Matthieu 27:1-26
(Annotée Neuchâtel)
1
Or, lorsque le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire mourir ;
2 et l'ayant lié, ils l'emmenèrent, et le livrèrent à Pilate, le gouverneur.
3 Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, 4 disant : J'ai péché en livrant un sang innocent. Mais ils dirent : Que nous importe ? tu y pourvoiras. 5 Et, après avoir jeté les pièces d'argent dans le temple, il se retira, et s'en étant allé, il se pendit. 6 Et les principaux sacrificateurs ayant pris les pièces d'argent, dirent : Il n'est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, car c'est le prix du sang. 7 Et ayant délibéré, ils en achetèrent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers. 8 C'est pourquoi ce champ-là a été appelé, jusqu'à aujourd'hui, le Champ du Sang. 9 Alors s'accomplit ce qui avait été dit par Jérémie le prophète : Et ils ont pris les trente pièces d'argent, le prix de celui qui a été évalué et qu'ils ont évalué de la part des fils d'Israël ; 10 et ils les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné.
11 Or Jésus comparut devant le gouverneur, et le gouverneur l'interrogea, disant : Tu es le roi des Juifs ? Et Jésus lui dit : Tu le dis. 12 Et comme il était accusé par les principaux sacrificateurs et les anciens, il ne répondit rien. 13 Alors Pilate lui dit : N'entends-tu pas combien de choses ils témoignent contre toi ? 14 Et il ne lui répondit sur aucune parole, de sorte que le gouverneur était fort étonné.
15 Or à chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher à la foule un prisonnier, celui qu'elle voulait. 16 Or ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. 17 Comme ils étaient donc assemblés, Pilate leur dit : Lequel voulez-vous que je vous relâche : Barabbas, ou Jésus, qu'on appelle Christ ? 18 Car il savait que c'était par envie qu'ils l'avaient livré. 19 Et pendant qu'il était assis au tribunal, sa femme lui envoya dire : N'aie rien à faire avec ce juste, car j'ai beaucoup souffert aujourd'hui, en songe, à son sujet. 20 Mais les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule de demander Barabbas, et de faire périr Jésus. 21 Et le gouverneur, prenant la parole, leur dit : Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? Et ils dirent : Barabbas. 22 Pilate leur dit : Que ferai-je donc de Jésus qu'on appelle Christ ? Tous disent : Qu'il soit crucifié ! 23 Et le gouverneur leur dit : Quel mal a-t-il donc fait ? Mais ils criaient plus fort : Qu'il soit crucifié ! 24 Voyant donc qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte allait croissant, Pilate prit de l'eau et se lava les mains devant le peuple, en disant : Je suis innocent de ce sang ; vous y pourvoirez. 25 Et tout le peuple répondit : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! 26 Alors il leur relâcha Barabbas, et après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour être crucifié.
2 et l'ayant lié, ils l'emmenèrent, et le livrèrent à Pilate, le gouverneur.
3 Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, 4 disant : J'ai péché en livrant un sang innocent. Mais ils dirent : Que nous importe ? tu y pourvoiras. 5 Et, après avoir jeté les pièces d'argent dans le temple, il se retira, et s'en étant allé, il se pendit. 6 Et les principaux sacrificateurs ayant pris les pièces d'argent, dirent : Il n'est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, car c'est le prix du sang. 7 Et ayant délibéré, ils en achetèrent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers. 8 C'est pourquoi ce champ-là a été appelé, jusqu'à aujourd'hui, le Champ du Sang. 9 Alors s'accomplit ce qui avait été dit par Jérémie le prophète : Et ils ont pris les trente pièces d'argent, le prix de celui qui a été évalué et qu'ils ont évalué de la part des fils d'Israël ; 10 et ils les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné.
11 Or Jésus comparut devant le gouverneur, et le gouverneur l'interrogea, disant : Tu es le roi des Juifs ? Et Jésus lui dit : Tu le dis. 12 Et comme il était accusé par les principaux sacrificateurs et les anciens, il ne répondit rien. 13 Alors Pilate lui dit : N'entends-tu pas combien de choses ils témoignent contre toi ? 14 Et il ne lui répondit sur aucune parole, de sorte que le gouverneur était fort étonné.
