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Jean 11:17-32 (Annotée Neuchâtel)

   17 Jésus étant donc arrivé, trouva qu'il était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre. 18 Or, Béthanie était près de Jérusalem, à quinze stades environ ; 19 et beaucoup d'entre les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie, pour les consoler au sujet de leur frère. 20 Marthe donc, dès qu'elle apprit que Jésus venait, alla au-devant de lui ; mais Marie était assise à la maison. 21 Marthe donc dit à Jésus : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ; 22 maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. 23 Jésus lui dit : Ton frère ressuscitera. 24 Marthe lui dit : Je sais qu'il ressuscitera, en la résurrection, au dernier jour. 25 Jésus lui dit : C'est moi qui suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, quand même il serait mort, vivra ; 26 et quiconque vit, et croit en moi, ne mourra jamais. Crois-tu cela ? 27 Elle lui dit : Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde.
   28 Et ayant dit cela, elle s'en alla et appela Marie, sa soeur, en secret, disant : Le maître est ici, et il t'appelle. 29 Celle-ci, dès qu'elle eut entendu, se lève promptement, et vient vers lui. 30 Or Jésus n'était pas encore entré dans le village ; mais il était encore à l'endroit où Marthe l'avait rencontré. 31 Les Juifs donc qui étaient avec Marie dans la maison, et qui la consolaient, l'ayant vue se lever promptement et sortir, la suivirent, croyant qu'elle allait au sépulcre pour y pleurer. 32 Marie donc, quand elle arriva au lieu où était Jésus, l'ayant vu, tomba à ses pieds, en lui disant : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.

Références croisées

11:17 Jn 11:39, Jn 2:19, Os 6:2, Ac 2:27-31
Réciproques : 2R 4:32, Jn 4:42
11:18 Jn 6:19, Lc 24:13, Ap 14:20, Ap 21:16
Réciproques : Mt 21:17, Ac 1:12
11:19 Gn 37:35, 2S 10:2, 1Ch 7:21-22, Jb 2:11, Jb 42:11, Ec 7:2, Es 51:19, Jr 16:5-7, Lm 1:2, Lm 1:9, Lm 1:16, Lm 1:21, Lm 2:13, Rm 12:15, 2Co 1:4, 1Th 4:18, 1Th 5:11
Réciproques : Lc 7:12, Jn 11:31, Jn 11:45
11:20 Jn 11:30, Mt 25:1, Mt 25:6, Ac 10:25, Ac 28:15, 1Th 4:17
Réciproques : Jn 11:28
11:21 Jn 11:32, Jn 11:37, Jn 4:47-49, 1R 17:18, Ps 78:19, Ps 78:41, Mt 9:18, Lc 7:6-10, Lc 7:13-15, Lc 8:49-55
Réciproques : Mc 5:35, Lc 8:41, Jn 6:9
11:22 Jn 11:41-42, Jn 9:31, Mc 9:23, He 11:17-19, Jn 3:35, Jn 5:22-27, Jn 17:2, Ps 2:8, Mt 28:18
Réciproques : Mt 9:18, Lc 4:38
11:23 Jn 11:43-44
Réciproques : Dn 12:2, Jn 11:40
11:24 Jn 5:28-29, Ps 17:15, Ps 49:14-15, Es 25:8, Es 26:19, Ez 37:1-10, Dn 12:2-3, Os 6:2, Os 13:14, Mt 22:23-32, Lc 14:14, Ac 17:31-32, Ac 23:6-9, Ac 24:15, He 11:35
