Lueur.org - Un éclairage sur la foi

Actes 22:22-23:11 (Annotée Neuchâtel)

   22 Or ils l'écoutèrent jusqu'à cette parole, et ils élevèrent leurs voix, disant : Ote de la terre un tel homme ; car il ne devrait pas vivre. 23 Et comme ils criaient, et qu'ils jetaient leurs vêtements, et lançaient de la poussière en l'air, 24 le tribun ordonna qu'il fût conduit dans la forteresse, et dit qu'on lui donnât la question par le fouet, afin de savoir pour quel sujet ils criaient ainsi contre lui. 25 Mais comme ils le présentaient aux lanières, Paul dit au centenier qui était présent : Vous est-il permis de fouetter un citoyen romain, et qui n'a pas été condamné ? 26 Le centenier ayant entendu cela, alla vers le tribun, et lui fit rapport disant : Que vas-tu faire ? car cet homme est Romain. 27 Et le tribun vint vers lui et lui dit : Dis-moi, es-tu Romain ? Et il répondit : Oui. 28 Et le tribun reprit : Moi, c'est pour une grande somme d'argent que j'ai acquis ce droit de cité. Et Paul dit : Mais moi, je l'ai de naissance. 29 Aussitôt donc ceux qui allaient lui donner la question se retirèrent d'auprès de lui ; et le tribun craignit aussi, sachant que Paul était Romain et qu'il l'avait fait lier.
   30 Or le lendemain, voulant savoir positivement de quoi il était accusé par les Juifs, il le fit délier ; et il ordonna que les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin s'assemblassent ; et, ayant fait descendre Paul il le plaça au milieu d'eux.

Actes 23

   1 Paul fixant ses regards sur le sanhédrin, dit : Hommes frères, c'est en toute bonne conscience que je me suis conduit devant Dieu jusqu'à ce jour. 2 Mais le souverain sacrificateur Ananias commanda à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur la bouche. 3 Alors Paul lui dit : Dieu te frappera, muraille blanchie ! Toi aussi, tu sièges pour me juger selon la loi, et, transgressant la loi, tu or- donnes qu'on me frappe ? 4 Et ceux qui étaient près lui dirent : Tu injuries le souverain sacrificateur de Dieu ? 5 Et Paul dit : Je ne savais pas, frères, qu'il fût souverain sacrificateur ; car il est écrit : Tu ne parleras point mal contre un chef de ton peuple.
   6 Or Paul sachant qu'une partie du conseil étaient des sadducéens, et l'autre des pharisiens, s'écria au milieu du sanhédrin : Hommes frères, je suis pharisien, fils de pharisiens ; c'est au sujet de l'espérance et de la résurrection des morts que je suis mis en jugement. 7 Et comme il disait cela, il s'éleva une altercation entre les pharisiens et les sadducéens ; et l'assemblée se divisa. 8 Car les sadducéens disent qu'il n'y a point de résurrection, ni d'ange ni d'esprit ; tandis que les pharisiens admettent l'un et l'autre. 9 Et il se fit une grande clameur. Et quelques scribes du parti des pharisiens s'étant levés, disputaient violemment, en disant : Nous ne trouvons aucun mal en cet homme ; mais si un esprit ou un ange lui a parlé ?... 10 Et comme une grande agitation se produisait, le tribun, craignant que Paul ne fût mis en pièces par eux, ordonna que la troupe descendit pour l'enlever du milieu d'eux et le conduire dans la forteresse.
   11 Mais la nuit suivante, le Seigneur lui apparut et dit : Prends courage ; car, comme tu as rendu témoignage à Jérusalem de ce qui me concerne, il faut aussi que tu rendes témoignage à Rome.

