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Hébreux 4:11-16 (Annotée Neuchâtel)

   11 Empressons-nous donc d'entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe, en suivant le même exemple de désobéissance. 12 Car la parole de Dieu est vivante, et efficace, et plus acérée qu'aucune épée à deux tranchants, et pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles, et juge des pensées et des réflexions du coeur. 13 Et il n'y a pas de créature qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et entièrement découvertes à ses yeux ; c'est à lui que nous devons rendre compte.
   14 Ayant donc un grand souverain Sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, retenons ferme notre profession. 15 Car nous n'avons pas un souverain Sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté en toutes choses d'une manière semblable, le péché excepté. 16 Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin que nous obtenions miséricorde et que nous trouvions grâce, pour un secours opportun.

Références croisées

4:11 He 4:1, He 6:11, Mt 7:13, Mt 11:12, Mt 11:28-30, Lc 13:24, Lc 16:16, Jn 6:27, Ph 2:12, 2P 1:10-11, He 3:12, He 3:18, He 3:19, Ac 26:19, Rm 11:30-32, Ep 2:2, Ep 5:6, Col 3:6, Tt 1:16, Tt 3:3
Réciproques : Lv 23:32, Js 7:3, Jb 3:17, Mt 18:9, Lc 9:41, Jn 9:18, Ac 24:25, Rm 11:20, 1Co 10:6, 2Co 5:9, 1Th 1:3, 2Th 1:7, 2Tm 2:15, He 2:3, He 3:6, He 12:15, He 13:22, 1P 2:7
4:12 He 13:7, Es 49:2, Lc 8:11, Ac 4:31, 2Co 2:17, 2Co 4:2, Ap 20:4, Ps 110:2, Ps 119:130, Ec 12:11, Es 55:11, Jr 23:29, Rm 1:16, 1Co 1:24, 2Co 10:4-5, 1Th 2:13, Jc 1:18, 1P 1:23, Jn 6:51, 1P 2:4-5, Ps 45:3, Ps 149:6, Pr 5:4, Es 11:4, Es 49:2, Ac 2:37, Ac 5:33, Ep 6:17, Ap 1:16, Ap 2:16, Ap 19:15, Ap 19:21, Ps 139:2, Jr 17:10, 1Co 14:24-25, Ep 5:13, Ap 2:23
Réciproques : Nb 5:18, Jg 3:16, 1S 2:3, 1R 8:39, 1R 10:3, 1Ch 29:17, 2Ch 1:11, 2Ch 9:2, Jb 42:2, Ps 44:21, Ps 90:8, Ps 119:96, Ps 139:4, Pr 20:27, Pr 24:12, Es 30:28, Es 66:18, Os 6:5, Am 5:12, Za 9:13, Ml 3:16, Mt 7:29, Mt 9:4, Mt 22:11, Mt 23:28, Mc 1:22, Mc 3:17, Mc 8:17, Lc 4:32, Lc 5:22, Lc 18:4, Lc 24:32, Jn 5:42, Jn 6:63, Jn 8:7, Ac 8:22, Ac 24:25, Rm 7:14, Rm 10:17, 1Co 1:18, Ph 2:16, Col 3:16, 1Th 5:23, 2Tm 3:16, 1Jn 5:7, Ap 2:12