15 Or à chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher à la foule un prisonnier, celui qu'elle voulait. 16 Or ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. 17 Comme ils étaient donc assemblés, Pilate leur dit : Lequel voulez-vous que je vous relâche : Barabbas, ou Jésus, qu'on appelle Christ ? 18 Car il savait que c'était par envie qu'ils l'avaient livré. 19 Et pendant qu'il était assis au tribunal, sa femme lui envoya dire : N'aie rien à faire avec ce juste, car j'ai beaucoup souffert aujourd'hui, en songe, à son sujet. 20 Mais les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule de demander Barabbas, et de faire périr Jésus. 21 Et le gouverneur, prenant la parole, leur dit : Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? Et ils dirent : Barabbas. 22 Pilate leur dit : Que ferai-je donc de Jésus qu'on appelle Christ ? Tous disent : Qu'il soit crucifié ! 23 Et le gouverneur leur dit : Quel mal a-t-il donc fait ? Mais ils criaient plus fort : Qu'il soit crucifié ! 24 Voyant donc qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte allait croissant, Pilate prit de l'eau et se lava les mains devant le peuple, en disant : Je suis innocent de ce sang ; vous y pourvoirez. 25 Et tout le peuple répondit : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! 26 Alors il leur relâcha Barabbas, et après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour être crucifié.
Références croisées
27:1 Jg 16:2, 1S 19:11, Pr 4:16-18, Mi 2:1, Lc 22:66, Ac 5:21, Mt 23:13, Mt 26:3-4, Ps 2:2, Mc 15:1, Lc 23:1-2, Jn 18:28, Ac 4:24-28Réciproques : Gn 37:18, 2S 15:2, 2S 16:20, 2R 23:4, 1Ch 24:5, Ps 22:12, Ps 31:13, Ps 35:4, Ps 36:4, Ps 56:6, Ps 58:1, Ps 62:4, Ps 71:10, Ps 86:14, Ps 94:21, Es 43:27, Jr 19:1, Ha 1:4, Mt 2:4, Mt 12:14, Mt 20:18, Mt 21:15, Mt 21:38, Mt 27:62, Mt 28:12, Lc 24:20, Jn 11:47, Ac 4:1, Ac 4:5, Ac 21:11
27:2 Gn 22:9, Jn 18:12, Jn 18:24, Ac 9:2, Ac 12:6, Ac 21:33, Ac 22:25, Ac 22:29, Ac 24:27, Ac 28:20, 2Tm 2:9, He 13:3, Mt 20:19, Lc 18:32-33, Lc 20:20, Ac 3:13
Réciproques : Jg 15:12, Ps 86:14, Mi 2:1, Ha 1:4, Mt 21:38, Mt 27:62, Mt 28:12, Mc 10:33, Mc 15:1, Lc 23:1, Lc 24:20, Jn 11:47, Jn 18:28, Jn 19:11, Ac 4:1, Ac 4:5, Ac 4:27, Ac 21:11, Ac 22:30, Ac 23:24
27:3 Mt 26:14-16, Mt 26:47-50, Mc 14:10-11, Mc 14:43-46, Lc 22:2-6, Lc 22:47, Lc 22:48, Jn 13:2, Jn 13:27, Jn 18:3, Jb 20:5, Jb 20:15-29, 2Co 7:10
Réciproques : Gn 42:21, Ex 21:32, Ex 32:35, Dt 27:25, 2R 5:27, Ps 15:5, Ps 35:8, Ps 109:18, Za 11:13, Mt 10:4, Mt 26:15, Mt 26:24, Mt 26:75, Mc 3:19, Mc 6:26, Mc 10:22, Mc 14:21, Lc 6:16, Lc 14:30, Lc 22:5, Jn 6:71, Ac 1:18, Ac 1:25, Ac 8:20, 1Tm 6:9
