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Jean 15:1-9 (Annotée Neuchâtel)

   1 C'est moi qui suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. 2 Tout sarment qui ne porte pas de fruit en moi, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il le nettoie, afin qu'il porte plus de fruit. 3 Déjà vous êtes nets, à cause de la parole que je vous ai annoncée. 4 Demeurez en moi, et moi en vous. Comme le sarment ne peut porter du fruit de lui-même, s'il ne demeure uni au cep, de même vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. 5 Moi, je suis le cep, vous, vous êtes les sarments ; celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit ; car hors de moi vous ne pouvez rien faire. 6 Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche ; et on ramasse ces sarments, et on les jette au feu, et ils brûlent. 7 Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. 8 En ceci mon Père est glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit, et vous deviendrez mes disciples.
   9 Comme le Père m'a aimé, moi je vous ai aussi aimés ; demeurez dans mon amour.

Références croisées

15:1 Jn 1:9, Jn 1:17, Jn 6:32, Jn 6:55, 1Jn 2:8, Gn 49:10-11, Ps 80:8-19, Es 4:2, Es 5:1-7, Jr 2:21, Jr 12:10, Ez 15:2-6, Os 10:1, Za 3:8, Mt 21:33, Lc 13:6, Ct 7:12, Ct 8:11-12, Es 27:2-3, Es 60:21, Es 61:3, Mt 20:1, Mc 12:1, 1Co 3:9
Réciproques : Nb 17:8, Ps 80:15, Ps 92:15, Ct 2:3, Ct 4:13, Es 6:13, Os 14:6, Os 14:8, Mt 13:23, Mc 12:2, Lc 20:9, Jn 1:16, Jn 14:6, Rm 6:5, 1Co 1:30
15:2 Jn 17:12, Mt 3:10, Mt 15:13, Mt 21:19, Lc 8:13, Lc 13:7-9, 1Co 13:1, He 6:7-8, 1Jn 2:19, Jb 17:9, Ps 51:7-13, Pr 4:18, Es 27:9, Es 29:19, Os 6:3, Ml 3:3, Mt 3:12, Mt 13:12, Mt 13:33, Rm 5:3-5, Rm 8:28, 2Co 4:17-18, Ph 1:9-11, 1Th 5:23-24, Tt 2:14, He 6:7, He 12:10-11, He 12:15, Ap 3:19, Jn 15:8, Jn 15:16, Ga 5:22-23, Ph 1:11, Col 1:5-10
Réciproques : Lv 14:40, Nb 19:18, Dt 20:19, Ps 84:7, Ps 92:14, Ps 138:8, Pr 16:6, Es 5:7, Es 27:3, Es 30:17, Es 60:21, Ml 2:4, Ml 4:2, Mt 7:19, Mt 13:47, Mt 25:29, Mc 4:17, Mc 4:19, Mc 4:25, Lc 6:49, Lc 8:18, Lc 13:9, Lc 13:21, Rm 6:22, Rm 11:22, Rm 16:7, 2Co 5:17, Ep 1:3, Col 1:27, 1Th 4:1, 2Th 1:3, 2P 1:8, Ap 2:19
15:3 Jn 13:10, Jn 17:17, Ep 5:26, 1P 1:22
Réciproques : Nb 19:18, Dt 12:28, Ps 119:9, Pr 15:31, Mc 1:42, Jn 17:6, Ac 20:32, Ph 4:1, 1Th 2:13
15:4 Jn 6:68-69, Jn 8:31, Ct 8:5, Lc 8:15, Ac 11:23, Ac 14:22, Ga 2:20, Col 1:23, Col 2:6, 1Th 3:5, He 10:39, 1Jn 2:6, 1Jn 2:24-28, 2Jn 1:9, Jud 1:20-21, Jn 6:56, Jn 14:20, Jn 17:23, Rm 8:9-10, 2Co 13:5, Ep 3:17, Col 1:27, Es 27:10-11, Ez 15:2-5, Os 14:8, 2Co 12:8-10, Ga 2:20, Ph 1:11
