Romains 1:1-7
(Annotée Neuchâtel)
1
Paul, serviteur de Jésus-Christ, apôtre en vertu d'un appel, mis à part pour l'Evangile de Dieu,
2
que d'avance il avait promis par ses prophètes dans les Ecritures saintes,
3
concernant son Fils, qui est issu de la postérité de David, selon la chair,
4
qui a été déclaré Fils de Dieu, avec puissance, selon l'esprit de sainteté, par sa résurrection d'entre les morts, Jésus-Christ notre Seigneur ;
5
par lequel nous avons reçu la grâce et l'apostolat, en vue de l'obéissance de la foi, pour la gloire de son nom, parmi tous les gentils ;
6
au nombre desquels vous êtes aussi, vous, appelés de Jésus-Christ ;
7
à tous ceux, qui, à Rome, sont des bien-aimés de Dieu, saints en vertu de leur appel : grâce et paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ !
Références croisées
1:1 Ac 13:9, Ac 21:40, Ac 22:7, Ac 22:13, Ac 26:1, Ac 26:14, Rm 1:9, Rm 15:16, Rm 16:18, Jn 12:26, Jn 13:14-16, Jn 15:15, Jn 15:20, Ac 27:23, 2Co 4:5, Ga 1:10, Ph 1:1, Ph 2:11, Ph 3:6-7, Tt 1:1, Jc 1:1, 2P 1:1, Jud 1:1, Ap 1:1, Ap 22:6, Ap 22:9, Rm 1:5, Rm 11:13, Ac 9:15, Ac 22:14-15, Ac 22:21, Ac 26:16-18, 1Co 1:1, 1Co 9:1, 1Co 9:16-18, 1Co 15:8-10, 2Co 1:1, 2Co 11:5, 2Co 12:11, Ga 1:1, Ga 1:11-17, Ep 1:1, Ep 3:5-7, Ep 4:11, Col 1:1, Col 1:25, 1Tm 1:1, 1Tm 1:11, 1Tm 1:12, 1Tm 2:7, 2Tm 1:11, Tt 1:1, He 5:4, Lv 20:24-26, Nb 16:9-10, Dt 10:8, 1Ch 23:13, Es 49:1, Jr 1:5, Ac 13:2-4, Ga 1:15, 1Tm 1:15-16, He 7:26, Rm 1:9, Rm 1:16, Rm 15:16, Rm 15:29, Rm 16:25, Mc 16:15-16, Lc 2:10-11, Ac 20:24, Ep 1:13, 1Th 2:2, 2Th 2:13-14, 1Tm 1:11Réciproques : Nb 6:2, Nb 8:14, Js 1:1, Ne 10:28, Pr 18:1, Mc 1:1, Ac 20:19, 1Co 7:22, Col 3:24, 1Th 2:9, 1Jn 4:6
1:2 Lc 24:26-27, Ac 10:43, Ac 26:6, Tt 1:2, Rm 3:21, Rm 3:2
Réciproques : Lc 1:69, Jn 5:39, Rm 16:26, 2Tm 3:15, Ap 22:6
1:3 Rm 1:9, Rm 8:2-3, Rm 8:29-32, Ps 2:7, Mt 3:17, Mt 26:63, Mt 27:43, Lc 1:35, Jn 1:34, Jn 1:49, Jn 3:16-18, Jn 3:35, Jn 3:36, Jn 5:25, Jn 10:30, Jn 10:36, Jn 20:28, Jn 20:31, Ac 3:13, Ac 8:37, Ac 9:20, 1Co 1:9, Ga 4:4, Col 1:13-15, 1Th 1:10, 1Jn 1:3, 1Jn 3:8, 1Jn 3:23, 1Jn 4:9-10, 1Jn 4:15, 1Jn 5:1, 1Jn 5:5, 1Jn 5:10-13, 1Jn 5:20, Ap 2:18, 2S 7:12-16, Ps 89:36-37, Es 9:6-7, Jr 23:5-6, Jr 33:15-17, Jr 33:26, Am 9:11, Mt 1:1, Mt 1:6, Mt 1:16, Mt 1:20-23, Mt 9:27, Mt 12:23, Mt 15:22, Mt 22:42-45, Lc 1:31-33, Lc 1:69, Lc 2:4-6, Jn 7:42, Ac 2:30, Ac 13:22-23, 2Tm 2:8, Rm 8:3, Rm 9:5, Gn 3:15, Jn 1:14, Ga 4:4, 1Tm 3:16, 1Jn 4:2-3, 2Jn 1:7
