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Jean 17:11-16
(Annotée Neuchâtel)
11 Et je ne suis plus dans le monde ; mais eux sont dans le monde ; et moi, je vais à toi. Père saint, garde-les en ton nom, eux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un, comme nous. 12 Quand j'étais avec eux, c'est moi qui les gardais en ton nom ; ceux que tu m'as donnés, j'ai veillé sur eux, et aucun d'eux ne s'est perdu, si ce n'est le fils de la perdition, afin que l'Ecriture fût accomplie. 13 Mais maintenant je vais à toi, et je dis ces choses étant dans le monde, afin qu'ils aient ma joie accomplie en eux. 14 Je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. 15 Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les préserves du mal. 16 Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde.

Références croisées

17:11 Jn 17:13, Jn 13:1, Jn 13:3, Jn 16:28, Ac 1:9-11, Ac 3:21, He 1:3, He 9:24, Jn 17:14-18, Jn 15:18-21, Jn 16:33, Mt 10:16, Jc 4:4, 1Jn 3:12, 1Jn 5:19, Jn 17:25, Mt 5:48, 1P 1:15-17, Ap 4:8, Ap 15:4, Jn 17:12, Jn 17:15, Jn 10:29-30, Ps 17:8-9, Es 27:3, 1P 1:5, Jud 1:1, Jud 1:24, Ps 79:9, Pr 18:10, Es 64:2, Jr 14:7, Jr 14:21, Ez 20:9, Ez 20:22, Ez 20:44, Mt 6:9, Rm 9:17, Jn 17:21-22, Jn 10:30, Jn 14:20, Rm 15:5-6, 1Co 1:10, 1Co 12:12-13, Ep 4:4
Réciproques : Nb 6:24, Dt 33:3, Ps 86:2, Ps 89:24, Ps 99:3, Mt 26:11, Mc 2:20, Mc 14:7, Lc 5:35, Lc 9:51, Lc 17:22, Lc 24:44, Jn 6:37, Jn 6:62, Jn 7:33, Jn 10:28, Jn 10:38, Jn 17:6, Jn 20:17, Ac 4:32, 2Tm 1:12, 1Jn 1:3
17:12 Jn 6:37, Jn 6:39, Jn 6:40, Jn 10:27-28, He 2:13, Jn 13:18, Jn 18:9, Lc 4:26-27, 1Jn 2:19, Jn 6:70-71, Jn 13:18, 2Th 2:3, Ps 109:6-19, Ac 1:16-20, Ac 1:25
Réciproques : Ex 39:15, 1S 22:23, Ps 89:22, Jr 23:4, Mt 1:22, Mt 18:7, Mt 18:14, Mt 26:24, Lc 22:22, Lc 22:51, Lc 22:52, Jn 12:38, Jn 13:11, Jn 15:2, Jn 16:4, Jn 17:11, Ac 1:17, Ac 9:39, 2Tm 1:12, He 10:39, 1P 1:5
17:13 Jn 17:1, Jn 13:3, He 12:2, Jn 3:29, Jn 15:11, Jn 16:22-24, Jn 16:33, Ne 8:10, Ps 43:4, Ps 126:5, Ac 13:52, Rm 14:17, Ga 5:22, 1Jn 1:4, 2Jn 1:12
Réciproques : Mt 26:29, Mc 2:20, Mc 16:19, Jn 7:33, Jn 13:1, Jn 16:4, Jn 16:5, Jn 16:16, Jn 16:28, Jn 17:11, Ac 1:2, Ph 2:1
17:14 Jn 17:8, Jn 7:7, Jn 15:18-21, Gn 3:15, Pr 29:27, Za 11:8, Mt 10:24-25, 1P 4:4-5, 1Jn 3:12, Jn 17:16, Jn 8:23, 1Jn 4:5-6, 1Jn 5:19-20
Réciproques : Gn 37:5, 1R 22:8, Ps 17:14, Mt 10:22, Mc 10:39, Mc 13:13, Lc 6:22, Lc 21:17, Jn 7:16, Jn 13:1, Jn 15:19, Jn 17:6, Jn 17:11, Rm 12:2, Ga 1:4, Col 2:20, 2Tm 3:12, Tt 2:12, Jc 1:27, Jc 4:4, 1Jn 3:13
17:15 Ps 30:9, Ec 9:10, Es 38:18-19, Es 57:1, Lc 8:38-39, Ph 1:20-26, Gn 48:16, 1Ch 4:10, Ps 121:7, Mt 6:13, Lc 11:4, Ga 1:4, 2Th 3:3, 2Tm 4:8, 1Jn 5:18
Réciproques : Lc 22:32, Jn 14:16, Jn 17:11, 1Co 5:10, 2Co 13:7, 2Tm 1:12, 2Tm 4:18, Tt 2:12, Jc 1:27, 1P 1:5, 1P 3:11
17:16 Réciproques : Mi 7:14, Jn 8:23, Jn 13:1, Jn 17:6, Jn 17:14, Rm 8:29, 1Co 5:10, 1Jn 4:5

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 17
  • 17.11 Et je ne suis plus dans le monde ; mais eux sont dans le monde ; et moi, je vais à toi. Père saint, garde-les en ton nom, eux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un, comme nous. Garde-les et conduis-les à l'éternelle unité du Père et du Fils !
