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Jean 2-4 (Annotée Neuchâtel)

   1 Et le troisième jour, il y eut des noces à Cana de Galilée, et la mère de Jésus était là. 2 Or Jésus fut aussi invité aux noces, avec ses disciples. 3 Et le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit : Ils n'ont pas de vin. 4 Jésus lui dit : Qu'y a-t-il entre moi et toi, femme ? Mon heure n'est pas encore venue. 5 Sa mère dit aux serviteurs : Tout ce qu'il vous dira, faites-le. 6 Or, il y avait là six vases de pierre, pour servir aux purifications des Juifs, et contenant chacun deux ou trois mesures. 7 Jésus leur dit : Remplissez d'eau ces vases ; et ils les remplirent jusqu'au haut. 8 Et il leur dit : Puisez maintenant, et portez-en au chef de table. Et ils lui en portèrent. 9 Dès que le chef de table eut goûté l'eau changée en vin (et il ne savait pas d'où venait ce vin, mais les serviteurs le savaient bien, eux qui avaient puisé l'eau), il appelle l'époux, 10 et lui dit : Tout homme sert d'abord le bon vin, puis le moindre, quand on s'est enivré ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent. 11 Jésus fit ce premier de ses miracles à Cana de Galilée, et il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
   12 Après cela, il descendit à Capernaüm, lui et sa mère et ses frères et ses disciples ; et ils n'y demeurèrent que peu de jours. 13 Et la Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem. 14 Et il trouva dans le temple ceux qui vendaient des boeufs et des brebis et des pigeons, et les changeurs assis. 15 Et ayant fait un fouet de cordes, il les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les boeufs ; et il répandit la monnaie des changeurs et renversa leurs tables ; 16 et il dit à ceux qui vendaient les pigeons : Emportez ces choses d'ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de marché. 17 Ses disciples se souvinrent qu'il est écrit : Le zèle de ta maison me dévorera !
   18 Les Juifs prirent donc la parole, et lui dirent : Par quel miracle nous montres-tu que tu as le droit de faire ces choses ? 19 Jésus répondit et leur dit : Abattez ce temple, et en trois jours je le relèverai. 20 Les Juifs lui dirent : On a été quarante-six ans à bâtir ce temple, et tu le relèveras en trois jours ! 21 Mais lui parlait du temple de son corps. 22 Lors donc qu'il fut ressuscité des morts, ses disciples se souvinrent qu'il avait dit cela ; et ils crurent l'Ecriture et cette parole que Jésus avait dite.
   23 Or, pendant qu'il était à Jérusalem à la fête de Pâque, un grand nombre crurent en son nom, voyant les miracles qu'il faisait. 24 Mais Jésus, lui, ne se fiait point à eux, parce qu'il les connaissait tous ; 25 et qu'il n'avait pas besoin que personne lui rendît témoignage d'aucun homme, car il connaissait lui-même ce qui était dans l'homme.

Jean 3

   1 Or il y avait un homme d'entre les pharisiens, nommé Nicodème, qui était un chef des Juifs. 2 Il vint vers Jésus de nuit, et lui dit : Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de la part de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est avec lui. 3 Jésus répondit et lui dit : En vérité, en vérité je te le dis, si quelqu'un ne naît d'en haut, il ne peut voir le royaume de Dieu. 4 Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? 5 Jésus répondit : En vérité, en vérité je te le dis, si quelqu'un ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. 6 Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. 7 Ne t'étonne point de ce que je t'ai dit : Il vous faut naître d'en haut. 8 Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est de même de quiconque est né de l'Esprit. 9 Nicodème répondit et lui dit : Comment ces choses peuvent-elles se faire ? 10 Jésus répondit et lui dit : Tu es le docteur d'Israël, et tu ne connais pas ces choses ! 11 En vérité, en vérité, je te dis que ce que nous savons, nous le disons ; et ce que nous avons vu, nous en rendons témoignage ; et vous ne recevez point notre témoignage. 12 Si je vous ai parlé des choses terrestres, et que vous ne croyiez pas, comment croirez- vous, si je vous parle des choses célestes ? 13 Et personne n'est monté au ciel, si ce n'est Celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme qui est dans le ciel. 14 Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l'homme soit élevé ; 15 afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. 16 Car Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. 17 Car Dieu n'a point envoyé son Fils dans le monde pour qu'il juge le monde ; mais pour que le monde soit sauvé par lui. 18 Celui qui croit en lui n'est point jugé ; mais celui qui ne croit point, est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. 19 Or voici le jugement : c'est que la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière ; car leurs oeuvres étaient mauvaises. 20 Car quiconque fait le mal, hait la lumière et ne vient point à la lumière, de peur que ses oeuvres ne soient reprises. 21 Mais celui qui pratique la vérité, vient à la lumière, afin que ses oeuvres soient manifestées, parce qu'elles sont faites en Dieu.
   22 Après cela, Jésus se rendit dans la terre de Judée avec ses disciples, et là il séjournait avec eux et baptisait. 23 Or Jean baptisait aussi à Enon, près de Salim, parce qu'il y avait là beaucoup d'eau ; et on allait et on se faisait baptiser. 24 Car Jean n'avait pas encore été mis en prison. 25 Or, il y eut une dispute des disciples de Jean avec un Juif, au sujet de la purification. 26 Et ils vinrent à Jean et lui dirent : Rabbi, celui qui était avec toi au delà du Jourdain, auquel tu as rendu témoignage, voici, il baptise, et tous vont à lui. 27 Jean répondit et dit : Un homme ne peut rien prendre, qui ne lui ait été donné du ciel. 28 Vous-mêmes m'êtes témoins que j'ai dit : Ce n'est pas moi qui suis le Christ, mais j'ai été envoyé devant lui. 29 Celui qui a l'épouse est l'époux ; mais l'ami de l'époux, qui se tient là et qui l'écoute, est ravi de joie d'entendre la voix de l'époux ; cette joie donc qui est la mienne est parfaite. 30 Il faut qu'il croisse et que je diminue. 31 Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous ; celui qui est de la terre, est de la terre, et parle comme étant de la terre ; Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous. 32 Ce qu'il a vu et entendu, il en rend témoignage ; et personne ne reçoit son témoignage. 33 Celui qui a reçu son témoignage a certifié que Dieu est vrai ; 34 car Celui que Dieu a envoyé, parle les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne pas l'Esprit avec mesure. 35 Le Père aime le Fils et a remis toutes choses entre ses mains. 36 Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais celui qui désobéit au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.

Jean 4

   1 Lors donc que le Seigneur eut appris que les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait et baptisait plus de disciples que Jean 2 -- (toutefois ce n'était pas Jésus lui-même qui baptisait, mais ses disciples), 3 il quitta la Judée, et s'en retourna en Galilée. 4 Or, il fallait qu'il passât par la Samarie. 5 Il arriva donc à une ville de Samarie, nommée Sychar, près du champ que Jacob donna à Joseph son fils. 6 Or, là était la source de Jacob. Jésus donc, fatigué du voyage, s'était ainsi assis près de la source ; c'était environ la sixième heure. 7 Une femme de la Samarie vient pour puiser de l'eau.Jésus lui dit : Donne-moi à boire. 8 Car ses disciples s'en étaient allés à la ville pour acheter des vivres. 9 La femme samaritaine lui dit donc : Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi, qui suis une femme samaritaine ? (Car les Juifs n'ont point de relations avec les Samaritains.) 10 Jésus répondit et lui dit : Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, tu l'aurais prié toi-même, et il t'aurait donné de l'eau vive. 11 La femme lui dit : Seigneur, tu n'as point de vase pour puiser, et le puits est profond, d'où aurais-tu donc cette eau vive ? 12 Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ? 13 Jésus répondit et lui dit : Quiconque boit de cette eau-là aura de nouveau soif ; 14 mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; au contraire, l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau jaillissante jusqu'à la vie éternelle. 15 La femme lui dit : Seigneur, donne-moi cette eau-là, afin que je n'aie plus soif et que je ne vienne plus ici pour puiser. 16 Jésus lui dit : Va, appelle ton mari, et viens ici. 17 La femme répondit : Je n'ai point de mari. Jésus lui dit : Tu as bien dit : Je n'ai point de mari ; 18 car tu as eu cinq maris ; et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari ; tu as dit vrai en cela. 19 La femme lui dit : Seigneur, je vois que tu es un prophète ! 20 Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. 21 Jésus lui dit : Femme, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. 22 Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez point ; nous, nous adorons ce que nous connaissons ; car le salut vient des Juifs. 23 Mais l'heure vient, et elle est maintenant arrivée, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi, ce sont de tels adorateurs que le Père cherche. 24 Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité. 25 La femme lui dit : Je sais que le Messie (celui qui est appelé Christ) vient ; quand celui-là sera venu, il nous annoncera toutes choses. 26 Jésus lui dit : Je le suis, moi, qui te parle.
   27 Et là-dessus, ses disciples arrivèrent, et ils s'étonnaient de ce qu'il parlait avec une femme ; néanmoins, aucun ne dit : Que lui demandes-tu ? ou : De quoi parles-tu avec elle ?
   28 La femme laissa donc sa cruche et s'en alla à la ville, et elle dit aux gens : 29 Venez, voyez un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait : ne serait-ce pas le Christ ? 30 Ils sortirent de la ville, et ils venaient vers lui.
   31 Pendant ce temps, les disciples le priaient disant : Rabbi, mange. 32 Mais il leur dit : J'ai à manger une nourriture que vous ne con- naissez pas. 33 Les disciples se disaient donc les uns aux autres : Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ? 34 Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé et d'achever son oeuvre. 35 Ne dites-vous pas : Encore quatre mois, et la moisson arrive ? Voici, je vous dis : Levez vos yeux, et regardez les campagnes ; elles sont déjà blanches pour la moisson. 36 Et celui qui moissonne reçoit un salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle ; afin que, et celui qui sème, et celui qui moissonne, en aient ensemble de la joie. 37 Car, en ceci, cette parole est vraie : Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne. 38 Moi, je vous ai envoyés moissonner là où vous n'avez pas travaillé ; d'autres ont travaillé, et vous êtes entrés dans leur travail.
   39 Or plusieurs des Samaritains de cette ville-là crurent en lui, à cause de la parole de la femme, qui rendait ce témoignage : Il m'a dit tout ce que j'ai fait. 40 Lors donc que les Samaritains furent venus vers lui, ils le prièrent de demeurer auprès d'eux ; et il demeura là deux jours. 41 Et un beaucoup plus grand nombre crurent, à cause de sa parole. 42 Et ils disaient à la femme : Ce n'est plus à cause de ce que tu as dit, que nous croyons ; car nous avons entendu nous-mêmes, et nous savons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde.
   43 Après ces deux jours, il partit de là pour se rendre en Galilée ; 44 car Jésus avait déclaré lui-même qu'un prophète n'est point honoré dans sa propre patrie. 45 Lors donc qu'il fut arrivé en Galilée, les Galiléens l'accueillirent, ayant vu toutes les choses qu'il avait faites à Jérusalem, pendant la fête ; car eux aussi étaient allés à la fête. 46 Il vint donc de nouveau à Cana de Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Et il y avait à Capernaüm un officier royal, dont le fils était malade. 47 Cet homme ayant appris que Jésus était arrivé de Judée en Galilée, s'en alla vers lui, et le pria de descendre et de guérir son fils ; car il allait mourir. 48 Jésus lui dit donc : Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croirez point ! 49 L'officier royal lui dit : Seigneur, descends avant que mon enfant meure. 50 Jésus lui dit : Va, ton fils vit. Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite ; et il s'en allait. 51 Or, comme déjà il descendait, ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui annoncèrent cette nouvelle, disant : Ton enfant vit. 52 Il leur demanda donc l'heure à laquelle il s'était trouvé mieux. Ils lui dirent donc : Hier, à la septième heure, la fièvre le quitta. 53 Le père reconnut donc que c'était à cette même heure-là que Jésus lui avait dit : Ton fils vit. Et il crut, lui et toute sa maison. 54 Jésus fit encore ce second miracle, en arrivant de Judée en Galilée.

Références croisées

2:1 Jn 1:43, Gn 1:27-28, Gn 2:18-25, Ps 128:1-4, Pr 18:22, Pr 19:14, Pr 31:10-12, Ep 5:30-33, 1Tm 4:1-3, He 13:4, Jn 4:46, Jn 21:2, Js 19:28
Réciproques : Gn 29:22, Nb 6:10, Jn 4:54
2:2 Mt 12:19, Lc 7:34-38, 1Co 7:39, 1Co 10:31, Col 3:17, Ap 3:20, Mt 10:40-42, Mt 25:40, Mt 25:45, He 13:4
Réciproques : Nb 6:10, Ps 116:4, Mt 7:8, Mt 11:19, Lc 8:24
2:3 Ps 104:15, Ec 10:19, Es 24:11, Mt 26:28, Jn 11:3, Ph 4:6
Réciproques : 1R 2:20, Es 55:1, Mt 12:48, Lc 4:23, Jn 2:7
2:4 Jn 19:26-27, Jn 20:13, Jn 20:15, Mt 15:28, Dt 33:9, 2S 16:10, 2S 19:22, Lc 2:49, 2Co 5:16, Ga 2:5-6, Jn 7:6, Jn 7:30, Jn 8:20, Jn 12:23, Jn 13:1, Ec 3:1
Réciproques : 1R 2:20, 1R 17:18, 2R 3:13, 2Ch 35:21, Mt 8:29, Mt 12:48, Mc 3:33, Lc 4:23
2:5 Jn 15:14, Gn 6:22, Jg 13:14, Lc 5:5-6, Lc 6:46-49, Ac 9:6, He 5:9, He 11:8
Réciproques : Gn 7:5, Gn 42:20, Ex 4:4, Ex 12:50, Ex 17:10, Js 2:21, Js 6:12, Jg 6:27, Rt 3:6, 2R 5:14, 2R 13:17, 1Ch 14:16, 1Ch 21:19, Jb 42:9, Jr 13:5, Ez 12:7, Ez 37:4, Mt 1:24, Mt 21:2, Mt 26:19, Mc 8:6, Mc 11:4, Mc 14:13, Lc 17:14, Lc 22:13, Jn 2:7, Jn 21:6, Ac 8:27, Ac 12:9, Ph 4:9
2:6 Jn 3:25, Mc 7:2-5, Ep 5:26, He 6:2, He 9:10, He 9:19, He 10:22
Réciproques : Ps 9:13, Mc 7:4, Jn 4:46, Jn 11:55
2:7 Jn 2:3, Jn 2:5, Nb 21:6-9, Js 6:3-5, 1R 17:13, 2R 4:2-6, 2R 5:10-14, Mc 11:2-6, Mc 14:12-17, Ac 8:26-40
Réciproques : 2R 4:3, 2R 4:4
2:8 Jn 2:9, Pr 3:5-6, Ec 9:6, Rm 13:7
Réciproques : 2R 17:15, Est 1:8, Ps 31:6, Pr 30:8, Rm 1:25
2:9 Jn 4:46, Jn 7:17, Ps 119:100
Réciproques : Ex 7:20, Jg 14:10, Pr 2:13, Jn 2:8
2:10 Gn 43:34, Ct 5:1, Ps 104:15, Pr 9:1-6, Pr 9:16-18, Lc 16:25, Ap 7:16-17
Réciproques : Mc 10:34
2:11 Jn 1:17, Ex 4:9, Ex 7:19-21, Ec 9:7, Ml 2:2, 2Co 4:17, Ga 3:10-13, Jn 1:50, Jn 3:2, Jn 4:46, Jn 1:14, Jn 5:23, Jn 12:41, Jn 14:9-11, Jn 14:13, Dt 5:24, Ps 72:19, Ps 96:3, Es 40:5, 2Co 3:18, 2Co 4:6, Jn 11:15, Jn 20:30-31, 1Jn 5:13
Réciproques : Ex 14:31, Js 19:28, 1R 17:24, Lc 23:5, Jn 2:22, Jn 8:54, Jn 11:4, Jn 21:2, Ac 9:34, Rm 6:4
2:12 Jn 6:17, Mt 4:13, Mt 11:23, Jn 7:3-5, Mt 12:46, Mt 13:55-56, Mc 6:3, Ac 1:13-14, 1Co 9:5, Ga 1:19
2:13 Jn 2:23, Jn 5:1, Jn 6:4, Jn 11:55, Ex 12:6-14, Nb 28:16-25, Dt 16:1-8, Dt 16:16, Lc 2:41
Réciproques : Dt 16:7, Ne 13:8, Ag 2:7, Mt 26:2, Mc 11:15, Lc 19:45, Jn 3:22, Jn 4:45, Ac 17:16
2:14 Dt 14:23-26, Mt 21:12, Mc 11:15, Lc 19:45-46
Réciproques : Dt 14:26, Esd 7:17, Ps 26:8, Ps 69:9, Ml 3:1
2:15 Jn 18:6, Za 4:6, 2Co 10:4
Réciproques : Lv 19:30, Za 14:21
2:16 Es 56:5-11, Jr 7:11, Os 12:7-8, Mt 21:13, Mc 11:17, Ac 19:24-27, 1Tm 6:5, 2P 2:3, 2P 2:14, 2P 2:15, Jn 5:17, Jn 8:49, Jn 10:29, Jn 20:17, Lc 2:49
Réciproques : Gn 34:23, Lv 19:30, Es 23:11, Ez 28:16, So 1:11, Za 14:21, Ap 18:11
2:17 Ps 69:9, Ps 119:139
Réciproques : Nb 25:13, 1S 4:22, 2S 7:2, 1R 19:10, 2R 19:31, Ps 122:9, Es 59:17, Lc 2:49, Jn 2:22, 2Co 7:11, 2Co 11:29, Ga 4:18, Ap 3:19
2:18 Jn 6:30, Mt 12:38-42, Mt 16:1-4, Mc 8:11, Lc 11:29, Jn 1:25, Mt 21:23, Mc 11:27-28, Lc 20:1-2, Ac 4:7, Ac 5:28
Réciproques : Ex 7:9, 1R 13:3, Mt 21:10, Mc 14:57, Mc 15:29, Jn 4:48, Rm 1:4, 1Co 1:22
2:19 Mt 26:60-61, Mt 27:40, Mc 14:58, Mc 15:29, Mt 12:40, Mt 27:63, Jn 5:19, Jn 10:17-18, Jn 11:25, Mc 8:31, Ac 2:24, Ac 2:32, Ac 3:15, Ac 3:26, Rm 4:24, Rm 6:4, Rm 8:11, 1Co 15:3-4, 1Co 15:12, Col 2:12, 1P 3:18
