Lueur.org - Un éclairage sur la foi

Jean 3:22-36 (Annotée Neuchâtel)

   22 Après cela, Jésus se rendit dans la terre de Judée avec ses disciples, et là il séjournait avec eux et baptisait. 23 Or Jean baptisait aussi à Enon, près de Salim, parce qu'il y avait là beaucoup d'eau ; et on allait et on se faisait baptiser. 24 Car Jean n'avait pas encore été mis en prison. 25 Or, il y eut une dispute des disciples de Jean avec un Juif, au sujet de la purification. 26 Et ils vinrent à Jean et lui dirent : Rabbi, celui qui était avec toi au delà du Jourdain, auquel tu as rendu témoignage, voici, il baptise, et tous vont à lui. 27 Jean répondit et dit : Un homme ne peut rien prendre, qui ne lui ait été donné du ciel. 28 Vous-mêmes m'êtes témoins que j'ai dit : Ce n'est pas moi qui suis le Christ, mais j'ai été envoyé devant lui. 29 Celui qui a l'épouse est l'époux ; mais l'ami de l'époux, qui se tient là et qui l'écoute, est ravi de joie d'entendre la voix de l'époux ; cette joie donc qui est la mienne est parfaite. 30 Il faut qu'il croisse et que je diminue. 31 Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous ; celui qui est de la terre, est de la terre, et parle comme étant de la terre ; Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous. 32 Ce qu'il a vu et entendu, il en rend témoignage ; et personne ne reçoit son témoignage. 33 Celui qui a reçu son témoignage a certifié que Dieu est vrai ; 34 car Celui que Dieu a envoyé, parle les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne pas l'Esprit avec mesure. 35 Le Père aime le Fils et a remis toutes choses entre ses mains. 36 Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais celui qui désobéit au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.

Références croisées

3:22 Jn 2:13, Jn 4:3, Jn 7:3, Jn 3:26, Jn 4:1-2
Réciproques : Mc 1:14, Ac 8:38
3:23 Gn 33:18, 1S 9:4, Jr 51:13, Ez 19:10, Ez 43:2, Ap 1:15, Ap 14:2, Ap 19:6, Mt 3:5-6, Mc 1:4-5, Lc 3:7
Réciproques : Mt 3:11, Mt 14:3, Jn 1:28, Ac 8:36, Ac 8:38
3:24 Mt 4:12, Mt 14:3, Mc 6:17, Lc 3:19-20, Lc 9:7-9
Réciproques : Mt 11:2
3:25 Jn 2:6, Mt 3:11, Mc 7:2-5, Mc 7:8, He 6:2, He 9:10, He 9:13, He 9:14, He 9:23, 1P 3:21
Réciproques : Mt 9:14, Mt 11:2, Mc 7:4, Mc 11:30, Lc 11:38, Jn 1:35, Jn 10:17, Ac 13:24, Ac 21:24, He 1:2
3:26 Nb 11:26-29, Ec 4:4, 1Co 3:3-5, Ga 5:20-21, Ga 6:12-13, Jc 3:14-18, Jc 4:5-6, Jn 1:7, Jn 1:15, Jn 1:26-36, Jn 1:7, Jn 1:9, Jn 11:48, Jn 12:19, Ps 65:2, Es 45:23, Ac 19:26-27