Références croisées

22:22 Ac 7:54-57, Ac 21:36, Ac 25:24, Lc 23:18, Jn 19:15, Ac 25:24
Réciproques : 2Ch 18:26, Ps 83:2, Es 37:29, Es 65:5, Jr 26:9, Jr 26:11, Dn 6:6, Za 11:3, Mt 15:26, Mt 20:11, Mt 26:61, Mt 27:23, Mc 15:14, Lc 6:22, Lc 14:23, Lc 15:28, Jn 9:29, Jn 18:35, Ac 5:33, Ac 10:28, Ac 11:18, Ac 13:16, Ac 16:22, Ac 17:6, Ac 21:31, Ac 24:5, Ac 26:17, Ac 26:20, Ac 26:21, Rm 10:2, 1Co 4:13, Ga 5:11, Ep 4:31, 1Th 2:16
22:23 Ac 7:53, Ac 26:11, Ec 10:3
Réciproques : Dn 6:6, Mt 27:23, Mc 15:14, Ac 7:54, Ac 16:22, Ac 17:6, Ac 24:6, 2Co 6:5, Ep 4:31
22:24 Ac 21:31-32, Ac 23:10, Ac 23:27, Ac 22:25-29, Ac 16:22-23, Ac 16:37, Jn 19:1, He 11:35
Réciproques : Mt 27:13, Jn 18:12, Ac 21:33, Ac 21:34, Ac 22:29, Ac 28:18, Rm 15:31, 2Co 6:5, 2Co 11:25
22:25 Ac 10:1, Ac 23:17, Ac 27:1, Ac 27:3, Ac 27:43, Mt 8:8, Mt 27:54, Ac 22:27-28, Ac 16:37, Ac 25:16
Réciproques : Mt 8:5, Mt 27:2, Lc 7:8, Jn 19:1, Ac 21:11, Ac 21:33, Ac 21:39, Ac 22:24, Ac 22:29, Ac 23:27, Ac 25:10, Ac 25:11, Ac 28:18, He 11:35
22:26 Ac 22:29, Ac 23:27
Réciproques : 2Ch 19:6, Lc 7:2, Lc 7:8, Ac 5:35, Ac 23:17, Ac 27:1
22:27 Réciproques : Ac 22:25
22:28 Ac 22:28
Réciproques : Ac 22:25
22:29 Ac 22:24, He 11:35, Ac 22:25-26, Ac 16:38-39
Réciproques : Mt 27:2, Ac 21:33
22:30 Ac 21:11, Ac 21:33, Ac 23:28, Ac 26:29, Mt 27:2, Ac 22:5, Ac 5:21, Ac 23:15, Mt 10:17
Réciproques : Lc 21:12, Ac 5:27, Ac 21:34, Ac 24:11, Ac 28:18
22:1 Ac 23:6, Ac 6:15, Ac 22:5, Pr 28:1, Ac 22:1, Ac 24:16, 1Co 4:4, 2Co 1:12, 2Co 4:2, 2Tm 1:3, He 13:18, 1P 3:16
Réciproques : Gn 17:1, Es 58:4, Jr 37:18, Mt 10:17, Mc 13:9, Lc 1:6, Ac 1:16, Ac 5:27, Ac 25:8, Ac 28:17, Rm 2:15, Ga 2:11, 1Tm 1:5
22:2 Ac 24:1, 1R 22:24, Jr 20:2, Mi 5:1, Mt 26:67, Jn 18:22
Réciproques : 2Ch 18:23, Jb 16:10, Es 58:4, Jr 37:15, Mc 13:9, Mc 14:65, Lc 6:29, 1Co 4:11
22:3 Mt 23:27-28, Lv 19:35, Ps 58:1-2, Ps 82:1-2, Ps 94:20, Ec 3:16, Am 5:7, Mi 3:8-11, Dt 25:1-2, Jn 7:51, Jn 18:24
Réciproques : Ex 22:28, Nb 20:10, Dt 16:19, 2Ch 18:23, Jb 34:18, Jr 37:15, Mt 26:67, Lc 9:55, Lc 11:44, Jn 18:22
22:4 Réciproques : Jn 18:22
22:5 Ac 24:17, Ex 22:28, Ec 10:20, 2P 2:10, Jud 1:8-9
Réciproques : Ex 34:29, 2S 15:3, 2S 16:9, 2S 19:6, Jb 34:18, Ps 138:1, Jn 18:22, Tt 3:2
22:6 Mt 10:16, Ac 26:5, Ph 3:5, Ac 24:15, Ac 24:21, Ac 26:6-8, Ac 28:20
Réciproques : Ps 55:9, Jr 38:27, Mt 3:7, Mt 16:1, Mt 22:23, Mc 12:18, Lc 18:10, Lc 20:27, Jn 11:24, Ac 1:16, Ac 4:1, Ac 5:17, Ac 22:1, Ac 22:3, Ac 23:1, Ac 23:29, Ph 3:11, Col 1:5, He 6:2, He 11:35
22:7 Ac 14:4, Ps 55:9, Mt 10:34, Jn 7:40-43
Réciproques : Za 11:14, Jn 7:43, Jn 10:19, Ac 5:34, Ac 7:2
22:8 Ac 4:1, Mt 22:23, Mc 12:18, Lc 20:27
Réciproques : Ps 104:4, Mt 16:12, Jn 1:24, Jn 12:29, Ac 23:9, 1Co 15:13
22:9 Ac 25:25, Ac 26:31, 1S 24:17, Pr 16:7, Lc 23:4, Lc 23:14, Lc 23:15, Lc 23:22, Ac 23:8, Ac 9:4, Ac 22:7, Ac 22:17, Ac 22:18, Ac 26:14-19, Ac 27:23, Jn 12:29, Ac 5:39, Ac 11:17, 1Co 10:22
