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Luc 24:13-35 (Annotée Neuchâtel)

   13 Et voici, ce jour-là même, deux d'entre eux s'en allaient à un bourg nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades. 14 Et ils s'entretenaient ensemble de toutes ces choses qui étaient arrivées. 15 Et il arriva que, comme ils s'entretenaient et discutaient ensemble, Jésus lui-même, s'étant approché, marchait avec eux ; 16 mais leurs yeux étaient retenus de sorte qu'ils ne le reconnaissaient pas. 17 Et il leur dit : Quels sont ces discours que vous échangez l'un avec l'autre en marchant ? et vous êtes tout tristes. 18 Et l'un d'eux, nommé Cléopas, répondant, lui dit : Es-tu le seul qui séjourne à Jérusalem et qui ne sache pas les choses qui s'y sont passées ces jours-ci ? 19 Et il leur dit : Lesquelles ? Et ils lui dirent : Celles qui concernent Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en oeuvre et en parole, devant Dieu et devant tout le peuple ; 20 et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l'ont livré pour être condamné à mort, et l'ont crucifié. 21 Quant à nous, nous espérions qu'il était celui qui doit racheter Israël ; mais avec tout cela, voici le troisième jour depuis que ces choses sont arrivées. 22 Mais quelques femmes d'entre nous, nous ont fort étonnés : ayant été de grand matin au sépulcre, 23 et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont revenues disant qu'elles ont vu une apparition d'anges, qui disent qu'il est vivant. 24 Et quelques-uns de ceux qui sont avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont point vu. 25 Et lui leur dit : hommes sans intelligence, et tardifs de coeur à croire tout ce que les prophètes ont dit ! 26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât dans sa gloire ? 27 Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait dans toutes les Ecritures ce qui le regardait. 28 Et ils approchèrent du bourg où ils allaient ; et lui, fit comme s'il allait plus loin. 29 Et ils le retinrent de force, en disant : Reste avec nous ; car le soir approche et le jour est déjà sur son déclin. Et il entra pour rester avec eux. 30 Et il arriva, comme il était à table avec eux, qu'ayant pris le pain, il prononça une bénédiction, et après l'avoir rompu, il le leur donnait ; 31 et leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent ; et lui disparut de devant eux. 32 Et ils se dirent l'un à l'autre : Notre coeur n'était-il pas brûlant au dedans de nous, quand il nous parlait en chemin, quand il nous expliquait les Ecritures ? 33 Et, se levant à l'heure même, ils retournèrent à Jérusalem, et ils trouvèrent assemblés les onze, et ceux qui étaient avec eux, 34 qui disaient : Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon. 35 Et eux-mêmes racontaient ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu, lorsqu'il avait rompu le pain.