27:4 Gn 42:21-22, Ex 9:27, Ex 10:16-17, Ex 12:31, 1S 15:24, 1S 15:30, 1R 21:27, Rm 3:19, Mt 27:19, Mt 27:23, Mt 27:24, Mt 27:54, 2R 24:4, Jr 26:15, Jon 1:14, Lc 23:22, Lc 23:41, Lc 23:47, Jn 19:7, Ac 13:28, He 7:26, 1P 1:19, Mt 27:25, Ac 18:15-17, 1Tm 4:2, Tt 1:16, 1Jn 3:12, Ap 11:10, 1S 28:16-20, Jb 13:4, Jb 16:2, Lc 16:25-26
Réciproques : Lv 19:16, Lv 22:19, Nb 21:7, Nb 22:34, Dt 19:10, Dt 27:25, Js 7:20, 1S 19:5, 1S 24:17, 1S 26:21, 2S 19:19, 2R 6:33, 1Ch 10:4, Jb 20:15, Ps 37:15, Ps 55:23, Ps 69:27, Ps 109:6, Pr 1:18, Pr 11:5, Pr 12:8, Pr 28:13, Pr 28:17, Es 59:3, Jr 7:6, Jr 20:4, Jr 36:25, Mt 26:2, Mc 6:16, Mc 15:14, Lc 23:14, Jn 19:4, 2Co 7:10, Ep 5:15, 1P 2:22
27:5 Jg 9:54, 1S 31:4-5, 2S 17:23, 1R 16:18, Jb 2:9, Jb 7:15, Ps 55:23, Ac 1:18-19
Réciproques : Nb 22:34, Dt 19:10, 2S 18:9, 2S 21:6, 2R 6:33, 1Ch 10:4, Jb 15:22, Ps 37:15, Ps 55:15, Ps 69:27, Ps 109:8, Pr 1:18, Pr 11:5, Pr 12:8, Pr 17:13, Pr 28:13, Pr 28:17, Jr 20:4, Dn 3:22, Lc 10:20, Lc 22:22, Jn 15:6, Ac 16:27, 2Co 7:10, Ga 3:13
27:6 Mt 23:24, Lc 6:7-9, Jn 18:28, Dt 23:18, Es 61:8
Réciproques : Js 6:19, 2R 21:16, Mc 12:41, Lc 21:1, Jn 8:20
27:8 Ac 1:19, Mt 28:15, Dt 34:6, Js 4:9, Jg 1:26, 2Ch 5:9
Réciproques : 1Ch 4:43
27:9 Mt 1:22, Mt 2:5, Mt 2:15, Mt 13:35, Mt 21:4, Za 11:12-13, Mt 26:15, Ex 21:32, Lv 27:2-7
Réciproques : Gn 37:28, Lv 27:4, Es 53:3, Mt 27:24
27:10 Réciproques : Lv 27:4, Es 53:3
27:11 Mt 10:18, Mt 10:25, Mc 15:2, Lc 23:3, Jn 18:33-36, Mt 26:25, Mt 26:64, Mc 14:62, Jn 18:37, 1Tm 6:13
Réciproques : Lc 23:1, Lc 23:38, Jn 1:49, Ac 4:27
27:12 Mt 27:14, Mt 26:63, Ps 38:13-14, Es 53:7, Mc 15:3-5, Jn 19:9-11, Ac 8:32, 1P 2:23
Réciproques : 1S 10:27, Ps 39:2, Ps 69:12, Am 5:13, Za 11:13, Mt 16:21, Mt 26:62, Mc 14:61, Ac 8:33
27:13 Mt 26:62, Jn 18:35, Ac 22:24
Réciproques : Ps 69:12, Mc 15:4
27:14 Ps 71:7, Es 8:18, Za 3:8, 1Co 4:9
Réciproques : Es 52:14, Mt 27:12, Mc 15:5, Lc 23:9
27:15 Mt 26:5, Mc 15:6, Mc 15:8, Lc 23:16-17, Jn 18:38-39, Ac 24:27, Ac 25:9
27:16 Mc 15:7, Lc 23:18-19, Lc 23:25, Jn 18:40, Ac 3:14, Rm 1:32
Réciproques : Ac 4:16
27:17 Mt 27:21, Js 24:15, 1R 18:21, Mt 27:22, Mc 15:9-12, Jn 19:15
Réciproques : Dn 6:14, Mt 1:16, Mt 14:9, Ac 3:13
27:18 Gn 37:11, 1S 18:7-11, Ps 106:16, Pr 27:4, Ec 4:4, Es 26:11, Mc 15:10, Ac 5:17, Ac 7:9, Ac 13:45, Jc 4:5, Pr 27:4
Réciproques : 1S 17:28, Dn 6:4, Jn 18:38, Ac 17:5, Ac 25:10, 1Co 13:4, He 7:26, Jc 3:14
27:19 Gn 20:3-6, Gn 31:24, Gn 31:29, Jb 33:14-17, Pr 29:1, Mt 27:4, Mt 27:24, Es 53:11, Za 9:9, Lc 23:41, Lc 23:47, 1P 2:22, 1Jn 2:1
