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Jean 14:1-6 (Annotée Neuchâtel)

   1 Que votre coeur ne se trouble point ; croyez en Dieu, croyez aussi en moi. 2 Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures ; si cela n'était pas, je vous l'aurais dit ; car je vais vous préparer une place. 3 Et quand je serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai à moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. 4 Et vous savez où je vais, et vous en savez le chemin.
   5 Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment en saurions-nous le chemin ? 6 Jésus lui dit : C'est moi qui suis le chemin et la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi.

Références croisées

14:1 Jn 14:27-28, Jn 11:33, Jn 12:27, Jn 16:3, Jn 16:6, Jn 16:22, Jn 16:23, Jb 21:4-6, Jb 23:15-16, Ps 42:5-6, Ps 42:8-11, Ps 43:5, Ps 77:2-3, Ps 77:10, Es 43:1-2, Jr 8:18, Lm 3:17-23, 2Co 2:7, 2Co 4:8-10, 2Co 12:9-10, 1Th 3:3-4, 2Th 2:2, He 12:12-13, Jn 5:23, Jn 6:40, Jn 11:25-27, Jn 12:44, Jn 13:19, Es 12:2-3, Es 26:3, Ac 3:15-16, Ep 1:12-13, Ep 1:15, Ep 3:14-17, 1P 1:21, 1Jn 2:23-24, 1Jn 5:10-12
Réciproques : 2Ch 14:11, 2Ch 20:20, Ps 112:7, Ps 131:2, Pr 3:25, Pr 15:13, Za 13:7, Mt 14:27, Mt 24:6, Mc 11:22, Mc 13:7, Jn 16:33, Jn 18:1, Rm 15:13, He 6:1, 1P 3:14, 1Jn 3:23
14:2 2Co 5:1, He 11:10, He 11:14-16, He 13:14, Ap 3:12, Ap 3:21, Ap 21:10-27, Jn 12:25-26, Jn 16:4, Lc 14:26-33, Ac 9:16, 1Th 3:3-4, 1Th 5:9, 2Th 1:4-10, Tt 1:2, Ap 1:5, Jn 13:33, Jn 13:36, Jn 17:24, He 6:20, He 9:8, He 9:23-26, He 11:16, Ap 21:2
Réciproques : Gn 45:10, Gn 47:11, Js 3:6, Js 19:51, Ps 45:8, Ps 115:16, Ps 131:2, Ct 1:4, Za 3:7, Mt 25:34, Lc 9:27, Lc 14:22, Jn 10:4, Jn 14:4, Jn 20:17, 2Th 2:14
14:3 Jn 14:18-23, Jn 14:28, Jn 12:26, Jn 17:24, Mt 25:32-34, Ac 1:11, Ac 7:59-60, Rm 8:17, 2Co 5:6-8, Ph 1:23, 1Th 4:16-17, 2Th 1:12, 2Th 2:1, 2Tm 2:12, He 9:28, 1Jn 3:2-3, Ap 3:21, Ap 21:22-23, Ap 22:3-5
Réciproques : Gn 45:10, Ex 23:20, Lv 16:16, Js 3:6, Js 19:51, Ps 15:1, Ps 45:15, Ps 49:15, Ps 73:24, Ps 84:7, Ps 101:6, Ps 140:13, Ec 3:21, Ct 1:4, Ct 6:2, Es 64:4, Mt 25:21, Mt 25:34, Lc 5:35, Lc 23:43, Jn 7:34, Jn 10:4, Jn 16:7, Ac 7:55, 1Co 11:26, 2Co 5:1, 2Co 5:8, Ep 2:6, Col 3:4, 2Th 2:14, He 6:20, He 9:23, Ap 2:25
14:4 Jn 14:2, Jn 14:28, Jn 13:3, Jn 16:28, Lc 24:26, Jn 3:16-17, Jn 3:36, Jn 6:40, Jn 6:68, Jn 6:69, Jn 10:9, Jn 12:26
Réciproques : Lc 5:35, Jn 13:33, Jn 13:36, Jn 16:5
14:5 Jn 20:25-28, Jn 15:12, Mc 8:17-18, Mc 9:19, Lc 24:25, He 5:11-12
Réciproques : Lc 9:45, Jn 13:36, Jn 16:17, Jn 16:23, Jn 20:24
14:6 Jn 10:9, Es 35:8-9, Mt 11:27, Ac 4:12, Rm 5:2, Ep 2:18, He 7:25, He 9:8, He 10:19-22, 1P 1:21, Jn 1:14, Jn 1:17, Jn 8:32, Jn 15:1, Jn 18:37, Rm 15:8-9, 2Co 1:19-20, Col 2:9, Col 2:17, 1Jn 1:8, 1Jn 5:6, 1Jn 5:20, Ap 1:5, Ap 3:7, Ap 3:14, Ap 19:11, Jn 14:19, Jn 1:4, Jn 5:21, Jn 5:25-29, Jn 6:33, Jn 6:51, Jn 6:57, Jn 6:68, Jn 8:51, Jn 10:28, Jn 11:25-26, Jn 17:2-3, Ac 3:15, Rm 5:21, 1Co 15:45, Col 3:4, 1Jn 1:1-2, 1Jn 5:11-12, Ap 22:1, Ap 22:17, Jn 10:7, Jn 10:9, Ac 4:12, Rm 15:16, 1P 2:4, 1P 3:18, 1Jn 2:23, 2Jn 1:9, Ap 5:8-9, Ap 7:9-17, Ap 13:7-8, Ap 20:15