Références croisées

24:13 Lc 24:18, Mc 16:12-13
Réciproques : Mt 9:15, Jn 6:19, Jn 11:18
24:14 Lc 6:45, Dt 6:7, Ml 3:6
Réciproques : Ps 77:12, Ps 105:2, Ml 3:16
24:15 Lc 24:36, Mt 18:20, Jn 14:18-19
Réciproques : 1R 10:2, Jn 21:4
24:16 Lc 24:31, 2R 6:18-20, Mc 16:12, Jn 20:14, Jn 21:4
Réciproques : Gn 21:19, Gn 42:8, Nb 22:31, 2R 6:19
24:17 Ez 9:4-6, Jn 16:6, Jn 16:20-22
Réciproques : Gn 40:7, Mc 16:10, Lc 5:35, Jn 20:13
24:18 Jn 19:25
Réciproques : Lc 24:13, Ac 2:5, Ac 2:22
24:19 Lc 7:16, Mt 21:11, Jn 3:2, Jn 4:19, Jn 6:14, Jn 7:40-42, Jn 7:52, Ac 2:22, Ac 10:38, Ac 7:22
Réciproques : Dt 18:15, Dt 18:18, Ps 69:6, Za 10:5, Jn 9:17, Jn 15:24, Ac 1:1, Ac 3:22, Ac 18:24, He 2:3
24:20 Lc 22:66-71, Lc 23:1-5, Mt 27:1-2, Mt 27:20, Mc 15:1, Ac 3:13-15, Ac 4:8-10, Ac 4:27-28, Ac 5:30-31, Ac 13:27-29
Réciproques : Mc 16:6, Jn 3:14, Ac 4:5
24:21 Lc 1:68, Lc 2:38, Ps 130:8, Es 59:20, Ac 1:6, 1P 1:18-19, Ap 5:9
Réciproques : Ps 107:2, Lc 18:33, Jn 16:20, 2P 1:5
24:22 Lc 24:9-11, Mt 28:7-8, Mc 16:9-10, Jn 20:1-2, Jn 20:18
Réciproques : Mt 28:1, Mc 16:8, Jn 20:12
24:23 Réciproques : Mt 28:6, Mc 16:11, Lc 24:3, Jn 20:12
24:24 Lc 24:12, Jn 20:1-10
Réciproques : Ac 13:27
24:25 Mc 7:18, Mc 8:17-18, Mc 9:19, Mc 16:14, He 5:11-12
Réciproques : Jb 33:14, Es 40:28, Dn 9:24, Dn 12:10, Mt 16:9, Mt 17:17, Mt 26:24, Mt 26:54, Mc 4:13, Mc 6:52, Mc 9:10, Mc 14:49, Lc 11:40, Lc 17:25, Lc 18:34, Lc 22:22, Lc 24:11, Lc 24:27, Jn 12:16, Jn 14:5, Jn 16:18, Jn 20:25, Ac 10:43, Ac 13:27, Ac 28:26, 1Co 15:36, 2Co 3:14, Ga 3:1, Ep 5:15, 1P 1:10, 1P 1:11, Ap 19:10
24:26 Lc 24:46, Ps 22:1-31, Ps 69:1-36, Es 53:1-12, Za 13:7, Ac 17:3, 1Co 15:3-4, He 2:8-10, He 9:22-23, 1P 1:3, 1P 1:11
Réciproques : Gn 22:6, Ps 110:7, Es 30:18, Es 49:4, Es 55:5, Jr 30:21, Dn 9:26, Mt 16:21, Mt 17:22, Mt 26:24, Mt 26:54, Mc 8:31, Mc 9:31, Mc 10:37, Mc 14:21, Lc 1:70, Lc 9:22, Lc 17:25, Lc 23:42, Lc 24:44, Jn 3:14, Jn 10:35, Jn 14:4, Jn 20:9, Ac 3:18, Ac 14:22, Ac 26:23, Ac 28:23, Rm 1:2, Rm 1:4, Rm 8:17, Rm 14:9, He 2:10, He 7:26, He 12:2, 1P 2:21
24:27 Lc 24:44, Gn 3:15, Gn 22:18, Gn 26:4, Gn 49:10, Nb 21:6-9, Dt 18:15, Jn 5:39, Jn 5:45-47, Ac 3:22, Ac 7:37, Lc 24:25, Ps 16:9-10, Ps 132:11, Es 7:14, Es 9:6-7, Es 40:10-11, Es 50:6, Es 52:13-14, Es 53:1-12, Jr 23:5-6, Jr 33:14-15, Ez 34:23, Ez 37:25, Dn 9:24-26, Mi 5:2-4, Mi 7:20, Za 9:9, Za 13:7, Ml 3:1-3, Ml 4:2, Jn 1:45, Ac 3:24, Ac 10:43, Ac 13:27-30, Ap 19:10
Réciproques : Gn 22:6, Ne 8:8, Ps 40:7, Pr 4:13, Es 30:18, Mt 11:13, Mt 16:21, Mt 17:3, Mc 4:34, Mc 9:4, Mc 14:21, Lc 1:70, Lc 9:30, Lc 24:46, Jn 3:14, Jn 10:35, Ac 3:18, Ac 8:35, Ac 17:3, Ac 18:26, Ac 18:28, Ac 24:14, Ac 26:22, Ac 28:23, Rm 1:2, Rm 1:4, 1Co 15:3, 2Tm 3:15, He 1:1, He 3:5, 2P 3:2