Réciproques : 1R 6:1, 1Ch 17:12, 2Ch 7:16, Ps 56:5, Za 6:12, Mt 12:6, Mt 16:21, Mt 17:23, Mt 28:6, Mc 9:10, Mc 9:31, Mc 16:6, Lc 9:44, Lc 24:8, Jn 11:17, Ac 13:30, He 9:24, Ap 21:22
2:20 Réciproques : 1R 6:38, Mt 24:1, Lc 21:5, Rm 6:4
2:21 Jn 1:14, Col 1:19, Col 2:9, He 8:2, 1Co 3:16, 1Co 6:19, 2Co 6:16, Ep 2:20-22, 1P 2:4-5
Réciproques : Ex 26:1
2:22 Jn 2:17, Jn 12:16, Jn 14:26, Jn 16:4, Lc 24:7-8, Lc 24:44, Ac 11:16, Jn 2:11, Jn 20:8-9
2:23 Jn 3:2, Jn 6:14, Jn 7:31, Jn 8:30-31, Jn 12:42-43, Mt 13:20-21, Mc 4:16-17, Lc 8:13, Ga 5:6, Ep 3:16-17, Jc 2:19-20
Réciproques : Ex 14:31, Dt 16:7, Mt 11:5, Jn 1:12, Jn 2:13, Jn 4:45, Jn 10:42, Jn 11:45, Ac 8:13, 2Th 3:2, 1Jn 5:13
2:24 Jn 6:15, Mt 10:16-17, Jn 1:42, Jn 1:46, Jn 1:47, Jn 5:42, Jn 6:64, Jn 16:30, Jn 21:17, 1S 16:7, 1Ch 28:9, 1Ch 29:17, Jr 17:9, Mt 9:4, Mc 2:8, Ac 1:24, He 4:13, Ap 2:23
Réciproques : Dt 31:21, Js 22:22, Jg 3:1, 1S 24:22, Jb 10:6, Jb 11:11, Jb 42:2, Ps 139:2, Pr 15:11, Pr 21:2, Ez 11:5, Mt 12:25, Mt 16:8, Mc 8:17, Mc 12:15, Mc 14:15, Lc 20:23, Jn 4:16, Jn 6:61, Jn 7:31, Jn 16:19, Ac 15:8, 2Co 11:11, 1Th 2:4, 1Jn 3:20
2:25 Réciproques : Gn 18:13, Gn 18:15, Dt 8:2, Dt 31:21, Js 22:22, 2S 7:20, 1R 8:39, 1Ch 28:9, 2Ch 6:30, Jb 10:6, Jb 11:11, Jb 42:2, Ps 139:2, Pr 15:11, Pr 21:2, Jr 17:10, Ez 11:5, Am 4:13, Mt 9:2, Mt 9:4, Mt 12:25, Mt 16:8, Mt 22:18, Mc 2:5, Mc 2:8, Mc 8:17, Mc 9:33, Mc 12:15, Mc 14:15, Lc 5:20, Lc 6:8, Lc 9:47, Lc 11:17, Lc 16:15, Lc 20:23, Lc 22:12, Jn 1:42, Jn 1:48, Jn 4:16, Jn 5:42, Jn 6:15, Jn 6:61, Jn 6:64, Jn 13:11, Jn 16:19, Jn 21:17, Ac 1:24, Ac 15:8, 2Co 11:11, 1Th 2:4, 1Jn 3:20, Ap 2:23
2:1 Jn 3:10, Jn 7:47-49
Réciproques : Lc 14:1, Jn 1:24, Jn 7:50, Jn 19:39, Ep 2:3
2:2 Jn 7:50-51, Jn 12:42-43, Jn 19:38-39, Jg 6:27, Es 51:7, Ph 1:14, Jn 3:26, Jn 1:38, Jn 20:16, Mt 22:16, Mc 12:14, Jn 5:36, Jn 7:31, Jn 9:16, Jn 9:30-33, Jn 11:47-48, Jn 12:37, Jn 15:24, Ac 2:22, Ac 4:16-17, Ac 10:38
Réciproques : 1R 17:24, Pr 29:25, Jr 38:16, Mt 10:7, Mt 11:5, Mt 23:7, Mc 10:17, Lc 7:40, Lc 20:21, Lc 24:19, Jn 1:24, Jn 2:11, Jn 2:23, Jn 4:45, Jn 7:13, Jn 7:28, Jn 9:33, Jn 10:25, Jn 10:38, Rm 12:7, 1Jn 5:18
2:3 Jn 1:51, Mt 5:18, 2Co 1:19-20, Ap 3:14, Jn 3:5-6, Jn 1:13, Ga 6:15, Ep 2:1, Tt 3:5, Jc 1:18, 1P 1:3, 1P 1:23-25, 1Jn 2:29, 1Jn 3:9, 1Jn 5:1, 1Jn 5:18, Jc 1:17, Jc 3:17, Jn 3:5, Jn 1:5, Jn 12:40, Dt 29:4, Jr 5:21, Mt 13:11-16, Mt 16:17, 2Co 4:4
Réciproques : Nb 5:22, Dt 30:6, Ps 15:1, Ps 87:5, Es 43:7, Ez 36:26, Ez 44:9, Mt 3:2, Mt 3:14, Mt 5:20, Mt 18:3, Mt 19:23, Mt 21:43, Mc 10:15, Mc 14:18, Lc 8:8, Lc 10:9, Jn 3:4, Jn 3:7, Jn 3:11, Jn 3:12, Jn 3:36, Jn 5:19, Jn 6:26, Jn 6:44, Jn 6:53, Jn 8:34, Jn 10:1, Jn 13:16, Rm 8:8, Rm 14:17, 1Co 2:14, 1Co 15:50, 2Co 5:17, Ep 2:10, Col 2:12
2:4 Jn 3:3, Jn 4:11-12, Jn 6:53, Jn 6:60, 1Co 1:18, 1Co 2:14
Réciproques : Jn 3:9, Jn 6:52, Jn 7:36, Jn 14:22, 1Co 15:35
2:5 Jn 3:3, Es 44:3-4, Ez 36:25-27, Mt 3:11, Mc 16:16, Ac 2:38, Ep 5:26, Tt 3:4-7, 1P 1:2, 1P 3:21, 1Jn 5:6-8, Jn 1:13, Rm 8:2, 1Co 2:12, 1Co 6:11, 1Jn 2:29, 1Jn 5:1, 1Jn 5:6-8, Mt 5:20, Mt 18:3, Mt 28:19, Lc 13:3, Lc 13:5, Lc 13:24, Ac 2:38, Ac 3:19, Rm 14:17, 2Co 5:17-18, Ga 6:15, Ep 2:4-10, 2Th 2:13-14
Réciproques : Mt 5:18, Mt 7:21, Mt 11:21, Mt 19:23, Mt 21:43, Mc 10:23, Mc 14:18, Lc 10:9, Lc 10:13, Lc 11:13, Jn 1:33, Jn 1:51, Jn 3:11, Jn 3:12, Jn 6:26, Jn 6:53, Jn 13:8, Jn 13:16, Ac 8:36, Ac 14:22, Rm 2:29, Rm 8:8, 1Co 12:13, 2Co 1:20, Ga 4:29, He 10:22, 1P 1:23, Ap 11:3
2:6 Gn 5:3, Gn 6:5, Gn 6:12, Jb 14:4, Jb 15:14-16, Jb 25:4, Ps 51:10, Rm 7:5, Rm 7:18, Rm 7:25, Rm 8:1, Rm 8:4, Rm 8:5-9, Rm 8:13, 1Co 15:47-49, 2Co 5:17, Ga 5:16-21, Ga 5:24, Ep 2:3, Col 2:11, Ez 11:19-20, Ez 36:26-27, Rm 8:5, Rm 8:9, 1Co 6:17, Ga 5:17, 1Jn 3:9
Réciproques : Gn 6:3, Gn 8:21, Jb 12:10, Ps 51:5, Ps 78:39, Pr 22:15, Lc 10:13, Lc 11:13, Jn 1:13, Jn 3:3, Rm 8:8, 1Co 15:48, Ga 5:19, Ep 1:19, He 12:9
2:7 Jn 3:12, Jn 5:28, Jn 6:61-63, Jn 3:3, Jb 15:14, Mt 13:33-35, Rm 3:9-19, Rm 9:22-25, Rm 12:1-2, Ep 4:22-24, Col 1:12, He 12:14, 1P 1:14-16, 1P 1:22, Ap 21:27
Réciproques : Mc 4:27, 1Jn 3:13
2:8 Jb 37:10-13, Jb 37:16, Jb 37:17, Jb 37:21-23, Ps 107:25, Ps 107:29, Ec 11:4-5, Ez 37:9, Ac 2:2, Ac 4:31, 1Co 2:11, 1Co 12:11, Jn 1:13, Es 55:9-13, Mc 4:26-29, Lc 6:43-44, 1Co 2:11, 1Jn 2:29, 1Jn 3:8-9
Réciproques : Ps 135:7, Ec 1:6, Ct 4:16, Am 4:13, Mt 7:8, Mc 4:27, Jn 3:12, Rm 9:16
2:9 Jn 3:4, Jn 6:52, Jn 6:60, Pr 4:18, Es 42:16, Mc 8:24-25, Lc 1:34
Réciproques : Js 7:26, Jn 7:36, Jn 9:10, Jn 14:22, 1Co 15:35, 1Tm 1:7
2:10 Es 9:16, Es 29:10-12, Es 56:10, Jr 8:8-9, Mt 11:25, Mt 15:14, Mt 22:29, Dt 10:16, Dt 30:6, 1Ch 29:19, Ps 51:6, Ps 51:10, Ps 73:1, Es 11:6-9, Es 66:7-9, Jr 31:33, Jr 32:39-40, Ez 11:19, Ez 18:31-32, Ez 36:25-27, Ez 37:23-24, Rm 2:28, Ph 3:3, Col 2:11
Réciproques : Js 7:26, Ec 12:11, Mt 2:4, Mc 7:18, Mc 11:33, Jn 3:1, Jn 9:30, 1Tm 1:7, Jc 3:1
2:11 Jn 3:3, Jn 3:5, Jn 3:13, Jn 3:32-34, Jn 1:18, Jn 7:16, Jn 8:14, Jn 8:28, Jn 8:29, Jn 8:38, Jn 12:49, Jn 14:24, Es 55:4, Mt 11:27, Lc 10:22, 1Jn 1:1-3, 1Jn 5:6-12, Ap 1:5, Ap 3:14, Jn 3:32, Jn 1:11, Jn 5:31-40, Jn 5:43, Jn 12:37-38, Es 50:2, Es 53:1, Es 65:2, Mt 23:37, Ac 22:18, Ac 28:23-27, 2Co 4:4
Réciproques : Nb 5:22, Ps 81:8, Ec 12:10, Mt 5:18, Mc 14:18, 1Jn 4:14, Ap 1:2
2:12 Jn 3:3, Jn 3:5, Jn 3:8, 1Co 3:1-2, He 5:11, 1P 2:1-3, Jn 3:13-17, Jn 3:31-36, Jn 1:1-14, 1Co 2:7-9, 1Tm 3:16, 1Jn 4:10
Réciproques : Gn 37:20, Jn 3:7, Rm 10:6, 1Co 15:47
2:13 Jn 1:18, Jn 6:46, Dt 30:12, Pr 30:4, Ac 2:34, Rm 10:6, Ep 4:9, Jn 6:33, Jn 6:38, Jn 6:51, Jn 6:62, Jn 8:42, Jn 13:3, Jn 16:28-30, Jn 17:5, 1Co 15:47, Jn 1:18, Mt 28:20, Mc 16:19-20, Ac 20:28, Ep 1:23, Ep 4:10
Réciproques : Gn 11:5, Ex 3:8, Ex 19:11, Nb 11:17, 2R 2:12, Ct 8:1, Es 45:22, Ez 2:1, Dn 7:13, Lc 5:24, Jn 1:51, Jn 3:11, Jn 3:12, Jn 3:31, Jn 6:50, Jn 8:23, Jn 16:27, Ac 7:34, 1Jn 1:2
2:14 Nb 21:7-9, 2R 18:4, Jn 8:28, Jn 12:32-34, Ps 22:16, Mt 26:54, Lc 18:31-33, Lc 24:20, Lc 24:26, Lc 24:27, Lc 24:44-46, Ac 2:23, Ac 4:27-28
Réciproques : Nb 21:9, Es 11:10, Za 13:7, Mt 16:13, Mc 9:31, Lc 6:19, Lc 23:33, Jn 1:51, Jn 4:42, Jn 12:34, Jn 16:10, Jn 18:32, Ac 10:43, Ac 26:22, Ac 28:5, Rm 3:21, Rm 3:28, Rm 4:24, Rm 6:23, Rm 8:3, Ep 2:4, Ep 2:8
2:15 Jn 3:16, Jn 3:36, Jn 1:12, Jn 6:40, Jn 6:47, Jn 11:25-26, Jn 12:44-46, Jn 20:31, Es 45:22, Mc 16:16, Ac 8:37, Ac 16:30-31, Rm 5:1-2, Rm 10:9-14, Ga 2:16, Ga 2:20, He 7:25, He 10:39, 1Jn 5:1, 1Jn 5:11-13, Jn 5:24, Jn 10:28-30, Mt 18:11, Lc 19:10, Ac 13:41, 1Co 1:18, 2Co 4:3, Jn 17:2-3, Rm 5:21, Rm 6:22-23, 1Jn 2:25, 1Jn 5:13, 1Jn 5:20
Réciproques : Nb 21:9, 2R 18:4, Es 11:10, Es 51:6, Mt 19:16, Mt 25:46, Lc 6:19, Jn 8:51, Jn 9:35, Ac 20:21, Ac 26:22, Ac 28:5, Rm 3:21, Rm 4:11, 2Co 5:15, Ga 3:22, 1Tm 1:16, 1Tm 2:4, 1Tm 4:10, Tt 1:2
2:16 Lc 2:14, Rm 5:8, 2Co 5:19-21, Tt 3:4, 1Jn 4:9-10, 1Jn 4:19, Jn 1:14, Jn 1:18, Gn 22:12, Mc 12:6, Rm 5:10, Rm 8:32, Jn 3:15, Mt 9:13, 1Tm 1:15-16
Réciproques : Gn 22:2, Dt 30:15, Ps 2:7, Ps 36:7, Ps 40:10, Pr 8:4, Pr 8:24, Pr 8:35, Es 9:6, Es 51:6, Es 55:4, Ez 2:1, Ez 47:9, Za 9:17, Mt 7:11, Mt 17:5, Mt 21:37, Mt 25:46, Mt 26:63, Mt 27:43, Mc 1:1, Mc 1:11, Mc 9:7, Mc 16:16, Lc 1:78, Lc 9:35, Lc 20:13, Jn 1:34, Jn 3:36, Jn 4:10, Jn 5:24, Jn 5:43, Jn 6:29, Jn 6:47, Jn 6:51, Jn 7:29, Jn 8:51, Jn 10:28, Jn 14:4, Jn 20:31, Ac 16:31, Rm 1:3, Rm 4:11, Rm 5:15, Rm 8:39, 1Co 2:9, 2Co 1:19, 2Co 5:15, 2Co 5:18, 2Co 9:15, Ga 2:20, Ga 4:4, Col 1:15, Col 3:3, 2Th 2:16, Tt 1:2, He 1:2, He 1:6, He 2:3, He 2:9, He 5:5, He 10:39, He 11:17, 1Jn 3:1, 1Jn 3:16, 1Jn 4:14, 1Jn 5:10, 1Jn 5:11, Ap 2:18
2:17 Jn 5:45, Jn 8:15-16, Jn 12:47-48, Lc 9:56, Jn 1:29, Jn 6:40, Es 45:21-23, Es 49:6-7, Es 53:10-12, Za 9:9, Mt 1:23, Mt 18:11, Mt 1:23, Mt 18:11, Lc 2:10-11, Lc 19:10, 1Tm 2:5-6, 1Jn 2:2, 1Jn 4:14
Réciproques : Ps 40:10, Es 9:6, Za 4:9, Mt 27:43, Lc 20:13, Jn 3:34, Jn 7:29, Jn 8:11, Jn 9:39, Jn 10:10, Jn 10:36, Jn 11:42, Jn 14:4, Jn 17:3, 2Th 2:10, 1Tm 1:15, Jc 3:15
2:18 Jn 3:36, Jn 5:24, Jn 6:40, Jn 6:47, Jn 20:31, Rm 5:1, Rm 8:1, Rm 8:34, 1Jn 5:12, Mc 16:16, He 2:3, He 12:25, 1Jn 5:10
Réciproques : Pr 1:7, Pr 15:12, So 3:2, Mt 21:25, Lc 19:44, Jn 1:12, Jn 1:14, Jn 5:38, Jn 8:24, Jn 15:22, Jn 16:9, Ac 3:23, Rm 2:8, Tt 3:11, He 3:19, He 11:6, 1Jn 4:9, 1Jn 5:13, Ap 2:18, Ap 20:15, Ap 22:15
2:19 Jn 1:4, Jn 1:9-11, Jn 8:12, Jn 9:39-41, Jn 15:22-25, Mt 11:20-24, Lc 10:11-16, Lc 12:47, Rm 1:32, 2Co 2:15-16, 2Th 2:12, He 3:12-13, Jn 5:44, Jn 7:17, Jn 8:44-45, Jn 10:26-27, Jn 12:43, Es 30:9-12, Lc 16:14, Ac 24:21-26, Rm 2:8, 1P 2:8, 2P 3:3
Réciproques : Gn 1:3, Lv 11:16, Lv 13:10, Dt 30:17, 1S 28:8, 1R 22:8, Jb 21:14, Jb 24:13, Jb 33:14, Ps 14:1, Ps 82:5, Ps 95:10, Ps 119:30, Pr 2:13, Pr 5:12, Pr 8:36, Pr 10:21, Pr 21:16, Es 5:13, Es 6:10, Es 28:9, Es 29:15, Es 50:2, Es 60:1, Jr 5:31, Jr 6:19, Jr 9:6, Jr 17:23, Ez 8:12, Os 5:4, Os 11:2, Os 14:9, So 3:2, Za 7:12, Za 14:19, Mt 13:13, Mt 13:19, Mc 4:8, Mc 16:16, Lc 10:14, Lc 14:24, Lc 20:7, Jn 1:5, Jn 5:40, Jn 7:7, Jn 9:5, Jn 12:46, Ac 26:18, Rm 1:18, Rm 1:21, Rm 8:1, Rm 10:10, Rm 13:12, 1Co 2:8, Ep 5:11, 2Th 1:8, 2Th 2:10, 1Tm 6:5, 2Tm 4:3, He 3:10, He 11:6, 2P 3:5, 1Jn 1:6, Ap 20:15
2:20 Jn 7:7, 1R 22:8, Jb 24:13-17, Ps 50:17, Pr 1:29, Pr 4:18, Pr 5:12, Pr 15:12, Am 5:10-11, Lc 11:45, Jc 1:23-25, Ep 5:12-13
Réciproques : Lv 13:10, 2S 13:9, 1R 3:20, Ne 6:10, Jb 21:14, Jb 24:16, Ps 14:1, Ps 25:12, Ps 104:22, Pr 1:22, Pr 2:13, Pr 8:36, Pr 10:21, Pr 15:10, Pr 16:30, Pr 17:16, Pr 21:16, Es 5:13, Es 6:10, Jr 9:6, Ez 8:12, Os 5:4, Os 14:9, Za 7:12, Mt 9:34, Mt 13:13, Mt 13:19, Mt 24:39, Lc 2:34, Lc 20:7, Jn 1:5, Jn 5:44, Jn 8:45, Jn 15:18, Ph 1:10, 2Tm 3:7, 2Tm 3:16, He 3:10, 2P 3:5, 1Jn 1:6, 3Jn 1:11
2:21 Jn 1:47, Jn 5:39, Ps 1:1-3, Ps 119:80, Ps 119:105, Ps 139:23-24, Es 8:20, Ac 17:11-12, 1Jn 1:6, Jn 15:4-5, Es 26:12, Os 14:8, 1Co 15:10, 2Co 1:12, Ga 5:22-23, Ga 6:8, Ep 5:9, Ph 1:11, Ph 2:13, Col 1:29, He 13:21, 1P 1:22, 2P 1:5-10, 1Jn 2:27-29, 1Jn 4:12-13, 1Jn 4:15, 1Jn 4:16, Ap 3:1-2, Ap 3:15, 3Jn 1:11
Réciproques : Ps 25:12, Ps 31:19, Lc 5:17, Jn 12:36, Ep 2:10, Ep 5:13, 2Tm 3:7
2:22 Jn 2:13, Jn 4:3, Jn 7:3, Jn 3:26, Jn 4:1-2
Réciproques : Mc 1:14, Ac 8:38
2:23 Gn 33:18, 1S 9:4, Jr 51:13, Ez 19:10, Ez 43:2, Ap 1:15, Ap 14:2, Ap 19:6, Mt 3:5-6, Mc 1:4-5, Lc 3:7
Réciproques : Mt 3:11, Mt 14:3, Jn 1:28, Ac 8:36, Ac 8:38
2:24 Mt 4:12, Mt 14:3, Mc 6:17, Lc 3:19-20, Lc 9:7-9
Réciproques : Mt 11:2
2:25 Jn 2:6, Mt 3:11, Mc 7:2-5, Mc 7:8, He 6:2, He 9:10, He 9:13, He 9:14, He 9:23, 1P 3:21
Réciproques : Mt 9:14, Mt 11:2, Mc 7:4, Mc 11:30, Lc 11:38, Jn 1:35, Jn 10:17, Ac 13:24, Ac 21:24, He 1:2
2:26 Nb 11:26-29, Ec 4:4, 1Co 3:3-5, Ga 5:20-21, Ga 6:12-13, Jc 3:14-18, Jc 4:5-6, Jn 1:7, Jn 1:15, Jn 1:26-36, Jn 1:7, Jn 1:9, Jn 11:48, Jn 12:19, Ps 65:2, Es 45:23, Ac 19:26-27
Réciproques : Nb 11:28, Mt 21:25, Mt 23:7, Mc 1:37, Lc 3:3, Lc 7:18, Lc 7:26, Lc 20:5, Jn 1:35, Jn 1:38, Jn 3:2, Jn 3:22, Jn 3:32, Jn 4:1, Jn 5:33, Jn 7:18, Jn 10:40, Jn 10:41, Rm 5:18, 1Co 4:6, He 6:2
2:27 Nb 16:9-11, Nb 17:5, 1Ch 28:4-5, Jr 1:5, Jr 17:16, Am 7:15, Mt 25:15, Mc 13:34, Rm 1:5, Rm 12:6, 1Co 1:1, 1Co 2:12-14, 1Co 3:5, 1Co 4:7, 1Co 12:11, 1Co 15:10, Ga 1:1, Ep 1:1, Ep 3:7-8, 1Tm 2:7, Jc 1:17, 1P 4:10-11, He 5:4-5, Mt 21:25, Mc 11:30-31
Réciproques : Ex 31:2, Nb 18:7, Mt 3:1, Mt 10:1, Mc 9:12, Mc 13:11, Lc 1:77, Jn 19:11, Ac 3:12, Ac 13:25, Ac 15:7, 1Co 4:6, 2Co 4:5, 2Co 5:18, Ph 2:13, He 6:4, Ap 11:3
2:28 Jn 1:20, Jn 1:25, Jn 1:27, Jn 1:23, Ml 3:1, Ml 4:4-5, Mt 3:3, Mt 3:11, Mt 3:12, Mc 1:2-3, Lc 1:16-17, Lc 1:76, Lc 3:4-6
Réciproques : Mc 1:7, Lc 3:15, Jn 1:6, Jn 1:8, Ac 3:12, Ac 18:5, Ac 19:4, 1Co 1:15
2:29 Ps 45:9-17, Ct 3:11, Ct 4:8-12, Es 54:5, Es 62:4-5, Jr 2:2, Ez 16:8, Os 2:19, Mt 22:2, 2Co 11:2, Ep 5:25-27, Ap 19:7-9, Ap 21:9, Jg 14:10-11, Ps 45:14, Ct 5:1, Mt 9:15, Es 66:11, Lc 2:10-14, Lc 15:6
Réciproques : Ex 33:11, Jg 14:20, Ps 19:5, Ct 2:3, Ct 2:6, Ct 2:8, Ct 4:9, Jr 31:32, Jr 33:11, Os 2:16, Mt 25:1, Mc 2:20, Mc 11:31, Lc 3:15, Lc 3:18, Lc 5:34, Jn 10:4, Jn 10:41, Jn 11:11, Jn 17:13, Rm 7:4, 1Co 1:15, Ep 5:32, Ph 2:2, Col 1:18, Ap 12:1, Ap 21:2
2:30 Ps 72:17-19, Es 9:7, Es 53:2-3, Es 53:12, Dn 2:34-35, Dn 2:44, Dn 2:45, Mt 13:31-33, Ap 11:15, Ac 13:36-37, 1Co 3:5, 2Co 3:7-11, Col 1:18, He 3:2-6
Réciproques : 1Ch 22:5, Mt 11:11, Mt 22:2
2:31 Jn 3:13, Jn 6:33, Jn 8:23, Ep 1:20-21, Ep 4:8-10, Jn 1:15, Jn 1:27, Jn 1:30, Jn 5:21-25, Mt 28:18, Ac 10:36, Rm 9:5, Ep 1:21, Ph 2:9-11, 1P 3:22, Ap 19:16, Jn 3:12, 1Co 15:47-48, He 9:1, He 9:9, He 9:10, Jn 6:33, Jn 6:51, Jn 16:27-28
Réciproques : Es 52:13, Mt 12:41, Jn 6:38, Jn 7:16, 1Jn 4:5
2:32 Jn 3:11, Jn 5:20, Jn 8:26, Jn 15:15, Jn 3:26, Jn 3:33, Jn 1:11, Es 50:2, Es 53:1, Rm 10:16-21, Rm 11:2-6
Réciproques : Ps 19:7, Ps 81:8, Pr 4:10, Es 8:16, Jn 4:3, Jn 8:38, Jn 12:49, Jn 14:10, Jn 16:13, He 12:1, 1Jn 4:14, 1Jn 5:9, Ap 1:1, Ap 1:5
2:33 Rm 3:3-4, Rm 4:18-21, 2Co 1:18, Tt 1:1-2, He 6:17, 1Jn 5:9-10
Réciproques : Ps 19:7, Ps 81:8, Pr 4:10, Es 8:16, Jr 32:10, Jn 3:32, Jn 7:28, Jn 17:8, 1Th 5:24
2:34 Jn 7:16, Jn 8:26-28, Jn 8:40, Jn 8:47, Jn 3:17, Jn 1:16, Jn 5:26, Jn 7:37-39, Jn 15:26, Jn 16:7, Nb 11:25, 2R 2:9, Ps 45:7, Es 11:2-5, Es 59:21, Es 62:1-3, Rm 8:2, Ep 3:8, Ep 4:7-13, Col 1:19, Col 2:9, Ap 21:6, Ap 22:1, Ap 22:16, Ap 22:17
Réciproques : Ex 28:41, Ex 29:7, Ex 37:29, Ex 40:9, Ex 40:10, Ex 40:12, Ex 40:13, Lv 2:4, Lv 7:35, Lv 14:15, Nb 27:18, Dt 34:9, Jg 13:25, 1S 16:13, Ps 2:2, Ps 72:1, Ps 89:20, Es 28:6, Es 42:1, Es 48:16, Es 51:16, Es 61:1, Ez 4:11, Dn 9:24, Mt 3:16, Mt 12:18, Mt 25:4, Lc 4:1, Jn 1:33, Jn 10:36, Jn 14:24, Jn 17:3, Ac 1:2, Ac 10:38, Rm 8:9, Rm 12:3, 1Co 11:3, 2Co 1:21, Ga 4:6, Col 1:18, He 1:9, He 9:14, 1P 1:21, 1Jn 4:14, Ap 3:1
2:35 Jn 5:20, Jn 5:22, Jn 15:9, Jn 17:23, Jn 17:26, Pr 8:30, Es 42:1, Mt 3:17, Mt 17:5, Jn 13:3, Jn 17:2, Gn 41:44, Gn 41:55, Ps 2:8, Es 9:6-7, Mt 11:27, Mt 28:18, Lc 10:22, 1Co 15:27, Ep 1:22, Ph 2:9-11, He 1:2, He 2:8-9, 1P 3:22
Réciproques : Gn 25:5, Gn 37:3, 1Ch 17:13, Jb 1:12, Es 49:5, Dn 7:14, Mt 10:1, Mt 21:3, Mt 21:37, Mc 1:11, Mc 12:6, Lc 1:32, Lc 9:35, Lc 20:13, Jn 1:34, Jn 11:22, Jn 16:15, Ac 2:36, Ac 3:13, Ac 10:36, Rm 1:3, 1Co 15:24, 2Co 1:19, Ga 2:20, Ep 1:6, Col 1:13, Col 1:18, He 3:6, 2P 1:17, Ap 2:18, Ap 5:12
2:36 Jn 3:15-16, Jn 1:12, Jn 5:24, Jn 6:47-54, Jn 10:28, Ha 2:4, Rm 1:17, Rm 8:1, 1Jn 3:14-15, 1Jn 5:10-13, Jn 3:3, Jn 8:51, Nb 32:11, Jb 33:28, Ps 36:9, Ps 49:19, Ps 106:4-5, Lc 2:30, Lc 3:6, Rm 8:24-25, Ap 21:8, Ps 2:12, Rm 1:18, Rm 4:15, Rm 5:9, Ga 3:10, Ep 5:6, 1Th 1:10, 1Th 5:9, He 2:3, He 10:29, Ap 6:16-17
Réciproques : Nb 25:11, Dt 28:20, 2R 19:15, Jb 1:12, Ps 22:29, Ps 88:7, Pr 1:32, Pr 8:35, Mt 21:37, Mt 25:46, Mc 1:11, Mc 16:16, Lc 1:32, Lc 9:35, Lc 14:24, Lc 16:26, Lc 20:5, Lc 20:13, Jn 1:34, Jn 3:18, Jn 6:29, Jn 6:40, Jn 6:53, Jn 8:24, Jn 9:35, Jn 11:25, Jn 14:4, Jn 20:31, Ac 2:36, Ac 3:13, Ac 4:12, Ac 10:36, Ac 13:35, Ac 16:31, Ac 20:21, Rm 1:3, Rm 3:27, Rm 4:11, Rm 6:23, 2Co 1:19, Ga 3:22, Ep 2:8, Ph 2:9, 2Th 2:12, 1Tm 1:15, 1Tm 1:16, He 3:6, He 3:19, 1Jn 5:11, 1Jn 5:12, Ap 2:18, Ap 5:12, Ap 20:15
2:1 Lc 1:76, Lc 2:11, Lc 19:31, Lc 19:34, Ac 10:36, 1Co 2:8, 1Co 15:47, 2Co 4:5, Jc 2:1, Ap 19:16, Jn 3:22, Jn 3:26
Réciproques : Gn 4:6, Ez 3:14, Mt 9:14, Mt 11:2, Mt 21:15, Jn 11:54, Ac 8:38, Ac 10:37, Rm 11:2, He 6:2
2:2 Ac 10:48, 1Co 1:13-17
Réciproques : Jr 20:9, Jn 3:22, 1Co 1:17, He 6:2
2:3 Jn 3:32, Jn 10:40, Jn 11:54, Mt 10:23, Mc 3:7, Jn 1:43
Réciproques : Gn 30:1, Jr 20:9, Ez 3:14, Jn 3:22, Jn 7:1
2:4 Mt 10:5-6, Lc 2:49, Lc 9:51-52, Lc 17:11
Réciproques : 1R 13:32, 1R 16:24, 1Jn 5:11
2:5 Gn 33:19, Gn 48:22, Js 24:32
Réciproques : Gn 12:6, Gn 33:18, 1R 13:32, 1R 16:24, Mt 10:5
2:6 Mt 4:2, Mt 8:24, He 2:17, He 4:15, Lc 2:7, Lc 9:58, 2Co 8:9, Jn 11:9, Mt 27:45
Réciproques : Gn 29:2, Ex 2:15, 1R 13:14, 1R 19:4, Mt 20:5, Mc 4:38, Mc 8:2, Mc 11:12, Lc 4:2, 2Tm 4:2
2:7 Jn 4:10, Jn 19:28, Gn 24:43, 2S 23:15-17, 1R 17:10, Mt 10:42
Réciproques : Gn 24:11, Gn 24:13, Gn 24:17, Jg 4:19, Rt 2:9, Mc 11:12, Lc 19:5, Jn 4:28
2:8 Jn 6:5-7, Lc 9:13
Réciproques : Gn 4:6, Gn 30:1, Pr 24:10, Jn 6:30, Ap 9:6
2:9 Jn 4:27, Jn 8:48, Lc 10:33, Lc 17:16-19, 2R 17:24-41, Esd 4:1-24, Ne 4:1-2, Lc 9:52-56, Ac 1:8, Ac 10:28
Réciproques : Gn 24:17, Ez 3:14, Mt 10:5, Lc 9:53, Ap 9:6