Réciproques : Nb 11:28, Mt 21:25, Mt 23:7, Mc 1:37, Lc 3:3, Lc 7:18, Lc 7:26, Lc 20:5, Jn 1:35, Jn 1:38, Jn 3:2, Jn 3:22, Jn 3:32, Jn 4:1, Jn 5:33, Jn 7:18, Jn 10:40, Jn 10:41, Rm 5:18, 1Co 4:6, He 6:2
3:27 Nb 16:9-11, Nb 17:5, 1Ch 28:4-5, Jr 1:5, Jr 17:16, Am 7:15, Mt 25:15, Mc 13:34, Rm 1:5, Rm 12:6, 1Co 1:1, 1Co 2:12-14, 1Co 3:5, 1Co 4:7, 1Co 12:11, 1Co 15:10, Ga 1:1, Ep 1:1, Ep 3:7-8, 1Tm 2:7, Jc 1:17, 1P 4:10-11, He 5:4-5, Mt 21:25, Mc 11:30-31
Réciproques : Ex 31:2, Nb 18:7, Mt 3:1, Mt 10:1, Mc 9:12, Mc 13:11, Lc 1:77, Jn 19:11, Ac 3:12, Ac 13:25, Ac 15:7, 1Co 4:6, 2Co 4:5, 2Co 5:18, Ph 2:13, He 6:4, Ap 11:3
3:28 Jn 1:20, Jn 1:25, Jn 1:27, Jn 1:23, Ml 3:1, Ml 4:4-5, Mt 3:3, Mt 3:11, Mt 3:12, Mc 1:2-3, Lc 1:16-17, Lc 1:76, Lc 3:4-6
Réciproques : Mc 1:7, Lc 3:15, Jn 1:6, Jn 1:8, Ac 3:12, Ac 18:5, Ac 19:4, 1Co 1:15
3:29 Ps 45:9-17, Ct 3:11, Ct 4:8-12, Es 54:5, Es 62:4-5, Jr 2:2, Ez 16:8, Os 2:19, Mt 22:2, 2Co 11:2, Ep 5:25-27, Ap 19:7-9, Ap 21:9, Jg 14:10-11, Ps 45:14, Ct 5:1, Mt 9:15, Es 66:11, Lc 2:10-14, Lc 15:6
Réciproques : Ex 33:11, Jg 14:20, Ps 19:5, Ct 2:3, Ct 2:6, Ct 2:8, Ct 4:9, Jr 31:32, Jr 33:11, Os 2:16, Mt 25:1, Mc 2:20, Mc 11:31, Lc 3:15, Lc 3:18, Lc 5:34, Jn 10:4, Jn 10:41, Jn 11:11, Jn 17:13, Rm 7:4, 1Co 1:15, Ep 5:32, Ph 2:2, Col 1:18, Ap 12:1, Ap 21:2
3:30 Ps 72:17-19, Es 9:7, Es 53:2-3, Es 53:12, Dn 2:34-35, Dn 2:44, Dn 2:45, Mt 13:31-33, Ap 11:15, Ac 13:36-37, 1Co 3:5, 2Co 3:7-11, Col 1:18, He 3:2-6
Réciproques : 1Ch 22:5, Mt 11:11, Mt 22:2
3:31 Jn 3:13, Jn 6:33, Jn 8:23, Ep 1:20-21, Ep 4:8-10, Jn 1:15, Jn 1:27, Jn 1:30, Jn 5:21-25, Mt 28:18, Ac 10:36, Rm 9:5, Ep 1:21, Ph 2:9-11, 1P 3:22, Ap 19:16, Jn 3:12, 1Co 15:47-48, He 9:1, He 9:9, He 9:10, Jn 6:33, Jn 6:51, Jn 16:27-28
Réciproques : Es 52:13, Mt 12:41, Jn 6:38, Jn 7:16, 1Jn 4:5
3:32 Jn 3:11, Jn 5:20, Jn 8:26, Jn 15:15, Jn 3:26, Jn 3:33, Jn 1:11, Es 50:2, Es 53:1, Rm 10:16-21, Rm 11:2-6
Réciproques : Ps 19:7, Ps 81:8, Pr 4:10, Es 8:16, Jn 4:3, Jn 8:38, Jn 12:49, Jn 14:10, Jn 16:13, He 12:1, 1Jn 4:14, 1Jn 5:9, Ap 1:1, Ap 1:5
3:33 Rm 3:3-4, Rm 4:18-21, 2Co 1:18, Tt 1:1-2, He 6:17, 1Jn 5:9-10
Réciproques : Ps 19:7, Ps 81:8, Pr 4:10, Es 8:16, Jr 32:10, Jn 3:32, Jn 7:28, Jn 17:8, 1Th 5:24
3:34 Jn 7:16, Jn 8:26-28, Jn 8:40, Jn 8:47, Jn 3:17, Jn 1:16, Jn 5:26, Jn 7:37-39, Jn 15:26, Jn 16:7, Nb 11:25, 2R 2:9, Ps 45:7, Es 11:2-5, Es 59:21, Es 62:1-3, Rm 8:2, Ep 3:8, Ep 4:7-13, Col 1:19, Col 2:9, Ap 21:6, Ap 22:1, Ap 22:16, Ap 22:17
