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Jean 5:2-9 (Annotée Neuchâtel)

2 Or, il y a à Jérusalem, près de la porte des Brebis, un réservoir d'eau, appelé en hébreu Béthesda, ayant cinq portiques. 3 Dans ces portiques étaient couchés une multitude de malades, aveugles, boiteux, paralytiques, qui attendaient le mouvement de l'eau. 4 Car un ange descendait de temps en temps dans le réservoir et troublait l'eau ; celui donc qui y entrait le premier après que l'eau avait été troublée guérissait, de quelque maladie qu'il fût atteint. 5 Or, il y avait un homme qui était malade depuis trente-huit ans. 6 Jésus, le voyant couché, et connaissant qu'il était malade déjà depuis longtemps, lui dit : Veux-tu être guéri ? 7 Le malade lui répondit : Seigneur, je n'ai personne pour me jeter dans le réservoir quand l'eau est troublée ; et pendant que je vais, un autre y descend avant moi. 8 Jésus lui dit : Lève-toi, prends ton lit, et marche. 9 Et aussitôt l'homme fut guéri ; et il prit son lit, et il marchait.

Références croisées

5:2 Ne 3:1, Ne 12:39, Es 22:9, Es 22:11
Réciproques : Ne 3:32, Ez 40:16, Jn 19:20, Ac 21:40, Ap 16:16
5:3 Mt 15:30, Lc 7:22, 1R 13:4, Za 11:17, Mc 3:1-4, Pr 8:34, Lm 3:26, Rm 8:25, Jc 5:7
Réciproques : Mt 12:10, Lc 6:6, Ac 14:8
5:4 Ps 119:60, Pr 6:4, Pr 8:17, Ec 9:10, Os 13:13, Mt 6:33, Mt 11:12, Lc 13:24-28, Lc 16:16, 2R 5:10-14, Ez 47:8, Za 13:1, Za 14:8, 1Co 6:11, 1Jn 1:7
Réciproques : Jn 5:7
5:5 Jn 5:14, Jn 9:1, Jn 9:21, Mc 9:21, Lc 8:43, Lc 13:16, Ac 3:2, Ac 4:22, Ac 9:33, Ac 14:8
Réciproques : Jb 13:26, Ps 25:7, Mc 5:25, Lc 5:18, Lc 13:11
5:6 Jn 21:17, Ps 142:3, He 4:13, He 4:15, Es 65:1, Jr 13:27, Lc 18:41
Réciproques : Mc 5:25, Mc 9:21, Lc 5:18, Lc 8:43, Lc 13:11, Ac 3:4
5:7 Dt 32:36, Ps 72:12, Ps 142:4, Rm 5:6, 2Co 1:8-10, Jn 5:4, 1Co 9:24
Réciproques : Ac 14:8
5:8 Mt 9:6, Mc 2:11, Lc 5:24, Ac 9:34
Réciproques : Ps 68:28, Ct 4:16, Es 35:6, Mt 9:5, Mc 3:5, Lc 6:10, Jn 7:23, Ac 3:8, Ac 14:10
5:9 Jn 5:14, Mc 1:31, Mc 1:42, Mc 5:29, Mc 5:41, Mc 5:42, Mc 10:52, Ac 3:7-8, Jn 5:10-12, Jn 7:23, Jn 9:14, Mt 12:10-13, Mc 3:2-4, Lc 13:10-16
Réciproques : Ps 68:28, Es 35:6, Jr 17:21, Mt 12:2, Mc 2:28, Mc 3:5, Lc 6:2, Jn 7:21, Ac 14:10

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 5
  • 5.2 Or, il y a à Jérusalem, près de la porte des Brebis, un réservoir d'eau, appelé en hébreu Béthesda, ayant cinq portiques. Ce verbe au présent : il y a, n'implique point, comme on l'a pensé, que notre évangile ait été écrit avant la ruine de Jérusalem ; car un réservoir alimenté par une source pouvait fort bien subsister après cette catastrophe ; et, en effet, on le voyait encore quelques siècles plus tard, au temps d'Eusèbe.