Réciproques : Jn 6:39, Jn 12:48, Ph 3:11, Ph 3:21, 1Th 4:13, He 6:2
11:25 Jn 5:21, Jn 6:39-40, Jn 6:44, Rm 5:17-19, Rm 8:11, 1Co 15:20-26, 1Co 15:43-57, 2Co 4:14, Ph 3:10, Ph 3:20, Ph 3:21, 1Th 4:14, Ap 20:5, Ap 20:10-15, Ap 21:4, Jn 1:4, Jn 5:26, Jn 6:35, Jn 14:6, Jn 14:19, Ps 36:9, Es 38:16, Ac 3:15, Rm 8:2, Col 3:3-4, 1Jn 1:1-2, 1Jn 5:11-12, Ap 22:1, Ap 22:17, Jn 3:36, Jb 19:25-27, Es 26:19, Lc 23:43, Rm 4:17, Rm 8:10-11, Rm 8:38, Rm 8:39, 1Co 15:18, 1Co 15:29, 2Co 5:1-8, Ph 1:23, 1Th 4:14, He 11:13-16
Réciproques : Dt 30:20, 1S 2:6, Ps 22:29, Ps 68:20, Ps 72:15, Ps 133:3, Ez 37:3, Ez 47:9, Os 14:7, Mt 9:18, Mc 5:35, Mc 16:16, Lc 7:14, Lc 8:50, Lc 15:24, Lc 20:38, Jn 2:19, Jn 3:15, Jn 5:19, Jn 5:28, Jn 5:40, Jn 6:27, Jn 6:50, Jn 6:57, Jn 8:18, Jn 8:51, Jn 10:28, Jn 11:44, Jn 17:2, Ac 2:28, Ac 16:31, Ac 17:28, Ac 26:23, Rm 4:11, Rm 5:10, 1Co 6:14, 1Co 15:13, 1Co 15:21, 1Co 15:45, 2Co 5:14, Ga 3:22, Ep 2:1, Col 1:18, 2Tm 1:10, He 6:2, He 7:8, 1P 2:4, 1Jn 4:9, Ap 20:12
11:26 Jn 3:15-18, Jn 4:14, Jn 5:24, Jn 6:50, Jn 6:54-58, Jn 8:52-53, Jn 10:28, Rm 8:13, 1Jn 5:10-12, Jn 9:35, Jn 14:10, Mt 9:28, Mt 26:53, Mc 9:23
Réciproques : Dt 30:20, Ps 22:29, Ps 68:20, Ps 133:3, Es 26:19, Ez 37:3, Ez 47:9, Mc 16:16, Lc 20:38, Jn 5:19, Jn 5:26, Jn 5:40, Jn 6:27, Jn 6:57, Jn 8:51, Jn 11:44, Jn 14:6, Jn 17:2, Ac 2:28, Ac 3:15, Ac 16:31, Rm 4:11, Rm 5:10, Rm 8:10, 1Co 6:14, 1Co 15:13, 1Co 15:45, 2Co 4:14, Ga 3:22, Ep 2:1, Ph 3:10, Col 1:18, 2Tm 1:10, He 7:8, 1P 2:4, 1Jn 1:2, 1Jn 4:9, 1Jn 5:11, Ap 20:12
11:27 Jn 1:49, Jn 4:42, Jn 6:69, Jn 9:36-38, Jn 20:28-31, Mt 16:16, Ac 8:37, 1Jn 5:1, Jn 6:14, Ml 3:1, Mt 11:3, Lc 7:19-20, 1Tm 1:15-16, 1Jn 5:20
Réciproques : Mt 14:33, Mc 8:29, Lc 9:20, Jn 1:34, Jn 9:35
11:28 Jn 11:20, Jn 1:41, Jn 1:45, Jn 21:7, Za 3:10, Lc 10:38-42, 1Th 4:17-18, 1Th 5:11, He 12:12, Jn 13:13, Jn 20:16, Jn 10:3, Ct 2:8-14, Mc 10:49
Réciproques : Ha 2:2, Mt 26:18, Mc 5:35, Mc 14:14, Lc 22:11, Jn 12:3
11:29 Ps 27:8, Ps 119:59-60, Pr 15:23, Pr 27:17, Ct 3:1-4
Réciproques : Ha 2:2
11:30 Jn 11:20
11:31 Jn 11:19, Gn 37:35, 2S 12:16-18, 1Co 2:15
Réciproques : Gn 23:2, Ps 77:2, Ec 7:4, Jn 11:42, Jn 11:45, Jn 12:17, Ac 8:2
11:32 Lc 5:8, Lc 8:41, Lc 17:16, Ap 5:8, Ap 5:14, Ap 22:8, Jn 11:21, Jn 11:37, Jn 4:49
Réciproques : Mt 9:18, Mc 5:35, Jn 4:47, Jn 6:9, Jn 12:3

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 11
  • 11.17 Jésus étant donc arrivé, trouva qu'il était déjà depuis quatre jours dans le sépulcre. Arrivé près de Béthanie, où il n'entra pas tout de suite. (verset 30)
    - Tischendorf retranche déjà, sur la foi de A, D, plusieurs versions. Les autres critiques le maintiennent.