Réciproques : Ex 28:41, Ex 29:7, Ex 37:29, Ex 40:9, Ex 40:10, Ex 40:12, Ex 40:13, Lv 2:4, Lv 7:35, Lv 14:15, Nb 27:18, Dt 34:9, Jg 13:25, 1S 16:13, Ps 2:2, Ps 72:1, Ps 89:20, Es 28:6, Es 42:1, Es 48:16, Es 51:16, Es 61:1, Ez 4:11, Dn 9:24, Mt 3:16, Mt 12:18, Mt 25:4, Lc 4:1, Jn 1:33, Jn 10:36, Jn 14:24, Jn 17:3, Ac 1:2, Ac 10:38, Rm 8:9, Rm 12:3, 1Co 11:3, 2Co 1:21, Ga 4:6, Col 1:18, He 1:9, He 9:14, 1P 1:21, 1Jn 4:14, Ap 3:1
3:35 Jn 5:20, Jn 5:22, Jn 15:9, Jn 17:23, Jn 17:26, Pr 8:30, Es 42:1, Mt 3:17, Mt 17:5, Jn 13:3, Jn 17:2, Gn 41:44, Gn 41:55, Ps 2:8, Es 9:6-7, Mt 11:27, Mt 28:18, Lc 10:22, 1Co 15:27, Ep 1:22, Ph 2:9-11, He 1:2, He 2:8-9, 1P 3:22
Réciproques : Gn 25:5, Gn 37:3, 1Ch 17:13, Jb 1:12, Es 49:5, Dn 7:14, Mt 10:1, Mt 21:3, Mt 21:37, Mc 1:11, Mc 12:6, Lc 1:32, Lc 9:35, Lc 20:13, Jn 1:34, Jn 11:22, Jn 16:15, Ac 2:36, Ac 3:13, Ac 10:36, Rm 1:3, 1Co 15:24, 2Co 1:19, Ga 2:20, Ep 1:6, Col 1:13, Col 1:18, He 3:6, 2P 1:17, Ap 2:18, Ap 5:12
3:36 Jn 3:15-16, Jn 1:12, Jn 5:24, Jn 6:47-54, Jn 10:28, Ha 2:4, Rm 1:17, Rm 8:1, 1Jn 3:14-15, 1Jn 5:10-13, Jn 3:3, Jn 8:51, Nb 32:11, Jb 33:28, Ps 36:9, Ps 49:19, Ps 106:4-5, Lc 2:30, Lc 3:6, Rm 8:24-25, Ap 21:8, Ps 2:12, Rm 1:18, Rm 4:15, Rm 5:9, Ga 3:10, Ep 5:6, 1Th 1:10, 1Th 5:9, He 2:3, He 10:29, Ap 6:16-17
Réciproques : Nb 25:11, Dt 28:20, 2R 19:15, Jb 1:12, Ps 22:29, Ps 88:7, Pr 1:32, Pr 8:35, Mt 21:37, Mt 25:46, Mc 1:11, Mc 16:16, Lc 1:32, Lc 9:35, Lc 14:24, Lc 16:26, Lc 20:5, Lc 20:13, Jn 1:34, Jn 3:18, Jn 6:29, Jn 6:40, Jn 6:53, Jn 8:24, Jn 9:35, Jn 11:25, Jn 14:4, Jn 20:31, Ac 2:36, Ac 3:13, Ac 4:12, Ac 10:36, Ac 13:35, Ac 16:31, Ac 20:21, Rm 1:3, Rm 3:27, Rm 4:11, Rm 6:23, 2Co 1:19, Ga 3:22, Ep 2:8, Ph 2:9, 2Th 2:12, 1Tm 1:15, 1Tm 1:16, He 3:6, He 3:19, 1Jn 5:11, 1Jn 5:12, Ap 2:18, Ap 5:12, Ap 20:15

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 3
  • 3.22 Après cela, Jésus se rendit dans la terre de Judée avec ses disciples, et là il séjournait avec eux et baptisait. 22 à 36 Jésus en Judée. Dernier témoignage de Jean-Baptiste.
    Après cela, c'est-à-dire après ce premier séjour à Jérusalem (Jean 2.13 et suivants) où eut lieu l'entretien avec Nicodème. (verset 1 et suivants)
    Jésus quitte la capitale, où sa manifestation dans le temple et les miracles qu'il avait accomplis n'avaient pu lui assurer l'adhésion générale ni l'approbation des autorités théocratiques. Il en a conclu que l'œuvre de préparation accomplie par Jean-Baptiste doit se poursuivre encore et il s'y associe lui-même, il se rend dans les campagnes de la Judée pour séjourner là quelque temps avec ses disciples. Là aussi, il joint à la prédication le baptême.
