:48, Pr 29:18, Es 56:2, Jr 6:16, Jr 11:6, Ez 18:11, Ez 43:11, Dn 5:22, Mt 11:29, Lc 6:47, Lc 8:21, Lc 11:28, Rm 2:18, Ph 4:9, He 10:26, Jc 1:22
13:18 Jn 13:11, Jn 17:12, Jn 21:17, 2Co 4:5, He 4:13, Ap 2:23, Ps 41:9, Mt 10:36, Mt 26:23, Mc 14:20
Réciproques : Jg 14:20, 2S 15:12, 2S 15:31, Jb 6:15, Jb 19:14, Ps 55:12, Ps 109:5, Pr 29:1, Jr 7:10, Jr 41:1, Dn 11:26, Ab 1:7, Mi 7:6, Za 3:2, Lc 22:3, Lc 22:21, Jn 1:42, Jn 6:64, Jn 6:70, Jn 13:21, Jn 15:16, Ac 1:2, Ac 1:16, 1Co 11:27, 2Tm 2:19, Ap 17:17
13:19 Jn 14:29, Jn 16:4, Es 41:23, Es 48:5, Mt 24:25, Lc 21:13, Jn 1:15, Jn 8:23-24, Jn 8:58, Es 43:10, Ml 3:1, Mt 11:3, Ap 1:17-18
Réciproques : Es 41:22, Es 42:9, Ez 24:24, Za 2:9, Lc 22:21, Jn 14:1, Jn 14:25
13:20 Jn 12:44-48, Mt 10:40-42, Mt 25:40, Mc 9:37, Lc 9:48, Lc 10:16, Ga 4:14, Col 2:6, 1Th 4:8
Réciproques : Ex 16:8, Nb 16:11, 1R 13:4, 2R 5:11, 2Ch 20:20, Ml 2:7, Mt 5:18, Mt 10:14, Mt 13:37, Mt 18:5, Lc 10:8, Jn 1:51, Jn 20:21, Ac 10:22, Rm 14:1, Ph 2:29, He 6:10, 1Jn 4:6
13:21 Jn 11:33, Jn 11:35, Jn 11:38, Jn 12:27, Mt 26:38, Mc 3:5, Ac 17:16, Rm 9:2-3, 2Co 2:12-13, Jn 13:2, Jn 13:18, Mt 26:21, Mc 14:18, Lc 22:21-22, Ac 1:16-17, 1Jn 2:19
Réciproques : Ps 139:3, Mt 5:18, Mt 26:20, Jn 1:51, Jn 6:70, Jn 13:11
13:22 Gn 42:1, Mt 26:22, Mc 14:19, Lc 22:23
Réciproques : Gn 37:3
13:23 Jn 13:25, Jn 1:18, Jn 21:20, 2S 12:3, Jn 11:3, Jn 11:5, Jn 11:36, Jn 19:26, Jn 20:2, Jn 21:7, Jn 21:24, Ap 1:16-18
Réciproques : Gn 37:3, 1R 4:5, Ct 8:5, Dn 10:11, Mt 10:2, Lc 16:22, Ac 1:13, Ac 3:1, Ap 1:17
13:24 Lc 1:22, Lc 5:7, Ac 12:17, Ac 13:16, Ac 21:40
13:25 Gn 44:4-12, Est 7:5
Réciproques : Jn 13:23
13:26 Jn 13:30, Mt 26:23, Mc 14:19-20, Lc 22:21, Jn 6:70-71, Jn 12:4-6
Réciproques : 2R 5:25, Ps 41:9, Pr 29:1, Jr 7:10, Mt 10:4, Mc 3:19, Lc 22:3, Jn 13:2, Jn 13:11
13:27 Jn 13:2, Ps 109:6, Mt 12:45, Lc 8:32-33, Lc 22:3, Ac 5:3, 1R 18:27, Pr 1:16, Ec 9:3, Jr 2:24-25, Dn 2:15, Mc 6:25, Jc 1:13-15
Réciproques : Ps 41:9, Jr 7:10, Za 11:12, Mt 12:44, Mt 27:3, Lc 16:10, Jn 6:70, Jn 18:3, Ac 1:25, Ep 2:2, 2Tm 2:26, Ap 2:10
13:29 Jn 12:5, Ac 20:34-35, Ga 2:10, Ep 4:28
Réciproques : Jb 31:17, Ps 112:9, Mt 6:2, Mt 14:16, Mt 25:35, Mc 14:5, Lc 3:11, Jn 12:6
13:30 Pr 4:16, Es 59:7, Rm 3:15, Jb 24:13-15
Réciproques : Mt 26:14, Mc 14:10, Jn 13:26
13:31 Jn 7:39, Jn 11:4, Jn 12:23, Jn 16:14, Lc 12:50, Ac 2:36, Ac 3:13, Col 2:14-15, He 5:5-9, Jn 12:28, Jn 14:13, Jn 17:1-6, Es 49:3-6, Lc 2:10-14, Rm 15:6-9, 2Co 3:18, 2Co 4:4-6, Ep 1:5-8, Ep 1:12, Ep 2:7, Ep 3:10, Ph 2:11, 1P 1:21, 1P 4:11, Ap 5:9-14
Réciproques : Lv 10:3, 1S 2:30, Ps 8:5, Ps 21:5, Ps 138:5, Es 26:15, Es 42:21, Es 55:5, Ag 1:8, Za 6:13, Jn 7:18, Jn 8:49, Jn 8:54, Jn 12:16, Jn 17:4, Jn 18:1, He 12:2
13:32 Jn 17:4-6, Jn 17:21-24, Es 53:10-12, He 1:2-3, 1P 3:22, Ap 3:21, Ap 21:22-23, Ap 22:1, Ap 22:3, Ap 22:13, Jn 12:23
Réciproques : Lv 10:3, 1S 2:30, Ps 8:5, Ps 21:5, Ps 138:5, Es 26:15, Es 42:21, Es 49:3, Es 55:5, Ag 1:8, Za 6:13, Jn 7:18, Jn 7:39, Jn 8:49, Jn 8:54, Jn 11:4, Jn 12:16, Jn 12:28, Jn 17:1, Ac 3:13, Ph 2:11, He 12:2, 1P 1:21
13:33 Ga 4:19, 1Jn 2:1, 1Jn 4:4, 1Jn 5:21, Jn 12:35-36, Jn 14:19, Jn 16:16-22, Jn 7:33, Jn 8:21-24, Jn 14:4-6
Réciproques : Ps 34:11, Mt 26:11, Mc 2:20, Mc 10:24, Mc 14:7, Lc 5:35, Lc 13:24, Lc 17:22, Jn 7:34, Jn 12:8, Jn 13:36, Jn 14:2, Jn 16:19
13:34 Ga 6:2, 1Jn 2:8-10, 1Jn 3:14-18, 1Jn 3:23, 2Jn 1:5, Jn 15:12-13, Jn 15:17, Jn 17:21, Lv 19:18, Lv 19:34, Ps 16:3, Ps 119:63, Rm 12:10, 1Co 12:26-27, 1Co 13:4-7, Ga 5:6, Ga 5:13, Ga 5:14, Ga 5:22, Ga 6:10, Ep 5:2, Ph 2:1-5, Col 1:4, Col 3:12-13, 1Th 3:12, 1Th 4:9-10, 2Th 1:3, He 13:1, Jc 2:8, 1P 1:22, 1P 3:8-9, 2P 1:7, 1Jn 4:7-11, 1Jn 4:21, 1Jn 5:1
Réciproques : Gn 45:24, Ps 85:13, Mt 13:52, Mc 9:50, Jn 13:1, Ac 17:19, Rm 15:7, 1Co 1:10, 1Co 16:14, Ep 4:3, Col 3:14, 1Th 5:13, 1Jn 3:11, 1Jn 3:16, 1Jn 4:11, 1Jn 5:2, Ap 1:5
13:35 Jn 17:21, Gn 13:7-8, Ac 4:32-35, Ac 5:12-14, 1Jn 2:5, 1Jn 2:10, 1Jn 3:10-14, 1Jn 4:20-21
Réciproques : Gn 45:24, Ps 133:1, Mt 5:45, Mc 9:50, Lc 6:35, Jn 15:8, Jn 17:23, Rm 12:10, 1Co 1:10, 1Co 16:14, 1Th 4:9, 1Th 5:13, He 13:1, 1P 1:22, 1P 2:17, 2P 1:7, 1Jn 3:11, 1Jn 3:14, 1Jn 3:19, 1Jn 5:2, 2Jn 1:5
13:36 Jn 13:33, Jn 14:4-5, Jn 16:17, Jn 21:21, Jn 21:18-19, Jn 21:22, 2P 1:14
Réciproques : Ps 24:3, Mt 8:19, Mt 14:28, Mt 26:33, Mc 8:34, Mc 14:29, Mc 14:68, Lc 22:33, Jn 14:2, Jn 16:5, Jn 16:23, Jn 18:8, Ac 12:4
13:37 Jn 21:15, Mt 26:31-35, Mc 14:27-31, Lc 22:31-34, Ac 20:24, Ac 21:13
Réciproques : Rt 1:16, Mc 8:34, Mc 10:39, Lc 9:57, Lc 22:33, Jn 11:16, Jn 16:23, Jn 21:19, 1Co 13:3, Ap 14:4
13:38 Pr 16:18, Pr 28:26, Pr 29:23, 1Co 10:12, Jn 18:16-17, Jn 18:25-27, Mt 26:34, Mt 26:69-75, Mc 14:30, Mc 14:66-72, Lc 22:34, Lc 22:56-62
Réciproques : Mt 5:18, Mt 26:75, Mc 14:18, Lc 22:61, Jn 1:51, Jn 16:31, Jn 18:27, Jn 21:17, Ac 11:10
13:1 Jn 14:27-28, Jn 11:33, Jn 12:27, Jn 16:3, Jn 16:6, Jn 16:22, Jn 16:23, Jb 21:4-6, Jb 23:15-16, Ps 42:5-6, Ps 42:8-11, Ps 43:5, Ps 77:2-3, Ps 77:10, Es 43:1-2, Jr 8:18, Lm 3:17-23, 2Co 2:7, 2Co 4:8-10, 2Co 12:9-10, 1Th 3:3-4, 2Th 2:2, He 12:12-13, Jn 5:23, Jn 6:40, Jn 11:25-27, Jn 12:44, Jn 13:19, Es 12:2-3, Es 26:3, Ac 3:15-16, Ep 1:12-13, Ep 1:15, Ep 3:14-17, 1P 1:21, 1Jn 2:23-24, 1Jn 5:10-12
Réciproques : 2Ch 14:11, 2Ch 20:20, Ps 112:7, Ps 131:2, Pr 3:25, Pr 15:13, Za 13:7, Mt 14:27, Mt 24:6, Mc 11:22, Mc 13:7, Jn 16:33, Jn 18:1, Rm 15:13, He 6:1, 1P 3:14, 1Jn 3:23
13:2 2Co 5:1, He 11:10, He 11:14-16, He 13:14, Ap 3:12, Ap 3:21, Ap 21:10-27, Jn 12:25-26, Jn 16:4, Lc 14:26-33, Ac 9:16, 1Th 3:3-4, 1Th 5:9, 2Th 1:4-10, Tt 1:2, Ap 1:5, Jn 13:33, Jn 13:36, Jn 17:24, He 6:20, He 9:8, He 9:23-26, He 11:16, Ap 21:2
Réciproques : Gn 45:10, Gn 47:11, Js 3:6, Js 19:51, Ps 45:8, Ps 115:16, Ps 131:2, Ct 1:4, Za 3:7, Mt 25:34, Lc 9:27, Lc 14:22, Jn 10:4, Jn 14:4, Jn 20:17, 2Th 2:14
13:3 Jn 14:18-23, Jn 14:28, Jn 12:26, Jn 17:24, Mt 25:32-34, Ac 1:11, Ac 7:59-60, Rm 8:17, 2Co 5:6-8, Ph 1:23, 1Th 4:16-17, 2Th 1:12, 2Th 2:1, 2Tm 2:12, He 9:28, 1Jn 3:2-3, Ap 3:21, Ap 21:22-23, Ap 22:3-5
Réciproques : Gn 45:10, Ex 23:20, Lv 16:16, Js 3:6, Js 19:51, Ps 15:1, Ps 45:15, Ps 49:15, Ps 73:24, Ps 84:7, Ps 101:6, Ps 140:13, Ec 3:21, Ct 1:4, Ct 6:2, Es 64:4, Mt 25:21, Mt 25:34, Lc 5:35, Lc 23:43, Jn 7:34, Jn 10:4, Jn 16:7, Ac 7:55, 1Co 11:26, 2Co 5:1, 2Co 5:8, Ep 2:6, Col 3:4, 2Th 2:14, He 6:20, He 9:23, Ap 2:25
13:4 Jn 14:2, Jn 14:28, Jn 13:3, Jn 16:28, Lc 24:26, Jn 3:16-17, Jn 3:36, Jn 6:40, Jn 6:68, Jn 6:69, Jn 10:9, Jn 12:26
Réciproques : Lc 5:35, Jn 13:33, Jn 13:36, Jn 16:5
13:5 Jn 20:25-28, Jn 15:12, Mc 8:17-18, Mc 9:19, Lc 24:25, He 5:11-12
Réciproques : Lc 9:45, Jn 13:36, Jn 16:17, Jn 16:23, Jn 20:24
13:6 Jn 10:9, Es 35:8-9, Mt 11:27, Ac 4:12, Rm 5:2, Ep 2:18, He 7:25, He 9:8, He 10:19-22, 1P 1:21, Jn 1:14, Jn 1:17, Jn 8:32, Jn 15:1, Jn 18:37, Rm 15:8-9, 2Co 1:19-20, Col 2:9, Col 2:17, 1Jn 1:8, 1Jn 5:6, 1Jn 5:20, Ap 1:5, Ap 3:7, Ap 3:14, Ap 19:11, Jn 14:19, Jn 1:4, Jn 5:21, Jn 5:25-29, Jn 6:33, Jn 6:51, Jn 6:57, Jn 6:68, Jn 8:51, Jn 10:28, Jn 11:25-26, Jn 17:2-3, Ac 3:15, Rm 5:21, 1Co 15:45, Col 3:4, 1Jn 1:1-2, 1Jn 5:11-12, Ap 22:1, Ap 22:17, Jn 10:7, Jn 10:9, Ac 4:12, Rm 15:16, 1P 2:4, 1P 3:18, 1Jn 2:23, 2Jn 1:9, Ap 5:8-9, Ap 7:9-17, Ap 13:7-8, Ap 20:15
Réciproques : Gn 3:24, Ex 26:36, Ex 40:5, Ex 40:28, Ex 40:33, Lv 17:4, Dt 30:20, Dt 32:4, 1R 6:31, Ps 2:12, Ps 25:9, Ps 26:3, Ps 33:4, Ps 45:4, Ps 85:11, Ps 117:2, Ps 139:24, Pr 2:9, Pr 8:7, Pr 8:35, Pr 15:24, Es 49:11, Es 65:16, Jr 32:39, Ez 47:9, Mt 7:13, Mt 22:16, Jn 1:9, Jn 4:21, Jn 5:26, Jn 6:27, Jn 7:34, Jn 7:37, Jn 8:12, Jn 8:18, Jn 8:19, Jn 14:13, Jn 20:17, Ac 2:28, Ac 16:17, Rm 8:6, 1Co 1:30, Ep 3:12, Ep 4:21, Col 1:12, Col 2:6, 2Th 2:13, 1Tm 2:4, 1Tm 3:15, 1Tm 6:13, 2Tm 1:10, He 7:8, He 7:19, He 10:20, He 11:6, He 13:15, 2P 1:17, 2P 2:2, 1Jn 2:1, 1Jn 4:9, Ap 22:14
13:7 Jn 14:9-10, Jn 14:20, Jn 1:18, Jn 8:19, Jn 15:24, Jn 16:3, Jn 17:3, Jn 17:21, Jn 17:23, Mt 11:27, Lc 10:22, 2Co 4:6, Col 1:15-17, Col 2:2-3, He 1:3, Jn 14:16-20, Jn 16:13-16, Jn 17:6, Jn 17:8, Jn 17:26
Réciproques : Nb 12:8, Mt 7:21, Jn 17:7, Ph 3:8, 1Jn 2:13
13:8 Jn 1:43-46, Jn 6:5-7, Jn 12:21-22, Jn 16:25, Ex 33:18-23, Ex 34:5-7, Jb 33:26, Ps 17:15, Ps 63:2, Mt 5:8, Ap 22:3-5
Réciproques : Mt 17:4, Mc 3:18, Mc 9:5, Lc 6:14, Lc 9:33, Jn 1:44, Ac 1:13, 2P 1:17
13:9 Mc 9:19, Jn 14:7, Jn 14:20, Jn 12:45, Col 1:15, Ph 2:6, He 1:3, Gn 26:9, Ps 11:1, Jr 2:23, Lc 12:56, 1Co 15:12
Réciproques : Ex 23:21, Ex 24:10, Nb 14:14, Ps 24:10, Es 40:28, Mi 5:4, Za 13:7, Mt 10:3, Mt 17:4, Mt 23:39, Mc 3:18, Mc 8:21, Mc 9:5, Lc 9:41, Jn 1:14, Jn 1:18, Jn 1:44, Jn 2:11, Jn 5:13, Jn 5:18, Jn 5:37, Jn 6:46, Jn 10:30, Jn 10:38, Jn 12:21, Jn 12:41, Jn 15:24, Jn 17:3, Jn 17:5, Jn 17:21, Ac 1:13, 1Co 8:6, 2Co 4:4, 2Co 4:6, Col 2:2, Col 2:9, 1Tm 6:16, 2P 1:17, 1Jn 2:13, 1Jn 2:23, 1Jn 5:20
13:10 Jn 14:20, Jn 1:1-3, Jn 10:30, Jn 10:38, Jn 11:26, Jn 17:21-23, 1Jn 5:7, Jn 3:32-34, Jn 5:19, Jn 6:38-40, Jn 7:16, Jn 7:28, Jn 7:29, Jn 8:28, Jn 8:38, Jn 8:40, Jn 12:49, Jn 17:8, Ps 68:16-18, 2Co 5:19, Col 1:19, Col 2:9, Jn 5:17, Ac 10:38
Réciproques : Ex 23:21, Jn 5:30, Jn 5:36, Jn 6:46, Jn 8:14, Jn 8:29, Jn 8:42, Jn 10:37, Jn 11:15, Jn 12:45, Jn 14:7, Jn 14:24, Jn 16:32, Jn 17:3, Jn 17:23, Ac 2:22, 1Co 8:6, 2Co 4:4, 2Co 4:6, He 1:3, 1Jn 2:23
