Lueur.org - Un éclairage sur la foi
Jean 1:6-13
(Annotée Neuchâtel)
   6 Il parut un homme, envoyé de Dieu ; son nom était Jean. 7 Il vint pour être témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. 8 Il n'était pas lui-même la lumière, mais il devait rendre témoignage à la lumière. 9 C'était là la véritable lumière qui éclaire tout homme venant au monde. 10 Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l'a pas connu. 11 Il est venu chez soi ; et les siens ne l'ont point accueilli. 12 Mais à tous ceux qui l'ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu ; à ceux qui croient en son nom, 13 lesquels ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu.

Références croisées

1:6 Jn 1:33, Jn 3:28, Es 40:3-5, Ml 3:1, Ml 4:5-6, Mt 3:1-11, Mt 11:10, Mt 21:25, Mc 1:1-8, Lc 1:15-17, Lc 1:76, Lc 3:2-20, Ac 13:24, Lc 1:13, Lc 1:61-63
Réciproques : Pr 2:13, Pr 6:9, Ct 3:2, Mc 9:12, Mc 11:30, Lc 20:4, Jn 5:33
1:7 Jn 1:19, Jn 1:26, Jn 1:27, Jn 1:32-34, Jn 1:36, Jn 3:26-36, Jn 5:33-35, Ac 19:4, Jn 1:9, Jn 3:26, Ep 3:9, 1Tm 2:4, Tt 2:11, 2P 3:9
Réciproques : 2S 23:4, Es 43:10, Es 53:1, Ez 36:29, Ml 3:1, Lc 1:77, Lc 3:4, Jn 1:15, Jn 1:31, Jn 4:38, Jn 5:35, Jn 11:48, Jn 12:32, Jn 12:36, Rm 5:18, Rm 11:32, 2P 1:19
1:8 Jn 1:20, Jn 3:28, Ac 19:4
Réciproques : 2S 21:17, Ps 36:9, Es 43:10, Ml 4:2, Jn 1:4, Jn 1:15, Jn 5:35
1:9 Jn 1:4, Jn 6:32, Jn 14:6, Jn 15:1, Es 49:6, Mt 6:23, 1Jn 1:8, 1Jn 2:8, 1Jn 5:20, Jn 1:7, Jn 7:12, Jn 12:46, Es 8:20, 1Th 5:4-7
Réciproques : Gn 1:3, Ex 25:37, Ex 40:24, Lv 24:2, Nb 8:2, 2S 21:17, Jb 25:3, Jb 38:19, Ps 27:1, Ps 36:9, Ps 84:11, Pr 8:14, Es 60:1, Ez 21:27, Dn 2:22, Lc 1:79, Jn 3:19, Jn 3:26, Jn 6:55, Ac 3:2, Rm 1:19, Ep 5:8, 2Tm 1:10, Tt 2:11, Jc 1:17, 1Jn 1:5, Ap 21:23
1:10 Jn 1:18, Jn 5:17, Gn 11:6-9, Gn 16:13, Gn 17:1, Gn 18:33, Ex 3:4-6, Ac 14:17, Ac 17:24-27, He 1:3, Jn 1:3, Jr 10:11-12, He 1:2, He 11:3, Jn 1:5, Jn 17:25, Mt 11:27, 1Co 1:21, 1Co 2:8, 1Jn 3:1
Réciproques : Gn 4:16, Es 53:2, Es 53:3, Jn 1:26, Jn 8:19, 2Co 8:9, Ga 4:8
1:11 Mt 15:24, Ac 3:25-26, Ac 13:26, Ac 13:26, Ac 13:46, Rm 9:1, Rm 9:5, Rm 15:8, Ga 4:4, Jn 3:32, Es 53:2-3, Lc 19:14, Lc 20:13-15, Ac 7:51-52
Réciproques : Ps 69:8, Es 49:4, Es 50:2, Es 65:12, Jr 3:19, Mt 13:23, Mt 13:54, Mt 17:12, Lc 14:18, Lc 17:25, Jn 1:26, Jn 3:11, Jn 5:38, Jn 5:40, Jn 7:5, Jn 12:37, Jn 19:27, Ac 4:27, Ac 21:6
1:12 Mt 10:40, Mt 18:5, Col 2:6, Es 56:5, Jr 3:19, Os 1:10, Rm 8:14, 2Co 6:17-18, Ga 3:26, Ga 4:6, 2P 1:4, 1Jn 3:1, Jn 2:23, Jn 3:18, Jn 20:31, Mt 12:21, Ac 3:16, 1Jn 3:23, 1Jn 5:12
Réciproques : Dt 14:1, 2S 7:24, Ps 87:5, Es 53:1, Mt 13:38, Mc 4:8, Mc 16:16, Lc 8:8, Jn 3:15, Jn 3:36, Jn 8:47, Jn 20:17, Ac 16:31, Ac 18:27, Rm 5:11, Rm 9:16, Rm 10:10, Ga 4:5, Ga 4:31, Ep 1:5, Ep 2:8, Ep 5:1, Ph 1:29, Col 2:12, 1Tm 1:15, 1Jn 5:13
