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Jean 5:31-47 (Annotée Neuchâtel)

   31 Si c'est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n'est pas vrai. 32 Il en est un autre qui rend témoignage de moi ; et je sais que le témoignage qu'il rend de moi est vrai. 33 Vous avez envoyé vers Jean, et il a rendu témoignage à la vérité. 34 Pour moi, ce n'est pas d'un homme que je reçois le témoignage ; mais je dis ceci, afin que vous soyez sauvés. 35 Jean était la lampe qui brûle et qui luit ; et vous, vous avez voulu vous réjouir une heure à sa lumière. 36 Mais moi, j'ai le témoignage qui est plus grand que celui de Jean ; car les oeuvres que le Père m'a données, afin que je les accomplisse, ces oeuvres-là que je fais rendent témoignage de moi que le Père m'a envoyé. 37 Et le Père, qui m'a envoyé, a lui-même rendu témoignage de moi. Vous n'avez jamais ni entendu sa voix ni vu sa face ; 38 et sa parole, vous ne l'avez pas demeurant en vous, puisque vous ne croyez point Celui qu'il a envoyé. 39 Vous scrutez les Ecritures, parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle ; et ce sont elles qui rendent témoignage de moi ; 40 et vous ne voulez point venir à moi pour avoir la vie !
   41 La gloire qui vient des hommes, je ne la reçois point. 42 Mais je vous connais, et je sais que vous n'avez point en vous-mêmes l'amour de Dieu : 43 moi je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, celui-là, vous le recevrez. 44 Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres et ne recherchez point la gloire qui vient de Dieu seul ? 45 Ne pensez point que ce soit moi qui vous accuserai devant le Père ; celui qui vous accuse, c'est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance. 46 Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi ; car il a écrit de moi. 47 Mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles ?

Références croisées

5:31 Jn 8:13-14, Jn 8:54, Pr 27:2, Ap 3:14
Réciproques : Jn 3:11, Jn 8:18, Jn 10:37, 1Jn 5:9
5:32 Jn 5:36-37, Jn 1:33, Jn 8:17-18, Jn 12:28-30, Mt 3:17, Mt 17:5, Mc 1:11, Lc 3:22, 1Jn 5:6-9, Jn 12:50
Réciproques : Mt 17:12, Jn 1:32, Jn 5:39, Jn 7:28, Jn 8:54, Jn 16:10
5:33 Jn 1:19-27, Jn 1:6-8, Jn 1:15-18, Jn 1:29-34, Jn 3:26-36
Réciproques : Mt 21:25, Mt 21:32, Lc 20:5, Jn 1:7, Ac 13:24, Ac 19:4
5:34 Jn 5:41, Jn 8:54, Jn 20:31, Lc 13:34, Lc 19:10, Lc 19:41, Lc 19:42, Lc 24:47, Rm 3:3, Rm 10:1, Rm 10:21, Rm 12:21, 1Co 9:22, 1Tm 2:3-4, 1Tm 4:16
Réciproques : Pr 29:10, Jn 12:30, Ac 26:29, 2Th 2:10, 2Tm 2:25
5:35 Jn 1:7-8, Mt 11:11, Lc 1:15-17, Lc 1:76, Lc 1:77, Lc 7:28, 2P 1:19, Jn 6:66, Ez 33:31, Mt 3:5-7, Mt 11:7-9, Mt 13:20-21, Mt 21:26, Mc 6:20, Ga 4:15-16