13:11 Jn 5:36, Jn 10:25, Jn 10:32, Jn 10:38, Jn 12:38-40, Mt 11:4-5, Lc 7:21-23, Ac 2:22, He 2:4
Réciproques : Nb 16:28, Jn 8:29, Jn 9:3, Jn 9:16, Jn 11:15, Jn 16:32, 2Co 5:19, 2P 1:17
13:12 Mt 21:21, Mc 11:13, Mc 16:17, Lc 10:17-19, Ac 3:6-8, Ac 4:9-12, Ac 4:16, Ac 4:33, Ac 8:7, Ac 9:34, Ac 9:40, Ac 16:18, 1Co 12:10-11, Ac 2:4-11, Ac 2:41, Ac 4:4, Ac 5:15, Ac 6:7, Ac 10:46, Ac 19:12, Rm 15:19, Jn 14:28, Jn 7:39, Jn 16:7, Ac 2:33
Réciproques : 2R 2:9, 2R 2:14, 2R 20:10, Mt 5:18, Mt 11:5, Lc 9:1, Jn 1:51, Ac 1:15, Ac 2:43, Ac 3:16, Ac 4:31, Ac 5:16, Ac 14:10, Ac 19:11
13:13 Jn 15:7, Jn 15:16, Jn 16:23, Jn 16:26, Mt 7:7, Mt 21:22, Mc 11:24, Lc 11:9, Ep 3:20, Jc 1:5, Jc 5:16, 1Jn 3:22, 1Jn 5:14, Jn 14:6, Ep 2:18, Ep 3:12, Ep 3:14, Ep 3:21, Col 3:17, He 4:15, He 7:25, He 13:15, 1P 2:5, Jn 14:14, Jn 4:10, Jn 4:14, Jn 5:19, Jn 7:37, Jn 10:30, Jn 16:7, 2Co 12:8-10, Ph 4:13, Jn 12:44, Jn 13:31, Jn 17:4-5, Ph 2:9-11
Réciproques : Lv 10:3, 1R 2:20, 1R 3:5, 1R 8:29, 1R 10:13, Ct 8:13, Mt 18:19, Mc 11:23, Jn 2:11, Jn 7:39, Jn 8:49, Ac 8:15, Rm 8:27, 1Co 14:13, Ep 5:20, Ph 2:11
13:14 Réciproques : 1R 2:20, 1R 3:5, 1R 8:29, 1R 10:13, Ct 8:13, Mt 7:7, Mt 18:19, Jn 14:13, Jn 14:16, Jn 15:16, Jn 16:23, Ac 8:15, 1Co 1:4, 1Co 14:13, Ep 5:20
13:15 Jn 14:21-24, Jn 8:42, Jn 15:10-14, Jn 21:15-17, Mt 10:37, Mt 25:34-40, 1Co 16:22, 2Co 5:14-15, 2Co 8:8-9, Ga 5:6, Ep 3:16-18, Ep 6:24, Ph 1:20-23, Ph 3:7-11, 1P 1:8, 1Jn 2:3-5, 1Jn 4:19-20, 1Jn 5:2-3
Réciproques : Ex 20:6, Lv 18:26, Dt 4:40, Dt 5:10, Dt 7:11, Dt 26:16, Js 22:5, Jg 16:15, 1R 3:3, 2R 18:6, Ps 119:4, Pr 19:16, Mt 7:24, Lc 6:47, Lc 8:15, Jn 12:26, Jn 14:23, Jn 14:24, Jn 15:14, Jn 21:17, 2Co 13:14, 1Th 1:3, 2Jn 1:6, Ap 22:14
13:16 Jn 14:14, Jn 16:26-27, Jn 17:9-11, Jn 17:15, Jn 17:20, Rm 8:34, He 7:25, 1Jn 2:1, Jn 14:18, Jn 14:26, Jn 15:26, Jn 16:7-15, Ac 9:31, Ac 13:52, Rm 5:5, Rm 8:15-16, Rm 8:26, Rm 8:27, Rm 14:17, Rm 15:13, Ga 5:22, Ph 2:1, Jn 4:14, Jn 16:22, Mt 28:20, Ep 1:13-14, Col 3:3-4, 2Th 2:16
Réciproques : Ps 68:18, Ag 2:5, Lc 24:49, Jn 5:19, Jn 7:39, Jn 14:7, Jn 14:17, Jn 20:22, Ac 1:4, Ac 2:33, 1Co 1:4, 2Co 1:4, 2Co 7:6, Ga 4:6, 1Th 1:6, Tt 3:6, Ap 22:1
13:17 Jn 15:26, Jn 16:13, 1Jn 2:27, 1Jn 4:6, Pr 14:10, 1Co 2:14, Ap 2:17, Jn 14:16, Jn 14:23, Es 57:15, Es 59:21, Ez 36:27, Rm 8:9, Rm 8:11, Rm 8:13, Rm 8:14, 1Co 3:16, 1Co 6:19, 2Co 6:16, Ep 2:22, Ep 3:17, 2Tm 1:14, 1Jn 2:27, 1Jn 3:24, 1Jn 4:12-13, Mt 10:20, Rm 8:10, 1Co 14:15, 2Co 13:5, Ga 4:6, Col 1:27, 1Jn 4:4
Réciproques : Ex 29:45, Ps 25:14, Ps 68:18, Es 11:2, Dn 2:11, Ag 2:5, Lc 24:49, Jn 7:39, Jn 16:7, Ac 10:41, Ep 1:13, Ep 1:17, Ep 4:21, Tt 3:6, 1Jn 5:6
13:18 Jn 14:16, Jn 14:27, Jn 16:33, Ps 23:4, Es 43:1, Es 51:12, Es 66:11-13, 2Co 1:2-6, 2Th 2:16, He 2:18, Lm 5:3, Os 14:3, Jn 14:3, Jn 14:28, Ps 101:2, Os 6:3, Mt 18:20, Mt 28:20
Réciproques : Ps 141:8, Pr 10:24, Pr 14:10, Lc 24:15, Jn 6:19, Jn 14:21, Ac 23:11, 2Co 1:4, 2Co 4:8, Ph 2:1
13:19 Jn 7:33, Jn 8:21, Jn 12:35, Jn 13:33, Jn 16:16, Jn 16:22, Jn 14:6, Jn 6:56-58, Jn 11:25, Rm 5:10, Rm 8:34, 1Co 15:20, 1Co 15:45, 2Co 4:10-12, Col 3:3-4, He 7:25, 1Jn 1:1-3
Réciproques : Lv 14:6, 1S 25:29, Ps 18:46, Ps 72:15, Ez 47:9, Os 6:2, Mt 23:39, Mt 26:11, Lc 13:35, Lc 20:38, Lc 22:32, Lc 24:15, Jn 5:26, Jn 6:47, Jn 6:57, Jn 8:35, Jn 10:28, Jn 16:19, Jn 20:19, Rm 6:8, Rm 8:10, Ga 2:20, 2Tm 2:11, He 7:8, 1P 2:4, Ap 1:18
13:20 Jn 14:10, Jn 10:38, Jn 17:7, Jn 17:11, Jn 17:21-23, Jn 17:26, 2Co 5:19, Col 1:19, Col 2:9, Jn 6:56, Jn 15:5-7, Rm 8:1, Rm 16:7, 1Co 1:30, 2Co 5:17, 2Co 12:2, 2Co 13:5, Ga 2:20, Ep 2:10, Col 1:27, 1Jn 4:12
Réciproques : Ex 29:45, Dt 6:5, Jg 13:23, Jn 5:19, Jn 8:35, Jn 14:7, Jn 14:9, Jn 15:4, Jn 17:22, Rm 8:10, 1Co 8:6, Ep 1:3, Ph 3:8, 1Jn 1:3, 1Jn 4:13, 1Jn 5:20
13:21 Jn 14:15, Jn 14:23, Jn 14:24, Jn 15:14, Gn 26:3-5, Dt 10:12-13, Dt 11:13, Dt 30:6-8, Ps 119:4-6, Jr 31:31, Jr 31:33, Jr 31:34, Ez 36:25-27, Lc 11:28, 2Co 5:14-15, Jc 2:23-24, 1Jn 2:5, 1Jn 3:18-24, 1Jn 5:3, 2Jn 1:6, Ap 22:14, Jn 14:23, Jn 15:9-10, Jn 16:27, Jn 17:23, Ps 35:27, Es 62:2-5, So 3:17, 2Th 2:16, 1Jn 3:1, Jn 14:18, Jn 14:22, Jn 14:23, Jn 16:14, Ac 18:9-11, Ac 22:18, 2Co 3:18, 2Co 4:6, 2Co 12:8, 2Tm 4:17-18, 2Tm 4:22, 1Jn 1:1-3, Ap 2:17, Ap 3:20
Réciproques : Ex 20:6, Ex 34:11, Lv 18:26, Dt 4:40, Dt 5:10, Dt 6:5, Dt 7:13, Dt 11:27, Dt 26:16, Dt 30:16, Js 1:8, Js 22:5, Jg 16:15, 1R 3:3, 2R 18:6, 2Ch 7:17, Ps 25:14, Ps 78:7, Ps 89:15, Ps 106:3, Ps 119:55, Ps 119:167, Ps 146:8, Pr 3:1, Pr 3:32, Pr 7:2, Pr 8:17, Pr 19:8, Pr 19:16, Pr 29:18, Ct 2:4, Ct 5:1, Ct 7:8, Ct 8:13, Es 33:17, Ez 18:9, Mt 11:29, Mt 25:42, Mc 9:5, Mc 9:37, Lc 6:47, Lc 8:15, Lc 9:48, Jn 9:37, Jn 11:36, Jn 12:26, Jn 17:6, 1Co 16:22, 1Th 1:3, 1P 1:8, 1Jn 2:3, 1Jn 3:24, Ap 3:8
13:22 Mt 10:3, Mc 3:18, Lc 6:16, Ac 1:13, Jud 1:1, Jn 3:4, Jn 3:9, Jn 4:11, Jn 6:52, Jn 6:60, Jn 16:17-18
Réciproques : Mt 7:24, Mc 6:3, Jn 1:39, Jn 14:21, Jn 16:23, Ac 10:41
13:23 Jn 14:15, Jn 14:21, Jn 14:17, Jn 5:17-19, Jn 6:56, Jn 10:30, Gn 1:26, Gn 11:7, Ps 90:1, Ps 91:1, Es 57:15, Rm 8:9-11, 1Jn 2:24, 1Jn 4:4, 1Jn 4:15, 1Jn 4:16, Ap 3:20-21, Ap 7:15-17, Ap 21:22, Ap 22:3
Réciproques : Gn 47:11, Ex 29:45, Jg 13:23, 2Ch 19:11, Ps 5:4, Ps 68:1, Ps 68:18, Ps 69:36, Ps 91:14, Ps 119:2, Ps 145:18, Pr 7:1, Pr 8:17, Pr 14:10, Ez 43:7, Dn 2:11, Za 2:8, Za 2:10, Za 8:3, Za 13:7, Lc 19:5, Jn 1:39, Jn 5:18, Jn 16:27, Jn 17:23, Jn 17:26, Rm 8:10, 1Co 16:22, 2Co 13:5, Ep 3:17, Ep 4:6, Ph 2:11, Col 1:27, Col 3:11, 1Jn 2:5, 1Jn 5:20, Ap 21:3
13:24 Jn 14:15, Jn 14:21-23, Mt 19:21, Mt 25:41-46, 2Co 8:8-9, 1Jn 3:16-20, Jn 14:10, Jn 3:34, Jn 5:19, Jn 5:38, Jn 7:16, Jn 7:28, Jn 8:26, Jn 8:28, Jn 8:38, Jn 8:42, Jn 12:44-50
Réciproques : 2Ch 19:11, Ps 68:1, Za 2:8, Jn 3:11, 1P 1:8
13:25 Jn 14:29, Jn 13:19, Jn 15:11, Jn 16:1-4, Jn 16:12, Jn 17:6-8
Réciproques : 1Tm 6:13
13:26 Jn 14:16, Jn 7:39, Jn 20:22, Ps 51:11, Es 63:10, Mt 1:18, Mt 1:20, Mt 3:11, Mt 28:19, Mc 12:36, Mc 13:11, Lc 1:15, Lc 1:35, Lc 1:41, Lc 1:67, Lc 2:25, Lc 3:22, Lc 11:13, Ac 1:2, Ac 1:8, Ac 2:4, Ac 5:3, Ac 7:51, Ac 7:55, Ac 13:2, Ac 13:4, Ac 15:8, Ac 15:28, Ac 16:6, Ac 20:28, Ac 28:25, Rm 5:5, Rm 14:17, Rm 15:13, Rm 15:16, 1Co 2:13, 1Co 6:19, 1Co 12:3, 2Co 6:6, 2Co 13:14, Ep 1:13, Ep 4:30, 1Th 1:5-6, 1Th 4:8, 2Tm 1:14, Tt 3:5, He 2:4, He 3:7, He 9:8, He 10:15, 1P 1:12, 2P 1:21, 1Jn 5:7, Jud 1:20, Jn 14:16, Jn 15:26, Jn 16:7, Lc 24:49, Ac 1:4, Jn 6:45, Jn 16:13-14, Ps 25:8-9, Ps 25:12-14, Es 54:13, Jr 31:33-34, 1Co 2:10-13, Ep 1:17, 1Jn 2:20, 1Jn 2:27, Ap 2:11, Jn 2:22, Jn 12:16, Ac 11:16, Ac 20:35
Réciproques : Ex 4:12, Ps 25:5, Ps 119:12, Ps 143:10, Es 51:12, Ez 11:19, Za 2:8, Lc 24:8, Jn 13:7, Jn 17:3, Ac 2:33, 1Co 1:4, 1Co 2:14, 2Co 1:4, Ep 3:5, 1Th 4:9, 1Tm 6:13, 2Tm 2:7
13:27 Jn 16:33, Jn 20:19, Jn 20:21, Jn 20:26, Nb 6:26, Ps 29:11, Ps 72:2, Ps 72:7, Ps 85:10, Es 9:6, Es 32:15-17, Es 54:7-10, Es 54:13, Es 55:12, Es 57:19, Za 6:13, Lc 1:79, Lc 2:14, Lc 10:5, Ac 10:36, Rm 1:7, Rm 5:1, Rm 5:10, Rm 8:6, Rm 15:13, 1Co 1:3, 2Co 5:18-21, Ga 1:3, Ga 5:22, Ga 6:16, Ep 2:14-17, Ph 4:7, Col 1:2, Col 1:20, Col 3:15, 2Th 1:2, 2Th 3:16, He 7:2, He 13:20, Ap 1:4, Jb 34:29, Ps 28:3, Lm 3:17, Dn 4:1, Dn 6:25, Jn 14:1, Ps 11:1, Ps 27:1, Ps 56:3, Ps 56:11, Ps 91:5, Ps 112:7, Pr 3:25, Es 12:2, Es 41:10, Es 41:14, Jr 1:8, Ez 2:6, Mt 10:26, Lc 12:4, Ac 18:9, 2Tm 1:7, Ap 2:10, Ap 21:8
Réciproques : Gn 43:23, Lv 26:6, Dt 33:1, Jg 6:23, Jg 18:15, Jg 19:20, 1S 25:6, 2Ch 14:11, 2Ch 20:30, Esd 5:7, Ps 37:11, Ps 85:8, Ps 119:165, Ps 122:7, Ps 125:5, Es 26:3, Es 26:12, Es 51:12, Ez 37:26, Dn 10:19, Mi 5:5, Ag 2:9, Mt 6:34, Mt 24:6, Mc 13:7, Lc 24:36, Jn 14:18, Jn 16:6, Jn 16:22, Jn 20:13, Ac 16:36, Rm 2:10, Ep 6:23, Ph 2:1, 2Th 2:2, He 9:17, 1P 3:14, 1P 5:14
13:28 Jn 14:3, Jn 14:18, Jn 16:16-22, Jn 16:7, Ps 47:5-7, Ps 68:18, Ps 68:9, Lc 24:51-53, 1P 1:8, Jn 14:12, Jn 16:16, Jn 20:17, Jn 5:18, Jn 10:30, Jn 10:38, Jn 13:16, Jn 20:21, Es 42:1, Es 49:5-7, Es 53:11, Mt 12:18, 1Co 11:3, 1Co 15:24-28, Ph 2:6-11, He 1:2-3, He 2:9-15, He 3:1-4, Ap 1:11, Ap 1:17, Ap 1:18
Réciproques : Lc 24:52, Jn 10:29, Jn 14:4, Jn 15:14, Jn 16:5, Jn 16:6, Jn 16:28, Jn 20:13, 1Co 15:28
13:29 Jn 13:19, Jn 16:4-30, Jn 16:31, Mt 24:24-25
Réciproques : Ez 24:24, Mt 28:7, Mc 13:23, Lc 19:30, Jn 14:25, Jn 19:35
13:30 Jn 16:12, Lc 24:44-49, Ac 1:3, Jn 12:31, Jn 16:11, Lc 22:53, 2Co 4:4, Ep 2:2, Ep 6:12, Col 1:13, 1Jn 4:4, 1Jn 5:19, Ap 12:9, Ap 20:2-3, Ap 20:7, Ap 20:8, Lc 1:35, 2Co 5:21, He 4:15, He 7:26, 1P 1:19, 1P 2:22, 1Jn 3:5-8
Réciproques : Gn 3:15, Lv 17:7, Jb 2:2, Ps 22:21, Dn 9:26, Mt 4:1, Mt 4:9, Mt 4:11, Mt 12:26, Lc 4:6, Lc 4:13, Jn 8:46, Jn 9:24, Rm 12:2, Rm 15:3, Ga 1:4, Tt 2:12, Ap 9:11
13:31 Jn 4:34, Jn 10:18, Jn 12:27, Jn 15:9, Jn 18:11, Ps 40:8, Mt 26:39, Ph 2:8, He 5:7-8, He 10:5-9, He 12:2-3, Jn 18:1-4, Mt 26:46, Lc 12:50
Réciproques : Gn 3:15, Es 50:5, Mt 26:30, Jn 7:28, Jn 8:29, Jn 15:10, Jn 17:4, Rm 15:3, Ga 1:4

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 13
  • 13.1 Or, avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin. Troisième partie. Ch. 13 - 17
    Le Fils de Dieu et les siens.