1:13 Jn 3:3, Jn 3:5, Jc 1:18, 1P 1:3, 1P 1:23, 1P 2:2, 1Jn 3:9, 1Jn 4:7, 1Jn 5:1, 1Jn 5:4, 1Jn 5:18, Jn 8:33-41, Mt 3:9, Rm 9:7-9, Gn 25:22, Gn 25:28, Gn 27:4, Gn 27:33, Rm 9:10-16, Ps 110:3, Rm 9:1-5, Rm 10:1-3, 1Co 3:6, Ph 2:13, Jc 1:18, Jn 3:6-8, Tt 3:5, 1Jn 2:28-29
Réciproques : Es 40:13, Dn 2:34, Mt 13:38, Mc 4:8, Mc 6:48, Mc 16:16, Lc 1:17, Lc 8:8, Jn 3:8, Jn 8:47, Jn 20:17, Ac 18:27, Rm 9:8, Rm 9:16, Rm 10:10, Ga 3:26, Ga 4:31, Ep 2:3, Ep 2:8, Ph 1:29, Col 2:6, Col 2:12, 1P 4:2, 2P 1:4

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 1
  • 1.6 Il parut un homme, envoyé de Dieu ; son nom était Jean. Après avoir dit ce qu'était la Parole divine, créatrice, vie et lumière des hommes, (versets 1-4) et comment elle n'a point été reçue à cause des ténèbres qui règnent dans le monde, l'évangéliste poursuit son exposition, en nous transportant au moment le plus tragique de cette lutte de la lumière avec les ténèbres : précédée et annoncée par le solennel témoignage de Jean, la Parole vient au sein du peuple qui avait été préparé pour la recevoir ; elle est repoussée par lui, mais elle se constitue un nouveau peuple, formé de ceux qui reçoivent d'elle par la foi le pouvoir de devenir enfants de Dieu. (versets 6-13)
    L'expression envoyé de Dieu rappelle la prophétie de Malachie 3.1 ; 4.5, d'où elle est tirée.
    - Le précurseur parut (grec devint), ce terme, qui indique un fait historique un événement, est le même dont se sert Marc (Marc 1.4)
  • 1.7 Il vint pour être témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous crussent par lui. Grec : celui-ci vint en témoignage (ou pour un témoignage), afin qu'il témoignât au sujet de la lumière. Le fait de ce témoignage est si important aux yeux de l'évangéliste, qu'il le mentionne d'abord sans indiquer sur quoi portait le témoignage (il vint en témoignage) ; puis il ajoute : afin de rendre témoignage à la lumière.
    Jean devait annoncer ce qu'il avait reçu par une révélation divine, (Luc 3.2) et ce dont il avait été témoin oculaire. (versets 33,34)
    - Le but du témoignage de Jean était que tous crussent (à la lumière) par lui, par l'entremise de Jean.
    Telle était l'intention de Dieu dans sa miséricorde ; et le témoignage de Jean était assez clair, assez puissant, pour que cette intention eût été réalisée en tous, si la plupart n'eussent été retenus loin de la foi par l'endurcissement de leurs cœurs. Cependant plusieurs crurent, et les plus éminents disciples de Jean devinrent disciples de Jésus.
  • 1.8 Il n'était pas lui-même la lumière, mais il devait rendre témoignage à la lumière. Bien que Jean-Baptiste fût le plus grand des prophètes, et que Jésus lui même l'appelle "la lampe qui brûle et qui luit," (Jean 5.35) il n'était pas la lumière ; son rôle se réduisait à rendre témoignage à la lumière.