Réciproques : Gn 3:24, Ex 26:36, Ex 40:5, Ex 40:28, Ex 40:33, Lv 17:4, Dt 30:20, Dt 32:4, 1R 6:31, Ps 2:12, Ps 25:9, Ps 26:3, Ps 33:4, Ps 45:4, Ps 85:11, Ps 117:2, Ps 139:24, Pr 2:9, Pr 8:7, Pr 8:35, Pr 15:24, Es 49:11, Es 65:16, Jr 32:39, Ez 47:9, Mt 7:13, Mt 22:16, Jn 1:9, Jn 4:21, Jn 5:26, Jn 6:27, Jn 7:34, Jn 7:37, Jn 8:12, Jn 8:18, Jn 8:19, Jn 14:13, Jn 20:17, Ac 2:28, Ac 16:17, Rm 8:6, 1Co 1:30, Ep 3:12, Ep 4:21, Col 1:12, Col 2:6, 2Th 2:13, 1Tm 2:4, 1Tm 3:15, 1Tm 6:13, 2Tm 1:10, He 7:8, He 7:19, He 10:20, He 11:6, He 13:15, 2P 1:17, 2P 2:2, 1Jn 2:1, 1Jn 4:9, Ap 22:14

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 14
  • 14.1 Que votre cœur ne se trouble point ; croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Chapitre 14.
    1 à 11 Autre consolation : la maison du Père.
    Interrompu par Pierre dans son discours d'adieux, (Jean 13.36) Jésus le reprend ici avec la même tendresse pour ses disciples. Il leur a dit clairement qu'il va les quitter, (Jean 13.33) ce qui déjà les a remplis de tristesse ; la prédiction du reniement de Pierre, (Jean 13.38) qui suivait de près la déclaration que l'un d'eux le livrerait, (Jean 13.21) les avait consternés ; tout devant eux est donc obscurité, sujet d'inquiétude et d'angoisse, leur cœur se trouble.
    Jésus lit sur leurs visages ce trouble, et il y compatit d'autant plus vivement que lui même l'a éprouvé. (Jean 12.27) Pour les consoler, il les exhorte à la confiance et développe la magnifique perspective qu'il venait d'entrouvrir devant eux dans cette réponse à Pierre : "Là où je vais,...tu me suivras plus tard." (Jean 13.36)
    Pour saisir la force des paroles que Jésus oppose au trouble de ses disciples il importe de se souvenir que la foi est une pleine confiance du cœur.
    On pourrait donc traduire ainsi : Confiez-vous en Dieu, confiez-vous aussi en moi.
    En Dieu, le Dieu de vos pères qui, accomplissant ses promesses, a fondé son royaume dans ce monde en lui donnant un Sauveur ; en moi, sur qui repose tout l'avenir de ce royaume. Cette double confiance dissipera certainement le trouble de votre cœur.
    - Comme le verbe grec n'a qu'une forme pour l'indicatif et pour l'impératif, on peut traduire ces mots de diverses manières.
    1° En prenant les deux verbes pour des impératifs, comme nous le faisons avec Bengel, Lücke, de Wette, Luthardt, Gess, M. Godet et la plupart des interprètes modernes, parce que cela est plus en harmonie avec l'exhortation : Que votre cœur ne se trouble point.
    2° Nos anciennes versions, imitant la vulgate, traduisent : Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Le sens serait que leur foi au Dieu de leurs pères doit se revêtir d'une vie nouvelle en prenant pour objet celui en qui le Père nous devient accessible. (verset 6)
    3° On a proposé enfin (Luther) de traduire : Vous croyez en Dieu, vous croyez aussi en moi. Ce serait alors au lieu d'une exhortation, un encouragement donné aux disciples par l'affirmation de leur foi. Interprétation peu probable.
