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Ephésiens 2:1-3 (Annotée Neuchâtel)

   1 Et vous qui étiez morts par vos offenses et par vos péchés, 2 dans lesquels vous avez marché autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit mainte- nant dans les fils de la rébellion, 3 parmi lesquels nous tous aussi nous avons vécu autrefois dans les convoitises de notre chair, faisant les volontés de la chair et de nos pensées ; et nous étions par nature enfants de colère aussi bien que les autres.

Références croisées

2:1 Ep 2:5-6, Ep 1:19-20, Jn 5:25, Jn 10:10, Jn 11:25-26, Jn 14:6, Rm 8:2, 1Co 15:45, Col 2:13, Col 3:1-4, Ep 2:5, Ep 4:18, Ep 5:14, Mt 8:22, Lc 15:24, Lc 15:32, Jn 5:21, 2Co 5:14, 1Tm 5:6, 1Jn 3:14, Ap 3:1
Réciproques : Gn 2:17, Gn 6:5, Gn 8:21, Lv 11:24, Nb 9:10, Nb 12:12, Nb 19:11, Dt 16:12, Ps 14:1, Ps 68:13, Ps 80:18, Ps 104:30, Pr 21:16, Pr 29:13, Es 64:6, Ez 37:11, Ez 47:9, Mt 7:11, Mt 15:19, Mt 20:15, Mt 21:29, Lc 9:60, Jn 3:3, Jn 8:21, Jn 10:16, Jn 12:31, Rm 3:10, Rm 4:17, Rm 5:6, Rm 5:20, Rm 7:18, Rm 11:30, 1Co 6:11, 2Co 3:6, Ep 4:17, Col 1:21, Tt 3:3, He 6:1
2:2 Ep 2:3, Ep 4:22, Jb 31:7, Ac 19:35, 1Co 6:11, Col 1:21, Col 3:7, 1P 4:3, 1Jn 5:19, Ps 17:14, Jr 23:10, Lc 16:8, Jn 7:7, Jn 8:23, Jn 15:19, Rm 12:2, 1Co 5:10, Ga 1:4, 2Tm 4:10, Jc 1:7, Jc 4:4, 1Jn 2:15-17, 1Jn 5:4, Ep 6:12, Jn 8:44, Jn 12:31, Jn 14:30, Jn 16:11, 1Jn 5:19, Ap 12:9, Ap 13:8, Ap 13:14, Ap 20:2, Jb 1:7, Jb 1:16, Jb 1:19, Ap 16:17, Mt 12:43-45, Lc 11:21-26, Lc 22:2-3, Lc 22:31, Jn 13:2, Jn 13:27, Ac 5:3, 2Co 4:4, 1Jn 3:8, 1Jn 4:4, Ep 2:3, Ep 5:6, Es 30:1, Es 57:4, Os 10:9, Mt 11:19, Mt 13:38, Col 3:6, 1P 1:14, 2P 2:14, 1Jn 3:10
Réciproques : Gn 17:7, Lv 11:16, Lv 17:7, Nb 9:10, Nb 17:10, 1Ch 17:9, Jb 15:14, Ps 102:20, Pr 21:8, Ec 7:29, Ec 11:9, Es 64:6, Mt 7:13, Mt 7:14, Mt 12:44, Mt 13:39, Lc 4:5, Lc 4:6, Lc 10:6, Lc 11:24, Lc 15:15, Jn 8:34, Rm 6:19, Rm 11:30, 1Co 2:6, 1Co 2:12, 1Co 3:3, 2Co 10:2, Ep 2:10, Col 2:8, 2Th 2:9, Tt 2:12, Tt 3:3, He 4:11, Ap 2:10, Ap 9:11
2:3 Es 53:6, Es 64:6-7, Dn 9:5-9, Rm 3:9-19, 1Co 6:9-11, Ga 2:15-16, Ga 3:22, Tt 3:3, 1P 4:3, 1Jn 1:8-10, Ep 4:17-19, Ac 14:16, Ac 17:30-31, Rm 11:30, 1P 2:10, 1Jn 2:8, Ep 4:22, Mc 4:19, Jn 8:44, Rm 1:24, Rm 6:12, Rm 13:14, Ga 5:16-24, 1Tm 6:9, Jc 4:1-3, 1P 1:14, 1P 2:11, 1P 4:2, 2P 2:18, 1Jn 2:16, Jud 1:16-18, Rm 8:7-8, 2Co 7:1, Ga 5:19-21, Jn 1:13, Gn 5:3, Gn 6:5, Gn 8:21, Jb 14:4, Jb 15:14-16, Jb 25:4, Ps 51:5, Mc 7:21-22, Jn 3:1-6, Rm 5:12-19, Rm 7:18, Ga 2:15-16, Ep 2:2, Rm 9:22, Rm 3:9, Rm 3:22, Rm 3:23, 1Co 4:7
Réciproques : Lv 11:16, Nb 17:10, Dt 1:39, 1S 26:16, 1Ch 17:9, Ne 1:6, Jb 11:12, Ps 14:3, Ps 58:3, Ps 102:20, Pr 21:8, Pr 22:15, Ec 7:29, Ec 11:9, Es 48:8, Es 57:4, Jr 9:14, Jr 31:19, Jr 32:36, Ez 16:3, Ez 16:63, Mt 3:14, Mt 7:13, Mt 7:14, Mt 11:11, Mt 23:15, Lc 1:35, Lc 10:6, Lc 15:5, Lc 15:15, Jn 3:6, Jn 9:34, Jn 13:2, Rm 3:12, Rm 6:19, Rm 7:5, Rm 9:11, Rm 9:23, 1Co 3:3, 2Co 10:2, Ep 5:6, Col 1:13, Col 3:6, Jc 1:17, 1P 2:12, 1P 4:6, 2P 2:14, 1Jn 4:19

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Ephésiens 2
  • 2.1 Et vous qui étiez morts par vos offenses et par vos péchés, Chapitre 2.
