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Jean 19-21 (Annotée Neuchâtel)

   1 Alors donc Pilate fit prendre Jésus et le fit battre de verges. 2 Et les soldats, ayant tressé une couronne avec des épines, la posèrent sur sa tête et le revêtirent d'un manteau de pourpre ; 3 ils s'approchaient de lui et disaient : Salut, roi des Juifs ! Et ils lui donnaient des coups de bâton.
   4 Et Pilate sortit de nouveau, et il leur dit : Voici, je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve aucun sujet de condamnation en lui. 5 Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : Voici l'homme ! 6 Quand donc les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s'écrièrent disant : Crucifie ! crucifie ! Pilate leur dit : Prenez-le vous-mêmes et le crucifiez ; car moi, je ne trouve point en lui de sujet de condamnation. 7 Les Juifs lui répondirent : Nous, nous avons une loi, et selon cette loi il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu. 8 Lors donc que Pilate entendit cette parole, il eut encore plus de crainte ; 9 et il rentra dans le prétoire, et il dit à Jésus : D'où es-tu ? Mais Jésus ne lui donna point de réponse. 10 Pilate lui dit donc : Tu ne me parles pas ! Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te relâcher, et que j'ai le pouvoir de te crucifier ? 11 Jésus répondit : Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi, s'il ne t'avait été donné d'en haut ; c'est pourquoi celui qui m'a livré à toi est chargé d'un plus grand péché. 12 Là-dessus, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs criaient : Si tu relâches celui-ci, tu n'es point ami de César ! Quiconque se fait roi, se déclare contre César. 13 Pilate donc, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors et s'assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé, et en hébreu Gabbatha. 14 Or, c'était la préparation de la Pâque ; il était environ la sixième heure. Et Pilate dit aux Juifs : Voici votre roi. 15 Eux donc crièrent : Ote, ôte ! crucifie-le ! Pilate leur dit : Crucifierai-je votre roi ? Les principaux sacrificateurs répondirent : Nous n'avons de roi que César. 16 Alors donc il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus.
   17 Et portant lui-même sa croix, il sortit et vint au lieu appelé le lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha, 18 où ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, l'un d'un côté, l'autre de l'autre, et Jésus au milieu. 19 Pilate fit aussi un écriteau et le fit placer sur la croix ; or il y était écrit : Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs . 20 Beaucoup de Juifs lurent donc cet écriteau, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était près de la ville ; et il était écrit en hébreu, en latin, en grec. 21 Les principaux sacrificateurs des Juifs disaient donc à Pilate : N'écris pas : Le roi des Juifs ; mais : Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs. 22 Pilate répondit : Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit.
   23 Les soldats donc, lorsqu'ils eurent crucifié Jésus, prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une part pour chaque soldat ; ils prirent aussi la tunique ; mais la tunique était sans couture, d'un seul tissu depuis le haut jusqu'au bas. 24 Ils dirent donc entre eux : Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. Afin que cette parole de l'Ecriture fût accomplie : Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont jeté le sort sur ma robe. Voilà donc ce que firent les soldats.
   25 Or près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie-Magdelaine. 26 Jésus donc, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. 27 Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
   28 Après cela, Jésus sachant que tout était déjà consommé dit, afin que l'Ecriture fût accomplie : J'ai soif. 29 Il y avait là un vase-plein de vinaigre. Ayant donc rempli de vinaigre une éponge, et l'ayant mise sur une tige d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche. 30 Lors donc que Jésus eut pris le vinaigre, il dit : Tout est accompli. Et baissant la tête, il rendit l'esprit.
   31 Les Juifs donc, parce que c'était la préparation, afin que les corps ne demeurassent pas sur la croix pendant le sabbat, car le jour de ce sabbat était un grand jour, demandèrent à Pilate que les jambes des crucifiés fussent brisées, et qu'ils fussent ôtés. 32 Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes du premier, puis de l'autre qui avait été crucifié avec lui. 33 Mais lorsqu'ils vinrent à Jésus, voyant qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent point les jambes ; 34 mais l'un des soldats lui perça le côté avec sa lance, et il en sortit aussitôt du sang et de l'eau. 35 Et celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est véritable, et il sait qu'il dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez. 36 Car ces choses sont arrivées, afin que cette parole de l'Ecriture fût accomplie : Aucun de ses os ne sera rompu. 37 Et ailleurs l'Ecriture dit encore : Ils regarderont à celui qu'ils ont percé .
   38 Or après ces choses, Joseph d'Arimathée, qui était disciple de Jésus, mais en secret, par crainte des Juifs, demanda à Pilate qu'il pût prendre le corps de Jésus ; et Pilate le permit. Il vint donc et prit le corps de Jésus. 39 Or Nicodème, qui d'abord était venu de nuit vers Jésus, vint aussi apportant un mélange de myrrhe et d'aloès d'environ cent livres. 40 Ils prirent donc le corps de Jésus et l'enveloppèrent de linges, avec les aromates, comme les Juifs ont coutume d'ensevelir. 41 Or il y avait, dans le lieu où il avait été crucifié, un jardin, et dans ce jardin un sépulcre neuf, dans lequel personne encore n'avait été mis. 42 Ce fut donc là qu'ils déposèrent Jésus, à cause de la préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche.

Jean 20

   1 Or, le premier jour de la semaine, Marie-Magdelaine vient au sépulcre le matin, comme il faisait encore obscur, et elle voit la pierre ôtée du sépulcre. 2 Elle court donc et vient vers Simon Pierre, et vers l'autre disciple que Jésus aimait, et elle leur dit : Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l'ont mis.
   3 Pierre sortit donc, ainsi que l'autre disciple, et ils allaient au sépulcre. 4 Ils couraient tous deux ensemble ; et l'autre disciple courut en avant, plus vite que Pierre, et arriva le premier au sépulcre. 5 Et s'étant baissé, il voit les linges gisant ; cependant il n'y entra pas. 6 Simon Pierre, qui le suivait, arrive donc, et il entra dans le sépulcre, et il voit les linges gisant, 7 et le suaire qui avait été sur sa tête, et qui n'était pas gisant avec les linges, mais à part plié dans un lieu. 8 Alors donc l'autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi, et il vit, et il crut. 9 Car ils ne comprenaient pas encore l'Ecriture qui dit qu'il devait ressusciter d'entre les morts. 10 Les disciples donc s'en retournèrent chez eux. 11 Mais Marie se tenait près du sépulcre, en dehors, pleurant. Gomme donc elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre ; 12 et elle voit deux anges vêtus de blanc, assis au lieu où le corps de Jésus avait été couché, l'un à la tête, et l'autre aux pieds. 13 Et eux lui disent : Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur dit : Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis. 14 Ayant dit cela, elle se retourna en arrière, et elle voit Jésus qui se tenait là ; et elle ne savait pas que c'était Jésus. 15 Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle, croyant que c'est le jardinier, lui dit : Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai. 16 Jésus lui dit : Marie ! et elle s'étant retournée, lui dit en hébreu : Rabbouni ! c'est-à-dire : Maître ! 17 Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers le Père ; mais va vers mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu. 18 Marie-Magdelaine vient annoncer aux disciples qu'elle a vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses.
   19 Le soir donc étant venu, ce même jour, le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu'ils avaient des Juifs, Jésus vint et se tint au milieu d'eux, et leur dit : La paix soit avec vous ! 20 Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent donc, en voyant le Seigneur. 21 Jésus leur dit donc de nouveau : La paix soit avec vous ! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. 22 Et quand il eut dit cela, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l'Esprit-Saint. 23 A ceux auxquels vous remettrez les péchés, ils leur sont remis ; à ceux auxquels vous les retenez, ils leur sont retenus.
   24 Or, Thomas, l'un des douze, appelé Didyme, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint. 25 Les autres disciples lui disaient donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je ne vois en ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. 26 Huit jours après, ses disciples étaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, les portes étant fermées, et il se présenta au milieu d'eux, et dit : La paix soit avec vous ! 27 Puis il dit à Thomas : Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté, et ne deviens pas incrédule, mais croyant. 28 Thomas répondit et lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu ! 29 Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru !
   30 Jésus donc a fait encore, en présence des disciples, beaucoup d'autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre ; 31 mais ces choses sont écrites, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et afin qu'en croyant vous ayez la vie en son nom.

Jean 21

   1 Après ces choses, Jésus se manifesta de nouveau aux disciples sur les bords de la mer de Tibériade, et voici comment il se manifesta. 2 Simon Pierre, et Thomas, appelé Didyme, et Nathanaël de Cana en Galilée, et les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples étaient ensemble. 3 Simon Pierre leur dit : Je m'en vais pêcher. Ils lui disent : Nous allons aussi avec toi. Ils sortirent et montèrent dans la barque. Et cette nuit-là ils ne prirent rien. 4 Or, le matin étant déjà venu, Jésus se tint là sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c'était Jésus. 5 Jésus leur dit donc : Enfants, n'avez-vous rien à manger ? Ils lui répondirent : Non. 6 Et il leur dit : Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc ; et ils ne pouvaient plus le tirer, à cause de la multitude de poissons. 7 Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : C'est le Seigneur ! Simon Pierre donc ayant entendu que c'était le Seigneur, ceignit son vêtement de dessus, car il était nu, et il se jeta dans la mer. 8 Mais les autres disciples vinrent avec la barque, tirant le filet plein de poissons, car ils n'étaient pas éloignés de la terre, mais à environ deux cents coudées. 9 Quand donc ils furent descendus à terre, ils voient un brasier disposé là, et du poisson placé dessus et du pain. 10 Jésus leur dit : Apportez de ces poissons que vous venez de prendre. 11 Simon Pierre monta donc dans la barque, et tira le filet à terre, plein de cent cinquante-trois gros poissons ; et quoiqu'il y en eût tant, le filet ne se rompit point. 12 Jésus leur dit : Venez, mangez. Mais aucun des disciples n'osait lui demander : Qui es-tu ? sachant que c'était le Seigneur. 13 Jésus s'approche et prend le pain et leur en donne, et de même du poisson. 14 Ce fut déjà la troisième fois que Jésus se manifesta aux disciples, après être ressuscité d'entre les morts.
   15 Lors donc qu'ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu plus que ne font ceux-ci ? Il lui dit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Il lui dit : Pais mes agneaux. 16 Il lui dit encore une seconde fois : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ? Il lui dit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Il lui dit : Pais mes brebis. 17 Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois : M'aimes-tu ? Et il lui dit : Seigneur, tu sais toutes choses ; tu connais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis.
   18 En vérité, en vérité, je te le dis : quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais, mais quand tu seras devenu vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas. 19 Or il dit cela indiquant de quelle mort Pierre devait glorifier Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit : Suis-moi. 20 Pierre, s'étant tourné, voit venir après lui le disciple que Jésus aimait, celui qui pendant le souper était penché sur le sein de Jésus et avait dit : Seigneur, qui est celui qui te livre ? 21 Pierre le voyant donc dit à Jésus : Seigneur, et celui-ci, que lui arrivera-t-il ? 22 Jésus lui dit : Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? Toi, suis-moi. 23 Ce bruit se répandit donc parmi les frères, que ce disciple ne mourrait pas. Mais Jésus ne lui avait pas dit qu'il ne mourrait pas ; mais : Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ?