24:28 Gn 19:2, Gn 32:26, Gn 42:7, Mc 6:48
Réciproques : Gn 19:3, Rt 1:15, Rt 1:16, 1S 15:26
24:29 Lc 14:23, Gn 19:3, 2R 4:8, Ac 16:14
Réciproques : Gn 19:2, Gn 32:26, Jg 19:9, Rt 1:16, 1S 15:26, 1S 28:23, 2S 13:25, Pr 7:21, Lc 4:42, Jn 1:39, Jn 4:40, Ac 1:8, Ac 16:15, 2Co 5:14
24:30 Lc 24:35, Lc 9:16, Lc 22:19, Mt 14:19, Mt 15:36, Mt 26:26, Mc 6:41, Mc 8:6, Mc 14:22, Jn 6:11, Ac 27:35
Réciproques : Gn 18:8, 1S 9:13, Ct 1:12, Mc 5:43, Ac 10:41, 1Tm 4:3
24:31 Lc 24:16, Jn 20:13-16, Lc 4:30, Jn 8:59
Réciproques : Gn 35:13, Nb 22:31, 2R 6:20, Mc 9:8, Jn 5:13, Jn 20:14, Jn 21:4, 1Co 15:44
24:32 Ps 39:3, Ps 104:34, Pr 27:9, Pr 27:17, Es 50:4, Jr 15:16, Jr 20:9, Jr 23:29, Jn 6:63, He 4:12, Lc 24:45, Ac 17:2-3, Ac 28:23
Réciproques : Ne 8:8, Ne 8:12, Ne 8:13, Ct 2:5, Ac 2:3, 2Tm 3:15, Ap 17:1
24:33 Jn 20:19-26
Réciproques : Mc 16:13, Jn 4:28
24:34 Mc 16:13, Lc 22:54-62, Mc 16:7, 1Co 15:5
Réciproques : Gn 45:26, Mt 14:31, Mt 28:7, Jn 20:25
24:35 Mc 16:12-13
Réciproques : Ct 2:9, Lc 24:30, Ac 20:7, 1Co 15:5

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Luc 24
  • 24.13 Et voici, ce jour-là même, deux d'entre eux s'en allaient à un bourg nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades. Cet admirable récit, à la fois si simple, si vrai et si profond, nous a été conservé par Luc seul.
    Il l'ouvre par ce mot : Et voici, qui fait attendre quelque chose d'extraordinaire.
    Ce jour-là même, jour de la résurrection de Jésus.
    Emmaüs était suivant notre évangéliste éloigné de Jérusalem de soixante stades, environ onze kilomètres. On est réduit a des hypothèses sur l'emplacement de ce bourg. Plusieurs localités portaient le nom d'Emmaüs, qui signifie "bains chauds." La tradition catholique, qui remonte à Eusèbe et à Jérôme, voit notre Emmaüs dans la ville de Nicopolis, aujourd'hui Amwàs dans la plaine de Saron. Mais Nicopolis n'était pas un bourg, et la distance qui le sépare de Jérusalem est de cent soixante-dix stades.
    L'identification ne serait possible que si l'on admet la var. de Sin. qui porte cent soixante stades.
    Mais se figure-t-on les deux disciples franchissant plus de trente kilomètres pour rentrer dans la soirée à Jérusalem et y trouver encore les onze assemblés ? On a donc cherché Emmaüs plus près de Jérusalem.
    Les uns s'arrêtent à Kolonieh, sur la route de Jérusalem à Jaffa, qui parait être l'endroit où, d'après Josèphe (Guerre des Juifs, VII, 6, 6), Titus établit une colonie des vétérans de son armée. Il faudrait en ce cas admettre une erreur dans l'indication de Luc, car Kolonieh n'est guère qu'à quarante-cinq stades de Jérusalem.
