Exode 17:6
(Annotée Neuchâtel)
Exode 17:6
Je vais me tenir là devant toi sur le rocher qui est en Horeb, et tu frapperas le rocher : il en sortira de l'eau, et le peuple boira. Et Moïse fit ainsi, aux yeux des Anciens d'Israël.
Références croisées
17:6 Ex 16:10, Ex 3:1-5, Nb 20:9-11, Dt 8:15, Ne 9:15, Ps 78:15-16, Ps 78:20, Ps 105:41, Ps 114:8, Es 48:21, 1Co 10:4, Ps 46:4, Es 41:17-18, Es 43:19-20, Jn 4:10, Jn 4:14, Jn 7:37-38, Ap 22:17Réciproques : Ex 7:20, Nb 20:11, Nb 21:16, Dt 1:6, Dt 9:21, 2R 3:17, Ne 9:20, Ps 74:15, Ps 81:7, Pr 25:25, Es 35:6, Ha 3:9
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsExode 17
- 17.6 Je vais me tenir là... S'agit-il de la colonne de nuée qui se transportera au-dessus de ce rocher, ou seulement de la présence invisible de l'Eternel, manifestant d'une manière sensible sa toute-puissance secourable? Nous l'ignorons.
Devant le rocher qui est en Horeb. On a beaucoup discuté sur le rapport entre les deux noms Horeb et Sinaï. Plusieurs pensent qu'en réalité il n'y a aucune différence entre eux, et que tous deux désignent la même montagne; l'emploi de l'un ou de l'autre de ces noms proviendrait de la différence entre les deux documents qui se trouvent combinés dans notre récit. Les termes de ce verset nous conduisent à une autre explication. A Réphidim l'on était encore au moins à une journée du lieu où fut donnée la loi, et cependant le peuple est déjà là en Horeb. Cela prouve que ce nom désigne proprement non une sommité particulière, mais tout un district montagneux. C'est ce qui ressort également de3.1
, où il est dit que quand Moïse était chez Jéthro, il vint paître les troupeaux de son beau-père en ou à Horeb. C'est-à-dire qu'avec l'arrivée de la saison chaude il avait quitté le bord de la mer, comme le font encore aujourd'hui les bédouins, pour venir chercher les frais pâturages du pays des montagnes, au centre de la presqu'île. Horeb désigne donc primitivement toute cette contrée élevée. C'est ce qui explique pourquoi la grande plaine d'er-Rahah, an pied du Sinaï, ou campa Israël pendant toute une année, est toujours appelée désert du Sinaï, jamais désert d'Horeb. Plus tard, et à une grande distance des lieux, ces deux noms sont employés indifféremment.
Et Moïse fit ainsi. On montre près du couvent du Sinaï le rocher que Moïse doit avoir frappé. C'est là une tradition sans valeur et sans vraisemblance. Nous ignorons entièrement le lieu exact de cette scène. Nous trouvons dans l'ouvrage d'un savant géologue qui a visité la contrée (Fraas, Aus dem Orient, 1867), le récit suivant :Au pied du Djébel-Mousa, on aperçoit à une certaine hauteur, au-dessus de la vallée, un certain nombre de places vertes. Je grimpai jusqu'à l'une d'elles. Une paroi de granit s'élevait perpendiculairement au-dessus des débris de rocher. Au pied de cette muraille se trouvaient un figuier, des buissons et de la verdure, qui devaient leur fraîcheur à un petit bassin d'eau nourri par une source voisine. Celle-ci découlait sur la face polie du rocher. En regardant de plus près, je découvris l'ouverture par où elle jaillissait et reconnus qu'elle était artificielle. La paroi de rocher, de 40 pieds de haut, n'offrait pas la moindre trace d'humidité qui pût faire présumer l'existence de l'eau derrière le granit. Une main humaine avait évidemment ouvert dans le rocher un passage à l'eau de la source.
Ce que la main de l'homme avait fait là, Dieu n'a-t-il pas pu le faire à Réphidim par le bâton de Moïse, en ouvrant miraculeusement la voie à un réservoir d'eau qui se trouvait dans l'intérieur du rocher?
Selon les rabbins, le rocher d'où Moïse avait fait jaillir l'eau suivit les Israélites pendant les quarante ans de leur séjour au désert, leur fournissant de l'eau dès qu'ils en manquaient. Plusieurs commentateurs pensent que saint Paul fait allusion à cette légende1Corinthiens 10.4
, mais en la spiritualisant. En tout cas le rocher qui, d'après la légende, accompagnait les Israélites, est pour l'apôtre un rocher spirituel, le Christ, Dieu accompagnant son peuple en la personne de l'Ange de l'Eternel et faisant sortir des rochers matériels l'eau qui devait le désaltérer, tant à Réphidim qu'à Kadès (Nombres 20.11
).
Cette histoire est souvent rappelée dans l'Ecriture (Psaumes 78.15-16; 105.41; 114.8; Esaïe 48.21
). On en retrouve la trace jusque dans l'historien romain Tacite (Histoires V, 3). D'après lui, les Israélites, en suivant un troupeau d'ânes sauvages, parvinrent à découvrir une source.