4:13 1S 16:7, 1Ch 28:9, 2Ch 6:30, Ps 7:9, Ps 33:13-15, Ps 44:21, Ps 90:8, Ps 139:11, Ps 139:12, Pr 15:3, Pr 15:11, Jr 17:10, Jr 17:23, Jr 17:24, Jn 2:24, Jn 21:17, 1Co 4:5, Ap 2:23, Jb 26:6, Jb 34:21, Jb 38:17, Ec 12:14, Mt 7:21-22, Mt 25:31-32, Jn 5:22-29, Ac 17:31, Rm 2:16, Rm 14:9-12, 2Co 5:10, Ap 20:11-15
Réciproques : Gn 3:8, Gn 11:5, Gn 13:13, Gn 18:21, Nb 5:18, Js 7:11, Js 22:22, 1S 23:12, 2S 7:20, 2S 11:8, 2S 18:13, 1R 8:39, 1R 10:3, 1R 14:6, 2Ch 16:9, Jb 11:11, Jb 31:4, Jb 34:22, Jb 42:2, Ps 10:14, Ps 11:4, Ps 119:96, Ps 119:168, Ps 139:4, Pr 5:21, Pr 20:27, Pr 24:12, Ct 5:12, Jr 7:11, Jr 16:17, Jr 23:25, Jr 29:23, Jr 32:19, Ez 11:5, Dn 2:22, Dn 5:23, Os 5:3, Os 7:2, Am 5:12, Ml 3:16, Mt 6:4, Mt 7:29, Mt 9:4, Mt 12:25, Mt 16:8, Mt 22:11, Mt 23:28, Mt 26:21, Mc 1:22, Mc 2:8, Mc 8:17, Mc 9:33, Mc 12:15, Mc 14:13, Mc 14:15, Lc 4:32, Lc 6:8, Lc 9:47, Lc 18:4, Lc 20:23, Lc 24:38, Jn 4:16, Jn 4:41, Jn 5:6, Jn 5:42, Jn 6:15, Jn 6:43, Jn 6:61, Jn 6:64, Jn 8:7, Jn 13:18, Jn 16:19, Jn 16:30, Jn 21:15, Ac 1:24, Ac 2:37, Ac 8:21, Ac 15:8, Rm 8:27, Rm 10:17, 1Co 14:24, 2Co 11:11, Col 3:16, 1Th 2:4, 1Jn 3:20, 1Jn 5:7
4:14 He 2:17, He 3:1, He 3:5, He 3:6, He 1:3, He 6:20, He 7:25-26, He 8:1, He 9:12, He 9:24, He 10:12, He 12:2, Mc 16:19, Lc 24:51, Ac 1:11, Ac 3:21, Rm 8:34, He 1:2, He 1:8, Mc 1:1, He 2:1, He 3:6, He 3:14, He 10:23
Réciproques : Ex 40:33, Lv 4:35, Lv 16:2, Lv 16:13, Nb 35:25, Ps 68:18, Ps 106:24, Jr 30:21, Ez 46:10, Za 6:13, Mc 15:38, Lc 1:10, Lc 1:19, Jn 16:23, Rm 4:25, 1Co 15:2, Ga 4:6, Ga 5:1, Ep 1:21, Ep 3:12, Ep 4:10, Ph 4:1, Col 1:23, 1Th 3:8, 2Tm 1:13, He 7:28, He 10:21, He 10:35, Ap 2:25
4:15 He 5:2, Ex 23:9, Es 53:4-5, Os 11:8, Mt 8:16-17, Mt 12:20, Ph 2:7-8, He 2:17-18, Lc 4:2, Lc 22:28, He 7:26, Es 53:9, Jn 8:46, 2Co 5:21, 1P 2:22, 1Jn 3:5
Réciproques : Gn 19:21, Gn 42:24, Ex 3:7, Ex 28:30, Nb 18:1, Jg 10:16, Est 4:5, Jb 31:37, Ps 40:12, Ps 107:6, Es 53:3, Es 63:9, Jr 31:8, Jr 45:2, Mt 4:1, Mt 9:36, Mt 14:14, Mt 15:32, Mt 20:34, Mt 21:18, Mt 26:42, Mc 1:13, Mc 1:41, Mc 4:38, Mc 6:34, Mc 7:34, Mc 8:2, Mc 10:49, Lc 1:35, Lc 4:13, Lc 7:13, Lc 8:23, Jn 4:6, Jn 5:6, Jn 6:37, Jn 8:29, Jn 11:33, Jn 11:35, Jn 14:13, Jn 14:30, Rm 6:19, Rm 7:21, Rm 8:26, Rm 8:34, Ep 2:18, He 2:14, He 3:1, He 9:8, He 9:11, Ap 1:13, Ap 8:3
4:16 He 10:19-23, He 13:6, Rm 8:15-17, Ep 2:18, Ep 3:12, He 9:5, Ex 25:17-22, Lv 16:2, 1Ch 28:11, Es 27:11, Es 55:6-7, Mt 7:7-11, 2Co 12:8-10, Ph 4:6-7, 1P 2:10