Réciproques : Gn 9:9, Gn 22:18, 1Ch 17:11, Ps 18:50, Ps 89:4, Za 12:8, Mt 1:23, Mt 20:30, Mt 22:45, Mc 10:47, Mc 12:37, Lc 18:38, Lc 20:41, Jn 6:42, Jn 6:69, Rm 1:4, 2Co 1:19, Ph 2:7, 1Th 3:11, He 7:14, He 12:9, Ap 5:5, Ap 22:16
1:4 Rm 1:3, Jn 2:18-21, Ac 2:24, Ac 2:32, Ac 3:15, Ac 4:10-12, Ac 5:30-32, Ac 13:33-35, Ac 17:31, 2Co 13:4, Ep 1:19-23, He 5:5-6, Ap 1:18, Lc 18:31-33, Lc 24:26-27, He 9:14, 1P 1:11, 2P 1:21, Ap 19:10
Réciproques : 1Ch 17:11, Ps 2:7, Ps 51:11, Ps 89:4, Es 53:8, Dn 3:25, Za 12:8, Mt 1:23, Mt 14:33, Mt 16:16, Mt 20:30, Mt 22:45, Mt 27:54, Mc 1:11, Mc 9:7, Mc 10:47, Mc 12:37, Lc 1:32, Lc 1:35, Lc 4:9, Lc 20:41, Jn 1:14, Jn 1:34, Jn 6:42, Jn 8:28, Jn 9:35, Jn 10:36, Jn 19:7, Jn 20:31, Ac 9:20, Ac 10:40, 1Co 1:24, 2Co 1:19, Ga 1:1, Ep 1:20, 1Th 1:10, 1Tm 3:16, 2Tm 2:8, He 1:2, He 13:20, 1P 3:18, 2P 1:16, Ap 2:18, Ap 22:16
1:5 Rm 12:3, Rm 15:15-16, Jn 1:16, 1Co 15:10, 2Co 3:5-6, Ga 1:15-16, Ep 3:2-9, 1Tm 1:11-12, Ac 1:25, 1Co 9:2, Ga 2:8-9, Rm 15:18-19, Rm 16:26, Ac 6:7, 2Co 10:4-6, He 5:9, Rm 3:29, Ml 1:11, Ml 1:14, Ac 15:14, Ep 1:6, Ep 1:12, 1P 2:9-10
Réciproques : Jn 3:27, Jn 15:16, Ac 9:15, Ac 18:27, Ac 22:21, Ac 26:16, Rm 1:1, Rm 6:17, Rm 10:14, Rm 10:16, 1Co 1:1, 1Co 3:10, 1Co 4:7, 1Co 9:1, 2Co 10:5, Ga 2:7, Ep 3:7, Ph 1:27, 2Th 1:8, 1Tm 5:5, He 11:8, 1P 1:2, 1P 1:22
1:6 Ep 1:11, Col 1:6, Col 1:21, Rm 8:28-30, Rm 9:24, 1Co 1:9, Ga 1:6, 1Th 2:12, 2Th 2:14, 2Tm 1:9, He 3:1, 1P 2:9, 1P 2:21, 2P 1:10, Ap 17:14
Réciproques : Es 48:12, Rm 1:7, Rm 8:30
1:7 Ac 15:23, 1Co 1:2, 2Co 1:1, Ph 1:1, Col 1:2, Jc 1:1, 1P 1:1-2, Jud 1:1, Ap 2:1, Ap 2:8, Ap 2:12, Ap 2:18, Ap 2:29, Ap 3:1, Ap 3:7, Ap 3:14, Ap 3:22, Rm 9:25, Dt 33:12, Ps 60:5, Ct 5:1, Col 3:12, 1Tm 6:2, Rm 1:6, 1Co 1:2, Col 3:15, 1Th 4:7, 1P 1:15, 2P 1:3, 1Co 1:3-9, 2Co 1:2, Ga 1:3, Ep 1:2, Ph 1:2, Col 1:2, 1Th 1:1, 2Th 1:2, 1Tm 1:2, 2Tm 1:2, Tt 1:4, Phm 1:3, 1P 1:2, 2P 1:2, 2Jn 1:3, Jud 1:2, Ap 1:4-5, Rm 5:1, Mt 5:16, Mt 6:8-9, Jn 20:17, Ga 1:4, Ph 4:20, 1Th 1:3, 2Th 1:1, 1Jn 3:1, Ac 7:59-60, 1Co 16:23, 2Co 12:8-10, 2Co 13:14, Ga 6:18, Ep 6:23-24, Ph 4:13, Ph 4:23, 1Th 3:11-13, 1Th 5:28, 2Th 2:16-17, 2Th 3:16, 2Th 3:18, 2Tm 4:22, Phm 1:25, Ap 22:21
Réciproques : Nb 6:23, Jg 6:23, 1Ch 29:10, Esd 4:17, Ps 108:6, Dn 4:1, Lc 11:2, Jn 5:23, Jn 14:27, Ac 2:10, Ac 9:32, Ac 28:16, Rm 8:28, Rm 16:15, Ga 6:16, Ep 1:1, Ph 4:7, 1Th 1:4, 2Th 1:12, 2Th 2:13, 1Tm 6:21, He 3:1, He 13:25, 1P 5:14
