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Les dépendances
5. Les causes et les remèdes de la dépendance

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Type : Dossier
Thème : Les dépendances
Source : Aimer & Servir
Réf./Date source : 134  
Publié sur Lueur le
Sommaire du dossier :
  1. Les dépendances
  2. Dépendance utile dans la pédagogie de Dieu
  3. Les dépendances au niveau du corps
  4. Les causes et les remèdes de la dépendance

Les enfants (même ceux des chrétiens !) livrés à eux-mêmes

Les enfants (même ceux des chrétiens !) livrés à eux-mêmes, aux copains et à la rue. Ils ont besoin d'être entourés, protégés. Il est bon d'avoir un regard sur leur littérature, leur musique, leurs CD, films, fréquentations. Certains sites internet proposent même des instructions pour composer des mélanges chimiques et décrivent les effets attendus. Ils ont besoin d'être compris, écoutés (détecter la dépression ou l'euphorie, l'angoisse ou l'agressivité). Il est du rôle des parents d'être présents, dispensant tour à tour tendresse et compassion, mais aussi discipline et fermeté, programmant des activités communes avec leurs enfants, les stimulant à l'effort physique. En tant que figures d'autorités, ils sont disposés à l'écoute, au dialogue et à la prière. Prions pour que la jeunesse se consacre avec un coeur entier au Seigneur et qu'elle soit protégée de toutes les formes d'esclavage. La sagesse, la compétence, la psychologie, les bonnes intentions, la bonne volonté ne suffisent pas. Sans Jésus, "nous ne pouvons rien faire".

La solitude

La plupart des personnes piégées dans des liens d'esclavage pensent être seules dans leur problème et ont honte d'en parler ; d'où l'intérêt des associations où l'on peut rencontrer d'autres personnes ayant les mêmes difficultés. Les ex-dépendants guéris sont des conseillers sur le chemin du changement et de la maturité.

Le refus d'accepter ce que je suis

Un alcoolique, un drogué. Dans les dépendances, maladie et péché sont étroitement liés. Utiliser le terme dépendance ou esclavage est déjà une invitation à accepter notre responsabilité, le péché existe simultanément et la dépendance détruit la relation avec Dieu. Il serait pourtant important de reconnaître la racine de nos problèmes, d'accepter notre responsabilité et notre culpabilité (nous ne sommes pas responsables de notre hérédité, de notre éducation, de tout ce que nous sommes, nous sommes à la fois victimes et coupables mais responsables et coupables de ne pas croire en Jésus-Christ et de rejeter Sa grâce), de sortir de nos dénis et de chercher une solution, une libération et faire notre part pour en sortir.

Une mauvaise conception des choses

Vision erronée pour accéder au bonheur ("Heureux les pauvres, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soif..." : Matthieu 5. Dieu a placé en tout homme une soif intense que Lui seul peut étancher ; en allant boire ailleurs, beaucoup ont perdu cette soif, ce besoin de Dieu), mauvaise image de soi, de Dieu (Dieu absent, éliminé, distordu) et des autres, du monde... sources de désillusion, de rébellion, de solitude, de mort.

Dieu s'étonne quand Son peuple cherche à étancher sa soif ailleurs qu'en Lui.

"Y a-t-il une nation qui change ses dieux... et mon peuple a changé sa gloire contre ce qui n'est d'aucune aide ! Cieux, soyez désolés à cause de cela ; frémissez et desséchez-vous... Car mon peuple a doublement mal agi : ils m'ont abandonné, moi la source d'eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, qui ne retiennent pas l'eau... Et maintenant, que fais-tu sur la route d'Egypte, pour aller boire l'eau du Nil (philosophies occidentales), que fais-tu sur la route d'Assyrie (philosophies orientales), pour aller boire l'eau du fleuve ?" (Jérémie 2/11-13,18 ; Jean 7/37-38).

La quête d'une échappatoire

La quête d'une échappatoire, d'un soulagement à une douleur, une souffrance, une émotion (une manière de modifier la perception de la réalité pour la rendre plus facile à gérer) ; le désir d'un changement d'humeur instantané, immédiat : le dépendant s'adonne à la source du changement d'humeur (drogue, alcool) et, abandonnant tout le reste, en vient à adorer cet acte avec son corps, sa pensée, son esprit.

La recherche d'un refuge, d'un paradis

La recherche d'un refuge, d'un paradis (de substitution... pas le vrai !). Dieu seul est amour, un véritable Refuge, Il peut consoler et combler nos vides et nos besoins. Il libère, pardonne nos péchés, et conduit vers un avenir sûr et réel. Les refuges humains peuvent vite se transformer en prison et les paradis artificiels en enfer.

Tout objet de notre dépendance devient un faux dieu

Tout objet de notre dépendance devient un faux dieu, une contrefaçon de Dieu : l'idole est le centre de notre vie, la solution de nos besoins, elle prend la place de Dieu. Gardez-vous des idoles" (1 Jean 5/21). Détruisez-les ! Le premier commandement déclare : "Tu n'auras pas d'autres dieux devant ma face". Le vrai Dieu est notre valeur finale, la mesure de toutes choses. La dépendance nous détourne de Lui et maintient notre amour pour Lui et pour les autres incomplet.