Réciproques : Gn 41:1, Lv 22:19, Nb 22:12, Jb 7:14, Jb 33:17, Mt 2:12, Mc 15:14, Lc 23:14, Lc 23:20, Jn 18:38, Jn 19:4, Ac 5:35, Ac 13:28, Ac 18:12, Ac 25:6, 1P 3:18
27:20 Mc 15:11, Ac 14:18-19, Ac 19:23-29, Lc 23:18-20, Jn 18:40, Jn 19:15-16, Ac 3:14-15
Réciproques : Gn 19:4, Ex 12:6, Jb 31:34, Ps 22:6, Ps 54:3, Ps 69:12, Jr 26:9, Mt 21:15, Lc 24:20, Jn 6:66, Ac 2:23, Ac 4:1, Jc 5:6
27:21 Réciproques : Ps 88:8, Mt 27:17, Lc 20:14, Lc 23:13
27:22 Mt 27:17, Jb 31:31, Ps 22:8-9, Es 49:7, Es 53:2-3, Za 11:8, Mc 14:55, Mc 15:12-14, Lc 23:20-24, Jn 19:14-15, Ac 13:38
Réciproques : 1S 30:6, 2S 15:13, Mt 1:16, Mc 9:30, Lc 23:21, Jn 19:6, Ac 13:28, Ac 28:6
27:23 Gn 37:18-19, 1S 19:3-15, 1S 20:31-33, 1S 22:14-19, Mt 21:38-39, Ac 7:57, Ac 17:5-7, Ac 21:28-31, Ac 22:22-23, Ac 23:10, Ac 23:12-15
Réciproques : 1S 20:32, Pr 16:30, Pr 24:28, Jr 26:16, Dn 6:6, Dn 6:16, Mt 27:4, Mc 9:30, Mc 15:12, Mc 15:14, Jn 18:29, Ac 22:7, Ac 25:10, 1P 2:22, 1Jn 3:12
27:24 Dt 21:6-7, Jb 9:30-31, Ps 26:6, Jr 2:27, Jr 2:35, Mt 27:4, Mt 27:9, Mt 27:54, Jn 19:4, Ac 3:14, 2Co 5:21, 1P 3:18
Réciproques : Gn 37:22, Ex 23:2, Ex 30:13, Lv 22:19, Js 2:19, 1S 19:5, 2S 3:28, Ps 18:4, Ps 83:2, Es 5:23, Es 37:29, Jr 26:16, Jr 26:19, Jr 36:25, Mt 27:19, Mc 6:26, Mc 7:4, Mc 10:22, Mc 15:14, Lc 23:4, Lc 23:5, Lc 23:14, Lc 23:41, Jn 13:9, Jn 18:38, Jn 19:6, Ac 18:15, Ac 25:10, Ep 5:15, Jc 4:8, Jc 5:6, 1P 2:22
27:25 Mt 21:44, Mt 23:30-37, Nb 35:33, Dt 19:10, Dt 19:13, Js 2:19, 2S 1:16, 2S 3:28-29, 1R 2:32, 2R 24:3-4, Ps 109:12-19, Ez 22:2-4, Ez 24:7-9, Ac 5:28, Ac 7:52, 1Th 2:15-16, He 10:28-30, Ex 20:5, Ez 18:14-32
Réciproques : Gn 27:13, Ex 12:6, Lv 20:9, Dt 21:6, Js 10:26, 2S 14:9, 1R 2:33, Ps 3:1, Ps 18:4, Ps 59:12, Ps 140:9, Pr 12:13, Pr 17:13, Es 5:23, Es 24:6, Jr 7:6, Jr 26:19, Jr 32:18, Jr 36:25, Jl 3:21, Mi 3:10, Ha 1:4, Ha 2:10, Mt 26:74, Mt 27:4, Mc 6:26, Jn 11:48, Ac 4:27, Ac 23:12, Ac 28:4, Jc 5:6
27:26 Mc 15:15, Lc 23:25, Mt 20:19, Es 50:6, Es 53:5, Mc 10:34, Lc 18:32-33, Lc 23:16, Lc 23:24, Lc 23:25, Jn 19:1, Jn 19:16, 1P 2:24
Réciproques : Dt 25:2, Ha 1:4, Jn 18:40, Ac 16:22, He 11:36
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsMatthieu 27
- 27.1 Or, lorsque le matin fut venu, tous les principaux sacrificateurs et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus pour le faire mourir ; Chapitre 27.
Ils avaient déjà prononcé la sentence de mort (Matthieu 26.66
) mais, dès que le matin fut venu et que Jésus eut été éloigné, ils délibérèrent de nouveau en conseil, dans la seconde partie de la même séance, sur les moyens d'exécuter la sentence. (VoirLuc 22.66
, note.)