Réciproques : Ex 28:34, Nb 35:28, Pr 15:31, Mt 12:33, Mc 4:20, Jn 3:21, Jn 6:53, Jn 17:26, Rm 11:22, 1Co 1:9, 2Co 12:2, Ph 4:1, Ph 4:13, Col 2:7, Col 2:19, 1Th 3:8, 1Th 5:21, 1Jn 2:27, 1Jn 3:6, 1Jn 5:18, 1Jn 5:20
15:5 Rm 12:5, 1Co 10:16, 1Co 12:12, 1Co 12:27, 1P 2:4, Jn 12:24, Pr 11:30, Os 4:8, Lc 13:6-9, Rm 6:22, Rm 7:4, 2Co 9:10, Ga 5:22, Ep 5:9, Ph 1:11, Ph 4:13, Ph 4:17, Col 1:6, Col 1:10, Jc 1:17, 2P 1:2-18, 2P 3:18, Ac 4:12, Jn 5:19, Jn 9:33, 2Co 13:8, Ph 4:13
Réciproques : 2Ch 32:31, Pr 12:12, Ez 17:23, Ez 34:27, Mt 13:21, Mc 4:8, Mc 4:20, Jn 3:21, Jn 6:56, Jn 14:20, Ac 9:36, Ac 13:43, Rm 8:10, 1Co 1:9, 1Co 3:7, 2Co 3:5, 2Co 5:17, Ep 2:12, Ep 4:16, Col 2:7, Col 3:11, 1Jn 2:5
15:6 Jb 15:30, Ps 80:15, Es 14:19, Es 27:10, Ez 15:3-7, Ez 17:9, Ez 19:12-14, Mt 3:10, Mt 7:19, Mt 13:41, Mt 27:5, He 6:7-8, He 10:27, 2P 2:20, 1Jn 2:19, Jud 1:12-13, Ap 20:15, Ap 21:8
Réciproques : Jg 19:18, 2S 23:7, Jb 15:32, Jb 24:13, Ps 1:3, Ps 80:16, Pr 3:21, Es 27:11, Jr 11:16, Ez 15:4, Ez 17:10, Mt 13:30, Mt 13:47, Mt 15:13, Mt 21:19, Mt 25:30, Mc 11:14, Mc 11:20, Lc 3:9, Lc 8:13, Lc 8:14, Lc 13:7, Lc 14:35, Lc 23:31, Rm 11:17, Col 1:23, He 6:4, 2P 1:8, 2Jn 1:9
15:7 Jn 8:37, Dt 6:6, Jb 23:12, Ps 119:11, Pr 4:4, Jr 15:16, Col 3:16, 1Jn 2:14, 1Jn 2:27, 2Jn 1:1-2, Jn 15:16, Jn 14:13, Jn 16:23, Jb 22:26, Ps 37:4, Pr 10:24, Es 58:8, Ga 4:2, Ga 5:16, 1Jn 3:22, 1Jn 5:14
Réciproques : Ps 81:10, Ps 145:19, Pr 3:21, Ct 4:2, Ct 8:13, Mt 7:7, Mt 18:19, Mt 20:21, Mt 21:22, Mc 10:36, Mc 11:23, Mc 11:24, Lc 11:9, Jn 5:38, Jn 17:6, Ac 4:31, Ph 4:13, 1Th 3:8, Jc 1:5, 2P 1:8, 1Jn 2:24, 1Jn 3:24, 1Jn 5:18
15:8 Ps 92:12-15, Es 60:21, Es 61:3, Ag 1:8, Mt 5:16, 1Co 6:20, 1Co 10:31, 2Co 9:10-15, Ph 1:11, Tt 2:5, Tt 2:10, 1P 2:12, 1P 4:11, Jn 8:31, Jn 13:35, Mt 5:44, Lc 6:35
Réciproques : Ps 50:15, Ct 7:13, Es 26:15, Es 43:7, Es 49:3, Es 55:13, Mt 13:8, Jn 15:2, Jn 15:16, Ac 9:36, Rm 7:4, 2Co 9:13, Ep 5:26, Ph 4:17, Col 1:10, Tt 3:14, 2P 1:8
15:9 Jn 15:13, Jn 17:23, Jn 17:26, Ep 3:18, Ap 1:5, Jn 15:11, 1Jn 2:28, Jud 1:20
Réciproques : 1R 2:4, 1R 13:9, Ps 36:10, Ps 37:28, Ps 119:167, Ct 2:4, Dn 10:19, Mt 17:5, Lc 6:47, Jn 3:35, Jn 10:17, Jn 11:5, Jn 13:1, Jn 14:21, Jn 14:31, Ac 14:22, Ga 4:29, Col 1:23, 2Th 2:16, Jc 1:25, 1Jn 2:24, 1Jn 5:18

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 15
  • 15.1 C'est moi qui suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Chapitre 15.