Les facteurs contributifs de la désespérance

Les facteurs contributifs de la désespérance (Proverbes 18/14) sont aussi ceux de l'angoisse et de la dépendance (d'après une conférence du Dr Georges Newinger):

Le vrai Dieu est notre valeur finale

Les négligences et les insuffisances des parents à répondre aux besoins de l'enfant (à l'état normal de la vie : le bébé pleure, sa mère s'en occupe, la satisfaction de bébé le connecte à ses émotions, lui donne confiance dans la vie, forge son espérance) créeront une personne centrée sur elle-même, solitaire, rejetée, insécurisée, craintive, qui ne peut plus s'ouvrir aux autres ni à l'avenir, sans espoir de changement, qui veut toujours faire quelque chose pour mériter l'amour des autres, manipulatrice ou tyrannique, toujours en manque car ses besoins profonds ne sont pas satisfaits.

Les abus (physiques, verbaux, émotionnels, sexuels, spirituels) et la violence détruisent la volonté de l'enfant incapable de s'opposer à l'agresseur. L'abusé est traité en objet, violé, trahi, piégé, déshumanisé, il croit mériter l'abus, il est incapable de faire confiance. Il est reconnu que si l'agresseur est plus puissant que l'agressé, ce dernier peut devenir déprimé, se sentir coupable du tort subi ("s'il m'a fait cela, c'est que je ne vaux pas grand-chose").

Les frustrations et les échecs répétitifs ("Un espoir différé" Proverbes 13/12) peuvent nous rendre dépendants des autres, insatisfaits, recherchant leur approbation et leur gratification, leurs honneurs : cette attitude est évoquée dans la parabole de Juges 9/8-15 où l'olivier, le figuier, la vigne s'effacent devant le buisson d'épines. Si nous ne portons pas de fruits, nous cherchons à régner sur les autres. Les frustrations nous pousseront à vivre dans la colère, l'illusion, l'hypocrisie, le mensonge ("La colère n'accomplit pas les oeuvres de Dieu" Jacques 1/20). "Vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, et au-dedans ils sont pleins de rapine et d'intempérance" Matthieu 23/25. C'est le fardeau de l'hypocrisie et du légalisme. Nous dépendons de nous-mêmes ou des autres et nous ne pouvons pas entrer dans les oeuvres de Dieu.

Les pertes, les tristesses, les chagrins mettent à nu notre fragilité, ils révèlent parfois nos dépendances et nos idoles ("Je ne donnerai pas ma gloire aux idoles" Esaïe 52/8). II faut être affligé avant d'être consolé, faire le deuil de certaines personnes, d'un emploi, d'une fonction, de sa santé, ("La tristesse selon le monde ou selon Dieu" 2 Corinthiens 7/10).

La confusion (exemple des rats de Pavlov qui reçoivent des décharges électriques et qui finissent par ne plus savoir que faire, qui tremblent, se replient et meurent). Le manque de références dû à l'humanisme et au relativisme produit le désespoir, l'effondrement de la famille et de la société ; il faut fuir la souffrance et la recherche du plaisir ou d'un simple apaisement devient l'occupation majeure (argent, sexe, drogues, délinquance...).

La culpabilité (Psaume 32/3) nous pousse à nous cacher, par honte. Tout ce dont nous avons honte devrait être confessé et partagé avec un conseiller pour éviter des difficultés relationnelles ultérieures. Dans le cas de l'avortement banalisé ; le deuil de la perte d'enfant n'est pas fait ("ce n'est qu'un amas de cellules"), les parents gardent leur secret et se barricadent dans la solitude, ils anesthésient leur sensibilité douloureuse et émotionnelle, la fratrie vit dans ce climat de non-dit et de mort.

Le mensonge (Jean 8/44) résume tous les problèmes précédents : négligences, abus, frustrations, tristesse, confusion, culpabilité. Derrière bien des troubles mentaux et sociaux se cache le menteur, le destructeur et ses oeuvres de ténèbres, l'absence d'amour.

Mais ce n'est pas ma faute

L'acceptation de la réalité et de la vérité dans notre coeur peut nous affranchir de tout désespoir. Deux démarches vont de pair : confesser comme David ("J'ai péché contre toi seul. Tu veux que la vérité soit au fond du coeur" Psaume 51/6, 8) et reconnaître que je ne suis pas seul, que mes péchés ont été expiés, que je suis aimé de Dieu et que j'ai du prix à Ses yeux. Quelle source de paix et de joie ! "Le coeur content est un festin perpétuel" (Proverbes 15/15).

La solution est souvent un processus long et difficile, une collaboration entre Dieu et l'homme.

Un poème de Portia Nelson (1980) décrit ce processus de rechute, de prise de conscience et de décision à se séparer de l'idole pour prendre un autre chemin.

"Je descends la rue en marchant. Il y a un gros trou dans le trottoir.
Je tombe dedans.
Je suis perdue...
Je suis sans espoir.
Ce n'est pas ma faute, ça prend l'éternité pour trouver un chemin pour en sortir.

Je descends la même rue en marchant. Il y a un gros trou dans le trottoir.
Je prétends que je ne le vois pas.
Je tombe dedans.
Je ne peux pas croire que je suis au même endroit.
Mais ce n'est pas ma faute. Cela prend encore un long temps pour en sortir.

Je descends la même rue en marchant. Il y a un gros trou dans le trottoir.
Je vois qu'il est là.
Je tombe encore dedans.
C'est une habitude, mes yeux sont ouverts, je sais où je suis. C'est ma faute. Je sors immédiatement.

Je descends la même rue en marchant. Il y a un gros trou dans le trottoir.
Je le contourne.
Je descends une autre rue en marchant.
"

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