    L'évangéliste rectifie et complète le renseignement qu'il donne ici, en disant que "ce n'était pas Jésus lui même qui baptisait mais ses disciples." (Jean 4.2) Ce baptême était comme celui du Précurseur, un baptême administré en signe de repentance ; le baptême d'Esprit n'eût lieu qu'après la Pentecôte. (Jean 7.39 ; Actes 1.5)
    Dans l'Eglise chrétienne, ces deux baptêmes furent réunis en un seul, qui devint le sceau de la régénération. (Ephésiens 5.26 ; 3.5)
  • 3.23 Or Jean baptisait aussi à Enon, près de Salim, parce qu'il y avait là beaucoup d'eau ; et on allait et on se faisait baptiser. Jean continuait son œuvre, parce qu'à ses yeux le royaume de Dieu. en vue duquel il prêchait et baptisait, n'était pas encore établi. Il lui fallait, pour mettre un terme à sa mission, un ordre de Dieu ; il le reçut bientôt par le fait de son emprisonnement.
    - On n'a que des conjectures sur la situation précise de ces deux localités Enon et Salim. Le premier de ces noms est dérivé probablement d'un mot hébreu qui signifie les sources, et le second est dans les Septante la transcription du nom hébreu de Schilchim, qui veut dire les conduites d'eau, les ruisseaux.
    Cette double signification est en harmonie avec cette observation de l'évangéliste, qu'il y avait là beaucoup d'eau.
    On en a conclu, avec raison, qu'alors Jean ne baptisait pas dans le Jourdain, sans quoi cette remarque eût été superflue.
    Les deux noms Schilchim et Aïn se trouvent réunis dans une énumération des villes de "la contrée du midi" de Juda. (Josué 15.32)
  • 3.24 Car Jean n'avait pas encore été mis en prison. L'évangéliste explique comment l'activité de Jean-Baptiste pouvait continuer encore.
    Mais pourquoi cette observation était-elle nécessaire ? Evidemment parce que le récit des deux premiers évangiles (Matthieu 4.12,Marc 1.14) qui ne suivaient point un ordre chronologique rigoureux, laissait croire que l'emprisonnement de Jean-Baptiste avait eu lieu avant le premier retour de Jésus de Judée en Galilée, immédiatement après son baptême.
    Or notre évangéliste, qui rapporte (Jean 1.44) un premier voyage en Galilée et (Jean 4.3,43 et suivants) un second voyage, distinguant ainsi ces deux retours, que la tradition synoptique avait fondus en un seul, rétablit l'ordre chronologique de ces premiers temps de l'activité du Sauveur, et nous apprend que la prédication du Précurseur eut lieu, quelque temps encore, simultanément avec celle de Jésus.
  • 3.25 Or, il y eut une dispute des disciples de Jean avec un Juif, au sujet de la purification. Selon le texte reçu, cette dispute des disciples de Jean aurait eu lieu avec des Juifs, mais la plupart des documents sont en faveur du singulier, un Juif.
    Le pluriel se lit dans plusieurs anciennes versions et chez Origène, mais parmi les manuscrits il n'a pour lui que le Sin., et des minuscules.
    L'évangéliste ne dit pas qui était ce Juif.
    Cette discussion avait pour objet la purification, c'est-à-dire le baptême. Il s'agissait probablement d'après le contexte, de décider lequel des deux baptêmes, celui de Jean ou celui de Jésus, était le plus efficace.
    De là une sorte d'irritation chez les disciples de Jean, et leur démarche auprès de leur Maître. (verset 26)
  • 3.26 Et ils vinrent à Jean et lui dirent : Rabbi, celui qui était avec toi au delà du Jourdain, auquel tu as rendu témoignage, voici, il baptise, et tous vont à lui. Ces paroles respirent la jalousie : Celui à qui tu as rendu témoignage, que tu as recommandé avec un désintéressement si généreux, (grec) voici, celui-là baptise !
    Il cherche à te supplanter par une concurrence directe ! Et ils ajoutent avec l'exagération du dépit : et tous vont à lui !
    On comprend ces sentiments chez des hommes sincères mais peu éclairés vivement attachés à leur maître et qui n'avaient pas cru en Jésus. Mais quel contraste entre de telles dispositions et l'admirable humilité qui ressort de chaque mot de la réponse de Jean !
