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Esaïe 53:1-8 (Annotée Neuchâtel)

   1 Qui a cru à ce qui nous était annoncé, et à qui le bras de l'Eternel a-t-il été révélé ? 2 Il a poussé devant lui comme un rejeton, comme une racine sortant d'une terre desséchée ; il n'avait ni forme ni beauté pour fixer nos regards, ni apparence pour exciter nos désirs. 3 Il était méprisé et abandonné des hommes, homme de douleurs et connaissant la maladie, méprisé comme un objet devant lequel on se cache le visage ; et nous n'avons fait de lui aucun cas.
   4 Véritablement, c'étaient nos maladies qu'il portait, et nos douleurs dont il s'était chargé ; et nous, nous le croyions puni, frappé de Dieu et humilié ! 5 Mais lui, il a été percé à cause de nos péchés, brisé à cause de nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la paix a été sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. 6 Nous étions tous errants comme des brebis, nous suivions chacun son propre chemin ; et l'Eternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous. 7 On le maltraite, et lui s'humilie et n'ouvre point la bouche, pareil à l'agneau conduit à la tuerie, et à la brebis muette devant les tondeurs ; il n'ouvre point la bouche. 8 Il a été enlevé par l'oppression et le jugement ; et parmi ses contemporains, qui eût pensé qu'il était retranché de la terre des vivants et que la plaie le frappait à cause du péché de mon peuple ?

Références croisées

53:1 Jn 1:7, Jn 1:12, Jn 12:38, Rm 10:16-17, Es 51:9, Es 52:10, Es 62:8, Rm 1:16, 1Co 1:18, 1Co 1:24, Ep 1:18-19, Es 40:5, Mt 11:25, Mt 16:17, Rm 1:17-18
Réciproques : Gn 49:1, Ps 71:18, Es 28:9, Jr 6:10, Ha 3:2, Mt 2:23, Mt 20:18, Mt 26:24, Mt 26:54, Mc 4:15, Mc 9:12, Mc 14:21, Mc 14:49, Lc 2:12, Lc 2:40, Lc 9:22, Lc 13:19, Lc 18:31, Lc 22:22, Lc 24:26, Lc 24:27, Lc 24:44, Jn 3:11, Jn 3:32, Jn 5:38, Jn 5:40, Jn 9:18, Jn 15:20, Ac 3:18, Ac 5:24, Ac 11:21, Ac 26:23, 1Co 1:20, 1Co 15:3, 1P 1:11, 1P 1:12, 1Jn 5:10
53:2 Es 11:1, Jr 23:5, Ez 17:22-24, Za 6:12, Mc 6:3, Lc 2:7, Lc 2:39, Lc 2:40, Lc 2:51, Lc 2:52, Lc 9:58, Rm 8:3, Ph 2:6-7, Es 52:14, Mc 9:12, Jn 1:10-14, Jn 9:28-29, Jn 18:40, Jn 19:5, Jn 19:14, Jn 19:15, 1P 2:14
Réciproques : Lv 2:14, Lv 3:12, Lv 5:11, Lv 16:4, 2S 1:19, 2S 6:20, Ps 69:29, Ps 85:11, Ct 1:5, Ct 5:9, Es 42:4, Es 45:8, Jr 33:15, Ez 34:29, Mi 5:2, Za 3:8, Za 11:13, Mt 2:23, Mt 8:20, Mt 11:28, Mt 13:55, Mt 27:22, Mc 4:31, Mc 9:2, Lc 2:12, Lc 9:29, Lc 24:46, Jn 1:11, Jn 1:14, Jn 1:45, Jn 3:30, Jn 4:12, Jn 6:40, Ac 5:24, 2Co 8:9, Ga 4:14, He 2:9
53:3 Es 49:7, Es 50:6, Ps 22:6-8, Ps 69:10-12, Ps 69:19, Ps 69:20, Mi 5:1, Za 11:8, Za 11:12, Za 11:13, Mt 26:67, Mt 27:39-44, Mt 27:63, Mc 9:12, Mc 15:19, Lc 8:53, Lc 9:22, Lc 16:14, Lc 23:18-25, Jn 8:48, He 12:2-3, Es 53:4, Es 53:10, Ps 69:29, Mt 26:37-38, Mc 14:34, Lc 19:41, Jn 11:35, He 2:15-18, He 4:15, He 5:7, Dt 32:15, Za 11:13, Mt 27:9-10, Jn 1:10-11, Ac 3:13-15