    Jésus lave les pieds des disciples et éloigne Judas.
    Chapitre 13.
    1 à 20 Le lavement des pieds.
    Les mots : avant la fête de Pâque ne renferment qu'une indication vague de la date du dernier souper (verset 2) que Jésus fit avec ses disciples, et par conséquent de sa mort, qui eut lieu le lendemain.
    Comme nous abordons, avec le Jean 13, le récit de la Passion du Sauveur, c'est ici le lieu de donner une vue d'ensemble de cette question chronologique, l'une des plus obscures que soulève l'histoire évangélique. La tradition unanime désigne le vendredi comme le jour où Jésus mourut.
    L'incertitude commence quand il s'agit de déterminer les relations de cet événement avec la Pâque juive et de fixer le jour du mois où il eut lieu.
    Les uns, se fondant sur les données, à leurs yeux inattaquables, des synoptiques, disent que Jésus prit le dernier repas avec ses disciples le soir du 14 Nisan, à l'heure où tous les Juifs mangeaient l'agneau pascal, et qu'il mourut sur la croix le 15 Nisan le grand jour de la fête de Pâque.
    Les autres, s'appuyant sur des indications du quatrième évangile qui ne leur paraissent pas susceptibles d'être détournées de leur sens premier et naturel, estiment que le dernier repas eut lieu le soir du 13 Nisan et que Jésus est mort le 14.
    La discussion remonte aux premiers siècles. Elle fut compliquée, dès l'origine, par une polémique d'ordre liturgique entre les Eglises d'Occident et celles d'Asie Mineure, connue sous le nom de dispute pascale. (Voir introduction, p. 39.) Nous ne reviendrons pas sur cette dispute, car, de l'avis même des défenseurs de la chronologie des synoptiques, elle ne fournit pas d'argument péremptoire pour décider à quelle date Jean s'est arrêté dans son évangile.
    Ce débat divise les savants les plus compétents. Olshausen, Tholuck, Wieseler, Ebrard, Hengstenberg, Riggenbach, Lange, MM. Luthardt, Keil, Zahn se prononcent pour le 14-15 Nisan, et estiment généralement pouvoir accorder avec cette date les données du quatrième évangile.
    La date du 13-l4 Nisan est adoptée par de Wette, Lücke, Bleek, Néander, Meyer, MM. Weiss, Beyschlag, Godet, Chastand.
    1° En faveur de la date du 14-15 Nisan, on invoque les passages suivants : Matthieu 26.17 "Le premier jour des pains sans levain (14 Nisan), les disciples s'approchèrent de Jésus, en disant : Ou veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque ?"
    - Marc 14.12 "Et le premier jour des pains sans levain, quand on immolait la Pâque, ses disciples lui disent : Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ?"
    - Luc 22.7 "Or, le jour des pains sans levain arriva, dans lequel devait être immolée la Pâque."
    Il ne peut y avoir aucune hésitation sur la date, clairement indiquée par ces passages. Or les données des synoptiques ont une valeur très grande à cause des rapports du premier évangile avec l'apôtre dont il porte le nom, et de Marc avec l'apôtre Pierre. Du reste, les indications fournies par les trois premiers évangélistes ne sont pas des opinions individuelles : elles représentent la croyance de l'Eglise entière jusque vers l'an 80. Elles ont de plus pour elles leur vraisemblance.
    Le dernier repas que Jésus prit avec ses disciples fut le repas pascal des Juifs. Cela ressort du récit des préparatifs dans les synoptiques et d'une parole telle que celle-ci : "J'ai ardemment désiré de manger cette Pâque avec vous avant que je souffre." (Luc 22.15)
    Or Jésus ne pouvait prendre le repas pascal qu'à l'heure où tout Israël le prenait, le soir du 14 Nisan (commencement du 15). Les ordonnances de la loi étaient formelles. (Exode 12.6 et suivants, Lévitique 23.5,6 ; Nombres 28.16-18,Deutéronome 16.2,3)
    L'agneau pascal devait être immolé dans le temple, et l'on ne procédait pas à ce sacrifice avant le jour fixé.
    Admettant pour ces raisons, que Jésus a mangé la Pâque le 14 Nisan et est mort le 15, les interprètes et les historiens qui reconnaissent l'authenticité du quatrième évangile ou du moins attribuent quelque valeur à ses données historiques, sont obligés d'accuser l'évangéliste d'une erreur, imputable à "une préoccupation dogmatique : il fait mettre Jésus en croix le 14 Nisan, à l'heure même où l'on immolait l'agneau pascal, parce qu'il voit un rapprochement à faire entre les deux actes." (Stapfer.)
    Ou bien, pour maintenir l'exactitude de ses données chronologiques, ils doivent chercher à les interpréter de telle sorte qu'elles fixent, aussi bien que celles des synoptiques, le dernier repas de Jésus au 14 Nisan.
    2° Ceci nous amène à faire un rapide examen des passages de notre évangile, desquels on peut déduire la date que Jean assignait au dernier souper. Jean 12.1 "Six jours avant la Pâque Jésus arriva à Béthanie."
    Cette arrivée ne put avoir lieu le samedi, car Jésus n'aurait pas fait un jour de sabbat le voyage de Jéricho à Béthanie. Elle doit être fixée au vendredi soir. Or, en comptant six jours depuis ce vendredi, Jean place au jeudi le commencement de la Pâque ; ce jeudi était donc, pour lui comme pour les premiers évangélistes, le 14 Nisan.
    Voici le défaut de ce raisonnement : rien ne démontre que Jean ait compté le vendredi comme le premier des six Jours qu'il indique. Le contraire est aussi probable, car Jésus arrive sans doute vers le soir à Béthanie, et le sabbat commençait pour les Juifs le vendredi au coucher du soleil. Le passage invoqué ne tranche la question ni dans un sens ni dans l'autre.
    - verset 1. Avant la fête de Pâque...Est-il naturel que Jean désigne ainsi la soirée du 14-15 Nisan, le moment du repas pascal, principal acte de la fête !
    C'est en vain que l'on cite Nombres 28.16 et suivants, Lévitique 23.5 et suivants ; où la fête des pains sans levain semble ne commencer que le lendemain 16 Nisan. Dans ces passages mêmes, le 14 est appelé la Pâque, et d'ailleurs on mangeait des pains sans levain au repas pascal. Exode 12.8 ; Josué 5.10,11 et Matthieu 26.17 (voir la note) mettent hors de doute que la fête de Pâque commençait pour les Juifs avec la soirée du l4 Nisan.
    - verset 29. Judas n'aurait pu "acheter ce dont on avait besoin pour la fête" dans cette soirée du 14, où toutes les familles étaient assemblées dans leurs demeures autour de l'agneau pascal. Les partisans du 14 Nisan répondent que, si nous étions au 13 Nisan, toute la journée du lendemain resterait pour ces emplettes et l'idée ne viendrait pas aux disciples que Jésus pût envoyer Judas les faire sur l'heure même.
    - Jean 18.28 "Ils n'entrèrent point eux-mêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller et de pouvoir manger la Pâque." Ce passage est décisif aux yeux de la plupart des interprètes. Les Juifs n'avaient pas encore mangé l'agneau pascal ; ils s'apprêtaient à le manger le soir de ce jour. Ce jour était donc, d'après notre évangile, le 14 Nisan. Ceux qui le contestent sont obligés de donner à l'expression "manger la Pâque," le sens indéterminé de célébrer la fête de Pâque. Cette interprétation est peu probable, malgré les arguments spécieux dont on essaie de l'appuyer.
    - Jean 19.14,31 "C'était la préparation de la Pâque, ce jour de sabbat était un grand jour." Le terme de "préparation," n'est pas seulement la désignation usuelle du vendredi veille du sabbat, (Marc 15.42) puisque l'évangéliste ajoute expressément "de la Pâque ;" de plus, si le sabbat du lendemain était "un grand jour," c'est qu'il coïncidait cette année-là avec le premier jour des pains sans levain, 15 Nisan.

  • L'interprétation naturelle de tous ces passages de notre évangile nous oblige donc à admettre que, d'après lui, Jésus a pris son dernier repas avec ses disciples le soir du 13 Nisan et est mort le 14 Nisan. Cette donnée constitue-t-elle une erreur ? Nullement. Elle nous paraît beaucoup plus vraisemblable que celle des synoptiques. La nuit du 14 au 15 Nisan avait tous les caractères d'un sabbat solennel. (Exode 12.16) Le Talmud confirme cette indication de la loi et mentionne parmi les actes défendus le port des armes, les séances de tribunal, le prononcé d'une sentence et les exécutions.
    D'après Exode 12.22 ; Deutéronome 16.5-7, on ne pouvait quitter sa demeure ni, en tous cas, sortir de la ville pendant la nuit du repas pascal. Or Judas ne doute pas que Jésus ne se rende cette nuitlà, selon sa coutume, en Gethsémané ; la troupe qu'il y conduit est composée de serviteurs du sanhédrin qu'accompagnent même les sacrificateurs et des pharisiens, le sanhédrin s'assemble, délibère et prononce un jugement, peu avant le crucifiement, Simon de Cyrène revient des champs, où il avait travaillé, selon toute probabilité, Jésus est crucifié, il est vrai, par des soldats romains, mais les chefs juifs font toutes sortes de démarches peu compatibles avec la célébration de la fête.
    Si nous étions le premier et grand jour de la fête de Pâque, leur conduite formerait un contraste étrange avec les scrupules du roi Hérode Agrippa, qui n'ose juger et exécuter Pierre pendant la fête. (Actes 12.3,4) Eux, qui firent si souvent à Jésus un crime de violer le sabbat, auraient ainsi oublié toutes les prescriptions de la loi qui assimilait le grand jour de Pâque à un sabbat. Le fanatisme ne peut expliquer une telle attitude ; ils n'en sont du reste pas tellement dominés, puisqu'ils évitent d'entrer dans le prétoire, (Jean 18.28) réserve qui n'était pas de nature à disposer Pilate en leur faveur.
    Ajoutons enfin qu'après la mort de Jésus, Joseph d'Arimathée achète un linceul, (Marc 15.46) et que les femmes renoncent à embaumer Jésus, parce que le sabbat approche. (Luc 23.56)
    Tous ces faits semblent prouver que le jour de la mort de Jésus n'était pas un jour de fête. Or la plupart d'entre eux sont rapportés par le récit des synoptiques ; ceux-ci contredisent ainsi la date qu'ils assignent euxmêmes aux événements.
    L'erreur qu'ils ont commise, sans en avoir conscience, s'explique par le fait que dans ce dernier souper avec ses disciples Jésus avait tenu à manger avec eux la Pâque (Luc 22.15) et qu'il s'était conformé au rituel de la cérémonie juive.
    La tradition admit pour cette raison que le repas avait eu lieu au jour fixé par la loi. Elle perdit de vue que Jésus avait anticipé la célébration de la Pâque, circonstance secondaire dont le souvenir put fort bien s'effacer.
    Que des narrations nées spontanément des besoins de la prédication et dont l'exactitude chronologique était le moindre souci, aient commis une erreur d'un jour en plaçant au 14 et au 15 Nisan des événements qui s'étaient accomplis le 13, et le 14, cela n'est nullement inadmissible.
    Nos deux premiers évangiles n'ont-ils pas placé le repas de Béthanie "deux jours" avant la Pâque ? (Marc 14.1-9 ; Matthieu 26.6, note.) Si leurs rédacteurs et leurs premiers lecteurs ne se sont pas fait les objections que nous avons exposées ci-dessus, c'est qu'ils attribuaient au fanatisme ces violations de la loi commises par les autorités sacerdotales et y voyaient une aggravation du crime dont elles s'étaient rendues coupables en tuant le Messie.
    L'erreur de Jean, au contraire, ne saurait être expliquée. Un défaut de mémoire est inadmissible de la part du disciple qui avait suivi les événements avec un calme courage et qui en demeure le principal témoin. Et l'on ne saurait sans injustice l'accuser d'avoir volontairement antidaté la mort de Jésus pour obéir à des préoccupations dogmatiques. Lui seul, au contraire, avait l'autorité nécessaire pour corriger la tradition qui s'était établie. S'il ne la rectifie pas en termes plus exprès, c'est qu'une telle rectification ne s'accordait pas avec le caractère de sa narration. Il lui suffisait, par les détails de celle-ci, de replacer les faits à leur vraie date.
    Objectera-t-on à cette date que Jésus ne pouvait se séparer de son peuple et déroger à la coutume établie par la loi en célébrant le repas pascal la veille du jour fixé ? Mais celui qui se proclamait "le Seigneur du sabbat" ne pouvait-il se permettre cette légère infraction au rituel pascal, au moment surtout où il allait lui substituer un rite nouveau ? Il était du reste excommunié ainsi que ses disciples, les sacrificateurs auraient refusé d'immoler pour lui un agneau dans le temple. Il était obligé de célébrer cette Pâque d'une manière indépendante : c'est ce qui le conduisit à l'anticiper.
    Cette anticipation n'est elle pas indiquée dans le message qu'il envoie au propriétaire de la chambre haute ? "Mon temps est proche ; que je fasse la Pâque chez toi avec mes disciples." (Matthieu 26.18)
    Comme le remarque M. Godet, "la seule relation satisfaisante à établir entre ces deux propositions est celle-ci : il faut que je me hâte, car demain ce sera trop tard ; je ne serai plus là, fais donc en sorte que je puisse manger immédiatement la Pâque chez toi (verbe au présent)."
    Le disciple bien-aimé nous fait lire dans le cœur de son Maître, il peint en quatre traits les circonstances extérieures et intérieures au milieu desquelles Jésus s'abaissa jusqu'à laver les pieds de ses disciples. Premier trait : Jésus allait accomplir cet acte sachant que son heure était venue, cette heure solennelle, suprême, dont notre évangile parle si Souvent. (Jean 7.30 ; 8.20 ; 12.23) Jésus savait que cette heure était celle de ses souffrances et de sa mort ; mais il savait aussi que ce sombre défilé le faisait passer de ce monde au Père. Second trait : cette pensée si douce de quitter ce monde agité et hostile pour rentrer dans le sein de l'amour éternel, était inséparable d'une autre pensée, celle qu'il allait quitter les siens ses chers disciples, qu'il avait toujours aimés, auxquels il avait donné tant de preuves de cet amour. Or, sachant qu'il les laissait dans le monde où ils étaient, exposés à tant de dangers et de souffrances, il les aima jusqu'à la fin, (Marc 13.13) ou mieux : au plus haut degré (Weiss). M. Godet traduit : "Il acheva de leur témoigner tout son amour." Et il va leur en donner le témoignage le plus émouvant. Chaque disciple de Jésus peut aussi recueillir dans son cœur cette parole comme une précieuse promesse que son Sauveur l'aimera jusqu'à la fin.
  • 13.2 Et un souper ayant lieu, le diable ayant déjà jeté dans le cœur de Judas, fils de Simon, l'Iscariot, de le trahir, Non pas après le souper comme traduisent à tort nos versions ordinaires : mais, grec un souper étant venu, au moment où l'on venait de se mettre à table. (verset 4 et 12.)
    Même la leçon reçue, qui porte le participe aoriste, ne signifie pas : un repas ayant eu lieu mais : étant arrivé et en cours d'exécution (Weiss).
    Il est probable qu'il faut lire le participe présent, selon le texte de Sin., B, adopté par la plupart des critiques.
    De l'absence d'article devant souper plusieurs interprètes concluent que l'auteur ne considère pas ce souper comme le repas pascal. Cette conclusion ne nous paraît pas justifiée, car dans le grec du Nouveau Testament l'article manque souvent là où les écrivains classiques l'auraient mis, et l'auteur de notre évangile a composé son récit pour des lecteurs qui savaient par les synoptiques que Jésus avait mangé la Pâque avec ses disciples la veille de sa mort ; ces lecteurs ne pouvaient penser à un autre repas que ce repas pascal qui leur était bien connu.
    Troisième trait de cette introduction profonde par laquelle Jean prépare ses lecteurs à l'action qui va suivre : le diable avait déjà fait son œuvre dans le cœur de Judas.
    Mais quel est le but de cette remarque ?