    - Ce qui devait frapper vivement les disciples, c'est que Jésus leur demande d'avoir en lui la même confiance religieuse qu'ils avaient en Dieu.
    "Ici, tu vois clairement que Christ parle de lui-même comme étant égal au Dieu toutpuissant, puisqu'il veut que nous croyions en lui ainsi que nous croyons en Dieu. S'il n'était pas vrai Dieu avec le Père, cette foi serait une erreur et une idolâtrie. car le cœur de l'homme ne doit placer sa foi et sa confiance qu'en Dieu seul." (Comparer Matthieu 28.19) Luther.
  • 14.2 Dans la maison de mon Père, il y a plusieurs demeures ; si cela n'était pas, je vous l'aurais dit ; car je vais vous préparer une place. Après avoir exhorté ses disciples à la confiance, Jésus veut leur faire sentir qu'ils ne doivent pas s'affliger de son départ, puisque dans la maison de son Père où il va, il y a une place assurée pour eux : plusieurs demeures, non les tentes passagères du désert, mais des demeures permanentes, où l'on respire la paix et l'amour la communion du Père.
    Impossible d'exprimer avec plus de simplicité, d'assurance et de bonheur l'idée de ce royaume éternel de Dieu, où habitent des milliers d'anges créés pour sa gloire et d'autres milliers de pécheurs sauvés, parvenus à la perfection. Et là, cependant, "il y a encore de la place." (Luc 14.22)
    C'était là pour les disciples une pensée pleine de consolation. Cette expression : plusieurs demeures ne désigne pas des positions diverses, des degrés différents de bonheur, comme le pensent plusieurs interprètes, mais l'immensité de la miséricorde divine, grâce à laquelle il y a place pour tous dans la maison du Père.
    Si cela n'était pas, c'est-à-dire, s'il n'y avait pas plusieurs demeures dans la maison de mon Père, je vous l'aurais dit, car je vous révèle en toutes choses la vérité et rien que la vérité ; mais cela est, car (Sin., B, A, C, versions.) je vais vous préparer une place.
    En effet, il n'y a pas de démonstration plus éclatante et plus douce des réalités du ciel, que le retour et la présence du Sauveur dans la maison du Père. C'est une preuve de fait irrécusable pour tous ceux oui croient en lui.
    Mais que faut-il entendre par cette expression : vous préparer une place ? Tout d'abord, c'est le Sauveur qui, en retournant, après avoir achevé son œuvre, dans la maison du Père, en ouvre l'accès à ses rachetés. "Il y est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur éternellement." (Hébreux 6.20) Il est donc le garant de notre admission auprès de Dieu. Et, en outre, c'est par l'exercice de sa souveraine sacrificature, par son intercession auprès de Dieu, qu'il assure aux siens les droits qu'il leur a acquis.
    - Le texte reçu, omettant la particule car ou parce que, porte : "Si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je vais vous préparer une place." La pensée reste la même.
    Mais, depuis les Pères de l'Eglise jusqu'à Luther, plusieurs interprètes, comprenant mal cette particule, traduisent ainsi : "Si cela n'était pas, je vous aurais dit que je vais vous préparer une place." C'est introduire dans le texte une contradiction et un non-sens.
    D'autres (Weizsäcker, Lange) font de la phrase une question : "Si cela n'était pas, vous aurais-je dit que je vais vous préparer une place ?" Mais il ne leur avait encore rien dit de pareil !
  • 14.3 Et quand je serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai à moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. Après avoir affirmé l'existence de la maison du père où leur place sera préparée, Jésus ajoute, pour ses disciples, la précieuse promesse de revenir et de les prendre à lui, afin que là où il est, ils y soient aussi à toujours. Pour eux, qui aimaient leur Maître et qui étaient troublés à la pensée de son départ, c'était la suprême consolation. (Comparer Jean 12.26 ; 17.24)
    - Mais que signifie ce mot : Je reviendrai (grec je viens de nouveau) ? Quand ? comment ?
    Ici les interprètes se divisent à l'infini. Ebrard entend par ce retour la résurrection de Jésus-Christ, d'autres (Lücke, Olshausen, Neander, Godet), l'effusion du Saint-Esprit sur les apôtres ; (comparez verset 18) d'autres encore pensent que cette promesse s'accomplit à la mort de chaque fidèle. (Tholuck, Lande, Reuss, Gess.) D'autres enfin (Meyer, Gneiss, Luthardt) soutiennent que ce mot ne peut s'entendre que du retour glorieux et final du Sauveur, qui alors réunira tous ses rachetés auprès de lui.