Réciproques : Ex 27:21, Ex 34:35, Lv 24:2, 2S 21:17, 1R 18:39, Es 58:2, Ez 33:32, Mt 5:14, Mc 4:16, Lc 7:26, Lc 8:13, Lc 8:40, Jn 12:17, Ph 2:15, Ap 2:1
5:36 Jn 5:32, 1Jn 5:9, 1Jn 5:11, 1Jn 5:12, Jn 3:2, Jn 9:30-33, Jn 10:25, Jn 10:37, Jn 10:38, Jn 11:37, Jn 14:10-11, Jn 15:24, Jn 17:4, Ac 2:22, Mt 11:4
Réciproques : Ex 4:5, Nb 16:28, Za 4:9, Mt 11:5, Jn 4:34, Jn 5:39, Jn 6:27, Jn 9:4, Jn 9:16, Jn 10:32, Jn 10:36, Jn 17:3, 2P 1:17, 1Jn 2:1, 1Jn 4:14
5:37 Jn 5:32, Jn 6:27, Jn 8:18, Mt 3:17, Mt 17:5, Jn 1:18, Jn 14:9, Jn 15:24, Ex 20:19, Dt 4:12, 1Tm 1:17, 1Tm 6:16, 1Jn 1:1-2, 1Jn 4:12, 1Jn 4:20
Réciproques : Jg 13:22, Es 26:10, Jr 13:11, Za 4:9, Mt 21:32, Mc 1:11, Mc 9:7, Jn 6:46, Jn 10:36, Jn 17:3, Ac 15:8, He 7:25, 2P 1:17, 1Jn 4:14
5:38 Jn 5:42, Jn 5:46, Jn 5:47, Jn 8:37, Jn 8:46, Jn 8:47, Jn 15:7, Dt 6:6-9, Js 1:8, Ps 119:11, Pr 2:1-2, Pr 7:1-2, Col 3:16, Jc 1:21-22, 1Jn 2:14, Jn 5:43, Jn 1:11, Jn 3:18-21, Jn 12:44-48, Es 49:7, Es 53:1-3
Réciproques : Es 26:10, Jn 6:45, Jn 14:24, 1Jn 5:10
5:39 Lc 24:27, Lc 24:44, Jn 5:46, Jn 7:52, Dt 11:18-20, Dt 17:18-19, Js 1:8, Ps 1:2, Ps 119:11, Ps 119:97-99, Pr 6:23, Pr 8:33-34, Es 8:20, Es 34:16, Jr 8:9, Mt 22:29, Mc 12:10, Lc 16:29, Lc 16:31, Ac 8:32-35, Ac 17:11, Rm 3:2, Col 3:16, 2Tm 3:14-17, 2P 1:19-21, Dt 32:47, Ps 16:11, Ps 21:4, Ps 36:9, Ps 133:3, Dn 12:2, Mt 19:16-20, Lc 10:25-29, He 11:16, He 11:35, Jn 5:32, Jn 5:36, Jn 1:45, Dt 18:15, Dt 18:18, Ac 26:22-23, Ac 26:27, Rm 1:2, 1P 1:10-11, Ap 19:10
Réciproques : Dt 31:12, 2Ch 17:9, Ps 19:7, Ps 40:7, Ps 119:45, Ec 12:12, Ct 2:9, Ct 8:2, Jr 6:16, Ml 4:4, Mc 9:4, Mc 10:3, Mc 10:17, Mc 12:24, Lc 4:21, Lc 22:67, Jn 3:21, Jn 6:29, Jn 6:68, Jn 10:28, Jn 12:41, Jn 20:31, Ac 3:22, Ac 8:28, Ac 8:30, Ac 10:43, Ac 18:28, Ac 24:14, Rm 6:23, 1Tm 4:13, 2Tm 1:1, 2Tm 3:15, Tt 1:2, He 3:5, 1Jn 2:25, 1Jn 4:14, 1Jn 5:9
5:40 Jn 5:44, Jn 1:11, Jn 3:19, Jn 8:45-46, Jn 12:37-41, Ps 81:11, Es 49:7, Es 50:2, Es 53:1-3, Mt 22:3, Mt 23:37, Ap 22:17, Jn 6:27, Jn 6:37, Jn 6:40, Jn 6:68, Jn 6:69, Jn 7:37-38, Jn 11:25-26, Rm 6:23, 1Jn 5:11-13
Réciproques : Gn 6:20, Es 30:15, Jr 8:5, Ez 3:7, Lc 6:47, Lc 14:18, Jn 6:35, Jn 10:28, Jn 16:9, Jn 20:31, Ac 8:28, Ac 10:43, Col 3:3, Col 3:16, 2Tm 1:1, 2Tm 1:10, 2Tm 3:15, 1P 2:4
5:41 Jn 5:34, Jn 6:15, Jn 7:18, Jn 8:50, Jn 8:54, 1Th 2:6, 1P 2:21, 2P 1:17
Réciproques : Mt 6:2, Mt 8:4, Mc 5:43, Mc 10:18, Jn 12:43
5:42 Jn 1:47-49, Jn 2:25, Jn 21:17, Lc 16:15, He 4:12-13, Ap 2:23, Jn 5:44, Jn 8:42, Jn 8:47, Jn 8:55, Jn 15:23-24, Rm 8:7, 1Jn 2:15, 1Jn 3:17, 1Jn 4:20
Réciproques : Es 66:18, Mc 7:6, Lc 11:42, Jn 2:24, Jn 5:38, Jn 6:64, Jn 8:26, 2Co 10:18, 2P 1:8
5:43 Jn 3:16, Jn 6:38, Jn 8:28-29, Jn 10:25, Jn 12:28, Jn 17:4-6, Ez 23:21, He 5:4-5, Mt 24:5, Mt 24:24, Ac 5:36-37, Ac 21:38