Réciproques : 1S 12:5, Ps 35:1, Jr 26:16, Mt 2:4, Mt 15:1, Lc 20:39, Ep 3:3, 2Tm 2:24
22:10 Ac 23:27, Ac 19:28-31, Ac 21:30-36, Ps 7:2, Ps 50:22, Mi 3:3, Jc 1:19, Jc 3:14-18, Jc 4:1-2, Ac 22:24
Réciproques : Ps 83:2, Pr 24:11, Jr 26:24, Mt 27:23, Lc 23:5, Jn 18:12, Ac 21:34, Ac 24:6, Ac 24:7, Ac 26:17, Ac 26:22, Ac 27:43, 2Co 6:5, 2Tm 3:11
22:11 Ac 2:25, Ac 18:9, Ac 27:23-24, Ps 46:1-2, Ps 109:31, Es 41:10, Es 41:14, Es 43:2, Jr 15:19-21, Mt 28:20, Jn 14:18, 2Co 1:8-10, Ac 27:22, Ac 27:25, Mt 9:2, Mt 14:27, Jn 16:33, Ac 19:21, Ac 20:22, Ac 22:18, Ac 28:23-28, Rm 1:15-16, Ph 1:13, 2Tm 4:17, Ac 28:30-31, Es 46:10, Jn 11:8-10
Réciproques : Ps 31:15, Jn 7:44, Jn 15:27, Ac 2:10, Ac 22:15, Ac 24:11, Ac 25:12, Ac 26:16, Ac 26:22, Ac 27:1, Ac 28:16, 1Co 1:6, 1Co 9:1, 2Co 12:1, Ga 2:2, 2Tm 2:25

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Actes 22
  • 22.22 Or ils l'écoutèrent jusqu'à cette parole, et ils élevèrent leurs voix, disant : Ote de la terre un tel homme ; car il ne devrait pas vivre. 22 à 29 Paul menacé de la question par le fouet, se déclare citoyen Romain.
    Jusqu'à cette parole, celle du Seigneur Jésus lui-même, que Paul venait de citer. (verset 21)
    L'orgueil théocratique et la haine sectaire contre les païens ne pouvaient supporter l'idée que ces derniers eussent part aux bénédictions du royaume de Dieu.
  • 22.24 le tribun ordonna qu'il fût conduit dans la forteresse, et dit qu'on lui donnât la question par le fouet, afin de savoir pour quel sujet ils criaient ainsi contre lui. Quelques exégètes pensent que les Juifs se disposaient à lapider Paul.
    C'est ainsi qu'ils comprennent cette action de jeter leurs vêtements de dessus (leurs manteaux) et de lancer en l'air de la poussière, à défaut de pierres, contre le prisonnier.
    D'autres objectent que la foule ne pouvait avoir une telle idée, puisque Paul était en la puissance des soldats romains ; qu'elle manifestait seulement sa fureur par ces gestes désordonnés.
    - Concluant de toute cette colère que son prisonnier devait avoir commis quelque crime, le tribun, qui n'avait pas compris le discours de Paul, prononcé en araméen, ordonna qu'il fût conduit dans l'intérieur de la forteresse.
    Son but était d'abord de le mettre en sûreté, mais ensuite il prescrivit d'employer la torture par le fouet, afin de lui faire avouer la vérité.
  • 22.25 Mais comme ils le présentaient aux lanières, Paul dit au centenier qui était présent : Vous est-il permis de fouetter un citoyen romain, et qui n'a pas été condamné ? Comme ils le présentaient aux lanières, Sin., B portent : Quand ils l'eurent présenté.
    Avec M. Blass, nous préférons l'imparfait, qui se lit dans les autres documents, car il n'est pas probable que Paul se soit réclamé de sa qualité de citoyen romain seulement après avoir subi la flagellation.
