Matthieu 10:23
(Annotée Neuchâtel)
Matthieu 10:23
Or, quand ils vous persécuteront dans une ville, fuyez dans une autre ; car en vérité je vous le dis, vous n'aurez pas achevé de parcourir les villes d'Israël que le fils de l'homme sera venu.
Références croisées
10:23 Mt 2:13, Mt 4:12, Mt 12:14-15, Lc 4:29-31, Jn 7:1, Jn 10:39-42, Jn 11:53-54, Ac 8:1, Ac 9:24-25, Ac 13:50-51, Ac 14:6-7, Ac 14:19, Ac 14:20, Ac 17:10, Ac 17:14, Ac 20:1, Mt 16:28, Mt 24:27, Mt 24:30, Mt 24:48, Mt 25:13, Mt 26:64, Mc 13:26, Lc 18:8, Lc 21:27Réciproques : Ex 2:15, 1S 19:10, 1S 22:4, 2Ch 17:9, Jr 26:21, Jr 37:12, Mt 5:10, Mt 5:18, Mt 14:13, Mc 3:7, Lc 4:31, Jn 4:3, Ac 8:4, Ac 9:30, Ac 12:17, Ac 22:18, Ap 2:13
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsMatthieu 10
- 10.23 Or, quand ils vous persécuteront dans une ville, fuyez dans une autre ; car en vérité je vous le dis, vous n'aurez pas achevé de parcourir les villes d'Israël que le fils de l'homme sera venu. Cette fuite, non seulement permise, mais commandée, n'a pas pour motif la crainte de la souffrance ou de la mort, mais bien, d'une part, le devoir d'enlever aux adversaires l'occasion de commettre un crime, et d'autre part, de conserver les témoins de la vérité pour d'autres qui recevront leur message. La pensée qui dicte ce précepte est la même qui inspire celui du verset 14 ; mais la raison pour le mettre en pratique est plus forte encore.
Ces paroles doivent présenter aux disciples un motif (car) d'encouragement à obéir au précepte qui vient de leur être donné. (v. 23.) Ils pouvaient se dire : A quoi bon fuir dans une autre ville ? puisque partout le même sort les attend et qu'ils auront bientôt parcouru les villes d'Israël. Jésus déclare qu'ils n'auront pas (grec) achevé les villes d'Israël, que le fils de l'homme ne soit venu.
Achever les villes d'Israël, signifie évidemment achever de les parcourir en y cherchant un refuge. Les autres interprétations qu'on a tentées de ces paroles sont inspirées par le désir d'aplanir la difficulté de celles qui suivent.
L'encouragement que Jésus donne aux disciples, c'est qu'ils n'auront pas longtemps à souffrir, mais que bientôt il sera venu. Chrysostome et Bèze pensent qu'il faut interpréter "venu...à leur secours." Cette explication, qui lèverait toute difficulté, est inadmissible, car l'analogie de tous les passages montre que, dans cette expression : "jusqu'à ce que le fils de l'homme soit venu," le terme sous entendu est toujours : "dans son règne." (Matthieu 16.28 ; 25.31 ; 26.64
)
Dès lors nous sommes en présence de deux explications principales.
L'une consiste à voir dans cette venue du fils de l'homme en son règne la descente du Saint-Esprit au jour de la Pentecôte (Jean 14
àJean 16
), la création spirituelle opérée par cet esprit dans les cœurs (Jean 3.3
; compMatthieu 17.20
), la fondation et l'extension de l'Eglise dans le monde.
L'autre applique ce terme au retour de Christ pour le jugement du monde à la fin des temps. Le premier sens est évidemment celui deMatthieu 16.28
. (voir la note.) Il paraît d'abord s'imposer pour notre passage aussi.
Mais quand on serre de près le contexte et qu'on considère que cette venue du fils de l'homme doit mettre un terme aux persécutions que les disciples endurent de la part des Juifs et à leur fuite de ville en ville, on est conduit à penser qu'il s'agit plutôt de la venue de Christ pour le jugement et l'on est ramené ainsi au second sens.
- On ne saurait, il est vrai, appliquer cette venue du fils de l'homme au retour de Christ dans la gloire à la fin des temps, sans attribuer à Jésus une erreur grave quant à l'époque de sa venue, car en annonçant cet événement à ses disciples comme un motif de prendre courage, il le leur présente comme devant s'accomplir avant longtemps. Mais on peut penser que Jésus avait en vue le jugement exercé sur Israël par la ruine de Jérusalem. Celle-ci a été pour Israël comme peuple, ce que la fin du monde sera pour l'humanité. L'une et l'autre peuvent avoir été désignées par Jésus comme la venue du fils de l'homme. (Comparer ch. 24.)
Il est possible que dans notre passage, comme au ch. 24, les disciples, dominés par l'idée du prochain retour glorieux de leur Maître, aient donné à sa pensée une forme plus précise qu'elle n'avait, et qu'ils aient confondu des prédictions se rapportant à des temps différents.
- Si l'on se refuse à voir dans notre passage le châtiment d'Israël par la destruction de Jérusalem, il faut en revenir au premier sens indiqué, celui de l'établissement du règne de Christ dans les cœurs. Le Sauveur voudrait dire : Vous n'aurez pas longtemps à endurer la persécution avant que je vienne demeurer en vous et vous remplir d'une force qui vous fera vaincre le monde. (Jean 16.16-33
) Mais cette explication est moins naturelle.