Réciproques : Gn 6:8, Gn 18:29, Gn 18:31, Gn 19:21, Ex 19:24, Ex 30:6, Ex 34:34, Ex 40:20, Nb 7:89, Jb 31:37, Ps 5:7, Ps 47:8, Ps 107:6, Ct 2:14, Ct 7:12, Es 37:16, Es 44:2, Es 64:5, Jr 17:12, Ez 36:37, Dn 6:10, Mt 4:1, Mt 5:7, Mt 20:34, Lc 9:11, Lc 11:9, Lc 18:13, Ac 2:21, Rm 5:21, 2Co 12:9, 1Tm 1:13, Tt 3:5, He 2:17, He 2:18, He 6:19, He 7:19, He 9:8, He 10:22, He 12:28, 1Jn 3:21, Ap 8:3

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Hébreux 4
  • 4.11 Empressons-nous donc d'entrer dans ce repos, afin que personne ne tombe, en suivant le même exemple de désobéissance. L'auteur a prouvé jusqu'ici qu'il reste un repos aux croyants, au vrai peuple de Dieu. (Hébreux 4.2-10) Maintenant, en terminant par une sérieuse exhortation à entrer dans ce repos, (Hébreux 4.11) il montre mieux encore qu'il entend ce repos en un sens tout spirituel : c'est la communion vivante avec Dieu, dans laquelle l'âme trouve la paix déjà ici-bas et pour l'éternité.
    - Les derniers mots du verset sont diversement interprétés. Le texte porte littéralement : afin que nul ne tombe dans le même exemple de désobéissance ou d'incrédulité. La Vulgate, Luther et plusieurs modernes traduisent : "ne tombe dans l'incrédulité ;" mais il est plus conforme au grec de prendre le verbe dans son sens absolu : "ne vienne à tomber, à se perdre." Le complément : "dans le même exemple d'incrédulité" est entendu de deux manières : "en donnant le même exemple," ou : "en imitant cet exemple, entraîné par lui." Cette dernière traduction nous paraît la plus exacte.
    L'auteur veut dire : prenons garde, tandis que l'exemple de nos pères nous avertit, que quelqu'un ne vienne à se perdre comme eux. Il indique ainsi encore une fois pourquoi il s'est arrêté à ces traits de l'histoire d'Israël, qu'il a été conduit à rappeler dès le chapitre précédent par sa citation de Psaumes 95.
    Dans tout ce morceau l'auteur emploie les mots de désobéissance et d'incrédulité comme entièrement synonymes. (Hébreux 3.18,19 ; 4.6 ; comp Hébreux 3.12,18, notes.)
  • 4.12 Car la parole de Dieu est vivante, et efficace, et plus acérée qu'aucune épée à deux tranchants, et pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et mœlles, et juge des pensées et des réflexions du cœur. L'auteur présente cette description de la parole de Dieu comme un motif de suivre l'exhortation qui précède (car).