    Le mot lanières signifiant à la fois des courroies avec lesquelles on attache, et des lanières qui forment le fouet pour flageller, plusieurs interprètes traduisent : Quand ils l'eurent étendu sur une poutre en le liant avec des courroies ; mais le verbe grec signifie plutôt : présenter que tendre, étirer.
    C'est au moment ou le supplice allait commencer, que Paul se prévalut de son droit de citoyen romain. (Comparer Actes 16.37, note.)
  • 22.26 Le centenier ayant entendu cela, alla vers le tribun, et lui fit rapport disant : Que vas-tu faire ? car cet homme est Romain. Le texte reçu dit : (verset 26) Prends garde à ce que tu vas faire !
    Nous rendons le texte de Sin., B, A, C, versions.
  • 22.28 Et le tribun reprit : Moi, c'est pour une grande somme d'argent que j'ai acquis ce droit de cité. Et Paul dit : Mais moi, je l'ai de naissance. En apprenant que son prisonnier est citoyen romain, le tribun s'empresse de venir auprès de lui et de s'en assurer.
    Sur la réponse affirmative de Paul, il s'étonne que cet étranger de Tarse, à la mine assez chétive, possède ce droit de cité, et il fait observer que lui-même, il l'a acheté fort cher.
    A cet égard, Paul avait sur lui un avantage, car il peut répondre avec une certaine fierté : Mais moi je suis même né (Romain).
    On sait par Dion Cassius que l'épouse de l'empereur Claude vendit abusivement le droit de citoyen romain. Il est probable que notre tribun acquit le sien par cette voie. Il prit, en effet, le nom de Claude, (Actes 23.26) parce qu'il devint Romain en entrant dans la "gens Claudia.."
    Quant aux parents de Paul, il se peut qu'ils soient devenus citoyens romains à la suite de la guerre civile entre Brutus et Cassius d'une part, Octave et Antoine d'autre part. Tarse avait pris parti pour ces derniers. Cassius, pour la punir, vendit en esclavage un grand nombre de ses habitants. Mais ceux qui parvinrent à Rome furent affranchis après la victoire d'Octave. (Appien, Bell. civ. IV, 64, V, 17.)
    Il est probable qu'avec la liberté, plusieurs obtinrent le titre de citoyens romains. Parmi eux devaient se trouver des Juifs.
    En tous cas, nous savons par Josèphe (Antiq. XIV, 10, 13, 14, 17) que, dans diverses villes d'Asie Mineure, résidaient des Juifs qui jouissaient du droit de citoyens romains.
  • 22.29 Aussitôt donc ceux qui allaient lui donner la question se retirèrent d'auprès de lui ; et le tribun craignit aussi, sachant que Paul était Romain et qu'il l'avait fait lier. En général, la loi interdisait même de lier un citoyen romain.
    Cette remarque paraît en contradiction avec le fait que le commandant n'ôta les liens de son prisonnier que le lendemain, (verset 30) et que, le surlendemain, Paul les portait encore. (Voir Actes 23.18, où le mot traduit par prisonnier signifie lié.)
    Plusieurs interprètes supposent que l'officier éprouvait de la crainte, non pour avoir simplement fait lier son prisonnier, mais parce qu'il l'avait fait lier pour le flageller.
    Mais c'est sous entendre l'essentiel.
    Aussi Meyer pense-t-il que l'officier romain, tout en craignant réellement pour avoir lié Paul, le laissa enchaîné pour ne pas se déjuger.
    Avec la recension occidentale la difficulté n'existe pas car elle ajoute : et aussitôt il le fit délier. Puis à verset 30, on lit :...voulant savoir,...il ordonna que...les mots : il le fit délier, et...sont retranchés.
  • 22.30 Or le lendemain, voulant savoir positivement de quoi il était accusé par les Juifs, il le fit délier ; et il ordonna que les principaux sacrificateurs et tout le sanhédrin s'assemblassent ; et, ayant fait descendre Paul il le plaça au milieu d'eux. 22 :30 à 23 :11 Comparution de Paul devant le sanhédrin.
    Jusqu'ici ce chef militaire s'était trouvé en présence d'une multitude furieuse, dont il n'avait rien pu apprendre sur son prisonnier.
    Il résout donc sagement de convoquer tous les personnages officiels du peuple, les principaux sacrificateur, et tout le sanhédrin ; puis, ayant fait délier l'accusé, il le fait descendre, de la forteresse Antonia dans la salle du sanhédrin qui était tout près, et il le présente à l'assemblée.