  • 3.27 Jean répondit et dit : Un homme ne peut rien prendre, qui ne lui ait été donné du ciel. Jean exprime en ces mots une vérité générale, absolue. (Comparer Jacques 1.17)
    Mais à qui l'applique-t-il ?
    Les uns répondent : A luimême ; il n'a aucune prétention à avoir ou à être rien de plus que ce qui lui a été départi. (Bengel, Lücke, Hengstenberg, Godet.)
    D'autres, à Jésus ; il n'aurait pas les succès dont les disciples de Jean étaient jaloux, si ceux-ci ne lui avaient été donnés du ciel. (De Wette Meyer, Astié, Weiss, Holtzmann.) D'autres enfin, à Jean et à Jésus tout ensemble, chacun d'eux devant remplir la mission qui lui a été assignée de Dieu. (Tholuck, Luthardt, Keil.)
    Il nous semble que la première de ces explications est le plus en harmonie avec le verset 28 où Jean continue à parler de lui-même et de ce qui ne lui a pas été donné.
  • 3.28 Vous-mêmes m'êtes témoins que j'ai dit : Ce n'est pas moi qui suis le Christ, mais j'ai été envoyé devant lui. Les disciples de Jean ne pouvaient pas ignorer les déclarations si positives de leur maître (Jean 1.20-34) sur son rapport avec le Messie.
    Eux-mêmes viennent de faire allusion (verset 26) au témoignage rendu par Jean. Aussi se contente-t-il de leur dire : Vous-mêmes m'êtes témoins.
  • 3.29 Celui qui a l'épouse est l'époux ; mais l'ami de l'époux, qui se tient là et qui l'écoute, est ravi de joie d'entendre la voix de l'époux ; cette joie donc qui est la mienne est parfaite. Le Précurseur montre encore, par une belle et touchante image, quelle est sa position subordonnée à l'égard du Sauveur : Lui est l'époux, à qui appartient l'épouse, c'est-à-dire l'Eglise qu'il a rachetée. Jean n'est que l'ami de l'époux, mais cela suffit pleinement à sa joie.
    Cette image, Jean l'avait trouvée dans l'Ancien Testament ; (Esaïe 54.5 ; 62.5 ; Osée 2.16 et suivants) mais quelle vue profonde fallait-il qu'il eût, et de l'Ecriture, et du Messie, pour appliquer à ce dernier ce que les prophètes avaient dit de l'union de l'Eternel avec son peuple !
    Jésus lui-même se sert de cette image qui peint si vivement son amour pour l'Eglise, (Matthieu 9.15 ; 25.1 et suivants) et ses disciples, après lui, se sont bien gardés de l'oublier. (Ephésiens 5.25 et suivants ; Apocalypse 19.7 ; 21.2)
    La position que Jean s'attribue par cette comparaison est celle d'ami de l'époux, son intermédiaire auprès de l'épouse, chargé de demander la main de celle-ci, et enfin de préparer les noces.
    C'est ce beau rôle que Jean décrit par ces détails : L'ami de l'époux se tient là, à sa disposition, il l'écoute, il est ravi de joie (grec se réjouit de joie) d'entendre sa voix, pendant la fête des noces. (Jérémie 7.34)
    Puis Jean ajoute que cette joie qui est la sienne est parfaite, parvenue à son plein accomplissement. (Le même mot qui se retrouve Jean 15.11 ; 16.24 ; 17.13)
    Quel contraste entre cette joie du maître et la jalousie des disciples ! (verset 26)
  • 3.30 Il faut qu'il croisse et que je diminue. Admirable conclusion de la similitude qui précède ! expression d'humilité la plus touchante qui soit sortie de la bouche d'un serviteur de Dieu !
    Jésus grandira en effet, son règne s'étendra sur le monde entier, toute puissance lui sera donnée au ciel et sur la terre ! Et Jean va bientôt voir diminuer sa mission, son influence, sa vie même, qui ira s'éteindre dans un cachot.
    Il faut, dit-il ; telle est, envers Jésus et envers lui-même, la souveraine volonté de Dieu !
    - La plupart des interprètes considèrent cette belle conclusion comme la fin du discours de Jean-Baptiste et estiment que les versets suivants (versets 31-36) renferment des développements de sa pensée, ajoutés par l'évangéliste. Ils se fondent d'abord sur ce que les idées exprimées dans ces versets sur la nature divine du Sauveur dépassent, selon eux, le point de vue où se trouvait le Précurseur, et ensuite, sur le fait que le style de ce morceau est décidément celui de Jean.