    Il vient d'appliquer à ses lecteurs plusieurs versets d'un Psaume, qui montraient par des faits que la parole de Dieu, menace aussi bien que promesse, s'accomplit. Il a senti lui-même la puissance divine de l'avertissement donné par le psalmiste de ne pas endurcir son cœur à la voix de Dieu. Cette puissance est celle de toute parole de Dieu, qu'elle ait été prononcée sous l'ancienne Alliance par les prophètes ou le soit sous la nouvelle par Jésus Christ et ses apôtres. Quel motif de nous empresser d'entrer dans ce repos de Dieu qu'elle nous annonce encore ! (Hébreux 4.11)
    Cette description de la parole de Dieu sert ainsi de conclusion à toute la première partie de l'épître. (Hébreux 4.13)
    - La parole de Dieu est vivante et efficace, ou énergique ; vivante comme le "Dieu vivant" (Hébreux 3.12) dont elle procède, comme son Esprit qui agit par elle, et qui par elle crée la vie dans les âmes ; c'est par elle qu'il a appelé à l'existence les choses qui n'étaient pas ; (Hébreux 1.3) efficace, au point que jamais elle ne s'adresse en vain à aucun homme, mais opère en chacun, soit la repentance et le salut, soit la résistance et la condamnation, "odeur de vie pour la vie, ou odeur de mort pour la mort." (2Corinthiens 2.16)
    Grec : Plus acérée que toute épée à deux bouches, selon l'image hébraïque d'après laquelle l'épée dévore. (Psaumes 149.5 ; Proverbes 5.4 ; Esaïe 49.2 ; Apocalypse 1.16 comp Jérémie 12.12)
    La Parole perce cette cuirasse d'illusions, d'orgueil, de subterfuges, d'égoïsme, de mensonge dont l'homme s'enveloppe devant Dieu. (Comparer Matthieu 7.28 ; Actes 2.37)
    Grec : Jusqu'au partage d'âme et d'esprit, de jointures et mœlles. Elle pénètre tellement tout l'intérieur de l'homme, qu'elle parvient jusqu'au fond de l'âme, siège des affections, de l'esprit où résident les facultés intellectuelles ; ou pour user d'une figure de langage, elle pénètre jusque dans les parties les plus fortement liées du corps, les jointures, jusqu'à ses parties les plus cachées, les mœlles : ainsi la Parole atteint les dernières profondeurs de l'homme, et elle y produit une action qui est indiquée dans les mots suivants.
    Le substantif partage nous paraît désigner l'action exprimée par le verbe d'où il dérive et qui signifie : partager, diviser (secondairement : distribuer, d'où le sens de répartition dans Hébreux 2.4). Beaucoup d'interprètes le traduisent par "limite où se séparent." Mais il a plutôt le sens actif, et ce sens convient mieux à notre passage.
    Plusieurs commentateurs, estimant que, si l'on peut, à la rigueur, parler d'une limite ou d'une séparation à opérer entre l'âme et l'esprit, on ne saurait en concevoir entre les jointures et les mœlles, sous-entendent un second jusqu'à devant les mots jointures et mœlles. Ils traduisent : "jusqu'à la limite de l'âme et de l'esprit, jusqu'aux jointures et aux mœlles." Mais on peut admettre qu'à l'idée précise de limite s'est substituée celle de point central, ou, si l'on donne au substantif employé par l'auteur le sens actif, on peut supposer qu'il désignait seulement, dans sa pensée, l'action de la parole qui pénètre dans les parties les plus secrètes.
    Voilà proprement le but de l'action pénétrante de la Parole : elle exerce en l'homme, dès ici-bas, le jugement de Dieu ; elle porte la lumière dans sa conscience ; elle condamne et absout, elle tue et donne la vie. (Comparer Jean 3.18,19 ; 5.45 ; 9.39 ; 12.48)
    Il n'est pas très facile d'établir la nuance qui distingue les pensées des réflexions. Les deux mots signifient pensées dans le Nouveau Testament. Le premier se lit Matthieu 9.4 ; 12.25 ; Actes 17.29 ; il tiendrait plutôt du sentiment et de la volonté. Le second se trouve dans 1Pierre 4.1 ; il relèverait plutôt de l'intelligence et désignerait le jugement porté par la raison ou le dessein arrêté par elle.
  • 4.13 Et il n'y a pas de créature qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et entièrement découvertes à ses yeux ; c'est à lui que nous devons rendre compte. La description de la Parole de Dieu est achevée. L'auteur s'élève à Dieu lui même.
    C'est bien ainsi en effet que la Parole amène l'âme devant Dieu, où elle se trouve nue, découverte, dépouillée de tout, se jugeant elle-même comme Dieu la juge.
    Ce Jugement de Dieu, auquel nul ne peut échapper, est un nouveau motif à l'appui de l'exhortation de Hébreux 4.11 ; car c'est pour nous amener à son repos que Dieu agit ainsi, et s'il y a résistance finale de la part de l'homme, le jugement intérieur par lequel Dieu voulait sauver l'âme se transforme en condamnation éternelle.
    La plupart des versions portent : "Aux yeux de Celui à qui nous devons rendre compte." Il est plus conforme au grec de traduire : découvertes à ses yeux ; c'est à lui que nous devons rendre compte, ou, suivant une autre interprétation : "que nous avons affaire."