    - Pour se rendre compte de ces quatre jours, on admet généralement que Lazare mourut le jour même où Jésus reçut le message de ses sœurs dans la Pérée, au delà du Jourdain (Jean 10.40) c'est-à-dire à un distance de dix lieues au moins.
    Jésus étant resté, là encore deux jours, (verset 6) et ayant ensuite mis une journée pour se rendre à Béthanie n'y arriva qu'à la fin du quatrième jour. Et comme les Juifs déposaient leurs morts dans la grotte sépulcrale le jour même du décès, il y avait bien quatre jours que Lazare y reposait.
  • 11.19 et beaucoup d'entre les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie, pour les consoler au sujet de leur frère. Cette remarque de l'évangéliste sur la distance de Jérusalem à Béthanie (15 stades, trois kilomètres environ) n'a d'autre but que d'expliquer comment beaucoup de Juifs avaient pu venir offrir leurs condoléances aux deux sœurs en deuil. Il ressort de ce détail que la famille de Lazare était bien connue à Jérusalem et y jouissait de quelque considération.
    - Comme l'auteur de cet évangile connaît bien lieux et distances !
  • 11.20 Marthe donc, dès qu'elle apprit que Jésus venait, alla au-devant de lui ; mais Marie était assise à la maison. Marthe, active au dehors jusque dans son affliction, apprend la première l'arrivée de Jésus ; et sans même en avertir sa sœur, elle s'élance au-devant de lui.
    Marie, plongée dans sa douleur, reste assise à la maison.
    Ce sont précisément là les caractères divers que Luc (Luc 10.38-42) prête aux deux sœurs.
  • 11.21 Marthe donc dit à Jésus : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ; Comparer verset 32, note.
    Quelle confiance en la puissance de Jésus exprime cette première parole de Marthe ! Ce n'est pas un reproche, pas même une plainte, mais un profond regret ; car elle est bien persuadée qu'en présence du Sauveur la mort n'aurait eu aucun empire sur son frère. (verset 15, note.) Mais elle s'élève plus haut encore.
  • 11.22 maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. Non seulement la foi de Marthe est assez forte pour être assurée que Jésus présent aurait guéri son frère, mais (ce mais, qui se lit dans le texte reçu, manque dans Sin., B, C) maintenant même qu'il est mort, et que, humainement parlant, tout est bien fini, elle sait que la prière de son Sauveur sera toute-puissante auprès de Dieu.
    Tout ce que tu demanderas : Marthe comprend-elle, dans ce tout, même le retour de son frère à la vie ? Elle ne le dit pas. Mais cet espoir se trahit dans ses paroles. Il se fondait sur la déclaration du Sauveur, (verset 4) qui avait certainement été rapportée textuellement aux deux sœurs. Cette promesse doit se réaliser d'une manière ou d'une autre.
    Marthe le croit fermement, mais sans oser formuler l'objet de son attente elle s'en remet avec une pleine confiance à la sollicitude de son céleste ami et à la toute-puissance de Dieu, dont elle prononce par deux fois le nom auguste.