Réciproques : Gn 3:15, 2S 6:16, 2S 6:20, Jb 30:28, Ps 18:4, Ps 38:17, Ps 69:7, Ps 88:3, Ps 88:15, Ps 109:22, Ps 116:3, Ps 119:141, Ps 123:3, Ec 7:4, Ct 5:2, Lm 3:1, Za 12:8, Mt 8:20, Mt 9:24, Mt 11:28, Mt 13:55, Mt 13:57, Mt 17:12, Mt 20:19, Mt 26:61, Mt 27:22, Mt 27:29, Mt 27:30, Mc 6:3, Mc 7:34, Mc 8:12, Mc 8:31, Mc 10:34, Mc 14:65, Mc 15:14, Lc 2:7, Lc 9:26, Lc 17:25, Lc 18:32, Lc 22:63, Lc 23:11, Lc 23:35, Jn 3:30, Jn 4:12, Jn 9:29, Jn 12:27, Jn 12:48, Jn 15:18, Jn 19:2, Ac 4:27, 1Co 4:10, Ga 4:14, Ph 2:7, 2Tm 3:3, Jc 2:6
53:4 Es 53:5-6, Es 53:11, Es 53:12, Mt 8:17, Ga 3:13, He 9:28, 1P 2:24, 1P 3:18, 1Jn 2:2, Mt 26:37, Jn 19:7
Réciproques : Gn 3:15, Gn 22:9, Lv 1:4, Lv 1:15, Lv 3:11, Nb 7:15, Nb 7:45, Jb 21:19, Jb 30:28, Ps 18:4, Ps 31:11, Ps 69:4, Ps 69:26, Ps 88:16, Ps 116:3, Pr 21:18, Ec 7:4, Es 53:3, Za 3:9, Za 13:7, Mc 14:34, Mc 15:24, Jn 10:15, 2Co 5:21, Phm 1:18, He 4:15, 1Jn 3:5
53:5 Es 53:6-8, Es 53:11, Es 53:12, Dn 9:24, Za 13:7, Mt 20:28, Rm 3:24-26, Rm 4:25, Rm 5:6-10, Rm 5:15-21, 1Co 15:3, 2Co 5:21, Ep 5:2, He 9:12-15, He 10:10, He 10:14, 1P 3:18, Es 53:10, Gn 3:15, 1P 2:24
Réciproques : Lv 1:15, Lv 16:10, Dt 3:26, Ps 31:11, Ps 80:17, Ps 103:3, Pr 21:18, Es 6:7, Es 9:6, Es 53:4, Ez 40:39, Ml 4:2, Mt 27:26, Lc 23:16, Jn 11:51, Jn 12:40, Jn 19:1, 2Co 6:5, He 4:15
53:6 Ps 119:176, Mt 18:12-14, Lc 15:3-7, Rm 3:10-19, 1P 2:25, Es 55:7, Es 56:11, Ez 3:18, Rm 4:25, Jc 5:20, 1P 3:18, Ps 69:4
Réciproques : Gn 8:21, Gn 22:6, Gn 22:10, Ex 12:6, Ex 28:38, Ex 29:10, Lv 1:10, Lv 3:2, Lv 3:8, Lv 3:12, Lv 3:13, Lv 4:4, Lv 4:24, Lv 10:17, Lv 16:10, Lv 16:17, Lv 16:21, Nb 15:31, Nb 18:1, Dt 3:26, 1R 8:46, Jb 40:4, Ps 14:3, Ps 40:12, Ps 53:3, Ps 119:101, Ps 130:3, Pr 7:25, Ec 7:20, Es 53:4, Es 53:5, Es 64:6, Jr 50:6, Ez 4:5, Ez 43:22, Jl 2:27, Mt 10:6, Mt 15:24, Lc 12:32, Lc 15:4, Jn 10:7, Jn 10:11, Jn 18:8, Rm 3:12, Rm 5:8, 2Co 5:14, Ga 3:11, Ep 2:3, Ph 3:9, 1Tm 2:6, 1P 2:24, 1Jn 1:8
53:7 Mt 26:63, Mt 27:12-14, Mc 14:61, Mc 15:5, Lc 23:9, Jn 19:9, 1P 2:23, Ac 8:32-33
Réciproques : Lv 1:10, Lv 4:32, Ps 38:13, Ps 39:2, Jr 11:19, Jr 31:18, Mt 17:23, Mt 27:30, Mt 27:31, Mc 12:7, Mc 14:53, Mc 15:3, Jn 1:29, Jn 10:17, Rm 8:36, 1Co 5:7, Jc 5:6, 1P 1:19, Ap 5:6
53:8 Ps 22:12-21, Ps 69:12, Mt 26:65-66, Jn 19:7, Mt 1:1, Ac 8:33, Rm 1:4, Dn 9:26, Jn 11:49-52, 1P 3:18
Réciproques : Gn 39:20, Jb 28:13, Ps 88:5, Ps 88:16, Ps 116:9, Pr 30:4, Es 53:11, Jr 11:19, Mt 20:28, Mc 12:7, Jn 7:27, Jn 10:15, Jn 10:20, Jn 12:34, Ac 8:32, Ac 26:18, 1Jn 3:4, Ap 5:6

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Esaïe 53
  • 53.1 1 à 9 Les souffrances et la mort du serviteur de Jéhovah.