    On a vu dans ces paroles de l'évangéliste une intention de polémique contre les disciples de Jean qui n'avaient pas cru en Jésus. (Jean 1.20 ; 3.25 et suivants Actes 19.3,4)
    Selon d'autres, elle rappellerait l'expérience personnelle de l'évangéliste, qui crut d'abord avoir trouvé en Jean toute la lumière qu'il cherchait, mais qui dut reconnaître, lorsque Jean l'eut adressé à Jésus, que Jean n'était pas encore, lui, la lumière.
    Si intéressantes que soient ces suppositions, n'est il pas plus simple de dire que l'évangéliste se propose de marquer la vraie place du Précurseur en présence de celui qu'il annonçait ?
    Même les plus grands prophètes ne tiennent leur lumière que de Celui qui est "la lumière du monde ;" c'est lui qu'ils doivent glorifier, en faisant tout remonter à lui comme à la source, euxmêmes ne peuvent que rendre témoignage à la vérité qui leur a été révélée et dont ils ont fait l'expérience dans leurs cœurs. Jean Baptiste se tint dans ce rôle avec une admirable humilité. (Jean 1.33,34 ; 3.28-30)
  • 1.9 C'était là la véritable lumière qui éclaire tout homme venant au monde. Le témoignage de Jean n'était pas le seul fait qui aurait dû assurer un accueil favorable à la Parole : une relation primordiale l'unissait à chaque homme et au monde dans son ensemble, (versets 9,10) et, d'autre part, le milieu dans lequel elle parut avait été spécialement préparé pour elle. (verset 11)
    La Parole, cette lumière à laquelle Jean devait rendre témoignage, (verset 8) était la véritable lumière (comparez verset 4) qui éclaire tout homme. Le mot véritable, expression caractéristique du quatrième évangile, ne désigne pas proprement ce qui est vrai par opposition à ce qui est faux, mais plutôt la qualité d'une chose qui répond parfaitement à son idée et qui en réalise l'essence. (Jean 4.23 ; 6.32 ; 7.28 ; 15.1 ; comparez 1Jean 5.20)
    La Parole est appelée la véritable lumière par contraste avec la lumière que répandait Jean-Baptiste et qui n'était qu'un reflet de la véritable lumière manifestée en Christ. (verset 8)
    - Cette lumière divine éclaire (il faut remarquer le verbe au présent) tout homme. Il s'agit de cette illumination universelle et intérieure (verset 4, note) que la Parole éternelle procure à l'homme créé à l'image de Dieu et par laquelle celui-ci est amené à sentir le besoin d'un Sauveur et à le reconnaître quand il lui est présenté.
    "L'évangéliste s'arrête principalement sur ce point, de montrer par l'effet, qu'un chacun de nous sent en soi que Christ est la lumière...Cette lumière a répandu de ses rayons généralement sur tout le genre humain. Car nous savons que les hommes ont ceci de singulier pardessus les autres animaux, qu'ils sont doués de raison et intelligence, qu'ils portent la différence entre le bien et le mal engravée en leur conscience. Mais...qu'il nous souvienne qu'il est ici seulement parlé de la commune lumière de nature, qui est chose beaucoup moindre que le don de la foi : car il n'y a homme, quel qu'il soit, qui avec toute la subtilité et vivacité de son entendement puisse pénétrer jusque au Royaume de Dieu...D'avantage qu'il nous souvienne que la lumière de raison, laquelle Dieu avait mise es hommes, a été tellement obscurcie par le péché qu'à grand peine voit on reluire quelques petites étincelles, et encore ces bien petites étincelles sont tantôt étouffées." Calvin.
    La plupart des commentateurs actuels séparent les mots venant au monde des mots tout homme, qui, dans le texte les précèdent immédiatement. Ils en font l'attribut de la proposition et traduisent : la véritable lumière venait (grec était venant) au monde.
    Leur principal argument est que l'expression venir au monde est habituellement appliquée à Christ et à son incarnation. (Jean 3.19 ; 6.14 ; 9.39 ; 18.37) Il est cependant un passage où une expression très semblable désigne la naissance d'un homme quelconque. (Jean 16.21)
    Aussi croyons-nous pouvoir rapporter ces mots à tout homme ce qui est seul conforme à l'ordre des termes dans l'original.