    Il était convaincu que, de cette solennelle audience, jaillirait pour lui la lumière. Et il se trompait !
    Quand il est dit qu'il le fit délier, on peut supposer qu'il s'agit d'une libération momentanée, pour la séance du sanhédrin. (Actes 23.1-10)
    D'autres, se fondant sur la remarque de verset 29, ont émis l'hypothèse que le tribun fit ôter seulement la lourde chaîne que l'apôtre avait au pied. Paul aurait gardé, durant le reste de sa captivité, la chaîne plus légère qui reliait son bras au bras du soldat chargé de le garder. (Actes 23.18 ; 24.27 ; 26.29 ; 28.16)
  • Actes 23

  • 23.1 Paul fixant ses regards sur le sanhédrin, dit : Hommes frères, c'est en toute bonne conscience que je me suis conduit devant Dieu jusqu'à ce jour. Chapitre 23.
    Paul se trouve pour la première fois devant le sanhédrin, où avaient comparu son Maître et plus tard les autres apôtres. Il porte sur cette assemblée un regard ferme et sans crainte, attestant sa bonne conscience. (1Timothée 1.5,19 ; Hébreux 13.18 ; 1Pierre 3.16)
    Et c'est devant Dieu, ou pour Dieu, à son service, qu'il s'est conduit, en suivant toujours les inspirations de cette bonne conscience. (Actes 24.16)
    - Le verbe que nous traduisons par se conduire désigne d'ordinaire la conduite d'un citoyen dans l'Etat ou dans la cité. Paul l'applique à l'activité qu'il a déployée comme apôtre dans la cité de Dieu, qui est l'Eglise. (Comparer Philippiens 1.27)
    - Par cette entrée en matière, il réfutait déjà les fausses accusations portées contre lui, (Actes 21.28) et il lui eût été facile d'en démontrer la fausseté, s'il n'avait été brusquement interrompu. (Actes 24.14-16 ; Philippiens 3.6)
    - On s'étonne de voir l'apôtre prendre la parole dans cette séance du sanhédrin, sans y avoir été invité par le président. Il faut supposer que Luc, pressé d'en venir aux faits principaux, a passé sous silence les formalités de l'ouverture de la séance, qui lui importaient assez peu.
    Paul ne salue pas les membres du sanhédrin du titre respectueux de "pères" (Actes 7.2 ; 22.1) il n'emploie pas la formule solennelle par laquelle Pierre ouvre son discours. (Actes 4.9)
    On en a conclu qu'il n'attendait pas de jugement équitable de cette assemblée, ou qu'il ne voulait pas, en présence du tribun, paraître dans une attitude trop humble. Son assurance et la brusquerie de son début ont probablement provoqué l'ordre d'Ananias. (Voir la note suivante.)
  • 23.2 Mais le souverain sacrificateur Ananias commanda à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur la bouche. Ananias, que l'historien Josèphe dépeint comme un homme ambitieux, cupide et cruel (Ant. XX, 9, 2-4), avait été élevé à la dignité de souverain sacrificateur par Hérode, prince de Chalcis, vers l'an 47.
    Quatre ans plus tard, il avait été envoyé à Rome, lié de chaînes, par Quadratus, gouverneur de Syrie, pour répondre de violences commises par des zélotes envers des Samaritains. (Josèphe, Ant. XX, 6, 2.) Il fut acquitté et réinstallé dans sa charge. Déposé vers la fin du gouvernement de Félix, il garda une grande influence, due à ses richesses.
    Dès les premiers temps de la guerre des Juifs contre les Romains, Ananias périt, assassiné par des sicaires. (Josèphe, Guerre des Juifs II, 17, 9.)
    Tel fut l'homme qui se trouvait alors à la tête de la théocratie juive.
    Irrité de l'assurance avec laquelle Paul, ancien pharisien, devenu apostat, en appelait à sa bonne conscience, malgré les accusations portées contre lui, Ananias commanda à ceux qui étaient près de lui, probablement des huissiers, (Marc 14.65,Jean 18.22) de le frapper sur la bouche. Il voulait non seulement l'outrager, mais le punir des paroles que cette bouche venait de prononcer.
