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Philippiens 2:5-8 (Annotée Neuchâtel)

5 Qu'il y ait en vous le même sentiment qui a été en Jésus-Christ, 6 lequel, existant en forme de Dieu, ne considéra pas comme une proie l'égalité avec Dieu, 7 mais il se dépouilla lui-même, prenant une forme de serviteur, fait à la ressemblance des hommes, 8 et, quant à la figure, étant trouvé comme un homme, il s'abaissa lui-même, étant devenu obéissant jusqu'à la mort, même la mort de la croix.

Références croisées

2:5 Mt 11:29, Mt 20:26-28, Lc 22:27, Jn 13:14-15, Ac 10:38, Ac 20:35, Rm 14:15, Rm 15:3, Rm 15:5, 1Co 10:33, 1Co 11:1, Ep 5:2, 1P 2:21, 1P 4:1, 1Jn 2:6
Réciproques : Gn 14:13, Ps 85:13, Ps 119:47, Pr 15:33, Mt 23:11, Mc 1:35, Mc 10:45, Jn 10:4, Ac 27:34, Rm 15:2, 1Co 6:17, 1Co 10:24, Ga 4:19, Ep 3:18, Ep 3:19, 2P 1:8
2:6 Es 7:14, Es 8:8, Es 9:6, Jr 23:6, Mi 5:2, Mt 1:23, Jn 1:1-2, Jn 1:18, Jn 17:5, Rm 9:5, 2Co 4:4, Col 1:15-16, 1Tm 1:17, 1Tm 3:16, Tt 2:13, He 1:3, He 1:6, He 1:8, He 13:8, Gn 32:24-30, Gn 48:15-16, Ez 8:2-6, Js 5:13-15, Os 12:3-5, Za 13:7, Jn 5:18, Jn 5:23, Jn 8:58-59, Jn 10:30, Jn 10:33, Jn 10:38, Jn 14:9, Jn 20:28, Ap 1:17-18, Ap 21:6
Réciproques : Ex 39:27, Lv 16:23, Nb 19:2, Ps 89:19, Es 46:5, Es 49:3, Es 53:2, Dn 7:13, Za 3:8, Mt 12:18, Mt 12:42, Mt 17:2, Mt 22:45, Mc 9:2, Jn 1:14, Jn 1:15, Jn 8:49, Jn 10:18, Jn 13:4, Jn 14:28, Jn 17:21, 2Co 4:6, 2Co 8:9, Ga 4:4, Ph 2:7, 1Tm 2:5
2:7 Ps 22:6, Es 49:7, Es 50:5-6, Es 52:14, Es 53:2-3, Dn 9:26, Za 9:9, Mc 9:12, Rm 15:3, 2Co 8:9, He 2:9-18, He 12:2, He 13:3, Es 42:1, Es 49:3, Es 49:6, Es 52:13, Es 53:11, Ez 34:23-24, Za 3:8, Mt 12:18, Mt 20:28, Mc 10:44-45, Lc 22:27, Jn 13:3-14, Rm 15:8, Ph 2:6, Jn 1:14, Rm 1:3, Rm 8:3, Ga 4:4, He 2:14-17, He 4:15
Réciproques : Gn 22:9, Ex 21:32, Lv 16:4, 1S 18:4, 2S 6:20, 1R 12:7, Ps 8:5, Ps 110:7, Es 43:10, Dn 10:16, Za 6:13, Mt 3:15, Mt 11:29, Mt 12:42, Mt 17:2, Jn 1:15, Jn 5:27, Jn 6:38, 1Co 11:3, 2Co 13:4, He 2:17, Ap 1:13
2:8 Mt 17:2, Mc 9:2-3, Lc 9:29, Pr 15:33, Ac 8:33, He 5:5-7, He 12:2, Ps 40:6-8, Es 50:5-6, Mt 26:39, Mt 26:42, Jn 4:34, Jn 15:10, He 5:8-9, He 10:7-9, Dt 21:23, Ps 22:16, Jn 10:18, Jn 12:28-32, Jn 14:31, Ga 3:13, Tt 2:14, He 12:2, 1P 2:24, 1P 3:18
Réciproques : Gn 7:5, Gn 22:9, Dt 21:3, Jg 16:30, 1S 18:4, 2S 6:20, 1Ch 17:17, Ps 8:5, Ps 109:21, Ps 113:8, Es 52:13, Es 53:12, Dn 10:16, Mt 3:15, Mt 11:29, Mc 9:12, Mc 14:36, Lc 2:21, Lc 22:27, Jn 6:38, Jn 19:30, Rm 15:3, 1Co 3:23, 2Co 13:4, He 2:14, He 2:17, He 4:15, Ap 1:13

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Philippiens 2