    1 à 17 L'union des disciples avec Christ et entre eux.
    Les interprètes se sont demandé quelle circonstance extérieure pouvait bien avoir amené Jésus à se présenter à ses disciples sous l'image d'un cep de vigne.
    Les uns pensent que ce fut la vue de la coupe avec laquelle il venait d'instituer la cène, en prononçant cette parole : "Je ne boirai plus de ce produit de la vigne... ;" (Matthieu 26.29) d'autres qu'une treille ornait les parois extérieures de la chambre haute et que ses rejetons entraient par les fenêtres.
    Les exégètes qui admettent que ce discours fut prononcé en plein air, sur les pentes du Cédron, (Jean 14.31, note) se représentent Jésus passant le long d'une vigne. Mais puisque l'évangéliste a gardé le silence sur ce détail, nous pouvons nous résigner à l'ignorer, et nous ajouterons, avec R. Strier, qu'il y a quelque chose de mesquin à penser que Jésus devait nécessairement avoir sous les yeux l'objet matériel dont il fait une image.
    - Mais ce qui est digne de toute notre attention, c'est l'admirable parabole par laquelle il figure son union avec les siens, cette union dont il venait de leur parler, (Jean 14.18-23) cette union qui devait être aussi vivante, aussi intime, aussi organique que l'est celle des sarments avec le cep dont ils tirent la sève, la vie, la fertilité.
    Il est le vrai cep, le véritable, celui qui, dans la sphère spirituelle et morale, et dans ses rapports avec les âmes, réalise pleinement l'idée du cep dans la nature.
    "Le mot cep, remarque M. Godet, comprend ici le tronc et les branches, comme le terme le Christ, 1Corinthiens 12.12, désigne Christ et L'Eglise."
    Le cep de vigne est une plante sans apparence (Esaïe 53.2) et sans beauté (Jésus ne prend pas pour image le cèdre du Liban), mais elle est vivace et produit des fruits exquis un vin généreux. Une telle plante donne lieu à une comparaison pleine de vérité de richesse et de beauté.
    - Mon Père est le vigneron, grec le cultivateur, ajoute Jésus. C'est Dieu, en effet, qui a planté ce cep au sein de notre humanité, en envoyant son Fils au monde, et qui, par l'effusion de l'Esprit, provoquera sa croissance ; c'est Dieu qui amène les âmes à la communion avec le Sauveur ; (Jean 6.37,64) c'est Dieu enfin qui, par le travail incessant de sa grâce, purifie et sanctifie ceux qu'il a attirés au Sauveur. (verset 2)
  • 15.2 Tout sarment qui ne porte pas de fruit en moi, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il le nettoie, afin qu'il porte plus de fruit. On peut traduire : tout sarment qui est en moi, relié en apparence au cep, et qui ne porte pas de fruit ; ou bien : tout sarment qui ne porte pas de fruit en moi par son union organique avec moi.
    Il y a, dans les ceps de vigne, des rejetons sauvages qui ne portent jamais de fruit ; le vigneron les retranche, afin qu'ils n'absorbent pas inutilement la sève. Un homme peut, de diverses manières, appartenir extérieurement à Jésus-Christ en se rattachant à son Eglise, en professant la foi chrétienne sans avoir part à la vie sanctifiante du Christ.
    Tôt ou tard, il se verra retranché, exclu de cette communion apparente avec le Sauveur. Mais les vrais sarments portent du fruit. Ceux-ci, Dieu les nettoie, les purifie, ou selon la plupart de nos versions, il les émonde.
    Nous adoptons le premier de ces termes pour faire ressortir, comme dans le grec, la relation de cet acte avec les mots qui suivent : Déjà vous êtes nets. (verset 3)
    Jésus veut dire que ces sarments fertiles doivent être débarrassés de tout jet inutile, et même d'une partie de leur feuillage qui empêcherait le fruit de mûrir. C'est Dieu encore qui poursuit, dans ses enfants, cette œuvre de purification et de sanctification continue, il l'accomplit par sa Parole, (verset 3) par son Esprit, par tous les moyens de sa grâce. Et si cela ne suffit pas, le céleste cultivateur emploie l'instrument tranchant et douloureux des épreuves, de la souffrance et des renoncements qu'il impose à ses enfants. Car ce qu'il veut à tout prix, c'est qu'ils portent plus de fruit.