   24 C'est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a écrites ; et nous savons que son témoignage est vrai. 25 [Or il est encore beaucoup d'autres choses que Jésus a faites, et si elles étaient écrites en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu'on en écrirait.]

Références croisées

19:1 Mt 27:26-31, Mc 15:15-20, Lc 23:16, Lc 23:23, Ps 129:3, Es 50:6, Es 53:5, Mt 20:19, Mt 23:34, Mc 10:33-34, Lc 18:33, Ac 16:22-23, Ac 22:24-25, 2Co 11:24, He 11:36, 1P 2:24
Réciproques : Lc 18:32, Lc 23:24, Jn 19:31, Ac 4:27, Ac 5:40
19:2 Jn 19:5, Ps 22:6, Es 49:7, Es 53:3, Mt 27:27-31, Mc 15:17-20, Lc 23:11
Réciproques : Jg 8:26, Mt 26:68, Mt 27:28, Mc 10:34, He 9:19
19:3 Mt 26:49, Mt 27:29, Lc 1:28, Jn 19:19-22, Jn 18:33
Réciproques : Mi 5:1, Mt 26:67, Mt 26:68, Mc 10:34, Mc 14:65, Lc 23:3, Lc 23:38, Jn 19:14
19:4 Jn 19:6, Jn 18:38, Mt 27:4, Mt 27:19, Mt 27:24, Mt 27:54, Lc 23:41, Lc 23:47, 2Co 5:21, He 7:26, 1P 1:19, 1P 2:22, 1P 3:18, 1Jn 3:5
Réciproques : Lv 22:19, Js 2:3, Dn 6:4, Mc 15:9, Lc 23:13, Ac 13:28
19:5 Jn 1:29, Es 7:14, Es 40:9, Es 43:1, Lm 1:12, He 12:2
Réciproques : Jg 8:26, Ps 52:7, Es 53:2, Za 6:12, Mc 15:9, Lc 23:11, Jn 19:2, Jn 19:14, He 9:19
19:6 Jn 19:15, Mt 27:22, Mc 15:12-15, Lc 22:21-23, Ac 2:23, Ac 3:13-15, Ac 7:52, Ac 13:27-29, Jn 18:31, Mt 27:24
Réciproques : 1S 29:3, Ps 64:4, Es 10:1, Es 49:7, Dn 6:5, Mc 15:3, Mc 15:14, Jn 9:24, Jn 18:35, Jn 18:38, Jn 19:4
19:7 Lv 24:16, Dt 18:20, Jn 5:18, Jn 8:58-59, Jn 10:30-33, Jn 10:36-38, Mt 26:63-66, Mt 27:42-43, Mc 14:61-64, Mc 15:39, Rm 1:4
Réciproques : Ps 64:6, Es 53:4, Es 53:8, Jr 26:11, Dn 3:25, Dn 6:5, Dn 6:14, Mt 14:33, Mt 26:66, Mt 27:54, Mc 9:7, Mc 14:64, Lc 22:70, Lc 23:47, Jn 1:34, Jn 8:53, Jn 18:31, Ac 9:20, Ac 24:6, 2Co 1:19
19:8 Jn 19:13, Ac 14:11-19
Réciproques : Dn 3:25, Jon 1:10, Mt 27:27, Ac 24:6
19:9 Jn 8:14, Jn 9:29-30, Jg 13:6, Ps 38:13-15, Es 53:7, Mt 27:12-14, Mc 15:3-5, Ac 8:32-33, Ph 1:28
Réciproques : Mt 26:62, Mt 27:27, Mc 14:60, Mc 15:5, Mc 15:16, Jn 8:25, Jn 18:28, Jc 5:6, 1P 2:23
19:10 Jn 18:39, Dn 3:14-15, Dn 5:19
Réciproques : Gn 31:29, 2R 9:3, 2R 18:25, 2R 18:29, 2Ch 32:15, Ec 3:14, Mc 14:60, Mc 15:4
19:11 Jn 3:27, Jn 7:30, Gn 45:7-8, Ex 9:14-16, 1Ch 29:11, Ps 39:9, Ps 62:11, Jr 27:5-8, Lm 3:37, Dn 4:17, Dn 4:25, Dn 4:32, Dn 4:35, Dn 5:21, Mt 6:13, Lc 22:53, Ac 2:23, Ac 4:28, Rm 11:36, Rm 13:1, Jc 1:17, Jn 11:49-50, Jn 18:3, Mt 26:65, Mt 27:2, Mc 14:44, Jn 9:41, Jn 15:22-24, Lc 7:41-42, Lc 10:11-14, Lc 12:47-48, He 6:4-8, Jc 4:17
Réciproques : Gn 31:29, Jg 3:12, 1S 15:28, 2R 5:1, 2R 9:3, 2R 17:21, 2R 18:25, 2R 18:29, 1Ch 29:12, 2Ch 32:15, Esd 6:22, Jb 1:12, Jb 32:13, Ec 3:14, Es 54:16, Dn 2:37, Dn 5:19, Mi 2:1, Mt 4:5, Mt 21:44, Mc 10:33, Lc 8:32, Lc 9:44, Lc 23:34, Jn 10:18, Jn 18:35, Ac 12:3, Rm 2:12, 1Tm 6:13, Ap 6:4, Ap 9:5, Ap 13:7
19:12 Mc 6:16-26, Ac 24:24-27, Jn 18:33-36, Lc 23:2-5, Ac 17:6-7
Réciproques : Gn 49:10, 1R 21:13, Esd 4:14, Ne 2:19, Jb 24:22, Pr 29:25, Jr 38:5, Jr 38:19, Dn 6:16, Mt 2:2, Mt 14:9, Mt 19:22, Mt 22:17, Mc 15:3, Mc 15:14, Mc 15:32, Lc 23:20, Jn 11:50, Jn 18:30, Jn 19:19, Jn 19:22, Ac 7:27, Ac 8:33, Ac 13:28
19:13 Jn 19:8, Pr 29:25, Es 51:12-13, Es 57:11, Lc 12:5, Ac 4:19, Ps 58:1-2, Ps 82:5-7, Ps 94:20-21, Ec 5:8, Am 4:7
Réciproques : Ne 6:6, Ps 55:13, Jr 38:19, Jn 19:20, Ac 18:12, Ac 21:40, Ac 25:6, Ap 16:16
19:14 Jn 19:31-32, Jn 19:42, Mt 27:62, Mc 15:42, Lc 23:54, Mc 15:25, Mc 15:33, Mc 15:34, Jn 19:3, Jn 19:5, Jn 19:19-22
Réciproques : Es 53:2, Mi 5:2, Za 13:6, Mt 26:68, Mt 27:22, Mc 15:9, Mc 15:12, Mc 15:18, Jn 18:28, 1Co 5:7
19:15 Jn 19:6, Lc 23:18, Ac 21:36, Ac 22:22, Jn 18:31, Gn 49:10, Ez 21:26-27
Réciproques : Dt 28:43, Ps 62:9, Ps 149:2, Es 49:7, Es 53:2, Ez 19:14, Os 3:4, Os 10:3, Za 9:9, Za 11:6, Mt 21:5, Mt 25:34, Mt 26:68, Mt 27:17, Mt 27:20, Mt 27:22, Mc 11:9, Mc 15:18, Lc 23:5, Lc 23:21, Jn 12:13, Ac 3:13, Ac 4:27, Ac 7:35
19:16 Mt 27:26-31, Mc 15:15-20, Lc 23:24
Réciproques : Jb 16:11, Mt 27:20, Mt 27:31, Mc 15:20, Lc 23:26
19:17 Mt 10:38, Mt 16:24, Mt 27:31-33, Mc 8:34, Mc 10:21, Mc 15:21-22, Lc 9:23, Lc 14:27, Lc 23:26, Lc 23:33, Lv 16:21-22, Lv 24:14, Nb 15:35-36, 1R 21:13, Lc 23:33, Ac 7:58, He 13:11-13, Mt 27:33-34, Mc 15:21-22, Lc 23:33
Réciproques : Gn 22:6, Jn 12:32, Ac 21:40, He 13:12, Ap 16:16
19:18 Jn 18:32, Ps 22:16, Es 53:12, Mt 27:35-38, Mt 27:44, Mc 15:24-28, Lc 23:32-34, Ga 3:13, He 12:2
Réciproques : Mt 27:38, Mc 15:26, Mc 15:27, Lc 23:33, Jn 8:28, Jn 19:32, He 13:12
19:19 Mt 27:37, Mc 15:26, Lc 23:38, Jn 19:3, Jn 19:12, Jn 1:45-46, Jn 1:49, Jn 18:33, Ac 3:6, Ac 26:9
Réciproques : Ps 149:2, Jr 30:21, So 3:15, Mt 2:2, Mt 2:23, Mt 25:34, Mc 10:47, Mc 14:67, Mc 16:6, Lc 18:37, Jn 12:13, Jn 18:5, Jn 19:14, Ac 2:22
19:20 Jn 19:13, Jn 5:2, Ac 21:40, Ac 22:2, Ac 26:14, Ap 16:16, Ac 21:37, Ap 9:11
Réciproques : Mc 16:6
19:21 Réciproques : Lc 23:49, Jn 18:38
19:22 Jn 19:12, Ps 65:7, Ps 76:10, Pr 8:29
Réciproques : Jn 18:38
19:23 Mt 27:35, Mc 15:24, Lc 23:34, Ex 39:22-23
Réciproques : Ex 28:32, 1R 12:15, Ps 22:16, Ps 22:18
19:24 Jn 19:28, Jn 19:36, Jn 19:37, Jn 10:35, Jn 12:38-39, Ps 22:18, Es 10:7, Ac 13:27
Réciproques : Ex 28:32, 1R 2:27, 1R 12:15, 2R 15:12, 2Ch 10:15, Mt 26:24, Mt 27:35, Mc 15:24, Lc 23:34, Lc 24:44, Ac 2:23, Ep 4:10, Ap 17:17
19:25 Lc 2:35, Mt 27:55-56, Mc 15:40-41, Lc 23:49, Lc 24:18, Jn 20:1, Jn 20:11-18, Mc 16:9, Lc 8:2
Réciproques : Mt 13:55, Mc 9:41, Mc 16:1, Jn 8:33, Jn 16:20, Ac 1:14
19:26 Jn 13:23, Jn 20:2, Jn 21:7, Jn 21:20, Jn 21:24, Jn 2:4
Réciproques : 2S 9:1, Pr 23:22, Dn 10:19, Mt 12:50, Mt 25:40, Jn 19:35, Jn 20:13, Ac 1:14, Ac 4:13, 2Co 8:4, 1Tm 5:2, 1Tm 5:4
19:27 Gn 45:8, Gn 47:12, Mt 12:48-50, Mt 25:40, Mc 3:34, 1Tm 5:2-4, 1Jn 3:18-19, Jn 1:11, Jn 16:32
Réciproques : 2S 9:1, Pr 23:22, Mt 12:50, Mt 27:31, Jn 2:4, Ac 21:6, Rm 16:13, 2Co 8:4, 1Tm 5:4
19:28 Jn 19:30, Jn 13:1, Jn 18:4, Lc 9:31, Lc 12:50, Lc 18:31, Lc 22:37, Ac 13:29, Ps 22:15, Ps 69:21
Réciproques : Jg 15:18, 1R 2:27, 1R 12:15, Ps 69:3, Ec 3:14, Dn 9:24, Mt 2:15, Mt 4:14, Mt 12:17, Mt 26:24, Mt 27:34, Mt 27:46, Mc 11:12, Mc 14:21, Mc 15:23, Mc 15:36, Lc 23:36, Jn 4:7, Jn 10:35, Jn 19:24, Ac 1:16, Ac 13:25, Ac 13:27, Ep 4:10, Ap 17:17
19:29 Mt 27:34, Mt 27:48, Mc 15:36, Lc 23:36, Ex 12:22, Nb 19:18, 1R 4:33, Ps 51:7
Réciproques : 1R 12:15, Ps 69:21
19:30 Jn 19:28, Jn 4:34, Jn 17:4, Gn 3:15, Ps 22:15, Es 53:10, Es 53:12, Dn 9:24, Dn 9:26, Za 13:7, Mt 3:15, Rm 3:25, Rm 10:4, 1Co 5:7, Col 2:14-17, He 9:11-14, He 9:22-28, He 10:1-14, He 12:2, Jn 10:11, Jn 10:18, Mt 20:28, Mt 27:50, Mc 15:37, Lc 23:46, Ph 2:8, He 2:14-15
Réciproques : Lv 1:17, Nb 6:20, Ps 69:21, Mt 27:48, Lc 12:50, Lc 13:32, Ac 13:29, Col 2:15, He 2:10, He 4:10, He 5:9, He 7:28, Ap 11:7, Ap 16:17
19:31 Jn 19:14, Jn 19:42, Mt 27:62, Mc 15:42, Dt 21:22-23, Lv 23:7-16, Jn 19:1, Pr 12:10, Mi 3:3
Réciproques : Mt 27:38, Mc 15:44, Mc 16:1, Lc 23:54, Ac 2:23
19:32 Jn 19:18, Lc 23:39-43
Réciproques : 1R 12:15, 2Ch 10:15, Pr 12:10, Mc 14:8, Jn 19:14
19:33 Réciproques : Ex 12:46, 1R 18:33, Lc 8:53
19:34 Jn 13:8-10, Ps 51:7, Ez 36:25, Za 13:1, Mt 27:62, Ac 22:16, 1Co 1:30, 1Co 6:11, Ep 5:26, Tt 2:14, Tt 3:5-7, He 9:13, He 9:22, He 10:19-22, 1P 3:21, 1Jn 1:6-9, 1Jn 5:6, 1Jn 5:8, Ap 1:5, Ap 7:14
Réciproques : Lv 14:7, 1R 18:33, Za 12:10, Jn 13:5, Ac 4:27, He 10:10, He 13:12, Ap 1:7
19:35 Jn 19:26, Jn 21:24, Ac 10:39, He 2:3-4, 1P 5:1, 1Jn 1:1-3, Jn 11:15, Jn 11:42, Jn 14:29, Jn 17:20-21, Jn 20:31, Rm 15:4, 1Jn 5:13
Réciproques : Za 13:1, Jn 12:17, Ac 20:26, 2Tm 1:8, 1Jn 5:6, 1Jn 5:11, 3Jn 1:12, Ap 1:2
19:36 Ex 12:46, Nb 9:12, Ps 22:14, Ps 34:20, Ps 35:10
Réciproques : Nb 9:11, 1R 2:27, 2R 15:12, Mt 1:22, Mt 2:15, Mt 4:14, Mt 21:4, Mt 26:24, Mc 14:21, Jn 10:35, Jn 12:38, Jn 15:25, Jn 19:24, Ac 1:16, Ac 13:27, Ac 13:29, Ep 4:10
19:37 Ps 22:16-17, Za 12:10, Ap 1:7
Réciproques : 1R 2:27, 2R 15:12, Mt 1:22, Mt 4:14, Mt 21:4, Mt 26:24, Mc 14:21, Jn 10:35, Jn 12:38, Jn 19:24, Ac 13:27, Ac 13:29, Ga 3:8, Jc 4:5
19:38 Mt 27:57-60, Mc 15:42-46, Lc 23:50, Jn 9:22, Jn 12:42, Pr 29:25, Ph 1:14
Réciproques : Es 53:9, Mc 15:45, Mc 15:46, Lc 23:52, Jn 3:2, Jn 7:13, Jn 12:7, Ac 5:13, Ac 13:29, Ac 17:34, 1Co 1:26, 1Co 15:4
19:39 Jn 3:1-21, Jn 7:50-52, Mt 12:20, Mt 19:30, Jn 12:7, 2Ch 16:14, Ct 4:6, Ct 4:14
Réciproques : Gn 50:2, Jg 16:31, Ps 45:8, Ct 1:13, Mt 26:12, Jn 3:2, 1Co 1:26
19:40 Jn 11:44, Jn 20:5-7, Ac 5:6
Réciproques : Gn 50:2, 2Ch 16:14, Mt 26:12, Mc 16:1
19:41 Jn 20:15, 2R 23:30, Es 22:16, Mt 27:60, Mt 27:64-66, Lc 23:53
Réciproques : 2Ch 16:14
19:42 Ps 22:15, Es 53:9, Mt 12:40, Ac 13:29, 1Co 15:4, Col 2:12, Jn 19:14, Jn 19:31
Réciproques : Lv 2:6, 2Ch 16:14, Mt 27:62, Lc 23:54
19:1 Jn 20:19, Jn 20:26, Ac 20:7, 1Co 16:2, Ap 1:10, Mt 28:1, Mt 28:9-10, Lc 24:1-10, Lc 24:12, Mt 28:1-10, Mc 16:1-2, Mc 16:9, Lc 24:1-10, Mt 27:60, Mt 27:64-66, Mt 28:2, Mc 15:46, Mc 16:3-4
Réciproques : Js 22:11, Mt 27:56, Lc 2:15, Lc 24:2, Lc 24:22, Lc 24:24, Jn 19:25, Ac 1:3, Ac 10:41, 1Co 15:4
19:2 Jn 13:23, Jn 19:26, Jn 21:7, Jn 21:20, Jn 21:24, Jn 20:9, Jn 20:13, Jn 20:15, Mt 27:63-64
Réciproques : Mt 10:2, Mc 10:17, Lc 24:1, Lc 24:2, Lc 24:22, Jn 11:34, Ac 3:1
19:3 Lc 24:12
19:4 2S 18:23, Lv 13:30, 1Co 9:24, 2Co 8:12
Réciproques : Mt 28:6
19:5 Jn 11:44, Jn 19:40
19:6 Jn 6:67-69, Jn 18:17, Jn 18:25-27, Jn 21:7, Jn 21:15-17, Mt 16:15-16, Lc 22:31-32
Réciproques : Lc 24:3
19:7 Jn 11:44
Réciproques : Lc 24:3
19:8 Jn 20:25, Jn 20:29, Jn 1:50
Réciproques : Mc 16:5, Mc 16:13, Jn 2:22
19:9 Mt 16:21-22, Mc 8:31-33, Mc 9:9-10, Mc 9:31, Mc 9:32, Lc 9:45, Lc 18:33-34, Lc 24:26, Lc 24:44-46, Ps 16:10, Ps 22:15, Ps 22:22-31, Es 25:8, Es 26:19, Es 53:10-12, Os 13:14, Ac 2:25-32, Ac 13:29-37, 1Co 15:4
Réciproques : Mt 22:29, Mc 12:24, Jn 2:22, Jn 20:2
19:10 Jn 7:53, Jn 16:32
19:11 Réciproques : Mc 15:40, Mc 16:5, Lc 24:4, Lc 24:10, Jn 16:6, Jn 19:25
19:12 Mt 28:3-5, Mc 16:5-6, Lc 24:3-7, Lc 24:22, Lc 24:23, 2Ch 5:12, Dn 7:9, Mt 17:2, Ac 1:10, Ap 3:4, Ap 7:14
Réciproques : Js 22:11, Mt 28:2, Lc 24:4, 1Tm 3:16
19:13 Jn 2:4, Jn 19:26, Jn 20:15, Jn 14:27-28, Jn 16:6-7, Jn 16:20-22, 1S 1:8, Ps 43:3-5, Ec 3:4, Jr 31:16, Lc 24:17, Ac 21:13, Jn 20:2
Réciproques : Mt 28:2, Mt 28:5, Lc 7:13, Lc 24:31, Ph 3:8, He 7:14, Ap 5:5
19:14 Ct 3:3-4, Mt 28:9, Mc 16:9, Jn 8:59, Jn 21:4, Mc 16:12, Lc 4:30, Lc 24:16, Lc 24:31
Réciproques : Gn 42:8, Jn 20:25
19:15 Jn 1:38, Jn 18:4, Jn 18:7, Ct 3:2, Ct 6:1, Mt 28:5, Mc 16:6, Lc 24:5, 1S 1:16, Mt 12:34
Réciproques : Gn 37:15, 1S 1:8, Ct 3:3, Ez 34:31, Lc 7:13, Jn 2:4, Jn 6:24, Jn 19:41, Jn 20:2, Jn 20:13
19:16 Jn 10:3, Gn 22:1, Gn 22:11, Ex 3:4, Ex 33:17, 1S 3:6, 1S 3:10, Es 43:1, Lc 10:41, Ac 9:4, Ac 10:3, Gn 45:12, Ct 2:8-17, Ct 3:4, Ct 5:2, Mt 14:27, Jn 20:28, Jn 1:38, Jn 1:49, Jn 3:2, Jn 6:25, Jn 11:28, Jn 13:13, Mt 23:8-10
Réciproques : Mt 23:7, Mt 26:18, Mc 14:45
19:17 Jn 20:27, 2R 4:29, 2R 7:9, Mt 28:7, Mt 28:9, Lc 10:4, Ps 22:22, Mt 12:50, Mt 25:40, Mt 28:10, Rm 8:29, He 2:11-13, Jn 13:1, Jn 13:3, Jn 14:2, Jn 14:6, Jn 14:28, Jn 16:28, Jn 17:5, Jn 17:11, Jn 17:25, Ps 68:18, Ps 89:26, Lc 24:49-51, Ep 1:17-23, Ep 4:8-10, 1P 1:3, Jn 1:12-13, Rm 8:14-17, 2Co 6:18, Ga 3:26, Ga 4:6-7, 1Jn 3:2, Ap 21:7, Gn 17:7-8, Ps 43:4, Ps 48:14, Es 41:10, Jr 31:33, Jr 32:38, Ez 36:28, Ez 37:27, Za 13:7-9, He 8:10, He 11:16, Ap 21:3
Réciproques : Ps 16:6, Ps 22:10, Ps 24:3, Ps 31:14, Ps 45:7, Ps 63:1, Ps 103:13, Ct 3:4, Jr 31:1, Dn 6:22, Os 9:17, Mi 5:4, Za 11:4, Mt 6:6, Mt 6:9, Mt 12:49, Mc 3:34, Lc 8:21, Lc 12:30, Lc 24:51, Jn 2:16, Jn 15:15, Jn 18:11, Ac 1:2, Rm 1:7, Rm 8:15, Rm 15:6, 1Co 8:6, 2Co 1:3, 2Co 11:31, Ep 1:3, Ep 1:5, Ep 4:6, Ep 4:9, Ph 4:19, Col 1:12, 1Th 3:11, He 1:9, 2P 1:17
19:18 Mt 28:10, Mc 16:10-13, Lc 24:10
Réciproques : Dn 6:22, Mt 27:56, Mt 28:7, Lc 24:22
19:19 Mc 16:14, Lc 24:36-49, 1Co 15:5, Jn 20:26, Ne 6:10-11, Jn 14:19-23, Jn 16:22, Mt 18:20, Jn 20:21, Jn 14:27, Jn 16:33, Ps 85:8-10, Es 57:18-19, Mt 10:13, Lc 24:36, Rm 15:33, Ep 2:14, Ep 6:23, Ph 1:2, 2Th 3:16, He 7:2, Ap 1:4
Réciproques : Gn 43:23, Jg 6:23, Ps 118:24, Pr 16:24, Es 42:3, Mt 28:9, Mc 6:50, Mc 16:9, Lc 24:33, Jn 7:13, Jn 9:22, Jn 16:16, Jn 20:1, Jn 21:1, Jn 21:14, Ac 12:10, Ac 13:31, Ac 20:7, 1Co 15:44, 1Co 16:2, He 10:25, 1P 5:14, Ap 1:10
19:20 Jn 20:27, Lc 24:39-40, 1Jn 1:1, Jn 16:22, Es 25:8-9, Mt 28:8, Lc 24:41