Il fallait pour cela obtenir l'autorisation du gouverneur romain, car, depuis que la Judée était devenue province romaine, le droit de vie et de mort avait été ôté au sanhédrin. (ComparerJean 18.31
)
Le peuple de l'alliance dut ainsi livrer son Messie entre les mains des Gentils, ce qui aggrava sa culpabilité. Il en résulta aussi que Jésus subit le supplice romain de la croix, au lieu de la lapidation, peine de mort usitée chez les Juifs. - 27.2 et l'ayant lié, ils l'emmenèrent, et le livrèrent à Pilate, le gouverneur. Pilate (Sin., B ne portent pas ici le surnom de Ponce que le texte reçu ajoute à Pilate) gouvernait la Judée et la Samarie avec le titre de gouverneur, qui se trouve dans Josèphe. (Ant. XVIII, 3, 1.)
Il fut le cinquième procurateur de Judée et succéda à Valerius Gratus en 26 après Jésus-Christ. Après dix ans, il fut rappelé à Rome pour rendre compte de son administration, et relégué à Vienne, dans les Gaules. Les procurateurs résidaient à Césarée, capitale politique du pays (Actes 23.32
et suivants ;Actes 25.1
et suivants) ; mais Pilate était venu à Jérusalem probablement pour surveiller cette ville pendant la fête de Pâque, où l'on pouvait toujours craindre quelque trouble à cause des immenses multitudes qui y affluaient. (Matthieu 26.5
) - 27.3 Alors Judas, qui l'avait livré, voyant qu'il était condamné, se repentit, et rapporta les trente pièces d'argent aux principaux sacrificateurs et aux anciens, 3 à 10 La fin de Judas.
Alors il vit que Jésus était condamné, par le fait qu'on le livrait à Pilate. Judas ne s'attendait point à cette condamnation. Connaissant l'innocence de Jésus, il pensait sans doute que ses adversaires se borneraient à lui infliger quelque peine légère, ou que lui-même ferait usage de sa puissance pour anéantir leurs desseins. (Matthieu 26.15
, note.)
Mais il ne faudrait pas conclure de ce mot : il se repentit, qu'un changement salutaire s'accomplit dans son cœur. En effet, le verbe ici employé n'est point celui qui désigne une repentance à salut, une sainte douleur d'avoir offensé Dieu, toujours suivie de la régénération du cœur ; (Matthieu 3.2
, note) il exprime seulement un regret plein d'angoisses à la vue des suites redoutables d'une action. Pour comprendre la différence, il suffit de comparer la repentance de Judas à celle de Pierre. - 27.4 disant : J'ai péché en livrant un sang innocent. Mais ils dirent : Que nous importe ? tu y pourvoiras. Livrer un innocent, c'est déjà un crime affreux ; mais livrer son sang, c'est-à-dire le livrer à une mort violente, c'est un crime dont Judas ne voit que maintenant toute la noirceur.
Que nous importe ? ou : Qu'est-ce que cela nous regarde ? C'est ton affaire. Il n'y a peut-être pas dans les annales du crime de parole qui trahisse un endurcissement aussi complet. Et ce sont des prêtres qui la prononcent ! - 27.5 Et, après avoir jeté les pièces d'argent dans le temple, il se retira, et s'en étant allé, il se pendit. Le terme ici employé est bien celui qui désigne d'ordinaire l'intérieur du temple, ou le sanctuaire ; mais comme il est peu probable que ce fût là que les sacrificateurs et les anciens étaient assemblés, (
verset 3
) ni que Judas eût osé y pénétrer, on peut entendre par ce mot quelque dépendance du lieu sacré où les chefs du peuple tenaient leur séance. On voit aussi par ce fait que les sacrificateurs n'étaient pas tous allés conduire Jésus à Pilate. (verset 3
) La plupart étaient restés près du temple pour veiller à ce qu'il ne se fît aucune émeute.
ComparerActes 1.18
, note. Pierre ajoute à cette scène tragique quelques détails plus horribles encore. - 27.6 Et les principaux sacrificateurs ayant pris les pièces d'argent, dirent : Il n'est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, car c'est le prix du sang. Pour désigner avec précision le trésor sacré, l'évangéliste a conservé le mot hébreu corbanan, qui signifie probablement offrande, et par extension, le trésor placé dans le temple de Jérusalem et renfermant les dons ou les redevances des fidèles pour le culte divin.