Réciproques : Ex 5:23, Mt 24:23, Mc 13:6, Mc 13:21, Lc 21:8, Jn 3:11, Jn 5:38, Jn 7:28, Jn 8:26, Jn 8:42, Jn 8:43
5:44 Jn 3:20, Jn 8:43, Jn 12:43, Jr 13:23, Rm 8:7-8, He 3:12, Mt 23:5, Ga 5:19-21, Ph 2:3, 1S 2:30, 2Ch 6:8, Mt 25:21-23, Lc 19:17, Rm 2:7, Rm 2:10, Rm 2:29, 1Co 4:5, 2Co 10:18, Jc 2:1, 1P 1:7
Réciproques : Gn 11:4, Nb 22:37, 1S 15:30, 2Ch 26:18, Ps 91:15, Ps 111:10, Pr 25:27, Es 43:4, Es 44:18, Mt 6:1, Mt 6:2, Mt 19:24, Mt 21:25, Lc 9:26, Jn 3:19, Jn 5:40, Jn 5:42, Jn 6:44, Jn 8:37, Jn 9:18, Jn 12:39, Ac 8:19, 1Co 2:14, 1Th 2:6, 2Tm 3:7, 2P 2:14
5:45 Jn 7:19, Jn 8:5, Jn 8:9, Rm 2:12, Rm 2:17-29, Rm 3:19-20, Rm 7:9-14, 2Co 3:7-11, Ga 3:10, Jn 8:5-6, Jn 9:28-29, Mt 19:7-8, Rm 10:5-10
Réciproques : Ps 103:7, Mt 17:3, Mc 9:4, Lc 24:27, Jn 1:17, Jn 1:45, Jn 3:17, Jn 8:50, Jn 12:47, Ac 6:11, Rm 2:23, Ga 3:19
5:46 Ga 2:19, Ga 3:10, Ga 3:13, Ga 3:24, Ga 4:21-31, Jn 1:45, Gn 3:15, Gn 12:3, Gn 18:18, Gn 22:18, Gn 28:14, Gn 49:10, Nb 21:8-9, Nb 24:17-18, Dt 18:15, Dt 18:18, Dt 18:19, Ac 26:22, Rm 10:4, He 7:1, He 10:39
Réciproques : Dt 30:14, Dt 31:9, 2Ch 17:9, 2Ch 20:20, Ct 2:9, Ct 8:2, Es 8:20, Jr 6:16, Mt 11:13, Lc 24:44, Jn 5:38, Jn 5:39, Rm 3:21, He 3:5
5:47 Lc 16:29, Lc 16:31
Réciproques : 2Ch 20:20, Ct 8:2, Es 8:20, Jr 6:16, Mt 11:13, Jn 5:38, Rm 3:21, Ga 4:21, He 3:5

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 5
  • 5.31 Si c'est moi qui rends témoignage de moi-même, mon témoignage n'est pas vrai. Par ces paroles, Jésus prévient une objection que, plus tard, les adversaires formuleront expressément : "Tu rends témoignage de toi-même ; ton témoignage n'est pas vrai." (Jean 8.13)
    Jésus répondra alors : "Même si je rends témoignage de moi-même, mon témoignage est vrai ; car je sais d'où je suis venu et où je vais." (verset 14)
    Ici, il admet le principe formel du droit selon lequel un homme ne peut pas témoigner sur son propre compte, mais c'est pour en appeler immédiatement à un autre qui rend témoignage de lui. (verset 32)
  • 5.32 Il en est un autre qui rend témoignage de moi ; et je sais que le témoignage qu'il rend de moi est vrai. Qui est cet autre, au témoignage duquel Jésus en appelle ? Plusieurs anciens interprètes ont répondu : C'est Jean Baptiste, dont le Seigneur va parler. Mais cette application est précisément écartée par les paroles des versets 33-36.
    Non, celui qui rend ce témoignage, c'est Dieu lui-même ; (versets 36-40) et Jésus sait, il porte en lui l'intime conviction, que ce témoignage est la vérité souveraine.
    Sin., D, Itala portent vous savez. Cette variante que Tischendorf est seul à admettre provient de la fausse supposition qu'il s'agit du témoignage de Jean-Baptiste.