Réciproques : Ps 69:32, Ps 118:24, Mt 27:35, Mc 2:7, Mc 6:50, Mc 16:14, Jn 20:25, Jn 21:7
19:21 Jn 14:27, Jn 13:20, Jn 17:18-19, Jn 21:15-17, Es 63:1-3, Mt 10:16, Mt 10:40, Mt 28:18-20, Mc 16:15-18, Lc 24:47-49, Ac 1:8, 2Tm 2:2, He 3:1
Réciproques : Gn 43:23, Nb 6:26, Es 22:24, Es 48:16, Jr 23:21, Ez 2:3, Ml 2:7, Mt 9:6, Mt 9:38, Mt 10:5, Mt 13:37, Mt 23:34, Mt 28:8, Lc 4:43, Jn 14:28, Jn 15:16, Jn 17:22, Jn 20:19, Ac 1:2, Ac 5:31, Rm 10:15, 1Co 1:1, 2Co 5:20, Ga 1:1, 2P 1:1, 1Jn 4:6
19:22 Gn 2:7, Jb 33:4, Ps 33:6, Ez 37:9, Jn 14:16, Jn 15:26, Jn 16:7, Ac 2:4, Ac 2:38, Ac 4:8, Ac 8:15, Ac 10:47, Ac 19:2, Ga 3:2
Réciproques : Es 48:16, Ez 2:3, Ez 37:5, Ml 2:15, Lc 5:24, Jn 14:26, Ac 1:4, Ap 3:1
19:23 Mt 16:19, Mt 18:18, Mc 2:5-10, Ac 2:38, Ac 10:43, Ac 13:38-39, 1Co 5:4, 2Co 2:6-10, Ep 2:20, 1Tm 1:20
Réciproques : Lv 13:3, Dt 17:12, Lc 5:24, 2Co 2:10, Ep 1:7
19:24 Jn 11:16, Jn 14:5, Jn 21:2, Mt 10:3, Jn 6:66-67, Mt 18:20, He 10:25
Réciproques : Mc 3:18, Lc 6:15, Jn 20:26
19:25 Jn 20:14-20, Jn 1:41, Jn 21:7, Mc 16:11, Lc 24:34-40, Ac 5:30-32, Ac 10:40-41, 1Co 15:5-8, Jn 20:20, Jn 6:30, Jb 9:16, Ps 78:11-22, Ps 78:32, Ps 95:8-10, Ps 106:21-24, Mt 16:1-4, Mt 27:42, Lc 24:25, Lc 24:39-41, He 3:12, He 3:18, He 3:19, He 4:1-2, He 10:38-39
Réciproques : 1R 10:7, 2Ch 9:6, Ps 22:16, Dn 11:35, Mt 27:35, Mc 15:32, Mc 16:13, Jn 14:5, Jn 20:8, Jn 20:27
19:26 Jn 20:19, Mt 17:1, Lc 9:28, Jn 20:24, Jn 20:19, Es 26:12, Es 27:5, Es 54:10
Réciproques : Gn 43:23, Nb 6:26, Jg 6:23, Ps 85:8, Mt 18:20, Lc 24:36, Jn 14:27, Jn 21:14, Ac 1:13, Ac 2:32, Ac 12:10, Ac 20:7, Rm 10:9, 1Co 15:44, 1Co 16:2, 1P 5:14, Ap 1:10
19:27 Jn 20:25, Ps 78:38, Ps 103:13-14, Rm 5:20, 1Tm 1:14-16, 1Jn 1:1-2, 1Jn 1:1, Mt 17:17, Mc 9:19, Lc 9:41, 1Tm 1:14
Réciproques : Gn 45:12, Ex 4:5, Ps 22:16, Es 42:3, Mt 6:30, Mt 27:35, Mc 16:14, Lc 24:39, Jn 20:17, Jn 20:20, Rm 4:19, Ph 4:19, He 3:1
19:28 Jn 20:16, Jn 20:31, Jn 5:23, Jn 9:35-38, Ps 45:6, Ps 45:11, Ps 102:24-28, Ps 118:24-28, Es 7:14, Es 9:6, Es 25:9, Es 40:9-11, Jr 23:5-6, Ml 3:1, Mt 14:33, Lc 24:52, Ac 7:59-60, 1Tm 3:16, Ap 5:9-14
Réciproques : Js 5:14, Ps 8:1, Ps 16:2, Ps 35:23, Ps 97:10, Dn 10:16, Os 9:17, Mt 2:2, Mt 22:42, Mt 22:44, Mt 28:9, Lc 1:43, Lc 23:42, Jn 1:1, Jn 1:34, Jn 1:49, Jn 6:69, Jn 9:38, Jn 10:36, Jn 11:27, Jn 21:2, Jn 21:7, Ac 9:20, Rm 1:3, Rm 4:19, 2Co 1:19, Ph 2:6, Ph 2:11, Ph 3:8, He 1:8, He 7:14, 1Jn 5:20
19:29 Jn 20:8, Jn 4:48, Lc 1:45, 2Co 5:7, He 11:1, He 11:27, He 11:39, 1P 1:8
Réciproques : Ps 1:1, Mt 5:3, Mt 13:16, Jn 1:49, Jn 1:50
19:30 Jn 21:25, Lc 1:3-4, Rm 15:4, 1Co 10:11, 2Tm 3:15-17, 2P 3:1-2, 1Jn 1:3-4, 1Jn 5:13
Réciproques : Jn 2:11, Jn 10:25
19:31 Jn 20:28, Jn 1:49, Jn 6:69-70, Jn 9:35-38, Ps 2:7, Ps 2:12, Mt 16:16, Mt 27:54, Lc 1:4, Ac 8:37, Ac 9:20, Rm 1:3-4, 1Jn 4:15, 1Jn 5:1, 1Jn 5:10, 1Jn 5:20, 2Jn 1:9, Ap 2:18, Jn 3:15-16, Jn 3:18, Jn 3:36, Jn 5:24, Jn 5:39, Jn 5:40, Jn 6:40, Jn 10:10, Mc 16:16, 1P 1:9, 1Jn 2:23-25, 1Jn 5:10-13, Lc 24:47, Ac 3:16, Ac 10:43, Ac 13:38-39
Réciproques : Ex 4:5, Dt 29:29, Ps 102:18, Pr 22:21, Ec 12:12, Es 43:10, Mt 16:20, Mt 26:63, Mc 1:1, Mc 5:7, Mc 9:7, Lc 1:1, Lc 1:35, Lc 2:11, Lc 2:26, Lc 4:41, Lc 9:20, Jn 1:12, Jn 1:34, Jn 2:11, Jn 5:34, Jn 10:36, Jn 11:42, Jn 12:50, Jn 19:35, Jn 21:25, Ac 11:14, Ac 16:31, Ac 20:21, Rm 5:1, Rm 6:11, Rm 10:14, 2Co 1:19, Ga 2:16, Ga 3:22, Col 3:4, 1Tm 1:16, 2Tm 1:10, He 10:39, 1Jn 5:13
19:1 Jn 20:19-29, Mt 26:32, Mt 28:7, Mt 28:16, Mc 16:7, Jn 6:1, Jn 6:23
Réciproques : Mt 4:18, Mt 15:29, Mc 14:28, Jn 16:16, Ac 13:31
19:2 Jn 20:28, Jn 1:45-51, Jn 2:1, Jn 2:11, Jn 4:46, Js 19:28, Mt 4:21-22
Réciproques : Mt 10:2, Mt 10:3, Mc 3:17, Mc 3:18, Jn 1:42, Jn 11:16, Jn 20:24, Ac 1:13
19:3 2R 6:1-7, Mt 4:18-20, Lc 5:10-11, Ac 18:3, Ac 20:34, 1Co 9:6, 1Th 2:9, 2Th 3:7-9, Lc 5:5, 1Co 3:7
Réciproques : 2R 6:2, Ez 47:10
19:4 Jn 20:14, Mc 16:12, Lc 24:15-16, Lc 24:31
Réciproques : Gn 42:8
19:5 1Jn 2:13, 1Jn 2:18, Ps 37:3, Lc 24:41-43, Ph 4:11-13, Ph 4:19, He 13:5
Réciproques : 1R 19:6, 2R 4:38, Pr 23:15, Mt 9:2, Mc 8:7, Mc 10:24
19:6 Mt 7:27, Lc 5:4-7, Jn 2:5, Ps 8:8, He 2:6-9, Ac 2:41, Ac 4:4
Réciproques : Ha 1:15, Ml 3:10, Lc 5:6
19:7 Jn 21:20, Jn 21:24, Jn 13:23, Jn 19:26, Jn 20:2, Jn 20:20, Jn 20:28, Ps 118:23, Mc 11:3, Lc 2:11, Ac 2:36, Ac 10:36, 1Co 15:47, Jc 2:1, Ct 8:7, Mt 14:28-29, Lc 7:47, 2Co 5:14, 1S 19:24, 2S 6:20, Jb 22:6
Réciproques : Es 20:2, Jn 11:28, Jn 16:22, Jn 20:6, Jn 20:25, Jn 21:15, Ac 3:1
19:8 Dt 3:11
Réciproques : Mc 8:7
19:9 1R 19:5-6, Mt 4:11, Mc 8:3, Lc 12:29-31
Réciproques : 2R 4:38, Mt 15:34, Mc 8:7
19:10 Réciproques : Mt 15:34, Lc 24:41
19:11 Lc 5:6-8, Ac 2:41
19:12 Ac 10:41, Jn 4:27, Jn 16:19, Gn 32:29-30, Mc 9:32, Lc 9:45
19:13 Lc 24:42-43, Ac 10:41
19:14 Jn 20:19, Jn 20:26
Réciproques : 1Jn 1:2
19:15 Jn 21:16-17, Jn 1:42, Mt 16:17, Jn 8:42, Jn 14:15-24, Jn 16:27, Mt 10:37, Mt 25:34-45, 1Co 16:21-22, 2Co 5:14-15, Ga 5:6, Ep 6:24, 1P 1:8, 1Jn 4:19, 1Jn 5:1, Jn 21:7, Mt 26:33, Mt 26:35, Mc 14:29, Jn 21:17, 2S 7:20, 2R 20:3, He 4:13, Ap 2:23, Ps 78:70-72, Jr 3:15, Jr 23:4, Ez 34:2-10, Ez 34:23, Ac 20:28, 1Tm 4:15-16, He 13:20, 1P 2:25, 1P 5:1-4, Gn 33:13, Es 40:11, Mt 18:10-11, Lc 22:32, Rm 14:1, Rm 15:1, 1Co 3:1-3, 1Co 8:11, Ep 4:14, He 12:12-13, 1P 2:2
Réciproques : Gn 31:40, Dt 33:10, Js 22:5, 2S 7:7, 1R 19:13, 2R 10:15, Ps 51:13, Ps 78:71, Pr 10:21, Pr 27:23, Ct 1:4, Ct 1:8, Ct 8:6, Jr 15:15, Jr 31:8, Ez 34:15, Ez 46:24, Jon 3:1, Za 11:4, Mt 18:14, Mt 24:45, Mt 25:33, Mt 25:40, Mt 26:74, Mc 10:16, Mc 16:19, Lc 6:14, Lc 7:47, Lc 9:60, Lc 12:42, Lc 17:2, Jn 11:36, Jn 13:37, Jn 15:16, Jn 18:17, Jn 20:6, Jn 20:21, Ac 1:13, Ac 1:15, Ac 9:4, Ac 13:6, 1Co 9:7, Ep 4:12, Ph 1:25, 1Th 1:3, 1Th 2:7, 1Th 5:14, 2Tm 2:15, 1P 1:1, 1P 5:2, 2P 1:1, Ap 7:17
19:16 Jn 18:17, Jn 18:25, Mt 26:72, Jn 10:11-16, Jn 10:26, Jn 10:27, Ps 95:7, Ps 100:3, Za 13:7, Mt 25:32, Lc 15:3-7, Lc 19:10, Ac 20:28, He 13:20, 1P 2:25
Réciproques : Dt 33:10, Jn 21:15, Jn 21:17
19:17 Jn 13:38, Jn 18:27, Mt 26:73-74, Ap 3:19, 1R 17:18, Lm 3:33, Mt 26:75, Mc 14:72, Lc 22:61-62, 2Co 2:4-7, 2Co 7:8-11, Ep 4:30, 1P 1:6, Jn 2:24-25, Jn 16:30, Jn 18:4, Jr 17:10, Ac 1:24, Ac 15:8, Ap 2:23, Jn 21:15, Js 22:22, 1Ch 29:17, Jb 31:4-6, Ps 7:8-9, Ps 17:3, 2Co 1:12, Jn 21:15-16, Jn 12:8, Jn 14:15, Jn 15:10, Mt 25:40, 2Co 8:8-9, 2P 1:12-15, 2P 3:1, 1Jn 3:16-24, 3Jn 1:7-8
Réciproques : Gn 18:19, Gn 29:25, 2S 7:20, 1R 8:39, 1Ch 4:10, 1Ch 17:18, 1Ch 28:9, Jb 10:7, Jb 23:10, Jb 42:2, Ps 40:9, Ps 116:1, Ps 139:1, Pr 15:11, Ct 1:7, Ct 3:1, Jr 3:15, Jr 12:3, Ez 11:5, Dn 2:22, Mt 9:4, Mt 12:25, Mt 26:22, Mc 2:8, Mc 8:17, Mc 9:33, Mc 12:15, Mc 14:15, Lc 6:8, Lc 9:47, Lc 16:15, Lc 22:12, Jn 4:16, Jn 5:6, Jn 5:42, Jn 6:61, Jn 13:18, Jn 16:19, Ac 8:21, Ac 10:16, Ac 11:10, Rm 8:27, 1Co 4:4, 1Co 8:3, 2Co 11:11, 1Th 2:4, He 4:13, 1Jn 3:20
19:18 Jn 13:36, Ac 12:3-4, Ac 21:11, Jn 12:27-28, 2Co 5:4
Réciproques : Jr 43:6, Ez 3:25, Mt 5:18, Mt 22:13, Mc 14:18, Jn 1:51, Ac 3:1, 2P 1:14
19:19 Ph 1:20, 1P 4:11-14, 2P 1:14, Jn 21:22, Jn 12:26, Jn 13:36-37, Nb 14:24, 1S 12:20, Mt 10:38, Mt 16:21-25, Mt 19:28, Mc 8:33-38, Lc 9:22-26
Réciproques : Mc 8:34, Lc 5:27, Jn 12:33, Rm 14:8
19:20 Jn 21:7, Jn 21:24, Jn 20:2, Jn 13:23-26, Jn 20:2
Réciproques : Dn 10:11, Dn 10:19, Mt 10:2, Mc 3:17, Mc 8:34, Lc 6:14, Lc 16:22, Jn 16:23, Jn 19:26, Ap 1:17
19:21 Mt 24:3-4, Lc 13:23-24, Ac 1:6-7
Réciproques : Mc 13:4, Lc 21:7, Jn 13:36, Jn 16:23, Ac 10:42, 1P 5:12
19:22 Mt 16:27-28, Mt 24:3, Mt 24:27, Mt 24:44, Mt 25:31, Mc 9:1, 1Co 4:5, 1Co 11:26, Ap 1:7, Ap 2:25, Ap 3:11, Ap 22:7, Ap 22:20, Jn 21:19
Réciproques : Dt 29:29, Mt 4:19, Mc 13:4, Mc 16:19, Lc 9:27, Lc 13:23, Lc 21:7, Jn 10:27, Jn 12:26, Jn 13:36, Ac 10:42
19:23 Dt 29:29, Jb 28:28, Jb 33:13, Dn 4:35
Réciproques : Mc 9:1, Lc 9:27, Ap 2:25
19:24 Jn 19:35, 1Jn 1:1-2, 1Jn 5:6, 3Jn 1:12
Réciproques : Mt 10:2, Jn 12:17, Jn 13:23, Jn 15:27, Jn 19:26, Jn 20:2, Jn 21:7, Jn 21:20, 1Jn 5:13, Ap 1:2
19:25 Jn 20:30-31, Jb 26:14, Ps 40:5, Ps 71:15, Ec 12:12, Mt 11:5, Ac 10:38, Ac 20:35, He 11:32, Nb 13:33, Dt 1:28, Dn 4:11, Ec 1:15, Am 7:10, Mt 19:24
Réciproques : Ac 1:3, Ac 2:40, Ac 10:41, 1Co 14:16, Ap 22:20

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 19
  • 19.1 Alors donc Pilate fit prendre Jésus et le fit battre de verges. Chapitre 19.
    Donc, sa dernière tentative pour libérer Jésus étant restée sans succès, (Jean 18.33,39) Pilate (grec) prit Jésus et le battit de verges.
    Sur l'horrible supplice de la flagellation, voir Matthieu 27.26, note.
    Chez les Romains, la règle était que cette peine précédât toujours le crucifiement d'un criminel ; elle était le premier acte du supplice ; (Matthieu 20.19) et c'est ainsi que la flagellation de Jésus est présentée par (Matthieu 27.26) et par (Marc 15.15)
    Mais, d'après Jean, Pilate, tout en proclamant l'innocence de Jésus, (Jean 19.4 ; 18.38) et parce qu'il n'avait pas la force morale de le déclarer absous, lui infligea ce châtiment ignominieux et cruel, non dans l'espoir que les chefs du peuple s'en contenteraient (il leur avait proposé déjà ce misérable expédient et avait été repoussé avec perte, Luc 23.16,22), mais parce qu'il espérait apitoyer la foule et provoquer dans son sein quelque revirement d'opinion qui lui permît de sauver Jésus.
  • 19.3 ils s'approchaient de lui et disaient : Salut, roi des Juifs ! Et ils lui donnaient des coups de bâton. Voir, sur ce récit, Matthieu 27.28,29, notes.
    Le texte reçu omet à tort ce détail qui se lit dans Sin., B, majuscules, versions : les soldats s'approchaient de lui pour le saluer dérisoirement comme roi.
    Matthieu dit : "ils s'agenouillaient devant lui." Ce qui pouvait donner à ces soldats romains l'idée de railler ainsi le Sauveur sur sa royauté, ce sont, sans doute, ses propres paroles, (Jean 18.36,37) qu'ils avaient entendues, ou l'accusation que les principaux sacrificateurs portaient contre lui.
    Le mot que nous rendons par coups de bâton pourrait signifier des soufflets. C'est le sens qu'il a certainement dans Matthieu 5.39 et que nous lui avons donné dans Jean 18.22.
    Ici il s'agit plutôt de coups de bâton, d'après l'analogie de Marc 14.65.
    Pilate n'était pas présent pendant que ces grossiers soldats maltraitaient ainsi l'accusé ; mais il ne les désapprouva pas, puisqu'il présenta Jésus à ses accusateurs dans ce déguisement royal, espérant, en soulevant l'honneur national des Juifs, provoquer un mouvement favorable à Jésus. En même temps il montrait par ce traitement dérisoire que Jésus ne lui paraissait pas un criminel dangereux. (versets 4,5)
  • 19.5 Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit : Voici l'homme ! Ces mots devenus si célèbres : Voici l'homme ! furent sans doute prononcés par Pilate avec un mélange de mépris et de compassion. Il espérait faire partager aux Juifs ce dernier sentiment et voulait leur faire entendre qu'il n'irait pas plus loin.
    Mais cette apparition émouvante du Sauveur portant son manteau de pourpre et sa couronne d'épines, se montrant ainsi au peuple dans les profondeurs de son humiliation et de ses souffrances, cette apparition est restée gravée dans les souvenirs les plus religieux de l'Eglise ; et la parole du gouverneur romain : Voici l'homme ! (Ecce homo !) a pris une signification sainte et profonde que Pilate ne songeait pas à lui donner.
    Comme Caïphe, il a prophétisé sans le savoir ; (Jean 11.50,51) et c'est bien l'homme, l'homme idéal, se menant à la place de l'homme pécheur, qu'il a présenté à son peuple.
  • 19.6 Quand donc les principaux sacrificateurs et les huissiers le virent, ils s'écrièrent disant : Crucifie ! crucifie ! Pilate leur dit : Prenez-le vous-mêmes et le crucifiez ; car moi, je ne trouve point en lui de sujet de condamnation. Pilate avait compté sans la haine sacerdotale : quand donc ils le virent, bien loin d'éprouver quelque compassion, les principaux sacrificateurs et les huissiers firent entendre ce cri sauvage : Crucifie ! crucifie !
    - La plupart des critiques retranchent le pronom le après crucifie. Ce pronom se lit cependant dans Sin., A, D, majuscules, versions.
    Il ne faut pas, avec Stier, MM. Weiss et Godet, prendre cette parole de Pilate à la lettre, comme s'il voulait exceptionnellement permettre aux Juifs de crucifier eux-mêmes Jésus à leurs risques et péril.
    M. Godet dit qu'ils n'auraient pu profiter de cette permission, parce que les partisans de Jésus, n'étant plus tenus en respect par le gouverneur, auraient retourné le peuple en sa faveur. Mais si ce revirement d'opinion avait été possible, Pilate lui-même, dans son désir de sauver Jésus, l'aurait encouragé.
