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Exode 19:1-8
(Annotée Neuchâtel)
1 Ce fut le premier jour du troisième mois après leur sortie du pays d'Egypte que les fils d'Israël arrivèrent au désert de Sinaï.
2 Et ils partirent de Réphidim, arrivèrent au désert de Sinaï et campèrent dans le désert. Israël y campa en face de la montagne,
3 et Moïse monta vers Dieu, et l'Eternel du haut de la montagne lui cria ces mots : Voici ce que tu diras à la maison de Jacob et ce que tu annonceras aux fils d'Israël :
4 Vous avez vu vous-mêmes ce que j'ai fait aux Egyptiens et que je vous ai portés sur des ailes d'aigle et vous ai amenés vers moi.
5 Et maintenant, si vous obéissez fidèlement à ma voix et que vous gardiez mon alliance, vous serez mon peuple particulier d'entre tous les peuples ; car toute la terre est à moi.
6 Mais vous, vous me serez un royaume de sacrificateurs et une nation sainte. Telles sont les paroles que tu diras aux fils d'Israël.
7 Et Moïse vint et appela les Anciens du peuple et leur exposa tout ce que l'Eternel l'avait chargé de dire.
8 Et tout le peuple répondit d'une voix unanime : Tout ce qu'a dit l'Eternel, nous le ferons. Et Moïse alla porter à l'Eternel la réponse du peuple.

Références croisées

19:1 Ex 12:2, Ex 12:6, Lv 23:16-18, Ex 16:1, Nb 33:15
Réciproques : Ex 3:12, Ex 3:18, Lv 25:1, Nb 1:1, Nb 10:11, Nb 10:12, Dt 1:6, Ac 7:30, Ac 7:36, Ac 7:53
19:2 Ex 17:1, Ex 17:8, Ex 3:1, Ex 3:12, Ex 18:5, Ac 7:30, Ac 7:38, Ga 4:24
Réciproques : Nb 10:12, Nb 33:14, Nb 33:15, Dt 1:6, Dt 11:29
19:3 Ex 20:21, Ex 24:15-18, Ex 34:2, Dt 5:5-31, Ac 7:38, Ex 3:4
Réciproques : Ex 3:1, Ex 4:27, Ex 19:20, Lv 1:1, Nb 10:33, Dt 29:1, Rm 9:4
19:4 Ex 7:1, Ex 14:31, Dt 4:9, Dt 4:33-36, Dt 29:2, Es 63:9, Dt 32:11-12, Es 40:31, Es 63:9, Ap 12:14
Réciproques : Dt 1:31, Js 24:17, 1Ch 17:21, Jb 39:27, Es 31:5, Es 46:3, Es 48:20, Es 63:18, Jr 44:2, Ez 16:6, Ez 16:8, Ez 20:5, Os 9:10, Os 11:3, He 3:9, He 8:9
19:5 Ex 23:22, Ex 24:7, Dt 11:27, Dt 28:1, Js 24:24, 1S 15:22, Es 1:19, Jr 7:23, Jr 11:4-7, He 11:8, Dt 5:2, Ps 25:10, Ps 103:17-18, Es 56:4, Jr 31:31-33, Dt 4:20, Dt 7:6, Dt 14:2, Dt 14:21, Dt 26:18, Dt 32:8-9, 1R 8:53, Ps 135:4, Ct 8:12, Es 41:8, Es 43:1, Jr 10:16, Ml 3:17, Tt 2:14, Ex 9:29, Dt 10:14, Jb 41:11, Ps 24:1, Ps 50:11, Dn 4:34-35, 1Co 10:26, 1Co 10:28
Réciproques : Gn 17:7, Gn 34:7, Ex 4:22, Ex 6:7, Ex 15:16, Ex 19:22, Ex 22:31, Ex 28:2, Ex 33:16, Ex 34:9, Lv 20:24, Lv 22:32, Lv 26:12, Lv 26:15, Lv 26:45, Nb 23:9, Dt 4:13, Dt 28:9, Dt 29:12, Dt 33:3, Jg 20:7, 1S 10:1, 1S 12:12, 1S 12:22, 2S 7:23, 2S 20:19, 2S 23:3, 1R 3:8, 1R 11:38, 2R 17:35, 1Ch 16:13, 1Ch 17:22, 2Ch 5:10, 2Ch 8:9, 2Ch 13:10, 2Ch 20:7, Ps 33:12, Ps 50:7, Ps 50:12, Ps 68:10, Ps 74:12, Ps 114:2, Ps 115:9, Ps 148:14, Es 43:4, Es 45:4, Es 63:8, Jr 2:3, Jr 11:2, Jr 13:11, Jr 31:32, Jr 51:19, Ez 20:12, Ez 23:4, Os 2:1, Am 3:2, Am 6:1, Za 2:12, Ml 2:11, Mt 20:2, Ac 27:23, He 8:9, He 8:10, 1P 2:9
19:6 Dt 33:2-4, Es 61:6, Rm 12:1, 1P 2:5, 1P 2:9, Ap 1:6, Ap 5:10, Ap 20:6, Lv 11:44-45, Lv 19:2, Lv 20:24, Lv 20:26, Lv 21:7-8, Lv 21:23, Dt 7:6, Dt 26:19, Dt 28:9, Es 62:12, 1Co 3:17, 1Th 5:27, 1P 1:15-16