  • 15.3 Déjà vous êtes nets, à cause de la parole que je vous ai annoncée. Jésus, se tournant vers ses disciples, les rassure au sujet de ce mot sévère : il nettoie tout sarment qui porte du fruit.
    Déjà ils sont nets, purs, dans le sens indiqué au verset 2, c'est-à-dire qu'au moyen de la parole divine que Jésus leur a annoncée, un principe impérissable de vie nouvelle a été déposé dans leur cœur, et s'y développera peu à peu jusqu'à la perfection.
    Jésus exprime ailleurs cette idée profonde et consolante. (Jean 13.10 ; 17.8 ; comparez Jacques 1.18 ; 1Pierre 1.23)
  • 15.4 Demeurez en moi, et moi en vous. Comme le sarment ne peut porter du fruit de lui-même, s'il ne demeure uni au cep, de même vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. Des paroles précédentes qui dépeignent leur position de sarments unis au cep (en moi), découle pour les disciples un devoir absolu que Jésus formule ainsi : demeurez en moi, en renonçant constamment à tout mérite propre, à toute sagesse propre, à toute volonté et à toute force propres, ce qui est la condition d'une communion vivante avec moi. Si vous le faites, je demeurerai en vous, comme la source intarissable de votre vie spirituelle. Sinon, vous vous condamneriez à la stérilité du sarment séparé du cep.
    Cette conséquence résulte avec évidence de l'image même employée par Jésus. Jésus établit ainsi clairement la distinction entre la nature et la grâce.
  • 15.5 Moi, je suis le cep, vous, vous êtes les sarments ; celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit ; car hors de moi vous ne pouvez rien faire. Afin de rendre plus frappante encore la conséquence négative qui précède, Jésus déclare solennellement que c'est bien lui qui est le cep et que ses disciples sont les sarments ; mais c'est pour conclure encore une fois qu'en lui, ils porteront beaucoup de fruit, mais que, hors de lui, ils n'en porteraient aucun, pas plus que le sarment séparé du cep.
    Cette seconde idée, introduite par le mot car, parce que, semble donnée comme une preuve de la première affirmation, cela ne parait pas d'abord très logique le fait que hors de Christ ils ne peuvent rien faire ne prouve pas que, en Christ, ils porteront beaucoup de fruit.
    Mais ce fruit, qui le porte ? Celui-là seul qui demeure en moi, dit Jésus ; d'où il résulte que c'est l'Esprit de Christ, qui, comme la sève du cep dans le sarment, fait seul porter du fruit à l'homme ; c'est ce que confirme (car) le fait d'expérience que l'homme hors de Christ, comme le sarment détaché du cep, ne peut rien produire, rien de véritablement bon, rien qui supporte le regard du Dieu saint et qui lui soit agréable.
    Saint Augustin concluait de ce passage l'entière incapacité morale de l'homme pour le bien. A quoi M. Godet répond, avec Meyer et les exégètes modernes : "Le thème ici formulé n'est pas celui de l'impuissance morale de l'homme naturel pour tout bien ; c'est celui de l'infécondité du croyant laissé à sa force propre, quand il s'agit de produire ou d'avancer la vie spirituelle, la vie de Dieu, en lui ou chez les autres."
  • 15.6 Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche ; et on ramasse ces sarments, et on les jette au feu, et ils brûlent. Non seulement celui qui ne demeure pas en Jésus, dans une communion vivante avec lui, ne peut rien faire, (verset 5) mais il va audevant d'une succession de jugements terribles.
    Le sarment séparé du cep est d'abord jeté dehors, hors de la vigne qui représente le royaume de Dieu, et il sèche nécessairement, puisqu'il ne reçoit plus la sève du cep. Qu'on pense à Judas, par exemple dont Jésus venait d'annoncer la ruine. (Jean 13.21 et suivants)
    Mais ce jugement, moralement accompli dès maintenant, aura au dernier jour son issue tragique que décrivent les paroles suivantes : puis on ramasse ces sarments, et on les jette au feu et ils brûlent (grec ils ramassent, ils jettent) ; quel est le sujet de ces verbes ?