Les sacrificateurs pensent qu'il n'est pas permis d'y mettre les trente pièces d'argent qui étaient le prix du sang. (ComparerDeutéronome 23.18
)
Quelle contradiction dans ce scrupule ! Ils respectent le temple, au moment de tuer le Seigneur ; toujours l'hypocrisie filtre le moucheron et avale le chameau. - 27.7 Et ayant délibéré, ils en achetèrent le champ du potier, pour la sépulture des étrangers. Ces mots : le champ du potier (avec articles), montrent que ce champ était bien connu au moment où Matthieu écrivait.
- Ces étrangers auxquels on prépara ainsi une sépulture étaient des Juifs ou des prosélytes qui mouraient à Jérusalem dans le séjour qu'ils y faisaient, surtout aux temps des grandes fêtes. - 27.8 C'est pourquoi ce champ-là a été appelé, jusqu'à aujourd'hui, le Champ du Sang. Ce mot jusqu'à aujourd'hui peut s'appliquer, non seulement au temps où écrivait l'évangéliste, mais à notre propre temps. En effet, on montre encore aux voyageurs, sur le penchant de la vallée de Hinnom, tout près de Jérusalem, un lieu où se trouvent plusieurs sépulcres et que le peuple appelle Hakeldama, le champ du sang, ou Hakelforar, le champ du potier. (F. Bovet, Voyage en Terre Sainte, 7e éd., p. 235.)
Ainsi les ennemis du Sauveur élevèrent eux-mêmes un monument perpétuel de leur crime, de la trahison de Judas (verset 4
) et de l'innocence de Jésus. D'aprèsActes 1.19
, ce champ tirait son nom du suicide de Judas, dont il aurait été le théâtre. - 27.9 Alors s'accomplit ce qui avait été dit par Jérémie le prophète : Et ils ont pris les trente pièces d'argent, le prix de celui qui a été évalué et qu'ils ont évalué de la part des fils d'Israël ; La citation qui suit ne se trouve point dans Jérémie, mais dans
Zacharie 11.12,13
.
Quelques minuscules ont corrigé cette faute en mettant le nom de Zacharie ; d'autres portent simplement : le prophète ; mais le nom de Jérémie est indubitablement authentique. Pour aplanir la difficulté, on a eu recours à diverses hypothèses sans valeur.
Il faut y voir une inadvertance, à laquelle un passage de Jérémie (Jérémie 18.2
) pouvait facilement donner lieu.
"Je confesse que je ne sais comment le nom de Jérémie s'est ici rencontré, et ne m'en tourmente pas fort. Certes la chose montre d'elle-même qu'on s'est abusé en mettant le nom de Jérémie pour Zacharie ; car en Jérémie, on ne trouve point ce propos, ni chose qui en approche" Calvin. - 27.10 et ils les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné.
Zacharie 11.12,13
, très librement traduit et appliqué. Le prophète qui paissait ses brebis, c'est-à-dire son peuple, au nom de l'Eternel, est sur le point de les abandonner à cause de leurs rebellions.
Alors il ajoute : "Et je leur dis : Si vous le trouvez bon, donnez-moi mon salaire, sinon laissez-le. Et ils me pesèrent mon salaire, trente pièces d'argent. Et l'Eternel me dit : Jette-le au potier, ce prix magnifique (ironie) auquel j'ai été évalué par eux ! Et je pris les trente pièces d'argent et je les jetai dans la maison de l'Eternel au potier." Trente pièces d'argent étaient le prix payé pour le plus pauvre esclave ; de là ce mépris d'une telle évaluation que l'Eternel considère comme appliquée à lui-même parce que le prophète agissait en son nom. En effet, jeter cet argent au potier pour son travail de peu de valeur, c'était montrer combien ce salaire était peu digne du prophète.
Enfin ces mots "dans la maison de l'Eternel" supposent que le potier travaillait dans quelque dépendance du temple pour la réparer ou pour y faire des ustensiles destinés au service des prêtres.
Il faut remarquer encore que ce mot de potier est le seul qui rende le terme original d'après sa racine, et que c'est par une pure imagination philologique empruntée aux rabbins que plusieurs commentateurs modernes prétendent le traduire par le mot de trésor.
- Voici maintenant ce que notre évangéliste tire de ce passage : il en fait une application symbolique au Sauveur, qui a été évalué à trente pièces d'argent de la part des fils d'Israël, c'est-à-dire des sacrificateurs. Ce sont eux-mêmes qui ont pris, ou repris, cette valeur, et qui l'ont donnée pour le champ du potier.