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsRomains 1
- 1.1 Paul, serviteur de Jésus-Christ, apôtre en vertu d'un appel, mis à part pour l'Evangile de Dieu,
Selon l'usage des anciens, (Actes 15.23 ; 23.26
) Paul met en tête de sa lettre sa signature et le nom des destinataires. Mais au lieu de la brève formule usitée, qui pour notre épître serait : "Paul aux Romains, salut," il ajoute à son nom les titres qui l'autorisent à s'adresser aux chrétiens de Rome et qui sont propres à assurer à son message un accueil favorable de la part d'une Eglise qu'il n'a pas fondée et dont il n'est pas connu de visage.
- Le premier de ces titres est : serviteur de (grec) Christ-Jésus.
Christ-Jésus est la leçon de B et de quelques Pères, adoptée par la plupart des critiques. Quand Christ précède Jésus, il a conservé, en quelque mesure, le sens qu'il a comme nom commun, même quand il n'est pas accompagné de l'article : le Christ, l'oint, en hébreu le Messie. Paul ne prend le titre de serviteur de Jésus-Christ, en tête d'une de ses lettres, qu'ici et dansPhilippiens 1.1
. Ailleurs il le donne à tous les croyants (1Corinthiens 7.22 ; Ephésiens 6.6
)
Le terme de serviteur, qui signifie proprement esclave, exprime la condition d'appartenance : le chrétien appartient à Jésus-Christ qui l'a "acheté à prix." (1Corinthiens 7.22,23
)
DansColossiens 4.12
, Paul appelle Epaphras "serviteur de Jésus-Christ" par manière d'éloge. En se disant lui-même ici serviteur de Jésus-Christ (serviteur de Dieu, dans1.1
), il affirme sa complète consécration au Maître.
Il ajoute : apôtre en vertu d'un appel, pour indiquer quelles fonctions il accomplit au service de Jésus-Christ.
Ce titre d'apôtre (envoyé) désigne en premier lieu les douze témoins que Jésus s'était choisis. (Luc 6.13
) Mais ce n'est qu'au second siècle qu'il leur fut réservé d'une manière exclusive. Au temps de Paul, il est attribué à tous les missionnaires ; (Romains 16.7 ; Actes 14.14
) cependant alors déjà l'apostolat était considéré comme le premier des ministères. (1Corinthiens 12.28
)
En s'attribuant cette qualité, Paul se met sur le même rang que les douze ; et comme il n'avait pas été de leur nombre durant la vie du Maître, il fait souvenir qu'il n'en a pas moins été appelé à l'apostolat par Jésus-Christ d'une manière directe et solennelle, (Actes 9.15 ; 26.16,17 ; Galates 1.1
) qu'il est (grec) apôtre appelé.