    Tel est maintenant le grand objet de la prière que Jésus prononce pour les disciples et qui s'étend jusqu'au verset 19.
    Mais avant de demander cette grâce immense, Jésus exprime le profond besoin qu'ils en ont, parce qu'il va les quitter et les laisser sans lui dans ce monde ennemi de Dieu et de son règne, où ils rencontreront à chaque pas de nouveaux dangers.
    "Jésus n'est plus avec eux, dans le monde pour les garder, et il n'est pas encore auprès de Dieu, pour pouvoir les protéger du sein de sa gloire céleste. Il y a là un intervalle douloureux, durant lequel son Père doit se charger de ce soin." Godet.
    - Père saint, dit Jésus avec le sentiment profond que la sainteté de Dieu, son éternelle vérité, son immuable amour est l'opposé absolu du mensonge et de là corruption qui règnent dans le monde, et dont Dieu préservera les siens en les rendant participants de cette sainteté par son Esprit.
    - Garde-les en ton nom : ce nom est l'expression de toutes les perfections que Dieu déploiera en leur faveur pour les préserver du mal. Sa fidélité est engagée à les garder jusqu'à la fin.
    Eux que tu m'as donnés : (verset 9) avec quel amour Jésus les désigne ainsi, pour la seconde fois !
    - Enfin, le but suprême de cette ardente supplication est que les disciples, tous les disciples de Jésus, soient amenés à cette unité sainte de la vie divine et de l'amour, qui est celle du Père et du Fils.
    Le péché a divisé les hommes en les séparant de Dieu, leur centre et leur lien ; l'œuvre et la gloire de la rédemption opérée par Jésus-Christ c'est d'élever notre humanité jusqu'à l'unité que le Fils possède avec son Père.
    Jésus nous y introduit en nous communiquant l'Esprit d'amour qui l'unit au Père, et c'est dans ce sens profond que la connaissance du Père et du Fils est la vie éternelle. (verset 3)
    Bengel fait, entre l'unité du Père et du Fils et celle à laquelle nous sommes destinés, cette distinction très juste : "Celle-là est une unité d'essence : celle-ci une unité par la grâce ; ainsi la seconde est semblable, mais non égale à la première."
    - Le texte présente, ici et au verset 12, une variante qui a pour elle à peu près tous les majuscules et qu'adoptent la plupart des critiques et des exégètes : "Garde-les en ton nom que tu m'as donné." Et les commentateurs ajoutent : donné pour le manifester aux hommes. verset 6
    Mais il n'est dit nulle part que Dieu ait donné son nom à Jésus ; cette idée est étrange et sans analogie dans le Nouveau Testament ; il est donc permis de se demander si la leçon des majuscules ne provient pas d'une faute de copiste. Cela paraît d'autant plus probable qu'au verset 12, les majuscules cessent d'être unanimes, et que la leçon : ton nom que tu m'as donné ne se trouve plus que dans B, C.
  • 17.12 Quand j'étais avec eux, c'est moi qui les gardais en ton nom ; ceux que tu m'as donnés, j'ai veillé sur eux, et aucun d'eux ne s'est perdu, si ce n'est le fils de la perdition, afin que l'Ecriture fût accomplie. Le texte reçu porte : quand j'étais avec eux dans le monde ; les mots soulignés sont omis dans Sin., B, C, D, Itala.
    D'après B, C, il faudrait traduire : "je les gardais en ton nom que tu m'as donné, et j'ai veillé sur eux." (Voir la note précédente.)
    - En disant : Quand j'étais...Jésus reprend la pensée du verset 11 : je ne suis plus ; il considère son départ comme déjà accompli.
    Un regard en arrière réveille en lui la conscience d'avoir fidèlement gardé les siens jusqu'à ce moment suprême où il les recommande à Dieu. Mais cette parole qu'il prononce avec bonheur : Aucun d'eux n'a péri, lui rappelle une douloureuse exception, celle de Judas, qu'il évite de nommer, mais qu'il désigne de manière à montrer que sa responsabilité à cet égard est couverte par une autorité souveraine, celle de l'Ecriture qui devait être accomplie.
    ils de la perdition est un hébraïsme dans lequel le terme abstrait (perdition) indique le principe qui détermine la vie morale d'un homme ; ainsi : Fils de la lumière, des ténèbres, etc. La même désignation : Fils de la perdition, se retrouve 2Thessaloniciens 2.3, appliquée à l'Antéchrist, dont Judas était en quelque sorte le symbole et le précurseur : ce que celui-ci fit à l'égard de la personne du Sauveur, celui-là le tentera contre son royaume.