Enfin les derniers mots, comme le Seigneur m'avait ordonné, doivent, dans la pensée de Matthieu, rendre ceux du prophète et l'Eternel me dit. On sent, à chaque mot de cette citation, l'indignation contenue de l'évangéliste, mieux fondée encore que le mépris du prophète pour les trente pièces d'argent auxquelles on avait évalué son travail. - 27.11 Or Jésus comparut devant le gouverneur, et le gouverneur l'interrogea, disant : Tu es le roi des Juifs ? Et Jésus lui dit : Tu le dis. 11 à 31 Comparution de Jésus devant le gouverneur romain.
Ou : Es-tu le roi des Juifs ? Cette question étonne au premier abord, puisque Jésus avait été condamné par le sanhédrin sur un tout autre chef d'accusation, et que, jusqu'ici, il ne s'était point agi de sa royauté.
C'est que ce conseil inique, sentant fort bien que le gouverneur païen ne recevrait point un grief religieux (celui de blasphème), avait résolu d'en invoquer un autre qui eût un caractère politique, et qui pût inspirer des craintes à Pilate. Luc (Luc 23.2
) rapporte les termes dans lesquels ils formulèrent cette accusation devant Pilate.
C'est-à-dire "Oui, je le suis." Comme Jésus a confessé hautement sa divinité devant Caïphe, (Matthieu 26.64
) il confesse non moins franchement sa royauté devant Pilate.
Mais tandis que dans les synoptiques il se proclame roi sans aucune explication, on voit par le récit de Jean (Jean 18.33-37
) qu'il eut avec le gouverneur, sur la nature de cette royauté, un entretien assez long et très clair. - 27.14 Et il ne lui répondit sur aucune parole, de sorte que le gouverneur était fort étonné. Grec : il ne lui répondit point, pas même sur une seule parole, c'est-à-dire sur aucune des accusations proférées par les membres du sanhédrin.
Le Sauveur répondit à Pilate en particulier, mais il se taisait en présence des principaux sacrificateurs qui n'écoutaient plus que leur aveugle haine et qui s'étaient rendus incapables et indignes d'entendre la vérité. (Matthieu 26.63
; comparezEsaïe 53.7
)
Pilate comprend l'innocence de Jésus, mais il s'étonne de cette majesté avec laquelle il souffre en silence au moment où il s'agit de sa vie ou de sa mort. - 27.15 Or à chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher à la foule un prisonnier, celui qu'elle voulait. Cette coutume dont l'origine est inconnue, car il n'en est fait mention ni dans l'Ancien Testament ni dans le Talmud, n'avait probablement pas été établie par les Romains, car, d'après Jean, (
Jean 18.39
) Pilate dit aux Juifs : "Vous avez une coutume."
Il y avait peut-être un rapport entre cette coutume et la fête de Pâques : soit qu'elle fît allusion au nom de cette fête (qui exprime l'idée de faire grâce, d'épargner), soit qu'elle fût un mémorial de la grande délivrance nationale. Aussi la coutume était-elle de relâcher le prisonnier à chaque fête, sous-entendu de Pâques. - 27.17 Comme ils étaient donc assemblés, Pilate leur dit : Lequel voulez-vous que je vous relâche : Barabbas, ou Jésus, qu'on appelle Christ ? Barabbas était fameux par ses crimes, et c'est précisément pour cela que Pilate le propose aux Juifs en échange de Jésus, espérant dans ses faux calculs que jamais ils n'oseraient lui préférer un tel malfaiteur.
Mais, comme l'observe Luther, "ils lui auraient préféré le diable lui-même."
- Ce Barabbas (en hébreu fils du père, ou peut-être fils du rabbi) est du reste entièrement inconnu.
Quelques minuscules, la syriaque de Jérusalem et la version arménien ajoutent Jésus devant Barabbas. Dans ce cas, la question de Pilate aurait présenté ce contraste frappant : Lequel voulez-vous que je vous relâche : Jésus Barabbas, ou Jésus appelé le Christ ? Mais cette variante n'est pas suffisamment autorisée. - 27.18 Car il savait que c'était par envie qu'ils l'avaient livré. Cette remarque de l'évangéliste motive (car) la tentative de Pilate de délivrer Jésus en l'offrant au peuple au lieu de Barabbas. Il pouvait voir dans toute la conduite des principaux qu'ils obéissaient à l'envie, à la jalousie que leur inspirait l'influence de Jésus.
- 27.19 Et pendant qu'il était assis au tribunal, sa femme lui envoya dire : N'aie rien à faire avec ce juste, car j'ai beaucoup souffert aujourd'hui, en songe, à son sujet. Matthieu seul nous a conservé ce trait. Pilate s'était solennellement assis au tribunal, attendant la réponse à sa question (
verset 17
) et se disposant à prononcer sa sentence, lorsque sa femme lui fit parvenir ce message.