    Suivant les uns, elle doit marquer l'imminence de la catastrophe, en montrant que déjà le traître, sous l'inspiration du démon, avait conçu son noir dessein, (comparez Matthieu 26.14-16) et que Jésus, qui ne l'ignorait pas, voulut saisir ce moment suprême pour témoigner aux siens son amour.
    D'autres pensent que l'évangéliste signale ce fait pour mieux faire ressortir le support et la charité de Jésus qui allait laver les pieds de Judas lui-même. M. Godet estime que ce trait doit "motiver les différentes allusions que Jésus va faire à la présence du traître dans tout le cours de la scène suivante, (comparez versets 10,18,21,26) et surtout expliquer la conduite et le mot sévère de Jésus, verset 27"
    Ces allusions elles-mêmes n'avaient d'autre but que d'avertir le malheureux disciple, de réveiller sa conscience, de le sauver encore si possible.
    - Une variante de Sin., B, Itala, admise par la plupart des critiques et des exégètes porte : "Le diable ayant déjà jeté dans le cœur que Judas, fils de Simon, l'Iscariot le livrât." Le cœur de qui ? pas du diable lui-même, comme le prétendait Meyer, mais de Judas Iscariot dont le nom abhorré a été relégué à là fin de la phrase pour porter l'accent.
  • 13.3 Jésus, sachant que le Père lui avait remis toutes choses entre les mains, et qu'il était venu de Dieu, et qu'il s'en allait à Dieu, Ce quatrième trait de l'introduction nous montre que Jésus va agir dans la pleine conscience de son éternelle divinité.
    Ce sentiment est rendu ici par trois déclarations d'une sublime grandeur.
    La première exprime l'autorité et la puissance divines : il sait que le Père lui a remis (grec donné) toutes choses entre les mains. (Comparer Matthieu 28.18)
    La seconde nous révèle sa préexistence éternelle : il est (grec) sorti de la part de Dieu. (Comparer Jean 8.42)
    La troisième nous montre en Jésus le pressentiment de la gloire divine dont il va reprendre possession : il va à Dieu. (Verbe au présent ; comparez Jean 17.5)
    Et c'est avec cette conscience de sa grandeur divine que Jésus va condescendre à faire l'œuvre d'un esclave !
  • 13.5 Ensuite, il verse de l'eau dans le bassin, et il se mit à laver les pieds des disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. Quel contraste entre les pensées du verset 3 et cette scène du verset 4.
    Avec quelle émotion Jean la décrit jusque dans ses moindres détails ! Il la rend vivante et tout à fait actuelle par ces verbes au présent : il se lève, pose ses vêtements (vêtements de dessus, le manteau, qui l'aurait gêné dans son action, et il ne garde que la tunique, costume des esclaves), puis il verse de l'eau dans le bassin, celui qui se trouvait là et servait à cet usage.
    Même cette expression il se mit, que Jean n'emploie presque jamais, a quelque chose de solennel. Quel étonnement et quelle confusion pour les disciples ! On le comprendra d'autant mieux si l'on admet, avec la plupart des interprètes anciens et modernes, que cette action de Jésus fut provoquée par une discussion qui venait de s'élever entre les disciples sur cette question : "Lequel d'entre eux était estimé le plus grand." (Luc 22.24, note.)
    Elle était donc littéralement vraie, la parole que Jésus leur adresse alors : "Moi je suis au milieu de vous comme celui qui sert." (Luc 22.27)
    Pour comprendre cette scène, assez étrangère à nos mœurs, il faut se souvenir que chez les orientaux, ou l'on se chaussait de sandales qui laissaient le pied nu, il était d'usage de procéder à l'ablution quand on entrait dans une maison, surtout quand on allait y prendre un repas. Mais c'était un esclave que l'on chargeait de cet office.
  • 13.6 Il vient donc à Simon Pierre ; et celui-ci lui dit : Seigneur, toi tu me laves les pieds ! Pierre, dont l'âme ardente est pleine de vénération et d'amour pour le Sauveur, a compris la leçon qu'il veut donner à ses disciples ; il a honte et il exprime son sentiment en relevant le contraste criant par ces deux mots : Toi, à moi ! Et le titre de Seigneur, que Jésus va approuver et réclamer, (verset 13) rend le contraste encore plus complet.
    - Il est dit d'abord : il commença, puis : il vient donc à Simon Pierre ; ce disciple ne fut donc pas le premier auquel Jésus lava les pieds.
    Les mots et celui-ci manquent dans quelques manuscrits.
  • 13.7 Jésus répondit et lui dit : Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le comprendras dans la suite. Grec : tu le connaîtras après ces choses, ou après ceci.
    Quelques interprètes ont supposé que Jésus désignait par là le moment ou Pierre serait éclairé par l'Esprit de Dieu. Mais il est plus simple de rapporter ces mots à l'explication que Jésus allait donner à ses disciples. (verset 12 et suivants)
    - Cette parole est d'une application universelle à toutes les voies du Seigneur que nous ne comprenons pas au moment même.
  • 13.8 Pierre lui dit : Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit : Si je ne te lave, tu n'as point de part avec moi. Jamais, grec en éternité.
    Il y a dans ce refus absolu de Pierre une véhémence bien en harmonie avec son caractère. Pierre montre sa vénération et son amour pour le Maître ; mais il oublie que le premier devoir d'un disciple c'est l'obéissance. Sa présomption lui cache son ignorance (tu ne sais pas), et l'empêche de recevoir avec confiance la promesse de Jésus (tu comprendras dans la suite).
    La réponse de Jésus à la première objection de son disciple était pleine de douceur et de bonté. Sur son refus réitéré il lui parle d'un ton sévère. Sa menace dut produire d'autant plus d'effet que Pierre s'était montré, récemment encore, (Matthieu 19.27) préoccupé des avantages que lui procurerait son dévouement à Jésus.
    Mais que signifient les paroles de Jésus ! Il est évident qu'ici, et au verset 10, Jésus donne à son action une signification nouvelle. Elle n'est plus seulement un "exemple" (verset 15) d'humble dévouement au service d'autrui. Elle devient le symbole de la régénération, qui est la condition du Salut. (Comp,. verset 10, note.)
    En effet, avoir part avec lui, c'est trouver dans sa communion le pardon des péchés, la réconciliation avec Dieu, la vie éternelle ; n'avoir point de part avec lui, c'est être privé de ces immenses bienfaits. (Luc 12.46 ; Apocalypse 20.6 ; 21.8 ; 22.19)
    Or il est clair que Jésus ne pouvait pas faire dépendre cette alternative du simple fait de laver, ou de ne laver pas, les pieds de son disciple. Il faut remarquer d'ailleurs que Jésus lui dit : "si je ne te lave," ce qui est tout différent de laver les pieds.
    Ces paroles signifient donc : Si je ne te purifie de ta volonté propre, de tes péchés, de ta corruption naturelle, tu n'as point de part avec moi. "Jésus aime à s'élever ainsi d'un objet actuel, extérieur, a une pensée plus haute et plus intime. Comme dans son entretien avec la Samaritaine l'eau est pour lui l'image de l'Esprit, de même ici son action, qui devait être avant tout pour les disciples un exemple d'humilité, devient l'image de la purification spirituelle qu'il opère et qui est la condition du salut. C'est là ce qu'il rappelle à Pierre." Luthardt.
  • 13.9 Simon Pierre lui dit : Seigneur, non seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête. Pierre a-t-il compris la pensée profonde de son Maître ? Dans ce cas, sa réponse signifie : "Seigneur, ne me lave pas seulement les pieds, mais purifie-moi dans tout mon être !" C'est ainsi que quelques interprètes (Tholuck, Luthardt) comprennent le disciple.
    D'autres pensent au contraire que Pierre sans se donner le temps de réfléchir, (Marc 9.5,6) mais saisi, effrayé à la pensée d'être exclu de 1a communion de son Sauveur, se livre à lui avec l'impétuosité de son caractère et dépasse le but, parce qu'il conserve encore sa volonté propre, tout en obéissant.
    C'est ainsi que Olshausen, Meyer, Astié interprètent la pensée de ce disciple. Il est, en effet, difficile de croire que Pierre se soit élevé d'emblée à l'idée d'un renouvellement spirituel.
  • 13.10 Jésus lui dit : Celui qui s'est baigné n'a plus besoin que de se laver les pieds, mais il est pur tout entier. Et vous, vous êtes purs, mais non pas tous. Var. du Sin. : n'a pas besoin de se laver, il est pur tout entier.
    - Jésus ne désapprouve pas le zèle de son disciple ; il rectifie avec douceur l'erreur dans laquelle il était, et il profite de cette erreur même pour ajouter à la leçon qu'il voulait d'abord donner aux siens, (verset 8, 2e note) un enseignement nouveau.
    Laver les pieds était un acte par lequel le Sauveur s'humiliait. Laver aussi les mains et la tête, l'être tout entier, donnait à l'acte un autre caractère.
    L'image dont il se sert est celle-ci : un homme qui s'est baigné entièrement lavé, n'a plus besoin, en rentrant chez lui, que de laver ses pieds pour les purifier de la poussière qui s'y est attachée pendant le trajet. (verset 5, note.)
    De cette image le Sauveur tire une instruction encourageante pour ses disciples : quand un homme a été purifié par le pardon de ses péchés et par le renouvellement de sa nature morale, il n'a plus besoin que d'être lavé des inévitables souillures qu'il peut contracter en marchant dans ce monde corrompu ; alors il est pur tout entier, et il n'a pas à remettre sans cesse en question son état de grâce et de salut.
    Pour donner à cette vérité plus de force et de précision, il l'applique immédiatement à ses disciples : et vous, vous êtes purs ; et il leur dira bientôt comment ils le sont devenus. (Jean 15.3) Mais, hélas ! ils ne l'étaient pas tous ; et l'évangéliste, dans le verset suivant, nous apprend la raison de cette restriction.
    On peut remarquer encore, avec Meyer, que si, jusqu'ici, Pierre n'avait pas compris le sens le plus profond de l'action de son Maître, il dut le saisir par cette application directe que Jésus en faisait à ses disciples. Et cependant, il reste encore à celui-ci à en tirer pour eux la leçon de charité qu'il pensait leur donner dès le début. (verset 12 et suivants)
  • 13.15 car je vous ai donné un exemple, afin que, vous aussi, vous fassiez comme je vous ai fait. Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? en avez-vous saisi la signification profonde ?
    C'est par cette question que Jésus introduit l'instruction qu'il veut donner à ses disciples. Ceux-ci l'appelaient ordinairement Rabbi, Maître, celui qui enseigne, et Jésus réclamait ce titre pour lui seul, dans son acception la plus élevée. (Matthieu 23.8)
    Ils l'appelaient encore le Seigneur, nom qui devait prendre pour eux un sens de plus en plus religieux, car c'est par ce vocable que la version grecque des Septante traduit constamment le nom de Jéhovah.
    Jésus approuve et ajoute : Si donc, moi, le Seigneur et le Maître, je me suis abaissé jusqu'à vous laver les pieds, à plus forte raison devez-vous aussi être prêts à vous rendre mutuellement les services les plus humbles du dévouement et de l'amour.
    Comme Jésus fut, dans toute sa vie, le modèle accompli que les siens doivent imiter, il venait de leur donner, dans ce cas particulier, un exemple d'humilité profonde et d'amour sans bornes, qui restait comme l'idéal vers lequel ils devaient tendre. Ici encore, Jésus enseigne en action ce qu'il avait enseigné en paroles. (Luc 22.26 ; Matthieu 20.26)
    - Nous avons donné un sens tout moral à cet ordre : Vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres, et c'est bien là sa signification principale ; mais nous nous garderons d'exclure le sens littéral, dans les cas où un tel devoir s'impose.
    L'apôtre Paul vante l'ablution des pieds comme une des pratiques de l'hospitalité chez les premiers chrétiens. (1Timothée 5.10)
    Toutefois Jésus n'a pas voulu instituer un rite, comme l'Eglise l'a admis dès le quatrième siècle, accomplir littéralement ce devoir sans l'humilité et l'amour qu'il suppose, est une vaine formalité ou même un acte d'hypocrisie et d'orgueil. Cette cérémonie se pratique chaque année à Rome et ailleurs.
  • 13.16 En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n'est pas plus grand que son seigneur, ni l'apôtre plus grand que celui qui l'a envoyé. Donc, vous, serviteurs et apôtres, vous ne devez pas vous refuser à des actes d'humilité et d'amour que votre Seigneur et Maître vient d'accomplir.
    Jésus aimait cette comparaison qu'il emploie souvent ailleurs, dans des applications diverses. (Jean 15.20,Matthieu 10.24,25 ; Luc 6.40)
  • 13.17 Si vous savez ces choses, vous êtes heureux, pourvu que vous les fassiez. Entre savoir et, faire, il y a un abîme ; le premier à lui seul, rend coupable, le dernier rend heureux, car il donne au disciple un trait précieux de ressemblance avec le Maître : l'humilité et l'amour.
    - On voit que Jésus en exhortant les disciples à imiter son exemple passe sous silence le sens particulier que la résistance de Pierre l'avait amené à donner à son action (versets 8-10, notes.)
    La raison en est bien simple, c'est que, lui seul, au moyen de son sang et de son Esprit, peut purifier le pécheur de ses souillures. Nous ne pouvons avoir à cette œuvre qu'une part très indirecte pour d'autres en les amenant à Jésus. Dans ce sens, l'exemple nous concerne aussi.
  • 13.18 ? Je ne parle pas de vous tous ; je sais qui sont ceux que j'ai choisis ; mais il faut que l'Ecriture soit accomplie : Celui qui mange du pain avec moi a levé son talon contre moi. Je ne dis point cela de vous tous, c'est-à-dire, que vous êtes heureux, (verset 17) car il en est un au milieu de vous qui ne le sera jamais. En effet, je sais très bien quels sont ceux que j'ai choisis, je les connais, je les pénètre jusqu'au fond. Ce n'est donc point par erreur que j'ai choisi Judas, mais afin d'accomplir le dessein de Dieu, prédit dans les Ecritures. (Voir la note suivante et comparez Jean 6.64,70, note.)
    - Plusieurs interprètes ont entendu ce choix dans le sens de l'élection pour le salut. Mais le contexte et les deux passages que nous venons de citer ne sont pas favorables à cette opinion.
    Grec : mais (il en est ainsi) afin que l'Ecriture soit accomplie. (Comparer Jean 17.12, où la même pensée mystérieuse est exprimée dans les mêmes termes) La parole de l'Ecriture que Jésus applique ici à Judas est tirée du Psaumes 41.10.
    Manger du pain avec quelqu'un, c'est-à-dire être reçu à sa table, signifie, selon les mœurs orientales, être admis dans sa familiarité et dans sa confiance, comme un hôte dans sa maison ; toute perfidie de la part de cet hôte en devient beaucoup plus coupable.
    L'expression : lever son talon contre quelqu'un, comme le cheval qui rue, est l'image de la brutalité, non de la ruse.
    - Si ce Psaume est de David, comme l'indique sa suscription (voir Bible annotée) le personnage historique auquel se rapporte cette parole est Achitophel, conseiller de David, (2Samuel 15.12) qui prit parti pour Absalom dans la révolte de ce fils ingrat contre son père, (2Samuel 17.14) et qui, voyant sa trahison découverte, s'en alla et s'étrangla. (2Samuel 17.23)
    Etrange ressemblance de sa destinée avec celle de Judas, auquel Jésus applique ces paroles ! La plainte de David, sur ce traître, se lit ainsi dans l'hébreu : "Même l'homme avec qui j'étais en paix, en qui Je me confiais, qui mangeait mon pain, a levé le talon contre moi." Jésus évite de dire mon pain, parce que, pauvre, il n'en avait point à donner. Mais il faisait mieux pour Judas : il lui donnait le pain de vie.
    C'est ce qu'ont méconnu les copistes, qui, pour conformer la citation au texte du Psaume, ont écrit : Celui qui mange mon pain (B, C), au lieu de : celui qui mange du pain avec moi (Sin, A, D, majuscules, versions.)
  • 13.19 Je vous le dis dès à présent, avant que la chose arrive ; afin que, quand elle sera arrivée, vous croyiez que c'est moi. Grec : que, je suis.
    Que je suis tout ce que je vous ai révélé sur ma personne, le Messie, le Fils de Dieu, le Sauveur. (Voir sur cette expression Jean 8.24,28,58 notes.)
    - Jésus tient à avertir ses disciples de la trahison de Judas, (versets 11,21) craignant que leur foi en lui ne fût ébranlée s'il ne la leur avait pas prédite et s'il leur paraissait, à la fois, la dupe et la victime de ce crime horrible.
  • 13.20 En vérité, en vérité, je vous le dis : Quiconque reçoit celui que j'aurai envoyé, me reçoit ; et qui me reçoit, reçoit Celui qui m'a envoyé. Voir, sur ces paroles, Matthieu 10.40, note.
    Ici, on ne voit pas au premier abord comment elles s'adaptent à l'ensemble du discours.
    Quelques exégètes sont allés jusqu'à penser qu'elles n'étaient qu'une reproduction déplacée du passage de Matthieu. Parmi ceux qui rejettent avec raison cette supposition, les uns MM. Weiss et Godet rattachent cette solennelle déclaration (en vérité, en vérité) au verset 16 et alors elle signifierait : Si le serviteur, l'envoyé ne doit pas vouloir être plus que le Maître et le Seigneur, celui-ci, de son côté, veut l'élever jusqu'à sa hauteur l'égaler à lui, comme lui est égalé au Père qui l'a envoyé.
    "Jésus venait de dire : le serviteur n'est pas plus grand que le Maître ; il semble dire maintenant : et il n'est pas moins grand que lui." Godet.
    D'autres rapprochent ce verset des paroles : (verset 17) "Vous êtes bienheureux," et Jésus ferait ainsi sentir à ses disciples, en quoi consiste ce bonheur.