    - La porte des brebis, mentionnée dans l'Ancien Testament, (Néhémie 3.1,32 ; 12.39) était située au nord-est de Jérusalem, près du temple.
    Elle portait ce nom, dit M. F. Bovet, parce que "le petit bétail qui entrait à Jérusalem y arrivait certainement par l'est, car c'est de ce côté-là que se trouvent les immenses pâturages du désert de Juda. De nos jours encore, c'est par la porte de Saint-Etienne qu'entrent à Jérusalem tous les moutons nécessaires à la subsistance de la ville."
    Or on estime que cette porte de Saint-Etienne est la même que celle qui s'appelait autrefois porte des brebis. Peut-être y avait-il aussi près de cette porte un marché où l'on vendait de ces animaux pour les sacrifices.
    Ce réservoir d'eau, ou piscine, était un vaste bassin où jaillissait une source d'eau et qu'on avait entouré de portiques pour abriter les malades qui s'y rassemblaient.
    On avait appelé (grec surnommé) ce lieu Béthesda, c'est-à-dire maison de grâce, ou de miséricorde, sans doute parce qu'on voyait, avec raison, dans cette source une marque de la bonté de Dieu envers tant de malheureux qui venaient y chercher la guérison ou le soulagement de leurs maux.
  • 5.3 Dans ces portiques étaient couchés une multitude de malades, aveugles, boiteux, paralytiques, qui attendaient le mouvement de l'eau. L'évangéliste nomme quelques-unes de ces maladies, pour donner une idée de toutes celles qui pouvaient s'y trouver encore. Vraie image de notre pauvre humanité souffrante.
    Le mot que nous traduisons par paralytiques signifie littéralement des malades dont les membres étaient desséchés, perclus, atrophiés. (Comparer Matthieu 12.10 ; Luc 6.6)
    Tel était peut-être l'homme dont la guérison va être racontée. (verset 5)
    M. F. Bovet a été témoin d'un triste spectacle tout semblable à celui que devait présenter Béthesda.
    C'était à la piscine d'Ibrahim, près de Tibériade : "La salle où se trouve la source est entourée de plusieurs portiques, dans lesquels nous voyons une foule de gens entassés les uns sur les autres, couchés sur des grabats, ou roulés dans des couvertures, avec de lamentables expressions de misère et de souffrance. Qu'on se représente bien, en les voyant, les malades qu'on apportait de toutes parts à Jésus, ou, mieux encore, ces aveugles, ces boiteux, ces paralytiques couchés dans les cinq portiques du lavoir de Béthesda ! La piscine est en marbre blanc, de forme circulaire, et couverte d'une coupole soutenue par des colonnes. Le bassin est entouré intérieurement d'un gradin où l'on peut s'asseoir." (Voyage en Terre Sainte)
  • 5.4 Car un ange descendait de temps en temps dans le réservoir et troublait l'eau ; celui donc qui y entrait le premier après que l'eau avait été troublée guérissait, de quelque maladie qu'il fût atteint. Ces malades attendaient le mouvement de l'eau, c'est-à-dire le jaillissement de la source, qui était intermittente.
    Le même phénomène a été observé, récemment encore, par divers voyageurs à une source située au sud-est de Morija, et qui s'appelle la source de la Vierge. Elle est quelquefois complètement desséchée, puis on la voit de nouveau jaillir avec abondance, deux ou trois fois par jour.
    - Ces derniers mots du verset : qui attendaient le mouvement de l'eau, manquent dans Sin., B, A, C ; Tischendorf et la plupart des critiques les omettent. Mais ils se lisent dans D et l'Itala, et le verset 7 se comprendrait à peine, si l'on n'était averti par le verset 3 qu'il s'agissait d'une source intermittente. Cette raison engage Ewald, Tholuck et d'autres à les maintenir dans le texte.
