Marc 9:41-51
(Annotée Neuchâtel)
41
Car quiconque vous donnera à boire un verre d'eau en mon nom, parce que vous êtes à Christ, je vous dis en vérité qu'il ne perdra point sa récompense.
42
Et quiconque scandalisera un de ces petits qui croient en moi, il vaut mieux pour lui qu'il ait au cou une meule de moulin, et qu'il soit jeté dans la mer.
43
Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la ; il vaut mieux pour toi entrer manchot dans la vie, que d'avoir deux mains et d'aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint point.
44
[que d'avoir les deux mains et d'aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint point.]
45
Et si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le ; il vaut mieux pour toi entrer boiteux dans la vie,
46
que d'avoir deux pieds, et d'être jeté dans la géhenne, [où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point].
47
Et si ton oeil est pour toi une occasion de chute, arrache-le ; il vaut mieux pour toi entrer au royaume de Dieu n'ayant qu'un oeil, que d'avoir deux yeux, et d'être jeté dans la géhenne,
48
où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point.
49
Car chacun sera salé de feu et tout sacrifice sera salé de sel.
50
C'est une bonne chose que le sel ; mais si le sel devient insipide, avec quoi lui rendrez-vous sa saveur ? Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres.
Références croisées
9:41 Mt 10:42, Mt 25:40, Jn 19:25-27, Rm 8:9, Rm 14:15, 1Co 3:23, 1Co 15:23, 2Co 10:7, Ga 3:29, Ga 5:24Réciproques : 2S 9:1, 2R 4:10, Ne 5:19, Mt 5:18, Mt 18:5, Mc 14:18, Lc 9:50, He 6:10
9:42 Mt 18:6, Mt 18:10, Lc 17:1-2, Rm 14:13, Rm 15:21, Rm 16:17, 1Co 8:10-13, 1Co 10:32-33, 2Co 6:3, Ph 1:10, 1Tm 5:14, 2P 2:2, Mt 25:45-46, Ac 9:4, Ac 26:11-14, 2Th 1:6-9, Ap 6:9-10, Ap 16:6-7
Réciproques : Mt 10:42
9:43 Dt 13:6-8, Mt 5:29-30, Mt 18:8-9, Rm 8:13, 1Co 9:27, Ga 5:24, Col 3:5, Tt 2:12, He 12:1, 1P 2:1, Mc 9:45, Mc 9:47, Mt 15:30-31, Lc 14:13, Lc 14:21
Réciproques : Nb 11:1, Dt 32:22, 2Ch 34:25, Jb 15:30, Jb 20:13, Es 1:31, Es 9:18, Es 14:11, Es 33:14, Es 34:10, Jr 4:4, Jr 7:20, Jr 17:4, Jr 17:27, Jr 21:12, Ez 20:47, Am 5:6, Mt 3:12, Mt 10:28, Mt 13:42, Mt 25:41, Mc 8:34, Lc 3:17, Lc 9:25, Lc 16:24, 2Co 5:11, 2Co 7:11, 2Th 1:9, He 10:27, Ap 14:11, Ap 20:15
9:44 Mc 9:46, Mc 9:48, Es 66:24, Es 33:14, Mt 3:12, Mt 25:41, Mt 25:46, 2Th 1:9, Ap 14:10-11, Ap 20:10, Ap 20:15, Ap 21:8
Réciproques : Gn 42:21, Os 5:12, Mc 9:45, Ac 12:23
9:45 Mc 9:43-44
9:46 Lc 16:24-26
Réciproques : Gn 42:21, Mt 25:46, Mc 9:44, Mc 9:48, Lc 16:25
9:47 Gn 3:6, Jb 31:1, Ps 119:37, Mt 5:28-29, Mt 10:37-39, Lc 14:26, Ga 4:15, Ph 3:7-8, Mc 9:43
Réciproques : Pr 23:31, Mt 5:22, Mt 7:21, Ac 14:22
9:48 Mc 9:44, Mc 9:46
Réciproques : Gn 42:21, Lv 6:12, Ez 47:11, Mt 18:8, Mt 25:46
9:49 Lv 2:13, Ez 43:24
Réciproques : Lv 6:12, 2Ch 13:5, Esd 6:9, Ez 47:11, Mt 5:13, Mt 18:8, Mt 25:46, Lc 14:34
9:50 Jb 6:6, Mt 5:13, Lc 14:34-35, Ep 4:29, Col 4:6, Ps 34:14, Ps 133:1, Jn 13:34-35, Jn 15:17-18, Rm 12:18, Rm 14:17-19, 2Co 13:11, Ga 5:14-15, Ga 5:22, Ep 4:2-6, Ep 4:31, Ep 4:32, Ph 1:27, Ph 2:1-3, Col 3:12, 2Tm 2:22, He 12:14, Jc 1:20, Jc 3:14-18, 1P 3:8
Réciproques : Lv 2:13, 2R 2:21, 2Ch 13:5, Ez 15:3, Ez 43:24, Mt 5:24, Rm 14:19, Ph 4:2, 1Th 5:13
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsMarc 9
- 9.41 Car quiconque vous donnera à boire un verre d'eau en mon nom, parce que vous êtes à Christ, je vous dis en vérité qu'il ne perdra point sa récompense. Voir, sur le sens de ces paroles,
Matthieu 10.42
, note, où elles se trouvent dans un autre discours.
