Lueur.org - Un éclairage sur la foi

Comparer Job 4:1-7:21

La versification des traductions pouvant varier, l'alignement ne correspond parfois pas à la même phrase.

Jb 4:1-7:21 (Segond 1910)

   1 Éliphaz de Théman prit la parole et dit: 2 Si nous osons ouvrir la bouche, en seras-tu peiné ? Mais qui pourrait garder le silence ? 3 Voici, tu as souvent enseigné les autres, Tu as fortifié les mains languissantes, 4 Tes paroles ont relevé ceux qui chancelaient, Tu as affermi les genoux qui pliaient. 5 Et maintenant qu'il s'agit de toi, tu faiblis ! Maintenant que tu es atteint, tu te troubles ! 6 Ta crainte de Dieu n'est-elle pas ton soutien ? Ton espérance, n'est-ce pas ton intégrité ?
   7 Cherche dans ton souvenir: quel est l'innocent qui a péri ? Quels sont les justes qui ont été exterminés ? 8 Pour moi, je l'ai vu, ceux qui labourent l'iniquité Et qui sèment l'injustice en moissonnent les fruits ; 9 Ils périssent par le souffle de Dieu, Ils sont consumés par le vent de sa colère, 10 Le rugissement des lions prend fin, Les dents des lionceaux sont brisées ; 11 Le lion périt faute de proie, Et les petits de la lionne se dispersent.
   12 Une parole est arrivée furtivement jusqu'à moi, Et mon oreille en a recueilli les sons légers. 13 Au moment où les visions de la nuit agitent la pensée, Quand les hommes sont livrés à un profond sommeil, 14 Je fus saisi de frayeur et d'épouvante, Et tous mes os tremblèrent. 15 Un esprit passa près de moi... Tous mes cheveux se hérissèrent... 16 Une figure d'un aspect inconnu était devant mes yeux, Et j'entendis une voix qui murmurait doucement: 17 L'homme serait-il juste devant Dieu ? Serait-il pur devant celui qui l'a fait ? 18 Si Dieu n'a pas confiance en ses serviteurs, S'il trouve de la folie chez ses anges, 19 Combien plus chez ceux qui habitent des maisons d'argile, Qui tirent leur origine de la poussière, Et qui peuvent être écrasés comme un vermisseau ! 20 Du matin au soir ils sont brisés, Ils périssent pour toujours, et nul n'y prend garde ; 21 Le fil de leur vie est coupé, Ils meurent, et ils n'ont pas acquis la sagesse.

Job 5

   1 Crie maintenant ! Qui te répondra ? Auquel des saints t'adresseras-tu ? 2 L'insensé périt dans sa colère, Le fou meurt dans ses emportements. 3 J'ai vu l'insensé prendre racine ; Puis soudain j'ai maudit sa demeure. 4 Plus de prospérité pour ses fils ; Ils sont foulés à la porte, et personne qui les délivre ! 5 Sa moisson est dévorée par des affamés, Qui viennent l'enlever jusque dans les épines, Et ses biens sont engloutis par des hommes altérés.
   6 Le malheur ne sort pas de la poussière, Et la souffrance ne germe pas du sol ; 7 L'homme naît pour souffrir, Comme l'étincelle pour voler. 8 Pour moi, j'aurais recours à Dieu, Et c'est à Dieu que j'exposerais ma cause. 9 Il fait des choses grandes et insondables, Des merveilles sans nombre ; 10 Il répand la pluie sur la terre, Et envoie l'eau sur les campagnes ; 11 Il relève les humbles, Et délivre les affligés ; 12 Il anéantit les projets des hommes rusés, Et leurs mains ne peuvent les accomplir ; 13 Il prend les sages dans leur propre ruse, Et les desseins des hommes artificieux sont renversés: 14 Ils rencontrent les ténèbres au milieu du jour, Ils tâtonnent en plein midi comme dans la nuit. 15 Ainsi Dieu protège le faible contre leurs menaces, Et le sauve de la main des puissants ; 16 Et l'espérance soutient le malheureux, Mais l'iniquité ferme la bouche.
   17 Heureux l'homme que Dieu châtie ! Ne méprise pas la correction du Tout Puissant. 18 Il fait la plaie, et il la bande ; Il blesse, et sa main guérit. 19 Six fois il te délivrera de l'angoisse, Et sept fois le mal ne t'atteindra pas. 20 Il te sauvera de la mort pendant la famine, Et des coups du glaive pendant la guerre. 21 Tu seras à l'abri du fléau de la langue, Tu seras sans crainte quand viendra la dévastation. 22 Tu te riras de la dévastation comme de la famine, Et tu n'auras pas à redouter les bêtes de la terre ; 23 Car tu feras alliance avec les pierres des champs, Et les bêtes de la terre seront en paix avec toi. 24 Tu jouiras du bonheur sous ta tente, Tu retrouveras tes troupeaux au complet, 25 Tu verras ta postérité s'accroître, Et tes rejetons se multiplier comme l'herbe des champs. 26 Tu entreras au sépulcre dans la vieillesse, Comme on emporte une gerbe en son temps. 27 Voilà ce que nous avons reconnu, voilà ce qui est ; A toi d'entendre et de mettre à profit.

