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Romains 9:11
(Annotée Neuchâtel)
Romains 9:11 car avant que les enfants fussent nés et qu'ils eussent fait ni bien ni mal, afin que demeure ferme le dessein arrêté de Dieu, selon l'élection, qui dépend non des oeuvres mais de celui qui appelle,

Références croisées

9:11 Rm 4:17, Ps 51:5, Ep 2:3, Rm 8:28-30, Es 14:24, Es 14:26, Es 14:27, Es 23:9, Es 46:10-11, Jr 51:29, Ep 1:9-11, Ep 3:11, 2Tm 1:9, Rm 11:5, Rm 11:7, Ep 1:4-5, 1Th 1:4, 2P 1:10, Rm 11:6, Ep 2:9, Tt 3:5, Rm 8:28, 1Th 2:12, 2Th 2:13-14, 1P 5:10, Ap 17:14
Réciproques : Gn 27:23, Gn 48:17, Dt 1:39, Dt 7:7, Dt 33:3, Es 8:4, Os 12:3, Mt 24:22, Jn 15:16, Rm 3:27, Rm 9:16, Rm 9:21, Ph 2:13, Col 3:12, 1Th 5:9, 2Tm 2:19

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Romains 9
  • 9.11 car avant que les enfants fussent nés et qu'ils eussent fait ni bien ni mal, afin que demeure ferme le dessein arrêté de Dieu, selon l'élection, qui dépend non des œuvres mais de celui qui appelle, Car (c'est l'argument que Paul est pressé de mettre en avant) les enfants (sujet sous-entendu dans l'original) n'étant pas encore nés et n'ayant fait quelque chose de bon ou de mauvais,...la première remarque réduit à néant les prétentions fondées sur la naissance, la seconde celles qui s'appuieraient sur le mérite des œuvres.
    - Avant de citer la déclaration de Dieu sur les deux frères, l'apôtre en indique le but : afin que demeure le dessein arrêté de Dieu, selon l'élection qui dépend non des œuvres, mais de Celui qui appelle...
    Le dessein arrêté de Dieu, c'est la résolution que Dieu a prise, dès avant la fondation du monde, de sauver les pécheurs par Jésus-Christ (comparez 8 : 28, note), en d'autres termes, le plan du salut que Dieu a conçu de toute éternité.
    Ce dessein est selon l'élection. On à expliqué cette relation en disant : le dessein est conforme à l'élection, il est dominé et déterminé par cette élection faite antérieurement, en ce cas, le dessein porterait sur le salut des élus seuls.
    On peut objecter à cette explication :
    1° En grec, il n'y a pas l'article avant le mot élection, comme il le faudrait s'il s'agissait de l'élection déjà faite, définie et connue ;
    2° Paul considère le dessein de Dieu comme éternel, (Ephésiens 3.11) il ne peut donc avoir été précédé d'une élection.
    Nous sommes ainsi conduits à une autre interprétation. Le dessein de Dieu selon l'élection, c'est un plan de salut qui s'accomplit par élection, pour l'exécuter, Dieu procède par choix ; il ne sauve pas les hommes en masse, il opère un triage parmi eux. Et le principe de ce triage, de cette élection, l'apôtre l'énonce dans les mots qu'il ajoute immédiatement : (grec) non procédant des œuvres, mais procédant de Celui qui appelle ; la préposition grecque exprime le mouvement hors de, l'origine. Ce n'est pas le mérite de l'élu, c'est la seule volonté de Dieu qui détermine le choix.
    - Ce dessein arrêté, Dieu veut qu'il demeure, le verbe au présent désigne une exécution qui dure, qui se poursuit dans le cours des siècles. C'est l'exact contraire de "la parole de Dieu qui tombe, qui reste sans effet." (verset 6)
    - Tel est le but en vue duquel Dieu a choisi Jacob de préférence à Esaü, dans les circonstances rapportées par la Genèse.
    - Les théologiens discutent sur les conséquences de cette élection. Avait-elle seulement pour effet d'assurer aux descendants de Jacob le privilège temporaire d'être le peuple de Dieu ? ou déterminait elle en même temps la destinée éternelle de Jacob et des membres de la race élue ?