    Le prophète parle ici comme représentant d'Israël. Il se transporte au moment où le peuple, après avoir rejeté son Messie, ouvrira enfin les yeux et regardera à celui qu'il a percé, (Zacharie 12.10). Israël confesse son incrédulité et s'accuse d'être demeuré sourd aux révélations divines (comparez 42.19-20). Tandis que les païens, qui n'avaient point entendu parler du serviteur de Dieu, ont cru en lui (52.15), ceux auxquels il avait été annoncé, l'ont méconnu et rejeté. Comparez 49.4; 50.6.
    Ce qui nous était annoncé, plutôt que notre prédication, (Ostervald). Jean et Paul citent ce verset d'après la traduction des LXX, dans laquelle le terme grec peut avoir les deux sens (Jean 12.38; Romains 10.16).
    Le bras de l'Eternel : le symbole de la puissance divine. Cette puissance s'est manifestée dans l'œuvre du serviteur accomplissant le salut du monde (voir surtout les derniers versets du chapitre).
  • 53.2 Le fait inouï du rejet du Messie par Israël s'explique par le caractère d'infirmité qu'a revêtu son apparition. Sous cette faiblesse, qui le scandalisait, ce peuple n'a pas su discerner le bras de Dieu. Esaïe compare le serviteur à une plante frêle, que personne ne remarque, mais sur laquelle reposent le regard et la faveur de Dieu, car lui seul il en sait le prix : a poussé devant lui,; comparez Luc 2.40,52. Ce rejeton ne sort pas, comme 11.1, du tronc d'Isaï, mais d'un sol desséché (du sein d'Israël profondément abaissé. Le Messie en effet apparaît ici et dans toute cette partie du livre d'Esaïe, non comme le représentant de la famille royale, le fils de David, mais comme celui du peuple tout entier, dont il est le sacrificateur (le vrai Israël, 49.3).
  • 53.3 Le prophète a sans doute devant les yeux l'image d'un de ces lépreux auxquels la loi ordonnait de se voiler la face devant leurs semblables (Lévitique 13.45). Mais ici, ce sont les autres hommes qui se couvrent pour ne pas le voir, tant son aspect inspire d'horreur. Comparez 49.7; 52.14.
  • 53.4 Les versets 4 à 7 indiquent la cause des souffrances extraordinaires du serviteur.
    Nos maladies, nos douleurs, désignent toutes les souffrances qui constituent le salaire du péché dont il s'est chargé.
    Et nous, nous le croyions puni... Israël a raisonné comme les amis de Job : prétendant mesurer sa faute par sa souffrance, il l'a tenu pour un homme que Dieu frappait d'un mal hideux en raison de quelque crime exceptionnel. Le mot nagoual que nous rendons par frappé, est employé 2Rois 15.5, en parlant d'Ozias atteint de la lèpre; et le substantif néga : plaie (verset 8), est une désignation très usuelle de cette maladie, regardée comme le châtiment direct du péché; voir par exemple Lévitique 13.1-59; le traité du Talmud qui s'occupe de la lèpre est intitulé des plaies. Un fait à noter, c'est que, d'après une tradition juive, le Messie fils de Joseph (le Messie humilié) doit être lépreux.
  • 53.5 Le prophète modifie l'image pour introduire ici un nouveau trait : non seulement le serviteur souffre d'infirmités qui provoquent le mépris et l'incrédulité, mais la haine de son peuple s'acharne contre lui, et il finit par succomber à une mort violente (comparez 50.6-7; Zacharie 12.10). Cette mort est voulue de Dieu (verset 6); c'est un châtiment, mais non, comme on l'avait cru, celui de ses propres fautes (voir verset 6).