    M. Godet qui, avec Meyer et les anciens interprètes, avait adopté cette construction dans la première édition de son commentaire, disait avec raison : "Si venant au monde ne se rapporte pas à tout homme qui précède immédiatement, il faut avouer que Jean a écrit de manière à rendre son expression aussi équivoque que possible"
    D'ailleurs l'idée que ces mots ajoutent au terme tout homme n'est pas superflue. Ils ne constituent pas seulement une amplification pleine de solennité. (Meyer.) Ils sont destinés à affirmer que chaque membre de l'humanité, dès l'instant où il fait son entrée dans le monde, et quelles que soient les ténèbres qui règnent autour de lui, trouve en lui-même, dans sa conscience, des rayons de cette lumière véritable, "la Parole qui était dans le monde et par laquelle le monde a été fait." (verset 10) Cette interprétation a l'avantage d'établir un lien naturel entre verset 9 et verset 10.
  • 1.10 Il était dans le monde, et le monde a été fait par lui, et le monde ne l'a pas connu. Dans les versets qui précèdent, (versets 7-9) Jean a parlé de la lumière ; ici, il substitue mentalement à ce terme abstrait la personne de celui qu'il désignait comme "la véritable lumière," Jésus-Christ.
    C'est ce qui ressort de l'emploi du pronom masculin. Celui-ci ne se rapporte pas au mot lumière, qui est en grec du genre neutre.
    La plupart des interprètes modernes estiment qu'il représente la Parole (grec le Logos). Mais cette notion est bien éloignée, puisqu'elle a été remplacée dès verset 5 par celle de la lumière.
    D'ailleurs l'expression de verset 12 : Ceux qui croient en son nom, ne saurait s'appliquer à la Parole, mais bien, selon toutes les analogies, (Jean 2.23 ; 3.18 ; 1Jean 5.13) à Jésus-Christ.
    C'est Jésus-Christ qui est le sujet de versets 11,12. C'est à lui que l'auteur pense déjà à verset 10. Aussi, dès ce verset, avons-nous mis au masculin les sujets des verbes, suivant l'exemple de la traduction allemande de Weizsäcker, et des versions de Calvin dans son commentaire, et de Pau-Vevey.
    - Jean répète encore ici, sans se lasser, deux faits d'une portée immense : d'abord que Jésus-Christ était dans le monde ; (versets 4,5,9) puis que le monde a été fait par lui ; (verset 3) et cela, afin de montrer dans ces deux faits, deux raisons qui auraient dû porter les hommes à croire en Jésus. Ils auraient pu croire, puisqu'il était la lumière interne qui cherchait à les éclairer, et ils auraient dû croire, puisque, crées par lui et à son image, ils n'avaient qu'à reconnaître leur parenté intellectuelle et morale avec lui ; et à conclure qu'ils étaient faits pour lui.
    "Christ n'a jamais été tellement absent du monde que cependant les hommes étant éveillés par ses rayons, ne dussent lever leurs yeux vers lui." Calvin.
    Au lieu de cela, l'évangéliste constate avec tristesse que le monde ne l'a point connu, (versets 5,11) tellement il était aveuglé par les ténèbres du péché.
  • 1.11 Il est venu chez soi ; et les siens ne l'ont point accueilli. Le contraste tragique entre l'action miséricordieuse de Dieu et l'incrédulité obstinée des hommes apparaît surtout dans le fait qu'énonce ce verset. Il est venu chez soi (grec dans son chez soi, comparez Jean 19.27).
    Par ces mots l'évangéliste proclame d'une manière générale le grand événement de l'apparition personnelle et visible de la Parole en Jésus-Christ. Il se réserve de nous dire bientôt (verset 14) comment s'est accompli ce prodige de l'amour divin.
    Malgré tout, les siens ne l'ont point accueilli. Ce dernier terme est plus expressif encore que les précédents : pas reçu, (verset 5) pas connu. (verset 10) En effet, bien loin d'avoir été accueillie, la Parole vivante et personnelle fut rejetée, méprisée, crucifiée.
    - Qu'est-ce maintenant qu'il faut entendre par les mots chez soi, les siens ? Presque tous les interprètes anciens et modernes les ont appliqués au peuple d'Israël, qui est appelé dans l'Ecriture la propriété précieuse de Dieu, son peuple particulier ; (Exode 19.5 ; Deutéronome 7.6 ; Psaumes 135.4) les siens sont les propres concitoyens de Jésus, ses proches, ceux qu'il aimait.
    Cette désignation fait ressortir vivement l'ingratitude et la culpabilité des Juifs. Reuss, Astié, M. Holtzmann entendent. par ces termes, le monde ou l'humanité tout entière, que Jésus venait sauver et qui était bien, en effet, sa propriété, puisqu'il en était le Créateur (verset 10) et le Sauveur.