  • 2.8 et, quant à la figure, étant trouvé comme un homme, il s'abaissa lui-même, étant devenu obéissant jusqu'à la mort, même la mort de la croix. Toute vérité morale se trouve vivante en Jésus-Christ, non moins que toute vérité divine. Aussi l'apôtre, exhortant les chrétiens au désintéressement, au dévouement, à l'humilité, (versets 3,4) n'a, pour mettre sous leurs yeux l'idéal la perfection à cet égard, qu'à leur montrer le Fils de Dieu devenu Fils de l'homme. Et en le faisant, en le proposant comme modèle, il se trouve avoir écrit l'un des témoignages apostoliques considérés de tout temps comme classiques sur la divinité et l'humanité de Jésus-Christ.
    Mais quel est, dans cette contemplation de la personne et de l'abaissement du Sauveur, son point de départ ? Paul parle-t-il uniquement du Christ historique, de son apparition sur la terre ? ou bien, s'élevant jusqu'à sa préexistence éternelle, veut-il nous montrer d'abord ce qu'il était avant cette apparition, pour descendre ensuite dans les profondeurs d'abaissement qui ont commencé avec l'incarnation ? Cette dernière vue est évidemment la pensée de l'apôtre, malgré l'opinion opposée de nombreux interprètes. En effet, les termes qu'emploie Paul sont tels, qu'il y a une distance incommensurable entre son point de départ et l'état d'humiliation où il suit le Sauveur.
    Christ existait (c'est ainsi qu'avec M. Rilliet il faut traduire ce verbe) en forme de Dieu. Ce mot qui, dans notre langue, réveille des idées trop matérielles et peu adéquates au sujet, exprime pourtant tout ce qui nous fait connaître Dieu comme Dieu, toutes les perfections divines. (Comparer Jean 17.5) C'est ce que prouve évidemment l'emploi du même mot, par antithèse, à verset 7 : forme de serviteur. Ce terme revient à celui "d'image de Dieu" (Colossiens 1.15 ; comparez Hébreux 1.3), qui emporte la réalité de l'essence divine. (Jean 1.1,2)
    "Quand Dieu se manifeste par ses grâces, il y a bien la forme et l'essence ; il ne peut pas se manifester comme Dieu et ne l'être pas." Luther.
    "La forme de Dieu signifie ici la majesté ; de même que nous reconnaissons un homme à la forme de son aspect, ou, pour employer une autre image, de même que la forme de roi serait l'appareil et la splendeur qui l'environne, le sceptre, le diadème, le manteau royal ; de même la gloire dont Dieu resplendit est sa figure, sa forme." Calvin.
    En possession des perfections divines, le Fils de Dieu était égal à Dieu ; (comparez Jean 5.18) s'il eût paru ainsi sur la terre, ce n'aurait point été une proie qu'il aurait saisie, mais c'eût été son droit éternel. En d'autres termes, Christ aurait pu, en se manifestant à ce monde coupable, apparaître dans toute la majesté de sa gloire divine ; il ne l'a pas fait, il n'a pas envisagé son égalité avec Dieu comme une proie à saisir, comme une dépouille ou un butin à porter en triomphe et dont il aurait fait trophée (tel est le sens du mot original) ; mais au contraire il s'est dépouillé lui-même.
