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Jean 7:14-36 (Annotée Neuchâtel)

   14 Or, comme on était déjà au milieu de la fête, Jésus monta au temple, et il enseignait. 15 Et les Juifs s'étonnaient, disant : comment celui-ci connaît-il les Ecritures, n'ayant point étudié ? 16 Jésus leur répondit : Mon enseignement n'est pas de moi, mais de Celui qui m'a envoyé. 17 Si quelqu'un veut faire sa volonté, il reconnaîtra si mon enseignement est de Dieu, ou si je parle de mon chef. 18 Celui qui parle de son chef, cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de Celui qui l'a envoyé, celui-là est vrai, et il n'y a point d'injustice en lui. 19 Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi ? et nul de vous n'observe la loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ? 20 La foule répondit : Tu as un démon ! Qui est-ce qui cherche à te faire mourir ? 21 Jésus répondit et leur dit : J'ai fait une oeuvre, et vous êtes tous étonnés. 22 C'est pour cela que Moïse vous a donné la circoncision (non pas qu'elle vienne de Moïse, mais elle vient des pères), et que le jour du sabbat vous circoncisez un homme. 23 Si un homme reçoit la circoncision le jour du sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, pourquoi vous irritez-vous contre moi de ce que j'ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat ? 24 Ne jugez point selon l'apparence, mais jugez selon la justice.
   25 Quelques-uns des habitants de Jérusalem disaient donc : N'est-ce pas là celui qu'ils cherchent à faire mourir ? 26 Et voici, il parle librement, et ils ne lui disent rien. Les chefs auraient-ils vraiment reconnu qu'il est le Christ ? 27 Mais celui-ci, nous savons d'où il est : tandis que le Christ, quand il viendra, personne ne saura d'où il est. 28 Jésus s'écria donc, enseignant dans le temple et disant : Vous me connaissez, et vous savez d'où je suis ! Et pourtant ce n'est pas de moi-même que je suis venu ; mais il est véritable, Celui qui m'a envoyé, et que vous ne connaissez pas. 29 Moi je le connais, car je viens de sa part, et c'est lui qui m'a envoyé.
   30 Ils cherchaient donc à se saisir de lui ; et pourtant personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue. 31 Mais de la foule, plusieurs crurent en lui, et ils disaient : Le Christ, quand il viendra, fera-t-il plus de miracles que n'en a fait celui-ci ? 32 Les pharisiens entendirent la foule qui murmurait ces paroles à son sujet, et les principaux sacrificateurs et les pharisiens envoyèrent des huissiers pour le saisir. 33 Jésus dit donc : Je suis encore avec vous pour un peu de temps, et je m'en vais à Celui qui m'a envoyé. 34 Vous me chercherez, et vous ne me trouverez point ; et là où je serai, vous n'y pouvez venir. 35 Les Juifs donc dirent entre eux : Où va-t-il aller, que nous ne le trouverons point ? Doit-il aller vers ceux qui sont dispersés parmi les Grecs, et enseigner les Grecs ? 36 Que signifie cette parole qu'il a dite : Vous me chercherez, et ne me trouverez point, et là où je serai vous n'y pouvez venir ?