2:10 Jn 3:16, Es 9:6, Es 42:6, Es 49:6-8, Lc 11:13, Rm 8:32, 1Co 1:30, 2Co 9:15, Ep 2:8, Jn 4:25-26, Jn 9:35-38, Jn 16:3, Jn 17:3, 1Jn 5:20, 2Ch 33:12-13, 2Ch 33:18, 2Ch 33:19, Ps 10:17, Es 55:6-9, Lc 11:8-10, Lc 18:13-14, Lc 23:42-43, Ac 9:11, Ap 3:17-18, Jn 4:14, Jn 6:35, Jn 6:51, Jn 7:37-39, Ex 17:6, Ps 36:8-9, Ps 46:4, Es 12:3, Es 35:6, Es 41:17-18, Es 43:20, Es 44:3, Es 49:10, Es 55:1-3, Jr 2:13, Ez 47:1-9, Za 13:1, Za 14:8, 1Co 10:4, Ap 7:17, Ap 21:6, Ap 22:1-2, Ap 22:17
Réciproques : Gn 26:19, Nb 19:17, Nb 20:8, Nb 21:16, 2S 23:15, 1Ch 11:17, Ne 9:20, Ps 57:4, Ps 86:5, Ps 87:7, Ct 4:15, Jr 17:13, Ez 16:35, Mt 7:7, Lc 6:21, Lc 11:9, Lc 16:24, Jn 4:7, Jn 5:26, Jn 14:13, Ac 3:15, Ac 26:18, Rm 5:15, Rm 8:2, 1Co 12:13, 1Co 15:45, 2Co 13:14, Tt 3:6, He 6:4, Jc 1:5, Jc 4:2, 1Jn 5:6
2:11 Jn 3:4, 1Co 2:14
Réciproques : Gn 26:19, Nb 19:17, Ps 57:4, Pr 12:10, Jn 6:51, Jn 6:52, Jn 14:22, Rm 11:2, Ap 7:17, Ap 22:1
2:12 Jn 8:53, Es 53:2-3, Mt 12:42, He 3:3
Réciproques : Mt 12:41, Jn 3:4, Ap 22:14
2:13 Jn 6:27, Jn 6:49, Es 65:13-14, Lc 16:24
Réciproques : Jn 6:35
2:14 Jn 6:35, Jn 6:58, Jn 11:26, Jn 17:2-3, Es 49:10, Rm 6:23, Ap 7:16, Jn 7:38-39, Jn 10:10, Jn 14:16-19, Rm 5:21, Rm 8:16-17, 2Co 1:22, Ep 1:13-14, Ep 4:30, 1P 1:22, 1Jn 5:20
Réciproques : Gn 24:33, Gn 29:2, Ex 17:6, Lv 11:36, Nb 21:16, 2S 23:15, 1Ch 11:17, Ne 9:20, Ps 22:26, Ps 36:9, Ps 87:7, Ps 133:3, Pr 14:14, Pr 18:4, Ct 4:15, Es 35:7, Es 43:20, Es 59:21, Jr 2:13, Jr 17:13, Jr 31:25, Za 14:8, Mt 5:6, Mt 19:16, Lc 10:42, Lc 13:21, Lc 16:24, Jn 4:10, Jn 6:27, Jn 6:40, Jn 6:54, Jn 10:28, Jn 14:13, Jn 16:22, Ac 3:15, Ac 26:18, Rm 8:2, Rm 8:10, 1Co 10:4, 1Co 12:13, 1Co 15:45, 2Co 13:14, Ga 6:8, Col 3:3, 2Th 2:16, 1P 1:5, 1Jn 2:17, 1Jn 2:19, 1Jn 2:27, 1Jn 3:15, 1Jn 5:6, Ap 7:17, Ap 21:6, Ap 22:1, Ap 22:17
2:15 Jn 6:26, Jn 6:34, Jn 17:2-3, Ps 4:6, Rm 6:23, Rm 8:5, 1Co 2:14, 1Jn 5:20, Jc 4:3
2:16 Jn 4:18, Jn 1:42, Jn 1:47, Jn 1:48, Jn 2:24-25, Jn 21:17, He 4:13, Ap 2:23
2:17 Réciproques : Jn 4:29, Rm 11:20
2:18 Gn 20:3, Gn 34:2, Gn 34:7, Gn 34:8, Gn 34:31, Nb 5:29, Rt 4:10, Jr 3:20, Ez 16:32, Mc 10:12, Rm 7:3, 1Co 7:10-11, He 13:4
Réciproques : Ez 16:35, Jn 4:16, Jn 4:29, Rm 11:20
2:19 Jn 4:29, Jn 1:48-49, 2R 5:26, 2R 6:12, Lc 7:39, 1Co 14:24-25, Jn 6:14, Jn 7:40, Jn 9:17, Lc 7:16, Lc 24:19
Réciproques : Jn 15:15
2:20 Gn 12:6-7, Gn 33:18-20, Dt 27:12, Js 8:33-35, Jg 9:6-7, 2R 17:26-33, Dt 12:5-11, 1R 9:3, 1Ch 21:26, 1Ch 22:1, 2Ch 6:6, 2Ch 7:12, 2Ch 7:16, Ps 78:68, Ps 87:1-2, Ps 132:13
Réciproques : Ex 20:24, Dt 12:11, Es 66:1, Jr 3:16, Mt 10:5, 1Co 10:1
2:21 Ez 14:3, Ez 20:3, Ml 1:11, Mt 18:20, Lc 21:5-6, Lc 21:24, Ac 6:14, 1Tm 2:8, Jn 4:23, Jn 14:6, Mt 28:19, Ep 2:18, Ep 3:14, 1P 1:17
Réciproques : 1R 8:13, 2Ch 6:2, Ps 45:11, Es 19:21, Es 27:13, Es 56:7, Es 66:1, So 2:11, Mt 11:3, Lc 17:16, Jn 16:32, Ac 7:49
2:22 2R 17:27-29, 2R 17:41, Esd 4:2, Ac 17:23, Ac 17:30, 2Ch 13:10-12, Ps 147:19, Rm 3:2, Rm 9:5, Gn 49:10, Ps 68:20, Es 2:3, Es 12:2, Es 12:6, Es 46:13, So 3:16-17, Za 9:9, Lc 24:47, Rm 9:4-5, He 7:14
Réciproques : Ex 15:2, Esd 4:3, Ps 45:11, Ps 85:4, Es 45:15, Jr 3:23, Ez 23:4, Jl 2:32, Jon 2:9, Mt 10:5, Lc 17:16, Ac 13:46, Ac 17:24, Ep 2:12, 1P 2:5, Ap 7:10, Ap 19:10, Ap 22:9
2:23 Jn 5:25, Jn 12:23, Es 1:10-15, Es 26:8-9, Es 29:13, Es 48:1-2, Es 58:2, Es 58:8-14, Es 66:1-2, Jr 7:7-12, Mt 15:7-9, Lc 18:11-13, Rm 1:9, Rm 8:15, Rm 8:26, Ga 4:6, Ep 6:18, Ph 3:3, Jud 1:20-21, Jn 1:17, Js 24:14, 1S 12:24, 1Ch 29:17, Ps 17:1, Ps 32:2, Ps 51:6, Es 10:20, Jr 3:10, Jr 4:2, Ps 147:11, Pr 15:8, Ct 2:14, Es 43:21, Ez 22:30, 1P 2:9
Réciproques : Esd 4:3, Es 62:12, Es 66:23, Ml 3:3, Jn 4:21, Jn 16:32, Ac 17:24, Rm 2:29, 1Co 14:15, Ep 5:19, Col 1:6, Col 1:12, 1Tm 2:8, Ap 21:22, Ap 22:9
2:24 2Co 3:17, 1Tm 1:17, 1S 16:7, Ps 50:13-15, Ps 50:23, Ps 51:17, Ps 66:18, Es 57:15, Mt 15:8-9, 2Co 1:12
Réciproques : Ex 20:24, Dt 4:16, Js 24:14, 1S 7:3, 1Ch 28:9, Ps 50:16, Ps 51:6, Ps 93:5, Ps 103:1, Ps 145:18, Pr 15:8, Es 48:1, Ez 20:3, Ml 3:3, Rm 1:9, 1Co 14:15, Ep 5:19, Ph 3:3, 1Tm 2:8
2:25 Jn 4:42, Jn 1:41-42, Jn 1:49, Dn 9:24-26, Jn 4:29, Jn 4:39, Dt 18:15-18
Réciproques : Dt 18:18, Dn 9:25, Mt 1:16, Lc 4:21, Lc 7:19, Jn 4:10, Jn 6:14, Jn 7:41, Ac 8:5, He 9:11
2:26 Jn 9:37, Mt 16:20, Mt 20:15, Mt 26:63-64, Mc 14:61-62, Lc 13:30, Rm 10:20-21
Réciproques : Lc 4:21, Jn 4:10, Ac 8:5
2:27 Jn 4:9, Lc 7:39
Réciproques : Gn 37:15, 2R 4:27, Mc 9:32, Jn 21:12, Ac 10:28
2:28 Jn 4:7, Mt 28:8, Mc 16:8-10, Lc 24:9, Lc 24:33
Réciproques : Jg 13:10, 2R 5:4, Lc 2:17, Lc 4:23, Jn 1:41, Ac 10:24, 1Co 1:22
2:29 Jn 4:17-18, Jn 4:25, Jn 1:41-49, 1Co 14:24-25, Ap 22:17
Réciproques : Jg 13:10, 1S 9:19, 2R 5:4, Mt 12:23, Mc 5:19, Lc 2:17, Lc 2:26, Lc 8:39, Lc 9:20, Jn 1:46, Jn 4:19, Jn 4:39, Jn 4:42, Jn 5:15, Jn 7:41, Ac 10:24
2:30 Es 60:8, Mt 2:1-3, Mt 8:11-12, Mt 11:20-24, Mt 12:40-42, Mt 20:16, Lc 17:16-18, Ac 8:5-8, Ac 10:33, Ac 13:42, Ac 28:28, Rm 5:20
Réciproques : Mc 8:2, Jn 4:35
2:31 Gn 24:33, Ac 16:30-34
Réciproques : Esd 10:6, Mc 3:20, Mc 11:12, Ac 10:13
2:32 Jn 4:34, Jb 23:12, Ps 63:5, Ps 119:103, Pr 18:20, Es 53:11, Jr 15:16, Ac 20:35, Ps 25:14, Pr 14:10, Ap 2:17
Réciproques : 2Tm 4:2
2:33 Mt 16:6-11, Lc 9:45
2:34 Jn 4:32, Jn 6:33, Jn 6:38, Jb 23:12, Ps 40:8, Es 61:1-3, Lc 15:4-6, Lc 15:10, Lc 19:10, Ac 20:35, Jn 5:36, Jn 17:4, Jn 19:30, He 12:2
Réciproques : Ex 40:33, Lv 10:14, Jg 19:5, 1R 13:14, Ps 119:47, Ps 119:143, Pr 8:31, Pr 21:15, Ec 9:10, Ct 6:2, Mt 3:15, Mt 6:10, Mt 9:19, Mt 18:13, Mc 1:35, Mc 14:36, Lc 2:49, Lc 4:42, Lc 9:11, Lc 12:50, Lc 13:33, Lc 15:5, Lc 22:15, Lc 22:42, Jn 5:30, Jn 8:2, Jn 8:29, Jn 9:4, Jn 9:31, Jn 14:31, Jn 15:10, Ac 8:30, Ac 13:25, Ac 28:23, Rm 1:15, Rm 7:22, Rm 15:3, Ph 2:8, 1Th 4:3, 2Tm 4:7, He 5:8, He 10:7
2:35 Jn 4:30, Mt 9:37-38, Lc 10:3
Réciproques : Lv 26:5, Ct 6:2, Es 60:4, Am 4:7, Am 9:13, Mc 4:3, Lc 10:2, Lc 15:5, Jn 6:5, Ac 10:27, 1Co 3:9, 1Co 9:10, 2Tm 2:6
2:36 Pr 11:30, Dn 12:3, Rm 1:13, Rm 6:22, 1Co 9:19-23, Ph 2:15-16, 1Th 2:19, 1Tm 4:16, 2Tm 4:7-8, Jc 5:19-20, 1Co 3:5-9
Réciproques : Lv 26:5, Ec 4:9, Ec 11:6, Mt 9:37, Mc 4:26, 1Co 3:8, Ga 6:8, Jc 3:18, 1Jn 5:11, 2Jn 1:8
2:37 Jg 6:3, Mi 6:15, Lc 19:21
Réciproques : Jg 8:3, 1Ch 22:5
2:38 Ac 2:41, Ac 4:4, Ac 4:32, Ac 5:14, Ac 6:7, Ac 8:4-8, Ac 8:14-17, Jn 1:7, 2Ch 36:15, Jr 44:4, Mt 3:1-6, Mt 4:23, Mt 11:8-13, Ac 10:37-38, Ac 10:42, Ac 10:43, 1P 1:11-12
Réciproques : Js 5:12, 1Ch 22:5, Lc 19:9, 1Th 5:12, 1Tm 5:17
2:39 Jn 10:41-42, Jn 11:45, Jn 4:29, Jn 4:42
Réciproques : Pr 4:13, Lc 14:21, Lc 17:16, Jn 1:37, Jn 4:25, Jn 7:31, Ac 8:1, He 12:1
2:40 Gn 32:26, Pr 4:13, Ct 3:4, Jr 14:8, Lc 8:38, Lc 10:39, Lc 24:29, Ac 16:15, Lc 19:5-10, 2Co 6:1-2, Ap 3:20
Réciproques : Lc 4:42, Lc 9:53, Jn 1:39, Ac 10:48
2:41 Gn 49:10, Ac 1:8, Ac 8:12, Ac 8:25, Ac 15:3, Jn 6:63, Jn 7:46, Mt 7:28-29, Lc 4:32, 1Co 2:4-5, He 4:13
Réciproques : Lc 4:24, Jn 4:48, Jn 10:42, Ac 8:6
2:42 Jn 1:45-49, Jn 17:8, Ac 17:11-12, Jn 4:29, Jn 1:29, Jn 3:14-18, Jn 6:68-69, Jn 11:17, Es 45:22, Es 52:10, Lc 2:10-11, Lc 2:32, Ac 4:12, Rm 10:11-13, 2Co 5:19, 1Jn 4:14
Réciproques : 1R 17:24, Es 45:15, Mc 8:29, Lc 9:20, Jn 4:25, Jn 4:39, Jn 4:48, Jn 6:14, Jn 7:41, Jn 11:27, Ac 8:6, Ac 13:23, 2Tm 1:10, Tt 1:4, 1P 2:7, 1Jn 2:2
2:43 Mt 15:21-24, Mc 7:27-28, Rm 15:8, Jn 4:46, Jn 1:42, Mt 4:13
Réciproques : Mt 4:12, Lc 4:14
2:44 Mt 13:57, Mc 6:4, Lc 4:24
Réciproques : He 12:1
2:45 Mt 4:23-24, Lc 8:40, Jn 2:13-16, Jn 2:23, Jn 3:2, Dt 16:16, Lc 2:42-44, Lc 9:53
2:46 Jn 2:6, Jn 2:1-11, Jn 21:2, Js 19:28, Ps 50:15, Ps 78:34, Os 5:15, Mt 9:18, Mt 15:22, Mt 17:14-15, Lc 7:2, Lc 8:42
Réciproques : Mt 4:13, Mt 11:23, Mc 5:23, Lc 8:3, Lc 8:41, Jn 2:9, Jn 2:11, Jn 4:43, Jn 6:17, 1Co 1:26
2:47 Mc 2:1-3, Mc 6:55-56, Mc 10:47, Jn 11:21, Jn 11:32, Ps 46:1, Lc 7:6-8, Lc 8:41, Ac 9:38
Réciproques : 1R 14:3, Mt 9:18, Mt 17:15, Mc 5:23, Mc 9:17, Lc 7:2, Lc 7:3, Lc 9:38
2:48 Jn 4:41-42, Jn 2:18, Jn 12:37, Jn 15:24, Jn 20:29, Nb 14:11, Mt 16:1, Mt 27:42, Lc 10:18, Lc 16:31, Ac 2:22, 1Co 1:22
Réciproques : Ex 7:3, 1R 14:3, 2R 5:11, Mt 9:28, Mt 12:38, Mc 5:36, Mc 8:11, Mc 9:23, Lc 4:23
2:49 Ps 40:17, Ps 88:10-12, Mc 5:23, Mc 5:35, Mc 5:36
Réciproques : Jn 11:32
2:50 Jn 11:40, 1R 17:13-15, Mt 8:13, Mc 7:29-30, Mc 9:23-24, Lc 17:14, Ac 14:9-10, Rm 4:20-21, He 11:19
Réciproques : 1R 14:12, 1R 17:16, Ec 9:7, Mt 15:28, Mc 1:42, Lc 5:13, Lc 7:10, Jn 4:51
2:51 Jn 4:50, Jn 4:53, 1R 17:23
Réciproques : 1R 17:16
2:52 Réciproques : Mt 8:13, Mt 17:18
2:53 Ps 33:9, Ps 107:20, Mt 8:8-9, Mt 8:13, Lc 19:9, Ac 2:39, Ac 16:15, Ac 16:34, Ac 18:8
Réciproques : Jr 32:8, Mt 9:22, Mt 17:18, Jn 4:51
2:54 Jn 2:1-11
Réciproques : Mt 4:12, Jn 7:1

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 2
  • 2.1 Et le troisième jour, il y eut des noces à Cana de Galilée, et la mère de Jésus était là. Chapitre 2.
    1 à 11 Le premier miracle de Jésus affermit la foi des disciples.
    Le troisième jour à partir du jour indiqué Jean 1.44 comme étant celui du départ de Jésus pour la Galilée. La rencontre avec Nathanaël eut peut-être lieu le second jour, (Jean 1.46, première note) le troisième fut celui de l'arrivée à Cana. Il fallait, en effet, trois journées pour se rendre de la Judée à Cana.
    Meyer et M. Holtzmann d'après Robinson, placent cette localité à trois lieues au nord-ouest de Nazareth. M. Godet et d'autres retrouvent le Cana de notre récit dans le village de Kefr-Kenna à une lieue et demie à l'est de Nazareth.
    La désignation : Cana de Galilée sert à distinguer cette ville d'une autre localité de ce nom, située dans la tribu d'Asser, au sud-est de Tyr. (Josué 19.28)
    La mère de Jésus était là, lorsque Jésus arriva dans cette famille amie, peut être même de sa parenté. Quelques traits de notre récit (versets 3,5) semblent indiquer que Marie prenait une part active dans les arrangements de la fête.
  • 2.2 Or Jésus fut aussi invité aux noces, avec ses disciples. Il ne faut pas traduire, avec quelques versions : avait été invité, puisque Jésus était depuis assez longtemps absent de la Galilée ; il fut invité à son arrivée.
    Mais ce qu'il y a de plus important à remarquer, c'est qu'il accepte cette invitation et consent à prendre part a une fête de famille. Il honore ainsi le mariage que Dieu a institué.
    "Il saura, dans l'humanité, reprendre tout ce qui est à lui, respecter tout ce qui est légitime. Sa présence sanctifie toutes les relations, tous les sentiments et toutes les joies, rien d'humain ne lui est étranger." Astié.
    C'est même dans ce sanctuaire de la famille qu'il fera son premier miracle et manifestera sa gloire. (verset 11)
    - Ses disciples sont les cinq qu'il venait d'attirer à lui. (Jean 1.37-51)
  • 2.3 Et le vin ayant manqué, la mère de Jésus lui dit : Ils n'ont pas de vin. Voici le texte de ce verset, tel que Tischendorf l'établit d'après le manuscrit du Sinaï et quelques documents de l'Itala : Et ils n'avaient pas de vin, parce que le vin de la noce était épuisé. Alors la mère de Jésus lui dit : Il n'y a pas de vin.
    Même si cette variante était assez autorisée pour être admise, elle ne présenterait pas une idée différente du texte reçu. Comme la société était nombreuse et que chez les Juifs les noces duraient plusieurs jours, il est facile de s'expliquer cette circonstance que le vin finit par manquer.
    - Mais que veut Marie par cette observation adressée à son Fils ? C'est là une question difficile à résoudre et qui a singulièrement occupé les interprètes. Avait-elle l'idée que Jésus viendrait au secours de ses amis par un acte de sa puissance divine. ? Mais Jésus n'avait point encore fait de miracle, (verset 11) on ne saurait accorder de crédit aux fables racontées par les évangiles apocryphes sur son enfance et sa jeunesse. Aussi les exégètes se sont-ils ingéniés de diverses manières à trouver un autre sens aux paroles de Marie.
    Ne rappelons que pour mémoire l'interprétation de Calvin : "Il se peut faire que n'attendant point un tel remède, elle l'admonesta de faire quelque sainte exhortation, de peur que la compagnie se ennuyast, et aussi pour couvrir honnestement la honte de l'espoux."
    Celle de Bengel est dans la même note : Marie avait simplement voulu donner à Jésus et à ses disciples le signal du départ, afin de ne pas prolonger l'embarras de la famille qui les recevait.
    Meyer admet que la mère de Jésus n'avait pas d'autre pensée que celle de lui demander un secours d'ordre naturel, un conseil de sa sagesse.
    M. Weiss remarque que Jésus était en mesure de tirer d'embarras ses hôtes, puisqu'il était entouré de jeunes gens prêts à rendre service, et dont l'un, Nathanaël, était de l'endroit même et n'y manquait pas de relations.
    Cette explication serait très vraisemblable si la réponse de Jésus (verset 4) ne la rendait impossible. Aussi est-ce contrainte par cette réponse, que l'exégèse revient sans cesse à l'idée que Marie demandait un miracle. Pour ôter à cette supposition ce qu'elle peut avoir d'étrange au premier abord, il suffit de rappeler les révélations que Marie avait eues lors de la naissance de son fils ; le souvenir en fut réveillé avec puissance par les récits enthousiastes des disciples que Jésus ramenait de Judée.
    Comment admettre que ceux-ci n'aient pas fait part à l'assemblée réunie à Cana de ce qu'ils avaient vu et éprouvé au bord du Jourdain, des témoignages solennels rendus à Jésus par Jean Baptiste ? Ils pouvaient avoir communiqué même à Marie les faits plus intimes qui avaient marqué leur rencontre avec le Christ, (Jean 1.49) et la parole pleine de promesses que Jésus avait prononcée naguère. (Jean 1.50,51)
    "Le fait seul, ajoute M. Godet, que Jésus arrivait entouré de disciples devait suffire pour faire comprendre qu'une phase nouvelle s'ouvrait,...que la période des manifestations messianiques allait commencer."
    Aussi Marie éprouvait-elle quelque impatience maternelle et féminine de voir son fils manifester sa puissance.
    Chrysostome va même jusqu'à la soupçonner de désirer que quelques rayons de sa gloire resplendissent sur elle. Peut-être fait-il tort à Marie en supposant que des préoccupations personnelles la guidaient dans sa démarche auprès de Jésus ; cependant cette hypothèse ferait mieux comprendre la réponse de Jésus, qui étonne au premier abord.
  • 2.4 Jésus lui dit : Qu'y a-t-il entre moi et toi, femme ? Mon heure n'est pas encore venue. Dans la langue que Jésus parlait, comme dans celle où notre évangile est écrit, cette allocution : femme ! n'a rien de contraire à l'affection et aux égards dus à une mère.
    Jésus s'en servira encore avec une inexprimable tendresse à l'heure de sa mort. (Jean 19.26, comparez Jean 20.15)
    Mais il est impossible de ne pas voir une répréhension dans les mots : "Qu'y a-t-il entre moi et toi ?" Cette formule est un hébraïsme (Josué 22.24 ; Jude 11.12 ; 1Rois 17.18 ; 2Rois 3.13) qui signifie : il n'y a pas communion de sentiments entre nous.
    Nos vues sont différentes, tu ne comprends pas ma mission. (Comparer Luc 2.49 ; et pour l'expression même Matthieu 8.29 ; Marc 1.24 ; Luc 8.28)
    Le Sauveur était entré dans son ministère ; sa relation de soumission envers sa mère (Luc 2.51) ne pouvait subsister en ce qui concernait son activité. Le fils est désormais le "Seigneur," même de sa mère, qui ne peut que travailler à son propre salut par la foi et l'obéissance envers lui. Précisément parce qu'elle se sentait dans un rapport terrestre si intime avec le Christ, il pouvait être difficile à Marie de reconnaître la haute situation dans laquelle son Fils venait d'entrer. De là le sérieux avertissement que Jésus lui donne en lui marquant la limite de sa compétence. (Comparer Matthieu 12.46-50 ; 2Corinthiens 5.16)
    Quand Jésus dit : mon heure, il désigne toujours le moment déterminé par la volonté de Dieu où doit s'accomplir quelque grand événement de sa vie, en particulier l'heure de sa manifestation comme Messie, qui, il le sait, sera suivie de l'heure de sa mort. (Jean 7.30 ; 8.20 ; 12.27 ; 13.1)
    Jésus fait comprendre à Marie qu'il serait prématuré d'accomplir des miracles qui feraient croire à l'inauguration des temps messianiques. Ces paroles renferment donc une instruction donnée à Marie, plutôt qu'un refus de sa demande : il n'y a pas contradiction entre elles et l'action qu'il accomplit aussitôt après.