    C'est pourquoi d'autres placent Emmaüs plus loin au nord-ouest a Koubeibeh, ou à Hamotsa, à moitié chemin entre Koubeibeh et Kolonieh.
    D'autres enfin, considérant que notre récit n'indique pas qu'Emmaüs fût à l'occident de Jérusalem, ont cru le trouver au sud de Bethléhem, dans un lieu appelé Ourtsa, où l'on a retrouvé des restes d'anciens bains.
    Les deux d'entre eux qui s'y rendaient, et qui peut-être y avaient leur demeure, étaient des disciples de Jésus, mais non des apôtres. (verset 33)
    L'un s'appelait Cléopas. (verset 18) Il ne doit pas être confondu avec Clôpas, (Jean 19.25) qui est une transcription du nom hébreu Alphée, tandis que Cléopas parait être l'abrégé de Cléopatras (Luc 6.15 ; Actes 1.13)
    Le fait que ces deux disciples s'éloignaient de Jérusalem, dans un tel moment, montre qu'ils n'avaient plus aucune espérance de revoir Jésus ; (verset 21) mais du moins cherchaient-ils quelque consolation dans leurs entretiens et dans l'évocation de leurs souvenirs communs. (verset 14)
  • 24.14 Et ils s'entretenaient ensemble de toutes ces choses qui étaient arrivées. Non seulement des bruits qui couraient concernant la résurrection de Jésus, (versets 22-24) mais plus encore des scènes tragiques de la mort de leur Maître. (versets 19,20)
    Ces événements, ils s'en entretenaient et les discutaient, cherchant à se rendre compte de leurs causes et de leurs conséquences.
  • 24.15 Et il arriva que, comme ils s'entretenaient et discutaient ensemble, Jésus lui-même, s'étant approché, marchait avec eux ; Grec : lui-même, Jésus, celui dont ils s'entretenaient avec tant d'intérêt et de tristesse, celui qu'ils n'espéraient plus revoir ! Il s'approcha sans doute par derrière, et il marchait avec eux.
  • 24.16 mais leurs yeux étaient retenus de sorte qu'ils ne le reconnaissaient pas. Quel est le sens des mots : leurs yeux étaient retenus, de sorte qu'ils ne le reconnaissaient pas ?
    On peut expliquer ce phénomène par des causes naturelles, comme le font plusieurs interprètes.
    Les disciples ne croyaient pas à la résurrection de Jésus. La pensée de le reconnaître dans cet étranger ne leur venait donc pas. D'autre part, un notable changement avait dû s'opérer dans la personne de Jésus, soit par ses souffrances et sa mort, soit par sa résurrection : même ses disciples les plus intimes hésitent à le reconnaître quand il les aborde. (Luc 24.37 ; Jean 20.14,15 ; 21.4)
    Si l'on s'en tient à cette explication, il faut voir de même dans le terme du verset 31 : leurs yeux furent ouverts, la seule mention du fait qu'ils reconnurent Jésus à la manière dont, prenant à table le rôle de père de famille, il prononça la bénédiction, rompit le pain et le leur donna, exactement comme il avait coutume de le faire dans les repas qu'il avait précédemment partagés avec eux.
    Cette interprétation n'est point inadmissible. Mais est-il probable que, si telle était la pensée de l'historien, il se fût servi de ces termes si peu usités : leurs yeux étaient retenus, leurs yeux furent ouverts ?
    On est bien plutôt conduit à penser que Luc a eu l'intention d'indiquer par ces mots une action divine. Jésus avait voulu rester d'abord inconnu aux disciples, afin de les instruire et de les persuader par les Ecritures avant de les convaincre par une manifestation extérieure propre à frapper leurs sens. Leur impression fut ainsi fort différente. (verset 32)
  • 24.17 Et il leur dit : Quels sont ces discours que vous échangez l'un avec l'autre en marchant ? et vous êtes tout tristes. L'intérêt sympathique que Jésus leur témoigne gagne bientôt la confiance des deux voyageurs. Les questions qu'il leur pose les invitent à lui ouvrir leur cœur. (Comparer Luc 18.40 ; Jean 5.6 ; 20.15)
    Sin., B et A (dans une de ses leçons) ont : et ils s'arrêtèrent tout tristes.