    1 à 10 De la mort à la vie par la grâce de Dieu.
    Vous, chrétiens convertis du paganisme. Ceci se lie intimement à tout ce qui précède. L'apôtre veut montrer toute l'œuvre de la rédemption et de la grâce réalisée dans la vocation et la conversion de ses lecteurs, que Dieu a appelés des profondes ténèbres du paganisme à la lumière et à la vie de l'Evangile.
    L'exaltation glorieuse du Chef de l'Eglise (Ephésiens 1.20-23) a pour suite nécessaire une élévation toute semblable de ses membres, quel que soit l'état déplorable de péché et de mort où ils étaient plongés. (Ephésiens 2.1-7) Et tout cela est un acte de la grâce libre et gratuite de Dieu ; car, avant de pouvoir faire aucune œuvre qui lui soit agréable, il faut que nous soyons nous-mêmes son œuvre, créés de nouveau en Jésus-Christ pour les bonnes œuvres. (Ephésiens 2.8-10)
    - Tel est le résumé de cette partie de notre épître. Mais, dans ces premiers versets, la construction est tout à fait irrégulière. La phrase qui commence au verset 1 est interrompue, l'apôtre éprouvant le besoin de décrire mieux cet état de péché et de mort (Ephésiens 2.2,3) et d'exalter la miséricorde divine qui y a trouvé un remède ; (Ephésiens 2.4) puis la pensée et la phrase reprennent à Ephésiens 2.5. Ainsi ce vous du Ephésiens 2.1 est le régime direct des verbes vivifiés, ressuscités. (Ephésiens 2.5,6)
    Les offenses (Grec : "chutes, transgressions") désignent les actions coupables ; les péchés, c'est tout ce qui, dans l'homme, est opposé à la volonté de Dieu, soit en actes, ou en pensées, ou en sentiments de cœur.
    - Le mot morts (moralement, spirituellement) a ici, comme partout sous la plume de Paul, sa signification la plus profonde et la plus étendue. (Romains 1.32, note.) Dans tous les sens, le salaire du péché, c'est la mort. L'âme, séparée de son Créateur, de la source unique de toute vie véritable, tombe toujours plus profondément dans une misère morale qui devient la mort éternelle ; et la mort physiques elle-même n'a pas eu d'autre cause. (Romains 5.12, note.)
    - Le texte reçu ne dit pas vos offenses, vos péchés, mais les offenses, les péchés. Toutefois, une variante très autorisée porte vos ; c'est plus conforme au sens.
    - Il est inexact de traduire : "morts dans vos offenses, dans vos péchés" Le grec exige par, et, en effet, ces offenses et ces péchés sont la cause de la mort.
  • 2.2 dans lesquels vous avez marché autrefois, selon le train de ce monde, selon le prince de la puissance de l'air, de l'esprit qui agit mainte- nant dans les fils de la rébellion, Grec : "Selon le siècle de ce monde."
    On trouve dans l'Ecriture séparément chacun de ces deux mots, (1Corinthiens 3.18,19) à peu près synonymes, pour exprimer cet ensemble de principes, de maximes, de conduite, de péché, qui caractérise la vie des hommes inconvertis ; mais c'est ici le seul passage où ils soient réunis. Ils le sont sans doute pour donner plus d'énergie et d'étendue à la pensée.