    M. Weiss explique le refus des chefs d'entrer dans la voie que Pilate leur ouvrait par cette raison que, le crucifiement n'étant pas une pénalité juive, ils n'auraient pu légalement l'exécuter. Mais peu leur importait le genre de supplice, pourvu qu'ils pussent mettre à mort celui qui était l'objet de leur haine.
    Si donc la permission de Pilate ne les satisfait pas, c'est qu'elle n'était qu'un refus de céder à leurs injonctions, refus présenté sous la forme d'un sarcasme, dans lequel Pilate exhale sa mauvaise humeur en leur faisant sentir leur impuissance. (Meyer, Keil.) Puis, encore une fois, il déclare l'innocence de l'accusé comme motif de son refus.
  • 19.7 Les Juifs lui répondirent : Nous, nous avons une loi, et selon cette loi il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu. En général, les Romains laissaient aux peuples vaincus leur législation nationale. Les Juifs s'en prévalent avec une sorte d'orgueil : Nous, disent-ils, nous avons une loi.
    Ils entendent par là Lévitique 26.16, qui condamne à mort le blasphémateur du nom de Dieu. Or, selon ces théologiens juifs, Jésus a blasphémé en se déclarant Fils de Dieu. Il l'avait fait cette nuit même, d'une manière solennelle, devant le sanhédrin. (Matthieu 26.64 ; Marc 14.62-64) Donc il doit mourir. (Comparer Jean 5.18 ; 10.33)
    Il y avait, dans cette nouvelle tournure qu'ils donnent à l'accusation, autant de maladresse que de mauvaise foi.
    Après avoir condamné Jésus sur ce chef religieux de s'être fait Fils de Dieu, ils ont porté devant Pilate une accusation politique : Il s'est fait roi. (Jean 18.33, note.)
    Maintenant, n'ayant rien obtenu du gouverneur, ils reviennent à la première accusation. Ils auraient dû prévoir que Pilate refuserait plus décidément encore de l'admettre. (verset 8)
  • 19.8 Lors donc que Pilate entendit cette parole, il eut encore plus de crainte ; Plus de crainte qu'on ne le forçât de condamner Jésus.
    Quelle était la cause de cette crainte croissante ?
    Les interprètes sont à peu près unanimes à penser que Pilate, en entendant ce mot de Fils de Dieu, et sous l'impression qu'il pouvait avoir reçue de la présence et des paroles de Jésus, voyait réellement en lui quelque être surnaturel, le fils d'un dieu. Sa crainte aurait eu ainsi un caractère superstitieux, qu'elle pouvait avoir revêtu à la suite de l'avertissement que la femme de Pilate venait de lui donner. (Matthieu 27.19)
    Cette explication n'est point, comme on l'a prétendu, psychologiquement improbable, car la superstition s'allie très bien avec le scepticisme ou l'incrédulité. Sans doute, on pourrait attribuer la crainte de Pilate à une autre cause.
    On exigeait de lui la ratification d'une sentence de mort conformément à une loi (verset 7) qu'il ne connaissait pas et sur un grief religieux qu'il ne pouvait admettre
    En outre, ce grief était formulé par des ennemis acharnés dont il pénétrait toute la haine, et qui changeaient de chef d'accusation en sa présence. Cette dernière circonstance devait frapper d'autant plus le magistrat, qu'il allait voir ces juges iniques revenir bientôt à leur accusation politique. (verset 12)
    Mais ce qui décide en faveur de la première explication, c'est la question de Pilate à Jésus. (verset 9)
  • 19.9 et il rentra dans le prétoire, et il dit à Jésus : D'où es-tu ? Mais Jésus ne lui donna point de réponse. Il n'est pas possible que cette question signifie : Quel est ton pays ? ce qui n'aurait aucun sens dans ce contexte. D'ailleurs Pilate venait d'apprendre que Jésus était de la Galilée. (Luc 23.6) Sa question signifie donc : Prétends tu réellement que tu viens du ciel et que tu es le Fils de Dieu ? (Comparer versets 7,8)
    Pourquoi Jésus refuse-t-il de répondre ? Il avait déjà dit à Pilate tout ce qu'il pouvait lui révéler sur sa personne en lui parlant de la nature céleste de son règne (Jean 18.36,37)
    S'il lui avait répondu : Je suis venu du ciel, je suis le Fils de Dieu, cela aurait signifié pour le païen Pilate : le fils d'une divinité mythologique quelconque. D'ailleurs Pilate, esclave de ses passions mondaines, n'était pas dans une disposition morale qui le rendit capable d'en entendre davantage sur ce grand mystère de piété. (Comparer Matthieu 27.12-14)
    "La vraie réponse ; dit M. Godet, nous paraît résulter de ce qui précède : Pilate en savait assez sur son compte pour le libérer, il l'avait lui même déclaré innocent. Cela aurait dû lui suffire. Ce qu'il voulait savoir de plus "n'appartenait pas à sa compétence." (Ebrard.) S'il ne délivrait pas Jésus en tant qu'homme innocent, il méritait de le crucifier lui, le Fils de Dieu. Son crime devenait son châtiment."
    Ces raisons évidentes suffisent à expliquer le silence de Jésus, sans qu'il soit nécessaire d'en chercher d'autres, comme celle-ci : Jésus ne voulait rien dire qui pût amener Pilate à le libérer, parce que c'eût été contraire aux desseins de Dieu. (Luthardt.)
  • 19.10 Pilate lui dit donc : Tu ne me parles pas ! Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te relâcher, et que j'ai le pouvoir de te crucifier ? Pilate est étonné et blessé du silence de Jésus, qui lui paraît manquer de respect envers lui. (Grec : à moi, tu ne parles pas !)
    De là l'expression hautaine et deux fois répétée de son pouvoir sur la liberté et sur la vie de Jésus.
    Il n'est pas question de justice dans ces paroles de Pilate ; l'arbitraire du pouvoir doit tout décider.
    Ainsi, comme l'observe M. Luthardt la crainte superstitieuse de Pilate le cède à son orgueil.
    (Comparer sur le silence de Jésus, Matthieu 27.12 ; Luc 23.9)
  • 19.11 Jésus répondit : Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi, s'il ne t'avait été donné d'en haut ; c'est pourquoi celui qui m'a livré à toi est chargé d'un plus grand péché. Jésus humilie d'abord en Pilate cet orgueil du pouvoir dont il se vante, en lui déclarant qu'il n'a point ce pouvoir par lui-même, mais qu'il lui a été donné par un plus puissant que lui, il lui vient d'en haut (voir sur ce mot Jean 3.3,27,31 ; Jacques 1.17), de Dieu, qui peut le lui ôter.
    On pourrait s'attendre à ce que Jésus tire de cette déclaration la conséquence que Pilate est d'autant plus coupable envers lui, puisqu'il est responsable de son pouvoir envers Celui qui le lui a confié.
    Mais il voit, au contraire, dans la situation providentielle du gouverneur, qui ne fait qu'exercer envers lui l'autorité que Dieu a donnée aux Romains sur son peuple, une circonstance atténuante.
    D'où il conclut (c'est pourquoi), par comparaison, que celui qui l'a livré à Pilate (le sanhédrin) est chargé d'un (grec il a un) plus grand péché ; car il n'a reçu de Dieu aucune autorité pour cela, mais il l'a usurpée.
    Jésus ne voit donc en Pilate que le dépositaire d'un pouvoir auquel lui-même se soumet humblement, mais, en même temps, l'instrument faible et aveugle de la haine du sanhédrin.
    Pilate est coupable mais le sanhédrin l'est beaucoup plus. Jésus, lié, accusé et déjà condamné, "se pose en Juge de ses Juges ; et, comme s'il était assis lui-même sur son tribunal il pèse dans son infaillible balance Pilate et le sanhédrin." Godet.
  • 19.12 Là-dessus, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs criaient : Si tu relâches celui-ci, tu n'es point ami de César ! Quiconque se fait roi, se déclare contre César. Grec : Dès ceci, c'est-à-dire à cause de la parole prononces par Jésus. (verset 11) Sans doute Pilate avait déjà plusieurs fois cherché à le relâcher, mais, saisi par les dernières paroles de Jésus, il fit de nouveaux efforts pour cela. (L'imparfait cherchait indique une action persistante.)
    L'évangéliste ne dit pas en quoi consistèrent ces efforts. Sans doute Pilate fit encore des tentatives pour fléchir les accusateurs ; mais ceux-ci, endurcis par la haine, couvrirent de leurs cris la voix du trop faible magistrat.
    Grec : contredit César, lui résiste, est un rebelle. Si tu relâches un tel homme, tu n'es point ami de César, c'est-à-dire son adhérent, son serviteur fidèle.
    Telle fut la dernière ressource des accusateurs, leur attaque décisive, qu'ils savaient devoir être victorieuse. Revenant à leur accusation politique, ils font trois fois retentir aux oreilles du gouverneur le nom redouté de César. (verset 15)
    Or César, c'était le cruel et soupçonneux Tibère, jaloux de son autorité despotique et qui jamais n'aurait pardonné à un fonctionnaire de l'Etat d'avoir mis en liberté un sujet aspirant à la royauté.
    De son côté Pilate n'avait pas les mains nettes dans son administration ; diverses plaintes avaient été portées contre lui auprès du redoutable empereur. (Josèphe, Ant. XVIII, 3, 1 et suivants) Quelques années plus tard, il fut réellement cité à Rome pour y rendre compte de ses actes, et destitué. Aussi cette menace d'une dénonciation eut-elle un effet immédiat. (verset 13)
  • 19.13 Pilate donc, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors et s'assit sur le tribunal, au lieu appelé le Pavé, et en hébreu Gabbatha. Pilate, dont la résistance est brisée par la crainte, amène Jésus hors du prétoire et lui-même s'assied sur le tribunal ou siège judicial, afin de prononcer la sentence, qui devait se rendre publiquement, en présence de l'accusé.
    Le lieu où ce tribunal était dressé, dans la cour du palais, s'appelait en grec lieu pavé de pierres, c'est-à-dire, couvert d'un parquet en mosaïque.
    Le nom hébreu gabbatha, qui n'est point la traduction du précédent, signifie une place élevée, une éminence.
    Ce trait de notre récit correspond à la scène décrite dans Matthieu 27.24.
  • 19.14 Or, c'était la préparation de la Pâque ; il était environ la sixième heure. Et Pilate dit aux Juifs : Voici votre roi. Ce moment, le plus important de l'histoire, où le Sauveur du monde va être livré et crucifié, est si solennel pour notre évangéliste, qu'il interrompt son récit pour en marquer le jour et l'heure. Mais, chose étrange, ce jour et cette heure sont l'un et l'autre devenus un sujet de controverse ! (Voir 13 : l, note.)
    L'expression, la préparation de la Pâque, est traduite par les interprètes qui pensent que Jésus fut crucifié le 15 Nisan : "le vendredi de la semaine de Pâque," le mot préparation désignant parfois le vendredi, veille du sabbat.
    La sixième heure, c'est-à-dire, en comptant depuis six heures du matin, midi. Marc (Marc 15.25, voir la note) dit la troisième heure, c'està-dire neuf heures. Matthieu (Matthieu 27.45) et Luc (Luc 23.44) sont d'accord avec Marc, car ils font commencer les ténèbres à midi, assez longtemps après que Jésus eut été mis en croix.
    Des diverses explications qu'on a données pour effacer cette différence, la plus satisfaisante consiste à rappeler que, chez les Juifs, le jour se divisait, non en heures, mais en quatre parties de trois heures chacune, et à dire que Marc et Jean prennent la seconde (de neuf heures à midi) d'une manière indéterminée (environ), l'un la désignant par l'heure où elle commençait, l'autre par celle qui la terminait.
    - Quelques manuscrits de notre évangile portent : la troisième heure ; mais ce n'est là, évidemment, qu'une correction destinée à faire disparaître la différence.
    Eusèbe déjà a émis une supposition qui est adoptée par quelques critiques : comme en grec, les chiffres sont indiqués par des lettres de l'alphabet, et que les deux lettres qui représentent 3 et 6 ont assez de ressemblance, il se pourrait qu'il n'y eut qu'une erreur de copiste.
    Quoi qu'il en soit d'ailleurs, il est difficile d'admettre que la troisième heure (neuf heures du matin) ait été exactement celle où commença le supplice de Jésus, car les nombreuses tractations qui précèdent : dernière séance du sanhédrin, négociations des Juifs avec Pilate, renvoi à Hérode, flagellation, prononcé de la sentence, durent prendre un temps plus long.
    Il y a dans ce titre : votre roi, que Pilate affecte de répéter au verset 15, une amère ironie, par laquelle il se venge de la violence que les membres du sanhédrin ont faite à sa conscience. Faut-il y voir aussi, avec quelques exégètes, une dernière et vaine tentative d'apaiser leur fureur et de délivrer Jésus qu'il leur montre dans son innocence, ses humiliations et ses douleurs ? C'est possible, mais peu probable.
  • 19.15 Eux donc crièrent : Ote, ôte ! crucifie-le ! Pilate leur dit : Crucifierai-je votre roi ? Les principaux sacrificateurs répondirent : Nous n'avons de roi que César. Par ces mots pleins de haine : Ote, ôte ! ils demandent à Pilate de l'ôter du monde, ne le trouvant pas digne de vivre.
    Le même verbe est employé au Jean 17.15, où il exprime un désir inspiré par un sentiment bien différent.
    Paroles hypocrites dans la bouche d'hommes qui haïssaient la domination de l'empereur romain et n'en avaient jamais reconnu la légitimité !
    Paroles tragiques, par lesquelles ils renient solennellement Dieu, leur seul vrai Roi, et le Messie qu'il leur avait envoyé !
    C'est ainsi que l'incrédulité, dans laquelle ils ont dès le début repoussé le Fils de Dieu, se consomme, et qu'ils causent eux-mêmes la réprobation et la ruine de leur nation.
  • 19.16 Alors donc il le leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus. 16 à 37 Jésus crucifié.
    Le verbe : ils prirent a pour sujet les chefs du peuple juif, auxquels Jésus fut livré par Pilate pour être crucifié.
    Eux sont les vrais auteurs du crime dont les soldats romains ne furent que les instruments aveugles. (verset 23 ; comparez Matthieu 27.26,27 ; Actes 2.23 ; 3.15)
    - Le texte reçu ajoute : et l'emmenèrent. Ces mots, empruntés peut-être à Matthieu 27.31, manquent dans B, et sont remplacés dans d'autres manuscrits par diverses variantes.
    - S'ils étaient authentiques, le sujet de toute la proposition serait : les soldats romains.
  • 19.17 Et portant lui-même sa croix, il sortit et vint au lieu appelé le lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha, Portant lui-même sa croix !
    Jean seul nous a conservé ce trait émouvant qui était resté gravé dans son souvenir de témoin oculaire. Chez les Romains l'usage voulait que le condamné portât sa croix ou du moins, suivant certains auteurs, la pièce transversale, qui formait les bras de la croix, le montant de celle ci étant planté d'avance sur le lieu de l'exécution.
    Jésus fut soumis à cette humiliation profonde, jusqu'au moment où, le voyant épuisé et succombant sous l'instrument de son supplice, on en chargea Simon de Cyrène. (Comparer Matthieu 27.32, note.)
    C'est ici qu'il faut méditer avec recueillement la parole de Jésus Matthieu 10.38.
    Voir, sur ces noms, Matthieu 27.33, note.
    Il sortit...de la ville. (Lévitique 24.14 ; Hébreux 13.12,13)
  • 19.18 où ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, l'un d'un côté, l'autre de l'autre, et Jésus au milieu. Voir, sur le supplice de la croix, Matthieu 27.35, 1e note, et sur le crucifiement de deux malfaiteurs, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche, Matthieu 27.38, note.
  • 19.19 Pilate fit aussi un écriteau et le fit placer sur la croix ; or il y était écrit : Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs . Comparer Matthieu 27.37, note.
    C'était l'usage, chez les Romains, de suspendre sur le poteau de la croix, au-dessus du criminel, un écriteau indiquant la cause de sa condamnation.
    Ce fut là encore une dernière moquerie et une dernière vengeance de Pilate, irrité contre les chefs du peuple juif. Il déverse sur eux son mépris, en leur donnant pour roi ce crucifié et, en même temps, tourne en ridicule l'accusation qu'ils avaient portés contre lui. Mais sans le vouloir, il donna ainsi à Jésus son vrai titre, car sur cette croix même Jésus fonda son éternelle royauté dans le cœur de ses rachetés.
  • 19.21 Les principaux sacrificateurs des Juifs disaient donc à Pilate : N'écris pas : Le roi des Juifs ; mais : Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs. L'hébreu était la langue sacrée, la langue nationale des Juifs, le latin, la langue des Romains, qui dominaient le monde ; le grec, la langue universellement connue, l'organe de la culture la plus avancée de l'antiquité.
    Ainsi cette inscription était une prophétie de la royauté de Jésus-Christ qui devait s'étendre sur le monde entier.
  • 19.22 Pilate répondit : Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit. Ces principaux sacrificateurs redoutent, même sur la croix, le titre donné au Messie qu'ils ont rejeté.
    Ils disaient donc, ce verbe à l'imparfait indique l'insistance qu'ils mirent à leur demande, et la particule donc signifie que la cause de cette demande se trouvait dans le fait rapporté au verset 20, que beaucoup de gens lisaient l'inscription. Le refus péremptoire de Pilate décèle enfin quelque fermeté et, en même temps, sa mauvaise humeur.
  • 19.24 Ils dirent donc entre eux : Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera. Afin que cette parole de l'Ecriture fût accomplie : Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont jeté le sort sur ma robe. Voilà donc ce que firent les soldats. Donc, c'est par ce mot que Jean reprend son récit interrompu au verset 18.
    Il raconte le fait du partage des vêtements avec plus de détails que les trois premiers évangélistes. (Matthieu 27.35, 2e note ; Marc 15.24 ; Luc 23.34)
    Les vêtements d'un condamné appartenaient aux exécuteurs.
    Les quatre soldats chargés de cette fonction en firent d'abord autant de parts, une pour chacun ; mais estimant sans doute que la tunique, d'un seul tissu, était trop précieuse pour être la part d'un seul, et qu'il était dommage de la déchirer, ils la tirèrent au sort. l'évangéliste voit dans ces faits l'accomplissement d'une prophétie.
    Psaumes 22.19, cité exactement d'après les Septante. Ce Psaume est une pathétique description des souffrances du Messie et de la gloire qui devait les suivre. Celui qui, dans ce cantique, est le type du Sauveur, parvenu jusqu'aux dernières profondeurs de la souffrance, voit ses persécuteurs se partager ses vêtements et jeter le sort sur sa tunique dernier degré de l'opprobre et de la douleur ; il ne lui reste plus qu'à mourir.