  • 24.18 Et l'un d'eux, nommé Cléopas, répondant, lui dit : Es-tu le seul qui séjourne à Jérusalem et qui ne sache pas les choses qui s'y sont passées ces jours-ci ? Voir, sur Cléopas, verset 13, note. Cléopas veut dire : "Es-tu le seul qui, tout en séjournant,...ne sache pas... ?"
    Le mot que nous traduisons par séjourner renferme aussi l'idée d'être là comme étranger. (Hébreux 11.9) Les disciples supposent que ce voyageur est un des nombreux étrangers venus à Jérusalem pour la fête de Pâque.
  • 24.19 Et il leur dit : Lesquelles ? Et ils lui dirent : Celles qui concernent Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en œuvre et en parole, devant Dieu et devant tout le peuple ; Il n'était pas seulement puissant en parole, mais encore et surtout en œuvre, par les actes d'amour qui remplissaient sa vie.
    Et il l'était non seulement dans l'estimation de tout le peuple, mais devant Dieu qui lui rendait témoignage.
  • 24.20 et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l'ont livré pour être condamné à mort, et l'ont crucifié. Et comment reprend la phrase interrompue par la question de Jésus au verset 19 "Es-tu le seul qui ne sache pas les choses qui se sont passées...et comment les principaux... ?"
    - Condamné à mort, crucifié, quel contraste tragique avec les termes qui désignent Jésus au verset 19 ! C'est là ce qui pèse sur le cœur des disciples et les rend si tristes.
  • 24.21 Quant à nous, nous espérions qu'il était celui qui doit racheter Israël ; mais avec tout cela, voici le troisième jour depuis que ces choses sont arrivées. Quant à nous, par opposition aux magistrats, (verset 20) nous espérions...
    Ce verbe à l'imparfait montre que toutes leurs espérances se sont évanouies. On voit par là ce que seraient devenus tous les disciples, si Jésus n'était pas ressuscité ! (1Corinthiens 15.14-19)
    Les mots : mais avec tout cela signifient : malgré tout ce qu'était Jésus, (verset 19) et malgré toutes nos espérances.
    - Le troisième jour : nouveau motif de doute et de tristesse ; serait-ce un vague souvenir de la prédiction de Jésus qu'il ressusciterait le troisième jour ?
  • 24.23 et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont revenues disant qu'elles ont vu une apparition d'anges, qui disent qu'il est vivant. Mais à côté de toutes ces causes de tristesse, voici encore une circonstance à mentionner, sur la signification de laquelle ils hésitent à se prononcer et qui contribue plutôt à augmenter leur trouble. Ils ne citent pas, en effet, ce témoignage des femmes comme un sujet d'espérance, qu'ils opposeraient avec assurance aux faits douloureux qu'ils viennent de citer.
    Ces femmes, disentils, nous ont (grec) mis hors de nous-mêmes car elles disent que des anges disent qu'il est vivant !
    On voit dans ces répétitions l'expression amère du doute : ils ne veulent pas se reprendre à l'espérance. (Voir la note suivante.)
  • 24.24 Et quelques-uns de ceux qui sont avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l'avaient dit ; mais lui, ils ne l'ont point vu. Bien que ces disciples qui ont aussi visité le sépulcre l'aient trouvé comme les femmes l'avaient dit, c'est-à-dire vide, ce témoignage ne vaut pas mieux que le premier, et voici pourquoi : lui, ils ne l'ont point vu !
    Telle est l'action corrosive du doute ; il infirme et annule deux témoignages qui auraient dû suffire pour ranimer toutes les espérances des deux disciples. De là le reproche sévère et si bien mérité qui va suivre.