Job 6

   1 Job prit la parole et dit: 2 Oh ! s'il était possible de peser ma douleur, Et si toutes mes calamités étaient sur la balance, 3 Elles seraient plus pesantes que le sable de la mer ; Voilà pourquoi mes paroles vont jusqu'à la folie ! 4 Car les flèches du Tout Puissant m'ont percé, Et mon âme en suce le venin ; Les terreurs de Dieu se rangent en bataille contre moi. 5 L'âne sauvage crie-t-il auprès de l'herbe tendre ? Le boeuf mugit-il auprès de son fourrage ? 6 Peut-on manger ce qui est fade et sans sel ? Y a-t-il de la saveur dans le blanc d'un oeuf ? 7 Ce que je voudrais ne pas toucher, C'est là ma nourriture, si dégoûtante soit-elle !
   8 Puisse mon voeu s'accomplir, Et Dieu veuille réaliser mon espérance ! 9 Qu'il plaise à Dieu de m'écraser, Qu'il étende sa main et qu'il m'achève ! 10 Il me restera du moins une consolation, Une joie dans les maux dont il m'accable: Jamais je n'ai transgressé les ordres du Saint. 11 Pourquoi espérer quand je n'ai plus de force ? Pourquoi attendre quand ma fin est certaine ? 12 Ma force est-elle une force de pierre ? Mon corps est-il d'airain ? 13 Ne suis-je pas sans ressource, Et le salut n'est-il pas loin de moi ?
   14 Celui qui souffre a droit à la compassion de son ami, Même quand il abandonnerait la crainte du Tout Puissant. 15 Mes frères sont perfides comme un torrent, Comme le lit des torrents qui disparaissent. 16 Les glaçons en troublent le cours, La neige s'y précipite ; 17 Viennent les chaleurs, et ils tarissent, Les feux du soleil, et leur lit demeure à sec. 18 Les caravanes se détournent de leur chemin, S'enfoncent dans le désert, et périssent. 19 Les caravanes de Théma fixent le regard, Les voyageurs de Séba sont pleins d'espoir ; 20 Ils sont honteux d'avoir eu confiance, Ils restent confondus quand ils arrivent. 21 Ainsi, vous êtes comme si vous n'existiez pas ; Vous voyez mon angoisse, et vous en avez horreur !
   22 Vous ai-je dit: Donnez-moi quelque chose, Faites en ma faveur des présents avec vos biens, 23 Délivrez-moi de la main de l'ennemi, Rachetez-moi de la main des méchants ? 24 Instruisez-moi, et je me tairai ; Faites-moi comprendre en quoi j'ai péché. 25 Que les paroles vraies sont persuasives ! Mais que prouvent vos remontrances ? 26 Voulez-vous donc blâmer ce que j'ai dit, Et ne voir que du vent dans les discours d'un désespéré ? 27 Vous accablez un orphelin, Vous persécutez votre ami. 28 Regardez-moi, je vous prie ! Vous mentirais-je en face ? 29 Revenez, ne soyez pas injustes ; Revenez, et reconnaissez mon innocence. 30 Y a-t-il de l'iniquité sur ma langue, Et ma bouche ne discerne-t-elle pas le mal ?

