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Matthieu 8:18-22 (Annotée Neuchâtel)

   18 Et un scribe s'étant approché, lui dit : Maître, je te suivrai partout où tu iras. 19 Et Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête. 20 Et un autre de ses disciples lui dit : Seigneur, permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père. 21 Mais Jésus lui dit : Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts.
   22 Et quand il fut entré dans la barque, ses disciples le suivirent.

Références croisées

8:18 Mt 8:1, Mc 1:35-38, Lc 4:42-43, Jn 6:15, Mt 14:22, Mc 4:35, Mc 5:21, Mc 6:45, Mc 8:13, Lc 8:22
Réciproques : Mt 9:1
8:19 Esd 7:6, Mc 12:32-34, Lc 9:57-58, 1Co 1:20, Lc 14:25-27, Lc 14:33, Lc 22:33-34, Jn 13:36-38
Réciproques : Js 3:3, Rt 1:16, 2S 15:21, 1Ch 24:6, Mc 4:16, Ap 14:4
8:20 Ps 84:3, Ps 104:17, Ps 40:17, Ps 69:29, Ps 109:22, Es 53:2-3, Lc 2:7, Lc 2:12, Lc 2:16, Lc 8:3, 2Co 8:9
Réciproques : Gn 28:11, 2S 15:21, Ps 8:4, Mt 8:14, Mt 16:13, Mc 4:16, Lc 9:57, Lc 14:28, 1Co 4:11, He 11:37
8:21 Lc 9:59-62, Mt 19:29, Lv 21:11-12, Nb 6:6-7, Dt 33:9-10, 1R 19:20-21, Ag 1:2, 2Co 5:16
Réciproques : Gn 50:5, Lv 10:7, Ez 44:25, Mc 1:20
8:22 Mt 4:18-22, Mt 9:9, Jn 1:43, Lc 15:32, Ep 2:1, Ep 2:5, Ep 5:14, Col 2:13, 1Tm 5:6
Réciproques : Gn 50:5, Lv 10:7, Lv 21:11, Nb 6:6, 1R 19:20, Ez 44:25, Mt 4:19, Mt 19:21, Mt 19:29, Mc 1:20, Lc 5:27, Lc 9:59