    D'autres enfin, trouvant peu naturelle cette liaison avec des paroles déjà éloignées, rattachent notre verset à ce qui précède immédiatement. Jésus vient de dire que le crime de Judas n'ébranlera pas la foi des disciples, et il leur donne ici un nouveau et puissant motif d'assurance, dans la pensée que, en remplissant leur sainte mission, ils seront reçus comme lui-même, qui est au milieu d'eux le représentant et l'envoyé de Dieu. En travaillant pour lui, ils travailleront pour Dieu même qui sera leur lumière et leur force.
    Telle est l'interprétation de Meyer qui était déjà défendue par Calvin "Il est plus probable que Christ a ici voulu remédier au scandale...Cette admonition du Seigneur Jésus montre que ce n'est point une chose raisonnable que l'impiété d'aucuns, qui conversent méchamment ou autrement qu'il ne faut en leur office, diminue quelque chose de l'autorité apostolique."
  • 13.21 Après avoir dit ces choses, Jésus fut troublé en son esprit, et il rendit témoignage et dit : En vérité, en vérité, je vous dis que l'un de vous me livrera. 21 à 30 Jésus éloigne le traître.
    Après avoir dit ces choses, c'est-à-dire après la sérieuse instruction que Jésus venait de donner à ses disciples, (versets 12-20) sa pensée se reporte avec douleur sur Judas, il en est troublé en son esprit.
    Deux fois déjà, il a fait allusion au crime de ce malheureux (verset 11 et 18) ; maintenant le moment est venu d'en avertir directement les disciples ; il le fait avec la plus grande solennité.
    C'est un témoignage qu'il rend en ces termes si graves : En vérité, en vérité, puis il révèle ce fait inouï : l'un de vous me livrera.
    Cette révélation, nécessaire aux disciples, (verset 19) est aussi rapportée par les trois premiers évangiles, dans les mêmes termes. (Matthieu 26.21 ; Marc 14.18 ; Luc 22.21)
    Preuve évidente que Jean raconte le même souper que les synoptiques. (Comparer verset 36 et suivants.)
  • 13.22 Les disciples se regardaient donc les uns les autres, ne sachant duquel il parlait. Grec : étant en perplexité pour savoir duquel il parlait.
    L'impression douloureuse que les disciples reçurent de cette révélation est exprimée avec beaucoup plus de force dans les premiers évangiles : "Ils furent fort attristés, et ils se mirent chacun d'eux à dire : Seigneur, est-ce moi ?" (Matthieu 26.22) C'est le trouble où ils étaient qui leur inspire cette question.
  • 13.23 Il y avait à table, couché sur le sein de Jésus, un de ses disciples, celui que Jésus aimait. Chez les Orientaux, on se mettait à table à demi couché sur le côté gauche et appuyé sur les coussins d'un divan.
    Celui qui se trouvait à la droite de son voisin, était donc penché sur son sein. (Luc 7.38, note.)
    - Jean, évitant de se nommer, se désigne par ces mots : celui que Jésus aimait. (Jean 19.26 ; 20.2 ; 21.7,20)
    "Il lui paraît plus précieux d'être aimé du Sauveur, et de rester ignoré, que de devenir célèbre sous son propre nom." Gerlachap.
    Jésus aimait tous ses disciples, (Jean 15.14) mais Jean était évidemment pour lui un ami particulier, auquel il dévoilait ses intimes pensées et qui les comprenait le mieux.
  • 13.24 Simon Pierre lui fait donc signe de demander qui pouvait être celui dont il parlait. Pierre, profondément affligé de ce qu'il vient d'entendre, toujours ardent dans ses impressions, ne peut garder le silence.
    Il fait donc signe à Jean de demander à Jésus duquel d'entre eux il parlait.
    - Une variante de B, C, Itala porte : "Pierre lui fait signe lui dit : Dis quel est celui dont il parle." Mais cela supposerait que Jean le savait, et d'ailleurs, puisque Pierre devait lui faire signe, cela prouve qu'il était trop éloigné de lui pour lui parler.
    Le texte reçu, A, D, majusc, est donc préférable.
  • 13.26 Jésus répond : C'est celui pour qui je tremperai le morceau et à qui je le donnerai. Et ayant trempé le morceau, il le prend et le donne à Judas, fils de Simon, l'Iscariot. Deux variantes sont à noter dans les versets 25,26 :
    1° Sin., D, majuscules portent : Celui-ci donc s'étant penché.
    Le texte que nous avons adopté avec Westcott et Hort, Nestle, Weiss, est celui de B, C.
    2° Ces deux derniers manuscrits ont la leçon admise au verset 26 ; les autres portent : à qui je donnerai le morceau l'ayant trempé.
    Dans le repas de la Pâque, le père de famille donnait aux convives des morceaux de pain trempés dans un brouet de fruits cuits. (Matthieu 26.23, note) En donnant ainsi le morceau à Judas, Jésus le désignait à Jean ; mais en même temps, il adressait un suprême appel à la conscience du traitée.
    "Si, en le recevant, son cœur se fût brisé, il pouvait encore obtenir grâce. Ce moment était donc décisif ; et c'est ce que Jean fait sentir par ce mot alors, (verset 27) mot d'une gravité tragique." Godet.
    - Jésus parlait à voix basse, de manière à n'être entendu que de Jean, (verset 28) et cela par ménagement pour Judas. Dans les autres évangiles, de même, Jésus désigne le malheureux disciple en termes vagues. (Matthieu 26.23 ; Luc 22.21)
    Mais il paraît que la scène se prolongea par les questions des disciples qui demandaient : "Est-ce moi, Seigneur ?" Et quand Judas poussa l'hypocrisie jusqu'à dire aussi : "Est-ce moi ?"Jésus lui répondit ouvertement : Tu l'as dit ! Mais même ce dialogue paraît n'avoir pas été entendu ou compris des autres disciples. (Matthieu 26.25, note.)
  • 13.27 Et après le morceau, alors, Satan entra en lui. Jésus donc lui dit : Ce que tu fais, fais-le promptement. Alors, ce mot, effacé par la plupart de nos versions, (Sin., D l'omettent) marque, nous l'avons dit, le moment fatal.
    Mais il ne faudrait pas voir dans le fait exprimé par ces mots : Satan entra en lui, une action magique du morceau de pain. Jean ne dit pas : avec le morceau, mais : après le morceau.
    La prise de possession du cœur de Judas par Satan s'explique, au contraire, d'une manière toute psychologique. Judas, en cédant à ses passions, à l'avarice, (Jean 12.6) avait ouvert son cœur à l'influence du démon ; puis, se voyant déçu dans son ambition, irrité de ne pas trouver en suivant Jésus ce qu'il avait espéré, il n'éprouva plus pour lui qu'une sorte de répulsion et de haine.
    Et c'est sous l'influence de l'esprit de ténèbres qu'il conçut l'idée horrible de sa trahison. (verset 2) Notre évangéliste marque donc les degrés de sa chute. Au moment où le malheureux se vit pénétré par son Maître, il veut dans sa conscience une crise qui pouvait le ramener encore.
    "Son âme avait à choisir entre Jésus et Satan." Luthardt.
    Mais il s'endurcit et se livra ainsi à la puissance de l'esprit du mal. C'est ce moment tragique que Jean décrit par ce mot : Satan entra en lui. Luc (Luc 22.3) exprime ce dénouement dans les mêmes termes. (Comparer sur la chute de ce disciple, Matthieu 26.15, note.)
    On a donné de cet ordre de Jésus à Judas deux explications qui sont loin de s'exclure l'une l'autre.
    Meyer pense que Jésus désire réellement d'accomplir le plus tôt possible son sacrifice, sachant que son heure était venue ; "sa décision résignée ne veut aucun délai," dit cet exégète.
    D'autres interprètes cherchent l'explication de cet ordre dans le besoin pressant qu'avait Jésus de voir s'éloigner le traître pour rester seul avec ses disciples fidèles, dans ces dernières heures si importantes. "La soirée était déjà avancée, (verset 30) et Jésus avait besoin du peu de temps qui lui restait pour achever son œuvre auprès des siens." Godet.
    Il est certain que cette dernière pensée se fait jour au verset 31. Au reste, si Jésus avait eu le moindre espoir de voir Judas revenir à lui, il ne lui aurait pas donné cet ordre dont l'exégèse rationaliste s'est souvent scandalisée ; mais aux yeux de Celui oui sonde les cœurs, la destinée de Judas était accomplie, Satan était entré en lui.
  • 13.28 Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela. Aucun. M. Godet pense que Jean s'excepte tacitement lui-même.
    M. Weiss n'est pas de cet avis. Il estime que Jean, aussi bien que les autres, ne dut pas comprendre la portée de l'ordre de Jésus, parce qu'il ne pouvait se douter que la trahison de Judas fut si proche, et que Jésus lui-même l'invitait à la consommer.
  • 13.29 Car quelques-uns pensaient que, comme Judas avait la bourse, Jésus lui disait : Achète ce dont nous avons besoin pour la fête ; ou, qu'il lui commandait de donner quelque chose aux pauvres. Jean donne cette double supposition de quelques-uns des disciples comme une preuve qu'ils n'avaient pas compris.
    - C'est ici le second passage de notre évangile (comparez verset 1, note) d'où l'on tire un indice que ce repas ne pouvait avoir lieu le soir du 14 Nisan, selon la chronologie des synoptiques ; car comment acheter ce qu'il fallait pour la fête, puisque la fête était commencée par son acte le plus important, et que, dès lors, des achats ne devaient plus être permis ?
    Les défenseurs de la date fournie par les synoptiques répondent qu'il s'agissait de provisions pour toute la durée de la fête. Ils citent le passage Exode 12.16 d'après lequel la foi autorisait les familles israélites, même le 15 nisan, à "préparer la nourriture de chaque personne," et en concluent qu'on pouvait même faire des achats ; conclusion quelque peu forcée.
    Ils objectent, d'autre part, que si ce repas avait eu lieu le 13, les disciples ne penseraient pas qu'il fallût faire en toute hâte des approvisionnements pour la fête, puisque le lendemain restait pour cela tout entier. Mais ils peuvent avoir interprété ainsi l'ordre de Jésus sans avoir compris ses motifs.
  • 13.30 Ayant donc pris le morceau, Judas sortit aussitôt. Or il était nuit. D'après Matthieu 26.21 et Marc 14.18, l'entretien touchant Judas, pendant lequel Jésus lui donna le morceau trempé, eut lieu avant l'institution de la cène, et comme ici on voit que ce disciple sortit aussitôt qu'il eut pris le morceau, il est clair qu'il ne participa pas à la cène qui, du reste, ne fut célébrée qu'après le repas de la Pâque.
    Luc seul rapporte ces événements de manière à autoriser une conclusion différente, mais il est probable qu'il ne suit pas l'ordre chronologique. (Comparer Luc 22.21, note.)
    Il était nuit ! Non seulement dans la nature, mais plus encore dans l'âme de Judas. On sent aussi dans cette remarque du témoin oculaire, que Jean avait conservé de ce moment une impression ineffaçable.
    "Sa narration, comme l'observe M. Godet, est toute parsemée de pareils traits, qui ne s'expliquent que par la vivacité du souvenir personnel." (Jean 1.40 ; 6.59 ; 8.20 ; 10.23)
  • 13.31 Quand donc il fut sorti, Jésus dit : Maintenant le Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui. Entretiens de Jésus avec ses disciples.
    31 à 38 La séparation prochaine. L'amour fraternel, consolation des disciples.
  • 13.32 Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui-même, et il le glorifiera bientôt. Maintenant ! Le départ du traître, sorti pour accomplir son œuvre de ténèbres, cause à Jésus un immense soulagement.
    Maintenant le Fils de l'homme a été glorifié.
    Ce verbe au passé embrasse toute la vie écoulée du Sauveur jusqu'à ce moment, cette vie de renoncement, de souffrances, d'obéissance, de dévouement efficace, d'activité puissante, par laquelle le Fils de l'homme a été glorifié dans le cœur de ceux qui l'ont reconnu comme l'envoyé de Dieu. (Jean 11.4 ; 12.28, 2e note.)
    Cette gloire qu'il a ainsi acquise par l'humilité et la charité resplendira encore de l'éclat le plus pur dans ses humiliations et ses souffrances, en Gethsémané et sur la croix, où il pourra s'écrier de sa voix mourante : Tout est accompli ! Son œuvre sera achevée, il aura sauvé un monde perdu.
    - Mais par une telle vie Dieu a été glorifié en lui. La gloire de Dieu, ce sont ses perfections, sa Justice et sa sainteté, sa miséricorde et son amour ; jamais elles n'ont été manifestées d'une manière plus lumineuse qu'en Jésus-Christ, qui nous les révèle dans leur pleine harmonie.
    - Or le sentiment profond d'avoir ainsi glorifié Dieu par sa parfaite obéissance (si Dieu a été glorifié en lui, mots omis dans Sin., B, C, D, Itala, mais qui, malgré ces témoignages, sont maintenus par Tischendorf, MM. Weiss et Godet) donne à Jésus la victorieuse assurance que Dieu aussi le glorifiera en lui-même, c'est-à-dire, l'admettra dans la gloire qui est son essence divine.
    C'est ainsi que bientôt Jésus dira dans sa dernière prière : "Je t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé l'œuvre que tu m'as donnée à faire, et maintenant glorifie-moi, toi, Père, auprès de toi, de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde fût." (Jean 17.4,5)
    Paul indique de même l'abaissement et l'obéissance du Sauveur comme le chemin qui l'a conduit à la gloire divine. (Philippiens 2.5-11 ; comparez Ephésiens 1.20-23) Et il le glorifiera bientôt (grec aussitôt), ajoute Jésus, faisant allusion à sa résurrection, qui sera le premier degré de sa glorification.
    - Enfin, Jésus ne dit pas : le Fils de Dieu, mais le Fils de l'homme est glorifié (comparez sur ce terme Matthieu 8.20, note) ; car c'est comme Fils de l'homme, membre et chef de notre humanité qu'il a embrassée dans les étreintes de son amour pour la sauver, c'est comme Fils de l'homme qu'il a accompli son œuvre et qu'il est monté dans sa gloire. Et ainsi, il a rouvert à notre humanité sauvée le chemin de cette gloire.
  • 13.33 Petits enfants, je suis pour peu de temps encore avec vous ; vous me chercherez, et comme j'ai dit aux Juifs : Vous ne pouvez venir où je vais, je vous le dis aussi maintenant. De ces hauteurs de sa gloire, Jésus revient à ses pauvres disciples qu'il va quitter bientôt : je suis peu de temps encore avec vous, et sympathisant à leur tristesse, c'est avec une effusion de tendresse qu'il leur parle : petits enfants ! (C'est le seul passage de nos évangiles où Jésus emploie ce terme.)
    Il sent le vide immense et douloureux qu'il va laisser dans leur cœur et dans leur vie : Vous me chercherez, avec un ardent désir de retrouver nos relations actuelles. (Jean 20.15. Comparer Luc 17.22)
    Mais le moment de la réunion éternelle n'est pas venu ; il vous reste à accomplir votre tâche, et comme j'ai dit aux Juifs, mais dans un sens bien différent, (Jean 7.34 ; 8.21) je vous le dis aussi maintenant : vous ne pouvez venir où je vais.
    Jésus, dans ses dernières communications intimes, va s'appliquer à les consoler de cette séparation (Jean 14.1 et suivants) et à élever leur cœur à la pensée d'une communion invisible et spirituelle avec lui. (Chap. 14-17.)
    Aussi croyons nous que c'est à ce moment du récit de Jean qu'il faut placer l'institution de la cène, après laquelle les paroles qui vont suivre (verset 34) sont admirablement appropriées.
  • 13.34 Je vous donne un commandement nouveau : que vous vous aimiez les uns les autres ; que, comme je vous ai aimés, vous vous aimiez aussi les uns les autres. Dans cette tristesse de la séparation, Jésus fait à ses disciples, comme première compensation de son absence, un don infiniment précieux : l'amour fraternel.
    Il est vrai qu'il s'agit d'un commandement ; mais c'est un commandement qu'il se charge lui-même d'accomplir dans leur cœur et dans leur vie. C'est même en cela qu'il est nouveau.
    Ce mot a singulièrement occupé les exégètes. Comment, ont ils demandé, ce commandement de l'amour mutuel peut-il être nouveau, puisqu'il se trouve déjà dans l'Ancien Testament (Lévitique 19.18) et que Jésus lui-même le cite comme étant l'âme de la loi ? (Matthieu 22.39) Et ils ont répondu : Il est nouveau parce qu'il renferme tous les autres commandements de la loi (Luther), parce que Jésus l'a renouvelé (Calvin), parce qu'il renouvelle l'homme (Augustin), parce qu'il est toujours nouveau (Olshausen), parce qu'il est le principe d'une vie nouvelle (de Wette), parce qu'il établit la différence qu'il y a entre l'amour fraternel (les uns les autres) et la charité pour le prochain. (Grotius et d'autres.)
    Il y a du vrai dans toutes ces interprétations ; mais il est plus vrai encore de dire que ce commandement est nouveau dans son essence, parce que Jésus luimême l'accomplit dans le cœur de ses disciples par l'amour dont il les a aimés.
    Cet amour "part d'un centre de vie et d'affection nouveau...Jésus a apporté dans le monde et témoigné aux siens un amour spécifiquement différent de tout amour qui avait paru jusqu'alors, celui qui s'attache à la personnalité humaine pour la sauver. De ce foyer tout nouveau jaillit la flamme d'une affection essentiellement différente de tout ce que le monde avait connu auparavant sous ce nom. En Christ, voilà l'explication du mot nouveau" Godet. (Comparer 1Jean 2.7,8, note.)