    Ces raisons ne sont pas sans importance, et il n'y aurait rien à perdre pour la foi, si ce magnifique témoignage rendu au Sauveur était sorti de la plume de Jean, au lieu de venir de la bouche du Précurseur.
    Cependant, d'éminents exégètes, Meyer et M. Godet entre autres, voient dans ces versets la continuation du discours de Jean-Baptiste, rien n'indiquant que celui-ci se soit terminé avec le verset 30. Et, en effet, pourquoi JeanBaptiste, qui a appelé Jésus "Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde," qui vient de nous montrer en lui le céleste époux de l'Eglise, n'exprimerait-il pas encore, à son sujet, les grandes pensées qui vont suivre ?
    "Jean-Baptiste dit Meyer, parle réellement dans le cercle intime de ses disciples, avec l'enthousiasme croissant du dernier des prophètes, il dévoile encore toute la grandeur divine de Jésus et couronne ainsi ses témoignages avant de disparaître de l'histoire."
    Et si l'on ne peut méconnaître dans la forme de son enseignement les caractères du style de l'évangéliste, il ne faut pas oublier que celui-ci a dû reproduire en grec un discours tenu en araméen.
  • 3.31 Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous ; celui qui est de la terre, est de la terre, et parle comme étant de la terre ; Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous. Jean-Baptiste confirme et généralise le contraste absolu qu'il vient d'établir entre le Sauveur et lui.
    Celui qui vient d'en haut, le Fils de Dieu, est au-dessus de tous, de tous les hommes. de ses serviteurs les plus éminents, fusent-ils prophètes ou apôtres.
    C'est ce que confirme abondamment l'expérience ; aucun des plus excellents serviteurs ne supporte la moindre comparaison avec le Maître. Jean exprime cette vérité en opposant à Celui qui vient d'en haut celui qui est de la terre : il en émane, il appartient à notre pauvre humanité déchue, il est et reste de la terre, il en porte les caractères, les infirmités ; et quand il parle, il ne peut le faire que comme étant de la terre. Le grec porte littéralement : il parle de la terre ; les mots de la terre se rapportent proprement au contenu des discours : ils ne traitent que de choses terrestres. (comparez verset 12) voir l'opposé au verset 31.
    Ces paroles malgré ce qu'elles ont d'absolu, n'excluent ni la vocation d'en haut que peut avoir reçue un serviteur de Dieu, (Luc 3.2) ni les révélations ou les secours de l'Esprit de Dieu qui font de sa parole une parole divine. (Jean 1.33,34) Mais la propre expérience de Jean-Baptiste (Matthieu 11.2) montra bientôt que ce jugement sévère n'était que trop fondé.
    Une variante, adoptée par Tischendorf d'après Sin., D, supprime les mots : est au-dessus de tous, en sorte que la phrase serait celle-ci : "Celui qui vient du ciel témoigne ce qu'il a vu et entendu."
  • 3.32 Ce qu'il a vu et entendu, il en rend témoignage ; et personne ne reçoit son témoignage. Celui qui vient du ciel, et parle de ce qu'il a vu et entendu a une connaissance immédiate et parfaite de ce qu'il affirme (comparez verset 11 et 13, notes).
    Grand contraste avec "celui qui est de la terre !"
    - Comment Jean peut-il ajouter cette réflexion attristée : mais personne ne reçoit son témoignage. On venait de lui dire : "Tous vont à lui," (verset 26) lui même a exprimé toute sa joie de voir les prémices de l'Eglise se réunir autour du céleste époux. (verset 29)
    C'est que Jean pas plus que l'évangéliste, (Jean 1.10,11) pas plus que Jésus lui-même, (verset 11) ne se faisait d'illusions sur les dispositions du cœur de l'homme ; il reste vrai que, auprès de la masse des incrédules et des indifférents, le nombre de ceux qui se donnent à Jésus est infiniment petit.
    "Ce mot : personne, est l'hyperbole d'une profonde douleur" (Meyer) ; et Jean-Baptiste lui-même va en modifier l'expression en parlant (verset 33) de ceux qui reçoivent le Sauveur.