    Dans la parabole, ce sont les serviteurs du vigneron ; dans la réalité, ce sont les anges de Dieu. (Matthieu 13.40-42)
    Tous ces verbes sont au présent, et ils rendent la scène d'autant plus actuelle et vivante. La pensée reste avec effroi sur ce dernier mot : ils brûlent. (Comparer Matthieu 3.10)
    - D, quelques majuscules et versions portent : ce sarment, on le jette au feu. Tischendorf adopte cette leçon.
  • 15.7 Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé. Après avoir prononcé ces redoutables paroles, Jésus revient avec tendresse à ses disciples qui demeurent en lui (le mot si n'exprime pas un doute), et il leur promet les grâces les plus précieuses : toutes leurs prières seront exaucées (Jean 15.16 ; 14.13,14 ; 16.23) et ils auront le bonheur de glorifier Dieu par des fruits abondants. (verset 8)
    La communion des disciples avec Jésus est ici exprimée par ces deux termes : Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, et non pas, comme le feraient entendre les verset 4 et 5 : et que je demeure en vous.
    Les paroles de Jésus, qui sont esprit et vie, et qu'ils gardent dans leur cœur, sont le lien vivant de communion avec lui. Inspirés par elles, ils sont à la source de toutes les grâces divines, et leurs prières, qui ne seront plus que les paroles de Jésus transformées en requêtes, obtiendront toujours un exaucement certain.
    "Deux choses corrélatives : les paroles de Jésus auxquelles ils obéissent, et leurs prières qui sont exaucées." Bengel.
  • 15.8 En ceci mon Père est glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit, et vous deviendrez mes disciples. En ceci, ne se rapporte pas à ce qui précède, comme le veut Meyer, mais à ce qui suit : En ce que vous portiez beaucoup de fruits, le Père est glorifié.
    Dieu, dans ses perfections, sa puissance, sa sainteté, son amour, se glorifie en reproduisant, dans le moindre de ses enfants, ces divers traits de sa ressemblance, plus que par toute la magnificence des œuvres de la création.
    Portez beaucoup de fruit à la gloire de Dieu, ce sera la preuve certaine que vous êtes mes disciples et le moyen de le devenir toujours de nouveau.
    Le grec porte : et vous deviendrez (B, D et que vous deveniez) disciples à moi, véritablement disciples et véritablement à moi.
    "Il faut toujours devenir disciple ; on n'est pas tel une fois pour toutes." Godet.
  • 15.9 Comme le Père m'a aimé, moi je vous ai aussi aimés ; demeurez dans mon amour. Dans l'instruction qu'il a tirée jusqu'ici de la parabole du cep et des sarments, Jésus n'a pas parlé expressément de son amour pour ses disciples ; mais chaque trait de cette belle image respire cet amour.
    Que prouve l'insistance avec laquelle il leur recommande de demeurer en lui, et que signifie sa promesse répétée : Je demeurerai en vous, si ce n'est qu'il les aime ?
    Maintenant, il le leur dit avec effusion. L'amour ineffable de son Père pour lui est la mesure de son amour pour eux. Quel motif touchant de demeurer en son amour !
    L'amour dont il parle n'est pas leur amour pour lui, mais son amour pour eux, qu'il leur ouvre comme une atmosphère de lumière, de vie, de paix, dans laquelle ils pourront respirer, penser, aimer, agir.
    - Pourquoi ces verbes au passé : mon Père m'a aimé, je vous ai aimés ? Parce que Jésus, qui touche à la fin de sa vie, jette un regard en arrière et constate avec émotion que jamais l'amour de son Père ne lui a fait défaut, (Jean 5.20 ; 8.29 ; 10.17) et que lui-même a toujours tendrement aimé les siens. (Jean 13.1,34)
    Mais ce double amour est, de sa nature, permanent, éternel. Luther, avec ce génie pratique qui devait faire de sa version un livre populaire, traduit hardiment par le présent : "Comme mon Père m'aime, moi aussi je vous aime."
    Tout croyant sincère et humble peut, en ce sens, s'appliquer l'admirable déclaration du Sauveur.