    - Les mots : quelques-uns des nôtres prouvent que, dans leur pensée, Pierre n'était pas seul, bien que notre évangéliste (verset 12) n'ait pas nommé Jean. (Jean 20.3 et suivants)
  • 24.25 Et lui leur dit : hommes sans intelligence, et tardifs de cœur à croire tout ce que les prophètes ont dit ! Et lui, de son côté, après les avoir laissés raconter tous leurs sujets de tristesse, les reprend : O insensés ! C'est d'abord leur intelligence qu'il accuse de manquer de pénétration pour saisir les promesses que Dieu a faites par les prophètes. (Galates 3.1)
    Mais cet obscurcissement de l'intelligence a une cause morale, dans le cœur. Le cœur, siège des affections et de la volonté, est tardif à croire, à se confier, à s'abandonner à la vérité divine.
    Ailleurs encore, Jésus rapproche ces deux causes du manque de foi. (Marc 6.52,8.17)
  • 24.26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu'il entrât dans sa gloire ? Il fallait qu'il passât par les souffrances pour arriver à la gloire.
    Il le fallait, parce que Dieu l'avait ainsi arrêté. (versets 25-27,44,46)
    L'homme ne pouvait être sauvé que par ces souffrances et par cette mort. L'amour éternel de Dieu, qui voulait le salut de l'homme, a voulu aussi l'immense dévouement du Sauveur, indispensable a l'accomplissement de ce salut.
  • 24.27 Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait dans toutes les Ecritures ce qui le regardait. Les mots : commençant par...et par...signifient que Jésus commença par le Pentateuque, et passa successivement aux livres de tous les prophètes, pour y relever et expliquer aux disciples ce qui avait rapport à ses souffrances et à sa mort, à sa résurrection et à sa gloire.
    Luc ne nous dit pas quelles furent les parties des Ecritures que Jésus exposa. Il serait facile de suppléer à son silence, et on l'a souvent essayé.
    Ainsi, il est très remarquable que telles parties des Ecritures, le Psaume Psaumes 22, Esaïe Esaïe 53, par exemple, après avoir commencé par un tableau saisissant des souffrances du Messie, se terminent par une description sublime de son triomphe et de sa gloire.
    Mais il est probable qu'au lieu de détacher certains passages particuliers, le Sauveur fit comprendre aux disciples que tout, dans Moïse, dans la loi, dans les institutions du culte, surtout dans les sacrifices, était une prédiction symbolique et une préparation à son œuvre ; et que tout, dans les prophètes, dans leurs prédications de la volonté de Dieu, dans les promesses divines dont ils étaient les organes, avait un rapport direct à la rédemption de son peuple par le Libérateur qui lui était promis.
    A mesure que les disciples acquièrent l'intelligence des Ecritures, ils sentent les obscurités de leur cœur faire place à la lumière, à leur doute succéder la confiance et, avant même d'avoir reconnu Jésus, ils lui appartiennent tout entiers. (versets 29,32)
    Voilà l'action que Jésus voulait exercer sur leur esprit, au lieu de s'offrir brusquement à leur vue. (Comparer verset 16, note.)
  • 24.28 Et ils approchèrent du bourg où ils allaient ; et lui, fit comme s'il allait plus loin. Jésus, pour éprouver les disciples, continuait à marcher, et il aurait certainement poursuivi sa route, s'ils ne l'avaient prié instamment de rester avec eux. Il voulait que cette grâce nouvelle dépendit d'eux.
  • 24.29 Et ils le retinrent de force, en disant : Reste avec nous ; car le soir approche et le jour est déjà sur son déclin. Et il entra pour rester avec eux. Grec : ils lui firent violence, moralement, par leurs instances. (Comparer Genèse 19.3 ; Actes 16.15)
    Déjà se lit dans Sin., B, l'Itala. Il est omis dans les autres documents et dans le texte reçu.
    Sans doute, les disciples voulaient exercer l'hospitalité envers cet étranger qui leur avait fait tant de bien.
    Mais le motif qu'ils invoquent est remarquable : le jour qui est sur son déclin est une image de la tristesse qui règne dans leur âme ; ils sentent, sans s'en rendre compte, qu'ils ont avec eux le Soleil de justice ; s'il les abandonne, ils craignent de retomber dans les angoisses d'où ils commencent à sortir.