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Matthieu 8
  • 8.18 Et un scribe s'étant approché, lui dit : Maître, je te suivrai partout où tu iras. De Capernaüm à l'autre rive du lac.
    Jésus, après avoir été longtemps entouré de ces foules, voulait chercher la solitude.
  • 8.19 Et Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le fils de l'homme n'a pas où reposer sa tête. Comparer Luc 9.57-62.
    - Ce scribe (voir sur les hommes de cette profession, Matthieu 23.2, note) avait sans doute entendu la parole de Jésus et vu ses œuvres et il en avait reçu une impression sérieuse. Il lui demande donc de pouvoir s'attacher tout à fait à lui comme disciple.
    Mais il y avait bien de l'ignorance dans cette parole : partout où tu iras. Le chemin de Jésus le conduira jusqu'à la croix. Est-ce là ce que veut le scribe ? La réponse du Sauveur devait au moins le faire réfléchir.
  • 8.20 Et un autre de ses disciples lui dit : Seigneur, permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père. Telle est sa pauvreté, son détachement de toutes choses dans ce monde qu'il ne sait pas le matin où il reposera, le soir, sa tête fatiguée. Conclusion pour le scribe : Que veux-tu donc chercher à ma suite ?
    - C'est la première fois que nous rencontrons dans notre évangile ce nom significatif que Jésus aimait à se donner : le fils de l'homme. On l'a diversement interprété, sous l'influence d'idées préconçues. Plusieurs en cherchent l'origine dans le Psaumes 8.5. où il est évident que "fils de l'homme" signifie simplement l'homme, comme le prouve le parallélisme poétique de ce passage.
    Mais on ne comprendrait pas pourquoi Jésus se désignerait ainsi habituellement comme étant un homme, ce qui était assez évident, ni surtout pourquoi il se servirait pour cela d'un terme poétique et inusité dans le langage ordinaire. On répond que c'était pour montrer en lui l'homme par excellence, l'homme idéal, le second Adam, le représentant et le type de l'humanité régénérée, etc. Ces idées sont vraies et bibliques en elles-mêmes, mais il n'est pas sûr qu'il faille les chercher dans le terme en question. Plusieurs interprètes des plus autorisés, trouvent l'origine de ce nom dans la grande vision de Daniel 7.13,14, où le Messie, à qui est donné un règne universel et éternel, apparaît comme un fils d'homme au milieu des anges du jugement et venant sur les nuées du ciel.
    Une telle application de cette vision au terme qui nous occupe n'est point arbitraire ; elle est fondée sur de solennelles déclarations de Jésus-Christ lui-même, dans lesquelles tout en se désignant comme le fils de l'homme, il annonce son retour pour le jugement, "venant sur les nuées du ciel," (Matthieu 24.30 ; 26.64) allusion évidente à la vision du prophète. (Comparer Apocalypse 1.7,13 ; 14.14, etc.)
    Le nom de fils de l'homme désigne donc le Messie, mais avec l'idée de son abaissement, de sa pauvreté (comme dans notre passage), en un mot de son humanité, qui un jour sera élevée à la gloire. (Philippiens 2.6-11) Le titre de fils de l'homme est l'antithèse de celui de Fils de Dieu. Et il faut remarquer que Jésus seul se donne ce nom, ses disciples ne le désignent jamais ainsi ; l'exception qui se trouve Actes 7.56 tient à la situation, et confirme l'interprétation qu'on vient d'exposer.
  • 8.21 Mais Jésus lui dit : Suis-moi, et laisse les morts ensevelir leurs morts. Disciple désigne ici un auditeur de Jésus (grec celui qui apprend qui est enseigné) que le Sauveur invitait a le suivre., (Luc 9.59) mais qui demandait un délai pour rendre à son père mort un dernier devoir.
    D'autres interprètes pensent, avec beaucoup moins de vraisemblance, qu'il voulait différer jusqu'à ce que son père, encore vivant, fût mort et enseveli.
  • 8.22 Et quand il fut entré dans la barque, ses disciples le suivirent. "Laisse ceux qui sont moralement et spirituellement morts, (Ephésiens 2.1 ; Apocalypse 3.1) rendre ce devoir à leurs morts," au sens littéral et corporel.
    Cette parole absolue n'est pas facile à comprendre. Il faut qu'elle puisse se concilier avec les devoirs d'un fils, que Jésus lui même remplissait si parfaitement. (Luc 2.51 ; Jean 19.26,27) Il devait y avoir dans les dispositions intérieures de ce disciple ou dans ses circonstances de famille des raisons à nous inconnues, motivant l'ordre pressant que Jésus lui donne. Il était probablement en danger de ne plus suivre Jésus du tout, s'il ne le faisait pas à l'instant.
    La parole du Maître voulait dire : Maintenant ou jamais ! L'intérêt suprême du règne de Dieu et du salut de son âme devait primer tout autre intérêt. C'est dans ce sens que Jésus disait aussi : "Si quelqu'un aime son père ou sa mère plus que moi, il n'est pas digne de moi." Mais si celui qui parle ainsi n'était qu'un homme ; ce serait de sa part l'extravagance de l'orgueil.
    - Luc (Luc 9.57 et suivants, voir les notes) place ce récit beaucoup plus tard, au moment où Jésus se met en chemin pour aller mourir à Jérusalem, et il ajoute un troisième interlocuteur de Jésus aux deux que mentionne Matthieu. Il n'y a pas de raisons décisives pour préférer une époque à l'autre ; aussi les interprètes sont-ils divisés sur ce point.
    On a dit que le moment solennel du départ de Jésus pour Jérusalem explique ce qu'il y a d'absolu dans son ordre à ce disciple. Peut-être ; mais ce n'est là qu'une supposition.