Réciproques : Gn 17:7, Gn 34:7, Ex 4:22, Ex 6:7, Ex 15:16, Ex 22:31, Ex 28:2, Ex 33:16, Lv 22:32, Lv 26:12, Lv 26:45, Nb 16:3, Nb 23:9, Dt 4:20, Dt 14:2, Dt 26:18, Dt 29:12, Dt 32:9, Dt 33:3, Jg 20:7, 1S 10:1, 1S 12:12, 1S 12:22, 2S 7:23, 2S 20:19, 2S 22:14, 2S 23:3, 1R 3:8, 1R 8:53, 2R 17:35, 1Ch 16:13, 1Ch 17:22, 2Ch 8:9, 2Ch 13:10, Esd 9:2, Ps 33:12, Ps 50:7, Ps 68:10, Ps 74:12, Ps 114:2, Ps 135:4, Ps 148:14, Es 26:2, Es 41:8, Es 43:1, Es 43:4, Es 45:4, Es 51:4, Es 63:8, Es 66:21, Jr 2:3, Jr 7:23, Jr 13:11, Jr 51:19, Ez 20:12, Ez 23:4, Os 2:1, Am 3:2, Am 6:1, Za 2:12, Ml 2:11, Mt 20:2, Mt 21:43, Tt 2:14, He 8:10
19:7 Ex 3:16, Ex 4:29-30, 1Co 15:1
Réciproques : Ex 12:21, Ex 21:1
19:8 Ex 20:19, Ex 24:3, Ex 24:7, Dt 5:27-29, Dt 26:17-19, Js 24:24, Ne 10:29
Réciproques : Js 24:21, Ps 103:7, Jr 2:20, Mt 26:35, Mc 14:31, Lc 9:57

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Exode 19
  • 19.1 1à 3 L'arrivée au pied du Sinaï
    Pour comprendre les versets 1 et 2, il n'est pas nécessaire d'admettre que la visite de Jéthro a été racontée au chapitre 18 par anticipation et que le récit reprend ici au point où le chapitre 17 l'avait laissé. Ce verset 1 est placé en tête pour indiquer la date d'un événement aussi important que celui de l'arrivée à Sinaï et comme une sorte de titre pour tout le récit qui va suivre.
    Le texte hébreu indique par l'emploi du prétérit bahou, littéralement furent arrivés, qu'ici commence une nouvelle partie. Il ne faut donc pas traduire au verset 2 : Puis ils partirent... mais : Et (en effet) ils partirent... et campèrent...
    Ces mots sont ajoutés pour indiquer les deux termes de cette dernière étape que franchit le peuple en ce jour décisif.
    Le premier jour du troisième mois. L'hébreu dit littéralement : Au troisième mois... en ce jour-là. Le mot qui signifie mois signifie aussi et primitivement le premier du mois (proprement la nouvelle lune), et l'auteur ajoute en ce jour-là afin d'indiquer qu'il parle ici du premier jour du mois et non du mois tout entier. Notre mot de nouvel-an pour désigner le premier jour de l'année n'est pas sans analogie avec l'expression hébraïque. Il n'est donc pas nécessaire de supposer qu'un adjectif de nombre, désignant le quantième du mois où l'événement a eu lieu, ait disparu du texte.
    Il y avait en ce jour-là six semaines qu'Israël était parti de Ramsès (12.6,31,37) et quinze jours qu'il était arrivé au désert de Sin (16.4).
  • 19.2 Le désert de Sinaï, où campèrent les Israélites, ne peut être que la plaine, appelée aujourd'hui le Wadi er-Rahah, qui s'étend au pied nord du massif du Sinaï : elle va du nord-ouest au sud-est, s'élargissant de plus en plus, jusqu'au pied de la haute paroi verticale où commence la montagne du Sinaï. C'est la seule d'entre les vallées qui entourent ce massif central de la péninsule, où ait pu camper un peuple aussi nombreux que l'était alors Israël. Elle a une longueur de 3 kilomètres, environ 40 minutes de marche, et une largeur variant d'un demi à 1 kilomètre; au sud, elle se prolonge dans le Wadi el-Ledscha, à l'ouest du Sinaï; à l'est, elle communique par le Wadi ed-Deir avec le grand Wadi es-Scheik (voir carte).