    Le siècle exprime peut-être surtout l'ensemble des idées, des tendances qui ont cours à chaque époque ; le monde en est la manifestation pratique, extérieure. Les paroles qui suivent (Ephésiens 2.2,3) développent, en traits frappants, ce que l'apôtre entend par le siècle de ce monde, expression un peu vaguement rendue, dans nos versions, par "le train de ce monde." Luther et la Bible anglaise traduisent : "le cours de ce monde."
    C'est par ces mots que l'apôtre désigne Satan, celui qui règne sur "le siècle de ce monde" Satan exerce une domination sur le royaume des ténèbres, il en est le prince. (Matthieu 12.24 ; Jean 12.31 ; 2Corinthiens 4.4 ; Colossiens 1.13)
    La puissance de l'air est une désignation de l'empire du démon, qui ne se trouve qu'ici et qui a beaucoup occupé les interprètes. Ce qu'il y a de plus probable, c'est que l'apôtre veut indiquer par là que Satan et les anges déchus étant, par leur nature, spirituels, ne sont pas, comme les hommes, liés à cette terre, mais exercent leur domination dans des régions supérieures, que l'apôtre appelle ailleurs "les lieux célestes." (Ephésiens 6.12)
    Mais le côté le plus clairement pratique des enseignements de l'apôtre sur ce point difficile, c'est que le démon qui régit la puissance de l'air commande aussi à l'esprit qui agit maintenant (il agissait aussi en vous autrefois) avec efficace dans les fils de la révolte, de la désobéissance à Dieu. (Colossiens 3.6)
    Le verset suivant dit assez quels sont les moyens dont il se sert. Des passages comme celui-ci (et ils abondent dans l'Ecriture) nous montrent l'importance de la doctrine mystérieuse du démon. On ne connaît le mal, dans sa nature profonde et dans toutes ses conséquences, que lorsqu'on le considère non comme isolé dans le monde moral, comme un vide, un manque relativement au bien ; non pas même uniquement comme l'effet de la corruption de la nature humaine ; mais dans son inévitable connexion avec cette puissance des ténèbres, dont la révélation nous parle sans cesse, du commencement de la Genèse jusqu'à la fin de l'Apocalypse.
    Chaque péché, chaque passion mauvaise de son cœur, met l'homme pécheur en communion avec ce règne ténébreux d'êtres qui haïssent Dieu et qui travaillent à la ruine de son empire dans les âmes et dans le monde ; comme aussi chaque acte d'obéissance, chaque mouvement de vrai amour met l'homme en communion avec le règne de Dieu, avec tout ce qui l'aime et le glorifie, soit sur la terre, soit dans le ciel. (Comparer Actes 26.18)
    Ce lien fatal qui rend celui qui fait le mal esclave du prince des ténèbres peut devenir pour lui la cause d'une inévitable ruine, comme on le voit clairement, par exemple, dans l'histoire morale d'un Judas. (Voir Jean 13.2,27)
    C'est ce que Paul exprime ici par cette "action efficace" du prince de ce monde dans les rebelles. Mais le même apôtre montre aux chrétiens leur pleine délivrance de cette puissance dans l'œuvre de la rédemption, dont l'influence victorieuse s'étend jusque dans les sombres profondeurs de l'empire du mal. (Colossiens 1.13)
  • 2.3 parmi lesquels nous tous aussi nous avons vécu autrefois dans les convoitises de notre chair, faisant les volontés de la chair et de nos pensées ; et nous étions par nature enfants de colère aussi bien que les autres. Parmi lesquels se rapporte aux fils de la rébellion, (Ephésiens 2.2) et non aux offenses et aux péchés. (Ephésiens 2.1)
    - Nous tous y avons vécu autrefois, dit l'apôtre, ne voulant pas plus excepter les Juifs que les païens de ce jugement qui s'étend à tout enfant d'Adam dans son état naturel. Puis il indique en l'homme la source du péché, ou la cause pour laquelle il vit parmi les rebelles, et le moyen par lequel le tentateur agit en lui : sa corruption naturelle. La source du mal est dans les convoitises, c'est-à-dire les mauvais désirs du cœur charnel. (Jacques 1.14)
    Ces désirs, nourris dans le cœur, deviennent des volontés, à la fois volontés de la chair et des pensées ; les premières ont leur source dans les sens, les secondes en sont indépendantes ; tout l'être est alors corrompu et dominé par la chair. (Comparer Matthieu 15.19 ; 1Pierre 4.3)
    Cette expression enfants de colère s'explique par une foule d'autres passages où se trouve la même façon de parler. Ainsi, les "enfants (ou fils) de rébellion ;" (Ephésiens 2.2) "fils de la mort," que nos versions rendent par "voués à la mort ;" (Psaumes 79.11 ; Psaumes 102.21 ; 2Samuel 12.5) "fils de perdition ;" (Jean 17.12 ; 2Thessaloniciens 2.3) "fils de la géhenne ;" (Matthieu 23.15) et dans un sens opposé, "fils de paix." (Luc 10.6)
    Il y a toujours dans cette expression une profonde réalité : elle indique l'origine, la source (la paternité) d'où dérivent les dispositions ou l'état moral dont il s'agit. Aussi trouvons-nous ici le mot enfants de colère dans un rapport intime avec celui-ci : par nature, auquel nous allons revenir.