Au lieu de ces mots : en mon nom Jésus dit dans Matthieu : "parce qu'il est mon disciple."
Tregelles, Westcott et Hort, Meyer, Weiss préfèrent dans notre texte une var. de B, A, C, qui retranche mon devant nom, et donne ce sens : "par la raison que vous êtes à Christ."
Toutes ces expressions signifient : par amour pour moi. Ce motif est si grand, si saint, qu'il vaut à la moindre bonne œuvre une récompense éternelle.
Ces paroles sont une confirmation (car) duverset 41
. C'est comme si Jésus disait à ses disciples : Non seulement vous devez bien augurer de tous ceux qui ne sont pas contre vous, mais vous réjouir de tout témoignage d'affection qu'ils vous donnent, étant convaincus qu'ils le font parce que vous êtes à Christ et par amour pour lui. - 9.42 Et quiconque scandalisera un de ces petits qui croient en moi, il vaut mieux pour lui qu'il ait au cou une meule de moulin, et qu'il soit jeté dans la mer. Voir sur les
Marc 9.42-48,Matthieu 18.6-9
, notes.
Jésus revient ici à la pensée qu'il exprimait au moment où il fut interrompu par Jean. (verset 38
) Puisqu'il faut recevoir avec tant d'amour l'un de ces petits, de ces faibles, (verset 37
) quel n'est pas le péché de celui qui les scandalise !
Weiss voit dans cesversets 42-48
un second motif à l'appui du précepte : Ne l'empêche pas. (verset 39
)
L'opposition des disciples serait une occasion de chute pour ce croyant qui ne suit encore le Sauveur que de loin. (verset 40
, note.) - 9.43 Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la ; il vaut mieux pour toi entrer manchot dans la vie, que d'avoir deux mains et d'aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint point. Voir, sur ces paroles,
Matthieu 5.29,30
, note ;Matthieu 18.8,9
, note ; et, sur cette expression la géhenneMatthieu 5.22
, note.
Marc ajoute : dans le feu qui ne s'éteint point, image redoutable d'une souffrance morale sans espoir.
Ces mots se lisent dans Sin., B, A, C, D, la plupart des majuscules et des versions. Quelques manuscrits les omettent.
Le texte reçu avec A, D, majuscules ajoute unverset 44
portant ces mots : où leur ver ne meurt point et où le feu ne s'éteint point.
Les mêmes documents répètent ces paroles en unverset 46
. Elles ne sont authentiques qu'auverset 48
. - 9.48 où leur ver ne meurt point, et où le feu ne s'éteint point. Voir
Matthieu 5.29
.
Le texte reçu avec A, C, majuscules porte : la géhenne du feu.
- Les paroles duverset 48
se trouvent dans toutes les sources, même dans celles qui les omettent auxverset 44
et 46, preuve irrécusable de leur authenticité.
Ces images terribles d'un ver qui ne meurt point, d'un feu qui ne s'éteint point (verset 43
, note) sont empruntées àEsaïe 66.24
.
A ceux qui seraient tentés de les entendre à la lettre, on peut faire remarquer que l'une exclut l'autre, car un ver ne saurait subsister dans le feu.
Au sens moral, ces termes sont des plus poignants : un ver qui ronge, un feu qui brûle, aucune image ne pourrait exprimer plus énergiquement les douleurs de la conscience.