    C'est évidemment là ce que Jésus a voulu dire en ajoutant dans la seconde partie de ce verset : que comme je vous ai aimés, vous vous aimiez aussi les uns les autres.
    L'amour de Jésus ne donne pas seulement la mesure mais la nature et le caractère du véritable amour mutuel de ses disciples. Le verset suivant montre l'importance suprême que Jésus attache à cet amour. Aussi y insiste-t-il à diverses reprises. (Jean 15 ; 12,17) Et nul ne l'a mieux senti que notre évangéliste. (1Jean 2.7,8 ; 3.11 ; 4.20,21)
  • 13.35 A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres. L'amour, un amour semblable à celui de Jésus, est la seule preuve que l'homme est sous une influence divine, qui triomphe de tous les penchants égoïstes de son cœur.
    La connaissance peut être acquise par des pécheurs endurcis, la foi s'allie souvent à une vie asservie aux passions, les œuvres sont accomplies par divers motifs ; l'amour seul, unissant les enfants de Dieu les uns aux autres, comme il les unit à leur Sauveur et, par lui, au Père céleste, est une marque certaine de leur participation à la nature divine.
    A ceci, dit Jésus, tous connaîtront ; et plus loin il voit dans cette unité des siens un moyen d'amener le monde à la foi. (Jean 17.21)
  • 13.36 Simon Pierre lui dit : Seigneur, où vas-tu ? Jésus lui répondit : Là où je vais, tu ne peux me suivre maintenant ; mais tu me suivras plus tard. Pierre a compris que le Maître va les quitter pour être glorifié ; (versets 32,33) il a même compris vaguement que le chemin qui le conduira a la gloire, c'est la mort. (verset 37)
    Mais, comme cette pensée, qui le remplit de tristesse, est encore enveloppée d'obscurité, dans la vivacité de ses impressions il l'interrompt par cette question : Où vastu ? bientôt suivie d'une autre : Pourquoi ne puis-je pas te suivre ?
    Il y a encore beaucoup d'ignorance, mais il y a aussi le plus vif amour pour son Maître dans ces questions. Elles sont inspirées par les mêmes sentiments qui le portaient à résister à Jésus quand celui-ci voulait lui laver les pieds. (versets 6-9)
    La raison pour laquelle Pierre ne pouvait pas suivre Jésus maintenant, c'est qu'il avait son œuvre à faire dans ce monde.
    "Le disciple aussi a son heure" Meyer.
    Sans doute encore il y avait, dans son caractère naturel, plus d'un penchant mauvais dont il devait être purifié par l'Esprit de la Pentecôte, avant de pouvoir suivre son Maître dans la gloire. (verset 38)
    Mais, ajoute Jésus, comme consolation et encouragement, tu me suivras plus tard ; il le suivra réellement par la voie du martyre.
  • 13.37 Pierre lui dit : Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ? Je mettrai ma vie pour toi. Pierre est parfaitement sincère en parlant ainsi. Et pourtant, quel douloureux contraste entre cette déclaration si pleine d'assurance et la réponse de Jésus ! (verset 38)
  • 13.38 Jésus répond : Tu mettras ta vie pour moi ? En vérité, en vérité, je te le dis : le coq ne chantera pas que tu ne m'aies renié trois fois. Cet avertissement précis n'empêcha point la chute du présomptueux disciple.
    Il paraît pourtant avoir fait impression sur lui, car, dès ce moment et jusqu'à la fin de ces entretiens, il ne reprend plus la parole.
    Voir, sur ce dialogue avec Pierre, Matthieu 26.33-35 ; Marc 14.29-31 ; Luc 22.31-34, notes.
    Après cette interruption, Jésus reprend son discours destiné à consoler ses disciples et à les préparer à la communion spirituelle avec lui. (Jean 14.1 et suivants)
  • Jean 14

  • 14.1 Que votre cœur ne se trouble point ; croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Chapitre 14.
    1 à 11 Autre consolation : la maison du Père.
    Interrompu par Pierre dans son discours d'adieux, (Jean 13.36) Jésus le reprend ici avec la même tendresse pour ses disciples. Il leur a dit clairement qu'il va les quitter, (Jean 13.33) ce qui déjà les a remplis de tristesse ; la prédiction du reniement de Pierre, (Jean 13.38) qui suivait de près la déclaration que l'un d'eux le livrerait, (Jean 13.21) les avait consternés ; tout devant eux est donc obscurité, sujet d'inquiétude et d'angoisse, leur cœur se trouble.
    Jésus lit sur leurs visages ce trouble, et il y compatit d'autant plus vivement que lui même l'a éprouvé. (Jean 12.27) Pour les consoler, il les exhorte à la confiance et développe la magnifique perspective qu'il venait d'entrouvrir devant eux dans cette réponse à Pierre : "Là où je vais,...tu me suivras plus tard." (Jean 13.36)
    Pour saisir la force des paroles que Jésus oppose au trouble de ses disciples il importe de se souvenir que la foi est une pleine confiance du cœur.
    On pourrait donc traduire ainsi : Confiez-vous en Dieu, confiez-vous aussi en moi.
    En Dieu, le Dieu de vos pères qui, accomplissant ses promesses, a fondé son royaume dans ce monde en lui donnant un Sauveur ; en moi, sur qui repose tout l'avenir de ce royaume. Cette double confiance dissipera certainement le trouble de votre cœur.
    - Comme le verbe grec n'a qu'une forme pour l'indicatif et pour l'impératif, on peut traduire ces mots de diverses manières.
    1° En prenant les deux verbes pour des impératifs, comme nous le faisons avec Bengel, Lücke, de Wette, Luthardt, Gess, M. Godet et la plupart des interprètes modernes, parce que cela est plus en harmonie avec l'exhortation : Que votre cœur ne se trouble point.
    2° Nos anciennes versions, imitant la vulgate, traduisent : Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Le sens serait que leur foi au Dieu de leurs pères doit se revêtir d'une vie nouvelle en prenant pour objet celui en qui le Père nous devient accessible. (verset 6)
    3° On a proposé enfin (Luther) de traduire : Vous croyez en Dieu, vous croyez aussi en moi. Ce serait alors au lieu d'une exhortation, un encouragement donné aux disciples par l'affirmation de leur foi. Interprétation peu probable.
    - Ce qui devait frapper vivement les disciples, c'est que Jésus leur demande d'avoir en lui la même confiance religieuse qu'ils avaient en Dieu.
    "Ici, tu vois clairement que Christ parle de lui-même comme étant égal au Dieu toutpuissant, puisqu'il veut que nous croyions en lui ainsi que nous croyons en Dieu. S'il n'était pas vrai Dieu avec le Père, cette foi serait une erreur et une idolâtrie. car le cœur de l'homme ne doit placer sa foi et sa confiance qu'en Dieu seul." (Comparer Matthieu 28.19) Luther.
  • 14.2 Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures ; si cela n'était pas, je vous l'aurais dit ; car je vais vous préparer une place. Après avoir exhorté ses disciples à la confiance, Jésus veut leur faire sentir qu'ils ne doivent pas s'affliger de son départ, puisque dans la maison de son Père où il va, il y a une place assurée pour eux : plusieurs demeures, non les tentes passagères du désert, mais des demeures permanentes, où l'on respire la paix et l'amour la communion du Père.
    Impossible d'exprimer avec plus de simplicité, d'assurance et de bonheur l'idée de ce royaume éternel de Dieu, où habitent des milliers d'anges créés pour sa gloire et d'autres milliers de pécheurs sauvés, parvenus à la perfection. Et là, cependant, "il y a encore de la place." (Luc 14.22)
    C'était là pour les disciples une pensée pleine de consolation. Cette expression : plusieurs demeures ne désigne pas des positions diverses, des degrés différents de bonheur, comme le pensent plusieurs interprètes, mais l'immensité de la miséricorde divine, grâce à laquelle il y a place pour tous dans la maison du Père.
    Si cela n'était pas, c'est-à-dire, s'il n'y avait pas plusieurs demeures dans la maison de mon Père, je vous l'aurais dit, car je vous révèle en toutes choses la vérité et rien que la vérité ; mais cela est, car (Sin., B, A, C, versions.) je vais vous préparer une place.
    En effet, il n'y a pas de démonstration plus éclatante et plus douce des réalités du ciel, que le retour et la présence du Sauveur dans la maison du Père. C'est une preuve de fait irrécusable pour tous ceux oui croient en lui.
    Mais que faut-il entendre par cette expression : vous préparer une place ? Tout d'abord, c'est le Sauveur qui, en retournant, après avoir achevé son œuvre, dans la maison du Père, en ouvre l'accès à ses rachetés. "Il y est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur éternellement." (Hébreux 6.20) Il est donc le garant de notre admission auprès de Dieu. Et, en outre, c'est par l'exercice de sa souveraine sacrificature, par son intercession auprès de Dieu, qu'il assure aux siens les droits qu'il leur a acquis.
    - Le texte reçu, omettant la particule car ou parce que, porte : "Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place." La pensée reste la même.
    Mais, depuis les Pères de l'Eglise jusqu'à Luther, plusieurs interprètes, comprenant mal cette particule, traduisent ainsi : "Si cela n'était pas, je vous aurais dit que je vais vous préparer une place." C'est introduire dans le texte une contradiction et un non-sens.
    D'autres (Weizsäcker, Lange) font de la phrase une question : "Si cela n'était pas, vous aurais-je dit que je vais vous préparer une place ?" Mais il ne leur avait encore rien dit de pareil !
  • 14.3 Et quand je serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai à moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. Après avoir affirmé l'existence de la maison du père où leur place sera préparée, Jésus ajoute, pour ses disciples, la précieuse promesse de revenir et de les prendre à lui, afin que là où il est, ils y soient aussi à toujours. Pour eux, qui aimaient leur Maître et qui étaient troublés à la pensée de son départ, c'était la suprême consolation. (Comparer Jean 12.26 ; 17.24)
    - Mais que signifie ce mot : Je reviendrai (grec je viens de nouveau) ? Quand ? comment ?
    Ici les interprètes se divisent à l'infini. Ebrard entend par ce retour la résurrection de Jésus-Christ, d'autres (Lücke, Olshausen, Neander, Godet), l'effusion du Saint-Esprit sur les apôtres ; (comparez verset 18) d'autres encore pensent que cette promesse s'accomplit à la mort de chaque fidèle. (Tholuck, Lande, Reuss, Gess.) D'autres enfin (Meyer, Gneiss, Luthardt) soutiennent que ce mot ne peut s'entendre que du retour glorieux et final du Sauveur, qui alors réunira tous ses rachetés auprès de lui.
    Mais le présent je reviens (grec) implique un fait prochain, et Jésus n'a jamais enseigné l'imminence de son retour glorieux ; d'ailleurs ce sens ne saurait se défendre au verset 18.
    Ne pourrait-on pas réunir et concilier toutes ces opinions diverses ? N'y est-on pas invité par ce verbe au présent, je reviens ?
    "Ce mot, dit R. Stier, embrasse toute l'œuvre puissante du Sauveur, qui commence avec sa résurrection et qui s'achève par son retour au dernier jour."
    Si les disciples avaient pu comprendre alors cette grande parole, comme ils la comprirent plus tard, il est sûr qu'ils y auraient puisé une consolation puissante.
  • 14.4 Et vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. Jésus avait dit clairement à ses disciples où il allait ; (Jean 14.2,6.62 ; 7.33) et il s'était constamment présenté à eux comme le chemin, le seul médiateur entre Dieu et leur âme.
    Ils pouvaient donc savoir et le but et le chemin.
    Mais la question de Pierre (Jean 13.36) et l'objection de Thomas (verset 5) montrent que cette connaissance était encore bien obscure. Aussi Jésus veut-il, par cette dernière parole provoquer en eux la réflexion sur les grandes pensées qu'il vient d'exprimer. (versets 2,3)
    - D'après une variante de Sin., B, C admise par beaucoup de critiques et d'exégètes, il faudrait traduire ainsi ce verset : Et là où je vais, vous en savez le chemin. Mais le texte reçu qui se fonde sur A, D, la plupart des versions est plus approprié à la pensée de Jésus.
  • 14.5 Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment en saurions-nous le chemin ? Grec : Comment savons-nous le chemin ?
    Le texte reçu porte : et comment pouvons-nous savoir le chemin ?
    Thomas est l'homme positif qui n'admet rien que sur des preuves évidentes et est par là même enclin au doute, au découragement. (Jean 11.16 ; 20.25)
    Il interrompt Jésus par cette brusque déclaration qu'il ne connaît ni le lieu où il va ni par conséquent le chemin. Après les dernières paroles de Jésus, (versets 2,3) il en savait, plus qu'il ne veut dire, mais il ne le croyait pas.
  • 14.6 Jésus lui dit : C'est moi qui suis le chemin et la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi. La raison humaine cherche toujours au loin ce que la parole de Dieu lui présente tout près. Ainsi Marthe reléguait dans un lointain avenir l'espérance de la résurrection de son frère et Jésus lui dit : "C'est moi qui suis la résurrection et la vie." (Jean 11.25)
    De même ici, Thomas prétend ignorer le chemin et il l'a devant les yeux, et Jésus doit lui répondre : c'est moi qui suis le chemin.
    Il ne dit pas qu'il montre le chemin qui conduit au Père, ce qui, comme l'observe de Wette, établirait un rapport tout extérieur entre lui et son disciple. Il dit : Je suis le chemin, il est lui-même le médiateur vivant qui s'unit au croyant et ainsi le conduit au but, c'est-à-dire à la communion avec Dieu. (Comparer Ephésiens 3.12 ; Hébreux 10.20)
    Il l'est en tant qu'il est la vérité, c'est-à-dire la révélation complète de Dieu même, la vérité que l'homme doit s'approprier personnellement pour être sauvé. Il est par là même la vie, parce qu'il est pour le croyant la source unique de la vie de l'âme, de la vie éternelle ; (Jean 6.50 ; 11.25) tellement que quiconque ne puise pas cette vie en lui demeure dans la mort.
    De ces prémisses résulte cette sentence absolue qui se comprend d'ellemême après de telles paroles : nul ne vient au Père que par moi.
    La plupart des interprètes modernes s'accordent à ne point considérer ces trois termes : chemin, vérité, vie comme coordonnés, en sorte qu'ils indiqueraient le commencement, le milieu et la fin de la foi. (Luther, Calvin.) En effet, le Sauveur est, d'une manière constante, pour le croyant, le chemin, c'est-à-dire le moyen d'arriver au Père, en étant pour lui la vérité et la vie. Il l'est, sans doute, plus ou moins complètement, selon le degré de notre communion avec lui.
  • 14.7 Si vous m'aviez connu, vous connaîtriez aussi mon Père ; et dès à présent vous le connaissez et vous l'avez vu. Ce verset est à la fois l'application et le commentaire de celui qui précède. Quiconque connaît Jésus tel qu'il vient de se révéler à ses disciples, connaît aussi son Père, dont il est la manifestation visible. (Jean 8.19)
    "Par ce si, Jésus ne nie pas positivement la connaissance que ses disciples ont de lui et du Père, mais il sollicite leurs âmes au progrès." (Comparer verset 28) Bengel.
    Bien plus, Il va jusqu'à affirmer que dès à présent, après l'instruction profonde qu'il vient de leur donner, ils connaissent le Père et qu'ils l'ont vu en lui.
    Les disciples n'avaient sans doute que les premiers rudiments de cette connaissance ; mais il y a une grande sagesse pédagogique à les encourager ainsi, en leur supposant plus de lumières qu'ils n'en ont ; et, du reste, la Parole divine que Jésus répandait alors dans leur âme y restera comme le principe vivifiant de la connaissance qui leur manque encore. C'est exactement ainsi qu'il leur parle au Jean 15.3.
    - L'interprétation que nous venons d'exposer est celle qu'admettent Tholuck, Meyer, MM. Luthardt et Godet. D'autres exégètes (Chrysostome, Lücke) estimant que Jésus ne pouvait, dès cette époque, parler ainsi à ses disciples, pensent que c'était là une sorte d'indication anticipée de ce qui leur sera accordé par l'Esprit à la Pentecôte.
    Mais ce sens ne peut s'accorder avec les plus-que-parfaits et le dès à présent. L'objection qui arrête ces interprètes a probablement donné naissance à la leçon de Sin., D : Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père.
    B, C omettent le et devant dès à présent ; M. Weiss adopte cette variante et traduit par l'impératif : Connaissez-le dès à présent, tel qu'il vous est révélé en moi, et vous l'aurez vu.
  • 14.8 Philippe lui dit : Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. La parole de Jésus : Vous l'avez vu, comprise par Philippe comme si Dieu pouvait exister pour lui à côté ou en dehors du Sauveur, lui inspire le désir de voir une théophanie ou révélation extraordinaire de Dieu, comme la demandait Moïse ; (Exode 33.18) et il exprime naïvement ce désir à son Maître.
    Cela nous suffit, ajoute-t-il nous n'aurons plus aucun doute que le Père ne se révèle pleinement par toi.
  • 14.9 Jésus lui dit : Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe ? Celui qui m'a vu, a vu le Père. Comment dis-tu : Montre-nous le Père ? C'est avec tristesse que Jésus reproche à son disciple de ne l'avoir pas connu, malgré toutes les expériences que, depuis si longtemps, il avait pu faire auprès de lui.
    Il l'appelle affectueusement par son nom : Philippe, afin de l'inviter à réfléchir sur la demande qu'il venait de lui adresser.
    Cette interpellation : Philippe, peut aussi être rattachée à la phrase suivante. Ainsi font la plupart de nos versions. Mais il est plus naturel de joindre Philippe à la phrase qui précède. C'est son reproche que Jésus adresse à ce disciple nommément.