  • 5.33 Vous avez envoyé vers Jean, et il a rendu témoignage à la vérité. Voir Jean 1.19 et suivants
    Quand Jésus dit qu'un autre rendait témoignage de lui, (verset 32) ses interlocuteurs pensèrent aussitôt à Jean-Baptiste. Jésus parle donc du témoignage rendu par son Précurseur, qui conserve sa valeur (verbe au parfait) malgré la disparition du témoin.
  • 5.34 Pour moi, ce n'est pas d'un homme que je reçois le témoignage ; mais je dis ceci, afin que vous soyez sauvés. Jésus affirme que le témoignage de Jean a été pleinement conforme à la vérité, et cependant, dans cette contestation avec les adversaires, ce n'est pas à ce témoignage ni au témoignage d'aucun homme qu'il en appelle, parce qu'il en a un plus grand ; (verset 36) s'il mentionne le témoignage du Précurseur, c'est seulement dans l'intérêt de ses auditeurs, afin qu'ils se souviennent des paroles de repentance et de vérité que Jean leur a fait entendre, et qu'ainsi ils soient sauvés.
  • 5.35 Jean était la lampe qui brûle et qui luit ; et vous, vous avez voulu vous réjouir une heure à sa lumière. C'est encore une belle louange du Précurseur que Jésus prononce par ces paroles : Il était la lampe qui brûle et qui luit, l'unique lampe qui éclaire la maison, (Matthieu 5.15,16, note) le prophète que Dieu avait destiné à éclairer son peuple et à l'amener au Sauveur.
    Cette lampe s'était déjà consumée ; Jean n'était plus, ainsi que l'indique le verbe à l'imparfait. En poursuivant cette image gracieuse, dans la seconde partie de ce verset, Jésus adresse à ses auditeurs un sévère reproche : au lieu de profiter, pour leur salut, de cette lumière fugitive, ils n'avaient pensé qu'à se réjouir.
    L'annonce du royaume messianique avait excité leur curiosité et leurs espérances charnelles ; mais la prédication de la repentance, que Jean leur faisait entendre, les avait bientôt rebutés.
  • 5.36 Mais moi, j'ai le témoignage qui est plus grand que celui de Jean ; car les œuvres que le Père m'a données, afin que je les accomplisse, ces œuvres-là que je fais rendent témoignage de moi que le Père m'a envoyé. Voilà le témoignage divin dont Jésus a parlé, (verset 32) et qui est plus grand que celui du Précurseur : ce sont d'abord les œuvres du Sauveur. Ce témoignage est bien de Dieu, car c'est le Père qui lui a donné les œuvres qu'il fait, afin qu'il les accomplisse.
    Ce dernier verbe signifie accomplir jusqu'à la perfection, et il est au futur, car Jésus a la certitude qu'il achèvera ses œuvres jusqu'au bout. La preuve, pour ses auditeurs, c'est que déjà il les fait (présent).
    Or, qu'étaient ces œuvres ?
    Avant tout, ses miracles, ces actes de puissance et d'amour qui répandaient la santé et la vie, la consolation et l'espérance sur tant de malheureux.
    C'étaient encore ses paroles divines qui éclairaient et vivifiaient les âmes ; (versets 20-27) c'était, en un mot, toute sa belle et sainte vie qui, dans son ensemble, constituait "l'œuvre de celui qui l'avait envoyé." (Jean 4.34)
    Voilà son témoignage. Est-il étonnant qu'il en appelle à lui si souvent ? (Jean 10.32,37,38,14.11 ; 17.4)
  • 5.37 Et le Père, qui m'a envoyé, a lui-même rendu témoignage de moi. Vous n'avez jamais ni entendu sa voix ni vu sa face ; S'agit-il, ici encore, du même témoignage, celui des œuvres ? (verset 36) Plusieurs interprètes l'ont pensé.
    Mais ces mots solennels : le Père luimême et le verbe au parfait : a rendu témoignage (tandis qu'il est au présent dans le verset précédent), montrent évidemment que Jésus a en vue un témoignage nouveau.
    Quel est-il ? Les uns pensent qu'il s'agit de ce témoignage intérieur et immédiat que Dieu rend dans les âmes (versets 24-26) en les attirant au Fils (6 : 44) ; ainsi de Wette, Tholuck, Astié. Cette explication non plus ne tient pas compte du verbe au parfait.
    D'autres (Chrysostome, Bengel) voient ici une allusion au témoignage divin rendu à Jésus lors de son baptême. (Jean 1.33,Matthieu 3.17)
    Cette supposition ramènerait au témoignage de Jean-Baptiste. (verset 33) Elle est contredite par les mots qui suivent : "Jamais vous n'avez entendu sa voix."