Références croisées

7:14 Jn 7:2, Jn 7:37, Nb 29:12-13, Nb 29:17, Nb 29:20, Jn 5:14, Jn 8:2, Jn 18:20, Ag 2:7-9, Ml 3:1, Mt 21:12, Lc 19:47
7:15 Jn 7:46, Mt 7:28-29, Mt 22:22, Mt 22:33, Lc 2:47, Mt 13:54, Mc 6:2-3, Lc 4:22, Ac 2:7-13, Ac 4:11-12, Am 7:14-15
Réciproques : 1S 10:11, Ps 22:6, Es 29:12, Es 50:4, Jn 7:27, Ac 4:13, 1Co 14:16
7:16 Jn 3:11, Jn 3:31, Jn 8:28, Jn 12:49-50, Jn 14:10, Jn 14:24, Jn 17:8, Jn 17:14, Ap 1:1, Jn 5:23-24, Jn 5:30, Jn 6:38-40, Jn 6:44
Réciproques : 1S 10:12, Pr 4:2, Es 29:12, Es 59:21, Mt 13:54, Mc 4:2, Jn 3:34, Jn 8:26, Jn 16:13, Jn 17:7, 1Tm 4:6, 2Jn 1:9
7:17 Jn 1:46-49, Jn 8:31-32, Jn 8:43, Jn 8:47, Ps 25:8-9, Ps 25:12, Ps 119:10, Ps 119:101, Ps 119:102, Es 35:8, Jr 31:33-34, Os 6:3, Mi 4:2, Ml 4:2, Mt 6:22, Lc 8:15, Ac 10:1-6, Ac 11:13-14, Ac 17:11, Ph 3:15-16
Réciproques : Nb 9:8, 1R 10:3, Ps 24:5, Ps 25:14, Ps 50:23, Ps 85:9, Ps 119:34, Ps 119:166, Pr 4:2, Pr 8:9, Pr 11:3, Pr 17:24, Pr 28:5, Es 2:3, Es 56:1, Es 59:21, Jr 50:5, Dn 12:10, Mt 6:10, Mt 7:21, Mt 13:11, Mc 3:35, Mc 4:2, Mc 4:8, Jn 2:9, Jn 3:19, Jn 8:12, Jn 9:31, Jn 9:37, Jn 17:7, Jn 18:37, Ac 10:6, Ac 17:12, Ac 18:26, 1Co 2:15, 2Co 6:8, Ep 5:17, Col 1:9, 1Th 4:3, 1Tm 4:6, He 10:36, He 13:21, 1P 4:2, 1Jn 2:17, 2Jn 1:9
7:18 Jn 5:41, Jn 8:49-50, 1Co 10:31-33, Ga 6:12-14, Ph 2:3-5, 1Th 2:6, 1P 4:11, Jn 3:26-30, Jn 11:4, Jn 12:28, Jn 13:31-32, Jn 17:4-5, Ex 32:10-13, Nb 11:29, Pr 25:27, Mt 6:9
Réciproques : Gn 42:11, 2S 12:28, Mt 6:2, Mt 8:4, Mt 22:16, Mt 23:5, Mc 12:14, Jn 8:54, Ac 3:12, Ac 8:9, Ac 13:25, Ac 14:15, 1Co 1:15, 2Co 4:5, 2Co 6:8, Ph 4:8, He 3:2, He 5:5
7:19 Jn 1:17, Jn 5:45, Jn 9:28-29, Ex 24:2-3, Dt 33:4, Dt 1:17, Ac 7:38, Ga 3:19, He 3:3-5, Mt 23:2-4, Rm 2:12-13, Rm 2:17-29, Rm 3:10-23, Ga 6:13, Jn 7:25, Jn 5:16, Jn 5:18, Jn 10:31-32, Jn 10:39, Jn 11:53, Ps 2:1-6, Mt 12:14, Mt 21:38, Mc 3:4, Mc 3:6
Réciproques : 2R 23:25, Ne 10:29, Lc 6:9, Lc 19:47, Jn 7:1, Jn 7:30, Jn 8:37, Ac 7:53
7:20 Jn 8:48, Jn 8:52, Jn 10:20, Mt 10:25, Mt 11:18-19, Mt 12:24, Mc 3:21-22, Mc 3:30, Ac 26:24
Réciproques : Ps 22:6, Mt 5:22, Lc 11:15, Jn 5:16, Jn 7:25, Jn 8:22
7:21 Jn 5:9-11
Réciproques : Mt 12:2, Lc 13:15, Jn 9:14, Ac 8:13, Ph 3:5
7:22 Gn 17:10-14, Lv 12:3, Rm 4:9-11, Ga 3:17
Réciproques : Gn 17:12, Gn 21:4, Mt 12:5, Jn 5:18, Ac 7:8, Ac 15:1, He 1:1
7:23 Mt 12:5, Jn 5:8-9, Jn 5:14-16
Réciproques : Gn 17:12, Gn 21:4, Lv 12:3, Mt 14:36, Mc 2:27, Lc 14:3, Jn 5:18, Ac 3:16, Ac 4:9
7:24 Jn 8:15, Dt 1:16-17, Dt 16:18-19, Ps 58:1-2, Ps 82:2, Ps 94:20-21, Pr 17:15, Pr 24:23, Es 5:23, Es 11:3-4, Jc 2:1, Jc 2:4, Jc 2:9
Réciproques : Dt 13:14, 1S 16:7, Jb 34:4, Pr 31:9, Ac 4:19, Ac 28:4, 1Co 4:3, 1Co 11:13, 2Co 10:7
7:25 Jn 7:10-11, Jn 7:20
Réciproques : Ps 22:22, Mc 12:12, Lc 2:11, Lc 22:53, Jn 5:16, Jn 7:12, Jn 7:19, Jn 8:37
7:26 Ps 40:9-10, Ps 71:15-16, Pr 28:1, Es 42:4, Es 50:7-8, Mt 22:16, Ac 4:13, Ep 6:19-20, Ph 1:14, 2Tm 1:7-8, Jn 7:48, Jn 9:22, Jn 11:47-53, Jn 12:42, Lc 7:30