  • 2.5 Sa mère dit aux serviteurs : Tout ce qu'il vous dira, faites-le. Marie accepte humblement la répréhension, elle s'efface ; mais, certaine que son fils, s'il n'a pas voulu se prêter à la manifestation éclatante qu'elle lui suggérait, trouvera cependant quelque moyen plus modeste de tirer ses amis d'embarras, elle ordonne aux serviteurs de faire tout ce qu'il leur dira.
    Grec : des cruches à eau, le même mot qui se retrouve Jean 4.28, mais il y en avait paraît-il, de différente grandeur et de diverses formes. (verset 8) Celles-ci servaient aux diverses ablutions que les Juifs pratiquaient avant et après chaque repas. (Marc 7.3,4)
  • 2.6 Or, il y avait là six vases de pierre, pour servir aux purifications des Juifs, et contenant chacun deux ou trois mesures. La mesure pour les liquides usitée en Palestine sous le nom de bath équivalait exactement, au dire de Josèphe (Antiq. VIII, 2, 9), à la mesure attique appelée métrétès, et c'est ce mot que Jean, qui écrivait pour des Grecs, emploie ici.
    Le métrétès contenait 39, 39 litres. Comme chaque vase en renfermait deux ou trois et qu'ils étaient au nombre de six, on arrive ainsi à une quantité variant entre cinq et sept cents litres.
    On a trouvé cette quantité exagérée. Lücke suppose que toute l'eau n'a pas été changée en vin, mais seulement celle qu'on puisa, tant qu'on en eut besoin pour le festin.
    Cette opinion serait admissible, si l'évangéliste n avait pas, avec une intention évidente, indiqué le contenu des vases de pierre et leur nombre.
  • 2.7 Jésus leur dit : Remplissez d'eau ces vases ; et ils les remplirent jusqu'au haut. Jusqu'au haut ; ce détail est aussi destiné à indiquer la grande quantité d'eau qui, en ce moment même, fut changée en vin sous la parole créatrice du Maître.
  • 2.8 Et il leur dit : Puisez maintenant, et portez-en au chef de table. Et ils lui en portèrent. Jésus ordonne de puiser et non de verser, parce que ces vases de pierre, (verset 6) de la contenance d'un hectolitre environ, n'étaient pas faciles à mouvoir.
    - Le chef de table était le premier de ceux qui servaient, il était chargé de pourvoir à tous les arrangements de la fête. Si l'on a conclu du manque de vin que la famille était pauvre, la présence de ce chef semblerait indiquer le contraire.
  • 2.9 Dès que le chef de table eut goûté l'eau changée en vin (et il ne savait pas d'où venait ce vin, mais les serviteurs le savaient bien, eux qui avaient puisé l'eau), il appelle l'époux, Grec : l'eau devenue du vin : c'est là l'expression la plus nette du miracle ; et il faut remarquer le parfait, indiquant un fait accompli.
    Le chef de table ne savait d'où venait le vin, tandis que les serviteurs, qui l'avaient puisé dans les vases, le savaient bien.
    Par cette parenthèse, l'évangéliste veut marquer encore la réalité du miracle et expliquer l'étonnement que le chef de table va exprimer à l'époux. Celui-ci était dans la salle du banquet d'où le chef l'appelle.
  • 2.10 et lui dit : Tout homme sert d'abord le bon vin, puis le moindre, quand on s'est enivré ; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent. Le chef de table croit réellement que l'époux avait réservé ce vin, et comme il l'a trouvé très bon, il lui dit d'un ton jovial qu'en cela il avait agi d'une manière contraire à l'usage ordinaire.
    Cet usage n'est pas prouvé ; en tout cas il n'existe plus nulle part, mais il ne faut pas attacher trop d'importance à cette sorte de plaisanterie, que l'évangéliste ne rapporte que pour marquer encore une fois par ce trait la réalité du miracle.
    - Beaucoup de traducteurs atténuent le sens des mots : quand on s'est enivré, craignant que cette expression ne présente l'enivrement des convives comme la conclusion toute naturelle d'un repas de noces, et ne donne à penser que la fête de Cana aboutit à de tels excès. Mais ce serait mal comprendre une locution proverbiale, qui ne doit pas être entendue à la lettre.
  • 2.11 Jésus fit ce premier de ses miracles à Cana de Galilée, et il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. Grec : ce commencement des miracles ; ce fut le premier de tous ses miracles il ouvre la longue suite des œuvres de puissance et d'amour par lesquelles Jésus se fera connaître comme Sauveur.
    Si le but immédiat de Jésus, en accomplissant ce miracle, avait été de venir, avec une touchante condescendance, au secours d'une famille amie, son but suprême est exprimé par l'évangéliste en ces mots : manifester sa gloire, sa puissance divine, son amour. (Jean 1.14, troisième note.)
    C'est ce qui eut lieu, surtout pour ses disciples, qui crurent en lui. Ils avaient déjà cru, puisqu'ils l'avaient suivi ; mais la foi, qui est la confiance du cœur, a des degrés, proportionnés à la connaissance qu'elle acquiert de son objet et à l'expérience qu'elle fait des perfections divines de Celui qu'elle embrasse.
    Les miracles seuls de Jésus ne pouvaient créer la foi, mais ils l'élevaient et l'affermissaient en Ceux qui avaient cru par un contact immédiat avec lui. Et, d'autre part, ils attiraient sur lui l'attention de ceux qui cherchaient la vérité.
    - Ceux qu'intéressent les objections du rationalisme contre le récit qui précède, comme fait miraculeux, les trouveront exposées et réfutées dans le Commentaire de M. Godet.
    Pour nous qui pensons que toute la question du miracle se résout dans une question de foi en Dieu et en Jésus-Christ, Fils de Dieu, convaincu, d'ailleurs, qu'un miracle ne s'explique pas, pas plus que toute action divine, pas plus que la création, pas plus que la vie et tous les mystères dont nous sommes entourés, nous nous bornons à rappeler, avec saint Augustin, une simple analogie : "Celui qui, aux noces de Cana, créa le vin dans des vaisseaux de pierre, est le même qui, chaque année, le crée dans les ceps de la vigne. Comme alors, l'eau, puisée par les serviteurs, fut changée en vin par la puissance du Seigneur, de même sa puissance change en vin, chaque année, dans les ceps, l'eau qui tombe des nuées. Nous ne nous en étonnons pas, parce que ce miracle arrive chaque année, la fréquence du fait nous ôte l'admiration."
  • 2.12 Après cela, il descendit à Capernaüm, lui et sa mère et ses frères et ses disciples ; et ils n'y demeurèrent que peu de jours. Jésus se présente comme le Fils de Dieu à Jérusalem. 2 :12 à 4 :54
    Jésus à Jérusalem et en Judée.
    12 à 35 Jésus à Jérusalem. Les vendeurs chassés du temple.
    Après cela, c'est-à-dire, après les noces de Cana et peut-être un court séjour à Nazareth, Jésus se rendit à Capernaüm. Dans notre évangile aussi bien que dans les synoptiques les manuscrits les plus anciens portent Capharnaoum. (Voir, sur cette ville, Matthieu 4.13, 2e note.)
    Cette arrivée de Jésus à Capernaüm, avec toute sa famille et ses disciples, doit être identifiée probablement avec son établissement dans cette ville, rapporté par (Matthieu 4.13) Seulement cet évangéliste confond les deux premiers retours de Jésus en Galilée. (Jean 1.44 ; 4.1 ; 3)
    Jean, qui les distingue soigneusement ajoute à la mention de l'émigration de Jésus à Capernaüm, qu'il n'y resta alors que peu de jours, et entreprit, aux approches de la Pâque, un nouveau voyage à Jérusalem.
    - Quant aux frères de Jésus, comparez Matthieu 12.46, note.
    Voir aussi le Commentaire de M. Godet sur notre verset.
  • 2.14 Et il trouva dans le temple ceux qui vendaient des bœufs et des brebis et des pigeons, et les changeurs assis. Assis ou établis, installés. Voir sur ce récit Matthieu 21.12,13, notes.
  • 2.16 et il dit à ceux qui vendaient les pigeons : Emportez ces choses d'ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de marché. Ce fouet de cordes, symbole d'autorité, est un trait qui achève le tableau de la sévérité déployée par le Seigneur à l'égard des profanateurs du temple. En revanche Jésus prononcera une parole plus sévère à l'occasion de la seconde purification de la maison de Dieu.
    S'adressant aux vendeurs et aux acheteurs, il dira, en employant la parole d'un prophète : "Vous faites de la maison de Dieu une caverne de voleurs". Ici il parle seulement d'une maison de marché. Ce mot fait un contraste déjà assez criant avec la sainteté du lieu. Jésus ordonne aux vendeurs de pigeons d'emporter leur marchandise, parce que ces oiseaux étant dans des cages, il ne pouvait les chasser avec un fouet.
    - Le terme : mon Père a dans la bouche de Jésus une signification qui lui est exclusivement propre. (Comparer Luc 2.49) "Il renferme, dit M. Godet, l'explication de l'acte de Jésus. C'est un fils qui venge l'honneur de la maison paternelle."
    - Jean place à l'entrée du ministère de Jésus le récit de la purification du temple. Les synoptiques rapportent un fait semblable, à la fin de ce même ministère. S'agit-il d'un seul et même fait, ou Jésus a-t-il accompli deux fois cette action ?
    "Qu'elle ait eu lieu avant ou après, qu'elle ait été répétée ou non, cela ne fait aucune brèche à notre foi." Luther.
    Si, comme nous le pensons les deux faits se sont passés aux époques qui leur sont assignées, on comprend que les synoptiques aient omis le premier parce qu'ils ne s'occupent point de l'activité de Jésus à Jérusalem dans les temps qui précèdent la Passion, et que Jean ait passé sous silence le dernier, parce que déjà il avait raconté cette manifestation de l'autorité messianique de son Maître. (Voir sur cette question Matthieu 21.13, note.)
  • 2.17 Ses disciples se souvinrent qu'il est écrit : Le zèle de ta maison me dévorera ! Psaumes 69.10. Que l'on considère ou non ce psaume comme une prophétie directement relative au Messie, le juste dont il décrit les souffrances profondes est un type de Celui qui portera les douleurs de son peuple. Jésus lui-même en jugeait ainsi. (Jean 15.25 ; 19.28, comparez Romains 15.3 ; 11.9 ; Actes 1.20)
    Dans tous ces passages le même psaume est appliqué au Messie. Les disciples, à la vue du saint zèle déployé en ce moment par leur Maître, se souviennent de cette parole de l'Ecriture, qui est bien le commentaire le plus vrai de l'action de Jésus.
    Ce zèle pour la maison de son Dieu c'est-à-dire pour son service et pour sa cause, finira, en effet, par le dévorer, puisqu'il le conduira à la mort de la croix.
    L'évangéliste, d'après le vrai texte (tous les majuscules) substitue le futur me dévorera, au passé m'a dévoré, qui se lit dans les Septante et l'hébreu.
  • 2.18 Les Juifs prirent donc la parole, et lui dirent : Par quel miracle nous montres-tu que tu as le droit de faire ces choses ? Grec : les Juifs répondirent (comparez Matthieu 11.25, 1e note) et lui dirent.
    Ils répondent à l'acte d'autorité que Jésus venait d'accomplir en exigeant de lui un miracle (grec signe) qui le légitimât comme un envoyé de Dieu. (Comparer Matthieu 16.1 ; 1Corinthiens 1.22)
    Dans les synoptiques, des membres du sanhédrin adressent officiellement à Jésus une question semblable (Matthieu 21.23 ; Marc 11.27,28 ; Luc 20.1) mais sa réponse est toute différente dans les deux cas.
    Cette question ne prouve donc point que la purification du temple n'a eu lieu qu'une seule fois ; les paroles de Jésus, qui sont le trait essentiel, démontrent le contraire.
  • 2.19 Jésus répondit et leur dit : Abattez ce temple, et en trois jours je le relèverai. "Cette réponse de Jésus est soudaine comme un éclair. Elle jaillit d'une incommensurable profondeur ; elle illumine des domaines alors complètement inexplorés pour toute autre conscience que la sienne." Godet.
    Pour la comprendre cette réponse, il ne faut entendre le mot de temple, ni exclusivement dans son sens matériel, comme le firent les Juifs, (verset 20) ni exclusivement à la lumière du verset 21 (le temple de son corps), mais dans l'un et l'autre sens.
    C'est une parabole, qui présente à la fois comme toutes les autres paraboles de Jésus, l'image et la réalité. L'image, c'est ce temple même que Jésus venait de purifier, et sous le portique duquel il parlait.
    Il ne faut donc pas se représenter, avec un grand nombre d'interprètes, qu'en prononçant ces mots, il se montrait lui-même du geste, car alors le malentendu du verset 20 aurait été impossible.
    Ce temple, où se concentrait toute la théocratie Juive, tout culte, toute adoration, tout sacrifice, dont Dieu avait fait pour un temps sa demeure au milieu des hommes, où il manifestait sa gloire n'était pourtant qu'une pierre d'attenter jusqu'à l'érection d'un temple spirituel où paraîtrait la gloire du Fils unique de la Parole faite chair. (Jean 1.14,Aggée 2.7-9)
    Ce grand révélateur de Dieu venait de paraître en Jésus de Nazareth. Il était là, le vrai temple, la demeure de Dieu avec les hommes, (Jean 1.14) le centre vivant de toute adoration en esprit et en vérité ! Jésus pouvait dire de luimême : "Il y a ici plus que le temple." (Matthieu 12.6)
    Mais les chefs de la théocratie qui avaient laissé profaner la maison de Dieu, qui avaient matérialisé et corrompu le culte, bien loin de reconnaître cet envoyé de Dieu, s'irritent de ses essais de réforme, lui demandent compte de son autorité ; et Jésus qui, dès les premiers moments de ce conflit avec eux, en prévoyait l'issue, (Jean 3.14) prononce d'un ton solennel la parole qui nous occupe. Dans sa pensée, elle signifiait : Démolissez l'ancien temple, en détruisant le nouveau ! Et c'est ce qui eut lieu, à la lettre.
    Le meurtre du Fils de Dieu, ce crime des crimes, combla la mesure de la culpabilité du peuple juif et attira sur lui les jugements sous lesquels périt le temple avec la nation. Il faut même laisser à cet impératif toute son énergique signification : abattez ce temple !
    Sentant leur haine de la vérité, le Seigneur en provoque les manifestations. C'est ainsi qu'il leur disait ailleurs : "Remplissez la mesure de vos pères," (Matthieu 23.32) et qu'il adressait à celui qui allait le trahir cette parole : "Ce que tu fais, fais le vite." (Jean 13.27)
    - Si telle est la signification des premiers mots du verset, il ne saurait y avoir le moindre doute sur le sens des derniers : dans trois jours je le relèverai. Jésus vient de dire : Tuez moi ! et en trois jours, ajoute-t-il, je ressusciterai ! Voilà le signe que Jésus donne à ces Juifs qui lui en demandaient un, c'est exactement le même qu'il leur donnera plus tard. (Matthieu 12.39,40)
    On objectera que cette parole de Jésus devait rester incompréhensible pour ses auditeurs. Sans aucun doute, et elle le fut même pour ses disciples ; mais après que l'événement eut expliqué la prophétie, ils comprirent. (versets 21,22)
    Répandre dans les esprits des grains de semence qui ne devaient y germer que plus tard, était le propre de la méthode d'enseignement du Sauveur. (Jean 3.3 ; 4.10 ; 5.17 ; 6.27,51, etc.)
    - Cette interprétation de la profonde parole de Jésus qui nous occupe est celle à laquelle se sont arrêtés, avec diverses nuances, tous les exégètes qui respectent l'autorité apostolique. (verset 21)
    Quant à celle des commentateurs qui rejettent l'interprétation de Jean pour lui préférer la leur, voir verset 21, note.
  • 2.20 Les Juifs lui dirent : On a été quarante-six ans à bâtir ce temple, et tu le relèveras en trois jours ! Les Juifs parlent ici de la restauration du temple par Hérode le Grand. Les travaux avaient commencé la dix-huitième année de son règne (Josèphe, Antiq. XV 11, 1), en l'automne de l'an 734 de Rome.
    On avait travaillé quarante-six ans à l'édification du temple qui ne fut terminé que plus tard, sous Hérode Agrippa II (Josèphe, Antiq. XX, 9, 7.)
    Cette indication peut servir à fixer la chronologie de la vie de Jésus. Si les travaux du temple furent commencés en l'automne de l'an 734 de Rome et s'ils se poursuivaient depuis quarante-six ans, nous sommes à la Pâque de l'an 781.
    La Pâque où Jésus mourut fut celle de 783 (probablement, l'an 30 de notre ère).
    Comprise par les adversaires dans son sens littéral et matériel, la parole de Jésus dut leur paraître une présomptueuse folie et une impiété. Aussi fut-elle reproduite comme un chef d'accusation contre lui. (Matthieu 26.61,Marc 14.58)
    Seulement, les faux témoins accusent Jésus d'avoir dit : Je détruirai ce temple, tandis qu'en réalité c'est à eux, chefs du peuple, qu'il avait laissé toute la responsabilité de cette destruction.
    La parole de Jésus, ainsi faussée, n'en restera pas moins gravée dans les esprits. (Matthieu 27.40,63 ; Actes 6.13,14)
  • 2.21 Mais lui parlait du temple de son corps. Le temple de son corps était la grande réalité, dont le temple matériel n'était que l'image. (verset 19, note.)
    - Beaucoup d'exégètes modernes rejettent cette interprétation de l'apôtre Jean et avec diverses nuances, attribuent à là parole de Jésus (verset 19) la signification qui suit : Abattre le temple, c'est continuer à profaner le culte mosaïque et ainsi le détruire ; et tel était le péché des Juifs. Relever le temple, c'est établir une religion plus spirituelle et plus pure ; et telle était la mission de Jésus.
    Ainsi Jean, le disciple bien-aimé de Jésus, qui toujours pénétrait dans le sens le plus intime de ses paroles, ne l'aurait pas du tout compris ici, et, en écrivant son Evangile un demisiècle plus tard, alors que le culte mosaïque avait disparu, et que "cette religion plus spirituelle et plus pure" l'avait remplacé depuis longtemps, il ne se serait pas aperçu de son erreur !
    Ainsi encore, ce signe éclatant que Jésus voulait donner aux Juifs, trois jours après la destruction du vrai temple, serait l'établissement lent et progressif du christianisme dans le monde !
    - On objecte encore que si ces mots : je le relèverai, (verset 1) devaient s'entendre de la résurrection de Jésus, il se serait ressuscité lui-même ; or c'est au Père que le Nouveau Testament attribue partout cet acte de puissance divine.
    Oui, mais le Seigneur n'a-t-il pas dit que "toutes les choses que le Père fait, le Fils les fait pareillement," (Jean 5.19) et déclaré positivement, en parlant de sa vie : "Je laisse ma vie afin que je la reprenne ; j'ai le pouvoir de la laisser et j'ai le pouvoir de la reprendre ?" (Jean 10.17,18)
    On objecte enfin que Jésus ne pouvait pas connaître, dès cette époque, sa mort et sa résurrection. C'est là, pour ceux qui ne voient en Jésus-Christ qu'un homme comme un autre, la vraie raison de tous ces efforts exégétiques.
    Ils veulent ôter à cette parole un sens qui supposerait chez celui qui l'a prononcée une prescience divine. Mais celle-ci se montre dans d'autres paroles du Sauveur, telles que Jean 3.14 ; 6.51, ou dans les prédictions si précises de ses souffrances, ou enfin dans les vues lumineuses de l'avenir le plus lointain de son règne exprimées dans ses paraboles. (Matthieu 13.41,49)
    Voir la réfutation de ces objections par Meyer, reproduite par Astié dans son Explication de l'évangile selon saint Jean, voir aussi le Commentaire de M. Godet.
  • 2.22 Lors donc qu'il fut ressuscité des morts, ses disciples se souvinrent qu'il avait dit cela ; et ils crurent l'Ecriture et cette parole que Jésus avait dite. Le glorieux événement annoncé par Jésus remit en mémoire à ses disciples sa parole que jusque-là ils n'avaient pas comprise, (Luc 24.7,8) et ils la crurent dans toute sa vérité prophétique. L'évangéliste ajoute même qu'ils crurent l'Ecriture, c'est-à-dire les prophéties de l'Ancien Testament dont ils virent la divine harmonie avec la parole de leur Maître. (Psaumes 16.10 ; Esaïe 53.10,11 ; comparez Jean 20.9 ; Luc 24.27 ; Actes 13.32 et suivants ; 1Corinthiens 15.4)
    "Ce petit trait qui appartient à la biographie intime des apôtres imprime à la narration le sceau de la réalité historique." Godet.
    Des réflexions analogues sont semées partout dans notre évangile (Jean 4.32,33 ; 7.39 ; 11.12 ; 12.16 ; 13.28, etc.)
  • 2.23 Or, pendant qu'il était à Jérusalem à la fête de Pâque, un grand nombre crurent en son nom, voyant les miracles qu'il faisait. Ces derniers mots montrent quelle était la nature de leur foi.
    A la vue des miracles (grec signes) que Jésus faisait, ils acquirent la conviction qu'il était le Messie ; c'est ce que l'évangéliste entend par ces mots : en son nom.
    Cette foi pouvait devenir vivante et vraie, si elle les amenait à un contact personnel avec Jésus ; (Jean 3.2) mais aussi, elle pouvait rester infructueuse et morte, loin de lui. Lui même pénétrait parfaitement la valeur de cette foi. (verset 24)
  • 2.24 Mais Jésus, lui, ne se fiait point à eux, parce qu'il les connaissait tous ; Il y a ici un singulier rapprochement de mots : "Un grand nombre crurent en son nom, mais lui-même, Jésus ne croyait point à eux."
    Croire, c'est se confier. En Jésus, ce manque de confiance se trahissait sans doute par une sorte de réserve qu'un témoin oculaire fin observateur, pouvait seul remarquer.
  • 2.25 et qu'il n'avait pas besoin que personne lui rendît témoignage d'aucun homme, car il connaissait lui-même ce qui était dans l'homme. Notre évangéliste indique la cause profonde de la défiance de Jésus : c'était la parfaite connaissance qu'il avait de tous ceux qui l'approchaient. Et cette connaissance n'était point seulement la sagacité pénétrante dont beaucoup d'esprits sont doués, mais une vue surnaturelle de ce qui était dans l'homme, c'est-à-dire de son caractère, des dispositions de son cœur. (Jean 1.47,49, notes ; Jean 4.17-19 ; 6.61 ; 11.4,15 ; 13.11)
  • Jean 3

  • 3.1 Or il y avait un homme d'entre les pharisiens, nommé Nicodème, qui était un chef des Juifs. Chapitre 3.
    1 à 21 Entretien de Jésus avec Nicodème.
    Les commentateurs se donnent beaucoup de peine pour rattacher, chacun à sa manière, ce récit aux faits qui précèdent.
    Jean, pensentils, veut donner une preuve de cette parfaite connaissance que Jésus avait du cœur de l'homme ; (Jean 2.24,25) Ou bien, il veut montrer en Nicodème un exemple de cette foi qui ne se fondait que sur les miracles ; (Jean 2.23) Ou encore, il introduit ce trait comme une exception à l'attitude pleine de réserve que Jésus avait prise ; (Jean 2.24) ou, enfin, Jean reproduit et résume dans cette relation les importantes révélations que Jésus a données, dans les premiers temps de son ministère, sur sa personne et sur son œuvre.
    Ne suffit-il pas d'admettre que cette mémorable rencontre de Jésus avec le pharisien Nicodème fut un des principaux épisodes de ce premier séjour du Sauveur à Jérusalem, dont Jean tient à retracer les résultats ?
    - Nicodème est désigné comme un chef du peuple juif, c'est-à-dire qu'il était membre du sanhédrin, conseil suprême de la nation. (Jean 7.50)
    Il était du parti des pharisiens. (voir Matthieu 3.7, note) Du reste, il est inconnu dans l'histoire, car son identité avec un Nicodème, disciple de Jésus, dont parle le Talmud, et qui vécut jusqu'à la ruine de Jérusalem, n'est pas démontrée. Mais notre évangéliste lui a élevé un monument assez durable pour qu'il ne soit jamais oublié.
  • 3.2 Il vint vers Jésus de nuit, et lui dit : Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de la part de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n'est avec lui. Du fait qu'il vint vers Jésus de nuit, on a conclu que Nicodème était un homme timide, et il est resté comme le type de ceux qui cèdent à la crainte de se compromettre. Notre texte ne suffirait pas à lui seul pour fonder cette opinion ; mais le soin que prend notre évangéliste de rappeler cette circonstance toutes les fois qu'il parle de Nicodème ne laisse guère subsister de doute à cet égard. (Jean 7.50 ; 19.39)
    Ce serait bien à tort, toutefois, qu'on le jugerait trop sévèrement pour cela. Dans la position sociale qu'il occupait comme membre du sanhédrin, entouré d'hommes qui étaient remplis de préjugés contre Jésus, et n'ayant lui-même qu'une foi faible et obscure, Nicodème prit une détermination d'une hardiesse très méritoire en se décidant à chercher des lumières auprès de ce nouveau prophète galiléen. Sa démarche prouve une sincérité qui l'affranchira par degrés de la crainte des hommes.