Job 7

   1 Le sort de l'homme sur la terre est celui d'un soldat, Et ses jours sont ceux d'un mercenaire. 2 Comme l'esclave soupire après l'ombre, Comme l'ouvrier attend son salaire, 3 Ainsi j'ai pour partage des mois de douleur, J'ai pour mon lot des nuits de souffrance. 4 Je me couche, et je dis: Quand me lèverai-je ? quand finira la nuit ? Et je suis rassasié d'agitations jusqu'au point du jour. 5 Mon corps se couvre de vers et d'une croûte terreuse, Ma peau se crevasse et se dissout. 6 Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand, Ils s'évanouissent: plus d'espérance !
   7 Souviens-toi que ma vie est un souffle ! Mes yeux ne reverront pas le bonheur. 8 L'oeil qui me regarde ne me regardera plus ; Ton oeil me cherchera, et je ne serai plus. 9 Comme la nuée se dissipe et s'en va, Celui qui descend au séjour des morts ne remontera pas ; 10 Il ne reviendra plus dans sa maison, Et le lieu qu'il habitait ne le connaîtra plus. 11 C'est pourquoi je ne retiendrai point ma bouche, Je parlerai dans l'angoisse de mon coeur, Je me plaindrai dans l'amertume de mon âme. 12 Suis-je une mer, ou un monstre marin, Pour que tu établisses des gardes autour de moi ? 13 Quand je dis: Mon lit me soulagera, Ma couche calmera mes douleurs, 14 C'est alors que tu m'effraies par des songes, Que tu m'épouvantes par des visions. 15 Ah ! je voudrais être étranglé ! Je voudrais la mort plutôt que ces os ! 16 Je les méprise !... je ne vivrai pas toujours... Laisse-moi, car ma vie n'est qu'un souffle.
   17 Qu'est-ce que l'homme, pour que tu en fasses tant de cas, Pour que tu daignes prendre garde à lui, 18 Pour que tu le visites tous les matins, Pour que tu l'éprouves à tous les instants ? 19 Quand cesseras-tu d'avoir le regard sur moi ? Quand me laisseras-tu le temps d'avaler ma salive ? 20 Si j'ai péché, qu'ai-je pu te faire, gardien des hommes ? Pourquoi me mettre en butte à tes traits ? Pourquoi me rendre à charge à moi-même ? 21 Que ne pardonnes-tu mon péché, Et que n'oublies-tu mon iniquité ? Car je vais me coucher dans la poussière ; Tu me chercheras, et je ne serai plus.

Jb 4:1-7:21 (Annotée Neuchâtel)

   1 Eliphaz de Théman prit la parole et dit :
   2 Si l'on se hasarde à t'adresser la parole, seras-tu fâché ?
Mais qui pourrait garder le silence ?
   3 Voici, tu en as redressé plusieurs,
Et tu as fortifié les mains débiles ;
   4 Tes paroles ont relevé celui qui bronchait,
Tu as affermi les genoux chancelants.
   5 Mais maintenant que c'est toi qui es atteint, tu es fâché ;
Parce que tu es frappé, tu es éperdu !
   6 Ta piété n'est-elle pas ta force,
Et l'intégrité de tes voies, ta confiance ?
   7 Rappelle-toi si jamais innocent a péri ;
Si quelque part les hommes droits ont été détruits.
   8 A ce que j'ai vu, ceux qui labourent l'iniquité
Et qui sèment le malheur, le récoltent.
   9 Au souffle de Dieu, ils périssent ;
Ils sont consumés par le vent de sa colère.
   10 Les rugissements du lion, les grondements de sa voix sont étouffés ;
Les dents des lionceaux sont arrachées.
   11 Le lion périt, faute de proie,
Et les petits de la lionne sont dispersés.
   12 Une parole s'est glissée jusqu'à moi,
Et mon oreille en a perçu le murmure,
   13 Comme j'étais livré aux pensées qu'inspirent les visions de la nuit,
A l'heure où un profond sommeil s'abat sur les hommes.
   14 Une frayeur me surprit avec un tremblement,
Et secoua tous mes os.
   15 Un souffle passa sur mon visage,
Les poils de ma chair se dressèrent.
   16 Un être était là, dont je ne reconnaissais pas les traits ;
Une figure, devant mes yeux.
J'entendis un murmure, puis une voix :
   17 Le mortel serait-il juste devant Dieu ?
L'homme sera-t-il pur devant son Créateur ?
   18 Voici, il ne se fie pas à ses serviteurs,
Et dans ses anges il trouve du péché !
   19 Que sera-ce donc de ceux qui habitent des maisons d'argile, fondées sur la poussière,
Et qu'on écrase comme la teigne !
   20 Entre le matin et le soir ils sont détruits ;
Sans qu'on y prenne garde, ils périssent à toujours.
   21 Leur corde n'est-elle pas arrachée ?
Ils meurent sans posséder la sagesse.