La tradition a fait d'elle une amie du peuple juif, ou même a supposé qu'elle était secrètement attachée à Jésus. Elle aurait porté le nom de Procla ou Claudia Procula. L'Eglise grecque est allée jusqu'à la mettre au rang des saints. Il n'y a rien de tout cela dans le récit.
Mais son langage (ce juste) prouve au moins qu'elle était, comme son mari, convaincue de l'innocence du Sauveur. Il est possible qu'elle ait été informée de l'arrestation de Jésus par les émissaires du sanhédrin et que la crainte de voir son mari impliqué dans ce procès inique ait provoque en elle, sur le matin, un songe plein d'angoisse.
Il est bien permis de voir dans cette circonstance un dernier avertissement providentiel adressé à Pilate. Telle est l'opinion de plusieurs Pères de l'Eglise, tandis que d'autres attribuent ce songe au diable, qui voulait empêcher la mort de Jésus-Christ et le salut du monde ! - 27.20 Mais les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule de demander Barabbas, et de faire périr Jésus. Ils firent cela pendant le moment où Pilate était occupé du message que lui envoyait sa femme.
- 27.21 Et le gouverneur, prenant la parole, leur dit : Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? Et ils dirent : Barabbas. Pilate revient à sa question, (
verset 17
) à laquelle le peuple répond selon l'insinuation de ses chefs, préférant ainsi un malfaiteur à celui dont tous reconnaissaient au moins l'innocence.
L'apôtre Pierre, douloureusement frappé de cette iniquité et de cette nouvelle humiliation de son Maître, en fit bientôt après un reproche sévère à tout le peuple juif. (Actes 3.14
) - 27.22 Pilate leur dit : Que ferai-je donc de Jésus qu'on appelle Christ ? Tous disent : Qu'il soit crucifié ! Cette nouvelle question de Pilate, ainsi que la suivante, (
verset 23
) était encore une tentative pour sauver Jésus, car il pouvait espérer que le peuple n'exigerait pas la mort de l'accusé, mais quelque châtiment plus léger. - 27.23 Et le gouverneur leur dit : Quel mal a-t-il donc fait ? Mais ils criaient plus fort : Qu'il soit crucifié ! Toutes ces transactions aboutissent ainsi à un cri brutal de fureur poussé par les Juifs à bout d'arguments. En demandant le supplice romain de la croix, ils faisaient peser une responsabilité encore plus grande sur le gouverneur, juste châtiment de sa lâche faiblesse.
- 27.24 Voyant donc qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte allait croissant, Pilate prit de l'eau et se lava les mains devant le peuple, en disant : Je suis innocent de ce sang ; vous y pourvoirez. Cette vaine cérémonie se fondait sur un antique usage qui se retrouve chez plusieurs peuples. (
Deutéronome 21.6,7
)
Le gouverneur s'en sert pour proclamer à la fois l'innocence de Jésus et la sienne propre.
Le texte reçu avec Sin. et la plupart des majuscules lui fait dire : Je suis innocent du sang de ce juste. Ce dernier mot, peut-être emprunté au verset 19, est omis par B, D ; mais l'idée qu'il exprime est bien dans la pensée de Pilate.
"Les Juifs ont dit à Judas : tu y pourvoiras ; (verset 4
) Pilate à son tour dit aux Juifs : vous y pourvoirez." Bengel. - 27.25 Et tout le peuple répondit : Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! Expression hébraïque qui signifie : "Si ce sang est innocent, que Dieu en fasse retomber la vengeance sur nous et sur nos enfants." compar.
Matthieu 23.35 ; Lévitique 20.9 ; Deutéronome 19.10 ; 2Samuel 1.16
.
Cette imprécation, qui provoquait le jugement de Dieu, s'accomplit quarante ans après d'une manière terrible et fut ainsi une prophétie involontaire. - 27.26 Alors il leur relâcha Barabbas, et après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour être crucifié. Le supplice de la flagellation que subissait le criminel chez les Romains, avant d'être mis à mort, s'exécutait avec un fouet de bandes de cuir auxquelles pendaient de petites pointes en forme d'éperons qui s'enfonçaient dans les chairs et faisaient ruisseler le sang. D'après
Jean 19.1-5 ; Luc 23.22
, Pilate infligea ce supplice à Jésus dans l'intention d'apaiser le peuple et fit après cela de nouveaux efforts pour le sauver.