    Cette grande prophétie des souffrances et de la mort du Sauveur aurait été parfaitement accomplie même sans ce trait si frappant ; mais il arrive souvent que les prédictions de la Parole divine se réalisent ainsi jusqu'aux moindres détails, afin que leur rigoureuse vérité apparaisse au grand jour.
    - Ces derniers mots : Voilà donc ce que firent les soldats, par lesquels Jean résume son récit, semblent dire : c'est ainsi que, dans leur grossière ignorance, ils accomplirent l'Ecriture.
  • 19.25 Or près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie-Magdelaine. A cette scène de brutale indifférence dans laquelle des soldats romains furent les acteurs, succède (versets 25-27) un trait que Jean seul nous a conservé et qui nous permet de plonger un regard dans l'exquise délicatesse et le tendre amour qui remplissaient l'âme de Jésus, même au sein de son agonie. C'est une perle dans l'histoire de la Passion.
    - Voir, sur les femmes ici mentionnées, Matthieu 27.56, note. Jean nomme d'abord la mère de Jésus, pour laquelle s'accomplit en ce moment la prophétie de Siméon : "une épée te transpercera l'âme," (Luc 2.35) et à laquelle Jésus va donner un dernier et émouvant témoignage de sa tendresse filiale.
    - La mère de Jésus avait auprès d'elle sa sœur, femme de Clopas, appelé aussi Alphée, en hébreu Chalpaï et qui était mère de l'un des apôtres, Jacques dit le Mineur. (Matthieu 10.3) Quant à Marie Magdelaine ou Marie de Magdala, voir Luc 8.2 ; comparez Jean 7.37, 1e note.
    - Jean qui, par modestie, ne nomme jamais ni lui-même, ni son frère Jacques, ne mentionne point non plus ici Salomé, sa mère qui pourtant se tenait aussi près de la croix, dans ce moment suprême. (Matthieu 27.56 ; Marc 15.40)
    Mais plusieurs historiens et exégètes (Wieseler, Meyer, Luthardt, Weiss, Westcott, Zahn) croient pouvoir la retrouver dans ce passage en se fondant sur la Peschito et deux autres traductions orientales qui portent : la sœur de sa mère et Marie.
    D'où il résulterait :
    1° qu'il y aurait ici quatre femmes, au lieu de trois,
    2° qu'on évite la supposition invraisemblable que deux sœurs aient porté le même prénom de Marie ;
    3° que celle qui est désignée comme sœur de la mère de Jésus serait justement Salomé, mère de Jacques et de Jean.
    4° que ces deux disciples seraient cousins de Jésus et par conséquent aussi parents de Jean-Baptiste. (Luc 1.36)
    A cette opinion soutenue par d'éminents interprètes on peut objecter :
    1° que cette variante, fondée uniquement sur quelques versions anciennes, ne saurait prévaloir contre tous les manuscrits grecs, qui sont conformes au texte reçu ;
    2° que si ce rapport de parenté existait entre les deux disciples et le Seigneur, il serait sans doute mentionné quelque part dans le Nouveau Testament.
    Il est donc plus sûr de s'en tenir au texte ordinaire.
  • 19.26 Jésus donc, voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère : Femme, voilà ton fils. Le disciple qu'il aimait, c'est Jean, notre évangéliste. (Jean 13.23, note ; Jean 20.2,21.7,20)
    Il ne présume pas de luimême en se désignant ainsi, pas plus que Paul ne fait preuve d'orgueilleuse satisfaction dans 1Corinthiens 15.10. Les deux apôtres parlent ainsi dans un sentiment d'humble gratitude envers Celui à qui ils doivent tout ce qu'ils sont. (Comparer Introduction.)
  • 19.27 Puis il dit au disciple : Voilà ta mère. Et dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Ce mot : femme n'avait dans la langue que Jésus parlait rien de rude ni d'irrespectueux, et il fut prononcé sans doute avec une infinie tendresse. (Comparer Jean 2.4 ; 20.15)
    - Jésus, en donnant à Marie le disciple qu'il aimait, avec cette parole suprême : voilà ton fils, voulait combler en quelque mesure le vide immense et douloureux que son départ allait faire dans le cœur de sa mère ; mais on ne peut pas en conclure, avec quelques exégètes, qu'elle n'eût point d'autres enfants.
    Bien que les frères de Jésus, après avoir longtemps refusé de croire en lui (Jn7 : 5), dussent bientôt devenir ses disciples, (Actes 1.14) on comprend que le Sauveur eût d'excellentes raisons de ne confier sa mère qu'à son disciple bien aimé.
    - Les derniers mots de ce récit montrent que Jean comprit bien la parole de son Maître comme un testament par lequel il lui léguait sa mère et témoignait à l'un sa pleine confiance et à l'autre sa tendre sollicitude.
    Le mot : dès cette heure paraît signifier que Jean ne tarda pas à entraîner la pauvre mère loin d'un spectacle qui brisait son cœur. Et cela explique peutêtre pourquoi les synoptiques ne mentionnent pas Marie parmi les femmes qui avaient "contemplé de loin" la mort du Sauveur. (Comparer Matthieu 27.56, note ; Marc 15.40,41)
    Ewald fait sur ce récit de l'évangile de Jean, qui avait pour son auteur une si grande importance personnelle, cette remarque : "C'était pour lui, dans un âge avancé, une douce récompense de pouvoir repasser cette scène dans son souvenir ; pour ses lecteurs le récit qu'il en a laissé est, sans qu'il l'ait voulu, le signe que lui seul peut avoir écrit ces choses."
  • 19.28 Après cela, Jésus sachant que tout était déjà consommé dit, afin que l'Ecriture fût accomplie : J'ai soif. Après cela, doit être pris dans un sens large. Le cri d'angoisse : "Mon Dieu mon Dieu, pourquoi m'as tu abandonné ?" et d'autres paroles peut-être encore furent proférées après celles que Jésus adressa à sa mère.
    L'évangéliste marque le moment douloureux et suprême de l'agonie du Sauveur par ces paroles : Jésus sachant que tout allait être consommé, c'est-à-dire toute son œuvre achevée par sa mort qui s'approchait.
    A ce moment, le plus affreux tourment du supplicié était la soif brûlante de la fièvre, occasionnée par les plaies. Jésus exprime cette souffrance qu'il éprouve et manifeste le profond besoin de quelque soulagement.
    L'évangéliste voit dans l'expression de cette suprême douleur l'accomplissement littéral d'un dernier trait du tableau que l'écriture avait tracé des souffrances du Sauveur. Le passage auquel il fait allusion est une prophétie typique qui se lit au Psaumes 69.22, et que Segond traduit : "Ils mettent du fiel dans ma nourriture, et pour apaiser ma soif ils m'abreuvent de vinaigre." (Comparer verset 29)
    Il attribue à Jésus même l'intention d'aider à l'accomplissement de la prophétie en faisant connaître la soif qui le tourmentait.
    Mais il n'est pas naturel que l'esprit du Sauveur fût, à un pareil moment, dominé par une telle pensée. L'allusion au Psaumes 69 est d'ailleurs discutable, car ce Psaume n'est pas cité, comme l'était au verset 24 le Psaumes 22 et comme d'autres passages le seront aux versets 36,37.
    C'est ce qui a amené d'éminents interprètes (Bengel, Tholuck, Meyer, Luthardt, Keil) à construire ce verset d'une manière différente ; ils rapportent le mot afin que, non à ce qui suit, mais à ce qui précède, en sorte que la pensée serait celle-ci : "tout était déjà consommé afin que l'Ecriture fût accomplie," tout ce qu'il fallait pour cela était achevé ; à ce moment, Jésus, en ayant fini avec des préoccupations plus importantes qui absorbaient son esprit, exhale sa douleur dans ce cri : J'ai soif.
    Cependant, il nous semble que la première explication s'impose à cause de l'emploi de la formule : afin que l'Ecriture fût accomplie dans les versets 24,36,37, et surtout à cause des mots du verset 30 "lors donc que Jésus eut pris le vinaigres il dit : Tout est accompli."
  • 19.29 Il y avait là un vase-plein de vinaigre. Ayant donc rempli de vinaigre une éponge, et l'ayant mise sur une tige d'hysope, ils l'approchèrent de sa bouche. Ce sont les soldats, sans doute, qui avaient crucifié Jésus qui accomplissent maintenant cet acte d'humanité. (verset 23)
    Le vinaigre était un vin acide, breuvage des soldats et des pauvres. Il paraît, puisque ce vin se trouvait là, ainsi qu'une éponge et une tige d'hysope, qu'on les avait apportés pour le soulagement des crucifiés.
    L'hysope est une fort petite plante, (1Rois 4.33) sa tige atteint cependant une longueur de un pied à un et demi pied, elle pouvait suffire pour porter l'éponge jusqu'à la bouche du supplicié, car celuici n'était pas beaucoup élevé au-dessus du sol.
    Il ne faut pas confondre ce trait avec celui rapporté Matthieu 27.34,Marc 15.23 ; mais il paraît être identique avec celui qui se lit Matthieu 27.48. (Voir la note)
  • 19.30 Lors donc que Jésus eut pris le vinaigre, il dit : Tout est accompli. Et baissant la tête, il rendit l'esprit. Grec : C'est accompli ou consommé.
    L'œuvre de Jésus, la rédemption du monde, était achevée. (Jean 17.4) Il y a dans ces paroles le sentiment d'une grande victoire, car, en succombant, le Sauveur triomphe, et sa mort sera pour des millions d'âmes la vie éternelle.
    Le mot grec que nous traduisons par il rendit l'esprit, signifie littéralement : il donna, livra son esprit (à Dieu).
    C'est la même pensée qui est exprimée par la dernière des paroles de la croix : Père, je remets mon esprit entre tes mains. (Luc 23.46)
    On voit que Jean abrège considérablement le récit de la mort de Jésus, parce qu'il suppose connues, grâce aux trois premiers évangiles, toutes les autres circonstances qui s'y trouvent rapportées.
  • 19.31 Les Juifs donc, parce que c'était la préparation, afin que les corps ne demeurassent pas sur la croix pendant le sabbat, car le jour de ce sabbat était un grand jour, demandèrent à Pilate que les jambes des crucifiés fussent brisées, et qu'ils fussent ôtés. Cette remarque a été expliquée Jean 13.1, note.
    Ce sabbat était grand, solennel, parce que c'était aussi le premier jour de la fête de Pâque.
    Les Juifs d'après Deutéronome 21.22,23 ne devaient point laisser un criminel passer la nuit sur le gibet.
    Les Romains de leur côté, avaient l'usage, très anciennement déjà, d'abréger le supplice des crucifiés en leur brisant les jambes ou en les tuant à coups de bâton.
    C'est l'exécution de cette mesure que demandent à Pilate ces mêmes chefs du peuple qui, avec l'odieuse hypocrisie dont ils ont donné tant de preuves dans cette histoire, observent les prescriptions de leur loi, tout en commettant le plus grand des crimes.
  • 19.32 Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes du premier, puis de l'autre qui avait été crucifié avec lui. Les soldats vinrent, c'est-à-dire s'approchèrent des crucifiés (comme au verset 33), car c'étaient probablement les mêmes soldats qui avaient procédé à l'exécution.
    Toutefois Olshausen, MM. Weiss et Godet trouvent que le verbe : vinrent, s'explique plus naturellement si l'on admet que ce furent d'autres soldats, envoyés par Pilate avec les instruments nécessaires pour accomplir l'opération prescrite.
  • 19.33 Mais lorsqu'ils vinrent à Jésus, voyant qu'il était déjà mort, ils ne lui brisèrent point les jambes ; Jean constate avec bonheur que Jésus ne fut point mutilé, que cette dernière barbarie, ce dernier outrage lui furent épargnés ; et qu'ainsi une prescription de l'Ecriture fut accomplie d'une manière admirable. (verset 36)
  • 19.34 mais l'un des soldats lui perça le côté avec sa lance, et il en sortit aussitôt du sang et de l'eau. Les soldats virent que Jésus était déjà mort ; (verset 33) mais l'un d'eux voulut élever cette présomption jusqu'à la certitude.
    C'est pourquoi il perça de sa lance le côté de Jésus (probablement le côté du cœur), en sorte qu'il ne pût lui rester absolument aucun doute.
    - On vit alors sortir de cette plaie du sang et de l'eau.
    Ce fait a singulièrement occupé les interprètes.
    Les uns y voient un phénomène naturel et se livrent à des dissertations physiologiques pour en démontrer la possibilité ; les autres, depuis les Pères jusqu'à nos jours, prétendant que le fait ne peut être ainsi expliqué, lui attribuent un caractère miraculeux et en déduisent diverses conclusions dogmatiques.
    D'après 1Jean 5.6, l'eau serait le symbole du Saint-Esprit et le sang le moyen de notre rédemption, ou même l'eau un symbole du baptême et le sang représenterait la sainte cène. Mais l'évangéliste n'a pas songé à ces allégories, puisqu'il se borne à attester le fait avec solennité sans ajouter aucune réflexion qui autorise l'interprétation symbolique du phénomène.
    D'autres pensent que l'évangéliste, en rapportant ce fait, avait pour but de fournir une preuve incontestable de la réalité de la mort de Jésus.
    Mais il faudrait admettre alors que cette mort fut causée par le coup de lance, car si Jésus avait été déjà mort, on n'aurait pas vu apparaître du sang et de l'eau. Un cadavre ne saigne pas lorsqu'on le perce, et l'expression employée caractériserait mal l'écoulement d'un dépôt de sang extravasé, qui aurait été atteint par la lance.
    L'apparition du sang et de l'eau est un phénomène extraordinaire, qui est en dehors des lois de la physiologie. L'apôtre le signale parce qu'il y voit la preuve que le corps de Celui qui n'avait pas commis de péché, échappant à la dissolution, qui commence aussitôt après la mort, était déjà entré dans la voie de la glorification.
    Telle est l'explication de M. Godet et de quelques autres interprètes. Si l'on estime qu'elle attribue à Jean une pensée qui ne ressort pas avec évidence des données du texte, il faut du moins retenir que l'évangéliste a l'intention de rapporter un fait surnaturel, qui est, à ses yeux, un "signe.," (verset 35, note.)
  • 19.35 Et celui qui l'a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est véritable, et il sait qu'il dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez. Pour donner plus de solennité à cette déclaration, Jean parle de luimême à la troisième personne, comme d'un témoin oculaire : Celui qui l'a vu, puis il affirme à deux reprises la vérité de son témoignage. Comparer Introduction, p. 34.
    Enfin, il déclare que le but de son récit est d'amener ses lecteurs à la foi, ou d'y affermir ceux qui déjà ont cru : Afin que vous croyiez.
    Croire a ici son sens absolu ; il s'agit de la foi au Christ Sauveur. (Comparer Jean 20.31)
    D'où il résulte que cette solennelle déclaration ne se rapporte point à l'apparition du sang et de l'eau, (verset 34) mais aux deux faits que Jean vient de rapporter, et qui, accomplissant d'une manière remarquable les deux prophéties rappelées aux versets 36,37, étaient propres à confirmer la foi en la messianité de Jésus chez un Israélite attaché aux Ecritures.
  • 19.36 Car ces choses sont arrivées, afin que cette parole de l'Ecriture fût accomplie : Aucun de ses os ne sera rompu. Ces choses sont les deux faits racontés aux versets 33,34 et dans lesquels Jean voit un accomplissement de l'Ecriture.
    Selon les prescriptions de la loi relatives à l'anneau pascal, (Exode 12.46 ; Nombres 9.12) aucun de ses os ne devait être rompu.
    Cet agneau, dont le sang avait sauvé Israël de la destruction, était consacré à l'Eternel, il ne devait, en aucune manière, être profané.
    Or, notre évangéliste, comme Jean-Baptiste (Jean 1.29) comme l'apôtre Paul, (1Corinthiens 5.7) voit dans l'agneau pascal le symbole de "l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde." Et il constate que, par sa mort, Jésus a réalisé ce symbole Jusque dans cette circonstance spéciale que ses membres ne furent point brisés. (Comparer versets 24,28)
    Ce qui rendit l'analogie entre le symbole et la réalité complète, c'est que Jésus mourut à la fête de Pâque, dont l'immolation de l'agneau était le point central. L'évangéliste ne fait pas allusion à Psaumes 34.21, car ce passage exprime l'espérance que la vie même du juste sera conservée, et non seulement que son cadavre sera respecté.
  • 19.37 Et ailleurs l'Ecriture dit encore : Ils regarderont à celui qu'ils ont percé . La parole de l'Ecriture que Jean cite comme accomplie par le coup de lance du soldat romain et comme devant s'accomplir encore dans la suite est Zacharie 12.10.
    L'évangéliste applique directement au Messie, représentant de Dieu, ce qui, dans l'Ancien Testament, est dit de Jéhovah, l'Eternel.
    Or, dans ce passage le prophète décrit un grand mouvement d'humiliation qui se produit parmi le peuple. Jean prévoit de même un jour où les Juifs repentants regarderont avec foi à Celui qu'ils ont percé. Ailleurs, le même apôtre nous montre un second et solennel accomplissement de la même prophétie. (Apocalypse 1.7)
  • 19.38 Or après ces choses, Joseph d'Arimathée, qui était disciple de Jésus, mais en secret, par crainte des Juifs, demanda à Pilate qu'il pût prendre le corps de Jésus ; et Pilate le permit. Il vint donc et prit le corps de Jésus. 38 à 42 La sépulture de Jésus.
    Voir, sur la sépulture de Jésus, Matthieu 27.57 et suivants ; Marc 15.42 et suivants, Luc 23.50 et suivants
    Après ces choses, c'est-à-dire après ce qui est raconté aux versets 31-34.
    Un temps assez considérable s'écoula depuis la demande des Juifs à Pilate jusqu'à ce que les soldats eussent rempli leur triste mission et jusqu'à ce que les crucifiés, auxquels on avait rompu les jambes, fussent morts ; car, avant cela on ne pouvait les ôter de la croix.
    C'est pendant ce temps que Joseph d'Arimathée demanda et obtint de Pilate le corps de Jésus.
    La contradiction que de Wette pensait avoir découverte entre les premiers mots de ce récit et le verset 31 n'existe donc pas.
    - Voir, sur Joseph d'Arimathée, Matthieu 27.57 ; Marc 15.43 ; Luc 23.50,51, notes.
    Il était disciple de Jésus, mais en secret, à cause de la crainte qu'inspirait le pouvoir tyrannique du sanhédrin. (Jean 12.42 ; 7.13 ; 9.22)
    Et maintenant, comme Nicodème, (verset 39) au moment où le danger est le plus grand, et lorsque la cause de Jésus paraît avoir péri avec lui, Joseph trouve-le courage, qui lui avait manqué jusqu'alors, de rendre à son Maître les pieux devoirs de la sépulture.