    Si la trahison de Judas a été l'objet d'une prévision divine, cela ne veut point dire que ce crime ne fût pas l'acte libre de sa volonté et qu'il n'en dut pas porter toute la responsabilité. Le mal une fois vivant dans son cœur, Dieu en dirigea les effets de manière que, selon son insondable sagesse, il en résulta le salut du monde.
    Rien ne prouve mieux la liberté et la responsabilité de Judas que les nombreux avertissements que Jésus lui adressa jusqu'au dernier moment, afin de le ramener de son égarement et de le sauver. Si ce disciple les avait entendus, et se fût repenti, même après son crime, il en aurait obtenu le pardon.
    Ces deux vérités, la prescience de Dieu et la liberté morale de l'homme, nous paraissent être en contradiction, mais elles ne le sont nullement pour Dieu qui, aussi bien pour la réprobation que pour le salut, possède le moyen de concilier cette prescience avec cette liberté : il tient le milieu de cette chaîne dont nous ne voyons que les deux bouts.
    Et de fait, dans la vie pratique, il n'est aucun homme qui, après avoir commis un acte mauvais, ne doive se dire : J'aurais pu l'éviter, si je l'avais voulu. Judas, malgré ce qu'il l'y a de mystérieux dans son existence, n'est point une exception. (Comparer Jean 6.64,70 ; 13.11,18 ; Actes 1.16-20, notes.)
  • 17.13 Mais maintenant je vais à toi, et je dis ces choses étant dans le monde, afin qu'ils aient ma joie accomplie en eux. Il dit ces choses, il les prononce tout haut, dans le monde, pendant qu'il y est encore, afin que ses disciples, en les entendant, soient associés à sa joie.
    "C'est-à-dire qu'ayant entendu de leurs oreilles et retenu dans leur cœur ces paroles, ils en soient remplis de consolation et qu'ils puissent s'y appuyer avec une joyeuse assurance, en se disant : Voilà ce qu'a dit mon Seigneur Jésus-Christ ; voilà comment il a prié pour moi, avec fidélité et de tout son cœur !" Luther.
    Telle est la joie qui subsistera dans le cœur des disciples comme fruit de cette prière, même au milieu de leurs souffrances et de leurs dangers ; c'est là ce que Jésus appelle sa joie en eux. (Jean 15.11, note.)
  • 17.14 Je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. La parole divine que Jésus a donnée à ses disciples (verset 8) les a séparés du monde et de la corruption qui y règne, (verset 16) c'est pourquoi le monde les a pris en haine, de là le besoin pressant qu'ils ont d'être gardés, (verset 12) préservés du mal ; (verset 15) de là aussi l'insistance de la prière de Jésus. (Voir, sur cette haine du monde et sa cause, Jean 17.15.18 et suivants)
  • 17.15 Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les préserves du mal. Les retirer du monde, les admettre dans la gloire où Jésus va entrer lui même, serait leur épargner les combats et les souffrances qui les attendent, Jésus ne le demande pas, parce qu'ils ont leur œuvre à faire en ce monde ; mais ce qu'il demande à Dieu avec instance c'est, d'abord, qu'ils soient préservés du mal, et ensuite, qu'ils soient sanctifiés. (verset 17)
    Quand il en sera temps, il les admettra dans son repos et dans sa gloire. (verset 24)
    - Le mot grec que nous traduisons par du mal se présente, ici comme dans l'oraison dominicale, (Matthieu 6.13) sous une forme qui rend incertain s'il est du genre neutre et signifie le mal, tout mal moral, ou s'il est du genre masculin, auquel cas il désignerait le malin, le diable.
    Les interprètes se divisent entre ces deux sens. Luther, Calvin, Olshausen, Stier, Tholuck, Hengstenberg, M. Godet soutiennent le premier, et nous partageons pleinement leur opinion. De Wette, Meyer, Reuss, MM. Weiss, Luthardt et d'autres, défendent le second.
  • 17.16 Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Pour la seconde fois, (verset 14) Jésus présente à Dieu cette considération qu'ils ne sont pas du monde, comme motif de la grâce qu'il va demander. (verset 17)
    Avec quel amour et quelle condescendance Jésus égale ses faibles disciples à lui-même comme n'étant pas du monde ! Sa charité couvre ce qui restait encore du monde en eux ; il le voit d'avance anéanti par la parole qu'il leur a donnée (Jean 17.8 ; 15.3 ; 13.10, note.)
    Il ne regarde qu'aux dons de sa grâce et oublie ce qui, en eux, y est encore opposé.