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Comparer Job 40-41

La versification des traductions pouvant varier, l'alignement ne correspond parfois pas à la même phrase.

Jb 40-41 (Segond 1910)

   1 (39:34) L'Éternel, s'adressant à Job, dit: 2 (39:35) Celui qui dispute contre le Tout Puissant est-il convaincu ? Celui qui conteste avec Dieu a-t-il une réplique à faire ? 3 (39:36) Job répondit à l'Éternel et dit: 4 (39:37) Voici, je suis trop peu de chose ; que te répliquerais-je ? Je mets la main sur ma bouche. 5 (39:38) J'ai parlé une fois, je ne répondrai plus ; Deux fois, je n'ajouterai rien.
   6 (40:1) L'Éternel répondit à Job du milieu de la tempête et dit: 7 (40:2) Ceins tes reins comme un vaillant homme ; Je t'interrogerai, et tu m'instruiras. 8 (40:3) Anéantiras-tu jusqu'à ma justice ? Me condamneras-tu pour te donner droit ? 9 (40:4) As-tu un bras comme celui de Dieu, Une voix tonnante comme la sienne ? 10 (40:5) Orne-toi de magnificence et de grandeur, Revêts-toi de splendeur et de gloire ! 11 (40:6) Répands les flots de ta colère, Et d'un regard abaisse les hautains ! 12 (40:7) D'un regard humilie les hautains, Écrase sur place les méchants, 13 (40:8) Cache-les tous ensemble dans la poussière, Enferme leur front dans les ténèbres ! 14 (40:9) Alors je rends hommage A la puissance de ta droite.
   15 (40:10) Voici l'hippopotame, à qui j'ai donné la vie comme à toi ! Il mange de l'herbe comme le boeuf. 16 (40:11) Le voici ! Sa force est dans ses reins, Et sa vigueur dans les muscles de son ventre ; 17 (40:12) Il plie sa queue aussi ferme qu'un cèdre ; Les nerfs de ses cuisses sont entrelacés ; 18 (40:13) Ses os sont des tubes d'airain, Ses membres sont comme des barres de fer. 19 (40:14) Il est la première des oeuvres de Dieu ; Celui qui l'a fait l'a pourvu d'un glaive. 20 (40:15) Il trouve sa pâture dans les montagnes, Où se jouent toutes les bêtes des champs. 21 (40:16) Il se couche sous les lotus, Au milieu des roseaux et des marécages ; 22 (40:17) Les lotus le couvrent de leur ombre, Les saules du torrent l'environnent. 23 (40:18) Que le fleuve vienne à déborder, il ne s'enfuit pas: Que le Jourdain se précipite dans sa gueule, il reste calme. 24 (40:19) Est-ce à force ouverte qu'on pourra le saisir ? Est-ce au moyen de filets qu'on lui percera le nez ?