    Le terme grec signifie proprement devenir vide. (Comparer 1Corinthiens 15.10,14, note.) Ce dépouillement, ce premier acte d'humiliation par lequel le Fils de Dieu, est descendu de l'infini au fini, de la divinité à l'humanité, c'est son incarnation, sa naissance au rang des hommes. Il se dépouille de la gloire divine ; la forme de Dieu devient la forme de serviteur, serviteur dans toute la réalité du mot, serviteur de Dieu, (Esaïe 42.1 ; 52.13 et suivants) serviteur des hommes, (Matthieu 20.28 ; Jean 13.1 et suivants) lui qui était le Seigneur de tous. (verset 11)
    Son humanité n'est pas moins réelle que sa divinité : fait à la ressemblance des hommes, (comparer Romains 8.3 ; Jean 1.14) toute sa vie ici-bas, tout ce qui parut de lui (Grec : "il fut trouvé en figure comme un homme," verset 8) ne le distingua en rien de ses frères, si ce n'est son incorruptible sainteté.
    C'était là déjà avoir parcouru une immense carrière d'abaissement ; mais ce n'est pas tout : il devait plus encore s'humilier lui-même. (verset 8) Comment ? en se rendant obéissant. "Quoiqu'il fût Fils," il devait "apprendre l'obéissance par les choses qu'il a souffertes ;" (Hébreux 5.8) porter cette obéissance jusqu'au sacrifice entier de sa volonté, (Matthieu 26.39) jusqu'à la mort, qui n'avait aucun droit sur lui, à la mort de la croix, la plus ignominieuse de toutes les morts...Voilà le Sauveur dans sa nature, dans son dévouement, dans son œuvre !
    - Il faut remarquer encore sur ce passage vraiment classique de nos saints livres :
    1° Que les deux termes forme de Dieu et égal à Dieu n'expriment pas deux attributs différents, mais qu'ils se complètent et s'expliquent l'un l'autre.
    2° Bien que l'apôtre enseigne ici en termes clairs et énergiques la parfaite humanité du Sauveur, il le fait par des mots qui réservent sa nature divine : ressemblance des hommes, (Romains 8.3) en figure ; (1Corinthiens 7.31) il n'y a dans ces expressions aucune apparence de docétisme, mais ils distinguent l'homme Jésus du reste des hommes.
    - Qu'il y ait dans ce fait du "Dieu manifesté en chair," dans l'union de sa nature divine et de sa nature humaine, dans toute son apparition sur la terre, depuis sa conception et sa naissance jusqu'à la croix, dans l'indéfinissable mélange d'infirmités tout humaines et de perfections toutes divines, qu'il y ait en tout cela un profond mystère, (1Timothée 3.16) nul n'a jamais songé à le nier, et l'apôtre ne s'en occupe pas ici.
    Il ne s'arrête pas même au but premier de cette œuvre, ni aux grandes doctrines qui en ressortent. Ce qu'il veut exposer, ce qui est accessible à la conscience et au cœur de tout homme, c'est l'exemple émouvant d'un tel amour, d'une telle humilité, d'un tel dévouement. Et cet exemple, pour le croyant, ne reste pas un fait extérieur à contempler, et dont l'imitation alors serait purement impossible ; mais, par sa communion intime et vivante avec le Sauveur, le chrétien, transformé par degrés à son image, peut arriver à réaliser dans sa vie le même sentiment qui a été en Jésus-Christ. (verset 5) Il le peut, parce que ce même Jésus-Christ vivant en lui l'en rend capable.
    Se dépouiller soi-même est, au fond, bien peu de chose en comparaison de cet idéal d'amour et d'humilité que JésusChrist lui présente. Que sommes-nous, en effet ? qu'avons-nous ? de quoi pourrait s'alimenter notre orgueil ? de quel bien pourrionsnous faire trophée ? Quiconque ne se sent pas dépouillé en présence du Fils de Dieu qui s'est dépouillé, n'a rien de commun avec lui. La pensée de l'apôtre n'est réalisée qu'en celui qui consent à perdre tout ce qu'il croyait avoir, tout, jusqu'à sa propre vie, pour la retrouver en Jésus-Christ. (Matthieu 10.39 ; 20.20-28 ; Luc 14.26)