    Le mouvement de l'eau mentionné à la fin du verset 3 n'ayant pas été compris comme un phénomène naturel, on a voulu l'expliquer par une intervention surnaturelle.
    De là, dans le texte reçu, un verset 4, qui porte : Car un ange descendait de temps en temps dans le réservoir et troublait l'eau ; celui donc qui y entrait le premier après que l'eau avait été troublée guérissait, de quelque maladie qu'il fût atteint.
    Ce verset a été probablement écrit en marge par quelque lecteur, puis introduit dans le texte par un copiste. Il manque dans Sin., B, C, D, versions.
    Plusieurs manuscrits qui le renferment, le marquent de signes de doute et, en outre il présente une quantité de variantes, ce qui rend toujours un texte suspect. Enfin, le contenu même de ce verset porte tous les caractères d'une légende. Par ces raisons décisives, il convient de le retrancher.
  • 5.5 Or, il y avait un homme qui était malade depuis trente-huit ans. Ayant trente-huit ans dans sa maladie.
    Trente-huit ans ! quelle épreuve quelle vie ! De là ressort mieux encore là grandeur du miracle qui va s'accomplir. (Comparer Luc 8.43)
  • 5.6 Jésus, le voyant couché, et connaissant qu'il était malade déjà depuis longtemps, lui dit : Veux-tu être guéri ? Jésus voit ce malade parmi tous les autres, et ressent pour lui une profonde compassion.
    Il connaît, en effet, qu'il y a longtemps qu'il souffre, non qu'il ait reçu, comme on l'a supposé, quelques renseignements, ou l'ait appris du malade lui même ; mais par cette intuition divine avec laquelle il pénétrait toute la vie de ceux qu'il avait devant lui. (verset 14 ; comparez Jean 4.18,29)
    - La question : Veux-tu être guéri ? a paru étrange. Il était bien évident qu'il le voulait !
    Cela n'est point certain. Paralysé depuis tant d'années, découragé, ayant vu toutes ses espérances déçues, cet homme avait probablement perdu jusqu'à la faculté de vouloir. Et le premier but de la question de Jésus était précisément d'exciter cette volonté paralysée comme le corps du malade, de produire chez lui un mouvement d'espoir et d'énergie.
    Puis le Sauveur voulait surtout attirer sur lui l'attention de ce malheureux, entrer en rapport avec lui, réveiller en lui une première étincelle de confiance et de foi. (Comparer Luc 18.40,41)
    Le malade sent la compassion de Jésus et n'hésite pas à lui raconter toute sa misère. (verset 7) D'ailleurs le Sauveur avait en vue une guérison plus grande que celle du corps ; (verset 14) et pour qu'il pût opérer ce relèvement moral, il lui importait plus encore d'obtenir du malade une réponse ferme à cette question : Veux-tu ?
  • 5.7 Le malade lui répondit : Seigneur, je n'ai personne pour me jeter dans le réservoir quand l'eau est troublée ; et pendant que je vais, un autre y descend avant moi. Il y a une simplicité touchante dans la réponse de cet homme. Non seulement il est malade, impuissant, mais abandonné : Je n'ai personne ! Je viens, toujours le dernier, toujours trop tard ! Quel découragement !
    - Quand l'eau est troublée, troublée par le jaillissement intermittent de la source. Ce sont ces mots, aussi bien que la fin du verset 3, qui ont donné lieu à la légende du verset 4.
  • 5.9 Et aussitôt l'homme fut guéri ; et il prit son lit, et il marchait. La parole créatrice du Sauveur a son effet immédiat : aussitôt.
    Il faut remarquer aussi ce verbe à l'imparfait qui peint l'action : il marchait. (Comparer Matthieu 9.6)
    Le lit (grec grabat) qu'emporte le malade guéri était une légère couchette sur laquelle l'avait jusqu'alors retenu sa paralysie.