L'adjectif appelé indique que la qualité d'apôtre lui appartient en vertu de cet appel. Paul ne s'arroge pas arbitrairement la charge d'apôtre, le Seigneur la lui a imposée par une vocation irrésistible. (1Corinthiens 9.16
)
Paul ajoute un dernier trait destiné à caractériser l'action de la grâce souveraine de Dieu à son égard : mis à part pour l'Evangile de Dieu, c'est-à-dire pour l'annoncer. DansGalates 1.15
, il dit même que Dieu "l'a mis à part dès le sein de sa mère."
De toutes manières donc, son apostolat repose sur l'autorité de Dieu et non sur celle des hommes. (Galates 1.1
) On a prétendu à tort que Paul faisait allusion à l'acte par lequel, sur l'ordre du Saint-Esprit, il fut avec Barnabas, "mis à part" pour là mission parmi les païens. (Actes 13.2
) Il pense, non à cette consécration spéciale au sein de l'Eglise d'Antioche, mais à sa vocation initiale par le Seigneur lui même.
- On a remarqué que ce qualificatif : mis à part, est la traduction de l'épithète de "pharisien," dont Paul s'enorgueillissait avant sa conversion. (Philippiens 3.5
)
Le grand objet de l'apostolat de Paul, l'unique but de sa vie, est l'Evangile, c'est-à-dire la "bonne nouvelle" du salut par grâce offert à tous les hommes. Cet Evangile est appelé ici l'Evangile de Dieu, parce qu'il émane directement de lui et qu'il est le message salutaire de Dieu à l'humanité déchue. - 1.2 que d'avance il avait promis par ses prophètes dans les Ecritures saintes, Dieu avait d'avance, dès les temps de l'ancienne alliance, promis l'Evangile par ses prophètes, qui lui servaient d'organes.
Leurs prédictions sont consignées dans les Ecritures saintes.
Bien que l'article manque en grec, il ne faut pas traduire : "Dans de saints écrits," car Paul a en vue le recueil de l'Ancien Testament ; s'il omet l'article, c'est pour relever particulièrement le caractère des écrits qui le constituent : ils sont saints, parce qu'ils ont pour auteurs des hommes inspirés.
Par les prophètes de Dieu, Paul entend tous les auteurs sacrés : Moïse, David, aussi bien que les prophètes au sens spécial. L'apôtre insiste sur l'étroite relation de l'ancienne et de la nouvelle alliance : elle est à ses yeux une preuve irrécusable de la vérité de l'Evangile. (Romains 3.21 ; 16.25,26 ; Galates 3.8
)
Jésus lui-même relève souvent l'accord de son enseignement avec les révélations précédentes. (Matthieu 5.17-19 ; 11.10-13 ; 22.29 ; Luc 24.25-27 ; 44-46 ; Jean 10.34
)
"Le Nouveau Testament est voilé dans l'Ancien, l'Ancien est déployé dans le Nouveau." Augustin. - 1.3 concernant son Fils, qui est issu de la postérité de David, selon la chair, Les mots concernant son Fils indiquent à la fois le contenu de l'Evangile de Dieu et l'objet de la prophétie.
Le Fils de Dieu se présente à l'apôtre sous un double aspect : issu de la postérité de David selon la chair, déclaré Fils de Dieu selon l'Esprit de sainteté.
- Selon la chair, c'est-à-dire en tant qu'homme, Jésus est issu (grec devenu rejeton) de la race de David.
Il importe de bien entendre ce mot de chair appliqué à Jésus Christ. D'une part, il semble dire trop peu, car le Sauveur s'est approprié la nature humaine tout entière et pas seulement notre chair ; d'un autre côté, il paraît exprimer trop, parce que, à l'idée de chair, s'attache celle de péché ; or Paul n'admettait pas que le Sauveur ait eu part à notre corruption.