Réciproques : Ps 22:22, Es 45:19, Lc 22:53, Jn 7:46, Jn 18:20, Ac 3:17
7:27 Jn 7:15, Jn 6:42, Mt 13:54-57, Mc 6:3, Lc 4:22, Jn 7:41-42, Es 11:1, Es 53:8, Jr 23:5, Jr 30:21, Mi 5:2, Mt 2:5-6, Ac 8:33
Réciproques : 2Ch 7:8, Jn 8:14, Jn 9:29, Ac 3:17
7:28 Jn 1:46, Jn 8:14, Mt 2:23, Lc 2:4, Lc 2:11, Lc 2:39, Lc 2:51, Jn 3:2, Jn 5:43, Jn 8:16, Jn 8:42, Jn 10:36, Jn 12:49, Jn 14:10, Jn 14:31, Jn 3:33, Jn 5:32, Jn 8:26, Rm 3:4, 2Co 1:18, Tt 1:2, He 6:18, 1Jn 5:10, Jn 8:19, Jn 8:54, Jn 8:55, Jn 16:3, Jn 17:3, Jn 17:25, 1S 2:12, Ps 9:10, Pr 2:3-5, Jr 9:6, Jr 31:34, Os 4:1, Os 5:4, Os 6:3-6, Mt 11:27, Lc 10:22, Ac 17:23, Rm 1:28, 2Co 4:6, 1Jn 2:3-4
Réciproques : Es 45:19, Mc 14:49, Jn 7:37, Jn 11:42, Jn 12:44, Jn 14:24, Jn 18:20, Ap 7:13
7:29 Jn 1:18, Jn 8:55, Jn 10:15, Jn 17:25-26, Jn 3:16-17, Jn 13:3, Jn 16:27-28, Jn 17:18, 1Jn 1:2, 1Jn 4:9, 1Jn 4:14
Réciproques : Jn 6:46, Jn 8:14, Jn 8:42, Jn 11:42, Jn 14:10, Jn 17:3
7:30 Jn 7:19, Jn 7:32, Jn 8:37, Jn 8:59, Jn 10:31, Jn 10:39, Jn 11:57, Mc 11:18, Lc 19:47-48, Lc 20:19, Jn 7:6, Jn 7:8, Jn 7:44-46, Jn 8:20, Jn 9:4, Jn 11:9-10, Ps 76:10, Es 46:10, Lc 13:32-33, Lc 22:53
Réciproques : Ps 31:15, Ec 3:2, Mt 26:18, Mc 12:12, Mc 14:41, Jn 2:4, Jn 13:1, Jn 17:1, Jn 19:11
7:31 Jn 2:23-24, Jn 4:39, Jn 6:14-15, Jn 8:30-32, Jn 12:42, Mt 12:23, Lc 8:13, Ac 8:13, Jc 2:26, Jn 3:2, Jn 6:2, Jn 9:16, Jn 10:41-42, Mt 11:3-6
Réciproques : Mc 2:12, Jn 7:41, Jn 10:25, Jn 15:24, Ac 2:22
7:32 Jn 7:47-53, Jn 11:47-48, Jn 12:19, Mt 12:23-24, Mt 23:13, Jn 7:45-46, Jn 18:3, Lc 22:52-53, Ac 5:26
Réciproques : 1S 19:20, Jr 36:26, Mt 2:4, Mc 10:2, Jn 7:12, Jn 7:30, Jn 15:20
7:33 Jn 12:35-36, Jn 13:1, Jn 13:3, Jn 13:33, Jn 16:5, Jn 16:16-22, Jn 17:11, Jn 17:13, Mc 16:19
Réciproques : Es 55:6, Mc 2:20, Lc 17:22, Jn 14:19, Jn 16:19
7:34 Jn 8:21-24, Jn 13:33-36, Jn 14:3, Jn 14:6, Jn 17:24, Pr 1:24-31, Os 5:6, Mt 23:39, Lc 13:24-25, Lc 13:34, Lc 13:35, Lc 17:22-23
Réciproques : Ps 32:6, Es 55:6, Mc 2:20, Jn 7:36
7:35 Es 11:12, Es 27:12-13, So 3:10, Ac 21:21, Jc 1:1, 1P 1:1, Ps 67:1-2, Ps 98:2-3, Es 11:10, Es 49:6, Mt 12:21, Lc 2:32, Ac 11:18, Ac 13:46-48, Ac 22:21, Ep 3:8, Col 1:27, 1Tm 2:7, 2Tm 1:11
Réciproques : Est 3:8, Os 9:17, Mt 10:5, Jn 12:20, Ac 11:19, Ac 14:1, Ac 17:20
7:36 Jn 3:4, Jn 3:9, Jn 6:41, Jn 6:52, Jn 6:60, Jn 12:34, Jn 16:17-18, Jn 7:34, 1Co 2:14
Réciproques : Pr 1:23, Mc 14:22, Jn 10:6, Ac 17:20

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 7
  • 7.14 Or, comme on était déjà au milieu de la fête, Jésus monta au temple, et il enseignait. 14 à 36 Déclaration de Jésus sur sa doctrine et son activité, sur le mystère de son origine et sur sa fin prochaine
    Comme la fête durait huit jours et qu'elle était (grec) déjà à son milieu, on voit que Jésus avait laissé s'écouler trois ou quatre jours avant de venir à Jérusalem. (verset 9) Tout à coup il monta au temple, ou la multitude s'assemblait pour les cérémonies du culte, et il se mit à enseigner !