    Aussi Marc (Marc 15.43) dit-il qu'il "s'enhardit" pour aller vers Pilate.
  • 19.39 Or Nicodème, qui d'abord était venu de nuit vers Jésus, vint aussi apportant un mélange de myrrhe et d'aloès d'environ cent livres. Trois fois, dans son évangile, Jean met en scène cet honnête pharisien, Nicodème, membre du sanhédrin ; et, chaque fois, c'est pour marquer un progrès dans le courage avec lequel il manifeste sa conviction.
    D'abord, il vient timidement de nuit vers Jésus. (Jean 3.1,2)
    Ensuite, il prononce une parole de justice en sa faveur, au sein même du sanhédrin irrité contre lui. (Jean 7.50)
    Enfin quand le Sauveur a succombé sous les coups de ses adversaires, Nicodème, comme Joseph, son collègue, se déclare ouvertement pour le crucifié.
    Comme l'observe M. Luthardt, l'évangéliste tient à relever le fait que Joseph d'Arimathée et Nicodème, tous deux sur la réserve jusqu'ici dans leurs rapports avec Jésus, se décident en ce moment ouvertement. "La mort du Sauveur, ajoute-t-il, est la puissance qui triomphe des hommes."
    - On s'étonne au premier abord, de la quantité des aromates que Nicodème fait apporter pour embaumer le corps de Jésus. Mais, comme Marie de Béthanie, (Jean 12.3) il montre par cette sorte de prodigalité la grandeur d'un amour qui ne sait point calculer. (Comparer 2Chroniques 16.14)
  • 19.40 Ils prirent donc le corps de Jésus et l'enveloppèrent de linges, avec les aromates, comme les Juifs ont coutume d'ensevelir. Voir, sur tous les soins pieux de cet ensevelissement, Matthieu 27. note.
  • 19.41 Or il y avait, dans le lieu où il avait été crucifié, un jardin, et dans ce jardin un sépulcre neuf, dans lequel personne encore n'avait été mis. Ce sépulcre était celui de Joseph d'Arimathée. (Matthieu 27.60)
    Trois évangélistes, Matthieu, Luc et Jean, font observer que ce sépulcre était neuf et que personne n'y avait été mis.
    Ils voient, dans ce détail, non seulement une manière d'honorer d'autant plus le Sauveur, mais ils tiennent à montrer par là qu'il n'eut aucun contact avec des morts, ce qui, aux yeux des Juifs, eût été une souillure.
    Faut-il ajouter, avec quelques exégètes, que, lorsque ce tombeau fut trouvé vide, il ne put y avoir aucun doute sur la résurrection de Jésus ?
  • 19.42 Ce fut donc là qu'ils déposèrent Jésus, à cause de la préparation des Juifs, parce que le sépulcre était proche. Le but de ce verset est de montrer la hâte avec laquelle Joseph et Nicodème remplirent leur saint devoir, à cause de la préparation, parce qu'on était au vendredi soir et que le sabbat allait commencer.
    - Ce sabbat fut véritablement pour Jésus le grand sabbat, (verset 31) le jour de son repos. Ses membres fatigués et meurtris trouvèrent enfin ce repos dans la tombe qu'il a sanctifiée pour ceux qui l'aiment, comme il avait sanctifié leur vie par sa vie, par ses souffrances, par sa mort.
    Il ne reste plus maintenant à l'évangéliste qu'à nous le montrer dans sa victoire, par laquelle il a brisé les liens de la mort et mis en évidence la vie et l'immortalité.
  • Jean 20

  • 20.1 Or, le premier jour de la semaine, Marie-Magdelaine vient au sépulcre le matin, comme il faisait encore obscur, et elle voit la pierre ôtée du sépulcre. Chapitre 20. La résurrection
    1 à 18 Le tombeau vide. apparition à Marie-Magdelaine.
    Voir sur Marie Magdelaine Luc 8.2 ; 7.37, notes.
    Jean parle d'elle comme si elle était venue seule au sépulcre, tandis que les autres évangélistes mentionnent plusieurs femmes qui s'empressent également de visiter le tombeau, dans l'intention d'embaumer le corps du Seigneur. (Matthieu 28.1,2, note, Marc 16.1 ; Luc 24.1, note.)
    Pour concilier cette différence, plusieurs exégètes admettent qu'elles y seraient allées toutes ensemble, mais que Jean ne mentionne que Marie Magdelaine sur laquelle se concentre tout son intérêt, à cause du rôle important qu'elle va remplir.
    L'évangéliste n'ignorait pas, du reste, qu'elle avait des compagnes, puisqu'il la fait parler au pluriel et en leur nom. (verset 2)
    D'autres interprètes pensent que Marie Magdelaine serait réellement allée au sépulcre seule et avant toutes les autres, ce que semblerait indiquer cette expression de Jean : Comme il faisait encore obscur. (Voir la note suivante.)
    S'il en est ainsi, Jean aurait distingué cette course empressée de Marie Magdelaine de celle des autres femmes, tandis que les premiers évangélistes réunissent les deux faits dans un même récit.
    L'apparition de Jésus à Marie seule (versets 11-18) n'est du reste pas étrangère à la tradition apostolique des premiers évangiles. (Marc 16.9)
    Les choses pourraient s'être passées ainsi : 1° Marie Magdelaine va au sépulcre, elle voit avec étonnement que la pierre qui le fermait a été ôtée, et elle court en avertir Pierre et Jean. (versets 1,2)
    2° Pendant qu'elle rentre dans la ville, les autres femmes arrivent près du tombeau ouvert et voient un ange qui leur annonce que Jésus est ressuscité. Puis elles s'éloignent promptement et courent annoncer cette nouvelle aux disciples. (Matthieu 28.5-8)
    3° Cependant Marie Magdelaine revient avec les deux disciples et quand ceux-ci, après avoir vu le tombeau vide, s'en retournent chez eux, Marie reste près du sépulcre en pleurant, et c'est alors qu'elle voit deux anges dans le sépulcre (versets 11-13) et que le Seigneur enfin lui apparaît. (versets 14-17)
    Telle est l'interprétation d'Ebrard, d'Ewald, de M. Luthardt et d'autres. Ces deux moyens de concilier les récits évangéliques sont l'un et l'autre admissibles, et en tout cas, ils ne laissent à la critique négative aucune raison de voir entre ces récits une contradiction insoluble.
    - Voici comment M. Godet accorde la seconde manière de concevoir la suite des événements avec la relation du premier évangile, d'après laquelle Jésus serait apparu à tout le groupe des femmes qui étaient venues au sépulcre : "Matthieu Matthieu 28.9,10, raconte qu'à leur retour du sépulcre ces femmes eurent une apparition de Jésus. Mais le récit de Marc (Marc 16.8) et surtout la parole des deux disciples d'Emmaüs : "Elles (Luc 24.22-23) ont eu une apparition d'anges disant qu'il est vivant," sont incompatibles avec ce fait. Cette apparition aux femmes n'est donc pas autre que l'apparition à Marie Magdelaine (qui va suivre chez Jean) généralisée. Tous les détails de l'apparition coïncident. Le premier évangile applique au groupe entier ce qui s'est passé pour l'un de ses membres. Comme Marie Magdelaine n'a vu le Seigneur qu'après que les autres femmes étant retournées à la ville, on comprend que les deux disciples d'Emmaüs aient pu partir de Jérusalem sans avoir entendu parler d'aucune apparition de Jésus. (Luc 24.24) Il n'y a donc eu, en réalité, d'autres apparitions, le matin de ce jour, que celle des anges aux femmes, puis à Marie Magdelaine et enfin celle de Jésus à cette dernière."
    Tous les évangélistes s'attachent à marquer avec soin le moment précis où les femmes et les disciples allaient renaître à la foi et à la joie, en voyant le tombeau vide ou le Seigneur lui-même. Mais il y a quelque différence dans les termes dont ils se servent pour cela. Voir, à ce sujet Marc 16.2, note.
    L'expression de Jean comme il faisait encore obscur, paraît indiquer que Marie Magdelaine précéda les autres femmes au sépulcre (voir la précédente note), car lorsque celles-ci y arrivèrent, Marc dit que "le soleil venait de se lever."
    - Matthieu (Matthieu 28.2) raconte comment la pierre avait été ôtée de l'entrée du sépulcre. (Comparer Marc 16.3,4)
    - Il faut remarquer ces verbes au présent : Marie Magdelaine vient, voit, court, vient, dit ; (versets 2,5,6) ils rendent la scène actuelle et vivante. La plupart de nos versions, sacrifiant à l'élégance du style, effacent ces nuances délicates et importantes.
  • 20.2 Elle court donc et vient vers Simon Pierre, et vers l'autre disciple que Jésus aimait, et elle leur dit : Ils ont enlevé du sépulcre le Seigneur, et nous ne savons où ils l'ont mis. Le verbe au pluriel : nous ne savons, montre que Marie Magdelaine n'était pas venue seule au sépulcre. (Matthieu 28.1 ; Marc 16.1)
    L'émotion et l'effroi de Marie Magdelaine se peignent dans les termes par lesquels elle raconte cette nouvelle aux disciples. L'idée que Jésus pourrait être ressuscité n'a point encore abordé son esprit, puisqu'elle ne pense qu'à un enlèvement de son corps.
    L'autre disciple que Jésus aimait est Jean, notre évangéliste, qui aime à se désigner ainsi, sans jamais se nommer. (Comparer Jean 13.23 ; 19.26 ; 21.7,20 ; voir l'Introduction.)
  • 20.3 Pierre sortit donc, ainsi que l'autre disciple, et ils allaient au sépulcre. Ce trait se retrouve très abrégé dans Luc 24.12,24.
  • 20.8 Alors donc l'autre disciple, qui était arrivé le premier au sépulcre, entra aussi, et il vit, et il crut. Les deux disciples, remplis de la plus vive émotion à l'ouïe des paroles de Marie Magdelaine, (verset 2) s'élancèrent hors de la ville ; et ils allaient au sépulcre, ils couraient ensemble vers le lieu où Jésus était enseveli. Jean, sans doute plus jeune et plus agile, devance son condisciple et arrive le premier au sépulcre.
    S'étant baissé pour regarder dans la grotte, il y voit les linges dont le corps avait été enveloppé ; (Jean 19.40) mais retenu par la crainte instinctive que lui inspirent le mystère de la mort et l'incertitude de la situation, il n'ose pas y pénétrer.
    Pierre arriva en ce moment, et, plus résolu que Jean, il entra dans le sépulcre, et il voit (grec il observe), d'une part, les linges gisant à terre, et, d'autre part, le suaire qui avait recouvert la tête de Jésus, (Jean 11.44) soigneusement plié à part en un lieu, tandis que les linges avaient été jetés çà et là. (Comparer Luc 24.12,24)
    Alors donc, encouragé par l'exemple de son condisciple, Jean entra aussi dans la grotte, et il vit, et il crut.
    Qu'est-ce qu'il crut ?
    L'évangéliste ne veut pas dire qu'il crut les paroles de Marie Magdelaine ; (verset 2) car l'ordre remarquable que le Seigneur avait voulu laisser dans son sépulcre (versets 6,7) excluait absolument l'idée d'un enlèvement opéré à la hâte par ses ennemis. Non, il crut que Jésus était ressuscité, et cette conviction l'affermit dans sa foi que Jésus était le Christ, le Fils de Dieu. (verset 31) Le verset suivant ne laisse aucun doute sur cette interprétation.
    - Mais il faut remarquer ici, avec M. Godet, qu'en employant ces deux verbes au singulier : il vit et il crut, l'auteur veut rapporter une expérience qui lui est propre. "Il ne peut témoigner pour l'autre disciple ; mais il peut le faire pour lui-même. Il nous initie à un souvenir personnel incomparable."
  • 20.9 Car ils ne comprenaient pas encore l'Ecriture qui dit qu'il devait ressusciter d'entre les morts. Il devait ressusciter : "Nécessité divine," comme s'exprime Meyer. (Comparer Luc 24.26)
    Comme Thomas, (verset 25) les deux disciples eurent besoin de voir pour croire.
    Jean marque en s'humiliant la cause de leur lenteur à croire : ils ne comprenaient pas encore, même alors, l'Ecriture qui dit que Jésus devait ressusciter d'entre les morts.
    En effet, ils auraient pu trouver la résurrection du Sauveur annoncée dans des passages tels que Psaumes 16 ; Psaumes 22 ; Psaumes 110 ; Esaïe 53 etc.
    Les enseignements de Jésus (Luc 24.25-27,45) et surtout la lumière du Saint-Esprit ouvrirent les yeux des apôtres sur ce point, comme sur tant d'autres. Alors ils comprirent les Ecritures. (Actes 2.25,34 ; 8.32,33 ; 13.33,35)
    - Outre les révélations de l'Ancien Testament, les disciples avaient entendu les déclarations claires et nombreuses de Jésus sur sa mort et sa résurrection. (Matthieu 16.21,Luc 18.31 et suivants, et ailleurs.)
    On est donc étonné que l'évangéliste ne les mentionne point ici, et la critique négative n'a pas manqué d'en inférer que ces prédictions avaient été inventées après l'événement.
    Mais les évangélistes euxmêmes nous ont appris, avec une candeur et une humilité inimitables, que les disciples n'avaient pas mieux compris ces prédictions de Jésus que les Ecritures. (Luc 18.34 et surtout Marc 9.10)
    Ils les entendaient dans un sens figuré parce que, selon leurs préjugés messianiques, les souffrances et la mort de Jésus leur paraissaient impossibles et sa résurrection un événement tellement inouï, que jamais il n'avait pénétré dans leur esprit.
  • 20.11 Mais Marie se tenait près du sépulcre, en dehors, pleurant. Gomme donc elle pleurait, elle se baissa pour regarder dans le sépulcre ; Marie, après avoir annoncé aux deux disciples qu'elle avait vu le tombeau vide, (verset 2) y était revenue à leur suite et lorsqu'ils s'éloignent, elle y reste pour pleurer.
    Son amour la retient près de ce sépulcre vide ; elle pleure, parce qu'aucune espérance n'a encore pénétré dans son cœur. (verset 13)
  • 20.12 et elle voit deux anges vêtus de blanc, assis au lieu où le corps de Jésus avait été couché, l'un à la tête, et l'autre aux pieds. Ce fait n'est point en contradiction avec l'apparition antérieure de l'ange, (Matthieu 28.2,Marc 16.5) ou des deux anges (Luc 24.4, note) aux femmes.
    "Les anges ne sont pas immobiles et visibles à la façon de statues de pierre." Godet.
    Il y a, en grec, le participe présent : s'asseyant, qui peut signifier qu'elle les aperçut au moment où ils vinrent s'asseoir dans le sépulcre
  • 20.13 Et eux lui disent : Femme, pourquoi pleures-tu ? Elle leur dit : Parce qu'ils ont enlevé mon Seigneur, et je ne sais où ils l'ont mis. Comparer verset 2 et verset 11, notes.
  • 20.14 Ayant dit cela, elle se retourna en arrière, et elle voit Jésus qui se tenait là ; et elle ne savait pas que c'était Jésus. Jésus lui-même vient à cette âme qui le cherche avec amour, au sein de ses larmes et de son angoisse.
    Mais pourquoi ne le reconnaît-elle pas ?
    Il ne suffit pas, pour répondre à cette question, de dire, avec divers exégètes, que peut-être Marie ne le regardait pas en face ou que ses yeux remplis de larmes l'empêchaient de voir, ou que la pensée de la résurrection était trop éloignée de son esprit, ou que Jésus se présentait à elle sous un costume différent de son ordinaire.
    De nombreux passages des évangiles nous montrent clairement qu'il devait s'être produit dans la personne de Jésus un grand changement, causé par ses souffrances, sa mort, et surtout sa résurrection. Ce fut là pour lui le premier degré de la glorification de son corps, dont l'ascension fut l'accomplissement suprême.
    Telle a été la vraie cause du fait qui nous occupe et d'autres phénomènes semblables dans les apparitions de Jésus ressuscité. (Comparer Luc 24.16 ; Marc 16.12, notes, et voir ci-dessous Jean 20.19,26 ; 21.4)
    "Il est très important d'observer que Marie-Magdelaine voit le Seigneur debout devant elle, sans le reconnaître au premier abord. C'est une preuve que la résurrection de Jésus fut un fait objectif et nullement une représentation subjective dans l'esprit des disciples. Si elle avait été une hallucination par laquelle Marie se serait imaginé voir le Seigneur vivant devant elle, sans qu'il y fût réellement cette hallucination aurait dû être produite par l'attente que le Seigneur devait ressusciter, mais cette attente n'existait à aucun degré chez les disciples. (Luc 24.21 ; Jean 20.25) Si donc Marie, et plus tard les disciples d'Emmaüs, en voyant devant eux une figure humaine, ne reconnaissent pas en elle leur Seigneur, c'est que leur imagination n'avait pas la moindre part dans cette rencontre et qu'ils ne furent convaincus que lorsque Jésus se fit clairement connaître à eux." Ebrard.
  • 20.15 Jésus lui dit : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Elle, croyant que c'est le jardinier, lui dit : Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et je le prendrai. C'est avec une compassion profonde pour Marie et pour sa douleur que Jésus lui adresse cette question. Souvent il interroge ainsi les malheureux qui le cherchent, uniquement afin d'attirer sur lui leur attention et de les encourager à lui ouvrir leur cœur avec confiance et à lui demander tout ce dont ils ont besoin. (Jean 5.6 ; Marc 10.51)
    Afin d'expliquer comment Marie Magdelaine prit le personnage qui se tenait là pour le jardinier, une minutieuse exégèse a supposé que Jésus avait emprunté les vêtements de celui-ci, ou qu'il apparaissait à Marie ayant pour tout vêtement la ceinture avec laquelle il avait été crucifié, ce qui fit croire à Marie qu'il était un serviteur occupé à quelque travail dans le jardin. (Jean 21.7)
    Mais il était tout naturel, en voyant quelqu'un dans une propriété particulière, à cette heure matinale, de penser que c'était l'homme chargé d'en prendre soin ; et Marie s'arrête à cette supposition, sa douleur ne lui permettant pas de considérer les traits de Celui qui se présente à elle.
    En effet, s'il est dit au verset 14 "Elle se retourna, et elle voit Jésus," ce ne fut qu'un regard fugitif qu'elle jeta sur lui ; elle reprit aussitôt sa position première ; cela ressort du verset 16, où, à l'appel de Jésus, elle se retourne de nouveau.
