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Exode 12:37
(Annotée Neuchâtel)
Exode 12:37 Et les, fils d'Israël partirent de Ramsès pour Succoth, au nombre d'environ six cent mille piétons : les hommes, sans compter les enfants.

Références croisées

12:37 Nb 33:3, Nb 33:5, Ex 1:11, Gn 47:11, Ex 38:26, Gn 12:2, Gn 15:5, Gn 46:3, Nb 1:46, Nb 11:21
Réciproques : Gn 33:17, Ex 1:7, Nb 2:32, Nb 26:65, Nb 33:1, Dt 1:10, Dt 26:8, Js 24:6, Ps 105:24, Jr 31:2, Ez 16:7, He 11:27

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Exode 12
  • 12.37 37 à 42 Départ des Israélites
    Ramsès. Ce nom était celui de tout un pays dans le Delta, qui renfermait celui de Gossen, et il ne serait pas impossible de lui donner ici ce sens général. Mais il est plus probable qu'il s'agit de la capitale de ce pays que les Israélites avaient eux-mêmes bâtie (1.11) et où ils habitaient sans doute en fort grand nombre.
    On identifie souvent cette ville avec Tanis (Tsoan), la principale résidence des rois hyksos, située dans la partie nord-est du Delta, près du lac Menzalé (voir Genèse 45.10, note). Dans ce cas, la marche des Israélites se serait dirigée du Nord-Ouest au Sud-Est. Lepsius avait cru pouvoir démontrer que la ville de Ramsès était située beaucoup plus au Sud et aussi plus à l'Est, près des lacs Amers, un peu à l'ouest de la ville actuelle d'Ismaïlia. Mais les découvertes récentes de M. Naville (Mémoire publié par l'Egypt Exploration Fund. Londres 1887) conduisent à placer Ramsès, résidence fréquente de Ramsès II (Sésostris), assez loin à l'ouest de l'endroit indiqué par Lepsius, dans la localité où se trouve la ville de Phakousa, au sud-est de Zagazig, d'où part le canal qui unit le Nil avec la mer Rouge en suivant dans sa première partie le Wadi Tumilat. (Voir Carte)
    De cette manière, cette ville aurait été située dans la partie occidentale du pays de Gossen, de sorte qu'en se dirigeant de Ramsès vers l'Est la colonne principale des Israélites aurait eu à traverser tout le pays où étaient établis la plupart de leurs compatriotes.
    Succoth. Ce nom désigne en hébreu des cabanes construites de branchages (Genèse 33.17). D'après M. Naville (Mémoire publié par l'Egypt Exploration Fund. Londres 1885), il faut placer cette localité à l'extrémité orientale du Wadi Tumilat, entre 15 et 20 kilomètres à l'ouest d'Ismaïlia, près de l'endroit nommé aujourd'hui Tel-Maskhutah. Le savant genevois pense que Succoth désignait une contrée de pâturages, et c'est là qu'il place, d'après une foule d'indices, la ville de Pithom.
    Le nom hébreu de Succoth paraît être identique à celui de Thuku (changement fréquent de T en S), qui accompagne plusieurs fois dans les inscriptions celui de Pithom et qui désigne un district habité par des étrangers, un pays de frontières; comparez les remarques sur les mots Mosché et chartoummim, 2.10 et 7.11
    Si ces rapprochements sont fondés, on comprend aisément que, à mesure que la colonne principale, partie de Ramsès sous la conduite de Moïse, traversait de l'Ouest à l'Est le pays de Gossen, elle ait pu recueillir au fur et à mesure les contingents de la population israélite habitant la contrée et prêts à partir. La nation entière se trouva ainsi réunie à l'étape de Succoth, et c'est là qu'elle jouit pour la première fois du sentiment de sa liberté. Ainsi les deux villes qui avaient été le théâtre de l'oppression la plus dure (1.11), ont joué le principal rôle au jour de la délivrance.
    Si l'on se demande comment, le mot d'ordre pour le départ put être donné à un si grand nombre de personnes et comment ce départ put s'exécuter en bon ordre, il faut se rappeler que l'organisation du peuple entier en tribus, branches, familles, maisons, avec des chefs établis, selon la forme patriarcale, sur chacune de ces divisions et subdivisions, rendait possible cette exécution prompte et bien réglée de l'ordre divin.
    Au nombre d'environ six cent mille piétons. Les femmes et les enfants allaient à âne, comme c'est l'ordinaire en Orient, ou sur des chariots. Si Ramsès et Succoth sont situés comme nous l'avons dit, une distance de quarante à soixante kilomètres séparait ces deux endroits; il est peu probable que, malgré le départ très matinal, une telle foule de gens ait pu la franchir en un jour. Mais le texte ne le dit pas non plus. Le premier campement eut lieu dans les pâturages de Succoth. Ce fut là qu'on attendit les traînards et qu'on se compta approximativement. Comparez Nombres 1.46 et 3.9
    Six cent mille hommes supposent une population de deux millions d'âmes environ. On demande s'il est possible que la famille de Jacob eût pu multiplier à ce point pendant quatre siècles. Sans même tenir compte de la fécondité particulière qui distingue l'Egypte et de la bénédiction extraordinaire accordée à Israël, on a calculé qu'en attribuant à chacun des petits-fils de Jacob qui, d'après les généalogies subséquentes, paraissent avoir fait souche, deux à trois descendants mâles par couple, à chaque génération, on obtient pour la dixième génération, celle qui sortit d'Egypte (10 générations pour 400 ans), un chiffre de près de 500 mille hommes, auxquels on doit ajouter tous les hommes de la huitième et de la neuvième génération qui vivaient encore. Le nombre indiqué n'a donc rien d'invraisemblable. Mais où trouvaient-ils la place pour se mouvoir tous ensemble? Sur des routes étroites et fermées de droite et de gauche, cela ne se concevrait pas. Mais dans de vastes plaines, en partie inhabitées et incultes, chaque tribu avec ses subdivisions pouvait se mouvoir aisément.