    Ce procédé était plein, à la fois, de sagesse et d'une sainte hardiesse. Il eut ainsi le temps de s'emparer de l'attention de son immense auditoire, avant que les chefs eussent pris aucune mesure contre lui, et ils furent eux-mêmes frappés d'étonnement. (verset 15)
  • 7.15 Et les Juifs s'étonnaient, disant : comment celui-ci connaît-il les Ecritures, n'ayant point étudié ? Cet étonnement des adversaires montre qu'ils ont reçu de la parole de Jésus une impression assez vive pour l'exprimer naïvement, même en présence du peuple.
    Mais cette impression n'était pas celle de la vérité divine que Jésus annonçait ; la seule chose qui les étonnait, c'était la connaissance profonde qu'il avait des Ecritures (grec des lettres, de la littérature sacrée, Actes 26.24), bien qu'il n'eût pas étudié. Ce mot est caractéristique.
    Les chefs du peuple savaient donc que Jésus n'avait fréquenté aucune des écoles rabbiniques du temps, comme le faisaient les docteurs de la loi. Il n'était ni juriste ni théologien ! (Comparer Actes 4.13) Ce témoignage involontaire des adversaires est important, ainsi que l'observe Meyer, pour montrer que Jésus n'avait pas été formé dans les écoles des rabbins.
  • 7.16 Jésus leur répondit : Mon enseignement n'est pas de moi, mais de Celui qui m'a envoyé. Telle est la réponse de Jésus à la question des Juifs, et quelle réponse ! "Il est vrai que je n'ai puisé mon enseignement dans aucune de vos écoles ; mais je ne l'ai point non plus inventé, tiré de mon propre fonds ; cet enseignement n'est pas de moi, il vient directement de Celui qui m'a envoyé." Son enseignement est un message divin que Dieu leur adresse et dont ils porteront la responsabilité, s'ils le rejettent.
    Grec : Il connaîtra, touchant cet enseignement, s'il provient de Dieu ou si je parle de moi-même, de ma propre autorité.
    Faire le volonté de Dieu est la condition absolue pour connaître l'enseignement de Jésus. Cette connaissance ne dépend pas de l'intelligence de l'homme mais de sa volonté : si quelqu'un veut.
    Toute la révélation n'a pour but que d'amener l'homme à faire la volonté de Dieu, en d'autres termes, de le sanctifier ; il en résulte que les preuves de la vérité divine ne servent de rien à celui qui ne veut pas se laisser conduire à ce but. L'endurcissement de son cœur obscurcit son intelligence, et le rend incapable de comprendre.
    Celui, au contraire, qui fait la volonté de Dieu, ne tarde pas à apprendre, par sa propre expérience (qui est la démonstration la plus certaine), combien l'enseignement de Jésus est adapté à la nature morale de l'homme et répond à tous les besoins de son âme. Il reconnaît qu'un tel enseignement ne peut être que la vérité divine. Il perçoit, par la conscience et par le cœur, la voix de Celui qui est sainteté et amour.
    "Dans les choses humaines, il faut connaître pour aimer, dans les choses divines, il faut aimer pour connaître." Pascal.
    La volonté de Dieu, dans la pensée de Jésus et selon l'unique sens que ses auditeurs pouvaient donner à cette parole, c'est la vérité morale enseignée aux Israélites dans la loi et les prophètes. (Jean 5.46) L'homme qui essaie de pratiquer sincèrement cet idéal moral se convainc de sa misère et est amené à trouver son Sauveur en celui dont l'amour et la sainteté répondent si bien aux désirs qu'il éprouve lui-même.
    Bengel remarque, avec finesse, qu'entre les mots celui qui veut et la volonté de Dieu il y a "une douce harmonie."
    Mais il ne faut pas oublier comme l'observe Meyer, que cette volonté d'obéir est elle-même, dans l'homme un effet de l'attrait du Père, un don de sa part. (Jean 6.44,65 ; 8.47 ; comparez Philippiens 2.13)
  • 7.18 Celui qui parle de son chef, cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de Celui qui l'a envoyé, celui-là est vrai, et il n'y a point d'injustice en lui. Ce qui prouve encore la vérité divine de l'enseignement de Jésus, c'est l'esprit dans lequel il le présente et qui anime toute son activité.
    S'il parlait de son chef, s'il cherchait sa propre gloire, il ne mériterait aucune confiance ; (Jean 5.44) mais comme il ne cherche que la gloire de Celui qui l'a envoyé, il est vrai, véridique, il est la manifestation vivante de la vérité de Dieu. (Jean 5.41)
    Il n'y a donc point en lui d'injustice, d'improbité, de fausseté. La sainteté de la vie du Sauveur, son entière consécration à la gloire de Dieu sera toujours la plus puissante apologie de son enseignement.