    Celui qui a vu Jésus a vu le Père, le Dieu qui est sainteté et amour, et dont le Sauveur était sur la terre la parfaite manifestation Cette grande révélation est expliquée au verset suivant ; elle est conforme à tous les enseignements du Nouveau Testament. (Jean 1.18 ; 12.45 ; Colossiens 1.15 ; Hébreux 1.3)
  • 14.10 Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi ? Les paroles que je vous dis, ce n'est pas de moi-même que je les prononce ; mais le Père, qui demeure en moi, c'est lui qui fait les œuvres. Philippe demandait à voir, Jésus l'exhorte à croire.
    C'est uniquement par la foi qu'il pouvait pénétrer dans ce mystère de l'unité absolue du Père et du Fils qui lui permettrait de voir le Père dans le Fils. (verset 9)
    En effet, ces paroles de Jésus expriment, tout ensemble, l'intime unité d'essence et le rapport mutuel vivant, actif, qu'il y a entre le Père et le Fils, Jésus va le prouver en déclarant que c'est le Père qui parle et agit en lui.
    Les paroles et les œuvres du Sauveur, ces paroles qui sont esprit et vie, (Jean 6.63) ces œuvres de puissance divine et d'amour divin, telle est la démonstration irrécusable que le Père était en lui, parlait et agissait par lui.
    "Pas une de ses paroles qu'il tire de lui-même. Pas une de ses œuvres que Dieu lui-même n'opère par lui. De sa propre sagesse, rien. Par la force de Dieu, tout !" Godet.
    Au lieu de c'est lui qui fait les œuvres, Sin., B, D portent : il fait ses œuvres. (Jean 5.19-21 ; 10.25,37,38 ; 12.49)
  • 14.11 Croyez-moi que je suis dans le Père et que le Père est en moi ; sinon, croyez à cause des œuvres mêmes. Après avoir donné à Philippe cette instruction profonde, Jésus se tourne vers tous ses disciples et il les exhorte à le croire quand il leur déclare qu'il est dans le Père et que le Père est en lui, à le croire sur la seule autorité de sa parole.
    Mais il ajoute, sans doute avec tristesse que si leur foi est encore trop obscure et trop faible pour se fonder uniquement sur sa parole, ils doivent au moins le croire à cause de ses œuvres mêmes, considérées en elles-mêmes. Il entend par là ses miracles. (Jean 10.37,38)
    La foi, fondée sur ces œuvres, n'est pas encore la vraie foi, (Jean 2.23 ; 3.2) mais elle peut conduire à la foi immédiate.
    - Au lieu de traduire : Croyez-moi que je suis,...c'est-àdire : quand je vous dis que je suis,...on peut traduire aussi : Croyez-moi, parce que je suis dans le Père, et que non seulement mes paroles, mais toute ma manière d'être, ma sainteté parfaite et mes œuvres (verset 10) attestent que le Père est en moi ; sinon, si vous n'avez pas assez de discernement spirituel pour le reconnaître en moi, croyez du moins à cause des œuvres mêmes.
  • 14.12 En vérité, en vérité, je vous le dis : Celui qui croit en moi fera, lui aussi, les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes que celles-ci, parce que je vais au Père, 12 à 24 Nouvelles sources de consolation : les œuvres et la prière, l'Esprit Saint, la communion avec Jésus et avec Dieu.
    Jésus revient ici au discours plein de consolation qu'il adresse à ses disciples au sujet de son départ, (verset 1 et suivants) et dans lequel il a été interrompu par Thomas (verset 5) et par Philippe. (verset 8) Et comme il leur a montré, en répondant à la requête de celui-ci, que le Père se manifestait pleinement en lui dans ses paroles et dans ses œuvres, (versets 9-11) il leur fait maintenant une magnifique promesse qui, en se réalisant, leur donnera de sa divinité et de la pleine révélation de Dieu en lui une preuve propre à créer une intime conviction : c'est que celui qui croit en lui fera lui aussi les mêmes œuvres et en fera de plus grandes encore.
    Il promet avec une autorité solennelle : En vérité, en vérité, la communication de l'Esprit et des grâces qui en résulteront pour les disciples. (versets 12-24) Cette promesse, en même temps, ajoute à la perspective encore éloignée de la réunion dans la maison du Père, (versets 1-3) celle d'une prochaine réunion en esprit : les disciples reverront bientôt le Sauveur qui va les quitter pour s'en aller au Père. (versets 18,19)
    Que faut-il entendre par ces œuvres semblables à celles du Sauveur, et plus grandes encore, qu'accompliront ceux qui auront cru en lui ?
    Ce ne sont sûrement pas des œuvres extérieures, des miracles matériels, plus étonnants encore que les siens comme l'ont cru quelques exégètes ; mais bien des miracles spirituels, que les apôtres feront, quand leur parole, animée de l'Esprit de Dieu, régénérera les âmes, fondera l'Eglise et portera la lumière et la vie au milieu de toutes les nations.
    "Le livre des Actes est le commentaire de cette parole." Meyer.
    Ces œuvres plus grandes, Jésus lui-même ne pouvait les faire, parce que "l'Esprit n'était pas encore." (Jean 7.39) Mais bientôt elles seront possibles et se produiront réellement, dit Jésus, parce que je vais au Père.
    Quand il aura repris possession de sa gloire et que "toute puissance lui sera donnée au ciel et sur la terre," (Matthieu 28.18) il accomplira lui-même dans ses disciples la parole qu'il prononce. Il le fera en répondant à toutes leurs prières (versets 13,14) et en répandant sur eux le Saint-Esprit de la Pentecôte. (versets 16,17)
  • 14.13 et, quoi que vous demandiez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Cette promesse est encore dans un rapport immédiat avec la parole précédente : "parce que je m'en vais au Père."
    Aussi la plupart des interprètes modernes, peut-être avec raison, font-ils dépendre encore la seconde proposition du parce que ; ils traduisent : "et que tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai."
    Les disciples restent avec Jésus dans un rapport plus intime et plus vivant que jamais. Eux, sur la terre, prient en son nom, et lui leur accorde toutes leurs demandes. (Grec : moi, je le ferai.)
    Grâce à son action puissante, ils accomplissent ses œuvres, et même de plus grandes, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. (Voir Jean 13.32, note.)
    Mais qu'on le remarque bien, Jésus donne ici à la prière un caractère tout spécial et tout nouveau pour ses disciples, il s'agit de la prière qui s'adresse à Dieu en son nom, et il insistera encore sur cette parole. (Jean 15.16 ; 16.23)
    Quel en est le sens ? En son nom, ne signifie pas seulement : sur son ordre, en son autorité, par ses mérites ; dans le style des Ecritures le nom désigne l'être, révélé dans son essence et toutes ses propriétés.
    Prier au nom de Jésus, c'est donc, comme le dit Keil, dont M. Godet adopte l'interprétation, prier "en nous replongeant avec foi dans la connaissance que nous avons reçue de lui comme Fils de Dieu abaissé et glorifié," ou, mieux encore (car cette connaissance n'est point purement intellectuelle, mais implique une relation de vie) c'est prier en Jésus lui-même, le seul médiateur qui nous ouvre l'accès au trône de la grâce, c'est prier dans une communion intime avec lui, selon sa volonté, par son Esprit, qui seul nous communique la puissance d'accomplir cet acte religieux.
    Quand celui qui prie ainsi se sent devenu un avec le Sauveur, il est certain d'être exaucé (Comp Romains 8.26)
    Le vrai commentaire de cette parole nous est donné par Jésus luimême : "Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez et il vous sera fait."
    Sin., B et quelques majuscules portent : Si vous me demandez quelque chose en mon nom. Cette leçon ne présente aucun sens acceptable.
  • 14.15 Si vous m'aimez, gardez mes commandements. Jésus vient de faire à ses disciples une précieuse promesse ; (versets 13,14) il va leur en faire une plus précieuse encore ; (verset 16) dans ce moment il leur présente la condition morale qu'ils doivent remplir pour recevoir ce qu'il leur promet, il les invite à demeurer avec lui dans une vraie communion d'amour et d'obéissance, c'est par là que leur cœur sera ouvert à l'action du Saint-Esprit qu'il va leur annoncer.
    - Aimer Jésus et garder ses commandements doit être, dans le cœur de son disciple, une seule et même chose. (verset 21)
    Par ses commandements, il ne faut point entendre seulement certains préceptes ou certains devoirs prescrits mais tout ce qu'il a enseigné sa révélation complète. C'est ce qu'il appelle ailleurs garder sa parole, (Jean 8.51) la conserver précieusement dans le cœur et la mettre en pratique dans la vie.
    B et quelques autres témoins ont le futur : vous garderez.
  • 14.16 Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre aide, afin qu'il soit éternellement avec vous, La liaison de ces deux versets est bien remarquable : "Si vous m'aimez, gardez mes commandements et moi je prierai le Père, qui fera lui-même abonder en vous l'amour et l'obéissance."
    Ce que le Sauveur demandera à Dieu, c'est qu'il donne aux disciples son SaintEsprit qui deviendra leur vie et celle de l'Eglise.
    C'est ici la première fois que paraît le terme de Paraklètos, (comparez Jean 14.26 ; 15.26 ; 16.7) qui ne se trouve que dans les écrits de Jean (comparez 1Jean 2.1) et que, d'après Origine et Chrysostome, nos réformateurs (Luther, Calvin) ont rendu par Consolateur.
    Ce nom serait très beau et bien en harmonie avec le but de ces discours de Jésus. Mais le mot grec n'a pas le sens actif, il est passif et signifie littéralement : appelé auprès de ; c'est exactement le sens du latin advocatus, et de notre mot avocat, défenseur d'un accusé devant un tribunal.
    Les auteurs classiques lui donnent toujours cette signification et c'est aussi celle qu'admettent la plupart des exégètes modernes.
    Si nous n'adoptons pas ce terme : avocat dans la traduction, c'est qu'il éveille l'idée d'un procès, qui est tout à fait étrangère au contexte.
    Nous nous en tenons au mot : aide qui conserve le caractère indéterminé de l'expression originale.
    "Ce que Jésus demandera au Père, en leur faveur, c'est donc un autre soutien, toujours à leur portée, toujours prêt à venir à leur aide, au premier appel, dans leur lutte avec le monde. De cette signification fondamentale découlent aisément les applications suivantes : soutien dans les moments de faiblesse ; conseiller dans les difficultés de la vie ; consolateur dans la souffrance. Par là il fera pour eux ce qu'avait fait pendant ces dernières années le Maître bienaimé qui les quittait. En disant : un autre, Jésus se donne implicitement à lui même le titre de Paraclet" Godet.
    Cet aide ne sera pas avec les disciples pour un peu de temps seulement, comme l'a été le Sauveur dans sa vie ici-bas, il sera pour toujours, éternellement avec eux.
  • 14.17 l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point ; mais vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure avec vous, et qu'il sera en vous. Les mots : l'Esprit de vérité, indiquent quel est l'aide que Jésus annonce à ses disciples.
    Le Saint-Esprit est ainsi désigné (ici et ailleurs, Jean 15.26 ; 16.13), parce que, comme Esprit de Dieu, il est lumière et vie, c'est-à-dire vérité complète. Et cette vérité, il la communique à l'âme au moyen de la Parole divine.
    Toute vérité révélée n'est pour nous la vérité que lorsque par l'Esprit de Dieu nous en avons fait une expérience vivante. C'est lui qui, en nous mettant en communion avec Dieu nous le révèle tel qu'il est dans sa sainteté et son amour, c'est lui qui glorifie Christ en nous, c'est-à-dire nous met en possession de lui. C'est lui enfin qui rétablit dans le vrai tout ce qui est faussé en nous, qui, en un mot, éclaire, régénère sanctifie l'âme.
    - Le monde, éloigné de Dieu et incrédule, ne peut recevoir cet Esprit, dit le Sauveur, parce qu'il ne le voit point, c'est-à-dire ne sait le discerner dans aucune de ses manifestations, il ne le connaît point par une expérience intime, parce qu'il reste étranger et fermé à son influence. (1Corinthiens 2.14)
    Bien différents étaient, alors déjà, les disciples, auxquels Jésus pouvait dire : vous le connaissez, parce qu'il demeure avec vous.
    En effet, ils avaient, dans une certaine mesure, respiré cet Esprit en vivant avec Jésus, en étant les témoins de ses actes, de sa sainte vie, en écoutant ses paroles, en se soumettant aux directions par lesquelles le Maître s'était efforcé de faire leur éducation. En Jésus, et par son intermédiaire, l'Esprit agissait constamment sur eux, et ce n'est que par cet Esprit qu'ils avaient cru en lui et confessé son nom. (Matthieu 16.17)
    A l'inverse des disciples, le monde, c'est-à-dire les Juifs incrédules en méconnaissant toutes ces manifestations de l'Esprit en Jésus, en attribuant ses miracles à Béelzébul, (Matthieu 12.24 et suivants) avaient refusé de voir l'Esprit, et s'étaient mis dans l'impossibilité de le recevoir.
    C'est donc une erreur de ne voir dans ces verbes au présent, comme le font plusieurs interprètes, qu'une anticipation de ce qui ne sera réalisé qu'après la Pentecôte. Il y a sans doute une promesse relative à la Pentecôte, mais elle est seulement dans ce verbe au futur : il sera en vous.
    Jusqu'ici, veut dire Jésus, pendant que je vis en votre société, l'aide est avec vous ; alors cet aide sera en vous. Ils posséderont dans leurs cœurs l'Esprit, qui ne sera autre que Jésus lui-même sous une autre forme. (verset 18 et suivants)
    Cette nuance est méconnue par B, D qui ont ce dernier verbe au présent comme les précédents : il est en vous.
  • 14.18 Je ne vous laisserai point orphelins, je viendrai à vous. Ceux que Jésus avait appelés avec tendresse petits enfants, il les aime trop pour les abandonner comme des orphelins qui vont perdre en lui plus qu'un père.
    La riche promesse qu'il vient de leur faire est le garant qu'il n'en sera point ainsi : Je viendrai à vous, leur dit-il.
    C'est donc par son Esprit qu'il viendra à eux et non, comme le pensent divers exégètes, par sa résurrection ou même par son retour au dernier jour. Le contexte s'oppose à ces explications. (versets 21,23)
  • 14.19 Encore, un peu de temps, et le monde ne me verra plus ; mais vous, vous me verrez : parce que je vis, vous aussi, vous vivrez. Il restait peu, bien peu de temps, puisque Jésus devait mourir le lendemain et disparaître aux yeux du monde, qui ne le verra plus. Malgré cela, les siens le verront.
    Et, comme si ce moment était déjà là, il est exprimé en grec par des verbes au présent : Le monde ne me voit plus, mais vous, vous me voyez.
    Quand et comment ? Quand Jésus leur apparaîtra ressuscité ? C'est ainsi que quelques interprètes entendent ces paroles.
    Mais il s'agit ici d'une vue spirituelle et permanente (verbe au présent, comparez 2Corinthiens 3.18), qui se réalise par une communion toute nouvelle avec lui. C'est ce que prouvent les derniers mots de ce verset et tout le contexte. (versets 20,21,23) Il y a une grande force dans la raison que Jésus allègue à l'appui de la promesse de vie qu'il fait à ses disciples : vous vivrez, parce que je vis. Jésus ne dit pas : Je ressusciterai, je vivrai, mais je vis. (Voir la note précédente.)
    Celui qui "a la vie en lui-même" sait que la mort qu'il va subir n'aura pas le pouvoir de détruire cette vie. Et la conséquence magnifique qu'il en tire pour les siens est celle-ci : Vous aussi, vous vivrez. Sa vie est leur vie et dans le temps et dans l'éternité. Ainsi parlait l'apôtre Paul, d'après sa propre expérience. (Galates 2.20 ; Philippiens 1.21 ; Colossiens 3.3,4)
    La relation entre la vie du Christ et celle du croyant est moins nettement exprimée quand on traduit avec MM. Luthardt et Weiss : "Vous me verrez, parce que je vis et que vous vivrez."
    L'antithèse du futur : vous vivrez et du présent : je vis recommande plutôt la construction que nous avons adoptée.
  • 14.20 En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père, et que vous êtes en moi et moi en vous. En ce jour-là, date précise qu'il ne faut pas rendre incertaine et vaine par de fausses interprétations, c'est le jour de l'effusion de l'Esprit de lumière et de vie, la Pentecôte.
    En ce jour, les disciples connaîtront, par cet Esprit et par leur expérience personnelle, d'abord, l'unité de Christ avec son Père, qu'il leur a si souvent affirmée ; (Jean 14.10,10.38) ensuite, ils feront l'expérience toujours plus intime de leur communion avec le Sauveur en qui ils vivent et qui vit en eux.
    Cette relation nouvelle dans laquelle ils seront avec Jésus leur fera comprendre la relation de Jésus avec le Père, ils comprendront, ce qu'ils n'avaient pu saisir encore, (versets 9-11) que le Père est dans le Fils.
    Dans ce double rapport si intime et si profond que Jésus exprime avec tant de simplicité : moi en mon Père, vous en moi et moi en vous, les disciples ont toute la révélation de l'immense amour de Dieu manifesté en Jésus. (verset 21)
  • 14.21 Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père, et moi je l'aimerai et je me manifesterai à lui. Ce verset développe le précédent et en précise le sens.
    Qui sont ceux à qui Jésus a dit : Vous connaîtrez ? Il répond : Celui qui a dans son cœur mes commandements et qui les garde avec fidélité dans sa vie ; (verset 15, note) car c'est lui seul qui m'aime.
    Son cœur est alors ouvert à tous les trésors de l'amour divin : il sera aimé du Père, qui le contemple en son Fils, objet suprême de son amour ; Jésus aussi l'aimera et lui en donnera des preuves toujours plus intimes en se manifestant à lui dans sa vie intérieure ; le verbe grec signifie se manifester au dedans.