    Nous pensons donc avec Calvin, Lücke, MM. Meyer, Luthardt Weiss, Keil et Godet (3e edit.), que Jésus aborde ici le grand témoignage que Dieu lui a rendu dans les saintes Ecritures de l'Ancien Testament et dont il va parler plus au long. (versets 38-40) Ce témoignage a été rendu dans le passé, mais subsiste dans le présent : c'est ce que signifie le verbe au parfait.
  • 5.38 et sa parole, vous ne l'avez pas demeurant en vous, puisque vous ne croyez point Celui qu'il a envoyé. Malgré toutes les révélations et toutes les apparitions divines (théophanies) dans l'ancienne alliance, jamais vous n'avez su discerner la voix de Dieu et reconnaître sa présence dans les Ecritures.
    Vous ne le connaissez pas parce que sa parole n'a jamais pénétré dans vos cœurs, de manière à demeurer en vous. Ce qui le prouve avec évidence, c'est que vous ne croyez point celui qu'il a envoyé, et auquel il rend un si éclatant témoignage. (versets 36,37)
    Tel est, d'une manière générale, le reproche que Jésus adresse à ses auditeurs. (verset 38)
    Mais les dernières paroles du verset 37 prouvent qu'il ne pense pas seulement à la manière superficielle et légère dont ils étudiaient les Ecritures.
    Ces termes caractéristiques : Vous n'avez jamais ni entendu sa voix ni vu sa face ne signifient pas seulement : Vous ne connaissez pas Dieu, mais : Vous ne sauriez le connaître, si ce n'est en Celui qui le révélait dans l'Ancien Testament, et qui, par sa présence, le révèle maintenant à vos yeux. C'est exactement ce qui est dit Jean 1.18 ; 6.46.
    Or cet unique révélateur de Dieu, les chefs du peuple le repoussent, ils ne croient pas en lui ; donc ils restent dans l'ignorance et la mort. (verset 39)
    Telle est, à peu près, l'interprétation de R. Stier, et c'est, nous semble-t-il, la seule qui rende bien compte de ce texte profond est difficile.
  • 5.40 et vous ne voulez point venir à moi pour avoir la vie ! Les premiers mots du verset 39 ont été de tout temps compris et traduits de deux manières différentes :
    1° Par l'impératif : scrutez ou sondez les Ecritures, ce qui serait une exhortation à le faire. (Ainsi, entre autres, Augustin, Luther, Calvin Tholuck, R. Stier, Hengstenberg, Keil et nos versions ordinaires.) Mais une telle exhortation ne formerait plus, avec la suite du verset et surtout avec les derniers mots, la contradiction poignante que Jésus veut signaler à ses auditeurs entre ces Ecritures qu'ils connaissent et leur incrédulité à l'égard de Jésus.
    2° Pour cette raison, la plupart des interprètes : Bèze, Bengel, Olshausen, de Wette Meyer, MM. Weiss, Holtzmann, Astié Godet, et toutes les versions récentes adoptent l'indicatif : Vous scrutez les Ecritures.
    C'est en effet ce que faisaient les Juifs, surtout depuis le retour de la captivité, ils étudiaient beaucoup les Ecritures, mais bien plus pour en compter les mots et les syllabes, que pour en pénétrer le sens et l'esprit. Ils pensaient avoir, par la seule connaissance littérale de ces Ecritures, la vie éternelle.
    Sans doute, s'ils ne s'arrêtaient pas à la lettre, s'ils savaient s'élever jusqu'à l'esprit, (Jean 6.63 ; 2Corinthiens 3.6) ils trouveraient cette vie véritable et éternelle dans les Ecritures, car elles sont remplies du témoignage rendu au Libérateur qui devait venir.
    Mais malgré la connaissance que vous avez de ces Ecritures, qui rendent témoignage de moi, ajoute Jésus, vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie !
    Quelle contradiction ! quel aveuglement ! Et c'est leur volonté dépravée qui en est la cause. (verset 40) C'est avec une profonde tristesse que Jésus prononce ces paroles. Elles rappellent sa plainte sur Jérusalem : Vous ne l'avez pas voulu. (Matthieu 23.37)
  • 5.42 Mais je vous connais, et je sais que vous n'avez point en vous-mêmes l'amour de Dieu : Dans cette troisième partie du discours, (versets 41-47) Jésus ne fait plus que développer le reproche qu'il vient d'adresser à ses auditeurs : Vous ne voulez pas !
