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Jean 8:1
(Annotée Neuchâtel)
Jean 8:1 Mais Jésus alla à la montagne des Oliviers.

Références croisées

8:1 Mt 21:1, Mc 11:1, Mc 13:3, Lc 19:37
Réciproques : Mc 11:11, Lc 21:38

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 8
  • 8.1 Mais Jésus alla à la montagne des Oliviers. Chapitre 8.
    On trouve une description semblable dans Luc 21.37,38.
    - Le dernier verset de Jean 7 et les deux premiers par lesquels s'ouvre notre Jean 8 forment une sorte d'introduction à l'histoire de la femme adultère qui va suivre. Ils font partie du fragment dont l'authenticité est contestée.
    Voici d'abord, à cet égard, l'état des documents sur lesquels s'appuie la critique du texte.
    1° Un grand nombre de manuscrits, Sin., B, A, C, etc., du quatrième au neuvième siècle, omettent entièrement ce récit, et plusieurs de ceux qui l'ont conservé le marquent de signes de doute.
    2° Les versions anciennes, sauf quelques manuscrits de l'Itala ne le renferment pas davantage.
    3° Les Pères de l'Eglise des trois premiers siècles, et même Chrysostome, ne le mentionnent pas comme renfermé dans notre évangile. Origène, qui s'est occupé spécialement de l'état du texte, n'en parle pas.
    4° Dans plusieurs documents, ce morceau se trouve placé à la fin de l'évangile de Jean ; dans quelques autres à la suite de Luc 21.
    5° Ces versets abondent en variantes diverses, ce qui est toujours un signe peu favorable à l'authenticité.
    6° Le style de ce récit n'est pas celui de Jean ; il porte tous les caractères des narrations synoptiques.
    Aussi la plupart des critiques et des exégètes se refusent-ils à considérer ce récit comme faisant partie de l'évangile de Jean. Ainsi Erasme, Calvin, Bèze Lücke, Tholuck, Olshausen, de Wette Reuss, Hengstenberg, Meyer, MM. Weiss, Luthardt, Keil, Godet, et tous les modernes éditeurs du texte. Rappelons, d'autre part, que sept majuscules (dont D), du sixième au neuvième siècle, et un très grand nombre de minusc., aussi bien que quelques exemplaires de l'Itala, la Vulgate, la version syr. de Jérusalem, contiennent ce récit sans le marquer d'aucun signe de doute.
    Jérôme, écrivant au quatrième siècle, témoigne (Adv. Pelag. 2, 17) que cette relation se trouvait "en plusieurs manuscrits, tant grecs que latins."
    Aussi plusieurs interprètes éminents, Augustin, Bengel, Hug, Ebrard, Stier, Lange, soutiennent-ils l'authenticité de ce fragment alléguant avec Augustin qu'il n'a été retranché, à l'origine, que par la crainte de l'influence morale qu'il pouvait exercer à une époque où, d'une part, un grand relâchement des mœurs et, d'autre part, un faux ascétisme s'étaient introduits dans l'Eglise.
    - Quant à la vérité historique du fait, on peut dire avec Meyer : "Cette histoire porte un tel cachet d'originalité, il est si évident qu'elle n'est imitée d'aucun autre récit de la tradition évangélique, qu'il est impossible d'y voir une légende d'un temps postérieur, sa vérité interne se justifie facilement par l'exégèse, malgré les doutes qu'on a soulevés."
    Le récit est en tous cas fort ancien, Eusèbe rapporte (Hist. eccl. 3 : 39) que l'écrit de Papias sur les évangiles contenait l'histoire d'une femme qui, à cause de ses péchés, fut accusée devant le Seigneur. "Cette histoire, ajoute-t-il, se trouve dans l'évangile des Hébreux."
    Cela prouverait que notre récit appartient à la tradition apostolique. Il a été inséré dans la suite à cette place, parce que le piège tendu à Jésus (verset 6) paraissait en harmonie avec les dispositions hostiles des autorités à son égard. (Jean 7.32,45 et suivants)