Le terme de chair est employé dans des acceptions diverses par les auteurs sacrés il désigne proprement les parties molles du corps de l'homme ; (Genèse 2.23
) puis le corps tout entier. (1Corinthiens 15.37-40
) Le corps était destiné à servir d'instrument docile à notre esprit, qui devait lui-même obéir à l'Esprit de Dieu.
Originairement donc, aucun élément de péché n'était impliqué dans l'idée de la chair, partie matérielle de notre être. Mais lorsque, par la chute, (Genèse 3
) l'esprit de l'homme se fut soustrait à l'influence et à la direction de l'Esprit de Dieu, l'homme livré à une volonté sans boussole et sans force, fut incapable de maintenir son corps dans l'obéissance.
La chair acquit une vie propre, une activité indépendante, l'intelligence et la volonté furent soumises à l'empire des sens. Dès lors l'esprit, qui devait commander, sert le corps, qui devait obéir, commande.
En tenant compte de cet état de choses, les écrivains sacrés attachent souvent l'idée de péché au mot de chair. Ce n'est pas qu'ils envisagent le corps comme la source et le siège unique du péché ; celui-ci gît essentiellement dans la volonté humaine révoltée contre Dieu, privée de la communion avec Dieu et cherchant en vain dans les créatures une compensation à cette perte irréparable, un point d'appui contre le sentiment de son propre néant.
Mais quoique le péché se manifeste le plus souvent par le corps, parce que l'homme est tombé sous l'esclavage des sens, il est des vices de nature spirituelle auxquels le corps n'a aucune part directe, que l'écriture qualifie pourtant de charnels, "d'œuvres de la chair ;" l'orgueil spirituel, (Colossiens 2.18
) la haine, la jalousie, la colère, les animosités. (Galates 5.20
)
En un mot, la chair, dans ce second sens, désigne la nature humaine déchue, corrompue, assujettie au péché, (Jean 3.6
) incapable par elle même de se relever en saisissant la vérité salutaire quand celle-ci lui est présentée. (Matthieu 16.17 ; 1Corinthiens 2.14
)
Enfin, comme les conséquences du péché, sinon les plus funestes, du moins les plus apparentes, se manifestent surtout dans le corps qui lui a servi d'instrument (la douleur, les infirmités, les maladies, la mort), le mot de chair est souvent employé pour désigner notre nature souffrante, défaillante, mortelle, que le péché a vouée à la destruction. (1Pierre 1.24
)
De ces trois sens du mot chair : substance matérielle du corps, état où l'esprit est asservi aux sens, faiblesse de l'homme soumis à la douleur et à la mort, lequel est appliqué à Jésus-Christ ? Evidemment le dernier.
Il a pris notre nature dans son infirmité, portant en elle les conséquences amères du péché ; de là vient qu'il a partagé toutes nos misères et que, de plus, il a subi les diverses tentations auxquelles nous sommes exposés (Luc 4.1-13 ; Hébreux 5.7
; comparezRomains 8.3
note.).
Cependant il est resté pur de toute atteinte du péché, de toute souillure du corps et de l'esprit, (Hébreux 4.15 ; 7.26 ; 9.14 ; Jean 8.46
) en lui, la chair fut constamment soumise à la domination d'une volonté sanctifiée par l'Esprit de Dieu. Second Adam, il a ainsi parfaitement accompli, au sein de notre humanité déchue, la loi divine que le premier Adam aurait dû accomplir dans son état d'intégrité originelle. Par sa victoire sur le péché, il a ramené la chair et l'esprit, l'homme entier, à sa destination primitive.
- Le moyen de cette victoire a été l'esprit de sainteté. Cette expression n'est pas synonyme de Saint-Esprit. Paul ne veut pas dire que le Saint-Esprit ait été en Jésus Christ, par opposition à la chair humaine, l'élément spécifiquement divin de son être.