    - Marie parle avec respect à cet étranger : Seigneur, lui dit elle, c'est que la souffrance et le besoin de secours rendent humble. Puis, sans nommer Jésus, elle dit : Si tu l'as emporté, je le prendrai, ne supposant pas qu'on puisse penser à nul autre qu'à Celui qui remplit son âme tout entière.
  • 20.16 Jésus lui dit : Marie ! et elle s'étant retournée, lui dit en hébreu : Rabbouni ! c'est-à-dire : Maître ! "Ce qu'il y a de plus personnel dans les manifestations humaines, c'est le son de la voix ; c'est par ce moyen que Jésus se fait connaître à Marie. L'accent que prend, dans sa bouche, ce nom de Marie, exprime tout ce qu'elle est pour lui, tout ce qu'il est pour elle." Godet.
    Aussi est ce avec un tressaillement de joie que Marie, à son tour, pousse cette exclamation dans laquelle elle met toute son âme : Rabbouni ! Maître ! Elle ne peut en dire davantage.
    Ce seul mot, prononcé dans une telle situation, a paru si important à l'évangéliste, qu'il l'a conservé dans la langue originale, et il remarque expressément pour ses lecteurs grecs qu'il le cite en hébreu.
    Ce dernier mot, omis par le texte reçu, est sûrement authentique. Il se lit dans Sin., B, D, Itala, versions syriaques.
  • 20.17 Jésus lui dit : Ne me touche pas ; car je ne suis pas encore monté vers le Père ; mais va vers mes frères, et dis-leur que je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu. Les mots de Jésus : Ne me touche pas, supposent que Marie voulait se jeter à ses pieds, embrasser ses genoux. (Matthieu 28.9) Jésus le lui défend.
    Quelle était donc la pensée qui inspirait l'attitude de Marie et que Jésus désapprouve ? Comment comprendre la parole par laquelle Jésus motive sa défense : car je ne suis pas encore monté vers le Père ? (Le texte reçu porte : mon Père. Sin., B, D, Itala omettent le pronom possessif.)
    1° Meyer pense que Marie, en touchant le Seigneur de ses mains, voulait s'assurer qu'il était bien ressuscité, corporellement présent, qu'elle ne voyait pas une simple apparition de son esprit. Et Jésus lui donnerait cette assurance en disant : C'est bien moi, car je ne suis pas encore monté dans la gloire du Père. Mais peut-on supposer ces doutes en Marie, quand elle venait de s'écrier, pleine d'assurance et de joie : Maître ! Et d'ailleurs pourquoi Jésus refuserait-il à Marie un moyen de conviction qu'il offrait lui-même à d'autres disciples ? (Jean 20.20,27 ; Luc 24.39)
    2° La pensée de Marie serait de l'adorer, et Jésus lui dirait qu'elle ne doit le faire qu'après qu'il sera entré dans sa gloire. (Lücke et d'autres.) Mais cette explication méconnaît la divinité du Fils de Dieu, aussi réelle avant son ascension qu'après, et Jésus n'a point désapprouvé cet élan d'adoration dans un autre de ses disciples. (verset 28)
    3° Quelques interprètes (Bèze, Bengel) s'arrêtant surtout à la seconde parole de Jésus : "Va vers mes frères...," pensent qu'il aurait simplement voulu dire à Marie : Ne t'attarde pas maintenant à ces témoignages de ta joie, mais hâte-toi d'aller annoncer à mes frères que je monte...Cette idée ne nous paraît point convenir à la situation, et d'ailleurs elle n'explique pas les mots : car je ne suis pas encore monté vers mon Père.
    4° Marie aurait voulu retenir près d'elle le Seigneur, s'assurer qu'il ne va pas la quitter de nouveau. A quoi Jésus répondrait que le moment de son départ définitif n'est pas venu et qu'elle le reverra encore. (Néander Ebrard.) Mais ce dernier motif paraît peu en harmonie avec la solennité d'un tel moment et aussi avec le message dont Jésus va charger Marie.
    5° Elle aurait pensé que déjà les nombreuses promesses de Jésus concernant son retour vers les siens, telles que Jean 16.16, étaient accomplies : et elle aurait voulu s'attacher à lui et jouir pleinement de sa présence.
    La parole de Jésus signifierait alors que ce n'est qu'après sa glorification qu'il sera réellement avec les siens et vivra en eux. (Calvin et, avec quelques modifications, M. Godet.)
    Cette interprétation, vraie au fond, nous paraît seulement, en ce qui concerne Marie, lui supposer une trop claire intelligence des promesses du Sauveur et une trop haute spiritualité.
    Nous pensons avec de Wette, Tholuck MM. Weiss, Keil, que Marie, s'élançant vers Jésus pour le toucher (comparez Luc 7.38,39) et lui témoigner son amour et sa vénération, croyait que ses rapports antérieurs et habituels avec lui allaient recommencer, sans qu'il y eût rien de changé en eux, et qu'elle se livrait tout entière, avec bonheur, à cette pensée.
    Il fallait donc la tirer de cette erreur, la déprendre de ces relations terrestres avec son Maître, élever ses affections vers le moment prochain, où, soustrait à ses regards, monté vers son Père, le Sauveur entrerait avec les siens dans une communion infiniment plus intime, plus élevée, plus sainte. (Comparer 2Corinthiens 5.16)
    Toucher, dit saint Augustin, c'est trouver la limite de l'idée que nous nous faisons d'un objet ; Jésus glorifié s'offre à l'âme comme l'infini qui seul la satisfait.
    Je monte vers mon Père, telle est la grande pensée dont Marie doit se pénétrer et dont elle doit être la messagère auprès des "frères" de Jésus.
    Mes frères, dit Jésus ; il les nomme ainsi pour la première fois, avec autant de solennité que d'amour, parce que, son œuvre maintenant achevée, il a fait d'eux des enfants de Dieu. Ils sont ses frères, par la raison que son Père est leur Père. Matthieu 28.10,Hébreux 2.11, (comparez Psaumes 22.23)
    Le message de Marie doit être celui de la gloire éternelle du Sauveur à laquelle ils auront part.
    Je monte vers mon Père, ce verbe au présent exprime la certitude et l'imminence de ce grand événement, peut-être aussi la pensée que l'ascension de Jésus, comme sa glorification, est graduelle et s'accomplit déjà.
    - Mon Père, votre Père ; mon Dieu, votre Dieu, paroles d'une inépuisable profondeur et d'un amour infini, par lesquelles Jésus élève les siens jusqu'à son propre rapport avec Dieu. Par là aussi il leur fait part de la gloire et de la félicité où il va entrer.
    "Dans le nom de Père, fait observer M. Godet, il y a l'intimité filiale ; dans celui de Dieu, la complète dépendance, et cela pour les disciples comme pour Jésus lui-même."
    Désormais les disciples comprendront toute la réalité et la douceur de ce nom de Père que Jésus donnait à Dieu. (Comparer Romains 8.15 ; Galates 4.6)
    - Cependant il ne dit pas : notre Père ; il ne l'a jamais dit, parce qu'il est seul Fils de Dieu, dans un sens unique, exclusif, divin.
  • 20.18 Marie-Magdelaine vient annoncer aux disciples qu'elle a vu le Seigneur, et qu'il lui avait dit ces choses. Grec : arrive Marie Magdelaine annonçant aux disciples...Le présent peint vivement l'émotion et la joie de celle qui apporte une telle nouvelle et la surprise de ceux qui l'entendent. Elle a vu le Seigneur, il lui a parlé, et elle répète les choses qu'il lui a dites !
    Sin., B portent : J'ai vu le Seigneur, leçon qui est adoptée par la plupart des éditeurs récents, mais qui ne peut se rendre dans la traduction, à cause de la proposition suivante : "Et qu'il lui avait dit ces choses."
    Ce brusque passage du discours direct au discours indirect n'a rien d'extraordinaire en grec. Il est effacé d'ailleurs dans la variante de D : et elle leur rapporta les choses qu'il lui avait dites.
    La tradition apostolique, recueillie dans Marc, (Marc 16.10,11) nous apprend comment les disciples reçurent ce message : au premier abord "ils ne le crurent point." (Comparer Luc 24.11,22-24)
  • 20.19 Le soir donc étant venu, ce même jour, le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu'ils avaient des Juifs, Jésus vint et se tint au milieu d'eux, et leur dit : La paix soit avec vous ! 19 à 23 Apparrition aux disciples réunis.
    Grec : Jésus se tint là au milieu d'eux, sans qu'ils vissent comment il était entré, les portes étant fermées.
    Il est évident que l'évangéliste voit dans cette apparition de Jésus quelque chose de mystérieux, d'autant plus qu'il mentionne la même circonstance lors de la seconde apparition de Jésus ; (verset 26) toutes les tentatives faites pour expliquer l'entrée de Jésus d'une manière naturelle font violence au texte.
    Calvin et quelques autres exégètes pensent que les portes s'ouvrirent sur un signe de la majesté divine du Sauveur. S'il en était ainsi, Jean l'aurait raconté simplement. Et d'ailleurs, cela aussi serait un miracle.
    Il est plus conforme à divers traits de la vie de Jésus ressuscité d'admettre qu'alors déjà son corps se trouvait en voie d'être glorifié, se rapprochait de l'état de "corps spirituel," (1Corinthiens 15.44) et qu'il était, dès lors, affranchi des lois de l'espace. (Comparer verset 14, note.)
    Le terme employé dans Luc 24.31 "Il disparut de devant eux," autorise la même conclusion.
    De là vient que souvent les disciples ne le reconnurent pas au premier abord et qu'il dut leur prouver que c'était bien lui qu'ils voyaient (Jean 20.14,20,27 ; Luc 24.16,37-40)
    - Cette apparition de Jésus au milieu de ses disciples, le jour même de sa résurrection, est la même dont nous trouvons le récit plus complet dans Luc 24.36-48. (Voir les notes.)
    Comparez Luc 24.36, seconde note. Cette belle salutation, en usage chez les Israélites, se revêtait dans la bouche de Jésus, surtout dans un tel moment, d'une signification et d'une puissance toutes nouvelles ; non seulement il souhaitait la paix, mais il la donnait.
  • 20.20 Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent donc, en voyant le Seigneur. Ses mains percées et son côté portant la plaie du coup de lance. (Jean 19.34) Jésus, connaissant toute la faiblesse de ses disciples et la grande difficulté qu'il y avait pour eux à croire sa résurrection condescend à leur en donner des preuves visibles et tangibles (Jean 20.27 ; Luc 24.40 ; comparez 1Jean 1.1), mais en même temps il leur dira clairement que ce n'était pas là ce qui constituait la foi, qui est un acte libre de la conscience et du cœur. (verset 29)
    En voyant le Seigneur, les disciples se réjouirent ; cette vive joie succéda dans leurs cœurs aux doutes pleins d'angoisse dont ils souffraient depuis trois Jours. C'était pour eux comme le soleil se levant au sein des ténèbres et de la tempête. Alors déjà fut accomplie en eux la promesse de Jésus. (Jean 16.22)
  • 20.21 Jésus leur dit donc de nouveau : La paix soit avec vous ! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. Sin., D, Itala omettent Jésus.
    - Il y a quelque chose de solennel dans la répétition de cette grande et douce parole : La paix soit avec vous.
    Voyant les disciples convaincus et joyeux (donc), Jésus tient à leur assurer ce bien suprême, la paix, plus précieuse encore, à ses yeux, que la joie.
    - Quelques exégètes rattachent cette parole au verset suivant : Jésus, après avoir donné à ses disciples la paix pour euxmêmes, (verset 19) voudrait la leur communiquer aussi pour la mission dont il va les charger. La distinction est peut-être un peu subtile.
    Comparer Jean 17.18 ; Matthieu 28.19. Jésus charge ainsi solennellement ses disciples de cette mission qui doit continuer la sienne dans le monde, et à laquelle il donne un caractère divin, en lui attribuant la même origine qu'à sa propre mission (comme).
    Le moment actuel était admirablement choisi ; car Jésus revêt ses disciples de leur apostolat après sa résurrection, dont ils devaient être les témoins devant le monde. (Actes 1.21,22 ; 2.32 ; 4.2, et ailleurs.)
  • 20.22 Et quand il eut dit cela, il souffla sur eux et leur dit : Recevez l'Esprit-Saint. Nous trouvons ici, à la fois le symbole et la réalité : le symbole dans cette action de Jésus : Il souffla sur eux, action d'autant plus significative que, en hébreu et en grec, le souffle, ou le vent, est désigné par le même mot que l'esprit (Ezéchiel 37.5 suivants, Jean 3.8 comparez Actes 2.2) ; la réalité est clairement indiquée par cette parole : Recevez l'Esprit Saint.
    Celle-ci n'est pas seulement un renouvellement de la promesse (versets 14-16) qui devait s'accomplir à la Pentecôte ; et d'autre part l'évangéliste ne prétend pas raconter ici l'effusion puissante de l'Esprit qui eut lieu alors, comme le pensent ceux qui prétendent que Jean place au jour même de la résurrection l'ascension (verset 17) et la descente du Saint-Esprit. (verset 22)
    Le verset verset 20 prouve que Jésus n'était pas encore pleinement glorifié. Il ne pouvait donc, d'après notre évangéliste lui même, (Jean 7.39 ; 16.7) envoyer le Saint Esprit aux siens.
    D'un autre côté, l'acte accompli par lui n'est pas purement symbolique, puisqu'il ajoute : Recevez l'Esprit-Saint.
    Il suffit, pour en comprendre le sens, de considérer que les disciples, au moment même où ils recevaient la charge de l'apostolat, (verset 22) avaient le besoin urgent d'un secours divin qui ranimât leur foi et leur espérance, et leur servit de réconfort jusqu'au jour où ils auraient la plénitude de l'Esprit.
    Ils devaient, en effet, vivre dans l'attente et dans la prière ; (Actes 1.4,14) ils devaient même prendre de solennelles décisions. (Actes 1.13-26) Ils ne pouvaient donc, dans cet important intervalle, être abandonnés à eux-mêmes et à leur ignorance. C'est à ce besoin que Jésus pourvut, avec sa sollicitude ordinaire.
  • 20.23 A ceux auxquels vous remettrez les péchés, ils leur sont remis ; à ceux auxquels vous les retenez, ils leur sont retenus. Jésus venait d'assimiler la mission de ses disciples à la sienne propre, qu'ils devaient continuer sur la terre. (verset 22)
    Or, comme il était venu afin d'ouvrir ou de fermer le ciel à tous les hommes, de prononcer leur absolution ou leur condamnation, (Matthieu 9.6,Jean 9.41 ; 15.22) il veut que ses envoyés exercent aussi cette fonction redoutable, qui était le couronnement de son œuvre. (Comparer Matthieu 16.19 ; 18.18, notes.)
    Il faut donc laisser aux mots : remettre les péchés, toute leur signification. Ils n'emportent pas seulement le pouvoir d'annoncer le pardon des péchés, mais celui de le prononcer.
    Mais à quelle condition ?
    Jésus vient de communiquer aux disciples le Saint-Esprit dont bientôt ils seront remplis. Or, c'est uniquement par l'Esprit qu'ils pourront accomplir cette partie essentielle de leur mission.
    L'Esprit en sera le principe, la force qui s'y manifestera. Cette activité ne sera donc pas le privilège des seuls apôtres ou de leurs prétendus successeurs.
    Tous les croyants étant des agents du Saint-Esprit, tous seront aptes à remettre et à retenir les péchés. Revêtus de la puissance de l'Esprit, ils rempliront cet office, non de leur propre autorité, mais uniquement au nom de Dieu et du Sauveur.
    Cet Esprit de lumière et de vie leur donnera le discernement nécessaire pour s'assurer que ceux auxquels ils remettront ainsi les péchés, sont des âmes pénétrées de repentance et de confiance en la grâce qui leur est offerte.
    Dans ces conditions, l'expérience a prouvé que ce peut être, pour une âme découragée et angoissée un immense bienfait que de recevoir directement et personnellement, par la voix d'un serviteur de Dieu, l'assurance du pardon de ses péchés. Il n'y a rien là qui ressemble à l'absolution sacerdotale pratiquée dans quelques Eglises.
    - Suivant le texte le plus autorisé il faut lire le présent pour le premier verbe : ils sont remis. Ce présent indique un effet immédiat, Dieu ratifie au moment même. Le second verbe, par contre : ils sont retenus est au parfait, indiquant l'effet persistant un état d'endurcissement ou d'incrédulité. On peut donc traduire : ils demeurent retenus, non pardonnés.
  • 20.24 Or, Thomas, l'un des douze, appelé Didyme, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint. 24 à 29 Seconde apparition de Jésus, en présence de Thomas.
    Par deux traits déjà notre évangéliste nous a dépeint ce disciple avec son caractère sombre, enclin au doute, à la critique, au découragement. (Jean 11.16 ; 14.5)
    Mais c'est surtout dans ce récit que Thomas se montre à nous tel qu'il était.
    Et tout d'abord, nous le voyons absent du cercle de ses condisciples, quand Jésus leur apparut. Sans doute, n'ayant plus aucune espérance, il avait cherché la solitude pour se livrer à ses tristes pensées et il s'était privé ainsi d'une grâce immense.
  • 20.25 Les autres disciples lui disaient donc : Nous avons vu le Seigneur. Mais il leur dit : Si je ne vois en ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. Ce fut, sans doute, dans une réunion subséquente que les disciples dirent à Thomas, avec la joie qui rayonnait sur leurs visages : Nous avons vu le Seigneur !
    Il faut remarquer dans sa réponse l'obstination de son doute qui s'exprime par des termes énergiques et répétés (cette répétition intentionnelle est effacée quand, avec Tischendorf et M. Weiss, on lit, la seconde fois, place au lieu de marque. Cette variante ne se trouve que dans A, Itala).
    Thomas aboutit à cette conclusion : je ne croirai point.
    Il y a, dans le grec, une double négation qui signifie : je ne croirai certainement pas.
    En parlant ainsi, ce disciple pensait n'obéir qu'à sa raison, et pourtant il était très déraisonnable. (verset 29, note.)
  • 20.26 Huit jours après, ses disciples étaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, les portes étant fermées, et il se présenta au milieu d'eux, et dit : La paix soit avec vous ! Il paraît que, durant ces huit jours, il n'y eut point de nouvelle apparition de Jésus, bien que, sans doute, les disciples se fussent réunis souvent, comme pour l'attendre.
    Enfin, il vient. Il faut remarquer ce verbe au présent, qui fait sentir la solennité du moment. Le Sauveur se présenta au milieu d'eux de la même manière et dans la même maison. (verset 19) Cette fois, Thomas était là.