  • 11.23 Jésus lui dit : Ton frère ressuscitera. Il y avait déjà pour Marthe une grande consolation dans cette parole : Ton frère ressuscitera, et nous savons bien dans quel sens Jésus la prononçait. (verset 11)
    Mais, pour Marthe, elle pouvait avoir deux significations très différentes : la délivrance actuelle de son frère, qui lui serait rendu immédiatement, ou sa résurrection au dernier jour.
    C'est à dessein que Jésus emploie ce terme à double entente, afin de solliciter cette âme croyante à s'élever au-dessus d'un intérêt actuel et personnel jusqu'à la source de la vie qui s'offrait à elle en Celui qui lui parlait. (verset 25)
  • 11.24 Marthe lui dit : Je sais qu'il ressuscitera, en la résurrection, au dernier jour. Des deux espérances que pouvait présenter à Marthe la parole de Jésus, elle s'attache à la plus faible, la plus lointaine, la résurrection au dernier jour.
    Il semble donc qu'ici sa foi soit moins courageuse qu'au verset 22. Mais est il bien sûr qu'il ne lui reste que de la tristesse (Luthardt), ou même que la résignation d'un grand mécompte (Meyer) ?
    Ne peut-on pas penser, avec de Wette, qu'en prononçant cette parole qui exprimait le moins, l'esprit pénétrant de cette femme angoissée interrogeait les regards de Jésus pour y découvrir le plus ?
  • 11.25 Jésus lui dit : C'est moi qui suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, quand même il serait mort, vivra ; Marthe n'ayant pas osé saisir la promesse de Jésus (verset 23) dans toute sa réalité actuelle, cherchait dans un avenir lointain la résurrection et ses consolations. (verset 24) Jésus la ramène au présent et à sa personne, en lui disant : C'est moi.
    Lui, en effet, est la résurrection, parce qu'il est la vie ; (Jean 14.6 ; Colossiens 3.4) il l'est en lui-même, et, dans ses rachetés, la résurrection ne sera que le dernier épanouissement de la vie impérissable qu'il leur a communiquée. (Comparer Jean 6.54, note.)
    Jésus fait immédiatement l'application de cette profonde vérité, en ajoutant que celui qui croit en lui, qui a puisé en lui la vie de la foi, quand même il serait mort comme Lazare, vivra d'une vie éternelle sur laquelle la mort n'a point d'empire.
    Après cette grande affirmation, Jésus exprime la même vérité d'une manière négative, pour ceux qui vivent encore sur cette terre : Quiconque vit et croit en moi, alors même qu'il subira la dissolution du corps, ne mourra jamais.
    Il y a ici une double négation qui signifie : ne mourra certainement jamais. C'est ainsi que traduit Rilliet.
    Tout pour Marthe, dépendait de sa foi au Sauveur, tel qu'il se révélait à elle. De là la question directe et pénétrante qu'il lui adresse : Crois-tu cela ?
  • 11.27 Elle lui dit : Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde. Marthe, en présence de Jésus et sous l'impression de sa parole, sent sa foi s'affermir et grandir ; elle répond sans hésiter : Oui, Seigneur !
    Et la preuve qu'elle a maintenant compris que le vrai objet de sa foi et de toutes ses espérances se concentre dans la personne du Sauveur, c'est qu'elle le confesse lui (grec) : Moi je crois (verbe au parfait, exprimant un fait accompli et permanent, comme Jean 6.69) que toi tu es le Christ, le Fils de Dieu.
    Par le premier de ces titres, Marthe reconnaît en Jésus le Messie, l'Oint de Dieu, le Libérateur promis à son peuple ; par le second, elle confesse en lui un être qui est avec Dieu dans le rapport tout spécial d'un fils à son père et qui, comme tel, est véritablement "la résurrection et la vie" (Comparer Jean 6.69)
    - Le dernier qualificatif appliqué par Marthe à Jésus ne constitue pas un troisième titre, parallèle aux deux autres. Il est donc inexact de le rendre par : Celui qui devait venir. (Comparer Jean 6.14)
    Il y a en grec un participe présent. On doit donc traduire : qui vient dans le monde, qui doit venir, d'après la promesse divine, et qui vient en effet.