L'esprit dans le langage de Paul est d'une part la faculté qui rend l'homme capable de subir l'action de l'Esprit de Dieu, l'organe par lequel il entre en rapport avec Dieu ; (1Thessaloniciens 5.23 ; 2Corinthiens 7.1
) et, d'autre part, le principe divin et créateur qui accomplit dans le cœur du croyant l'œuvre de la régénération. (Romains 8.9,10
)
En Jésus-Christ, pendant sa vie terrestre, l'esprit humain fut constamment dominé par l'Esprit de Dieu, de sorte qu'il fut saint dans toute sa conduite et dans tout son être. Cette parfaite sainteté fut la cause morale de sa résurrection, de sa victoire sur la mort, salaire du péché.
C'est conformément à l'esprit de sainteté qui était en lui qu'il est ressuscité. Et par cette résurrection, nous dit l'apôtre, il a été déclaré Fils de Dieu avec puissance.
Nous traduisons ainsi un verbe que d'autres rendent par il a été établi, et qui signifie proprement déterminé, délimité. Il exprime l'effet de la résurrection de Jésus-Christ : elle a manifesté aux hommes sa qualité de Fils de Dieu.
L'apôtre ne veut pas dire que Jésus est devenu Fils de Dieu par sa résurrection, que celle-ci lui a conféré une dignité qu'il ne possédait pas avant ; c'est pourquoi il nous paraît préférable de traduire déclaré plutôt que établi Fils de Dieu.
- Avec puissance se rapporte à déclaré par sa résurrection : cette résurrection fut une puissante, une éclatante démonstration de sa qualité de Fils de Dieu. D'autres rapportent ce complément circonstanciel à Fils de Dieu : il a été déclaré ou établi Fils de Dieu dans la puissance, par opposition à son existence terrestre où il était Fils de Dieu dans la faiblesse.
- Par sa résurrection d'entre les morts (grec par une résurrection de morts) : par cette tournure, Paul ne désigne pas directement le fait de la résurrection de Jésus-Christ, mais veut indiquer plutôt de quelle sorte était cette démonstration de la divinité du Christ.
La préposition grecque pourrait avoir le sens temporel : dès sa résurrection ; mais cette indication chronologique n'aurait pas une grande utilité. La pensée de l'apôtre est plutôt de présenter la résurrection de Jésus-Christ comme la cause efficiente de sa glorification.
Par sa résurrection, le Christ a été élevé à la droite du Père ; il n'appartient plus dès lors à Israël seul, mais à l'humanité entière ; et, en vertu de la toute-puissance qui lui a été donnée au ciel et sur la terre, il étend son règne sur tous les peuples par les instruments qu'il s'est choisis pour cela. (verset 5
) - 1.5 par lequel nous avons reçu la grâce et l'apostolat, en vue de l'obéissance de la foi, pour la gloire de son nom, parmi tous les gentils ; L'apôtre revient à son apostolat et déclare qu'il a reçu, par l'intermédiaire de Jésus-Christ, non seulement cet apostolat, mais avant tout la grâce, c'est-à-dire le don du salut, (
1Corinthiens 15.10
) qui en a été la source et l'âme.
C'est à tort que plusieurs ne voient dans ces deux termes qu'une seule et même chose et traduisent : "La grâce de l'apostolat".
"La grâce, il l'a en commun avec tous les fidèles, mais non l'apostolat." Augustin.
- Le but de la mission de Paul est d'annoncer et de produire parmi les gentils l'obéissance de la foi.
Cette expression est remarquable ; la foi, dans son essence subjective et morale, n'est autre chose que l'obéissance de l'homme à la grâce, à la volonté de Dieu qui lui offre le salut, comme l'incrédulité est la révolte de la créature contre le Créateur. (Romains 10.3 ; 2Thessaloniciens 1.8 ; Jean 3.36 ; 5.44
)
D'autres traduisent : en vue de l'obéissance à la foi, à l'Evangile que Paul prêche, à la doctrine qu'il enseigne dans cette épître même ; mais le mot foi n'a jamais ce sens chez Paul.