    Un enfant de colère est un homme qui, non seulement est digne de la colère de Dieu, mais qui de fait est l'objet de cette colère, c'est-à-dire de la sainte indignation que Dieu éprouve pour le mal, et qui est par là même sous le poids de sa justice et de ses châtiments. (Voir à ce sujet Jean 3.36, note, et comparez Matthieu 3.7 ; Romains 1.18 ; 2.5 ; Ephésiens 5.6 ; Colossiens 3.6)
    L'apôtre va plus loin, et jette un regard plus profond dans l'origine du mal ; il ajoute : par nature. Tous les efforts tentés par certains interprètes pour se débarrasser de la doctrine du péché originel tombent impuissants devant l'inexorable signification de ce mot. Qu'on relise la description de l'état moral de l'homme naturel que fait ici l'apôtre, (Ephésiens 2.1-5) et qu'on se demande : d'où peut provenir cet état ? A cette question il n'y a d'autre réponse que le fait de la chute, de la maladie invétérée du péché, héritée de génération en génération par nature, c'est-à-dire par la naissance.
    Nous sommes pécheurs en vertu d'une disposition innée qui porte ses fruits de mort avant même que nous ayons conscience de nos actes.
    "Ce mot par nature qui est toujours employé pour marquer les caractères essentiels et le développement propre d'une chose, par opposition aux qualités accessoires et à l'influence extérieure, (Galates 2.15 ; 4.8) nous avertit que ce qui provoque la colère de Dieu n'est pas seulement dans l'individu, mais dans la race et dans la nature humaine, bien entendu dans la nature déchue et non dans la nature primitive et normale." A. Monod.
    En effet, les autres explications qu'on a voulu donner du fait patent de la corruption humaine se réduisent aux deux suivantes : "Les hommes, nés bons, se corrompent les uns les autres" ce qui est un cercle vicieux, absurde ; ou bien : "Dieu a créé l'homme tel qu'il est," ce qui est un blasphème, faisant Dieu auteur du mal. Les enseignements de l'Ecriture sur la chute et les suites de la chute sont tous fondés sur l'idée profondément vraie que l'humanité forme devant Dieu un tout vivant et agissant selon la loi universelle de la solidarité. (Comparer Romains 5.12 et suivants)
    Cette loi, reconnue et invoquée aujourd'hui par la philosophie elle-même, ne détruit point la liberté, ni la responsabilité individuelle ; car, si notre nature a été corrompue par le péché, elle porte encore les traces de sa première origine, qui est de Dieu ; l'homme peut reconnaître et déplorer cette corruption, et, en présence de la grâce qui lui est offerte, s'il reste dans la ruine, cette ruine ne peut être attribuée qu'à lui-même.
    Aussi l'Ecriture ne sépare-t-elle jamais ces deux vérités : si c'est par un seul homme que le péché est entré dans le monde, la mort règne sur tous, parce que tous ont péché ; (Romains 5.12) et si nous sommes déclarés enfants de colère par nature, il n'en reste pas moins vrai que "l'âme qui aura péché, mourra." (Ezéchiel 18.4)
    C'est donc dépasser la pensée de l'apôtre que d'admettre avec la doctrine augustinienne de l'imputation du péché d'Adam que chacun de nous est responsable de la faute du père de notre race.
    Mais d'autre part, la vérité profonde et d'une grande portée pratique qui est enseignée par cette parole de Paul, c'est que nous sommes les objets de la colère divine, non seulement en raison de telle ou telle faute que nous avons commise, mais en vertu de tout notre état de corruption.
    Combien notre culpabilité nous apparaît plus grande, quand nous considérons qu'elle ne résulte pas seulement de nos transgressions positives, mais de tout ce fonds de dispositions mauvaises que les meilleurs sentent en eux. Cette pensée a inspiré notre vieille confession des péchés : "Nous reconnaissons et nous confessons que nous sommes de pauvres pécheurs, nés dans la corruption, enclins au mal..."