    Ces magnifiques promesses s'accompliront par l'Esprit de vérité, (verset 17) dont Jésus décrit l'action dans la suite du discours. (Comparer verset 26)
  • 14.22 Judas, non pas l'Iscariot, lui dit : Seigneur, et qu'est-il arrivé pour que tu doives te manifester à nous, et non pas au monde ? Ce Judas, nommé aussi Lebbée et Thaddée, (Matthieu 10.3) était fils d'un homme appelé Jacques. (Luc 6.16 ; comparez Actes 1.13)
    La remarque par laquelle l'évangéliste le distingue de Judas Iscariot, superflue après Jean 13.30, trahit 1'horreur que lui inspirait son homonyme.
    - La question de ce disciple montre qu'il attendait encore un Messie qui serait le roi terrestre d'Israël, le juge des nations. Or, il ne pouvait comprendre que, comme tel, Jésus ne dût se manifester qu'au petit nombre de ceux qui l'aimaient et non à tout le monde.
    Le et par lequel s'ouvre la question a été omis dans B, A, D, Itala. Il marque bien l'étonnement de Judas.
  • 14.23 Jésus répondit et lui dit : Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole ; et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure. Jésus ne répond pas directement à la question, et pourtant il la résout de la manière la plus profonde. Pour la troisième fois, (versets 15,21) il dévoile, dans le cœur même de ceux qui l'aiment, les causes morales pour lesquelles il se manifeste à eux. C'était déjà dire clairement pourquoi il ne pouvait pas se révéler au monde qui le haïssait ; puis il annonce plus explicitement, au verset 24, la raison de sa manière d'agir.
    - Mais ici, aux grandes promesses qu'il venait de faire aux siens, (versets 20,21) Jésus ajoute la déclaration expresse que la communion de l'âme avec Dieu résulte de son union avec lui, Jésus : Nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui.
    Dieu avait établi sa demeure visible au milieu d'Israël, (Lévitique 26.11,12 ; Ezéchiel 37.26-28) il avait habité au milieu de son peuple par la Parole faite chair, (Jean 1.14) maintenant il promet de faire de chaque fidèle sa demeure (même mot qu'au verset 2), son tabernacle, son temple. (1Corinthiens 3.16 ; 6.19)
    "Ce n'est plus la manifestation extérieure de la majesté divine, mais la révélation intime de la Grâce. Ce gui sera un jour le privilège de L'Eglise sauvée (Apocalypse 21.3) doit être dès maintenant réalisé par l'Esprit dans l'âme de chaque croyant." Luthardt.
  • 14.24 Celui qui ne m'aime pas, ne garde point mes paroles ; et la parole que vous entendez n'est pas de moi, mais du Père qui m'a envoyé. Les paroles de Jésus sont les paroles de Dieu même. Or, comment le Sauveur pourrait-il se manifester à celui qui ne l'aime pas et qui rejette ses paroles ?
    Cette conclusion devait être évidente pour le disciple qui avait posé la question.
  • 14.25 Je vous ai dit ces choses, demeurant avec vous. Il y a évidemment ici une pause dans le discours, comme l'indiquent ces mots qui ont l'air d'un résumé : Je vous ai dit ces choses. (Verbe au parfait.)
    Jésus jette ainsi un regard en arrière sur les grandes consolations qu'offre aux siens l'espoir de la réunion future dans la maison du Père (verset 1 et suivants) et la perspective de son retour prochain par le Saint Esprit. (verset 12 et suivants)
    En même temps, ces mots : pendant que je demeure avec vous, font pressentir son départ si prochain. Mais, se hâte-t-il d'ajouter, voici un puissant secours qui pourvoira à tout dans votre vie intérieure et dans vos travaux. (verset 26)
  • 14.26 Mais l'aide, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, celui-là vous enseignera toutes choses et vous fera ressouvenir de toutes celles que je vous ai dites. L'aide (verset 16, note) venait d'être désigné comme l'Esprit de vérité ; (verset 17) ici Jésus le nomme l'Esprit-Saint.
    C'est que la vérité divine n'est jamais, dans les Ecritures, une froide doctrine destinée à éclairer l'intelligence seule, elle est une vie qui pénètre la conscience et le cœur et les sanctifie. En effet, l'Esprit qui crée cette vie en nous est saint, comme Dieu est saint.
    - Cet Esprit, mon Père l'enverra en mon nom, dit Jésus.
    Qu'est-ce à dire ? Explications diverses : Parce qu'il prendra ma place auprès de vous, parce que les disciples demandent l'Esprit au nom de Jésus, (verset 13) parce que Jésus le demande pour eux, (verset 16) parce qu'il glorifiera le nom de Jésus qui est la source unique du salut ; parce que le Père envoie l'Esprit à ceux qui aiment Jésus et que Jésus aime. (verset 23)
    Ne peut-on pas réunir les éléments de vérité qu'il y a dans ces interprétations, en disant que le nom de Jésus est celui du Médiateur par lequel seul les croyants reçoivent toutes les grâces de Dieu et spécialement le don du SaintEsprit ?
    - Cet Esprit vous enseignera toutes choses, c'est-à-dire, toutes les vérités relatives au salut, (Jean 16.13) et, pour cela, il vous fera ressouvenir, il rendra lumineuses et vivantes en vous toutes les choses, toutes les paroles que je vous ai dites.
    L'Esprit fait ressouvenir non seulement par la mémoire, mais par le cœur. De cette double déclaration de Jésus il résulte que l'Esprit n'enseigne point des choses étrangères à la parole du Sauveur, il enseigne, au contraire par cette Parole.
    "Il enseignera le nouveau, dit M. Godet, en rappelant l'ancien et rappellera l'ancien en enseignant le nouveau. Les paroles de Jésus, dont l'Esprit réveillera en eux le souvenir, seront la matière d'où il tirera l'enseignement de la vérité complète, le germe qu'il fécondera dans leur cœur, comme, en retour, cette activité intérieure de l'Esprit rappellera sans cesse à leur mémoire quelque ancienne parole de Jésus."
    Il n'y a donc rien dans ce passage qui soit favorable à la doctrine catholique de la tradition ecclésiastique, élevée à côté ou au-dessus de la Parole, ni aux illusions du mysticisme qui rêve une illumination de l'Esprit supérieure à la Parole révélée. Jésus fonde, par cette promesse, la souveraine autorité de l'enseignement apostolique qu'il égale au sien. (Jean 17.8,20)
  • 14.27 Je vous laisse la paix ; je vous donne ma paix ; ce n'est pas comme le monde donne, que je vous donne. Que votre cœur ne se trouble point, et ne soit point craintif. Le Sauveur, pressentant toutes les difficultés et toutes les craintes qui pourront encore assaillir le cœur de ses disciples, leur fait part d'une grâce suprême, d'un bien sans lequel il n'y a point pour l'homme de bonheur, avec lequel il ne saurait jamais être malheureux : la paix.
    Jésus fait allusion dans ces paroles à la formule de salutation par laquelle les Israélites s'abordaient ou se quittaient. (comme Jean 20.26)
    La plupart des commentateurs allemands prennent le mot de paix dans le sens de l'hébreu schalôm, bien-être, prospérité, salut, et pensent que Jésus présente aux siens tous les fruits objectifs de son œuvre, en un mot, le salut éternel. Mais non, ce qu'il leur donne, c'est la paix intérieure d'une âme remplie d'une douce confiance en son Dieu Sauveur.
    Ce sens est rendu évident, comme l'observe M. Godet, par les dernières paroles du verset : c'est le cœur des disciples qui doit être préservé du trouble, des tristesses et des craintes que leur inspirait la pensée de rester dans ce monde, seuls, sans leur céleste ami.
    Il leur laisse donc la paix, comme le plus précieux des legs à son départ. Il fait plus : il leur donne actuellement et réellement sa paix, la paix inaltérable et profonde dont il jouissait lui-même et qu'il puisait constamment dans la communion de son Père. C'est ainsi qu'il leur fera part encore de sa joie, (Jean 15.11,17.13) car tout ce qui est à lui appartient à ses rachetés.
    A la rigueur, on pourrait, avec la plupart de nos versions, traduire ainsi ces mots : Je ne vous la donne pas comme le monde la donne, mais comme ce pronom n'est pas dans l'original, et comme cette pensée supposerait que le monde peut, dans un sens quelconque, donner la paix, nous préférons laisser dans toute sa généralité ce contraste que Jésus établit entre sa manière de donner et celle du monde.
    Le monde en est réduit à de vains souhaits, à de trompeuses promesses, souvent intéressées. Jésus donne réellement, abondamment et par l'amour le plus pur. Ces paroles devaient donc inspirer aux disciples la plus entière confiance en lui.
    Jésus, à la fin du discours, revient ainsi à son point de départ ; (verset 1) mais c'est après avoir donné aux siens tous les secours les plus puissants pour dissiper le trouble et les craintes qui pouvaient encore assaillir leur cœur.
  • 14.28 Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m'en vais, et je reviens à vous. Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais au Père ; parce que le Père est plus grand que moi. Les pauvres disciples n'avaient que trop bien entendu cette parole : je m'en vais, (versets 2,12) mais ils avaient moins bien saisi celle-ci : je reviens à vous ; (versets 3,18) de là leur tristesse et leur trouble.
    C'est pourquoi Jésus, plongeant un regard dans leur cœur, voudrait leur faire sentir que leur amour pour lui devrait leur faire de son élévation auprès du Père un motif de joie. Ils prendraient part à la joie qu'il éprouve lui-même de quitter ce monde de péché et de souffrance pour retourner auprès du Père et partager sa félicité et sa gloire.
    C'est ici peut-être le seul passage des évangiles où Jésus pense à lui-même, et tire de son propre repos le motif d'une exhortation.
    Mais "les mots : si vous m'aimiez, sont d'une exquise délicatesse. Par là Jésus trouve le moyen de leur faire de la joie un devoir de tendresse. Il n'énonce pas ici l'idée de l'activité plus puissante dont cette élévation sera pour lui le moyen. (Jean 17.12) Il en appelle uniquement à leur cœur d'amis." Godet.
    C'est ainsi également que Tholuck, R. Stier, MM. Luthardt, Weiss et d'autres exégètes comprennent cette belle pensée. Ceux qui (de Wette, Meyer) pensent que Jésus invite ses disciples à considérer l'intérêt qu'ils ont à son élévation, qui lui permettra de leur assurer une protection plus puissante, (comparez Jean 16.7) ne tiennent pas compte de cette parole : si vous m'aimiez.
    Parce que : il faut remarquer avant tout cette particule importante, car elle nous montre que Jésus, dans cette parole : le Père est plus grand que moi, donne simplement la raison pour laquelle ses disciples doivent se réjouir de son retour auprès de son Père.
    En isolant cette déclaration de son contexte, on l'a sollicitée en sens divers pour éclairer par son moyen le mystère des relations du Fils avec son Père. Mais quel sujet de joie les disciples auraient-ils bien trouvé dans une théorie abstraite à laquelle ils n'auraient rien compris ? Jésus s'exprime ainsi, en ayant conscience qu'il est le Fils de Dieu, celui qui "a reçu du Père d'avoir la vie en lui-même," (Jean 5.26) et en même temps qu'il est "la Parole faite chair,"
    Celui qui, "existant en forme de Dieu, s'est dépouillé lui-même en prenant une forme de serviteur fait à la ressemblance des hommes," et qui allait "s'abaisser encore en devenant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix." (Philippiens 2.6-8) Dans cette position qui était alors la sienne, il éprouvait en son âme sainte, comme l'observe Bengel, un sentiment profond de son humiliation qu'il ne pouvait s'empêcher d'exprimer parfois (Marc 10.18 ; 13.32, voir la note) et qui le faisait soupirer après le terme de l'épreuve. (Luc 12.50)
    Comment donc n'aurait-il pas éprouvé une joie profonde et sainte à l'aspect si prochain de son élévation auprès du Père ? C'était pour lui rentrer en possession de la gloire éternelle, objet de sa dernière prière ; (Jean 17.5) c'était sa réintégration dans toutes les prérogatives divines dont il allait jouir dans une pleine communion d'essence et d'amour avec Dieu, son Père. Cette joie il invite ses disciples à la partager avec lui.
    Obéissant à son invitation, l'apôtre Paul, après avoir décrit, dans les paroles que nous venons de rappeler, le profond abaissement du Sauveur, célèbre son élévation avec amour, (Philippiens 2.9-11) et la joie qu'il exprime dans ce chant de triomphe est celle de l'Eglise tout entière. (Ephésiens 1.20-23)
    C'est à ce point de vue que Luther, Calvin, MM. Luthardt et Godet envisagent ce passage. "Christ, dit Calvin, ne compare point ici la divinité du Père avec la sienne, ni sa nature humaine avec l'essence divine du Père ; mais plutôt son état présent avec la gloire céleste dans laquelle il allait être reçu bientôt. C'est comme s'il disait : Vous désirez de me retenir dans le monde ; mais il vaut mieux que je monte au ciel."
    Quant à la divinité de Jésus-Christ, cette parole la proclame hautement ; car si un homme, un ange du ciel disait : Dieu est plus grand que moi, il émettrait une affirmation que son évidence même rendrait oiseuse. Il ne faut pas, quand Jésus nous parle de sa joie, que l'exégèse transforme cette joie en dogmatique.
  • 14.29 Et je vous l'ai dit maintenant, avant que cela arrive ; afin que, lorsque ce sera arrivé, vous croyiez. Que vous croyiez que je m'en suis réellement allé à mon Père, et que vous compreniez la nature spirituelle de mon règne.
    Ces promesses si positives de Jésus, bientôt rendues vivantes dans leur cœur par le Saint-Esprit, leur seront expliquées par les grands événements de sa mort, de sa résurrection et de son retour dans la gloire. Alors ils croiront.
  • 14.30 Je ne parlerai plus beaucoup avec vous ; car le prince du monde vient ; et il n'a rien en moi. Le prince du monde (Jean 12.31, note) vient, s'approche.
    Jésus le voit venir dans les misérables instruments dont il va se servir pour accomplir son œuvre de ténèbres. (Jean 13.2,27) Mais il ajoute aussitôt : Tout prince du monde qu'il est, il n'a rien en moi, ni droit, ni pouvoir.
    La mort même à laquelle Jésus va se soumettre sera parfaitement libre et volontaire ; (Jean 10.18) ce sera le sacrifice de son dévouement et de son amour. Pour parler ainsi, il fallait que Jésus eût la conscience de sa parfaite sainteté.
  • 14.31 Mais, afin que le monde connaisse que j'aime le Père, et que, comme le Père m'a commandé, ainsi j'agis, levez-vous, partons d'ici. La mort libre et volontaire du Sauveur fera connaître au monde que le Fils aime le Père et agit selon son commandement.
    Et c'est afin de fournir au monde cette démonstration éclatante que Jésus dit aux disciples : Levez-vous, partons d'ici, allons courageusement dans ce jardin de Gethsémané, notre lieu de réunion habituel, (Jean 18.2) où je me livrerai à la troupe conduite par le traître !
    - Les deux derniers versets sont susceptibles de deux interprétations qui, pour le sens, reviennent au même. "Le prince de ce monde vient, et, à la vérité, il n'a rien en moi qui légitime le pouvoir qu'il va prendre sur moi, mais, pour que le monde connaisse mon amour pour le Père, je me livre à lui librement." Ou bien : "Il vient, mais il n'a point de pouvoir sur moi ; néanmoins, pour que le monde connaisse..."
    - On peut aussi construire le verset 31 en mettant un point après : ainsi j'agis. Il faut alors sous-entendre un verbe : Mais cela arrive ainsi afin que le monde connaisse que j'aime le Père, et que, comme le Père m'a commandé ainsi j'agis.
    Levez-vous, partons d'ici. La plupart des éditeurs du texte et des traducteurs préfèrent cette ponctuation. Mais celle que nous avons adoptée, avec Rilliet, Astié, M. Godet, est plus naturelle et donne une tournure plus vive à la parole de Jésus.
    - ²Malgré l'ordre donné à ses disciples, Jésus continue ses discours (Jean 15.1) sans que rien indique un changement de scène. De là, parmi les interprètes, deux manières d'expliquer la situation.
    "Après cet ordre : levez-vous, on peut se représenter que toute la société se lève, en effet. Mais Jésus, tout rempli de ce qu'il voudrait dire encore à ses chers disciples au moment de la séparation, et retenu par son amour, reprend la parole, prononce debout les discours des Jean 15-16, et sa dernière prière ; (Jean 17) et ce n'est qu'après cela qu'a lieu le départ pour Gethsémané." (Jean 18.1) Meyer.
    Telle est aussi l'opinion de Lücke, Tholuck, Olshausen, Keil, MM. Luthardt, Weiss. D'autre part, Luther, Lange, Ebrard, Hengstenberg, Gess, M. Godet pensent que Jésus et ses disciples quittèrent, à ce moment, la salle où ils étaient assemblés et se rendirent dans quelque solitude de la vallée du Cédron, près de Gethsémané, où Jésus aurait prononcé les discours qui suivent, ainsi que sa dernière prière.
    Cette opinion s'accorde difficilement avec Jean 18.1. On peut objecter aussi que si Jésus avait prononcé la prière sacerdotale (Jean 17) sur le chemin de Gethsémané et au moment d'arriver en ce lieu, il aurait passé presque instantanément de la paix profonde qui s'exprime dans cette prière aux terribles angoisses qu'il éprouva dans le jardin des Oliviers. (Matthieu 26.37 ; Marc 14.33)
    Cela n'est pas vraisemblable au point de vue psychologique. Cette supposition accroît la difficulté qu'il y a à concilier la relation de Jean avec ses récits des synoptiques.