    Malgré l'hostilité croissante du sanhédrin, il saura, un jour, prendre dans son sein la défense de Jésus ; (Jean 7.50) et, au moment du plus grand danger, il ne craindra plus de se déclarer ouvertement en faveur de Celui en qui il aura reconnu son Sauveur. (Jean 19.39)
    Le titre de Rabbi est intentionnellement honorable, d'autant plus honorable que ceux-là seuls pouvaient le porter qui avaient suivi la carrière des études en usage alors, or Jésus ne l'avait pas fait. (Jean 7.15)
    - Ce verbe au pluriel : nous savons, semble indiquer que Nicodème n'était pas seul de sa classe à se demander si Jésus était un Envoyé de Dieu, (Jean 12.42) et c'est à ce pluriel que répond celui du verset 7.
    - Le petit discours que Nicodème adresse à Jésus nous renseigne sur le degré de ses lumières et la nature de sa foi. Une chose l'a vivement frappé : les miracles (grec signes) que Jésus fait. (Comparer Jean 2.23)
    "II conclut donc de ces miracles à la puissance de Dieu et de cette puissance à la mission divine de Jésus." Meyer.
    Rien de plus rationnel ! Le vrai effet des miracles est, non de créer la foi vivante, mais de réveiller l'attention et d'amener les témoins à penser que Celui qui est ainsi revêtu de la puissance de Dieu est envoyé par lui. C'était là, comme l'observe Olshausen, la légitimation de l'Envoyé. Une telle réflexion peut devenir la foi, comme Nicodème eut le bonheur de l'éprouver plus tard.
  • 3.3 Jésus répondit et lui dit : En vérité, en vérité je te le dis, si quelqu'un ne naît d'en haut, il ne peut voir le royaume de Dieu. Jésus répondit aux pensées que Nicodème n'avait pas encore eu le temps d'exprimer, et qui avaient trait au royaume de Dieu. (Voir sur ce terme Matthieu 3.2, note.)
    C'était, en effet, le grand sujet qui préoccupait tout Israélite pieux. Mais quel renversement des idées de Nicodème : avec les pharisiens, dont il était (verset 1) il attendait un royaume extérieur, national, politique. Jésus lui présente un royaume invisible, dans lequel on entre par une transformation morale.
    Et, en affirmant la nécessité pour tous de cette naissance d'eau et d'esprit, Jésus détruit du même coup cet édifice de vertus, d'œuvres, d'observances de la loi, par lesquelles la propre justice pharisaïque pensait pouvoir subsister devant Dieu !
    Il ne s'agit plus de faire, mais d'être, et avant d'être, il faut naître. Ainsi Jésus répond aux préoccupations intimes de Nicodème.
    Cette explication de la réponse de Jésus nous paraît plus naturelle que celle qui lui prête l'intention de faire passer son interlocuteur de la foi fondée sur les miracles à la foi morale qui produit une transformation du cœur (Augustin, de Wette), ou que celle qui, s'attachant au titre de Rabbi, décerné à Jésus par Nicodème, nous présente celui-ci comme un docteur satisfait de lui-même, avide de discussions et d'instructions nouvelles, chez lequel Jésus s'appliquerait à éveiller la conscience de ses déficits moraux. (Weiss.) Jésus va du reste expliquer et compléter sa pensée au verset 5.
    - Faut-il traduire : naître de nouveau, ou naître d'en haut ? Chrysostome mentionne déjà les deux interprétations. La première est celle d'Augustin, de la Vulgate, de Luther, Calvin, Bèze, Tholuck, Olshausen, Luthardt, Godet, Weiss, et de la plupart de nos versions anciennes et modernes. Leur principal argument est que la méprise de Nicodème n'eût pas été possible si Jésus avait parlé d'une naissance d'en haut. (verset 4, voir la note.)
    Mais il est difficile de justifier cette traduction par l'usage du Nouveau Testament. Pris comme adverbe de temps, le terme employé dans notre passage signifie dès le commencement, dès l'origine ; (Luc 1.3 ; Actes 26.5) cela est tellement vrai que Paul, dans Galates 4.9, lui adjoint l'adverbe de nouveau. Or dans notre passage, où il se trouve seul, il devrait proprement se traduire : "Si un homme n'est né dès le commencement," ce qui ne donne aucun sens acceptable. Il faut donc le prendre comme adverbe de lieu, signifiant d'en haut, du ciel, de Dieu.
    Jean l'emploie toujours dans ce sens local (Jean 3.31 ; 19.11,23 ; comparez Matthieu 27.51 ; Jacques 1.17 ; 3.15), conformément à sa notion de l'homme régénéré, qu'il désigne comme "né de Dieu." (Jean 1.13 ; 1Jean 2.29 ; 3.9 ; 4.7 ; 5.1) S'il avait voulu dire : naître de nouveau, il avait pour cela à sa disposition le verbe grec qu'emploie l'apôtre Pierre, (1Pierre 1.23) ou un autre terme exprimant le renouvellement de l'âme, et qui se trouve fréquemment sous la plume de Paul. (Romains 1 ; 2.2 ; Ephésiens 4.23 ; Colossiens 3.10)
    Le Nouveau Testament nous paraît donc tout entier favorable au sens que nous adoptons et dans lequel la pensée de Jésus est plus complète et plus en harmonie avec l'explication qu'il en donne luimême au verset 5, quand il appelle cette naissance d'en haut une naissance d'Esprit.
    Notre traduction est celle d'Origène et de plusieurs Pères grecs, d'Erasme, Bengel, Lücke, de Wette, Meyer, Lange Weizsäcker, Rilliet, Reuss, et de la version de Lausanne.
  • 3.4 Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? Grec : peut-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître ? Nicodème ne s'arrête qu'au verbe naître sans prendre garde au circonstanciel d'en haut il le répète deux fois, tant il lui paraît présenter une idée incompréhensible et absurde. Et c'est précisément cette absurdité qu'il relève dans sa question.
    Il n'est pas nécessaire d'excuser sa méprise en disant qu'il était troublé par la brusque déclaration de Jésus, ni de réduire sa question à signifier : "Tu n'entends pourtant pas ce mot naître dans son sens littéral et matériel ?" Nicodème pose intentionnellement, peut-être avec un sourire ironique, une question absurde, pour montrer que la pensée de Jésus lui paraît telle, à s'en tenir au sens littéral de ses paroles.
    - En disant : Un homme peut-il naître quand il est vieux, il pense probablement à lui-même et se dit qu'il ne pourra, en aucune façon, remplir la condition posée par la parole énigmatique de Jésus, alors même qu'elle lui présenterait un sens acceptable. Il y a de la tristesse dans cette réflexion.
  • 3.5 Jésus répondit : En vérité, en vérité je te le dis, si quelqu'un ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Par ces paroles lumineuses et profondes, Jésus élève la pensée de Nicodème bien au-dessus du matérialisme qui a inspiré sa question, il lui indique les moyens par lesquels seuls peut s'accomplir la naissance spirituelle dont il lui a parlé.
    Ces moyens sont : l'eau et l'Esprit. L'un est le symbole, l'autre la réalité. Nicodème, qui connaissait les Ecritures, ne pouvait pas être entièrement étranger au fait ainsi décrit dans les termes mêmes des prophètes. (Ezéchiel 36.25-27 ; Jérémie 33.8 ; Zacharie 13.1)
    En outre, il ne pouvait ignorer le baptême d'eau que Jean-Baptiste prêchait et administrait en vue de la repentance ; (Matthieu 3.11) peut-être avait il appris que Jean annonçait Celui qui devait venir après lui et qui baptiserait du Saint-Esprit. (Matthieu 3.11 ; Jean 1.33)
    Il pouvait donc comprendre que l'eau, employée dans toutes les purifications rituelles en usage chez les Juifs, était le signe et le sceau de la repentance, de la douleur causée par le péché et qui, en le faisant haïr, "purifie la conscience des œuvres mortes ;" (Hébreux 10.22) mais que cette repentance ne suffisait pas, qu'il fallait, pour accomplir la transformation morale appelée par Jésus une "naissance d'en haut," l'Esprit, le principe éternel, tout-puissant, créateur de la vie divine par lequel seul l'homme est régénéré et sanctifié. Tel est l'enseignement de tout le Nouveau Testament, et Jésus emploie ailleurs les deux mêmes termes pour désigner la plénitude de la vie nouvelle par le Saint-Esprit. (Jean 7.38,39)
    - La condition posée par Jésus-Christ est absolue : il ne peut entrer dans le royaume de Dieu, par la simple raison que ce royaume est spirituel et que ceux-là seuls qui sont nés de l'Esprit sont capables d'en jouir.
    - Cette parole de Jésus renferme toute la profonde vérité que le baptême chrétien symbolisera plus tard, (Matthieu 28.1 ; 9 ; 3.5) mais elle ne traite point encore formellement de ce rite. Il en est de même de son enseignement sur la nécessité de "manger sa chair et de boire son sang," (Jean 6.52 et suivants) où il ne parle pas proprement de la cène, qui n'avait point encore été instituée, mais où il présente à ses auditeurs la vérité éternelle d'une communion intime et vivante du fidèle avec le Sauveur, vérité qui sera un jour figurée dans la cérémonie de la sainte cène.
  • 3.6 Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. Par ce contraste profond entre la chair et l'Esprit, reproduisant nécessairement chacun son semblable, Jésus explique et motive la sentence qui précède.
    Le mot chair désigne l'homme naturel, tel qu'il naît, grandit et vit, depuis que, par la chute, le péché a envahi notre humanité. (Comparer Romains 1.3 ; 7.14, notes.)
    Le mot est pris ici dans son sens moral mais il renferme, en outre, la notion de l'infirmité, de la souffrance et de la mort qui sont la suite du péché. Or, d'un tel homme assujetti à la chair, il ne peut naître que des êtres en tout semblables à lui.
    Au contraire, ce qui est sous l'action puissante et créatrice de l'Esprit de Dieu est un être de nature spirituelle affranchi de la domination de la chair pénétré et dirigé par le même principe qui lui a donné la vie, le Saint-Esprit. (Voir la note précédante et, pour ce contraste de la chair et de l'esprit, Romains 8.5-9 ; Galates 5.16-24)
    Jésus aurait pu dire : "Ce qui est né de la chair est charnel ce qui est né de l'Esprit est spirituel ;" mais, en employant le substantif au lieu de l'adjectif, il donne à entendre que la chair ou l'Esprit sont l'essence même de l'être qui est sous la domination de l'une ou de l'autre de ces puissances. (Comparer Jean 6.63 ; 12.50)
    La première des deux sentences de ce verset formule, suivant M. Godet, la nécessité de la nouvelle naissance, la seconde sa réalité et par conséquent sa pleine possibilité.
    - Il faut remarquer encore avec Meyer que, bien que Jésus parle d'êtres personnels, il emploie le pronom neutre ce qui, afin d'indiquer d'autant mieux l'universalité du double principe qu'il pose ici.
  • 3.7 Ne t'étonne point de ce que je t'ai dit : Il vous faut naître d'en haut. voir verset 3, note.
    Il vous faut, "toi et ceux au nom desquels tu as parlé." (verset 2) Bengel.
    La nécessité de cette naissance d'en haut est absolue pour tous.
  • 3.8 Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est de même de quiconque est né de l'Esprit. Pour dissiper si possible l'étonnement de Nicodème, Jésus peint l'action de l'Esprit par une comparaison empruntée à la nature. Cette comparaison s'offrait à lui dans le terme même qui, en hébreu et en grec, désigne l'esprit et qui signifie en même temps vent. Il personnifie le vent (il souffle où il veut) et fait remarquer qu'on le constate par ses effets (le bruit, grec la voix), bien qu'on ne sache ni d'où il vient ni où il va. (Ecclésiaste 11.5)
    Il en est de même de l'œuvre de l'Esprit ; celui en qui elle s'accomplit a conscience de la transformation qui s'opère en lui, il la constate par ses effets, mais il ignore de quelle manière elle s'accomplit. Toute vie est un mystère.
    Nicodème a demandé (verset 4) et il a demander encore (verset 9) comment ? A cette question, il ne saurait y avoir de réponse propre à satisfaire une curiosité tout intellectuelle. Qu'il se replie sur lui-même qu'il s'arrête au fait d'expérience et qu'il se demande : Suis-je né d'en haut ?
    - Par l'image qu'il a choisie, Jésus révèle la parfaite liberté de l'Esprit dans son action. "Il souffle où il veut," et souvent là même où les hommes le soupçonnent le moins. Jésus enseigne encore par la même image que ceux en qui cet Esprit opère ne savent pas jusqu'où il les conduira. Il ouvre ainsi devant eux de grandes et glorieuses perspectives.
  • 3.9 Nicodème répondit et lui dit : Comment ces choses peuvent-elles se faire ? C'est à tort qu'on a pensé que, par cette nouvelle question, Nicodème s'obstine dans son opposition à ce que lui enseigne Jésus. Nous dirons plutôt avec R. Stier : "Maintenant il interroge réellement, au lieu de contredire."
    Il ne nie point ; mais il confesse que, pour lui même, il est étranger à ces choses : il voudrait savoir comment elles se réalisent (ce qui n'est pas la question), et être assuré de leur possibilité.
    Comment peuvent-elles se faire ? On ne questionne pas ainsi, sans un retour sur soi-même et le désir sérieux de s'instruire.
    Aussi Jésus, malgré le reproche qu'il va lui adresser, (verset 10) condescendra-t-il à lui donner abondamment les enseignements et les lumières dont il a besoin.
  • 3.10 Jésus répondit et lui dit : Tu es le docteur d'Israël, et tu ne connais pas ces choses ! Jésus s'étonne, à son tour, et il ne craint pas d'exprimer cet étonnement, au risque d'humilier son interlocuteur, en lui faisant sentir que jusqu'ici il avait négligé la source où il aurait pu puiser les lumières qui lui manquent.
    Comme docteur d'Israël (le docteur, l'article défini montre que Jésus le considère comme représentant du corps enseignant dans sa nation), il aurait dû avoir compris, pour luimême et pour d'autres, par les Ecritures, les vérités religieuses que Jésus lui enseigne. (Ezéchiel 11.19,20 ; 36.26,27 ; 37.1 et suivants ; Jérémie 31.31-34 ; Esaïe 44.3-5)
  • 3.11 En vérité, en vérité, je te dis que ce que nous savons, nous le disons ; et ce que nous avons vu, nous en rendons témoignage ; et vous ne recevez point notre témoignage. Jésus insiste, et il veut maintenant faire sentir à Nicodème qu'il y a en lui et dans ses pareils (vous), non seulement de l'ignorance, mais de l'incrédulité.
    En effet, non seulement ils n'ont point pénétré dans le sens profond des Ecritures qui les auraient éclairés, mais voici un témoignage, rendu avec la plus entière certitude (ce que nous savons), reposant sur une intuition immédiate de la vérité divine (ce que nous avons vu), un témoignage affirmé dans les termes les plus solennels (en vérité, en vérité), et ce témoignage, ils ne le reçoivent point. (Comparer Jean 3.32 ; 1.11)
    Ils montrent ainsi qu'ils sont animés de l'incrédulité qui repousse les choses divines. Il s'agit moins, en effet, de comprendre celles-ci par l'intelligence que de les recevoir dans le cœur, c'est-à-dire de les croire.
    - Reste une question que les interprètes ont résolue de manières diverses. De qui parle Jésus en employant ce pluriel nous : nous savons, nous disons, nous avons vu, nous témoignons ?
    Quelques-uns (Luthardt, Weiss) ont pensé que Jésus associe à son propre témoignage celui de Jean-Baptiste, plusieurs fois rappelé dans les premiers chapitres ne notre évangile, et qu'il reprocherait ainsi aux pharisiens de ne l'avoir pas reçu. Luther, Bèze, Tholuck pensent que Jésus veut dire : Moi et tous les prophètes, Bengel : Moi et le Saint Esprit ; Chrysostome : Moi dans mon unité avec Dieu. D'autres, n'ont vu dans ce nous qu'un pluriel de majesté ; mais cette forme de langage ne se retrouve pas dans la bouche du Sauveur.
    M. Godet, avec Lange, Hengstenberg, M. Westcott, admet qu'il s'agit des disciples de Jésus, "dont un où plusieurs se trouvaient en ce moment auprès de lui et qui commençaient déjà à devenir les organes de ce doctorat nouveau inauguré par lui. En la personne de Jésus puis dans ses actes et ses paroles, le ciel est constamment ouvert sous leurs yeux ; (Jean 1.51) déjà ils voient et savent véritablement...Sur ce fondement, déjà ils témoignent."
    "Quelle vivacité, quelle fraîcheur dans la déclaration de Jean et d'André, (Jean 1.42) dans celle de Philippe, (Jean 1.47) dans l'exclamation de Nathanaël... ! (Jean 1.50) Jésus ne se sent donc plus seul. De là le sentiment de joie profonde qui respire dans ces pluriels : nous disons, nous savons, et qui se trahit jusque dans la forme du langage."
    "En effet, Luthardt a fait observer avec raison que nous voyons paraître ici cette forme du parallélisme qui constitue le rythme poétique de la langue hébraïque. Ce trait de style trahit l'émotion et caractérise toujours un moment d'élévation particulière..."(Jean 5.37 ; 6.35,55,56 ; 12.44,45)
    "Nicodème doit comprendre que les choses sont plus avancées qu'il ne le pense ! Tandis que ses collègues et lui attendent encore l'heure solennelle de l'avènement du royaume, ce royaume est déjà là à leur insu et d'autres y participent avant eux."
  • 3.12 Si je vous ai parlé des choses terrestres, et que vous ne croyiez pas, comment croirez- vous, si je vous parle des choses célestes ? "vous ne recevez pas notre témoignage, (verset 11) que sera ce donc quand je vous parlerai de choses beaucoup plus élevées ?"
    Les choses terrestres sont celles qui ont lieu sur la terre (sens du mot grec), à la portée de l'homme, ou dans l'homme même, quelle qu'en soit d'ailleurs la nature. (1Corinthiens 15.40 ; 2Corinthiens 5.1 ; Philippiens 2.10 ; Jacques 3.15)
    Or, même la régénération dont Jésus a parlé à Nicodème appartient à ce domaine, parce qu'elle s'accomplit sur la terre et dans l'expérience même de l'homme, qui peut en éprouver le besoin et savoir quant elle a été réalisée en lui.
    Les choses célestes sont celles qui ont lieu dans le ciel et qui, par leur nature, appartiennent exclusivement à ce monde invisible où Dieu règne. (Matthieu 18.35 ; 1Corinthiens 15.40,48,49,Ephésiens 1.3 ; Philippiens 2.10)
    Ici, les choses célestes dont Jésus va parler (verset 14 et suivants) sont toutes celles qui étaient renfermées dans le conseil de Dieu pour la rédemption du monde, y compris la vie éternelle qui en est le but suprême. (versets 15,16)
    Sans doute, ces grands faits du salut s'accompliront aussi sur la terre et deviendront l'objet de la foi des croyants, mais ils n'étaient point encore révélés quand Jésus en parlait à Nicodème ; il pouvait donc encore les désigner comme des choses célestes, qui même resteront telles à toujours par leur nature, leur origine et leur destination. Or il est sûr que, si l'homme ne croit point quand on lui parle de lui même, de sa conscience, de la nécessité d'un renouvellement moral, il croira bien moins quand on lui parlera de sa rédemption par l'envoi du Fils de Dieu, par sa vie, par sa mort, et par son retour dans la gloire.
    Aussi est-ce avec beaucoup de raison que M. Godet fait observer que "cette parole de Jésus doit apprendre à l'apologétique à placer le point d'appui de la foi dans les déclarations de l'Evangile qui se rattachent directement aux faite de conscience et aux besoins moraux de l'âme...La vérité morale de l'Evangile est la garantie première de sa vérité : religieuse."
    Toutes les autres vérités de la foi seront reçues avidement par celui qui aura été amené à les désirer, à en avoir faim et soif.
    - Jésus dit vous comme à verset 7, parce que Nicodème avait dit nous, voulant parler en son nom et en celui des hommes de sa classe.
  • 3.13 Et personne n'est monté au ciel, si ce n'est Celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme qui est dans le ciel. "Et ces choses célestes, nul ne peut vous les révéler, si ce n'est le Fils de l'homme." C'est ainsi que Meyer d'après de Wette, indique simplement et clairement le sens de ce verset et son rapport avec le verset qui précède.
    M. Godet le fait en ces termes qui présentent l'autre face de la même vérité : "Sans la foi à mon témoignage, point d'accès pour vous aux choses célestes."
    Ces paroles de Jésus reproduisent, au fond, la pensée exprimée au Jean 1.18 "Personne ne vit jamais Dieu, le Fils unique qui est dans le sein du Père est celui qui nous l'a fait connaître." (Voir la note.)
    Ce fait : Personne ne vit jamais Dieu, et, par conséquent, nul ne le connaît dans son essence, est exprimé ici en ces termes : Personne n'est monté au ciel, ni n'a pu en rapporter la vérité divine. Celui-là seul est excepté qui, par son incarnation, est descendu du ciel, et qui ainsi est devenu le Fils de l'homme. (Matthieu 8.20, note.)
    Lui seul peut vous enseigner les choses célestes que vous devez croire, car, non seulement il est venu du ciel, mais par sa communion intime et indissoluble avec Dieu, il est dans le ciel. Ces derniers mots (qui sont omis dans Sin.. B) ont le même sens que ceux du Jean 1.18 "qui est dans le sein du Père."
    L'explication donnée ci-dessus de cette parole profonde se recommande par sa simplicité.
    Cependant quelques interprètes éprouvent des scrupules à prendre comme une métaphore l'expression monter au ciel, à cause du terme qui lui fait antithèse : Celui qui est descendu du ciel.
    Cette dernière expression, comme le remarque M. Weiss, signifie dans le langage du quatrième évangile (Jean 16.28) que Jésus a quitté l'existence céleste, dont il vivait auparavant auprès du Père.
    Si donc on prend au propre le terme est monté, il faudrait, avec Meyer Weiss, l'appliquer aux hommes en général, en exceptant Jésus : "Personne n'est monté au ciel, si ce n'est Celui qui (sans y être monté) en est descendu, le Fils de l'homme qui est (par essence) où qui était (antérieurement) dans le ciel :" interprétation qui revient à dire que Jésus explique par son essence divine où par sa préexistence la connaissance qu'il a des choses célestes.
    A cette explication M. Godet objecte qu'elle ne tient pas compte du si ce n'est. Cette locution oblige à appliquer à Jésus aussi, mais en le prenant au sens figuré, le verbe est monté. M. Godet croit trouver dans le baptême de Jésus la circonstance où il accomplit l'ascension spirituelle à laquelle il fait allusion. "Le ciel alors lui fut ouvert ; il y plongea ses regards ; il lut dans le cœur de Dieu, et il connut à ce moment tout ce qu'il devait révéler aux hommes du plan divin, les choses célestes."
  • 3.15 afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. Par les déclarations des verset 1 et suivants, Jésus s'efforce d'initier Nicodème à ces "choses célestes," (verset 12) que lui seul pouvait révéler. (verset 13)
    Le verset 13 énonçait un premier motif de croire, en légitimant Jésus comme révélateur ; le verset 14 ajoute (et) à ce premier motif un second, en le présentant comme rédempteur.
    Pour rendre accessible à Nicodème le mystère de son œuvre rédemptrice, Jésus emprunte à l'Ancien Testament (Nombres 21.5-11) un magnifique symbole bien connu de son interlocuteur ; et, se l'appliquant à lui-même, il en fait une prédiction très claire de sa mort.
    Le peuple d'Israël ayant murmuré contre Dieu, fût châtié par le fléau terrible de serpents brûlants qui causèrent la mort d'un grand nombre des coupables. Alors le peuple repentant, confessant son péché vint vers Moïse, le suppliant d'intercéder pour lui. En réponse à sa prière, le serviteur de Dieu reçut l'ordre d'élever sur une perche un serpent d'airain, et tous ceux qui, croyant la promesse de Dieu, contemplaient cette image du mal dont ils souffraient, furent guéris.
    De même, ajoute Jésus, il faut que le Fils de l'homme soit élevé ; élevé sur la croix d'abord, qui deviendra pour lui le chemin de la gloire.
    Le sens de ce mot être élevé nous est certifié par d'autres déclarations du Sauveur lui-même, (Jean 8.28 ; 12.32,33) et aussi par le fait que, dans la langue araméenne qu'il parlait, le terme correspondant, qu'il a du employer, signifie : être élevé sur un poteau, y être pendu ou crucifié.
    Il faut, dit Jésus : glorieuse nécessité, fondée sur la miséricorde éternelle de Dieu, sur son conseil déjà annoncé par les prophéties, qui doivent être accomplies. Et le but de cette œuvre immense de l'amour de Jésus sera semblable à celui qui fût atteint au désert pour les Israélites mourants : afin que quiconque croit en lui (grec tout croyant en lui, universalité et richesse de cette œuvre de rédemption !) ne périsse point dans son péché, comme les coupables périssaient au désert, mais qu'il ait la vie éternelle.
