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Luc 6:20
(Annotée Neuchâtel)
Luc 6:20 Et lui, levant les yeux sur ses disciples, disait : Heureux vous pauvres, parce que à vous est le royaume de Dieu !

Références croisées

6:20 Mt 5:2-12, Mt 12:49-50, Mc 3:34-35, Lc 6:24, Lc 4:18, Lc 16:25, 1S 2:8, Ps 37:16, Ps 113:7-8, Pr 16:19, Pr 19:1, Es 29:19, Es 57:15-16, Es 66:2, So 3:12, Za 11:11, Mt 11:5, Jn 7:48-49, 1Co 1:26-29, 2Co 6:10, 2Co 8:2, 2Co 8:9, 1Th 1:6, Jc 1:9-10, Jc 2:5, Ap 2:9, Lc 12:32, Lc 13:28, Lc 14:15, Mt 5:3, Mt 5:10, Ac 14:22, 1Co 3:21-23, 2Th 1:5, Jc 1:12
Réciproques : Lv 14:21, Ps 9:18, Ps 119:141, Mt 3:2, Rm 12:16, Rm 15:26

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Luc 6
  • 6.20 Et lui, levant les yeux sur ses disciples, disait : Heureux vous pauvres, parce que à vous est le royaume de Dieu ! 20 à 49 Le discours sur la montagne.
    Matthieu et Luc marquent, chacun à sa manière, avec une certaine solennité, ce moment où Jésus commence un discours prolongé, Matthieu dit : "Et ouvrant la bouche, il les enseignait en disant ;" Luc : "Et lui, levant ses yeux sur ses disciples, disait".
    L'un et l'autre font ainsi attendre une instruction importante du Sauveur. La situation, d'ailleurs, l'exigeait. Jésus, parvenu au faite de son activité messianique, entouré de foules immenses attirées auprès de lui par son enseignement et ses miracles, pouvait-il ne pas saisir une telle occasion de les initier plus complètement à la vérité divine qu'il était venu révéler ?
    Ce discours a donc été réellement prononcé par Jésus. Il n'est pas une composition de Matthieu et de Luc, dans laquelle chacun d'eux aurait fait entrer des enseignements donnés par Jésus en diverses occasions.
    Comparer Matthieu 5.2, note, au sujet de certains éléments du discours que Luc place dans des situations différentes. (Luc 11.9-13 ; 12.22-34,58,59 ; 13.24 ; 16.17,18)
    Pour expliquer ces divergences, il faut admettre que nos évangélistes nous ont conservé les rédactions du discours sur la montagne qui avaient cours dans leurs milieux respectifs.
    Matthieu a recueilli la relation qui s'était formée dans les églises judéo-chrétiennes, Luc celle des églises de la gentilité. Et chacune de ces relations répond à la tendance de l'évangile qui la renferme.
    Celle de Matthieu appuie sur la "justice," elle expose la polémique de Jésus contre l'interprétation que les pharisiens donnaient de la loi et contre leurs pratiques religieuses : (Luc 5.17-6.18) elle convient à l'évangile destiné aux Hébreux.
    La relation de Luc présente la charité comme la disposition essentielle de ceux qui font partie du royaume de Dieu : elle s'accorde admirablement avec l'évangile universaliste, l'évangile de la grâce. L'accord de ces relations avec le but des écrits qui nous les ont transmises ne doit pas cependant nous amener à cette conclusion que les évangélistes les auraient composées de leur chef, en façonnant à leur guise une rédaction première. Elles sont bien plutôt le produit inconscient des milieux dans lesquels les paroles du Sauveur s'étaient conservées par tradition orale d'abord.
    Cette explication laisse aux auteurs de nos évangiles le caractère de témoins fidèles et respectueux, qu'ils revendiquent, et elle dispense les interprètes de se livrer à des recherches aussi vaines que subtiles pour reconstituer le discours original dans sa teneur exacte. Elle permet aussi d'écarter une opinion qui remonte aux Pères de l'Eglise et d'après laquelle nous aurions deux discours différents dans nos deux évangiles.
    Ceux qui défendent ce point de vue se fondent, d'abord, sur le verset 17 mal compris, admettant que, dans Luc, nous avons un discours de la plaine et dans Matthieu un autre, prononcé sur la montagne ; ensuite, sur les notables différences des deux rédactions.
    Mais nous avons vu (verset 17, note) que le premier de ces arguments repose sur une erreur ; et, quant au second, il est largement contrebalancé par les parties communes aux deux discours. Peuton admettre, en effet, que Jésus aurait répété deux fois de suite une instruction qui commence par les béatitudes, qui se poursuit par des enseignements à peu près identiques et se termine par la même parabole ?
    On prétend que l'un des discours (Luc) était surtout destiné aux disciples de Jésus, l'autre (Matthieu) à tout le peuple. Mais cette idée n'est justifiée ni par nos deux récits ni par le contenu des discours. Luc (verset 20) dit que Jésus lève les yeux sur ses disciples au moment de prendre la parole, mais il est évident qu'il entend par ce terme tous ceux qui s'étaient assemblés autour de Jésus pour l'écouter. (verset 17) Le Sauveur voulait leur faire du bien à tous, quel que fût le degré de leur développement moral, et jamais il ne professa, à la manière des philosophes, une doctrine ésotérique, destinée aux seuls initiés.