    Mais le présent je reviens (grec) implique un fait prochain, et Jésus n'a jamais enseigné l'imminence de son retour glorieux ; d'ailleurs ce sens ne saurait se défendre au verset 18.
    Ne pourrait-on pas réunir et concilier toutes ces opinions diverses ? N'y est-on pas invité par ce verbe au présent, je reviens ?
    "Ce mot, dit R. Stier, embrasse toute l'œuvre puissante du Sauveur, qui commence avec sa résurrection et qui s'achève par son retour au dernier jour."
    Si les disciples avaient pu comprendre alors cette grande parole, comme ils la comprirent plus tard, il est sûr qu'ils y auraient puisé une consolation puissante.
  • 14.4 Et vous savez où je vais, et vous en savez le chemin. Jésus avait dit clairement à ses disciples où il allait ; (Jean 14.2,6.62 ; 7.33) et il s'était constamment présenté à eux comme le chemin, le seul médiateur entre Dieu et leur âme.
    Ils pouvaient donc savoir et le but et le chemin.
    Mais la question de Pierre (Jean 13.36) et l'objection de Thomas (verset 5) montrent que cette connaissance était encore bien obscure. Aussi Jésus veut-il, par cette dernière parole provoquer en eux la réflexion sur les grandes pensées qu'il vient d'exprimer. (versets 2,3)
    - D'après une variante de Sin., B, C admise par beaucoup de critiques et d'exégètes, il faudrait traduire ainsi ce verset : Et là où je vais, vous en savez le chemin. Mais le texte reçu qui se fonde sur A, D, la plupart des versions est plus approprié à la pensée de Jésus.
  • 14.5 Thomas lui dit : Seigneur, nous ne savons où tu vas ; comment en saurions-nous le chemin ? Grec : Comment savons-nous le chemin ?
    Le texte reçu porte : et comment pouvons-nous savoir le chemin ?
    Thomas est l'homme positif qui n'admet rien que sur des preuves évidentes et est par là même enclin au doute, au découragement. (Jean 11.16 ; 20.25)
    Il interrompt Jésus par cette brusque déclaration qu'il ne connaît ni le lieu où il va ni par conséquent le chemin. Après les dernières paroles de Jésus, (versets 2,3) il en savait, plus qu'il ne veut dire, mais il ne le croyait pas.
  • 14.6 Jésus lui dit : C'est moi qui suis le chemin et la vérité et la vie ; nul ne vient au Père que par moi. La raison humaine cherche toujours au loin ce que la parole de Dieu lui présente tout près. Ainsi Marthe reléguait dans un lointain avenir l'espérance de la résurrection de son frère et Jésus lui dit : "C'est moi qui suis la résurrection et la vie." (Jean 11.25)
    De même ici, Thomas prétend ignorer le chemin et il l'a devant les yeux, et Jésus doit lui répondre : c'est moi qui suis le chemin.
    Il ne dit pas qu'il montre le chemin qui conduit au Père, ce qui, comme l'observe de Wette, établirait un rapport tout extérieur entre lui et son disciple. Il dit : Je suis le chemin, il est lui-même le médiateur vivant qui s'unit au croyant et ainsi le conduit au but, c'est-à-dire à la communion avec Dieu. (Comparer Ephésiens 3.12 ; Hébreux 10.20)
    Il l'est en tant qu'il est la vérité, c'est-à-dire la révélation complète de Dieu même, la vérité que l'homme doit s'approprier personnellement pour être sauvé. Il est par là même la vie, parce qu'il est pour le croyant la source unique de la vie de l'âme, de la vie éternelle ; (Jean 6.50 ; 11.25) tellement que quiconque ne puise pas cette vie en lui demeure dans la mort.
    De ces prémisses résulte cette sentence absolue qui se comprend d'ellemême après de telles paroles : nul ne vient au Père que par moi.
    La plupart des interprètes modernes s'accordent à ne point considérer ces trois termes : chemin, vérité, vie comme coordonnés, en sorte qu'ils indiqueraient le commencement, le milieu et la fin de la foi. (Luther, Calvin.) En effet, le Sauveur est, d'une manière constante, pour le croyant, le chemin, c'est-à-dire le moyen d'arriver au Père, en étant pour lui la vérité et la vie. Il l'est, sans doute, plus ou moins complètement, selon le degré de notre communion avec lui.