    Cette dernière parole se trouve ici pour la première fois dans notre évangile. Elle reviendra très souvent dans la suite. Le don de la vie éternelle implique non seulement le pardon, la réconciliation avec Dieu, mais la participation de l'âme sauvée à la vie de Dieu même, vie impérissable et bienheureuse. Et il faut remarquer le présent : ait la vie, qu'il l'ait dès le moment où il embrassera par une foi vivante du cœur ce Sauveur qu'il contemple sur la croix. (versets 16,36)
    - Les mots : ne périsse point, mais, manquent dans Sin., B, quelques versions, et la plupart des critiques les suppriment, supposant qu'ils ont été copiés par mégarde du verset 16. Mais, comme le remarque M. Godet, ils pourraient avoir été écrits par l'auteur pour établir entre notre verset et le suivant ce parallélisme qui est la marque de l'exaltation du sentiment. (comparez verset 11 note)
  • 3.16 Car Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle. Ce verset explique le précédent (car ;) il élève la pensée au-dessus des symboles et montre dans le mystère de la croix la révélation de l'amour éternel de Dieu.
    Il y a dans cette parole plus à adorer, à croire, à aimer qu'à expliquer.
    Dieu a tellement aimé : cet amour est le principe et la source suprême du salut. Il a aimé le monde, ce monde déchu, pécheur, en révolte contre lui ; il a aimé notre humanité tout entière à laquelle il destinait cette manifestation de son amour. Il a donné, non seulement envoyé, mais abandonné, ce qu'il avait de plus cher, son Fils unique ; "il l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui ?" (Romains 8.32 ; comparez 1Jean 4.9)
    Il n'exige de tout homme, pour qu'il ne périsse pas dans son péché et sa misère, que de croire en son Fils, c'est-àdire de mettre en lui toute la confiance de son Cœur. Enfin, il ouvre aux yeux de ce croyant les immenses et bienheureuses perspectives de la vie éternelle. (verset 15, note.)
    Plusieurs exégètes de tendances théologiques diverses se sont demandé si les versets qui nous occupent (Jean 4.16-21) sont encore la continuation de l'entretien de Jésus avec Nicodème, ou s'ils renferment une méditation que l'évangéliste y aurait ajoutée, et ils se décident pour cette dernière opinion.
    Si elle était fondée, nous n'aurions pas moins ici les pensées que le disciple avait puisées dans l'esprit et dans le cœur de son Maître. Mais les raisons invoquées en faveur de cette opinion ne sont pas décisives : les verbes au passé (verset 19) semblent indiquer une époque plus avancée ; mais l'attitude que les autorités avaient déjà prise son égard, (Jean 2.18) comme à l'égard de Jean-Baptiste, (Jean 1.19 et suivants) autorisait Jésus à s'exprimer ainsi.
    Le mot de Fils unique ne se trouve pas ailleurs dans la bouche de Jésus ; il est propre à Jean, (Jean 1.14,18 ; 1Jean 4.9) mais pourquoi Jésus ne s'en serait-il pas servi, lui qui s'appelle si souvent le Fils, le Fils de Dieu ?
    Enfin, on invoque le silence de Nicodème, qui paraît ôter à ce discours le caractère d'un entretien, mais combien n'était-il pas naturel que cet homme, venu auprès de Jésus pour s'instruire, et de plus en plus pénétré de ses paroles, se contentât de les écouter avec une religieuse attention ?
    Aussi Meyer, M. Godet et d'autres interprètes regardentils, avec raison, cette fin du discours comme prononcé par Jésus. La cohésion de toutes les parties de l'entretien, dit M. Godet, est trop évidente pour permettre la distinction entre la part de Jésus et celle de l'évangéliste. Ou le tout est une composition libre de celui-ci, ou le tout aussi doit être envisagé comme le sommaire d'un entretien réel de Jésus.
    Telle est aussi l'opinion de M. Weiss qui incline vers le premier parti, estimant que l'évangéliste, tout en relatant un entretien qui a vraiment eu lieu, prête à Jésus des pensées (versets 14,19) que celui-ci a dû émettre dans une situation plus avancée.
  • 3.17 Car Dieu n'a point envoyé son Fils dans le monde pour qu'il juge le monde ; mais pour que le monde soit sauvé par lui. Jésus confirme dans ces paroles (car) que le but de sa venue dans le monde était bien de manifester l'amour éternel de Dieu, (verset 16) et non de juger le monde.
    Le dessein de cet amour est si universel, que le monde entier pourrait être sauvé par Jésus-Christ.
    Cette universalité du salut est exprimée encore de la manière la plus solennelle par la triple répétition du mot monde. (Comparer Luc 19.10)
    Mais Jésus, en proclamant ainsi le but miséricordieux de sa venue, est bien éloigné de nier, comme on l'a prétendu, le jugement dernier, qui, au contraire, lui est réservé pour la fin des temps et qu'il annonce de la manière la plus solennelle. (Jean 5.28,29) Et, même pendant son séjour sur la terre, et tout en annonçant la miséricorde divine, le Sauveur exerce, par la puissance de la vérité, un autre jugement actuel, intérieur, auquel nul homme n'échappe. (versets 18,19 ; comparez Jean 9.39)
    C'est donc bien à tort que nos anciennes versions rendent le mot juger par celui de condamner. Cette erreur a été commise, parce qu'on a confondu les deux jugements très distincts que nous venons de signaler.
    Remarquons encore que par ce dernier développement (versets 17-21) Jésus rectifie les idées de Nicodème. "Jésus qui vient de révéler l'amour rédempteur envers le monde entier, dévoile maintenant à Nicodème la nature du vrai jugement. Et cette révélation aussi est une transformation complète de l'opinion reçue. Ce ne sera pas entre Juifs et païens, ce sera entre croyants et incrédules, quelle que soit leur nationalité, que passera la ligne de démarcation." Godet.
  • 3.18 Celui qui croit en lui n'est point jugé ; mais celui qui ne croit point, est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Puisque le Fils de Dieu est venu, non pour juger, mais pour sauver, celui qui croit en lui, qui a embrassé en lui la grâce divine, qui s'est donné à lui, n'est point jugé.
    Le jugement a bien dû s'exercer dans sa conscience, par la vérité, et l'amener à la repentance, mais maintenant il en est affranchi et il respire dans l'atmosphère de la grâce et de l'amour divins, il en a le témoignage au dedans de lui. (1Jean 5.10)
    Jésus confirme abondamment cette précieuse parole en déclarant que le croyant est affranchi, même du jugement final, (Jean 5.24) où il ne comparaîtra que pour voir constater au grand jour son état d'âme.
    Mais (particule omise dans Sin., B.), ajoute le Sauveur, celui qui ne croit point, qui persiste dans son incrédulité est déjà jugé, par le seul fait que le Fils unique de Dieu s'est présenté à lui, plein de grâce et de vérité, et qu'il l'a repoussé en lui fermant son cœur. Il reste dans son péché, auquel il a ajouté le péché le plus grave, le mépris de la miséricorde divine.
  • 3.19 Or voici le jugement : c'est que la lumière est venue dans le monde, et que les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière ; car leurs œuvres étaient mauvaises. Jésus pénètre plus profond encore dans l'âme humaine et y découvre la nature et la cause du jugement. C'est que la lumière, c'est-à-dire la vérité et la sainteté divines, sont apparues dans le monde par la venue du Sauveur, et qu'en présence d'un tel Etre, une décision, une crise, un jugement s'opère en toute âme : ou elle aime la lumière et se donne à Celui qui la fait resplendir, ou elle aime mieux les ténèbres, c'est-àdire l'erreur, le mensonge, le mal, et elle s'y réfugie pour se livrer à ses œuvres qui étaient mauvaises et qui le restent. Le verbe à l'imparfait montre que ces œuvres étaient déjà mauvaises avant le jugement intérieur dont il s'agit.
    "En rejetant Jésus l'homme se juge. L'enquête la plus rigoureuse sur toute sa vie ne constaterait pas mieux sa disposition opposée au bien, que ne le fait son incrédulité." Godet.
  • 3.21 Mais celui qui pratique la vérité, vient à la lumière, afin que ses œuvres soient manifestées, parce qu'elles sont faites en Dieu. Ces deux versets (versets 20,21) confirment et développent (car) la grande vérité morale exprimée au verset 19. Quiconque se livre à des œuvres mauvaises ou fait le mal non seulement n'aime pas la lumière, (verset 19) mais il la hait, parce qu'elle révèle, accuse et condamne les dispositions intimes de son cœur, et il se garde bien de venir à la lumière, c'est à dire, de s'approcher de Jésus ; car il sait que ses œuvres seraient reprises, convaincues de culpabilité, comme devant un tribunal.
    Il en est tout autrement de celui qui pratique la vérité, la vérité morale, qui, dans les écrits de Jean, est souvent à peu près synonyme de sainteté (Jean 4.23 ; 8.44 ; 1Jean 1.6) et qui, ici, est tout l'opposé des œuvres mauvaises, (verset 19) ou du mal. (verset 20)
    "Faire la vérité désigne l'effort persévérant d'élever sa conduite à la hauteur de sa connaissance morale, de réaliser l'idéal du bien perçu par la conscience." (Romains 7) Godet.
    Celui qui agit ainsi vient à la lumière, s'approche avec confiance du Sauveur, ne craignant point, mais désirant, que ses œuvres soient manifestées. C'est qu'il a en lui le témoignage que ses œuvres, sa vie, les dispositions de son cœur sont faites en Dieu, en communion avec lui, en conformité avec son esprit et sa volonté.
    On peut se demander avec M. Godet, si cette expression n'est pas "bien forte pour caractériser les œuvres de l'homme sincère, avant qu'il ait trouvé Christ. Mais soit en Israël, soit même en dehors de la sphère théocratique, c'est d'une impulsion divine que provient tout bien dans la vie humaine. (Jean 6.37,44) Partout où il y a docilité de la part de l'homme envers cette divine initiative s'applique cette expression d'œuvres faites en Dieu, qui comprend aussi bien les soupirs du péager humilié et du croyant repentant que les nobles aspirations d'un Jean ou d'un Nathanaël."
    - Ainsi, malgré la sentence générale du verset 19, Jésus reconnaît qu'il y a des hommes qui, même avant de venir a lui, la lumière parfaite, ont un cœur sincère et droit, aimant la vérité et cherchant la lumière. "Quiconque est de la vérité :, écoute ma voix." (Jean 18.37)
    Ce sont les âmes que le Père attire au Sauveur (Jean 6.44) et qui ne lui résistent pas. Cette parole, qui termine l'entretien, était un encouragement pour Nicodème, qui était lui-même "venu" à Jésus.
  • 3.22 Après cela, Jésus se rendit dans la terre de Judée avec ses disciples, et là il séjournait avec eux et baptisait. 22 à 36 Jésus en Judée. Dernier témoignage de Jean-Baptiste.
    Après cela, c'est-à-dire après ce premier séjour à Jérusalem (Jean 2.13 et suivants) où eut lieu l'entretien avec Nicodème. (verset 1 et suivants)
    Jésus quitte la capitale, où sa manifestation dans le temple et les miracles qu'il avait accomplis n'avaient pu lui assurer l'adhésion générale ni l'approbation des autorités théocratiques. Il en a conclu que l'œuvre de préparation accomplie par Jean-Baptiste doit se poursuivre encore et il s'y associe lui-même, il se rend dans les campagnes de la Judée pour séjourner là quelque temps avec ses disciples. Là aussi, il joint à la prédication le baptême.
    L'évangéliste rectifie et complète le renseignement qu'il donne ici, en disant que "ce n'était pas Jésus lui même qui baptisait mais ses disciples." (Jean 4.2) Ce baptême était comme celui du Précurseur, un baptême administré en signe de repentance ; le baptême d'Esprit n'eût lieu qu'après la Pentecôte. (Jean 7.39 ; Actes 1.5)
    Dans l'Eglise chrétienne, ces deux baptêmes furent réunis en un seul, qui devint le sceau de la régénération. (Ephésiens 5.26 ; 3.5)
  • 3.23 Or Jean baptisait aussi à Enon, près de Salim, parce qu'il y avait là beaucoup d'eau ; et on allait et on se faisait baptiser. Jean continuait son œuvre, parce qu'à ses yeux le royaume de Dieu. en vue duquel il prêchait et baptisait, n'était pas encore établi. Il lui fallait, pour mettre un terme à sa mission, un ordre de Dieu ; il le reçut bientôt par le fait de son emprisonnement.
    - On n'a que des conjectures sur la situation précise de ces deux localités Enon et Salim. Le premier de ces noms est dérivé probablement d'un mot hébreu qui signifie les sources, et le second est dans les Septante la transcription du nom hébreu de Schilchim, qui veut dire les conduites d'eau, les ruisseaux.
    Cette double signification est en harmonie avec cette observation de l'évangéliste, qu'il y avait là beaucoup d'eau.
    On en a conclu, avec raison, qu'alors Jean ne baptisait pas dans le Jourdain, sans quoi cette remarque eût été superflue.
    Les deux noms Schilchim et Aïn se trouvent réunis dans une énumération des villes de "la contrée du midi" de Juda. (Josué 15.32)
  • 3.24 Car Jean n'avait pas encore été mis en prison. L'évangéliste explique comment l'activité de Jean-Baptiste pouvait continuer encore.
    Mais pourquoi cette observation était-elle nécessaire ? Evidemment parce que le récit des deux premiers évangiles (Matthieu 4.12,Marc 1.14) qui ne suivaient point un ordre chronologique rigoureux, laissait croire que l'emprisonnement de Jean-Baptiste avait eu lieu avant le premier retour de Jésus de Judée en Galilée, immédiatement après son baptême.
    Or notre évangéliste, qui rapporte (Jean 1.44) un premier voyage en Galilée et (Jean 4.3,43 et suivants) un second voyage, distinguant ainsi ces deux retours, que la tradition synoptique avait fondus en un seul, rétablit l'ordre chronologique de ces premiers temps de l'activité du Sauveur, et nous apprend que la prédication du Précurseur eut lieu, quelque temps encore, simultanément avec celle de Jésus.
  • 3.25 Or, il y eut une dispute des disciples de Jean avec un Juif, au sujet de la purification. Selon le texte reçu, cette dispute des disciples de Jean aurait eu lieu avec des Juifs, mais la plupart des documents sont en faveur du singulier, un Juif.
    Le pluriel se lit dans plusieurs anciennes versions et chez Origène, mais parmi les manuscrits il n'a pour lui que le Sin., et des minuscules.
    L'évangéliste ne dit pas qui était ce Juif.
    Cette discussion avait pour objet la purification, c'est-à-dire le baptême. Il s'agissait probablement d'après le contexte, de décider lequel des deux baptêmes, celui de Jean ou celui de Jésus, était le plus efficace.
    De là une sorte d'irritation chez les disciples de Jean, et leur démarche auprès de leur Maître. (verset 26)
  • 3.26 Et ils vinrent à Jean et lui dirent : Rabbi, celui qui était avec toi au delà du Jourdain, auquel tu as rendu témoignage, voici, il baptise, et tous vont à lui. Ces paroles respirent la jalousie : Celui à qui tu as rendu témoignage, que tu as recommandé avec un désintéressement si généreux, (grec) voici, celui-là baptise !
    Il cherche à te supplanter par une concurrence directe ! Et ils ajoutent avec l'exagération du dépit : et tous vont à lui !
    On comprend ces sentiments chez des hommes sincères mais peu éclairés vivement attachés à leur maître et qui n'avaient pas cru en Jésus. Mais quel contraste entre de telles dispositions et l'admirable humilité qui ressort de chaque mot de la réponse de Jean !
  • 3.27 Jean répondit et dit : Un homme ne peut rien prendre, qui ne lui ait été donné du ciel. Jean exprime en ces mots une vérité générale, absolue. (Comparer Jacques 1.17)
    Mais à qui l'applique-t-il ?
    Les uns répondent : A luimême ; il n'a aucune prétention à avoir ou à être rien de plus que ce qui lui a été départi. (Bengel, Lücke, Hengstenberg, Godet.)
    D'autres, à Jésus ; il n'aurait pas les succès dont les disciples de Jean étaient jaloux, si ceux-ci ne lui avaient été donnés du ciel. (De Wette Meyer, Astié, Weiss, Holtzmann.) D'autres enfin, à Jean et à Jésus tout ensemble, chacun d'eux devant remplir la mission qui lui a été assignée de Dieu. (Tholuck, Luthardt, Keil.)
    Il nous semble que la première de ces explications est le plus en harmonie avec le verset 28 où Jean continue à parler de lui-même et de ce qui ne lui a pas été donné.
  • 3.28 Vous-mêmes m'êtes témoins que j'ai dit : Ce n'est pas moi qui suis le Christ, mais j'ai été envoyé devant lui. Les disciples de Jean ne pouvaient pas ignorer les déclarations si positives de leur maître (Jean 1.20-34) sur son rapport avec le Messie.
    Eux-mêmes viennent de faire allusion (verset 26) au témoignage rendu par Jean. Aussi se contente-t-il de leur dire : Vous-mêmes m'êtes témoins.
  • 3.29 Celui qui a l'épouse est l'époux ; mais l'ami de l'époux, qui se tient là et qui l'écoute, est ravi de joie d'entendre la voix de l'époux ; cette joie donc qui est la mienne est parfaite. Le Précurseur montre encore, par une belle et touchante image, quelle est sa position subordonnée à l'égard du Sauveur : Lui est l'époux, à qui appartient l'épouse, c'est-à-dire l'Eglise qu'il a rachetée. Jean n'est que l'ami de l'époux, mais cela suffit pleinement à sa joie.
    Cette image, Jean l'avait trouvée dans l'Ancien Testament ; (Esaïe 54.5 ; 62.5 ; Osée 2.16 et suivants) mais quelle vue profonde fallait-il qu'il eût, et de l'Ecriture, et du Messie, pour appliquer à ce dernier ce que les prophètes avaient dit de l'union de l'Eternel avec son peuple !
    Jésus lui-même se sert de cette image qui peint si vivement son amour pour l'Eglise, (Matthieu 9.15 ; 25.1 et suivants) et ses disciples, après lui, se sont bien gardés de l'oublier. (Ephésiens 5.25 et suivants ; Apocalypse 19.7 ; 21.2)
    La position que Jean s'attribue par cette comparaison est celle d'ami de l'époux, son intermédiaire auprès de l'épouse, chargé de demander la main de celle-ci, et enfin de préparer les noces.
    C'est ce beau rôle que Jean décrit par ces détails : L'ami de l'époux se tient là, à sa disposition, il l'écoute, il est ravi de joie (grec se réjouit de joie) d'entendre sa voix, pendant la fête des noces. (Jérémie 7.34)
    Puis Jean ajoute que cette joie qui est la sienne est parfaite, parvenue à son plein accomplissement. (Le même mot qui se retrouve Jean 15.11 ; 16.24 ; 17.13)
    Quel contraste entre cette joie du maître et la jalousie des disciples ! (verset 26)
  • 3.30 Il faut qu'il croisse et que je diminue. Admirable conclusion de la similitude qui précède ! expression d'humilité la plus touchante qui soit sortie de la bouche d'un serviteur de Dieu !
    Jésus grandira en effet, son règne s'étendra sur le monde entier, toute puissance lui sera donnée au ciel et sur la terre ! Et Jean va bientôt voir diminuer sa mission, son influence, sa vie même, qui ira s'éteindre dans un cachot.
    Il faut, dit-il ; telle est, envers Jésus et envers lui-même, la souveraine volonté de Dieu !
    - La plupart des interprètes considèrent cette belle conclusion comme la fin du discours de Jean-Baptiste et estiment que les versets suivants (versets 31-36) renferment des développements de sa pensée, ajoutés par l'évangéliste. Ils se fondent d'abord sur ce que les idées exprimées dans ces versets sur la nature divine du Sauveur dépassent, selon eux, le point de vue où se trouvait le Précurseur, et ensuite, sur le fait que le style de ce morceau est décidément celui de Jean.
    Ces raisons ne sont pas sans importance, et il n'y aurait rien à perdre pour la foi, si ce magnifique témoignage rendu au Sauveur était sorti de la plume de Jean, au lieu de venir de la bouche du Précurseur.
    Cependant, d'éminents exégètes, Meyer et M. Godet entre autres, voient dans ces versets la continuation du discours de Jean-Baptiste, rien n'indiquant que celui-ci se soit terminé avec le verset 30. Et, en effet, pourquoi JeanBaptiste, qui a appelé Jésus "Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde," qui vient de nous montrer en lui le céleste époux de l'Eglise, n'exprimerait-il pas encore, à son sujet, les grandes pensées qui vont suivre ?
    "Jean-Baptiste dit Meyer, parle réellement dans le cercle intime de ses disciples, avec l'enthousiasme croissant du dernier des prophètes, il dévoile encore toute la grandeur divine de Jésus et couronne ainsi ses témoignages avant de disparaître de l'histoire."
    Et si l'on ne peut méconnaître dans la forme de son enseignement les caractères du style de l'évangéliste, il ne faut pas oublier que celui-ci a dû reproduire en grec un discours tenu en araméen.
  • 3.31 Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous ; celui qui est de la terre, est de la terre, et parle comme étant de la terre ; Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous. Jean-Baptiste confirme et généralise le contraste absolu qu'il vient d'établir entre le Sauveur et lui.
    Celui qui vient d'en haut, le Fils de Dieu, est au-dessus de tous, de tous les hommes. de ses serviteurs les plus éminents, fusent-ils prophètes ou apôtres.
    C'est ce que confirme abondamment l'expérience ; aucun des plus excellents serviteurs ne supporte la moindre comparaison avec le Maître. Jean exprime cette vérité en opposant à Celui qui vient d'en haut celui qui est de la terre : il en émane, il appartient à notre pauvre humanité déchue, il est et reste de la terre, il en porte les caractères, les infirmités ; et quand il parle, il ne peut le faire que comme étant de la terre. Le grec porte littéralement : il parle de la terre ; les mots de la terre se rapportent proprement au contenu des discours : ils ne traitent que de choses terrestres. (comparez verset 12) voir l'opposé au verset 31.
    Ces paroles malgré ce qu'elles ont d'absolu, n'excluent ni la vocation d'en haut que peut avoir reçue un serviteur de Dieu, (Luc 3.2) ni les révélations ou les secours de l'Esprit de Dieu qui font de sa parole une parole divine. (Jean 1.33,34) Mais la propre expérience de Jean-Baptiste (Matthieu 11.2) montra bientôt que ce jugement sévère n'était que trop fondé.
    Une variante, adoptée par Tischendorf d'après Sin., D, supprime les mots : est au-dessus de tous, en sorte que la phrase serait celle-ci : "Celui qui vient du ciel témoigne ce qu'il a vu et entendu."
  • 3.32 Ce qu'il a vu et entendu, il en rend témoignage ; et personne ne reçoit son témoignage. Celui qui vient du ciel, et parle de ce qu'il a vu et entendu a une connaissance immédiate et parfaite de ce qu'il affirme (comparez verset 11 et 13, notes).
    Grand contraste avec "celui qui est de la terre !"
    - Comment Jean peut-il ajouter cette réflexion attristée : mais personne ne reçoit son témoignage. On venait de lui dire : "Tous vont à lui," (verset 26) lui même a exprimé toute sa joie de voir les prémices de l'Eglise se réunir autour du céleste époux. (verset 29)
    C'est que Jean pas plus que l'évangéliste, (Jean 1.10,11) pas plus que Jésus lui-même, (verset 11) ne se faisait d'illusions sur les dispositions du cœur de l'homme ; il reste vrai que, auprès de la masse des incrédules et des indifférents, le nombre de ceux qui se donnent à Jésus est infiniment petit.
    "Ce mot : personne, est l'hyperbole d'une profonde douleur" (Meyer) ; et Jean-Baptiste lui-même va en modifier l'expression en parlant (verset 33) de ceux qui reçoivent le Sauveur.
  • 3.33 Celui qui a reçu son témoignage a certifié que Dieu est vrai ; Celui qui a reçu dans son cœur par une foi vivante, le témoignage rendu par Jésus-Christ (grec) a par là même scellé, certifié au moment de son sceau, le fait que Dieu est vrai ou véridique.
    C'est ce qu'explique (car) le verset 34, en affirmant que le témoignage de Jésus est celui de Dieu même : Celui que Dieu a envoyé parle les paroles de Dieu lui-même.
    La foi, la confiance du cœur est en elle même, de la part du croyant, une attestation de la véracité de Dieu, tandis que celui qui ne croit pas Dieu, "le fait menteur." (1Jean 5.10)
    Le verbe sceller, employé dans un sens figuré et spirituel, revient souvent dans le Nouveau Testament (Jean 6.27 ; 1Corinthiens 9.2 ; 2Corinthiens 1.22, etc.)
  • 3.34 car Celui que Dieu a envoyé, parle les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne pas l'Esprit avec mesure. Grec : Car Dieu (ce mot manque dans Sin., B, C, il est probablement une glose) ne donne pas l'Esprit avec mesure.
    Ce qui n'est pas donné avec mesure, est donné sans mesure, avec une abondance infinie, comme Dieu donne.
    Mais à qui le donne-t-il ainsi ? Evidemment à Celui qu'il a envoyé, (verset 34) à son Fils qu'il aime et à qui il a remis toutes choses. (verset 35)
    Aussi est-ce avec raison que toutes nos versions suppléent le pronom lui, qui n'est pas dans le grec, et sans lequel cette phrase générale "n'aurait aucun sens." (De Wette.)
    En effet aucun prophète n'a reçu l'Esprit de Dieu d'une manière infinie et permanente. Chaque croyant le reçoit dans la mesure que Dieu lui dispense, le Fils de Dieu seul en a toute la plénitude. (Colossiens 1.19)
    En parlant de ce don de l'Esprit, Jean-Baptiste pense sans doute à ce dont il a été témoin au baptême de Jésus. (Jean 1.32)
  • 3.35 Le Père aime le Fils et a remis toutes choses entre ses mains. Grec : a donné tout dans sa main, l'a mis en sa puissance.