    Cette expression est constamment appliquée au Libérateur promis dans les Ecritures et qui, selon la foi des Israélites croyants, vient certainement. (Matthieu 11.3, note.)
  • 11.28 Et ayant dit cela, elle s'en alla et appela Marie, sa sœur, en secret, disant : Le maître est ici, et il t'appelle. Jésus, après avoir amené Marthe à s'appuyer sur le seul fondement qui pût la soutenir et la consoler, met fin à l'entretien et l'invite à faire venir sa sœur qu'il voulait voir pour la préparer aussi aux grandes scènes qui vont se dérouler. C'est ce qui ressort clairement de ce mot : il t'appelle.
    Marthe s'acquitta de cette mission avec empressement, mais en secret. Elle voulait que Marie seule fût avertie de l'arrivée du maître et qu'elle pût le voir en particulier, comme elle même en avait eu le privilège.
  • 11.29 Celle-ci, dès qu'elle eut entendu, se lève promptement, et vient vers lui. Ces verbes au présent rendent vivement l'empressement de Marie. La plupart des critiques adoptent les variantes : Elle se leva
    (Sin., B, C, D), et elle venait (Sin., B, C). Tischendorf maintient, avec raison, le présent pour les deux verbes.
  • 11.30 Or Jésus n'était pas encore entré dans le village ; mais il était encore à l'endroit où Marthe l'avait rencontré. Jésus n'était entré ni dans le village, ni, par conséquent, dans la maison mortuaire, où certainement son cœur l'attirait ; c'est qu'il savait qu'il y avait là beaucoup de monde et qu'il voulait voir sans témoins les sœurs affligées.
  • 11.31 Les Juifs donc qui étaient avec Marie dans la maison, et qui la consolaient, l'ayant vue se lever promptement et sortir, la suivirent, croyant qu'elle allait au sépulcre pour y pleurer. Puisque ces hommes étaient venus dans l'intention de consoler Marie, ils ne voulaient pas la laisser aller seule au sépulcre, où ils pensaient qu'elle se rendait pour pleurer.
    Ils ignoraient l'impuissance des consolations humaines et ne savaient pas que cette âme en deuil allait trouver le seul vrai consolateur.
  • 11.32 Marie donc, quand elle arriva au lieu où était Jésus, l'ayant vu, tomba à ses pieds, en lui disant : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. Vers. 21 note. Les deux sœurs expriment les mêmes douloureux regrets. Il est probable qu'avant l'arrivée de Jésus elles s'étaient communiqué cette pensée : qui les hantait dans leur affliction.
    Leur exclamation, qui paraît identique dans la traduction française, présente en grec une double nuance :
    1° Marthe (verset 21) dit, d'après le texte reçu (A, majuscules) : "il ne serait pas, en ce moment, à l'état de mort ;" Marie : (verset 32) "il n'aurait pas accompli l'acte de mourir."
    2° Le pronom possessif mon frère est placé en tête de toute la phrase dans la parole de Marie ; il ne vient qu'à la fin dans celle de Marthe.
    La douleur de Marie est plus personnelle plus égoïste, plus désespérée aussi. La différence entre leurs deux caractères se montre du reste dans leur attitude. Marie, tout entière à sa douleur, ne peut que se laisser tomber aux pieds de Jésus et laisser couler ses larmes sur la mort de son frère, (verset 32) sans ajouter, comme l'avait fait Marthe, (verset 22) aucune parole d'espérance.
    Si l'on compare ce tableau avec celui que nous a retracé ; Luc (Luc 10.38 et suivants) et Jean lui-même, (Jean 12.1 et suivants) on est frappé de la vérité intime qui se révèle dans la peinture de ces caractères, ils sont évidemment pris dans la vie.
    - En présence d'un tel accablement, Jésus ne prononce aucune parole de consolation. Sa profonde sympathie (versets 33-35) et son action divine seront seules assez puissantes pour relever cette âme défaillante.