Job 41

   1 (40:20) Prendras-tu le crocodile à l'hameçon ? Saisiras-tu sa langue avec une corde ? 2 (40:21) Mettras-tu un jonc dans ses narines ? Lui perceras-tu la mâchoire avec un crochet ? 3 (40:22) Te pressera-t-il de supplication ? Te parlera-t-il d'une voix douce ? 4 (40:23) Fera-t-il une alliance avec toi, Pour devenir à toujours ton esclave ? 5 (40:24) Joueras-tu avec lui comme avec un oiseau ? L'attacheras-tu pour amuser tes jeunes filles ? 6 (40:25) Les pêcheurs en trafiquent-ils ? Le partagent-ils entre les marchands ? 7 (40:26) Couvriras-tu sa peau de dards, Et sa tête de harpons ? 8 (40:27) Dresse ta main contre lui, Et tu ne t'aviseras plus de l'attaquer. 9 (40:28) Voici, on est trompé dans son attente ; A son seul aspect n'est-on pas terrassé ? 10 (41:1) Nul n'est assez hardi pour l'exciter ; Qui donc me résisterait en face ?
   11 (41:2) De qui suis-je le débiteur ? Je le paierai. Sous le ciel tout m'appartient. 12 (41:3) Je veux encore parler de ses membres, Et de sa force, et de la beauté de sa structure. 13 (41:4) Qui soulèvera son vêtement ? Qui pénétrera entre ses mâchoires ? 14 (41:5) Qui ouvrira les portes de sa gueule ? Autour de ses dents habite la terreur. 15 (41:6) Ses magnifiques et puissants boucliers Sont unis ensemble comme par un sceau ; 16 (41:7) Ils se serrent l'un contre l'autre, Et l'air ne passerait pas entre eux ; 17 (41:8) Ce sont des frères qui s'embrassent, Se saisissent, demeurent inséparables. 18 (41:9) Ses éternuements font briller la lumière ; Ses yeux sont comme les paupières de l'aurore. 19 (41:10) Des flammes jaillissent de sa bouche, Des étincelles de feu s'en échappent. 20 (41:11) Une fumée sort de ses narines, Comme d'un vase qui bout, d'une chaudière ardente. 21 (41:12) Son souffle allume les charbons, Sa gueule lance la flamme. 22 (41:13) La force a son cou pour demeure, Et l'effroi bondit au-devant de lui. 23 (41:14) Ses parties charnues tiennent ensemble, Fondues sur lui, inébranlables. 24 (41:15) Son coeur est dur comme la pierre, Dur comme la meule inférieure. 25 (41:16) Quand il se lève, les plus vaillants ont peur, Et l'épouvante les fait fuir. 26 (41:17) C'est en vain qu'on l'attaque avec l'épée ; La lance, le javelot, la cuirasse, ne servent à rien. 27 (41:18) Il regarde le fer comme de la paille, L'airain comme du bois pourri. 28 (41:19) La flèche ne le met pas en fuite, Les pierres de la fronde sont pour lui du chaume. 29 (41:20) Il ne voit dans la massue qu'un brin de paille, Il rit au sifflement des dards. 30 (41:21) Sous son ventre sont des pointes aiguës: On dirait une herse qu'il étend sur le limon. 31 (41:22) Il fait bouillir le fond de la mer comme une chaudière, Il l'agite comme un vase rempli de parfums. 32 (41:23) Il laisse après lui un sentier lumineux ; L'abîme prend la chevelure d'un vieillard. 33 (41:24) Sur la terre nul n'est son maître ; Il a été créé pour ne rien craindre. 34 (41:25) Il regarde avec dédain tout ce qui est élevé, Il est le roi des plus fiers animaux.

Jb 40-41 (Annotée Neuchâtel)

   1 L'Eternel adressa la parole à Job du milieu du tourbillon, et dit :
   2 Voyons, ceins tes reins comme un homme ;
Je t'interrogerai, et tu m'instruiras.
   3 Veux-tu donc anéantir mon droit,
Me condamner pour te justifier !
   4 As-tu un bras pareil à celui de Dieu ?
Peux-tu, comme lui, faire tonner ta voix ?
   5 Orne-toi de majesté et de grandeur ;
Revêts-toi de splendeur et de magnificence !
   6 Donne un libre cours aux accès de ta colère,
Regarde tous les hautains et abaisse-les !
   7 Regarde tous les hautains, humilie-les ;
Ecrase sur place les méchants.
   8 Cache-les tous dans la poussière,
Cache leurs visages dans l'obscurité.
   9 Alors, moi aussi, je te louerai
De ce que ta droite te procure du secours.
   10 Voici l'hippopotame, que j'ai fait en même temps que toi ;
Il mange de l'herbe comme le boeuf.
   11 Voici, sa force est dans ses reins,
Sa vigueur dans les muscles de son ventre.
   12 Il raidit sa queue comme un cèdre,
Les nerfs de ses cuisses sont entrelacés.
   13 Ses os sont des tubes d'airain,
Ses côtes comme des barres de fer.
   14 C'est le chef-d'oeuvre de Dieu ;
Son créateur lui a fourni sa faux,
   15 Car des montagnes [entières] produisent son fourrage,
Tandis que tous les animaux des champs se jouent près de lui.
   16 Il se couche sous les lotus,
Dans la retraite des roseaux et des marais.
   17 Les lotus le couvrent de leur ombre,
Les saules de là rivière l'environnent.
   18 Si un fleuve s'emporte, il ne s'effraie pas,
Il reste calme, quand un Jourdain monte jusqu'à sa gueule.
   19 Peut-on l'attaquer face à face,
Le prendre dans des filets pour lui percer le nez ?
   20 Tireras-tu le crocodile à l'hameçon ?
Lui presseras-tu la langue avec ta ligne ?
   21 Lui mettras-tu un jonc dans le nez ?
Lui perceras-tu la joue avec un crochet ?
   22 T'adressera-t-il de nombreuses supplications ?
Te dira-t-il de douces paroles ?
   23 Fera-t-il alliance avec toi ?
Le prendras-tu pour esclave à toujours ?
   24 Joueras-tu avec lui comme avec un oiseau ?
Le mettras-tu à l'attache pour tes jeunes filles ?
   25 Des associés en feront-ils commerce ?
Le partageront-ils entre les Cananéens ?
   26 Couvriras-tu sa peau de dards,
Sa tête de harpons ?
   27 Porte ta main sur lui !
Si tu songes à l'attaquer, tu ne recommenceras pas.
   28 Voici, on est trompé dans son attente;
N'est-on pas atterré à son seul aspect ?