- Le but suprême de cette mission destinée à propager l'obéissance de la foi, c'est d'exalter le nom de Christ (grec pour son nom) parmi tous les gentils. (Philippiens 2.9-11
)
Le terme que nous traduisons par les gentils désigne les nations dans leur opposition à Israël, le peuple élu. (Genèse 12.3 ; Esaïe 11.10 ; 49.6 ; Galates 2.7-9
)
Les interprètes qui pensent que l'Eglise de Rome était composée de Juifs convertis, sont obligés de prétendre que Paul compte la nation juive parmi toutes les nations. Mais Paul ne s'est jamais attribué un apostolat universel. (ComparerRomains 11.13 ; Galates 2.7-9
)
La plupart de nos versions traduisent le terme en question par les païens, mais cette expression évoque une idée d'idolâtrie et de corruption morale, qui ne se trouve pas dans le mot grec.
Comment l'apôtre pourrait-il écrire (verset 6
) aux chrétiens de Rome : "Vous êtes au nombre des païens, vous les appelés de Jésus-Christ ?" - 1.6 au nombre desquels vous êtes aussi, vous, appelés de Jésus-Christ ; Appelés de Jésus-Christ, qui, en vertu de l'appel que vous avez reçu, appartenez à Jésus-Christ ; et non : "appelés par JésusChrist ;" car l'auteur de l'appel, c'est Dieu. (
Romains 8.30 ; 9.24
)
Ils sont appelés par Dieu pour être à Jésus-Christ. (1Corinthiens 1.9,26-28 ; Galates 1.6
)
Il s'agit de cet appel efficace qui est une partie essentielle de l'œuvre de la grâce, (Romains 8.29,30
) d'un appel entendu et suivi, (verset 7
) et non d'une vocation à laquelle l'homme résiste, comme celle dont Jésus parle dansMatthieu 22.14
, où le mot appelé est opposé à "élu". - 1.7 à tous ceux, qui, à Rome, sont des bien-aimés de Dieu, saints en vertu de leur appel : grâce et paix vous soient données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ ! Le mot : "tous ceux qui sont à Rome..." élargit le cercle des destinataires de l'épître : ce ne sont pas seulement les chrétiens d'origine païenne nommés au
verset 6
, mais aussi des Juifs de naissance.
Ils sont saints en vertu de l'appel qui leur a été adressé, grec saints appelés, comme, àverset 1
, Paul se disait "apôtre appelé".
- "L'appel n'est pas le fruit de la sainteté, mais la sainteté est le fruit de l'appel." Augustin.
- Les croyants sont saints parce que, arrachés au monde par la vocation divine qu'ils ont acceptée, ils sont devenus la propriété de Dieu (saint, en hébreu, signifie mis à part, consacré, comparezExode 19.6 ; 2.14 ; 1Pierre 2.9
), et parce que la vie nouvelle qu'ils ont reçue de Dieu, est un principe indestructible de sanctification qui finira par triompher en eux de tout mal. (Colossiens 3.12 ; 2Thessaloniciens 1.10 ; Hébreux 3.1 ; 6.10
)
- La salutation épistolaire usitée chez les Grecs, et placée après les noms de l'auteur et du destinataire de la lettre, était : "Réjouis-toi !" Par cette formule les païens ne souhaitaient à leurs amis qu'une joie terrestre et charnelle. (Jacques 1.1
, 3e note)
Les chrétiens, pour qui toutes les relations de la vie humaine étaient envisagées au point de vue de l'éternité et pénétrées de l'Esprit d'en haut, souhaitaient à leurs frères la grâce, l'amour de Dieu manifesté aux pécheurs, source du pardon, de la sainteté, de la victoire sur la mort, et le fruit de cette grâce, la paix ; la paix avec Dieu, la paix du cœur assuré de son salut, la paix avec les hommes.
Ces deux mots grâce et paix se retrouvent toujours dans l'ordre où nous les avons ici. (1Corinthiens 1.3 ; 2Corinthiens 1.2 ; Galates 1.3 ; Ephésiens 1.2 ; Philippiens 1.2 ; Colossiens 1.2 ; 1Thessaloniciens 1.1
)
- La grâce et la paix nous sont données de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ : nous n'avons d'autres titres aux dons de Dieu que la médiation et les mérites de notre Sauveur.