    - "Il y a en même temps dans cette parole une réponse à l'accusation de ceux gui disaient : Il égare le peuple. Celui qui abuse les autres, agit certainement ainsi pour lui même, non en vue de Dieu. Pour bien comprendre ce raisonnement, il suffit de l'appliquer à la Bible en général : celui qui est glorifié dans ce livre, de la première page à la dernière, à l'exclusion de tout homme, c'est Dieu ; l'homme y est constamment jugé et humilié. Donc ce livre est de Dieu. Cet argument est celui qui atteint le plus directement la conscience." Godet.
  • 7.19 Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi ? et nul de vous n'observe la loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ? Jésus a répondu (versets 16-18) à la question des Juifs, (verset 15) et donné les preuves de la vérité de son enseignement.
    Maintenant il prend l'offensive et prouve à ses adversaires par un double reproche, adressé directement à leur conscience combien peu ils ont cette volonté d'obéir à Dieu qui est la condition indispensable pour reconnaître sa divine mission. (verset 17)
    Moïse, le grand législateur dont vous vous glorifiez, vous a donné la loi, qui est la révélation de la volonté de Dieu ; Or nul de vous ne l'observe (dans sa sainte spiritualité). Et de plus, vous avez contre moi, à cette heure même, des sentiments de haine et des desseins meurtriers, qui sont une flagrante transgression de cette loi et montrent vos mauvaises dispositions. Comment donc recevriez-vous mon enseignement ? Vous avez en vous la preuve que vous ne voulez pas faire la volonté de Dieu.
    Quelques interprètes entendent spécialement le mot la loi du commandement relatif au sabbat, en disant : Nul de vous n'observe la loi, Jésus parlerait du fait de la circoncision administrée le jour du sabbat. (versets 22,23) Il ferait allusion à l'accusation portée contre lui à son précédent séjour et aux tentatives meurtrières dont il avait été l'objet. (Jean 5.16,18) Il est possible, en effet, que Jésus ait déjà en vue l'apologie qu'il va présenter ; (verset 21 et suivants) mais les termes du verset 19 sont trop généraux pour être limités à cet ordre d'idées.
  • 7.20 La foule répondit : Tu as un démon ! Qui est-ce qui cherche à te faire mourir ? Ces gens de la foule étaient apparemment des étrangers venus à la fête, qui ne savaient rien de ce qui se tramait contre Jésus dans la capitale.
    L'idée qu'on pût chercher à faire mourir Jésus leur paraît si extravagante, qu'ils la tiennent pour une aberration d'esprit. Et, comme alors on attribuait tous les symptômes de la folie à l'action d'un démon, dire : Tu as un démon, signifiait : Tu es fou. (Jean 8.48 ; 10.20)
    Les habitants de Jérusalem étaient mieux instruits des desseins des chefs du peuple à l'égard de Jésus. (verset 25)
  • 7.21 Jésus répondit et leur dit : J'ai fait une œuvre, et vous êtes tous étonnés. Jésus subit, sans la relever, l'injure qu'on lui adresse, et poursuit sa pensée, en rappelant l'œuvre qui avait provoqué la haine de ses adversaires, et cette œuvre, il va la justifier. (versets 22,23)
    Il s'agit de la guérison du paralytique qu'il avait opérée dans son précédent séjour à Jérusalem un jour de sabbat, (Jean 5.5 et suivants) et qui avait excité contre lui une telle indignation de la part des chefs du peuple, qu'ils avaient cherché à le faire mourir. (Jean 5.18)
    Cette indignation subsiste encore, au point qu'il peut dire : J'ai fait une œuvre (grec une seule œuvre), pendant mon précédent séjour au milieu de vous ; et vous êtes tous étonnés, indignés, effrayés comme d'une violation du sabbat.
    - Si Jésus revient sur cette œuvre, bien qu'il l'eût accomplie plusieurs mois auparavant, (verset 2, note) c'est que les habitants de Jérusalem ne pouvaient pas l'avoir oubliée, à cause du retentissement qu'elle avait eu et du scandale qu'elle avait causé.
  • 7.22 C'est pour cela que Moïse vous a donné la circoncision (non pas qu'elle vienne de Moïse, mais elle vient des pères), et que le jour du sabbat vous circoncisez un homme. Le verset 22 commence par cette formule de transition : à cause de cela, dont le sens est difficile à comprendre.
    Tischendorf la supprime sur la seule autorité du Sin., qui l'a omise à cause de sa difficulté même Plusieurs commentateurs (Lücke, de Wette, Weiss, Keil) et la plupart de nos versions éludent cette difficulté en rattachant les mots à cause de cela au verbe : vous êtes étonnés, du verset précédent.
    Mais cette formule est toujours employée pour introduire un nouveau chaînon du raisonnement ; aussi est-il plus naturel de la considérer comme une locution qui ouvre le verset 22. Elle porte sur l'ensemble de ce verset : "C'est pour cela, pour vous apprendre à ne pas vous scandaliser au sujet d'une œuvre d'amour accomplie le jour du sabbat, que Moïse vous a donné le commandement de la circoncision, qui entre en conflit avec celui du repos sabbatique, et que le jour du sabbat en vertu des prescriptions de la loi elle même, vous circoncisez un homme."