Job 5

   1 Appelle donc ! Quelqu'un te répondra-t-il ?
Et auquel des saints t'adresseras-tu ?
   2 Car le dépit tue l'insensé,
L'irritation fait mourir l'ignorant.
   3 J'ai vu un insensé étendre au loin ses racines,
Et soudain j'ai vu sa maison maudite.
   4 Ses fils sont éloignés du salut,
On les foule au tribunal et personne ne les délivre.
   5 Sa récolte, un affamé la mange,
Il la prend même entre les épines,
Et le filet guette ses biens.
   6 Car le malheur ne sort pas de la poussière,
Et la souffrance ne germe pas de la terre ;
   7 Mais l'homme naît pour la souffrance,
Comme l'étincelle pour s'élever en l'air.
   8 Pour moi, je m'adresserais au Tout-Puissant ;
J'exposerais ma cause à Dieu :
   9 Il fait des choses grandes, insondables ;
Des merveilles qu'on ne saurait compter ;
   10 Il répand la pluie sur la terre,
Il envoie les eaux sur la campagne ;
   11 Il relève, ceux qui sont abaissés,
Et les affligés arrivent à la délivrance.
   12 Il anéantit les projets des fourbes,
Et leurs mains ne font rien de sensé.
   13 Il prend les habiles dans leur ruse,
Et le conseil des fourbes est déjoué.
   14 De jour ils se heurtent contre les ténèbres,
Ils tâtonnent en plein midi comme de nuit.
   15 Ainsi Dieu délivre le pauvre de l'épée de leur bouche
Et de la main du puissant ;
   16 Le faible reprend confiance,
Et l'iniquité a la bouche fermée.
   17 Voici, heureux est l'homme que Dieu châtie !
Ne méprise pas la correction du Puissant !
   18 Car il fait la blessure, et il la panse ;
Il frappe et ses mains guérissent.
   19 Dans six afflictions il te délivrera,
A la septième encore le mal ne te touchera pas.
   20 Dans la famine il te rachètera de la mort ;
Dans la guerre, de la puissance de l'épée.
   21 Tu seras à l'abri du fouet de la langue,
Tu ne craindras pas la dévastation quand elle arrivera ;
   22 Tu te riras de la dévastation et de la disette,
Tu n'auras pas peur des bêtes sauvages.
   23 Car tu as un pacte avec les pierres des champs,
Et les bêtes des champs sont en paix avec toi.
   24 Tu verras ta tente en sûreté ;
Et quand tu visiteras tes pâturages, rien n'y manquera.
   25 Tu verras ta postérité nombreuse,
Et tes descendants comme l'herbe de la terre ;
   26 Tu entreras mûr dans le sépulcre,
Comme une gerbe qu'on enlève en sa saison.
   27 Voilà ce que nous avons trouvé dans nos méditations. Il en est ainsi ;
Ecoute-le, et fais-en ton profit !