Job 41

   1 Nul n'est assez téméraire pour l'exciter ;
Qui donc me résisterait en face !
   2 Qui m'a prévenu, pour que je doive m'acquitter envers lui ?
Ce qui est sous tous les cieux, est à moi !
   3 Je veux encore parler de ses membres,
Louer sa force et la beauté de sa structure.
   4 Qui a soulevé le dessus de son vêtement ?
Qui pénétrera entre ses deux mâchoires ?
   5 Qui ouvrira les portes de sa face ?
Autour de ses dents habite la terreur.
   6 Magnifiques sont les rangées de ses boucliers,
Etroitement unis comme par un sceau :
   7 L'un touche à l'autre,
Et l'air ne pénètre pas entre eux.
   8 Ils sont soudés ensemble,
Ils se tiennent et ne se laissent point séparer.
   9 Ses éternuements produisent un jet de lumière,
Et ses yeux sont comme les paupières de l'aurore.
   10 Des brandons sortent de sa gueule ;
Des étincelles de feu s'en échappent.
   11 De ses naseaux sort de la fumée,
Comme d'un pot bouillonnant et d'une chaudière.
   12 Son souffle allumerait des charbons,
Et une flamme part de sa gueule.
   13 Dans son cou réside la force,
Et devant lui bondit la frayeur.
   14 Les fanons de sa chair sont fermes ;
Coulés sur lui, ils ne branlent pas.
   15 Son coeur est dur comme la pierre,
Dur comme la meule de dessous.
   16 Quand il se lève, les forts ont peur ;
Ils s'enfuient éperdus.
   17 Quand on l'atteint de l'épée, elle n'a aucun effet,
Non plus que la lance, le dard et la cuirasse.
   18 Il estime le fer comme de la paille,
L'airain comme du bois pourri.
   19 La fille de l'arc ne le met pas en fuite ;
Les pierres de la fronde se changent pour lui en chaume.
   20 Il ne fait pas plus de cas de la hache d'armes que du chaume
Et il se rit du frémissement du javelot.
   21 Son ventre est garni de tessons pointus ;
Il laisse sur le limon l'empreinte d'une herse.
   22 Il fait bouillonner le gouffre comme une chaudière ;
Il rend la mer semblable à un vase de parfumeur.
   23 Il laisse après lui un sillage lumineux ;
On prendrait l'abîme pour une chevelure blanche.
   24 Il n'a pas son semblable sur la terre ;
Il a été fait pour être sans peur.
   25 Il regarde en face tout ce qui est élevé ;
Il est le roi de tous les fauves orgueilleux.