    - En faveur de la première opinion, on allègue que, dans les chapitres 9-11, Paul ne parle plus du salut des individus. Il a exposé dans les chapitres 1-8 tout ce qu'il avait à dire sur ce sujet ; et dans cet enseignement, où il est question déjà du dessein arrêté de Dieu, qui est le point de départ de l'œuvre du salut, (Romains 8.28) il établit, comme norme du jugement qui décidera le sort éternel de chaque homme, "ses œuvres," (Romains 2.6 ; comparez 2Corinthiens 5.10). Maintenant, il est préoccupé uniquement du problème d'Israël qui rejette l'Evangile. Il cherche à justifier Dieu du reproche d'être infidèle aux promesses faites à son peuple. Il dévoile le plan de Dieu dans le gouvernement du monde, il montre l'Eternel qui appelle, rejette et admet de nouveau Israël et les nations tour à tour. Isaac, Jacob, Esaü ne figurent dans son argumentation que comme représentants des races issues d'eux.
    - A ces arguments, les défenseurs de la seconde opinion opposent les réflexions suivantes :
    1° à Romains 8.28, le dessein arrêté de Dieu porte sur l'œuvre entière de la grâce qui sauve : la préconnaissance, l'appel efficace, la justification et la glorification. Il serait étrange que dans notre passage ce même terme eût une signification différente.
    2° L'apôtre ressentirait-il la profonde douleur qu'il exprime, (verset 2) ferait il le vœu "d'être anathème, loin de Christ pour ses frères," (verset 3) s'il ne s'agissait pour les Israélites que de perdre leur prérogative de peuple élu, et non du salut éternel des âmes ?
    3° Dans ce qu'il dit ensuite de la "miséricorde" et de "l'endurcissement," (versets 15,18) de la "perdition," et de la "gloire," (versets 22,23) de la "justice de la foi" qui conduit au salut et de la "justice des œuvres" qui ne peut sauver, (Romains 9.30-32 ; 10.1 et suivants) il n'est pas question de privilèges temporels, mais du salut tout entier.
    4° Ce serait comprendre le rôle des patriarches d'une manière extérieure et superficielle qui n'était certainement pas celle de Paul, que de les envisager uniquement comme représentants et dépositaires de privilèges temporels sans rapports directs avec le salut. L'alliance de grâce, que Dieu avait conclue avec eux, la promesse du Sauveur, qu'il leur avait faite, étaient le fondement de leur foi et de leur espérance. Toute leur religion consistait dans cette foi et par elle ils étaient sauvés. (Hébreux 11.8-16)
    Le salut était donc impliqué dans l'élection d'lsaac et de Jacob, dont parle l'apôtre. Sans doute, il y a une élection des nations, selon laquelle se déroule l'exécution du plan divin. Cette élection a eu ses effets dans l'histoire des descendants d'Esaü et des descendants de Jacob : les premiers ont été assujettis aux seconds. (2Samuel 8.14 ; 2Rois 8.20-22 ; 14.7,22 ; 2Chroniques 25.11 ; 26.2 ; 28.17)
    Mais cette élection est temporaire, ses effets sont passagers, comme le prouve la destinée d'Israël, qui est maintenant rejeté, tandis que les gentils entrent dans le royaume messianique.
    Paul montre précisément, dans la présente argumentation, que les Juifs ont tort de s'appuyer sur leur élection comme nation, que ce privilège extérieur ne saurait leur garantir le salut.
    Mais, des considérations qu'il oppose à leurs prétentions charnelles, on ne saurait conclure qu'il n'attribuait à l'élection d'Israël aucune valeur spirituelle et ne la mettait pas en rapport avec le salut.
    Il nous paraît du reste probable que l'apôtre ne distinguait pas d'une manière aussi précise entre l'élection collective qui détermine les destinées d'un peuple et l'élection individuelle qui fonde le salut éternel des âmes. En tout cas, il ne s'explique pas sur les rapports de ces deux élections. Ces rapports restent un mystère. Qui peut dire ce que deviennent les individus Israélites pendant la période où le peuple dans son ensemble est rejeté ? Et lorsque "tout Israël sera sauvé," (Romains 11.26) sa conversion en masse aura-t-elle pour conséquence de sauver encore ceux qui sont maintenant incrédules ?