    Que dut penser le tribun militaire, présent à la séance, (verset 10) lui qui n'avait pas osé frapper un citoyen romain ? (Actes 22.26 et suivants)
  • 23.3 Alors Paul lui dit : Dieu te frappera, muraille blanchie ! Toi aussi, tu sièges pour me juger selon la loi, et, transgressant la loi, tu or- donnes qu'on me frappe ? Quand on compare les paroles de Paul avec la conduite de Jésus, (Jean 18.23) on trouve celle-ci plus calme et plus exempte de toute vivacité de tempérament. Mais il ne faut pas exagérer la différence.
    Les mots sévères : Dieu te frappera, ne sont ni une imprécation ni un vœu, mais bien l'annonce prophétique du juste jugement de Dieu.
    De semblables déclarations se trouvent à chaque page dans les discours des prophètes, des apôtres et du Sauveur lui-même.
    Quant à l'épithète de muraille blanchie appliquée à Ananias, (comparez Matthieu 23.27) l'apôtre l'explique et la Justifie immédiatement, en prouvant l'hypocrisie du grand prêtre par le contraste criant qu'il y avait entre sa prétention de siéger pour juger selon la loi, au moment même où il transgressait la loi. (Comparer verset 5, note.)
  • 23.4 Et ceux qui étaient près lui dirent : Tu injuries le souverain sacrificateur de Dieu ? Souverain sacrificateur de Dieu ; ce mot devait faire ressortir la sainteté de la charge que Paul paraissait ne pas respecter. Mais quel contraste avec le caractère de l'homme !
  • 23.5 Et Paul dit : Je ne savais pas, frères, qu'il fût souverain sacrificateur ; car il est écrit : Tu ne parleras point mal contre un chef de ton peuple. La réponse de Paul est, au premier abord, difficile à comprendre. Aussi a-t-elle tourmenté les interprètes, qui, à leur tour, l'ont tourmentée par des explications fausses.
    La plupart estiment impossible de prendre à la lettre ce mot : Je ne savais pas, et d'admettre que Paul ignorait que celui qui venait d'ordonner de le frapper fût le souverain sacrificateur.
    Comment le disciple de Gamaliel, l'ancien délégué du sanhédrin à Damas, aurait-il ignoré la dignité dont était revêtu le président de cette assemblée ?
    Mais alors que signifie ce mot : Je ne savais pas ?
    Les théologiens de l'école de Tubingue n'hésitent pas à voir dans ces paroles un mensonge. Seulement, pour ne pas l'attribuer à l'apôtre Paul, ils le placent sous la plume de l'historien des Actes, qui n'aurait consigné ici, comme ailleurs, qu'un récit de son invention.
    Selon d'autres (Bengel, Olshausen, Neander), ces mots signifieraient : Je ne considérais pas, en sorte que l'apôtre s'excuserait en désavouant ses paroles.
    "Paul embarrassé, se repentant de sa passion, ne cherche qu'une excuse." Neander.
    Mais quel rôle on fait jouer à cet apôtre de Jésus-Christ, qui représente ici pour la dernière fois au milieu de son peuple la sainte cause de l'Evangile !
    "Nous nous attendions à voir ici un apôtre, revêtu de la puissance du Saint-Esprit, dans la dignité sacrée d'un prophète de Dieu, et l'on nous montre un Paul descendant, en présence du sanhédrin juif et du tribun romain, jusqu'à la passion, au désaveu de ses paroles, à l'embarras, au mensonge !" Baumgarten.
    On comprend donc que d'autres exégètes, Augustin, Calvin, Meyer, Stier, Ebrard, n'aient vu dans ce mot de Paul : Je ne savais pas, qu'une sévère ironie à l'adresse de cet Ananias en qui il était impossible de reconnaître un souverain sacrificateur.
    S'il l'était en vérité, Paul aurait respecté à son égard le précepte de l'Ecriture qu'il cite avec vénération. (Exode 22.28) Mais il n'est pas même nécessaire d'admettre l'ironie pour interpréter dans ce sens la parole de l'apôtre.
    Comme Baumgarten, nous le traduisons ainsi, avec tout le sérieux qu'y mettait Paul : "Je ne savais pas qu'il fût pontife, car, par sa violence, Il se montre, non pas un pontife, mais un tyran." C'est là, au fond, la pensée de Jésus, qui ne reconnaissait pas pour des serviteurs de Dieu ceux qui, alors, "s'étaient assis sur la chaire de Moïse." (Matthieu 23.2)
    Il faut remarquer que le mot souverain sacrificateur est sans article, parce qu'il est considéré comme un simple attribut, et un attribut que Paul ne veut pas reconnaître à un tel homme. Aussi aucune réclamation ne s'élève plus dans une assemblée où Ananias était haï, et Paul peut profiter de ce silence pour porter sa défense sur un autre point.