    C'est dans cet ineffable rapport d'amour qui l'unit au Père, que le Fils possède non seulement la plénitude de l'Esprit, mais toutes choses.
    "Tout ce qui est à moi, est à toi, et ce qui est à toi, est à moi." (Jean 17.10 ; 13.3 ; 17.2 ; Matthieu 11.27 ; 28.18 ; 1Corinthiens 15.27 ; Ephésiens 1.22)
  • 3.36 Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais celui qui désobéit au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. Telle est la conclusion pratique de tout ce qui vient d'être dit du Fils de Dieu, la foi en lui ou l'incrédulité à son égard ont des conséquences qui se prolongent jusque dans l'éternité.
    Croire en lui c'est avoir actuellement la vie éternelle. (A et non aura.)
    Lui-même est la vie ; (Jean 14.6) être avec lui, par la foi, dans une communion vivante, c'est posséder, en lui, cette vie impérissable qui, un jour, s'épanouira pleinement dans le ciel. (Jean 5.24)
    - Mais quels contrastes entre cette déclaration et la sentence qui suit !
    1° On s'attendait à ce qu'à ces mots : croire au Fils, seraient opposés ceux-ci : ne pas croire ; au lieu de cela, nous lisons : désobéit au Fils. C'est que, comme la foi est un acte moral de la conscience et du cœur qui constitue l'obéissance même, l'incrédulité est une révolte morale de l'homme pécheur contre Celui qui lui offre le salut.
    2° A ce verbe au présent : a la vie, se trouve opposé un verbe au futur : ne verra point la vie, ni maintenant, ni plus tard.
    3° D'une part, la vie éternelle ; d'autre part, la colère de Dieu, qui est l'indignation de la sainteté contre le péché et l'ingratitude. Cette colère demeure sur l'incrédule ; elle était donc déjà sur lui par l'effet du péché héréditaire, (Ephésiens 2.3) elle reste sur lui et s'accroît par le fait du mépris de la grâce offerte.
    - Ces paroles sont la conclusion vraiment prophétique du discours et de tout le témoignage du Précurseur. C'est comme s'il avait dit, avec Moïse : "Voici j'ai mis devant toi la vie et la mort !" (Deutéronome 30.15)
  • Jean 4

  • 4.1 Lors donc que le Seigneur eut appris que les pharisiens avaient entendu dire que Jésus faisait et baptisait plus de disciples que Jean Jésus en Samarie.
    Chapitre 4.
    1 à 26 Jésus et la Samaritaine.
    Ces mots : Lors donc reportent la pensée au moment où de nombreux disciples affluaient autour de Jésus pendant son séjour en Judée. (Jean 3.26)
    Les pharisiens, ayant entendu parler de l'action croissante du nouveau prophète qui succédait à Jean, en prirent de l'ombrage.
    Comme ils avaient repoussé le ministère du Précurseur, qui pourtant vivait selon la rigueur de la loi, ils devaient à plus forte raison reporter leur inimitié sur Jésus, qui prêchait une vie toute nouvelle faisait des miracles et avait assumé l'autorité messianique en purifiant le temple. (Jean 2.14 et suivants)
    Le Sauveur ayant appris, sans doute par quelques-uns de ses disciples, que telles étaient les dispositions de ses adversaires, et ne voulant pas provoquer, avant le temps, leur haine "quitta la Judée et s'en retourna en Galilée." (verset 3)
    Telle est, dans notre évangile, la première mention de cette opposition des chefs du peuple, qui ira grandissant jusqu'à la croix du Calvaire.
  • 4.2 -- (toutefois ce n'était pas Jésus lui-même qui baptisait, mais ses disciples), L'évangéliste précise et rectifie par cette observation un mot d'où l'on aurait pu conclure que Jésus baptisait lui même, (Jean 3.22) tandis qu'il laissait cette fonction à ses disciples.
    Mais pourquoi ne baptisait-il pas lui-même ? On a répondu que c'était afin d'éviter qu'on attribuât au baptême reçu de ses propres mains une valeur supérieure. On a dit encore que tout entier à son ministère, il ne voulait pas s'en détourner pour accomplir une cérémonie qu'il pouvait laisser à ses disciples. Les apôtres agirent de même plus tard. (1Corinthiens 1.17 ; Actes 10.48)
    Ces explications peuvent être fondées ; mais la vraie raison, c'est que Jésus était le Seigneur. (verset 1) Celui qui devait baptiser du SaintEsprit, ne pouvait pas baptiser d'eau ; (Matthieu 3.11) d'autant moins que ce baptême administré par les disciples n'était alors encore que préparatoire, comme celui du Précurseur.
  • 4.3 il quitta la Judée, et s'en retourna en Galilée. La Samarie étant située entre la Judée et la Galilée, il fallait traverser cette province si l'on voulait suivre le chemin le plus direct.
    Les Juifs évitaient ordinairement la Samarie, en faisant un détour par la Pérée et la rive orientale du Jourdain. Jésus, voulant donner un exemple de largeur et montrer qu'il ne partageait pas le préjugé des Juifs à l'égard des Samaritains, (verset 9, note) prit le chemin le plus court, qui était encore de trois journées.
    Mais ne pourrait-on pas, avec R. Stier, voir dans ce mot il fallait une direction de la providence et de la grâce divines, en vue de la belle œuvre que Jésus avait à faire dans cette même Samarie et que Jean va nous raconter avec une évidente prédilection ?
  • 4.5 Il arriva donc à une ville de Samarie, nommée Sychar, près du champ que Jacob donna à Joseph son fils. Autrefois on identifiait Sychar avec Sichem, ville célèbre dans l'histoire du peuple d'Israël, (Josué 20.7 ; Juges 9.7) connue déjà au temps des patriarches. (Genèse 12.6 ; 33.18 ; Josué 24.32) Elle fut appelée Néapolis, et subsiste encore sous le nom de Naplouse.
    On expliquait le changement du nom de Sichem en Sychar par la haine des Juifs pour les Samaritains : Sychar, en effet, serait dérivé de schèker, mensonge, ou de schékar, boisson (ville des buveurs, comparez Esaïe 28.1).
    Mais il est plus probable qu'il faut distinguer Sychar de Sichem. Eusèbe parle de "Sychar qui est devant Naplouse ;" le Talmud mentionne une localité du nom de Soukar, et l'on trouve aujourd'hui encore prés du puits de Jacob un hameau qui porte le nom de El Askar.
    Voir les belles pages que M. F. Bovet a consacrées à Sichem dans son Voyage en Terre Sainte. (2e édit. p.358 et suivants)
    "...Bientôt la nature change : la culture devient plus riche et moins rare. Nous sommes dans le beau pays d'Ephraïm, bien différent de celui de Juda...C'est surtout en arrivant dans la grande vallée où se trouve le puits de Jacob qu'on s'aperçoit de ce changement. Cette plaine n'a pas d'arbres, il est vrai, et les montagnes qui la bordent sont encore nues et rocheuses, mais le fond de la vallée est couvert de champs cultivés et de prairies de la verdure la plus fraîche et la plus éclatante. Encore quelques jours et les blés seront blancs pour la moisson"
    Sur ce champ que Jacob donna à Joseph, voir Genèse 48.22 ; comparez Genèse 33.19,34.25-27 ; Josué 24.32.
  • 4.6 Or, là était la source de Jacob. Jésus donc, fatigué du voyage, s'était ainsi assis près de la source ; c'était environ la sixième heure. La source et non le puits, selon nos versions ordinaires, ce dernier mot ne se trouve qu'au verset 11.
    En employant ainsi deux termes distincts, l'évangéliste veut faire remarquer, sans doute, que ce puits n'était pas une citerne destinée à recueillir les eaux de pluie, selon l'usage de l'Orient, mais qu'il était alimenté par une source souterraine d'eau courante. Ensuite, ce terme seul pouvait fournir l'image que Jésus en tire au verset 14.
    "Nous arrivons, écrit M. F. Bovet, à ce puits de Jacob où, pour la première fois, le grand principe d'un culte nouveau fut énoncé par Jésus en opposition au semi paganisme des Samaritains et au théisme formaliste des Juifs : "Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité" (verset 24) C'est sans contredit un des sites les plus intéressants qu'il y ait dans toute la Terre Sainte, non seulement à cause de la grandeur de la scène qui s'y est passée, non seulement à cause de l'importance des paroles que le Fils de l'homme y a fait entendre mais aussi parce qu'il n'est pas de localité qui soit mieux circonscrite et plus aisément reconnaissable. L'Evangile est sobre de tableaux, il nous en présente peu qui soient aussi complètement dessinés que celui de l'entretien de Jésus avec la Samaritaine. C'est ici, c'est sur la margelle de ce puits, que Jésus s'est assis à l'heure de midi, lassé du chemin, et a demandé à boire à cette femme de Sychar. Voilà cette source dont il disait : "Tous ceux qui boivent de cette eau auront de nouveau soif, mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, n'aura plus jamais soif." Ces pierres, cette plaine, ces montagnes ont été témoins de cette conversation. Ces beaux champs de blé qui s'étendent devant moi sont ceux que Jésus montrait à ses disciples : "Ne dites vous pas vous, qu'il y a encore quatre mois Jusqu'à la moisson ?" Voilà, au dessus de nous, ce sommet du Garizim auquel se rapportent ces paroles : "L'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père." Le puits de Jacob est dans une admirable situation, au point de jonction de l'étroite vallée de Sichem et de la grande vallée de Mokhna...A ma gauche est l'Hébal, et au pied, à peu de distance de moi, le tombeau de Joseph." F. Bovet, Voyage en Terre Sainte, p. 361.
    La sixième heure, c'est-à-dire midi, (voir Jean 1.40, 2e note) l'heure de la plus grande chaleur. Cette observation nous fait sentir combien Jésus devait être fatigué, épuisé par la marche et accablé par l'ardeur du soleil, quand il vint s'asseoir sur le bord du puits de Jacob !
    L'évangéliste accentue encore cette impression par ce petit mot : ainsi, fatigué comme il l'était, d'après Erasme, Bèze.
    D'autres (Chrysostome, Meyer, Weiss, Rilliet, Oltramare), estimant que pour avoir le premier sens, ainsi devrait être placé devant le participe fatigué, traduisent : "S'était tout simplement assis," tel qu'il était sans autre siège, ou, selon l'expression de M. Godet, "sans autres préparatifs, en prenant les choses comme il les trouvait."
  • 4.7 Une femme de la Samarie vient pour puiser de l'eau.Jésus lui dit : Donne-moi à boire. L'évangéliste, en indiquant la nationalité de cette femme, fait pressentir la tournure que prendra son entretien avec Jésus. Elle arrive inopinément à la source. Moment important pour elle, que le texte marque et rend plus actuel par le verbe au présent, vient.
    En adressant la parole à cette femme, Jésus pressentait ce qui allait s'ensuivre, mais il faut prendre la requête qu'il lui adresse dans toute sa simplicité et sa réalité, il demande à boire, parce qu'il souffrait de la soif. Cela ressort de ce qui est dit au verset 6 (voir la note).
  • 4.8 Car ses disciples s'en étaient allés à la ville pour acheter des vivres. La remarque de l'évangéliste fait comprendre (car) pourquoi Jésus demande à la femme un service que nul autre ne pouvait lui rendre, en l'absence de ses disciples. Celle-ci permettra à l'entretien de devenir plus direct et intime.
  • 4.9 La femme samaritaine lui dit donc : Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi, qui suis une femme samaritaine ? (Car les Juifs n'ont point de relations avec les Samaritains.) Par cette parenthèse l'évangéliste explique l'étonnement de la femme.
    Les Samaritains étaient issus d'un mélange d'Israélites restés dans le pays lors de la captivité, et de païens transportés de l'Orient dans cette contrée, pour la repeupler. (2Rois 17.24)
    Ils avaient sur le mont de Garizim un temple, et leur religion était la religion de Moïse, mélangée également de paganisme. Ils admettaient le Pentateuque, à l'exclusion de tout le reste de l'Ancien Testament. (2Rois 17.29)
    Il y avait entre les Juifs et les Samaritains une haine nationale qui remontait à l'époque du retour de la captivité. (Esdras 4.1-15 ; comparez Luc 9.52 et suivants) Aussi était-ce faire à un Juif une grossière injure que de l'appeler Samaritain. (Jean 8.48)
    Malgré cette hostilité entre les deux peuples, il y a quelque exagération dans l'étonnement exprimé par la Samaritaine. Reconnaissant en Jésus, soit à son langage, soit à son costume, un Juif, elle profite de la demande qu'il lui adressé pour donner essor à un sentiment national, souvent plus vif chez les femmes que chez les hommes.
  • 4.10 Jésus répondit et lui dit : Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : Donne-moi à boire, tu l'aurais prié toi-même, et il t'aurait donné de l'eau vive. Jésus connut sans doute que le cœur de cette femme ne resterait pas fermé à sa parole, malgré l'ignorance et les préjugés dont il était rempli. Et avec quelle condescendance il poursuit l'entretien ! A quelle hauteur il l'élève dès l'abord !
    Si la femme savait à qui elle avait affaire, au lieu de lui marchander un peu d'eau pour sa soit ; elle se mettrait à le prier humblement elle-même.
    Il y a progression dans ces paroles si riches et très diversement interprétées. D'abord le don de Dieu, qui, sans aucun doute, était déjà renfermé dans cette précieuse occasion offerte à la femme de voir et d'entendre le Sauveur. Ensuite, cette première grâce la conduirait bien vite à savoir qui est celui qui condescend à lui demander un peu d'eau. La Samaritaine le saura bientôt, autant du moins qu'elle pouvait le connaître alors. (versets 29,42)
    Lui, enfin, lui aurait donné de l'eau vive. Au sens propre, l'eau vive, c'est-à-dire celle qui coule de source (par opposition à l'eau de pluie recueillie dans des citernes) est particulièrement précieuse en Orient. Elle seule rafraîchit et restaure le voyageur épuisé par la fatigue et la soif.
    Qu'est-ce que Jésus, sous cette belle image, offre à la pauvre femme samaritaine ?
    Chaque interprète répond à cette question selon ce qui lui paraît être l'essence même de l'évangile. Meyer et Astié : la grâce et la vérité ; (Jean 1.14) Lücke : la foi, (Jean 7.38) Olshausen : Jésus lui-même et la vie qui vient de lui, Luthardt, Hofmann : le Saint-Esprit ; plusieurs Pères de l'Eglise : l'Esprit donné par le baptême.
    Ne pourrait-on pas réunir toutes ces pensées en disant que l'eau vive est l'image de la vie, la vie spirituelle et éternelle de l'âme ? (versets 13,14) Mais cette vie ne se trouve qu'en Jésus (Jean 14.6 ; Colossiens 3.4) et elle n'est communiquée à l'âme que par le Saint-Esprit.
    Toutes les interprétations précédentes se trouvent comprises dans cette dernière qui est en harmonie avec l'Ecriture entière. (Psaumes 23.2 ; 42.2,3 ; Esaïe 12.3 ; 41.17,18 ; Jérémie 2.13 ; Jean 7.37-39)
  • 4.12 Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux ? La Samaritaine a reçu des paroles de Jésus une première impression, qui lui inspire du respect : à celui qu'elle avait appelé un Juif, (verset 9) elle donne maintenant le titre honorable de Seigneur. Peut-être même soupçonne-t-elle sous ce mot d'eau vive une pensée plus élevée, mais, comme Nicodème (Jean 3.4) elle affecte de prendre l'image dont Jésus se sert dans son sens littéral et matériel et elle défie Jésus de pouvoir lui donner ce qu'il lui offre, puisque, sans un vase pour puiser, il ne peut atteindre l'eau dans ce puits profond. "Il n'y a point ici d'autre source ; d'où aurais-tu donc cette eau vive ?" Puis, cédant à un mouvement d'orgueil national, elle demande à Jésus s'il se croit plus grand, plus puissant que le patriarche qui avait fait don de ce puits à ses descendants et qui l'avait trouvé suffisant pour lui-même, pour ses fils et pour ses troupeaux.
    Il y a dans ces dernières paroles une pointe d'ironie par laquelle la femme croit répondre à ce mot de Jésus : Si tu savais qui est Celui qui te parle.
    - Elle appelle Jacob notre père parce que les Samaritains prétendaient descendre de ce patriarche par Joseph et ses fils, Ephraïm et Manassé. (Josèphe, Antiq., IX, 14, 3 ; X1, 3, 6.)
  • 4.14 mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif ; au contraire, l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau jaillissante jusqu'à la vie éternelle. Cette eau là, dit Jésus, en désignant du geste le puits, ne peut désaltérer que pour un moment, la soif renaît bientôt. Il en est de même de toutes les jouissances de la terre, qui sont incapables de satisfaire l'âme de l'homme.
    Christ seul par l'Esprit qu'il lui communique, étanche sa soif pour toujours. Mais cette source de vie et de bonheur n'existe pas seulement en dehors de l'âme régénérée, l'Esprit de Dieu qui la vivifie, demeure en elle et y forme une source permanente toujours jaillissante jusqu'à la vie éternelle.
    "Ce qui est éternel remonte toujours jusqu'à l'éternité." Olshausen.
  • 4.15 La femme lui dit : Seigneur, donne-moi cette eau-là, afin que je n'aie plus soif et que je ne vienne plus ici pour puiser. On pourrait avec Lücke et Tholuck, voir de l'ironie dans la demande de la femme, ou, avec Meyer et Stier, penser que, dans son embarras, elle ne sait ce qu'elle dit.
    Mais non, elle parle sérieusement, comme le montre ce mot respectueux de Seigneur. Les paroles de Jésus, surtout ce terme imposant de vie éternelle, l'ont impressionnée, elle a le pressentiment d'une vie paisible et heureuse, mais elle est incapable de concevoir cette vie en dehors du cadre de son existence terrestre ; c'est pourquoi elle associe naïvement le don qui lui est offert à la suppression de ses peines présentes.
    Comment l'éclairer au point de lui faire comprendre par la simple intelligence ce qu'est la vie de l'âme, la vie éternelle ? Jésus dirige l'entretien vers un domaine plus accessible à son interlocutrice, celui de la conscience et de la vie morale.
  • 4.16 Jésus lui dit : Va, appelle ton mari, et viens ici. Le but de Jésus, en donnant à la femme l'ordre d'appeler son mari, était d'enfoncer dans sa conscience un aiguillon qui devait l'amener à la repentance.
    - Quelques interprètes, estimant qu'il y aurait eu, dans l'emploi de ce moyen de tourné, quelque chose de peu conforme à la parfaite sincérité de Jésus, pensent qu'il voulait réellement faire venir à lui le mari de cette femme, afin de le rendre aussi participant de ses instructions.
    Pour cela, ils doivent admettre que Jésus ignorait, à ce moment-là, ce qu'était la vie de cette femme, et que sa vue prophétique ne s'éveilla que lorsqu'elle lui dit : "Je n'ai point de mari."
    Mais l'objection qu'ils font au procédé de Jésus nous paraît dictée par des scrupules exagérés, et il est plus naturel et plus conforme au récit de supposer que Jésus connut d'emblée la misère morale de son interlocutrice.
  • 4.18 car tu as eu cinq maris ; et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari ; tu as dit vrai en cela. Par cette réponse : Je n'ai point de mari, réponse qui était un demiaveu, la femme voulait échapper à la confusion qu'elle éprouvait. Mais Jésus, en déroulant devant elle le tableau de sa vie passée et actuelle, l'humilie par la puissance irrésistible de la vérité. (verset 19)
    - Nous voyons ici en Jésus une connaissance immédiate et surnaturelle, qui s'est manifestée plus d'une fois dans sa vie et que Jean lui attribue expressément. (Jean 2.24,25)
    - Les cinq premiers mariages de cette femme avaient été légitimes et successivement dissous par le divorce ou par la mort cela ressort de la manière dont Jésus désigne l'homme avec qui elle vivait alors dans le désordre. Et cependant ô miséricorde infinie ! le Seigneur continue à lui parler et à l'instruire pour la sauver.
  • 4.20 Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous dites, vous, que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. A ce regard de Jésus qui a pénétré son cœur et sa vie, la Samaritaine reconnaît en lui un envoyé de Dieu, un prophète. Et aussitôt, elle lui pose une question dont le sens a été faussé de deux manières opposées.
    Quelques interprètes n'y ont vu que le désir d'échapper à elle même et à son humiliation, pour porter l'entretien sur un sujet religieux général.
    D'autres ont cru y trouver la requête anxieuse d'une âme pénitente qui s'informe du vrai sanctuaire où elle trouvera le plus sûrement le pardon de ses péchés. La vérité est, comme l'observe avec justesse M. Godet entre ces deux extrêmes.
    Sans doute, elle pouvait instinctivement désirer de détourner l'attention d'elle même, mais c'est avec tout le sérieux d'une conscience remuée qu'elle demande à Jésus la solution de la question religieuse vivement débattue entre les Samaritains et les Juifs, sur le lieu où il fallait adorer.
    Les Samaritains (nos pères) célébraient leur culte sur le Garizim. (Deutéronome 11.29 ; 27.12) Ils s'y étaient construit un temple à l'époque de Néhémie. Ce temple avait été détruit par Jean Hyrcan 127 ans avant Jésus-Christ. Les Juifs, eux, soutenaient qu'on ne pouvait offrir de sacrifices que dans le temple de Jérusalem.
    En disant : sur cette montagne, la femme pouvait la montrer de la main, car le puits de Jacob, où avait lieu cet entretien, est situé au pied du Garizim.
  • 4.21 Jésus lui dit : Femme, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Par cette seule parole, Jésus élève l'adoration à toute sa hauteur de vérité et de spiritualité. (verset 24)
    Pour les vrais adorateurs, il ne sera plus question de chercher le Père en un lieu plutôt qu'en un autre, puisque, partout, Il entend leurs prières.
    Ainsi Jésus ne décidait la question ni en faveur des Juifs ni en faveur des Samaritains, il les invitait les uns et les autres à se rencontrer et à s'unir dans l'adoration du Père.
  • 4.22 Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez point ; nous, nous adorons ce que nous connaissons ; car le salut vient des Juifs. Après avoir mis au-dessus de tout doute sa haute impartialité, Jésus décide pourtant la question posée entre les deux peuples en faveur des Juifs, du moins quant au passé.
    Les Samaritains, en restant séparés du peuple de l'alliance, en n'admettant de l'Ancien Testament que les cinq livres de Moïse, s'étaient volontairement privés de toutes les révélations subséquentes de Dieu par le ministère des prophètes, aussi bien que de tous les autres privilèges religieux dont avaient joui les Juifs. (Romains 9.4,5)
    Leur connaissance de Dieu, et par conséquent leur adoration, était donc très incomplète.
    C'est là ce que Jésus constate d'abord. Mais la grande raison (car) de la supériorité du culte des Juifs, c'est que Dieu devait donner par eux au monde le salut, en faisant sortir du milieu d'eux le Sauveur.
    Esaïe avait connu déjà, par l'esprit prophétique, et annoncé le plan de Dieu à ce sujet. (Esaïe 2.3) Dieu n'est connu que de ceux qui reçoivent cette pleine révélation du salut. En effet, Jésus déclarait aux Juifs mêmes qui le rejetaient, qu'ils ne connaissaient pas Dieu. (Jean 7.28)
    - On a contesté que par ce pronom nous Jésus se désigne, lui et les Juifs, et l'on a pensé qu'il entendait par là lui et ses disciples, opposés aux Juifs et aux Samaritains.
    Mais l'ensemble du texte exige l'interprétation donnée. Jésus, qui savait que le salut venait d'Israël, aimait assez son peuple pour s'identifier avec lui.
  • 4.23 Mais l'heure vient, et elle est maintenant arrivée, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi, ce sont de tels adorateurs que le Père cherche. L'heure, c'est celle dont il a parlé au verset 21, comme d'un temps futur, tandis qu'ici il peut ajouter qu'elle est maintenant, parce que déjà il avait autour de lui un petit nombre de ces vrais adorateurs.
    Une adoration en esprit est tout d'abord d'après les versets 20,21, celle qui n'est déterminée par aucunes circonstances de lieux, de temps, d'actes ou de cérémonies extérieures, toutes choses qui n'ont aucune vertu en elles-mêmes. L'adoration en esprit a lieu dans la partie la plus intime de notre être (Romains 1.9) elle consiste dans une communion vivante avec Dieu, qui est esprit. (verset 24)
    Une telle adoration sera nécessairement aussi une adoration en vérité, c'est-àdire conforme à la nature du Dieu que nous adorons. Ce double caractère de l'adoration suppose l'action de l'Esprit de Dieu en l'homme. (Jean 3.5 ; Romains 8.14-16,26,27)
    En effet, pour adorer le Père, il faut le connaître, l'aimer comme tel, et pour cela, il faut être devenu un enfant du Père.
    "Cherches-tu un saint lieu : consacre à Dieu ton intérieur pour lui être un temple ; car le temple de Dieu est saint et c'est vous qui l'êtes." (1Corinthiens 3.16,17) Augustin.
    - Jésus ajoute que ce sont de tels adorateurs que le Père demande, ou plutôt cherche, selon la traduction littérale ; car, en ce moment même, comme l'observe avec justesse M. Godet, "Jésus fait pressentir à cette femme qu'il est lui-même l'envoyé du Père pour former ce nouveau peuple, et qu'il l'invite à en faire partie."
  • 4.24 Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l'adorent, l'adorent en esprit et en vérité. Dieu est esprit. Jésus justifie par cette affirmation de l'essence de Dieu ce qu'il a dit de la vraie adoration. Elle doit être en harmonie avec la nature de Celui qui en est l'objet.
