Jean 9:6-7
(Annotée Neuchâtel)
6
Ayant dit cela, il cracha à terre et fit de la boue avec sa salive, et il appliqua cette boue sur les yeux de l'aveugle.
7 Et il lui dit : Va, lave-toi au réservoir de Siloé (ce qui signifie Envoyé). Il s'en alla donc, et se lava, et revint voyant.
7 Et il lui dit : Va, lave-toi au réservoir de Siloé (ce qui signifie Envoyé). Il s'en alla donc, et se lava, et revint voyant.
Références croisées
9:6 Mc 7:33, Mc 8:23, Ap 3:18Réciproques : Js 6:12, 2S 5:23, 2R 2:21, 2R 4:41, 2R 6:6, 1Ch 14:14, Es 38:21, Mt 9:29, Mt 20:34, Jn 9:11, Jn 10:21, Jn 11:37
9:7 2R 5:10-14, Jn 9:11, Ne 3:15, Es 8:6, Jn 10:36, Rm 8:3, Ga 4:4, Jn 9:39, Jn 11:37, Ex 4:11, Ps 146:8, Es 29:18-19, Es 32:3, Es 35:5, Es 42:7, Es 42:16-18, Es 43:8, Lc 2:32, Ac 26:18
Réciproques : Gn 49:10, Js 6:12, 2S 5:23, 2R 6:6, 1Ch 14:14, Ct 6:13, Mt 9:29, Mt 9:30, Mt 20:34, Mc 3:5, Mc 7:33, Mc 8:23, Lc 13:4, Lc 17:14
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsJean 9
- 9.6 Ayant dit cela, il cracha à terre et fit de la boue avec sa salive, et il appliqua cette boue sur les yeux de l'aveugle. D'ordinaire le Seigneur guérit les malades simplement par sa parole créatrice. Dans certains cas, assez rares, il emploie des moyens extérieurs. (
Matthieu 8.3 ; Marc 7.33 ; 8.23
)
Ici, il fait avec sa salive une boue qu'il (grec) mit comme un onguent sur les yeux de l'aveugle.
Pourquoi ? Nous ne le savons pas. Toutes les explications qu'on a données de ce procédé se réduisent à des conjectures. Jésus, qui ne faisait rien d'inutile, rien qui fût une simple apparence, jugeait sans doute ces moyens nécessaires à l'accomplissement de la guérison.
Le miracle n'en restait pas moins un acte surnaturel de sa puissance divine.
Qu'ensuite on suppose qu'il voulût par ce traitement spécial se mettre dans un rapport personnel avec le malade, lui inspirer de la confiance, éveiller et, en même temps, éprouver sa foi, rien de plus naturel et c'est ce qu'admettent la plupart des interprètes.
Aller plus loin, dire que Jésus, en ajoutant à la cécité naturelle de l'aveugle une cécité artificielle, produite par l'enduit de boue, voulait enseigner au malade que pour recouvrer la vue, il fallait commencer par devenir plus complètement aveugle, pour s'abandonner entièrement à la puissance du Sauveur, cela nous paraît un peu cherché. - 9.7 Et il lui dit : Va, lave-toi au réservoir de Siloé (ce qui signifie Envoyé). Il s'en alla donc, et se lava, et revint voyant. Ordonner à l'aveugle d'aller se laver au réservoir de Siloé, c'était encore exercer sa foi, tout en accomplissant le miracle de sa guérison. (Comparer
2Rois 5.10-14
)
La source de Siloé avait joué un rôle dans les cérémonies de ces jours de fête. (Jean 7.37
, 2e note.)
"Le pied du mont de Morijah, vis-à-vis de Siloé, est couvert de Jardins potagers disposés en terrasses où sont plantés des grenadiers et où l'on cultive des artichauts et d'autres légumes. Ce sont les anciens jardins du Roi, ils ont la verdure la plus fraîche que j'aie encore vue en Palestine. Ils la doivent à l'eau du réservoir de Siloé qui est audessus et au moyen duquel on les irrigue. La source proprement dite est un peu plus haut dans la vallée ; on l'appelle aujourd'hui fontaine de la Vierge Elle communique par un conduit souterrain avec la fontaine de Siloé. Celle-ci coule doucement (Esaïe 8.6
) dans une grotte située à l'extrémité du Tyropéon et où l'on descend par des degrés ; devant la grotte est le réservoir où Jésus envoya l'aveugle-né. Nous y trouvons une femme occupée à puiser de l'eau. J'ai goûté de cette eau qui ne m'a pas paru très froide et à laquelle je n'ai pas trouvé le petit goût salé que lui attribuent plusieurs voyageurs." E. Bovet, Voyage en Terre sainte, p. 261.
- Jusqu'ici tout est simple dans ce récit. Mais l'évangéliste a trouvé bon de traduire le nom de Siloé (hébr. Schélach ou Schiloach,Néhémie 3.15 ; Esaïe 8.6
), auquel évidemment il attachait de l'importance à cause de sa signification d'Envoyé.
Or, plus d'un commentateur n'a trouvé là qu'un jeu de mots peu digne de l'apôtre : celui-ci rapprocherait le nom d'Envoyé du fait que l'aveugle lui-même était envoyé à ce réservoir par Jésus. Lücke suppose que la parenthèse est une interpolation.
Pour retrouver la vraie pensée de l'évangéliste, il suffit de se rappeler, avec M. Bovet, que "cette double fontaine de Siloé, jaillissant du rocher même sur lequel s'élevait la maison de Dieu, était, pour les Israélites, un symbole de vie spirituelle et qu'il y est fait souvent allusion dans l'Ecriture." (Ezéchiel 47
)
Cette source bénie était donc à un double titre un don de Dieu. Le nom qu'elle avait reçu comme telle : Envoyé, était précisément le terme par lequel, dans notre évangile, Jésus caractérise sa mission divine. (Jean 3.17 ; 5 ; 36 ; 6.29 ; 10.36 ; 17.3,8,21
, etc.)
N'était il pas naturel dès lors d'établir un rapprochement entre la source qui portait ce nom prophétique et Celui qui offrait à toutes les âmes altérées des eaux vives et qui se désignait sans cesse lui-même par ce même nom ?
Peut-être l'aveugle avait-il été conduit à la source par quelqu'un qui lui rendait, pour la dernière fois, ce service mais il revint voyant. Et avec quelle joie ! Il revint, non pas immédiatement vers Jésus qu'il ne connaissait pas, mais vers les siens. (versets 8,18
)