    Jésus avait d'abord attribué la circoncision à Moïse ; cette assertion n'étant pas rigoureusement exacte, il la rectifie par cette parenthèse (non qu'elle vienne de Moïse mais des pères, des patriarches.)
    Cela n'était point inutile, en présence de scribes épilogueurs qui auraient été heureux de le prendre en faute dans une allusion scripturaire. Mais, au lieu de voir dans cette parenthèse une simple rectification historique, la plupart des interprètes y trouvent un des chaînons du raisonnement par lequel Jésus justifie son œuvre.
    Les uns disent : Jésus relève la haute antiquité de l'institution de la circoncision pour expliquer qu'elle prime le commandement du sabbat ; mais cette considération affaiblit plutôt qu'elle ne fortifie le raisonnement de Jésus. D'autres : le dernier règlement intervenu abolit les règlements plus anciens ; l'ordonnance de la circoncision devrait céder le pas à celle du sabbat, plus récente et plus précise. C'est le contraire qui a lieu ; donc vous attachez une importance exagérée au repos sabbatique.
    Cette argumentation est bien compliquée et subtile pour être exprimée dans cette brève parenthèse. De Wette déclare donc à bon droit qu'on ne fait par ces considérations qu'embrouiller le raisonnement de Jésus.
  • 7.23 Si un homme reçoit la circoncision le jour du sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, pourquoi vous irritez-vous contre moi de ce que j'ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat ? Ce raisonnement est irréfutable.
    Voici deux institutions également ordonnées par Moïse : la circoncision et le sabbat.
    Or, en administrant la circoncision le jour du sabbat, vous violez ce dernier ; et pourtant il le faut, toutes les fois que le huitième jour d'un enfant tombe sur le sabbat, afin que l'ordonnance mosaïque soit observée. (Lévitique 12.3) Si donc vous accomplissez cet acte symbolique le jour du sabbat, de quel droit vous irritez-vous contre moi, de ce que, ce jour-là, j'ai guéri un homme tout entier ?
    En ajoutant : tout entier, Jésus relève le fait que l'œuvre accomplie par lui sur cet homme a eu pour résultat la guérison de l'âme aussi bien que du corps. (Jean 5.14)
    Tel a été le but de tous les miracles du Sauveur et n'était-ce pas là aussi, comme le remarque Stier, le but suprême de la loi de la circoncision, du sabbat et de toutes les institutions divines ?
    Dans les synoptiques, Jésus justifie par une argumentation semblable les guérisons qu'il opérait le jour du sabbat. (Matthieu 12.5 ; Marc 2.27,28)
  • 7.24 Ne jugez point selon l'apparence, mais jugez selon la justice. Selon l'apparence (grec la vue), à prendre le côté extérieur, formel, la lettre de la loi, il est sûr que Jésus avait violé le sabbat ; mais selon la justice (grec mais prononcez le jugement juste), et en s'élevant à l'esprit de la loi, qui est la charité, il est certain qu'il avait fait une œuvre excellente.
    Cette sentence, dans sa forme générale, est susceptible d'applications infiniment diverses.
  • 7.26 Et voici, il parle librement, et ils ne lui disent rien. Les chefs auraient-ils vraiment reconnu qu'il est le Christ ? Ces habitants de Jérusalem sont mieux instruits des desseins des chefs du peuple que la foule qui parlait au verset 20 ; ils savent que les autorités sacerdotales cherchaient déjà alors à faire mourir Jésus, et ils s'étonnent qu'on le laisse parler librement. Ils se demandent même si les principaux du peuple auraient vraiment (cet adverbe est omis dans B, D, versions.) reconnu Jésus pour le Messie.
    Mais une idée répandue à cette époque les empêche de persister dans ces conclusions favorables à la mission divine du prophète de Nazareth. (verset 27)
  • 7.27 Mais celui-ci, nous savons d'où il est : tandis que le Christ, quand il viendra, personne ne saura d'où il est. Savoir d'où était Jésus, connaître sa famille, son humble extraction galiléenne, était ici, comme toujours, une objection contre lui. (Jean 7.41,52 ; 6.42)
    Le signe auquel ils veulent reconnaître le Messie, c'est que (grec) quand il vient, personne ne sait d'où il est.
    On cite cette sentence des rabbins : "Trois choses arrivent inopinément : le Messie, l'Envoyé de Dieu et le scorpion."