    Cette dernière proposition renferme, en grec, un jeu de mots : le mot que nous traduisons par compte à rendre est le même que le mot parole.
    Si nous n'obéissons pas quand Dieu nous parle, c'est nous qui aurons à parler à Dieu, quand il s'agira de nous justifier devant son tribunal.
  • 4.14 Ayant donc un grand souverain Sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, retenons ferme notre profession. JESUS, NOTRE SOUVERAIN SACRIFICATEUR, SELON L'ORDRE DE MELCHISEDEK 4 :14 à 7 :28
    14 à 16 Le Fils de Dieu, tenté comme nous, nous permet de nous approcher de Dieu.
    C'est, comme à Hébreux 3.1, par une exhortation que l'auteur aborde un sujet nouveau qu'il a déjà touché en passant, (Hébreux 2.17,18) mais qu'il va traiter avec beaucoup de développements dans les chapitres suivants : Jésus le souverain Sacrificateur de la nouvelle Alliance. (Voir Hébreux 5.1, 1re note et l'analyse de l'épître à la fin de l'introduction.)
    La foi en Jésus-Christ spécialement envisagé comme un grand souverain Sacrificateur est tout ce qu'il y a de plus propre à affermir le chrétien dans sa profession. (Hébreux 3.1, note.) Il doit en effet retenir celle-ci comme un objet précieux que tous les ennemis de son salut tentent sans cesse de lui arracher. (Comparer 2Thessaloniciens 2.15 ; Apocalypse 2.25 ; 3.5)
    - L'expression qui a traversé les cieux présente, sous forme d'image, une grande réalité.
    Les cieux, le monde des esprits parvenus à la perfection, étaient symbolisés dans le temple de Jérusalem par le lieu saint, accessible aux seuls sacrificateurs.
    Le trône de Dieu, sa présence immédiate, avait son symbole dans le lieu très saint, où le seul souverain sacrificateur entrait une fois l'année avec le sang d'une victime qu'il répandait sur le propitiatoire. (Lévitique 16) Or Christ, comme souverain Sacrificateur, n'est pas seulement entré dans le lieu saint, il l'a traversé et a pénétré jusqu'au lieu très saint. C'est-à-dire qu'il n'est pas seulement entré dans les cieux, il n'a pas seulement été élevé au rang des justes parfaits et des anges de Dieu, mais il a traversé les cieux et s'est assis à la droite de la Majesté divine, revêtu luimême de cette Majesté. (Hébreux 1.3)
    Le fait désigné par cette expression n'est pas seulement celui de la royauté de Jésus-Christ qui ramène l'homme sauvé sous la dépendance de Dieu, après avoir détruit par l'œuvre de la rédemption tous les ennemis de notre salut. (1Corinthiens 15.25-28)
    Dans notre épître, c'est surtout en sa qualité de souverain Sacrificateur que Jésus-Christ nous est représenté comme "élevé au-dessus des cieux." (Hébreux 7.26)
    Ce que le souverain sacrificateur israélite faisait en figure, lorsqu'il traversait le lieu saint et entrait dans le lieu très saint avec le sang de propitiation pour les péchés du peuple, Jésus le fait en réalité. En ôtant le péché, cause perpétuelle de séparation entre l'homme et Dieu, il rétablit une communion intime et vivante entre le Dieu réconcilié et l'âme sauvée, qui a désormais en lui une filiale confiance.
    De là les précieuses paroles d'encouragement adressées aux plus craintifs, aux plus éprouvés, dans les deux versets qui suivent. Au reste, notre auteur reviendra avec plus de développements sur cette grande pensée. Christ accomplissant sa souveraine sacrificature dans les cieux. (Voir entre autres Hébreux 9.11-24)
  • 4.15 Car nous n'avons pas un souverain Sacrificateur qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, il a été tenté en toutes choses d'une manière semblable, le péché excepté. Comparer Hébreux 2.17,18, note.
    - Ce verset contient un enseignement de la plus haute importance sur la nature humaine de Jésus.
    En voici d'abord la traduction littérale : Car nous n'avons pas un souverain Sacrificateur qui ne puisse sympathiser à (souffrir avec) nos faiblesses, mais un sacrificateur qui a été tenté selon toutes choses à notre ressemblance, excepté péché.