    La montagne du Sinaï a deux sommets : l'un au nord, paroi granitique se dressant à pic, au-dessus de la plaine d'er-Rahah, et couronnée d'une crête à trois dents qui domine la plaine d'une hauteur de 1994 mètres au-dessus de la mer; il se nomme Ras-Sussafeh; l'autre, appartenant au même massif et situé à 4 kilomètres plus au sud, est beaucoup plus élevé (2244 mètres au-dessus de la mer); il se nomme encore aujourd'hui Djébel-Mousa (montagne de Moïse). Rien de plus imposant que ce sommet aux formes hardies avec ses roches granitiques et basaltiques. C'est le vrai centre de la péninsule; c'est de ses flancs que partent dans tous les sens les vallées qui déversent les eaux dans les deux golfes occidental et oriental de la mer Rouge.
    D'après plusieurs voyageurs modernes, c'est sur le premier de ces sommets que doit avoir eu lieu la promulgation de la loi; car, comme il domine immédiatement le Wadi er-Rahah, on l'aperçoit de tous les points de cette vallée. Mais c'est cette circonstance même qui nous empêche d'admettre que la loi ait été donnée sur ce sommet-là : dans ce cas, en effet, Moïse n'aurait pas dû (et même n'aurait pas pu) faire sortir le peuple du camp pour le conduire au-devant de Dieu (verset 17) en l'amenant au bas de la montagne (ibidem); car le camp occupait certainement la plaine entière au pied de la montagne. Il faut donc admettre que le sommet sur lequel l'Eternel descendit et sur lequel Moïse monta (verset 20) était le sommet méridional, le Djébel-Mousa proprement dit (voir à verset 17).
    Quelques savants ont supposé que le récit désignait sous le nom de Sinaï le magnifique mont Serbal, qui est situé à quarante kilomètres au nord-ouest, et domine le Wadi Feyran. Mais depuis quelques explorations plus récentes, en particulier celles qu'ont faites des ingénieurs anglais en 1869, cette hypothèse est abandonnée. Nous avons nous-mêmes été conduits à admettre que le peuple n'avait point passé par le Wadi Feyran. Puis ce wadi n'est point une vaste plaine où aurait pu camper un si grand peuple; si fertile qu'il soit, dit un voyageur, ce n'est pourtant qu'un étroit vallon de palmiers, une gorge resserrée qui ne saurait contenir une grande multitude. Enfin la contrée du Sinaï convient beaucoup mieux à tous égards que celle du Serbal à l'habitation d'un grand peuple pendant toute une année, à cause de sa richesse extraordinaire en sources et en puits, en palmiers et en pâturages. Quant à la tradition locale, elle est plutôt en faveur du Djébel-Mousa; la tradition qui lui a substitué le Serbal date seulement du cinquième siècle, où une nombreuse population chrétienne habitait le Wadi Feyran.
    La montagne : celle qui avait été appelée 3.1montagne de Dieu, sans doute par anticipation, en raison des scènes qui vont suivre. Plusieurs ont supposé que cette montagne imposante était dès longtemps consacrée à quelque culte local.
  • 19.3 Et Moïse monta vers Dieu. On peut s'étonner que Moïse monte vers Dieu sans avoir été appelé; et c'est ce qui a fait traduire parfois ce qui suit, dans ce sens contraire au texte : Car l'Eternel l'avait appelé. Mais Moïse savait qu'Israël était destiné à rendre là un culte à Dieu (3.12); et son premier soin, une fois arrivé, devait être d'aller s'instruire auprès de Dieu lui-même de la manière dont il voulait que ce service lui fût rendu. La suite montre clairement que la colonne de nuée, s'était dès l'arrivée posée sur la montagne pour indiquer la présence de Dieu.
    Et Dieu du haut... lui cria. Avant même que Moïse soit arrivé au sommet, la voix de l'Eternel parvient jusqu'à lui du haut de la montagne. Il vient prendre les ordres de Dieu; Dieu les lui donne. Il s'agit des préparatifs de l'alliance qui va être conclue. Dans tout contrat bilatéral, en effet, chaque partie doit commencer par déclarer ce qu'elle entend faire et à quoi elle s'engage par cet acte. Dieu parle le premier (versets 4 à 6); Israël répond (versets 7 à 9).