  • 3.33 Celui qui a reçu son témoignage a certifié que Dieu est vrai ; Celui qui a reçu dans son cœur par une foi vivante, le témoignage rendu par Jésus-Christ (grec) a par là même scellé, certifié au moment de son sceau, le fait que Dieu est vrai ou véridique.
    C'est ce qu'explique (car) le verset 34, en affirmant que le témoignage de Jésus est celui de Dieu même : Celui que Dieu a envoyé parle les paroles de Dieu lui-même.
    La foi, la confiance du cœur est en elle même, de la part du croyant, une attestation de la véracité de Dieu, tandis que celui qui ne croit pas Dieu, "le fait menteur." (1Jean 5.10)
    Le verbe sceller, employé dans un sens figuré et spirituel, revient souvent dans le Nouveau Testament (Jean 6.27 ; 1Corinthiens 9.2 ; 2Corinthiens 1.22, etc.)
  • 3.34 car Celui que Dieu a envoyé, parle les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne pas l'Esprit avec mesure. Grec : Car Dieu (ce mot manque dans Sin., B, C, il est probablement une glose) ne donne pas l'Esprit avec mesure.
    Ce qui n'est pas donné avec mesure, est donné sans mesure, avec une abondance infinie, comme Dieu donne.
    Mais à qui le donne-t-il ainsi ? Evidemment à Celui qu'il a envoyé, (verset 34) à son Fils qu'il aime et à qui il a remis toutes choses. (verset 35)
    Aussi est-ce avec raison que toutes nos versions suppléent le pronom lui, qui n'est pas dans le grec, et sans lequel cette phrase générale "n'aurait aucun sens." (De Wette.)
    En effet aucun prophète n'a reçu l'Esprit de Dieu d'une manière infinie et permanente. Chaque croyant le reçoit dans la mesure que Dieu lui dispense, le Fils de Dieu seul en a toute la plénitude. (Colossiens 1.19)
    En parlant de ce don de l'Esprit, Jean-Baptiste pense sans doute à ce dont il a été témoin au baptême de Jésus. (Jean 1.32)
  • 3.35 Le Père aime le Fils et a remis toutes choses entre ses mains. Grec : a donné tout dans sa main, l'a mis en sa puissance.
    C'est dans cet ineffable rapport d'amour qui l'unit au Père, que le Fils possède non seulement la plénitude de l'Esprit, mais toutes choses.
    "Tout ce qui est à moi, est à toi, et ce qui est à toi, est à moi." (Jean 17.10 ; 13.3 ; 17.2 ; Matthieu 11.27 ; 28.18 ; 1Corinthiens 15.27 ; Ephésiens 1.22)
  • 3.36 Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; mais celui qui désobéit au Fils ne verra point la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. Telle est la conclusion pratique de tout ce qui vient d'être dit du Fils de Dieu, la foi en lui ou l'incrédulité à son égard ont des conséquences qui se prolongent jusque dans l'éternité.
    Croire en lui c'est avoir actuellement la vie éternelle. (A et non aura.)
    Lui-même est la vie ; (Jean 14.6) être avec lui, par la foi, dans une communion vivante, c'est posséder, en lui, cette vie impérissable qui, un jour, s'épanouira pleinement dans le ciel. (Jean 5.24)
    - Mais quels contrastes entre cette déclaration et la sentence qui suit !
    1° On s'attendait à ce qu'à ces mots : croire au Fils, seraient opposés ceux-ci : ne pas croire ; au lieu de cela, nous lisons : désobéit au Fils. C'est que, comme la foi est un acte moral de la conscience et du cœur qui constitue l'obéissance même, l'incrédulité est une révolte morale de l'homme pécheur contre Celui qui lui offre le salut.
    2° A ce verbe au présent : a la vie, se trouve opposé un verbe au futur : ne verra point la vie, ni maintenant, ni plus tard.
    3° D'une part, la vie éternelle ; d'autre part, la colère de Dieu, qui est l'indignation de la sainteté contre le péché et l'ingratitude. Cette colère demeure sur l'incrédule ; elle était donc déjà sur lui par l'effet du péché héréditaire, (Ephésiens 2.3) elle reste sur lui et s'accroît par le fait du mépris de la grâce offerte.
    - Ces paroles sont la conclusion vraiment prophétique du discours et de tout le témoignage du Précurseur. C'est comme s'il avait dit, avec Moïse : "Voici j'ai mis devant toi la vie et la mort !" (Deutéronome 30.15)