    Il montre d'abord d'où provient leur mauvais vouloir, (versets 41-44) puis il leur en dévoile les conséquences. (versets 45-47)
    S'il leur reproche avec tant de force de ne pas croire en lui, ce n'est pas qu'il recherche en aucune manière la gloire qui vient des hommes ; (comparez verset 44) mais c'est parce qu'il les connaît, (Jean 2.24) et qu'il sait que leur cœur est étranger à l'amour de Dieu.
    Telle est la première et grande cause de leur incrédulité. S'ils avaient eux-mêmes une étincelle de cet amour pour Dieu, ils le sentiraient dans chacune des paroles du Sauveur. (Comparer Jean 3.19-21)
  • 5.43 moi je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, celui-là, vous le recevrez. Celui qui vient au nom de son Père, qui est le vrai Messie, le Sauveur, ils ne le reçoivent point, parce que leur cœur est incapable de sentir son amour ; si un autre vient en son propre nom sans l'autorité de Dieu que pourtant il invoquera faussement, ils le recevront.
    Pourquoi ? parce qu'il flattera leurs préjugés, leurs passions, comme le font tous les faux messies et les faux prophètes qui ne recherchent que leur propre gloire. (verset 44)
  • 5.44 Comment pouvez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres et ne recherchez point la gloire qui vient de Dieu seul ? Seconde raison d'incrédulité, que Jésus exprime vivement par une question directe et qui signifie : Il vous est impossible de croire, parce que, idolâtres de la gloire qui vous vient des hommes, vous n'avez aucun égard à la gloire qui vient de Dieu seul et qui devrait dominer toutes vos pensées. (verset 41)
    Voir sur cette idolâtrie de l'approbation et de la gloire des hommes que Jésus reprochait ailleurs aux chefs du peuple, Matthieu 6.1-5,16-18 ; Matthieu 23.5-12 ; comparez Jean 12.43.
  • 5.45 Ne pensez point que ce soit moi qui vous accuserai devant le Père ; celui qui vous accuse, c'est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance. Après avoir dévoilé à ses adversaires leur incrédulité et ses causes, Jésus leur ôte enfin le fondement de la fausse espérance qu'ils mettent en Moïse.
    C'est par un zèle aveugle pour Moïse et pour sa loi qu'ils ont accusé Jésus d'avoir violé le sabbat, (verset 17) accusation qui a donné lieu à tout ce discours.
    Or c'est précisément Moïse qui les accuse dès maintenant (grec il est là, celui qui vous accuse, Moïse) ; en sorte que Jésus n'aura point à les accuser devant le Père au jour du jugement.
    Quelle situation tragique : trouver son accusateur en celui en qui on avait mis son espérance de salut ! Et Jésus va dire la cause de cette immense déception qui les attend. (versets 46,47)
  • 5.46 Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi ; car il a écrit de moi. La preuve que Moïse les accuse (car), c'est que, tout en se glorifiant de lui, ils ne le croient pas, d'une foi éclairée et vivante : Si vous croyiez Moïse...
    Et leur incrédulité à l'égard de Moïse est, à son tour, la cause pour laquelle ils ne croient pas Jésus.
    En effet, les écrits de Moïse sont remplis de lui.
    Les mots : Il a écrit de moi ne doivent pas s'entendre seulement de certaines déclarations prophétiques telles que Genèse 3.1 ; 5 ; Deutéronome 18.15,18 et autres ; mais de tous les types, les sacrifices, les cérémonies symboliques du culte, qui avaient en vue le futur Libérateur du peuple de Dieu. Il aurait même suffi de saisir la spiritualité et la sainteté de la loi pour comprendre qu'elle ne serait jamais accomplie qu'en Celui qui devait venir. (Comparer Luc 24.27,44)
  • 5.47 Mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles ? L'incrédulité envers Moïse et ses écrits avait pour conséquence nécessaire l'incrédulité envers Jésus et ses paroles ;
    "L'antithèse essentielle, comme le remarque M. Godet, n'est pas celle des substantifs écrits et paroles, mais celle des pronoms ses et mes"
    Endurcir sa conscience et son cœur en présence de la loi qui doit produire la repentance, c'est les endurcir aussi envers Celui qui annonce la grâce et le salut.
    En un mot l'incrédulité est un état moral qui rend l'homme incapable de saisir aucune des manifestations de la vérité et de la miséricorde divines. Telle est la conclusion accablante de ce discours.