    Cette opinion était née de la prophétie de Daniel (Daniel 7.13) et de certains passages affirmant l'origine divine du Messie. (Michée 5.1 ; Esaïe 9.5) On la conciliait avec les prédictions relatives à sa filiation davidique (Esaïe 11.1) car cette considération que la famille de David était alors tombée dans une condition obscure et ignorée de tous. (Comparer Esaïe 53.2)
    Les mots d'où il est ne se rapportent qu'à la famille du Christ, non au lieu de sa naissance, indiqué par la prophétie. (Michée 6.1 ; comparez Matthieu 2.4,5)
  • 7.28 Jésus s'écria donc, enseignant dans le temple et disant : Vous me connaissez, et vous savez d'où je suis ! Et pourtant ce n'est pas de moi-même que je suis venu ; mais il est véritable, Celui qui m'a envoyé, et que vous ne connaissez pas. Donc, à l'ouïe de ces paroles qui trahissaient l'ignorance et les préjuges de ses auditeurs, Jésus est ému, et d'une voix élevée et forte, il s'écria, disant. Il veut faire pénétrer dans les esprits la solennelle déclaration qui va suivre. (Ce même verbe est employé pour désigner une parole vibrante, Jean 1.15 ; 7.37 ; 12.44 ; Romains 9.27)
    Jean remarque encore ici que Jésus parlait dans le temple : (verset 14) c'est que l'entretien qu'il rapporte prend une importance et une solennité plus grande, à ce moment où Jésus passe de la justification de son enseignement à l'affirmation de l'origine divine de sa personne.
    De Wette, Meyer, Weiss et d'autres pensent que, dans ces paroles Jésus fait une concession à ses auditeurs : il leur accorde qu'ils ont une certaine connaissance de sa personne et de son origine humaines, mais cette connaissance est insuffisante et les empêche plutôt de croire en lui. (verset 27) Puis il leur déclare qu'ils sont dans une ignorance profonde sur son origine divine.
    Mais la plupart des interprètes voient dans ces paroles une affirmation ironique ou une question : "(grec) Et vous me connaissez, et vous savez d'où je suis ?" Les paroles qui suivent leur montreront combien ils sont étrangers à cette connaissance.
    Le et marque fortement l'antithèse et doit se traduire : et pourtant. Je ne me suis pas donné moi-même ma mission ; mais il en est un autre qui m'a envoyé et lui est véritable.
    Ce dernier mot, si familier à Jean, ne signifie pas vrai, véridique, par opposition à faux, mais réel, authentique. (Jean 1.9 ; 6.32 ; 17.3 ; 1Jean 5.20) Il existe en réalité, et non pas seulement dans mon imagination, Celui qui m'a envoyé au monde, et ce fait emporte la réalité et la vérité divine de ma mission.
    Mais Jésus ajoute : vous ne le connaissez pas, parole sévère qu'il ne faut pas entendre dans un sens absolu, puisque les Juifs faisaient profession de croire au seul vrai Dieu ; mais s'ils l'avaient connu d'une manière vivante comme le Véritable, ils auraient cru aussi en Celui qu'il a envoyé. (Jean 8.19)
    Grâce à l'ignorance où ils sont de Dieu, ils ignorent d'où vient Jésus, celui-ci remplit donc les conditions faites au Messie par l'opinion courante. (verset 29) Jésus bat ainsi ses adversaires avec leurs propres armes.
  • 7.29 Moi je le connais, car je viens de sa part, et c'est lui qui m'a envoyé. "Vous, vous ne le connaissez pas ; moi, je le connais," vif contraste.
    Cette grande déclaration : Je connais Dieu, reçoit une signification éminente, exclusive, des rapports que Jésus entretient avec Dieu : je viens de lui, dit Jésus, exprimant la conscience qu'il a de sa relation intime avec lui. (Jean 6.46)
    Sur cette relation est fondée sa mission : c'est lui qui m'a envoyé, car celui qui envoie fait connaître toute sa pensée à son Envoyé.
  • 7.30 Ils cherchaient donc à se saisir de lui ; et pourtant personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue. Donc, c'est-à-dire comme résultat de la grande déclaration qui précède. Plus les témoignages de Jésus sur sa personne et sur son origine divine devenaient lumineux et pénétrants, plus la haine des adversaires augmentait. (verset 32)
    Tel est le caractère de l'endurcissement.
    Mais ces desseins meurtriers ne devaient pas s'accomplir alors, parce que son heure n'était pas encore venue.
    Son heure, le moment de ses souffrances et de sa mort, Dieu l'avait marquée dans sa sagesse ; et jusqu'à ce qu'elle eût sonné il retenait la main de ses ennemis. (Comparer Jean 8.20 ; 12.23 ; 13.1)
    Ce qui arrêtait ceux-ci, ce n'était sûrement pas, comme on l'a pensé, des scrupules de conscience ; mais plutôt la faveur populaire qui entourait encore Jésus et le protégeait contre les entreprises des chefs. (Matthieu 26.5 ; Luc 20.19)
  • 7.31 Mais de la foule, plusieurs crurent en lui, et ils disaient : Le Christ, quand il viendra, fera-t-il plus de miracles que n'en a fait celui-ci ? Crurent en lui, comme Messie.