    - Mentionnons enfin l'explication d'après laquelle Paul ne se serait pas rendu compte d'où partait l'ordre de le frapper et l'aurait attribué à un membre quelconque du sanhédrin. (Chrysostome, Zöckler, Blass.)
    Son ignorance est mise par quelques-uns sur le compte de sa mauvaise vue. "Il n'est pas si facile, dit M. Barde, même à une vue exercée, de discerner, une assemblée d'une cinquantaine de membres, d'où vient de partir une interjection. Et c'est à peu près impossible à une vue mauvaise comme l'était celle de Paul."
    Plusieurs préféreront recourir à cette supposition, assez vraisemblable en elle même, parce qu'elle permet de laisser aux mots : Je ne savais pas, leur sens premier et naturel.
    On peut invoquer en sa faveur le début de l'apostrophe de Paul : Toi aussi ; l'apôtre paraît prendre Ananias pour un juge quelconque.
    D'autre part, on peut lui opposer la réponse de Paul : Je ne savais pas qu'il fut souverain sacrificateur.
    Si l'apôtre avait ignoré de qui provenait l'ordre de le frapper, il aurait dit plutôt : Je ne savais pas que le souverain sacrificateur avait parlé.
    Malgré cette difficulté, nous tenons la dernière explication pour préférable.
  • 23.6 Or Paul sachant qu'une partie du conseil étaient des sadducéens, et l'autre des pharisiens, s'écria au milieu du sanhédrin : Hommes frères, je suis pharisien, fils de pharisiens ; c'est au sujet de l'espérance et de la résurrection des morts que je suis mis en jugement. Dans un tel moment et dans une telle assemblée, Paul vit clairement qu'il ne pouvait pas reprendre le discours commencé et dans lequel il se proposait de faire son apologie. (verset 1)
    Aussi, avec une grande présence d'esprit, il porte la lutte sur un point qui pouvait intéresser à la sainte cause qu'il détendait toute la partie du conseil qui n'avait pas abandonné les grands principes de la révélation.
    C'était le parti des pharisiens, opposé à celui des sadducéens.
    Il s'écrie dans le sanhédrin, de manière que ses paroles soient entendues de tous : Je suis pharisien, fils de pharisiens.
    On a prétendu qu'il ne pouvait, sans trahir la vérité, se déclarer pharisien, fils de pharisien. Mais partout et toujours il se fait gloire d'appartenir, comme Juif, à ce parti, retenant soigneusement ce qu'il avait de vrai, tout en en combattant les erreurs. (Actes 24.15 ; Philippiens 3.5)
    Et, en considérant les grandes doctrines qu'il va invoquer, l'espérance, la résurrection, il pouvait se déclarer, avec une joyeuse conviction, pour les pharisiens, qui soutenaient ces vérités, contre les sadducéens, qui les niaient. (verset 8)
    - Mais c'est précisément ici qu'on peut reprocher à l'apôtre de ne pas tenir un compte exact des faits.
    Est-ce bien au sujet de l'espérance de son peuple, de la résurrection des morts qu'il avait été mis en jugement ?
    A prendre les choses rigoureusement à la lettre, non. Paul, en effet, était accusé (Actes 21.28) d'enseigner d'une manière contraire à la loi, et la principale cause de l'animosité de ses persécuteurs était qu'il se prétendait chargé par Dieu d'annoncer aux païens l'Evangile de son royaume. (Actes 22.21,22)
    Voici ce qu'on peut dire pour défendre la conduite de l'apôtre en cette circonstance.
    En prêchant la grâce, il établissait la loi ; en proclamant l'universalité du salut, et en se consacrant à publier ce salut parmi les nations, il ne faisait qu'accomplir les prophéties de l'Ancien Testament.
    Ainsi le fondement de sa doctrine, et l'objet de ce travail dont ses adversaires lui faisaient un crime, était bien (Romains 3.31) l'espérance d'Israël, c'est-àdire (tel est le sens du et) la résurrection des morts. Ne pouvant, dans une telle assemblée, entamer une discussion dogmatique, il nomme le grand sujet de la prédication qu'il faisait entendre partout et en toute occasion. (Actes 17.32 ; 24.15,21 ; 26.23 ; 1Corinthiens 15.12)
    Mais ces explications ne satisfont pas en tout point. On peut trouver que Paul n'avait pas le droit de se proclamer pharisien, sans ajouter aucune réserve, et qu'il a fait preuve de trop d'habileté en se disant mis en cause pour la doctrine de la résurrection.