  • 19.4 4 à 6 Le message divin
    Les paroles de Jéhova qui suivent sont la base divine sur laquelle l'alliance va être traitée. Elles rappellent au peuple (verset 4) ce que Dieu a déjà fait pour lui. C'est Dieu qui a pris l'initiative de l'alliance; il a fait quelque chose pour Israël avant qu'Israël eût rien fait pour lui : il l'a tiré de la servitude et pour ainsi dire transporté jusqu'au pied du Sinaï. Cette grâce signalée est pour Israël un gage que Dieu accomplira pour lui ce qu'il va lui promettre encore. Puis Dieu expose ce qu'il veut faire de ce peuple d'Israël, le privilège qu'il lui destine (versets 5 et 6). Cette nouvelle grâce diffère de la première en ce qu'elle est promise sous condition (si vous obéissez, etc.). C'est par cette obéissance qu'Israël pourra devenir, conformément au dessein de Dieu, un peuple qui lui soit consacré d'une façon particulière. Dieu est, comme Créateur, le roi de tous les peuples mais, comme Libérateur d'Israël, il a acquis sur lui un droit spécial et veut établir entre ce peuple et lui une relation nouvelle et d'un autre ordre.
    Cette déclaration divine, qui énonce dans toute sa grandeur l'idée même de la théocratie, est exprimée en style poétique (le parallélisme des propositions) et diffère par là des prescriptions qui suivent, ainsi que des lois qui constituent l'alliance elle-même.
    Sur des ailes d'aigle. Cette image se retrouve à peu près dans le même sens Deutéronome 32.11. Elle représente la facilité avec laquelle Dieu leur a fait surmonter les difficultés du voyage, et s'applique tout particulièrement au passage de la mer Rouge, barrière qui paraissait infranchissable, et au voyage à travers le désert.
  • 19.5 Mon peuple particulier. C'est en hébreu la même expression que Tite 2.14 (1Pierre 2.9). Dans une vaste monarchie, il y a toujours un peuple qui tient de plus près au souverain, et qui a une position privilégiée. Telle était, par exemple, la position des Chaldéens par rapport à Nébucadnetsar, comparativement aux autres peuples réunis à son empire. Le mot hébreu signifie proprement l'épargne propre ou la cassette privée du prince (1Chroniques 29.3).
    Toute la terre. C'est là l'empire en général; il comprend tous les peuples de la terre, en tant que créatures de Dieu. L'universalisme est toujours l'arrière-plan en même temps que l'avenir du particularisme théocratique.
  • 19.6 Un royaume de sacrificateurs. C'est la traduction littérale. Ce qui ne peut signifier qu'un peuple ayant pour roi l'Eternel (non quelque souverain terrestre), et dont les membres seront tous sacrificateurs, c'est-à-dire ayant le droit, comme consacrés à l'Eternel, de s'approcher de lui pour l'adorer et le servir : ainsi un peuple de prêtres gouverné par le roi divin. La notion de royauté n'est pas appliquée par le texte hébreu aux Israélites eux-mêmes; elle a été introduite par les LXX qui ont traduit par sacrificature royale.
    Saint Pierre (1Pierre 2.9) cite ce passage d'après eux en l'appliquant aux chrétiens; comparez aussi Apocalypse 1.6; 5.10
    Il pouvait le faire, après que la participation des fidèles à la souveraineté de Jésus avait fait d'eux non seulement des sacrificateurs, mais aussi des rois. Cela ne doit pas nous empêcher de constater le sens exact de la parole divine dans l'Ancien Testament, d'après lequel la royauté n'est attribuée qu'à Dieu seul.
    Une nation sainte. Le mot employé pour dire nation (goï) est celui qui désigne dans l'Ancien Testament les nations en général. Israël est l'une d'entre elles, par lui-même semblable à elles; mais ce qui le distingue des autres, c'est le cachet de sainteté, de consécration à l'Eternel, empreint sur sa vie entière. On comprend qu'au moment où ce sceau s'efface, Israël soit de nouveau traité comme goï. Cependant la fidélité divine maintient même alors la promesse renfermée dans cette expression : vous serez, c'est-à-dire : vous deviendrez infailliblement.
    La première des expressions par lesquelles le peuple est désigné (un royaume de sacrificateurs) a trait à la relation d'Israël avec Dieu lui-même; la seconde (nation sainte), à son rapport aux autres peuples.
  • 19.7 7 à 9 La réponse du peuple
    Les Anciens. Le peuple était trop dispersé pour qu'il pût conférer avec Moïse autrement que par ses représentants.
  • 19.8 C'est ici, dans cette union en quelque sorte conjugale, le oui de la fiancée. La condition de l'obéissance, posée au verset 5, est ainsi acceptée par le peuple.
    Et Moïse alla porter. Ces mots ne signifient pas encore que Moïse transmet la réponse à l'Eternel; ils disent seulement qu'il partit pour le faire. Avant qu'il délivrât son message, l'Eternel lui adressa les paroles suivantes.