Il faut remarquer encore ce pronom leur ver, indiquant une souffrance qui leur est propre, qui est inhérente à leur état moral. Quelque opinion qu'on ait sur la question redoutable de l'éternité des peines, on ne peut nier que de telles paroles ne soient favorables à cette doctrine. - 9.49 Car chacun sera salé de feu et tout sacrifice sera salé de sel. Peu de versets de l'Evangile ont reçu autant d'interprétations diverses que celui-ci, qui se trouve dans Marc seul. Cela s'explique par son obscurité.
- Le texte varie suivant les manuscrits. Dans Sin., B, versions égyptiennes, la seconde partie du verset : et tout sacrifice sera salé de sel, est retranchée. Tischendorf l'omet, Tregelles l'a entre crochets dans le texte, Westcott et Hort à la marge. Dans D et dans quelques copies de l'Itala, c'est la première partie qui manque : car chacun sera salé de feu.
La plupart des exégètes se prononcent pour le maintien de l'une et de l'autre partie, estimant qu'elles sont nécessaires pour que leverset 49
forme une transition entre lesverset 48
etverset 50
.
On a dit que les mots : et tout sacrifice sera salé de sel furent primitivement une glose marginale, tirée deLévitique 2.13
, et qui se serait glissée dans le texte ; mais le rapprochement duverset 49
avec ce passage de la loi ne s'imposait pas, et il est plus naturel de penser que les copistes ont omis leverset 49
, car, dans le texte grec, les deux propositions se terminent par le même vocable : sera salé.
En adoptant donc le texte reçu, voici l'interprétation que nous considérons comme la plus acceptable, sans prétendre qu'elle lève toutes les difficultés. Jésus vient d'exhorter ses disciples à s'imposer les plus douloureux renoncements pour "entrer dans la vie" et échapper au feu de la géhenne. (versets 43-48
) Il ajoute, comme un motif (car) à l'appui de son exhortation, que tout homme doit être purifié par la souffrance et par les sacrifices qu'il consent à faire, comme toute offrande devait être purifiée par le sel. Ainsi l'ordonnait la loi, (Lévitique 2.13
) et cette coutume se trouvait également chez les Grecs et les Romains.
Chacun sera salé de feu : "c'est une locution impropre, dit Calvin, mais pour ce que le sel et le feu ont une même nature de purifier,...Christ a appliqué à tous les deux un mesme (même) mot."
Le terme de feu aura été suggéré à Jésus par la parole qui précédait immédiatement. (verset 48
) Nous pensons qu'on se trompe en insistant sur ce terme et en voyant dans l'expression salé de feu une nouvelle mention du châtiment de la géhenne. Elle désigne plutôt l'action purificatrice du feu, qui en fait une image de l'épreuve. (Esaïe 48.10 ; 1Pierre 1.7
)
Elle n'est pas opposée, en effet, mais assimilée à la seconde image : salé de sel. Or jamais le sel n'est pris comme emblème d'un agent destructeur ; il ne consume pas, il conserve ; il empêche la corruption et donne aux aliments de la saveur. (Matthieu 5.13
, note.)
Tel est, dans le domaine moral, le rôle du renoncement à soi. Seul il permet au chrétien "d'offrir son corps à Dieu en sacrifice vivant et saint ;" (Romains 12.1
) il le rend agréable à Dieu, comme l'offrande salée de sel, il fait de lui en réalité ce que le sacrifice n'était que d'une manière figurée. - 9.50 C'est une bonne chose que le sel ; mais si le sel devient insipide, avec quoi lui rendrez-vous sa saveur ? Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres. Par l'œuvre de sa sanctification, qui le rend semblable à une "offrande salée de sel," le disciple de Jésus-Christ devient lui-même un sel, "le sel de la terre" (
Matthieu 5.13
; comparer :Luc 14.34
).
Mais pour exercer sur le monde cette action qui l'empêche de se corrompre, pour ne pas devenir eux-mêmes un sel insipide et inutile, les chrétiens doivent se maintenir constamment dans cet esprit de renoncement et de sacrifice, qui est indispensable aussi pour que la paix et la charité règnent dans leurs relations les uns avec les autres.
C'est ce que Jésus affirme en concluant son enseignement par ces mots : Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres.
Par cette dernière exhortation à la paix, il revient au fait affligeant qui a été l'occasion de tout ce discours, la dispute des disciples sur le rang auquel chacun d'eux prétendait. (verset 34
)