    "Si l'étude impartiale du texte, dirons-nous avec M. Barde, ne nous amène pas à une intelligence satisfaisante de la conduite de l'apôtre dans cette circonstance, mieux vaut l'avouer loyalement. Paul n'a prétendu nulle part à l'infaillibilité."
    Mais nous ajouterons, avec le même auteur, cette réflexion équitable : "Nous connaissons trop peu une foule de circonstances de ce procès pour porter un jugement définitif.", M. Weiss prétend d'ailleurs, en se fondant sur l'imparfait (en grec participe présent) : comme il disait cela, (verset 7) que Luc nous a conservé seulement, au verset 6, une parole résumant la harangue de Paul, et que celui-ci a pu expliquer en quel sens il se réclamait du parti pharisien.
  • 23.8 Car les sadducéens disent qu'il n'y a point de résurrection, ni d'ange ni d'esprit ; tandis que les pharisiens admettent l'un et l'autre. Voir, sur les sectes des pharisiens et des sadducéens, Matthieu 3.7, 1e note.
    Ces derniers niaient la vie à venir, le monde des esprits, l'existence des anges, à plus forte raison la résurrection.
    Les pharisiens, au contraire, admettaient l'un et l'autre, c'est-à-dire la résurrection et le monde invisible, peuplé des esprits glorifiés et des anges de Dieu.
    Donc Paul se sentait infiniment plus rapproché des pharisiens que des saducéens, et il devait désirer faire sentir aux premiers ces points de contact entre eux et lui, et ainsi les intéresser à sa cause et à celle de l'Evangile.
    C'est ce qui légitimerait son procédé, qui divisa ces deux partis.
  • 23.9 Et il se fit une grande clameur. Et quelques scribes du parti des pharisiens s'étant levés, disputaient violemment, en disant : Nous ne trouvons aucun mal en cet homme ; mais si un esprit ou un ange lui a parlé ?... Quelques-uns des scribes, ou docteurs de la loi, du parti pharisien, prennent la parole au milieu du bruit, pour proclamer l'innocence de Paul ; ils admettent même la possibilité qu'il ait eu des révélations du ciel. Ils ne l'affirment pas, mais laissent la question en suspens, en ces termes prudents : mais si un esprit ou un ange lui a parlé ?...qu'avons-nous à dire ? Nous achevons ainsi la phrase suspendue. (Jean 6.62 ; Romains 9.22)
    Le texte reçu la complète par ces mots, qui se lisent dans quelques majuscules, et la plupart des minusc., mais qui sont empruntés à Actes 5.39 : ne combattons pas contre Dieu.
    Il n'y a pas de doute, quoi qu'en dise Meyer, que cette parole des scribes ne soit une allusion aux récits que Paul avait faits la veille, (Actes 22.6,17,18) et dans lesquels les sadducéens ne pouvaient voir que des impostures.
  • 23.10 Et comme une grande agitation se produisait, le tribun, craignant que Paul ne fût mis en pièces par eux, ordonna que la troupe descendit pour l'enlever du milieu d'eux et le conduire dans la forteresse. Le tribun de la cohorte, présent à cette séance du sanhédrin, dont il attendait plus de lumière sur son mystérieux prisonnier, (Actes 22.30) voyant le tumulte augmenter autour de lui, craignit pour sa vie, dont il était responsable, et, pour la seconde fois, (Actes 22.24) il le mit en sûreté dans la forteresse.
    C'est de là que la troupe dut descendre pour l'enlever du milieu du sanhédrin.
  • 23.11 Mais la nuit suivante, le Seigneur lui apparut et dit : Prends courage ; car, comme tu as rendu témoignage à Jérusalem de ce qui me concerne, il faut aussi que tu rendes témoignage à Rome. Paul, dans les dangers et les souffrances qu'il endurait alors et qui l'attendaient dans sa longue captivité, avait grand besoin de ce courage que le Seigneur lui inspire.
    Ce qu'il lui révèle sur le témoignage qu'il aura à rendre à Rome (grec) des choses touchant moi, était tout à fait en harmonie avec la propre pensée de l'apôtre. (Actes 19.21 ; Romains 15.23)