Job 6

   1 Job prit la parole et dit :
   2 Ah ! si l'on pesait ma plainte,
Et que l'on mit en même temps mon malheur dans la balance !
   3 Vraiment, il est plus lourd que le sable des mers ;
Voilà pourquoi mes discours s'égarent.
   4 Car les flèches du Tout-Puissant m'ont atteint.
Mon esprit en boit le venin,
Les terreurs de Dieu m'assaillent.
   5 L'onagre se met-il à braire devant l'herbe ?
Le boeuf mugit-il devant son fourrage ?
   6 Peut-on manger ce qui est fade et sans sel ?
Le blanc de l'oeuf a-t-il de la saveur ?
   7 Mon âme refuse d'y toucher ;
C'est pour moi un aliment dégoûtant.
   8 Qui fera que ma prière soit entendue,
Que Dieu réponde à mon attente ?
   9 Qu'il plaise à Dieu de m'écraser,
Qu'il étende sa main et me retranche !
   10 Il me resterait encore cette consolation,
Et j'en tressaillerais de joie dans les maux qu'il ne m'épargne pas :
C'est que je n'ai pas renié les paroles du Saint.
   11 Quelle est ma force, pour que j'espère encore,
Et la fin qui m'est réservée, pour que je prenne patience ?
   12 Ma force est-elle une force de pierre ?
Ma chair est-elle d'airain ?
   13 Tout secours ne m'est-il pas refusé ?
Toute délivrance n'est-elle pas refoulée loin de moi ?
   14 L'homme désespéré a droit à la pitié de son ami,
Quand même il aurait abandonné la crainte du Puissant ;
   15 Mes frères ont été perfides comme un torrent,
Comme le lit de torrents qui débordent,
   16 Qui sont troublés par la glace,
Et dans lesquels s'enfonce la neige.
   17 Quand le soleil les brûle, ils tarissent ;
Quand viennent les chaleurs, ils disparaissent de leur lieu.
   18 Les caravanes se détournent de leur chemin ;
Elles montent dans le désert et périssent,
   19 Les caravanes de Théma les ont cherchés du regard ;
Des troupes de Scbéba ont espéré en eux.
   20 Ils ont été trompés dans leur attente ;
Ils sont venus jusque-là et ont été confus.
   21 En effet, vous n'êtes rien ;
Vous voyez un objet d'effroi, et vous vous effrayez.
   22 Est-ce que j'ai dit : Donnez-moi,
Faites-moi part de vos biens,
   23 Sauvez-moi de la main de l'oppresseur,
Délivrez-moi de la main des violents ?
   24 Instruisez- moi, je me tairai ;
Montrez-moi en quoi j'ai erré.
   25 Qu'elles sont puissantes, les paroles de droiture !
Mais à quoi servent tes exhortations ?
   26 Voulez-vous donc blâmer des mots ?
Mais on livre au vent les paroles du désespéré !
   27 Vous jetteriez le sort même sur un orphelin,
Et vous trafiqueriez de votre ami !
   28 Et maintenant veuillez vous tourner vers moi ;
Je ne vous mentirai pas en face.
   29 Revenez donc ! Ne vous montrez pas injustes !
Revenez ! Je suis encore innocent.
   30 Y a-t-il de l'injustice sur ma langue ?
Mon palais ne discerne-t-il pas le mal ?

Job 7

   1 L'homme n'a-t-il pas une rude corvée sur la terre ?
Ses jours ne sont-ils pas comme ceux d'un mercenaire ?
   2 Comme un esclave soupire après de l'ombre,
Comme un mercenaire attend son salaire,
   3 Ainsi j'ai eu en partage des mois de malheur,
Et l'on m'a assigné des nuits de souffrance.
   4 A peine suis-je couché que je dis :
Quand me lèverai-je ? Et l'obscurité se prolonge,
Et je suis rassasié d'inquiétudes jusqu'à l'aube.
   5 Ma chair est revêtue de vermine et d'une croûte terreuse ;
Ma peau se cicatrise, puis de nouveau suppure.
   6 Mes jours s'en vont plus vite que la navette,
Ils se consument sans espérance.
   7 Souviens-toi que ma vie n'est qu'un souffle ;
Mon oeil ne reverra plus le bonheur.
   8 L'oeil de celui qui voudra me voir ne m'apercevra pas ;
Tes yeux me chercheront, et je ne serai plus.
   9 Le nuage s'évanouit et passe ;
Ainsi, qui descend au sépulcre n'en remonte pas ;
   10 Il ne rentre pas dans sa maison ;
Son lieu ne le revoit plus.
   11 Aussi je ne retiendrai pas ma bouche ;
Je parlerai dans l'angoisse de mon coeur ;
Je soupirerai dans l'amertume de mon âme.
   12 Suis-je la mer, suis-je un monstre marin,
Que tu places une garde contre moi ?
   13 Si je dis : Mon lit me consolera,
Ma couche m'aidera à porter ma douleur,
   14 Tu m'effraies par des songes,
Tu m'épouvantes par des visions ;
   15 C'est pourquoi mon âme aimerait mieux étouffer ;
Je préférerais la mort à ces os.
   16 J'en ai assez ! Je ne vivrai pas éternellement ;
Laisse-moi, car mes jours ne sont qu'un souffle.
   17 Qu'est-ce que l'homme, que tu l'estimes si haut,
Que tu fasses attention à lui,
   18 Que tu le visites tous les matins,
Que tu l'éprouves à tous les instants ?
   19 Quand enfin cesseras-tu de me regarder,
Et me donneras-tu du relâche, ne fût-ce que le temps d'avaler ma salive ?
   20 Si j'ai péché, que t'ai-je pu faire, ô gardien des hommes ?
Pourquoi as-tu fait de moi l'objet de tes attaques,
Tellement que je suis à charge à moi-même ?
   21 Pourquoi ne pardonnes-tu pas mon offense,
Et n'effaces-tu pas ma faute ?
Car bientôt je me coucherai dans la poussière ;
Tu me chercheras, et je ne serai plus.