    Cette foi, il est vrai, se fonde encore sur les seuls miracles de Jésus ; elle ne va pas jusqu'à proclamer directement sa messianité ; mais la manière détournée dont ils expriment leur sentiment était peut-être tout ce que leur permettait la crainte des chefs du peuple. Elle suffit d'ailleurs pour exciter la haine de ceux ci. (verset 32)
  • 7.32 Les pharisiens entendirent la foule qui murmurait ces paroles à son sujet, et les principaux sacrificateurs et les pharisiens envoyèrent des huissiers pour le saisir. Les pharisiens entendirent eux mêmes ce que la foule murmurait de lui ou l'apprirent par leurs espions ; le verbe grec permet les deux suppositions.
    Et aussitôt le sanhédrin prit une prompte résolution et envoya des huissiers pour arrêter Jésus.
    C'est, en effet, le sanhédrin qui est désigné dans ces deux classes d'hommes : les principaux sacrificateurs et les pharisiens. Il paraît que ce corps était justement alors assemblé ; c'est que, en effet, les chefs cherchaient à se saisir de Jésus. (verset 30)
    "Le sanhédrin se laisse entraîner à une démarche que l'on peut envisager comme l'ouverture des mesures juridiques dont le supplice de Jésus a été le terme." Godet.
  • 7.33 Jésus dit donc : Je suis encore avec vous pour un peu de temps, et je m'en vais à Celui qui m'a envoyé. Jésus n'ignore point ce qui se trame à son sujet ; c'est pourquoi (donc) il se sent pressé de faire entendre à ses adversaires un avertissement sérieux. (versets 33,34)
    Et d'abord, prévoyant clairement l'issue du conflit, il leur rappelle qu'il n'est plus avec eux que pour un peu de temps. Qu'ils se hâtent donc de profiter de sa présence ! D'ailleurs la mort qu'ils lui infligeront bientôt n'anéantira pas sa vie : elle sera le moment de son retour à Celui qui l'a envoyé. Mais eux, que de viendront-ils ? (verset 34)
  • 7.34 Vous me chercherez, et vous ne me trouverez point ; et là où je serai, vous n'y pouvez venir. Ce verset n'est pas facile à comprendre ; aussi a-t-il été très diversement interprété.
    Tout dépend du sens qu'on attache à ce mot : vous me chercherez.
    Il ne peut être question d'une recherche inspirée par la repentance, car alors Jésus ne dirait pas : vous ne me trouverez point.
    S'agirait-il donc d'une recherche hostile, d'une haine impuissante qui s'exercera après le départ de Jésus contre ses disciples ? Cela n'est pas probable et peu en harmonie avec les derniers mots du verset.
    Ou bien encore, Jésus annoncerait-il à ceux de ses auditeurs qui ont résisté à tous ses appels et qui s'apprêtent à le faire mourir, que même s'ils le cherchaient désormais, ils ne le trouveraient plus, parce que le temps de la grâce est passé pour eux ? Cette parole serait un Jugement prononcé sur leur endurcissement. (Comparer Luc 19.42)
    Une telle pensée n'est pas étrangère à notre verset ; mais pour saisir le sens complet de celui ci, il faut se souvenir que Jésus parle en sa qualité de Messie aux chefs de la théocratie, représentants de ce peuple qui allait rejeter et crucifier le Libérateur que Dieu lui destinait, et ainsi provoquer de terribles jugements qui bientôt fondront sur lui. Alors, dans son angoisse, il attendra vainement son Messie, il cherchera, sans le savoir, Celui qui était le seul vrai Messie et dont il avait méprisé la grâce, et il ne le trouvera plus.
    C'est dans ce sens redoutable que Jésus répétera bientôt ces mêmes paroles : "Moi je m'en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans vos péchés." (Jean 8.21) De même il ajoute ici : là où je serai (grec je suis, c'est-à-dire : où je serai à ce moment-là), vous n'y pouvez venir.
    Dans leur malheur, ils n'auront pas même la ressource d'entrer dans la communion glorieuse avec Dieu, où Jésus sera alors, et où lui seul pourrait les introduire. (Jean 14.3,6)
  • 7.36 Que signifie cette parole qu'il a dite : Vous me chercherez, et ne me trouverez point, et là où je serai vous n'y pouvez venir ? Les Juifs ont été si peu touchés de l'avertissement attristé et solennel de Jésus, qu'ils s'adressent les uns aux autres cette question ironique :
    Ira-t-il vers les Juifs dispersés parmi les Grecs ? (la diaspora, Jacques 1.1 ; 1Pierre 1.1)
    Ira-t-il enseigner les Grecs, c'est-à-dire les païens, voyant qu'il n'a aucun succès parmi nous ?
    Puis ils répètent encore comme n'y trouvant aucun sens, la parole de Jésus, qui au fond blesse leur orgueil : Là où je suis vous n'y pouvez venir. Ils prophétisent ainsi, sans le vouloir, que l'Evangile de la grâce, rejeté par eux, sera annoncé aux païens. Caïphe prononcera plus tard une semblable prophétie inconsciente. (Jean 11.49-52)