  • 24.31 et leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent ; et lui disparut de devant eux. C'est pendant qu'il leur donnait le pain (remarquez l'imparfait) que leurs yeux s'ouvrirent ou furent ouverts (verset 16, note.)
    Ce terme est souvent employé pour indiquer la guérison d'un aveugle ; (Matthieu 9.30 ; 20.33 ; Jean 9.10) il est pris ici dans un sens moral.
    Les disciples reconnurent le Maître au geste qui lui était familier. (verset 35)
    - Les termes par lesquels Luc décrit ce repas rappellent ceux de l'institution de la cène. Depuis les Pères de l'Eglise, on a discuté la question de savoir s'il faut voir ici une célébration de la cène. Formellement, non ; mais, comme l'âme des disciples était certainement en communion avec Jésus, où est la différence ?
    Grec : il devint invisible loin d'eux, c'est-à-dire que, par une action surnaturelle, il disparut à leurs yeux.
    Divers autres faits indiquent un grand changement qui s'était opéré dans la personne de Jésus. Il était déjà en voie de glorification et affranchi des lois qui régissent les corps. (Luc 24.36 ; Jean 20.19,26)
    Les disciples purent pressentir par là que désormais ils ne le posséderaient plus avec eux comme auparavant, mais qu'ils devaient s'habituer à une communion invisible et spirituelle avec lui. (Voir Jean 14 et suivants)
    Un cœur brûlant, expression énergique de l'émotion que les paroles du Sauveur avaient laissée en eux. Maintenant ils n'ont plus aucun doute sur sa résurrection. (verset 35) Une expérience si intime ne peut avoir été racontée que par ceux qui l'avaient faite.
    Quand il nous expliquait (grec nous ouvrait) les Ecritures : ces Ecritures étaient jusqu'alors fermées pour eux, la parole et l'Esprit de Jésus les leur avaient ouvertes.
  • 24.33 Et, se levant à l'heure même, ils retournèrent à Jérusalem, et ils trouvèrent assemblés les onze, et ceux qui étaient avec eux, Ils sont pressés par l'ardent désir de faire part à leurs condisciples de la grande nouvelle qui les remplit de joie.
    "Ils ne craignent plus maintenant ce voyage nocturne dont ils avaient dissuadé leur compagnon inconnu." (verset 29) Bengel.
    Les onze, c'est ainsi qu'on désignait les apôtres après la chute de Judas. Luc emploie ce terme bien compris de tous quoique, en réalité, ils ne fussent alors que dix, Thomas étant absent. (Jean 20.24) Mais les apôtres n'étaient pas seuls. D'autres disciples de Jésus étaient avec eux.
  • 24.34 qui disaient : Le Seigneur est réellement ressuscité, et il est apparu à Simon. Avant même que les disciples d'Emmaüs puissent prendre la parole, on les reçoit par ce cri joyeux : Le Seigneur est réellement ressuscité !
    Les disciples en donnent pour preuve une apparition de Jésus à Simon (Pierre).
    Ce fait, d'une si grande importance, confirmé par la tradition apostolique, (1Corinthiens 15.5) Luc le connaissait, quoiqu'il ne le consigne pas dans son récit de la résurrection, pas plus qu'il ne rapporte l'apparition de Jésus aux femmes, (Matthieu 28.9) à Marie-Madeleine, (Jean 20.14) aux cinq cents frères en Galilée et à Jacques. (1Corinthiens 15.6,7)
    La manifestation de Jésus à Pierre était une preuve de sa tendre miséricorde envers ce pauvre disciple qui, dans ses amers regrets, devait éprouver un si pressant besoin de revoir son Maître et d'entendre de sa bouche une parole de pardon. (Comparer Marc 16.7, notes.)
  • 24.35 Et eux-mêmes racontaient ce qui leur était arrivé en chemin, et comment ils l'avaient reconnu, lorsqu'il avait rompu le pain. Grec : comment il avait été reconnu d'eux par ou dans la fraction du pain. (verset 31, note, et verset 16, note.)