    Le châtiment qui nous donne la paix, littéralement : le châtiment de notre paix, c'est-à-dire par lequel nous obtenons le salut, la paix avec Dieu.
    Guéris : c'est nous qui étions les véritables lépreux (verset 1). Comparez 1Pierre 2.24.
  • 53.6 Errants comme des brebis : pareils à un troupeau qui a abandonné son berger; infidèles et misérables tout ensemble. Même image Jérémie 50.6, et dans la bouche de Jésus Matthieu 15.21; Luc 15.4. Comparez 1Pierre 2.25.
    L'Eternel a eu pitié, tout en faisant justice. Il est de règle que le péché revienne sur le pécheur sous forme de châtiment. Ici la faute de tous retombe sur le seul juste, non par accident, mais en vertu d'un décret de Dieu, qui le frappe pour sauver les coupables; le péché du monde pèse sur lui (Jean 1.29). On comprend maintenant ce que signifiaient des paroles comme celles-ci : C'est moi, moi, qui efface tes iniquités... J'ai effacé tes forfaits... (43.25; 44.22). Il est impossible d'exprimer plus nettement que ne le fait Esaïe dans tout ce passage, l'idée d'un sacrifice dans lequel le Messie est substitué aux pécheurs.
    De nous tous. Esaïe ne distingue pas entre fidèles et infidèles; tout Israël, sans aucune exception, a péché et a besoin de la médiation du serviteur. Le prophète est d'accord avec lui-même (6.5; 64.6) et avec tout l'Ancien Testament (Psaumes 14.2-3; 143.2).
  • 53.7 Loin de protester contre ce châtiment immérité, le serviteur l'accepte et le subit en silence. Il faut traduire : et lui s'humilie, plutôt que : on l'accable; il y a un contraste intentionnel entre la brutalité de ses persécuteurs et la douceur dont il fait preuve. Deux images servent à peindre sa patience : celle d'un agneau qu'on immole, comme l'agneau pascal (Exode 12.3), et celle d'une brebis sous la main des tondeurs. Comparez l'application que Jérémie fait à sa propre situation d'une image semblable (Jérémie 11.19). Le Nouveau Testament revient fréquemment à ce type de l'agneau de Dieu : Jean 1.29; 1Pierre 1.18-19; 2.23; pour l'accomplissement, comparez Actes 8.32-35.
  • 53.8 D'autres traduisent : Il a été enlevé à l'oppression et au jugement, c'est-à-dire délivré par la mort et glorifié par Dieu. Ce sens est possible, mais peu naturel ici, où il ne s'agit pas de l'élévation, mais de la fin douloureuse du serviteur. L'idée est plutôt qu'il a été victime d'une sentence inique; les termes oppression et jugement sont synonymes de jugement oppressif.
    La seconde partie du verset a été interprétée de bien des manières. Le mot dor, que nous rendons par contemporains, signifie proprement génération. Plusieurs l'appliquent à la postérité spirituelle du serviteur, mais cette idée n'a aucun rapport avec le contenu de ce verset; sa place est au verset 10; et il est douteux quelle pût être exprimée par le mot dor. D'autres traduisent ce terme par, durée, sens qu'il ne comporte pas, ou par demeure, sens qui est possible (voir 38.12), mais bien invraisemblable (il faudrait entendre par cette demeure le tombeau du serviteur, verset 9). Celui que nous avons adopté se retrouve ailleurs (par exemple Jérémie 2.31) et s'accorde bien avec l'idée, énoncée déjà au verset 1, que nul, parmi les témoins de sa souffrance, n'a compris l'œuvre d'amour qu'il accomplissait en mourant.
    Retranché de la terre des vivants : voyez 38.11,18-19.
    La plaie : voir la note verset 4.
    Le frappait. Le pronom lamo est ordinairement un pluriel (les); mais il est employé quelquefois à la place du singulier lo (ainsi par Esaïe lui-même, 44.15); il sert à donner ici plus de poids à la fin de la phrase. C'est donc à tort qu'on a vu dans ce mot la preuve que le serviteur n'est pas un individu, mais un être collectif, opinion qui est contredite par tout l'ensemble de ce chapitre.
    Mon peuple : Israël, au nom duquel le prophète a parlé jusqu'ici.