    Tel est le touchant motif (car) que l'auteur donne aux disciples de Jésus de rester fidèlement attachés à la foi qu'ils professent Hébreux 4.14), et sur lequel il fonde (donc, Hébreux 4.16 l'invitation qu'il leur adresse de s'approcher sans crainte du trône de Dieu.
    Les faiblesses, soit physiques, soit morales qui sont inséparables de notre condition de pécheurs, et que nous pouvons appeler nos maladies (le mot grec a ce sens Matthieu 9.12), ces infirmités, Jésus en connaît l'amertume, il sait de quel poids elles pèsent sur nos âmes, car il a été tenté ou éprouvé (le même mot grec exprime cette double idée) à notre ressemblance, (comparez Romains 8.3, note) le péché excepté, c'est-à-dire que les tentations auxquelles il fut soumis ont été semblables aux nôtres en tous points, à une exception près : il n'y eût jamais rien d'impur et de corrompu en lui ; il ne put donc être tenté par ses propres pensées et par les convoitises de son cœur.
    Telle est la ressemblance et la différence que l'auteur retrace avec soin entre Christ et nous : nous sommes tentés par les suggestions mauvaises qui nous viennent du dehors et par le péché qui est en nous, Christ a été tenté d'une manière semblable, le péché excepté.
    Etranger à la convoitise qui fait la puissance du péché dans la chair, Jésus ne pouvait éprouver la tentation que du dehors. Mais comme il portait en lui toutes les infirmités innocentes de notre nature, comme il souffrit la faim, la soif, la fatigue, la douleur physique et morale dont son corps et son âme furent souvent brisés ; comme enfin il respirait l'atmosphère souillée de ce monde de péché, il était accessible à la tentation ; (Matthieu 4.1-11, notes) la possibilité de pécher existait pour lui ; Il dut passer par l'épreuve et le combat, mais il s'y montra toujours obéissant et toujours victorieux ; (Hébreux 2.17,18 ; 7.26 ; 2Corinthiens 5.21 ; 1Jean 3.5 ; 1Pierre 2.22) et il fut ainsi "consommé :" il parvint comme homme à cet état où le mal n'existe plus (Comparer Hébreux 5.9)
    D'autres interprètes traduisent : "il fut tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché." L'auteur exprimerait non le caractère, mais le résultat des tentations auxquelles Jésus fut exposé. Cette pensée est étrangère au contexte : pour nous montrer en Jésus "un souverain sacrificateur qui peut compatir à nos faiblesses," l'auteur devait insister sur le fait qu'il avait subi une épreuve semblable à la nôtre. Il n'avait aucun intérêt à mentionner le résultat de cette épreuve. Au contraire, il aurait, en le relevant, affaibli l'impression qu'il désirait produire, puisque la victoire constamment remportée par Jésus le place infiniment au-dessus de nous et que cette supériorité qui est la sienne pourrait nous faire douter de sa compassion. D'ailleurs, si l'intention de l'auteur avait été de marquer le résultat des tentations que Jésus a éprouvées comme nous, il aurait mis un mais avant les mots : sans péchés.
  • 4.16 Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin que nous obtenions miséricorde et que nous trouvions grâce, pour un secours opportun. Le trône de la Majesté divine apparaît à l'homme qui a conscience du péché, comme le trône de la justice ; mais il devient le trône de la grâce pour toute âme réconciliée avec Dieu par Celui qui intercède en sa faveur (Hébreux 4.14, note ; Hébreux 1.3,8 ; 2.9) et qui a compassion de ses infirmités. (Hébreux 4.15, note.)
    Obtenir miséricorde et trouver grâce sont des expressions à peu près synonymes, mais que l'auteur emploie à dessein pour nous inspirer d'autant plus de confiance en cette miséricorde, (Hébreux 2.17) en cette grâce, source d'un secours que Dieu envoie toujours dans le temps où nous en avons le plus grand besoin. (1Corinthiens 10.13)
    Le secours opportun peut signifier aussi un secours reçu à temps, avant qu'il soit trop tard.