    La spiritualité de Dieu était bien connue des croyants de l'ancienne alliance ; (1Rois 8.27,39) mais Jésus la présente dans son rapport profond avec l'âme humaine et montre la transformation qu'elle doit opérer dans le culte pour faire de celui-ci une adoration digne de Dieu.
    En effet, Jésus n'est pas préoccupé de donner une définition métaphysique de Dieu, mais d'apprendre à l'adorer comme l'Etre infini, éternel, tout-puissant, vivant, saint, qui se communique à sa créature asservie au péché et à la chair, afin de l'en délivrer, de la sanctifier, de la ramener à sa communion de lui rendre possible, en un mot, l'adoration en esprit et en vérité.
  • 4.25 La femme lui dit : Je sais que le Messie (celui qui est appelé Christ) vient ; quand celui-là sera venu, il nous annoncera toutes choses. La Samaritaine est évidemment saisie par ces grands enseignements de Jésus, bien qu'elle ne puisse pas les comprendre entièrement ; elle désire recevoir de plus amples instructions ; elle met la conversation sur le Messie, qu'elle attendait avec son peuple.
    Les Samaritains trouvaient dans le Pentateuque le fondement de cette espérance d'un libérateur. (Genèse 15.1-6 ; 49.10, et surtout Deutéronome 18.15)
    Si le nom même de Messie (dont la traduction qui est appelé Christ appartient à l'évangéliste) ne se trouve pas dans ces passages, les Samaritains pouvaient parfaitement l'avoir reçu des Juifs.
    A propos des mots : il nous annoncera toutes choses il faut observer le contraste qu'il y a entre cette notion d'un Messie prophète et les idées des Juifs, qui faisaient du Messie un roi, un personnage politique. L'absence de telles préoccupations permet à Jésus de se déclarer.
    Les interprètes qui ne voient dans cette réflexion de la femme qu'un moyen d'échapper encore aux appels que Jésus adressait à sa conscience (verset 23, note) sont dans l'erreur. Si leur opinion était fondée, le Sauveur n'aurait pu accorder à la Samaritaine la grande révélation dont il la favorise. (verset 26)
  • 4.26 Jésus lui dit : Je le suis, moi, qui te parle. De quel étonnement dut être saisie la Samaritaine en entendant cette déclaration si simple, si claire, si grande !
    Jamais Jésus ne s'était exprimé si nettement sur sa dignité messianique, ni à l'égard du peuple juif, ni même envers ses disciples. Il défendra plus tard à ces derniers de le faire connaître, avant le temps, comme le Messie. (Matthieu 16.20 ; Marc 8.30 ; Luc 9.21)
    Aussi la critique négative a-telle trouvé une contradiction entre ces réticences et la franche déclaration de notre récit. C'est méconnaître la différence des situations. Parmi les Juifs, imbus de fausses espérances messianiques, Jésus devait éviter l'abus qu'ils pouvaient faire de ses paroles, tandis qu'en Samarie, il ne courait point les mêmes dangers.
    Il saisit avec l'empressement de la charité l'occasion de se révéler à une femme qui cherchait le salut, et, par elle, à ses concitoyens. (versets 29,39)
  • 4.27 Et là-dessus, ses disciples arrivèrent, et ils s'étonnaient de ce qu'il parlait avec une femme ; néanmoins, aucun ne dit : Que lui demandes-tu ? ou : De quoi parles-tu avec elle ? 27 à 42 Jésus et les disciples. Conversion des Samaritains.
    Le texte reçu porte : s'étonnèrent ; l'imparfait : s'étonnaient, qui se lit dans Sin., B, A, C, D, peint l'attitude des disciples et indique que leur surprise dura quelque temps.
    Quelle en était la cause ? C'est que cette femme était une étrangère, une Samaritaine ; c'est surtout que, d'après les principes des rabbins juifs, qui jugeaient la femme indigne de toute instruction, il n'était pas bienséant à un homme d'avoir de longs entretiens même avec sa propre épouse, et combien plus avec une étrangère !
    Dans la suite Jésus releva la femme d'une manière plus décisive encore de cette abjection, puisqu'il reçut parmi ses disciples des femmes qu'il autorisait à le suivre en le servant. (Luc 8.2,3, et ailleurs.)
    Les disciples gardent le silence, par respect pour leur Maître
  • 4.28 La femme laissa donc sa cruche et s'en alla à la ville, et elle dit aux gens : Donc, à cause de l'arrivée des disciples, qui interrompit l'entretien, la femme laissa sa cruche, soit par l'effet de son émotion, soit, comme le pense Bengel, pour accourir plus vite auprès de ses concitoyens, soit enfin parce qu'elle était bien décidée à revenir. Ce détail est caractéristique et révèle le témoin oculaire.
  • 4.29 Venez, voyez un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait : ne serait-ce pas le Christ ? La pensée dont la Samaritaine est remplie, c'est que cet homme a pénétré son cœur et sa vie (tout ce que j'ai fait) ; et comme il lui a déclaré qu'il est le Christ, le Messie, elle est disposée à le croire.
    Mais pour ses concitoyens, et à cause de la grandeur de sa découverte, elle exprime timidement sa conviction par une question qui était seulement destinée à éveiller leur attention et à les décider à venir se convaincre par eux-mêmes. (verset 42)
  • 4.30 Ils sortirent de la ville, et ils venaient vers lui. Il faut remarquer ces différents temps de verbes : Ils sortirent et ils venaient.
    C'est ainsi que l'évangéliste marque d'abord l'empressement des habitants à quitter la ville, et nous les fait voir ensuite, accourant à travers champ en longue procession.
  • 4.31 Pendant ce temps, les disciples le priaient disant : Rabbi, mange. Pendant ce temps (grec dans l'intervalle), c'est-à-dire entre le départ de la femme et l'arrivée des Samaritains. Les disciples expriment leur sollicitude pour leur Maître fatigué et épuisé, en l'invitant à manger.
  • 4.33 Les disciples se disaient donc les uns aux autres : Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ? Jésus a prononcé une parole énigmatique qu'il va expliquer et que les disciples entendent à la lettre.
  • 4.34 Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé et d'achever son œuvre. Jésus travaille à l'œuvre de Dieu avec tant d'amour, qu'il y trouve réellement sa nourriture, sa force, sa joie, et comme le rassasiement de l'âme et du corps. (Psaumes 63.6 ; Matthieu 4.4) C'est qu'il agissait toujours dans une communion intime avec Dieu qui est la source de la vie.
    - De ces deux verbes faire et achever l'œuvre de Dieu, le premier est au présent (dans Sin., A, Jean 4) et désigne l'action actuelle du Sauveur parmi les Samaritains ; le second est au futur et reporte la pensée jusqu'à l'achèvement complet de cette œuvre.
    "La relation entre les deux substantifs volonté et œuvre, dit M. Godet, correspond à celle des deux verbes. Pour que l'œuvre de Dieu se trouve achevée au moment suprême, il faut que sa volonté ait été exécutée à chaque moment."
    "Jésus n'était pas encore au milieu de sa carrière, et déjà il en voit la fin glorieuse." Bengel. (Comparer verset 36)
  • 4.35 Ne dites-vous pas : Encore quatre mois, et la moisson arrive ? Voici, je vous dis : Levez vos yeux, et regardez les campagnes ; elles sont déjà blanches pour la moisson. Jésus a parlé avec bonheur de l'œuvre de Dieu qu'il accomplissait. (verset 34)
    Maintenant, il en contemple d'avance les résultats dans ces Samaritains qu'il va amener au salut. Il peint ce triomphe de l'Evangile par une très belle image empruntée à la nature.
    Dans les campagnes verdoyantes qui s'étendaient à l'entour on pouvait voir une promesse de la moisson, mais celle-ci ne devait être mûre que dans quatre mois.
    Jésus invite ses disciples à regarder ces campagnes comme étant déjà blanches pour la moisson. Il entend par là la moisson spirituelle parmi ces habitants de la Samarie qu'il voyait accourir à lui.
    - Tischendorf et, avec lui, plusieurs exégètes rattachent le mot déjà au commencement du verset suivant, qu'il faudrait alors traduire ainsi : "Et déjà celui qui moissonne, etc."
    Nous préférons lui laisser la place que lui assigne le texte reçu ; Jésus veut marquer par ce mot le contraste entre les quatre mois qu'il y a encore jusqu'à la moisson naturelle et ces campagnes déjà blanches pour la moisson spirituelle.
    - La moisson avait lieu en avril, les quatre mois dont parle Jésus nous reportent en décembre. Le séjour de Jésus en Judée, commencé à la fête de Pâque, s'était donc prolongé plus de huit mois.
    - Quelques interprètes voient à tort dans ces mots : "Encore quatre mois et la moisson vient," un dicton populaire indiquant le temps qui s'écoule entre les semailles et la moisson. Ce prétendu proverbe ne se retrouve nulle part, et en Palestine on ne compte pas quatre mois mais six des semailles à la moisson.
  • 4.36 Et celui qui moissonne reçoit un salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle ; afin que, et celui qui sème, et celui qui moissonne, en aient ensemble de la joie. Celui qui moissonne reçoit un salaire qui consiste à (le et a ce sens explicatif) amasser du fruit pour la vie éternelle, c'est-à-dire à recueillir des âmes sauvées.
    Cette sentence générale fait comprendre aux disciples que la moisson dont Jésus vient d'annoncer qu'elle est déjà prête, (verset 35) est une moisson spirituelle.
    La première partie du verset 36 est une parenthèse explicative.
    Jésus se reporte ensuite au fait qu'il a signalé à ses disciples : les campagnes sont déjà blanches pour la moisson ; (verset 35) il en est ainsi continue-t-il, dans l'intention de Celui qui a hâté la marche des événements, afin que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble.
    Dans la règle leur joie n'est point simultanée. Et même les semailles nous sont présentées dans une comparaison connue de l'Ancien Testament, comme un travail pénible. (Psaumes 126.5,6)
    Mais dans cette circonstance unique Dieu permet que le bonheur des semailles coïncide avec le bonheur de la moisson. Dans la suite (verset 38) Jésus donnera à entendre le sens de cette parabole : celui qui sème, c'est lui-même qui vient de répandre le bon grain dans l'âme de la Samaritaine et va enseigner encore ses concitoyens. (versets 40-42)
    Les disciples auront à remplir le rôle de celui qui moissonne.
  • 4.38 Moi, je vous ai envoyés moissonner là où vous n'avez pas travaillé ; d'autres ont travaillé, et vous êtes entrés dans leur travail. Au verset 37 Jésus confirme (car) ce qu'il donnait à entendre à la fin du verset 36, à savoir que, dans le cas particulier et contrairement à la règle générale, le moissonneur est distinct du semeur.
    Il le fait en citant un proverbe dont il constate qu'il est vrai dans le cas donné ; puis il dit positivement que c'est lui qui a envoyé ses disciples moissonner là ou d'autres ont travaillé.
    Ces paroles trouvaient leur application immédiate dans ce qui se passait alors, près du puits de Jacob, mais elles ont une portée plus étendue qui se vérifiera dans toute la carrière des disciples.
    Si Jésus n'avait pas semé, implanté dans notre humanité les germes d'une vie divine, jamais les apôtres n'y auraient recueilli une moisson pour la vie éternelle.
    - Par ces mots : d'autres ont travaillé, plusieurs interprètes ont entendu Jésus et Jean-Baptiste, ou encore les prophètes avant eux. Il est plus probable que Jésus n'entend parler que de lui-même, et qu'il se voile en quelque sorte sous ce pluriel.
    En parlant ainsi, il ne méconnaît point le rude labeur qui attend ses disciples ; mais, de même qu'en Samarie ils ont part à la joie de la moisson que leur Maître a préparée, de même, à l'avenir, ils ne feront qu'entrer dans son travail et le poursuivre, comme le font encore aujourd'hui tous ses fidèles serviteurs.
  • 4.39 Or plusieurs des Samaritains de cette ville-là crurent en lui, à cause de la parole de la femme, qui rendait ce témoignage : Il m'a dit tout ce que j'ai fait. L'évangéliste reprend son récit, interrompu au verset 30.
    Plusieurs des Samaritains crurent en Jésus, d'une foi qui n'avait encore d'autre fondement que le témoignage de la femme et d'autre objet que la connaissance surnaturelle manifestée par ce prophète qui lui avait dévoilé toute sa vie (tout ce que j'ai fait, verset 28).
    Mais comme cette foi était sincère, elle va devenir tout autre par un moyen plus direct. (verset 42)
  • 4.40 Lors donc que les Samaritains furent venus vers lui, ils le prièrent de demeurer auprès d'eux ; et il demeura là deux jours. La prière de demeurer auprès d'eux, que les Samaritains adressent à Jésus, après être venus vers lui, c'est-à-dire après l'avoir vu et entendu, est l'indice d'un progrès dans leur foi, et du besoin qu'ils ressentent de plus de lumière.
    De son côté, Jésus, heureux de voir ces hommes altérés de vérité, va leur consacrer deux jours entiers.
  • 4.41 Et un beaucoup plus grand nombre crurent, à cause de sa parole. Ces mots : à cause de sa parole, dont ils avaient éprouvé dans leur cœur la vérité et la puissance, forment ici un contraste marqué avec ceux-ci : "à cause de la parole de la femme." (verset 39)
  • 4.42 Et ils disaient à la femme : Ce n'est plus à cause de ce que tu as dit, que nous croyons ; car nous avons entendu nous-mêmes, et nous savons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde. Les Samaritains expriment clairement la différence qu'il y a entre la foi d'autorité, qui repose sur un récit, un témoignage (ce que tu nous as dit, grec ton langage) et la foi qui se fonde sur l'expérience immédiate et personnelle (nous mêmes, nous avons entendu).
    Et telle a été la puissance de la parole de Jésus sur leur âme, pendant ces deux journées, qu'ils peuvent dire, non seulement nous croyons, mais nous savons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde. (Le texte reçu ajoute : le Christ ; ces mots manquent dans Sin., B, C, Versions)
    On s'est étonné de trouver dans la bouche de ces Samaritains une profession si explicite de leur foi, qui s'élève jusqu'à l'universalité du salut.
    Mais, comme l'observe Meyer, cette confession est très compréhensible, puisqu'elle est le fruit de deux jours d'instructions de Jésus, et elle l'est d'autant plus que les espérances messianiques des Samaritains n'étaient pas entachées de l'étroit particularisme juif. La semence de vie répandue par le Sauveur dans cette contrée ne périt point, mais prépara la riche moisson que les disciples y firent plus tard. (Actes 8.5-8,14-17)
  • 4.43 Après ces deux jours, il partit de là pour se rendre en Galilée ; Jésus en Galilée.
    43 à 54 Jésus guérit le fils de l'officier royal.
    Ces deux jours sont ceux que Jésus venait de passer avec les Samaritains. (verset 40)
    L'évangéliste reprend sa narration du retour de Jésus en Galilée (verset 3) interrompue par le récit du séjour à Sychar.
  • 4.44 car Jésus avait déclaré lui-même qu'un prophète n'est point honoré dans sa propre patrie. Voici un de ces passages qui ont donné aux interprètes une peine infinie.
    L'évangéliste raconte le retour de Jésus en Galilée et il motive ce retour (car) en rappelant un proverbe que Jésus avait cité et qui apparaît bien plutôt comme une raison contre ce retour en Galilée. Première contradiction.
    Puis il rapporte, comme une conséquence de ce dicton, (donc, verset 45) que Jésus fut bien reçu des Galiléens. Seconde contradiction.
    Nous ne citerons que les principales tentatives faites pour aplanir ces difficultés. Qu'est ce que la patrie de Jésus mentionnée dans ce proverbe ? Plusieurs répondent : La Galilée. Jésus s'y rend, parce qu'il sait qu'il n'y obtiendra pas de succès, mais il cherche soit la lutte (Weiss), soit la retraite (Luthardt, Holtzmann, Schlatter).
    Cette explication revient à changer le car en quoique (comme le fait la traduction fautive d'Ostervald), et elle rend incompréhensible le donc du verset 45.
    Meyer pense que Jésus, sachant qu'en sa qualité de prophète il ne serait pas dès l'abord honoré dans la Galilée, sa patrie, avait commencé par chercher cet honneur au dehors, à Jérusalem, en Judée. Son calcul ne le trompa pas il fut ensuite (donc) bien reçu des Galiléens, parce qu'ils avaient vu ses miracles a Jérusalem. (verset 45)
    Cette explication, très admissible est adoptée, avec quelques modifications, par Astié, Reuss, M. Godet. D'autres, depuis Origène jusqu'à Baur, Ebrard et Keil, croient que, dans la pensée de Jean, la patrie de Jésus était la Judée, où il était né, et que, n'y ayant pas été honoré, il retournait en Galilée.
    Cette idée est contraire à toutes les données du Nouveau Testament qui désigne Nazareth en Galilée comme la patrie de Jésus.
    C'est même sur ce fait qu'un grand nombre d'interprètes se fondent pour proposer une quatrième explication de notre passage. Ils entendent par la Galilée, où Jésus retournait, cette province dans son ensemble à l'exclusion de Nazareth, ou Jésus ne voulait pas aller. Ainsi s'expliquerait le motif (car), invoqué par l'évangéliste, et la citation de ce proverbe, que Jésus avait réellement prononcé à Nazareth et au sujet de Nazareth. (Luc 4.23,24)
    En outre, bien que Jésus fût vulgairement appelé Galiléen, (Matthieu 26.69) nulle part le Nouveau Testament ne lui donne cette province pour patrie, mais constamment Nazareth. (Matthieu 13.54,57 ; Marc 6.1,4 ; Luc 4.16-30 ; Jean 1.46 ; 19.19)
    Pourquoi l'expression : sa propre patrie n'aurait-elle pas le même sens dans la pensée de Jean ?
    On objecte que Jésus se rendit bientôt à Cana, gui n'était pas très éloigné de Nazareth, (verset 46) mais Jean luimême indique assez clairement, dans ce verset, que Jésus avait autant de motifs de retourner à Cana qu'il en avait peu d'aller à Nazareth. Cette explication, admise par Erasme, Calvin, Bèze, Bengel, Olshausen, Hengstenberg et d'autres, est peut-être la plus simple de celles qu'on a proposées.
  • 4.45 Lors donc qu'il fut arrivé en Galilée, les Galiléens l'accueillirent, ayant vu toutes les choses qu'il avait faites à Jérusalem, pendant la fête ; car eux aussi étaient allés à la fête. L'évangéliste explique le bon accueil que reçut Jésus des Galiléens en rappelant qu'ils avaient été témoins de toutes les choses qu'il avait faites à Jérusalem pendant la fête, à laquelle ils avaient eux-mêmes assisté.
    Ils avaient été frappés de l'autorité qu'il avait déployée en purifiant le temple, (Jean 2.13 et suivants) aussi bien que des miracles qu'il avait opérés. (Jean 2.23)
    C'étaient la des manifestations extérieures qui pouvaient préparer les âmes à la foi, mais qui étaient insuffisantes pour la créer en elles. (verset 48)
  • 4.46 Il vint donc de nouveau à Cana de Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Et il y avait à Capernaüm un officier royal, dont le fils était malade. Ce donc semble indiquer que Jésus, encouragé par ce bon accueil, voulut poursuivre son voyage en Galilée, jusqu'à Cana, où son séjour précédent pouvait avoir préparé les esprits à recevoir sa parole. C'est ce que l'évangéliste veut faire sentir en rappelant que c'est là qu'il avait changé l'eau en vin. (Jean 2.1 et suivants)
    Un officier royal (grec un royal) peut désigner tout fonctionnaire, civil ou militaire. Il s'agit ici d'un serviteur d'Hérode Antipas, qui régnait sur la Galilée et auquel on donnait le titre de roi bien qu'il ne portât officiellement que celui de tétrarque.
  • 4.47 Cet homme ayant appris que Jésus était arrivé de Judée en Galilée, s'en alla vers lui, et le pria de descendre et de guérir son fils ; car il allait mourir. La confiance de cet homme, qui pourtant n'était point encore disciple de Jésus, (verset 53) s'explique, soit par ce miracle de Cana, dont il avait été peut-être informé, soit par la connaissance qu'il avait eue, lui aussi, de tout ce que Jésus avait fait à Jérusalem.
    Mais cette confiance s'explique mieux encore par l'angoisse de son cœur de père. Son fils, qui allait mourir, paraît avoir été un fils unique, ainsi que l'indique, en grec, l'article. Il prie Jésus de descendre parce que Cana était situé dans les montagnes.
  • 4.48 Jésus lui dit donc : Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croirez point ! Cette parole, qui a quelque chose de sévère surprend au premier abord.
    Il y a une désapprobation évidente dans ces termes que Jésus choisit et accumule à dessein : miracles (grec signes) et prodiges, l'un indiquant une manifestation du monde invisible, l'autre un acte merveilleux contraire aux lois de la nature
    Il en est de même de la double négation qui se trouve dans l'original et qui signifie : Vous ne croirez certainement point.
    A qui s'adresse ce reproche ? D'abord à celui qui l'implore (il lui dit) et qui aurait dû croire, sans miracle, par la connaissance qu'il avait de Jésus ; (verset 47, note) mais aussi aux Galiléens qui l'entouraient, comme l'indiquent les verbes au pluriel.
    Tous recherchaient des miracles, (Matthieu 12.38 ; 1Corinthiens 1.22) et Jésus voulait qu'ils crussent en lui par sa parole, qui mettait la vérité en contact immédiat avec leur âme. Il ne nie pas la valeur de ses miracles pour préparer la foi ; il y fait appel lui-même ; (Jean 10.37,38 ; 14.11) mais ce n'est là, à ses yeux, qu'un moyen secondaire et qui reste inutile s'il ne conduit les âmes directement à lui. D'ailleurs il ne refuse point sa demande à ce père qui l'implore ; il lui donne une instruction qui contribuera à l'amener à la vraie foi. (verset 53)
  • 4.49 L'officier royal lui dit : Seigneur, descends avant que mon enfant meure. Le père ne se laisse point rebuter par ce qu'il y avait de sévère dans les paroles de Jésus ; mais, dans son angoisse, il insiste, avec une émotion qui se trahit par l'emploi de ce diminutif plein de tendresse : mon petit enfant. (Comparer Marc 5.23, note.)
    Aussi Jésus répond à sa confiance en lui accordant plus qu'il ne demandait. Sans aller avec lui à l'instant même, il lui annonce la guérison de son fils par cette parole souveraine : Va, ton, fils vit.
    Cette manière d'agir du Sauveur constitue aussi une nouvelle épreuve pour la foi naissante de l'officier, puisqu'il doit s'en retourner en n'emportant qu'une parole. Mais cette parole lui suffit. (verset 50)
  • 4.51 Or, comme déjà il descendait, ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui annoncèrent cette nouvelle, disant : Ton enfant vit. Comme déjà il descendait vers le lac de Tibériade, les serviteurs accourent pleins de joie au-devant de leur maître, afin de lui apprendre plus tôt la bonne nouvelle.
    Ils se servent, pour la lui annoncer, des mêmes termes qu'avait employés Jésus, et qui, dans leur bouche, signifient : Non seulement il n'est pas mort, mais il est guéri.
  • 4.52 Il leur demanda donc l'heure à laquelle il s'était trouvé mieux. Ils lui dirent donc : Hier, à la septième heure, la fièvre le quitta. Le père a maintenant la joyeuse certitude de la guérison de son fils, mais il veut s'assurer si la parole de Jésus à laquelle il avait cru en a été vraiment la cause unique ; cette constatation achèvera d'affermir sa foi.
    La septième heure, selon la manière juive de diviser le jour, indique une heure après midi.
    Dans ce cas, le père a eu le temps de retourner de Cana à Capernaüm le jour même, la distance étant de six à sept heures de marche et l'angoisse de son cœur devant accélérer sa course.
    Aussi quand les serviteurs parlent de la guérison comme accomplie la veille (hier), ils s'expriment à la manière des Juifs, qui après six heures du soir désignent le jour écoulé comme le jour d'hier.
    En méconnaissant la portée de ce terme, on a supposé à tort que l'officier avait passé la nuit soit à Cana, soit en chemin ; ou bien l'on s'est fait un argument de notre passage pour prouver que notre évangéliste divise le jour en comptant les heures à partir de midi. Dans ce cas, la guérison aurait été opérée par la parole de Jésus à sept heures du soir, et le père n'aurait pu arriver à Capernaüm que le lendemain matin.
  • 4.53 Le père reconnut donc que c'était à cette même heure-là que Jésus lui avait dit : Ton fils vit. Et il crut, lui et toute sa maison. Il crut, non seulement à la parole de Jésus, dont il reconnaît maintenant la puissance divine, mais il crut en Jésus lui-même, comme Messie et Sauveur. Et bientôt toute sa maison, sa famille entière et ses serviteurs, partagèrent sa foi.
    Résultat du miracle, plus grand et plus précieux encore pour ce père que la guérison de son fils.
  • 4.54 Jésus fit encore ce second miracle, en arrivant de Judée en Galilée. Grec : Jésus fit de nouveau ce second miracle arrivant de Judée en Galilée ; allusion au premier miracle de Cana qui avait marqué le précédent retour de Jésus en Galilée.
    "Deux idées, dit M. Godet, sont réunies dans cette proposition : il fit un second miracle à Cana, et il le fit de nouveau en arrivant de Judée en Galilée."
    C'est cette circonstance de deux retours différents de Jésus, l'un et l'autre signalés par un miracle, que Jean veut marquer ici.