    Cette explication méconnaît la progression évidente que Jean a voulu marquer entre verset 10 et verset 11 par cette grande parole : Il est venu chez soi, qui n'est pas une simple répétition de l'idée énoncée aux versets 5,9,10.
    On objecte que, s'il faut entendre par les siens le peuple d'Israël il faudrait aussi ne voir dans ceux qui croient au Sauveur (verset 12) que des Israélites, à l'exclusion de tous les autres.
    Mais c'est là une conclusion exagérer ; elle ne tient pas compte du changement survenu dans les faits : Jésus-Christ avait un chez soi, le peuple élu ; à ce peuple sont substitués des individus, tous ceux qui (verset 12) le reçoivent par une consécration personnelle, en vertu de la nouvelle naissance. (verset 13)
  • 1.12 Mais à tous ceux qui l'ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu ; à ceux qui croient en son nom, Jusqu'ici l'évangéliste, en nous retraçant l'histoire de la Parole éternelle, n'a eu à signaler que l'aveuglement et l'incrédulité de ceux qui l'ont méconnue, rejetée.
    Maintenant il passe, par un mais significatif, au côté lumineux du sujet, à la foi de ceux qui, en recevant le Sauveur, sont devenus, par lui, enfants de Dieu.
    A tous ceux qui l'ont reçu ; c'est là l'opposé direct du fait signalé dans les versets 5,10,11. Et, afin qu'il ne reste aucun doute sur ce que l'apôtre entend par recevoir le Sauveur, il s'explique en ajoutant : à ceux qui croient en son nom.
    La foi, une confiance intime du cœur en Celui qui s'offre à nous comme Sauveur tel est le moyen de nous unir à lui, de l'embrasser, de le posséder avec toutes les richesses de sa grâce.
    Croire en son nom, c'est, au fond, croire en lui, mais Jean emploie ce terme parce que, dans le style de l'Ecriture, qui est celui de la vérité, le nom exprime l'essence intime et réelle d'un être. (Matthieu 6.9, 3e note, Jean 3.18 ; 1Jean 3.23)
    - A ceux qui croient en lui, le Sauveur communique une grâce immense : le pouvoir de devenir enfants de Dieu.
    Il est difficile de rendre en français le sens complet du mot grec que nous traduisons par pouvoir. Ce n'est point le "droit," selon nos anciennes versions, même celles de Lausanne et de Rilliet ; car ce mot est déplacé quand il s'agit d'une grâce divine, ce n'est point non plus la "dignité," ni le "privilège," ni la "prérogative ;" ce serait plutôt "l'autorité," la "compétence," en ajoutant à cette notion l'idée d'une force morale communiquée à l'homme par Dieu, et résultant de la position nouvelle dans laquelle le croyant est placé par sa foi : c'est ce que nous appelons le pouvoir. La version anglaise dit : power ; Luther : Macht.
    Jésus donne à ses disciples autorité sur les esprits impurs, c'est-à-dire évidemment "le pouvoir de les chasser et de guérir toute maladie." (Matthieu 10.1 ; Marc 3.15)
    Voilà pourquoi on trouve ce mot d'autorité uni à celui de puissance. (Luc 4.36 ; 9.1)
    Or le Sauveur seul peut donner à de pauvres pécheurs, qui sont "par nature enfants de colère," (Ephésiens 2.3) le pouvoir de devenir des enfants de Dieu ; seul il peut les enrichir de toutes les dispositions morales que suppose ce beau titre. C'est là l'œuvre de Dieu, l'effet et la preuve de son amour immense. (1Jean 3.1)
    Le verset suivant nous apprend comment s'opère cette transformation morale.
  • 1.13 lesquels ne sont point nés du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu. L'apôtre exprime tout d'abord avec insistance la pensée qu'aucune filiation humaine, aucun effort de la nature corrompue de l'homme ou même de sa volonté ne peut engendrer des enfants de Dieu. "Ce qui est né de la chair est chair." (Jean 3.6)
    Pour devenir enfant de Dieu, il faut être (grec engendré) de Dieu.
    Ce n'est point là seulement une image, ces termes caractérisent dans toute sa réalité la transformation morale que l'Ecriture appelle régénération, nouvelle naissance, création nouvelle, et que Dieu lui-même opère par la puissance de son Esprit. (Jean 3.5 ; Jacques 1.18 ; 1Pierre 1.23 ; 1Jean 5.1 ; 2Corinthiens 5.17)