  • 20.27 Puis il dit à Thomas : Avance ici ton doigt, et regarde mes mains ; avance aussi ta main, et mets-la dans mon côté, et ne deviens pas incrédule, mais croyant. Dès que le Seigneur à prononcé sur les disciples sa douce parole de paix, il s'adresse directement à Thomas.
    Il connaissait son état, car "il savait par lui même ce qui est dans l'homme." (Jean 2.25) Il condescend à donner à ce disciple toutes les preuves qu'il avait demandées.
    "Si un pharisien avait posé ces conditions comme Thomas, il n'aurait rien obtenu ; mais à un disciple, jusqu'ici éprouvé, rien n'est refusé." Bengel.
    Toutefois, en répétant à dessein les paroles de Thomas, Jésus lui fait sentir son tort et le couvre de confusion. Il conclut par ce sérieux avertissement : ne deviens pas incrédule, mais croyant.
    Il ne faut donc pas traduire avec toutes nos versions : ne sois pas.
    "Par l'expression : ne deviens pas, Jésus lui fait sentir dans quelle position critique il se trouve actuellement, à ce point où se séparent les deux routes : celle de l'incrédulité décidée et celle de la foi parfaite." Godet.
  • 20.28 Thomas répondit et lui dit : Mon Seigneur et mon Dieu ! Plus Thomas avait opposé de résistance à la foi en Jésus ressuscité et glorifié, plus il est pénétré de la lumière divine qui inonde son âme.
    La toute science, la charité du Sauveur le saisissent, l'humilient. Dans cet instant, toutes les déclarations de Jésus sur sa divinité Qui n'avaient pu vaincre les doutes de Thomas, lui deviennent autant de traits de lumière et, après avoir été le dernier à croire la résurrection du Sauveur, il est le premier à l'appeler d'un nom qu'aucun autre peut-être n'avait encore prononcé : Mon Seigneur et mon Dieu !
    Dans l'original, l'article précède chacun de ces deux noms et les distingue l'un de l'autre ; puis ce mot : mon, deux fois répété, donne encore plus d'intimité et d'amour à ce cri de la foi et de l'adoration, qui s'élève du fond de l'âme de Thomas.
    - Toutes les tentatives de l'exégèse rationaliste pour expliquer ces paroles comme si elles étaient une exclamation de surprise ou d'action de grâce adressée à Dieu, à cause du miracle de la résurrection, tombent en présence de ces mots : Thomas répondit et LUI dit.
    C'est donc bien Jésus en qui ce disciple, devenu croyant, reconnaît son Seigneur et son Dieu.
    Et Jésus, loin de repousser cet hommage comme un acte d'idolâtrie l'approuve. (verset 29)
    Ainsi, le récit de Jean nous montre les disciples arrivant graduellement à la foi en cette grande vérité que son évangile était destiné à prouver : la Parole était Dieu. (Jean 1.1)
  • 20.29 Jésus lui dit : Parce que tu m'as vu, tu as cru. Heureux ceux qui n'ont pas vu, et qui ont cru ! Tu as cru ! (Le texte reçu insère ici le nom de Thomas qui manque dans tous les majuscules)
    Malgré le reproche affectueux que Jésus exprime dans ces paroles, nous ne croyons pas qu'il faille les prendre dans un sens interrogatif, comme si Jésus mettait en question la foi de ce disciple.
    Non, cette foi, il la reconnaît, l'approuve et la confirme telle que Thomas vient de l'exprimer avec effusion de cœur.
    Jésus emploie même le verbe au parfait, exprimant un acte de l'âme accompli et permanent. Et, malgré cela, il y a un léger blâme dans ces mots : Parce que tu m'as vu, ainsi que dans la seconde partie du verset.
    Pourquoi ? est-ce que tous les autres disciples n'ont pas cru la résurrection de Jésus parce qu'ils l'ont vu ? Ou bien, en déclarant heureux ceux qui ont cru sans voir, Jésus entend-il que la foi puisse naître sans raison de croire ?
    Non, mais Thomas s'était trouvé dans une situation particulière qui lui donnait toutes les raisons de croire. Dix de ses condisciples, dont il ne pouvait suspecter ni l'intelligence ni la bonne foi, lui avaient dit avec joie : Nous avons vu le Seigneur, (verset 25) et lui, récusant ce témoignage, avait exige une démonstration matérielle des sens.
    C'est là ce qui était déraisonnable ; (verset 25, note) car c'était méconnaître et nier la valeur du témoignage, sur lequel pourtant reposent la plupart de nos connaissances et de nos convictions, même dans les choses de ce monde ; et combien plus dans les vérités religieuses qui doivent rattacher notre âme au Dieu invisible !
    Voilà pourquoi Jésus pose ici pour son royaume ce grand principe : Heureux ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru !
    La foi est, en effet, un acte moral de la conscience et du cœur, indépendant des sens, tous les objets de la foi appartiennent au monde invisible, l'Eglise chrétienne, depuis dix-neuf siècles, croit en Jésus-Christ et en sa résurrection sur ce même témoignage apostolique que Thomas récusait. (Comparer 1Pierre 1.8)
    Quiconque fait dépendre sa foi de la vue, des sens, ou du raisonnement, l'expose à une désolante instabilité, puisque "les choses visibles ne sont que pour un temps et que les invisibles seules sont éternelles." (2Corinthiens 4.18)
    C'est pourquoi Jésus déclare heureux ceux qui croient en lui ; car la foi, en nous unissant à lui, nous met en possession des trésors de grâce, de paix, d'amour, de vie qui sont en lui et qui seuls constituent le vrai bonheur de l'âme humaine.
  • 20.30 Jésus donc a fait encore, en présence des disciples, beaucoup d'autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre ; Conclusion de l'évangile.
    30, 31 Caractère et but de ce livre.
    Grec : Il est vrai que Jésus donc a fait beaucoup d'autres signes...mais...
    Par cette tournure Jean fait ressortir qu'il n'a pas eu l'intention de présenter le récit complet d'une vie aussi remplie que celle de Jésus. Il va dire pourquoi il n'a rapporté qu'un nombre de faits comparativement restreint.
    A cette occasion, il nous apprend ce qu'il a voulu et ce qu'il a fait en écrivant ce livre ; il nous dit clairement quel a été son but.
    Jésus a fait encore beaucoup d'autres signes c'està-dire un très grand nombre de miracles qui ont été des manifestations de sa puissance divine, (comparez Jean 12.37) que notre évangéliste n'a ni voulu ni pu écrire dans ce livre.
    Le terme signes s'applique en premier lieu aux œuvres de Jésus mais n'exclut pas ses discours, car "le témoignage que Jésus se rend à lui même, dit M. Weiss, est en quelque sorte le commentaire de ses miracles."
    La vie du Sauveur fut si riche en signes que Jean a dû choisir ; et ce qui a dirigé son choix, c'est le but qu'il s'était proposé. (verset 31)
    M. Godet ajoute : "Il me paraît difficile de ne pas voir dans la position du pronom ce, après le substantif livre : ce livre-ci, une opposition tacite à d'autres écrits renfermant les choses omises dans celui-ci. Cette expression ainsi comprise concorde avec toutes les preuves que nous avons rencontrées de la connaissance que Jean avait de nos synoptiques. L'apôtre confirme donc par ces mots le contenu de ces évangiles antérieurs au sien et fait entendre qu'il a travaillé à les compléter."
    - Les mots : en présence des disciples (Sin., C, D : de ses), ne signifient point que les œuvres du Sauveur n'aient pas été faites devant tout le peuple, mais bien qu'il avait surtout en vue ses disciples, qu'il s'agissait d'instruire et de persuader, afin qu'ils pussent devenir ses témoins pour le monde entier.
  • 20.31 mais ces choses sont écrites, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et afin qu'en croyant vous ayez la vie en son nom. Tel est donc le but élevé et saint que s'est proposé le disciple que Jésus aimait, c'est à la lumière de cette déclaration qu'il faut lire son évangile tout entier.
    Afin que vous croyiez, dit-il à ses lecteurs, que Jésus est le Christ, le Messie, (Jean 1.42,46) l'Oint de l'Eternel, le Sauveur du monde, promis à son peuple.
    Mais Jésus ne peut être tout cela que s'il est le Fils de Dieu, dans le sens exclusif que tout notre évangile donne à ce nom.
    Une telle foi n'est point une froide opinion de l'intelligence ; ceux qui la possèdent ont en même temps la vie, la vie de l'âme, la vie éternelle, ainsi que portent Sin., C, D, versions.
    Enfin, la source unique de cette vie est en son nom, ce nom, qui est l'expression de tout son être.
  • Jean 21

  • 21.1 Après ces choses, Jésus se manifesta de nouveau aux disciples sur les bords de la mer de Tibériade, et voici comment il se manifesta. Appendice.
    Apparition de Jésus sur les bords de la mer de Tibériade.
    Chapitre 21.
    1 à 14 Apparition de Jésus aux disciples.
    Après ces choses, c'est-à-dire après la résurrection et les premières apparitions de Jésus à ses disciples, dont Jean 20 contient le récit.
    Cette indication vague du temps est familière à Jean. (Jean 5.1 ; 6.1 ; 7.1)
    Ici, elle suffit pour placer le récit qui va suivre dans les quarante jours qui s'écoulèrent entre la résurrection et l'ascension du Sauveur.
    Ainsi, dès les premiers mots, ce chapitre Jean 21 est intimement rattaché à celui qui précède. Il faisait partie intégrante du quatrième évangile dès les premiers temps.
    Il se trouve, en effet, dans tous les documents, manuscrits, versions anciennes, et est mentionné par les Pères de l'Eglise. Il est en tout digne du disciple que Jésus aimait ; on y reconnaît sa pensée et son style.
    Quel autre pourrait nous avoir conservé l'inimitable récit des versets 15-17 ?
    Mais comme nous avons en Jean 20.30,31 la conclusion évidente de son évangile, il faut considérer ce dernier chapitre comme un appendice ou supplément, écrit par Jean lui-même, ou peut-être par ses disciples qui n'ont fait que rédiger un récit mainte fois entendu de la bouche de l'apôtre, et l'ont ajouté au livre, avant ou bientôt après sa publication.
    Jésus se manifesta de nouveau.
    Par ce dernier mot l'évangéliste rattache encore son récit à celui des deux premières apparitions de Jésus ressuscité à tous les disciples. (Jean 20.19 et suivants, verset 24 et suivants)
    Il indique ensuite le lieu de la Scène : c'était au bord de la mer de Tibériade.
    Jean seul donne ce nom (Jean 6.1) au lac célèbre que Matthieu appelle mer de Galilée, (Matthieu 4.18, voir la note) et Luc Luc 5.1 lac de Génézareth.
    Nous sommes donc ramenés en Galilée, où tous les disciples se sont rendus, selon l'ordre de Jésus et comptant sur la promesse qu'il leur avait faite de leur apparaître là (Matthieu 26.31,32 ; 28.7-10)
    Le récit de Jean est en harmonie avec celui de Mt (28 : 7, 16-20) et celui de Paul, (1Corinthiens 15.6) qui nous font connaître les apparitions de Jésus en Galilée.
  • 21.2 Simon Pierre, et Thomas, appelé Didyme, et Nathanaël de Cana en Galilée, et les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples étaient ensemble. Des sept disciples présents à la scène qui va suivre, cinq sont nommés et bien connus : Simon Pierre (Jean 1.43) Thomas, (Jean 11.16) Nathanaël, (Jean 1.46 et suivants) les fils de Zébédée, Jacques et Jean, notre évangéliste. (Matthieu 4.21)
    Deux autres disciples ne sont pas nommés, probablement parce qu'ils n'étaient pas du nombre des apôtres. Or, Jacques et Jean occupent ici la dernière place, tandis que dans toutes les listes des apôtres ils viennent immédiatement après Pierre, toujours nommé en tête.
    M. Godet dit avec raison que ce fait est significatif et que l'explication la plus plausible qu'on en puisse donner est que notre évangéliste est l'auteur de ce récit et qu'il s'est, par modestie, attribué la dernière place.
  • 21.3 Simon Pierre leur dit : Je m'en vais pêcher. Ils lui disent : Nous allons aussi avec toi. Ils sortirent et montèrent dans la barque. Et cette nuit-là ils ne prirent rien. Les disciples, de retour en Galilée, avaient repris momentanément leur ancien métier.
    Pierre, comme toujours, a l'initiative.
  • 21.4 Or, le matin étant déjà venu, Jésus se tint là sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c'était Jésus. Sans doute à cause du changement qui s'était opéré dans sa personne depuis sa résurrection. (Jean 20.14 note.)
  • 21.5 Jésus leur dit donc : Enfants, n'avez-vous rien à manger ? Ils lui répondirent : Non. Le mot grec : enfants n'est pas le terme d'affection que Jésus employait d'ordinaire envers ses disciples (13 : 33) et qui l'aurait fait reconnaître ; c'est plutôt le langage d'un maître parlant à des serviteurs.
    Le but de Jésus en leur adressant cette question était d'entrer en rapport avec eux ; il avait en vue le repas qu'il voulait leur proposer. (verset 12)
    - Le mot grec rendu par : quelque chose à manger signifie ce qu'on mangeait avec du pain, c'est-à-dire, dans cette situation du poisson. La réponse négative des disciples donne ainsi lieu à la pêche qui va suivre.
  • 21.6 Et il leur dit : Jetez le filet du côté droit de la barque, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc ; et ils ne pouvaient plus le tirer, à cause de la multitude de poissons. Le caractère miraculeux de cette pèche consiste dans la science divine par laquelle Jésus connaissait que du côté droit de la barque se trouvait une grande quantité de poissons.
    A cette vue, les disciples durent se souvenir de la parole de Jésus, les appelant à l'apostolat : "Suivez-moi, et je vous ferai pécheurs d'hommes" (Matthieu 4.19) et du fait analogue dont ils avaient été témoins (Luc 5.4 et suivants)
    C'était aussi une imagé magnifique des immenses bénédictions que le Sauveur devait accorder à leur futur ministère. Le sens symbolique de cette pêche abondante n'est point indiqué dans le texte, mais il ne pouvait échapper à l'esprit des disciples.
  • 21.7 Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : C'est le Seigneur ! Simon Pierre donc ayant entendu que c'était le Seigneur, ceignit son vêtement de dessus, car il était nu, et il se jeta dans la mer. La vue de cette pêche miraculeuse et plus encore l'instinct du cœur révèlent à Jean qui était l'étranger qui se tenait sur le rivage. Il nous dévoile la source de sa clairvoyance en se désignant encore ici comme le disciple que Jésus aimait. (verset 20, note.)
    Emu d'une joie intime, il dit à Pierre, à voix basse : C'est le Seigneur !
    Plusieurs interprètes voient dans l'emphase avec laquelle Jean est désigné (grec ce disciple-là que Jésus aimait) une preuve que l'Appendice n'a pas été écrit par l'apôtre lui-même.
    A peine a-t-il entendu la parole de son condisciple, que Pierre, qui avait déposé son vêtement de dessus pour se livrer à la pèche, se hâte de le remettre, de le ceindre, et se jette à la mer, afin d'atteindre à la nage le rivage et d'arriver le premier auprès de son Maître.
    Comme le caractère des deux disciples est admirablement dépeint dans cette scène !
    Tandis que Jean jouit intimement de la présence de Jésus, Pierre, plus ardent et plus prompt, s'élance au-devant de lui. Plus qu'aucun autre, il éprouvait un besoin profond d'entendre de sa bouche une parole de pardon, de réconciliation et d'amour. Et il ne fut pas déçu. (versets 15-17)
  • 21.8 Mais les autres disciples vinrent avec la barque, tirant le filet plein de poissons, car ils n'étaient pas éloignés de la terre, mais à environ deux cents coudées. Les autres disciples, restés dans la barque, vinrent aussi vers le rivage, tirant à leur suite le filet plein de poissons.
    L'évangéliste, pour faire sentir qu'ils eurent bien vite franchi cette distance remarque qu'elle n'était que d'environ deux cents coudées, à peu près cent mètres.
  • 21.10 Jésus leur dit : Apportez de ces poissons que vous venez de prendre. Ce verbe au présent : ils voient, rend actuelle cette scène de leur arrivée, et peut-être peint leur étonnement de trouver là un repas préparé, du poisson et du pain.
    (Le mot de brasier ne se lit ailleurs dans le N. T. que dans l'évangile de Jean 18.18)
    Mais faut-il, avec beaucoup d'interprètes, voir, dans ce fait assez simple un miracle ?
    Les uns nous disent que Jésus avait créé le brasier et les aliments ; d'autres, qu'ils avaient été préparés par des anges. Puis au miracle, on ajoute l'allégorie : ces mets préparés sont, pour les uns, une image de la sainte cène ; pour d'autres, le symbole des grâces par lesquelles le Seigneur restaure et fortifie les siens qui travaillent dans son règne ; pour d'autres encore, un emblème du banquet céleste, promis aux bienheureux.
    Dès qu'on s'écarte du texte on tombe dans l'arbitraire, en perdant de vue le fait historique. Ce que veut Jésus c'est, l'évangéliste nous l'a dit, (verset 1) se manifester à ses disciples, les convaincre complètement de sa résurrection ; et, pour cela, il entre avec eux dans des relations personnelles, dont la plus directe est d'avoir avec eux un repas, précisément comme il l'avait fait deux fois déjà ; (Luc 24.30,42) et tout cela en vue de l'important entretien qui suivra. (verset 15)
    Quant aux éléments de ce repas, le texte ne nous dit point d'où ils provenaient mais était-il difficile de se procurer du poisson et du pain sur les bords d'un lac où il y avait toujours des pêcheurs ?
    Les aliments préparés ne suffisant pas pour les huit personnes qui devaient prendre part au repas, (comparez verset 2) Jésus ordonne simplement aux disciples d'apporter de ces poissons qu'ils venaient de prendre.
    Ne peut-on pas conclure avec M. Weiss que cet ordre donné par Jésus exclut le caractère miraculeux et symbolique attribué par quelques interprètes à ce repas ?
  • 21.11 Simon Pierre monta donc dans la barque, et tira le filet à terre, plein de cent cinquante-trois gros poissons ; et quoiqu'il y en eût tant, le filet ne se rompit point. Pierre, toujours actif, s'empresse d'exécuter l'ordre de son Maître, et les disciples, heureux d'une telle pêche, se donnent le plaisir de compter les poissons.
    Même ce chiffre de 153 a dû se prêter aux plus aventureuses allégories. Selon d'anciens interprètes, 100 représentaient les païens, 50 les Juifs et 3 la Trinité !
    Jérôme dit que 153 est le nombre total des espèces de poissons, et ce chiffre représenterait l'universalité des nations destinées à être conquises par les apôtres du Christ.
    Même le fait signalé par l'évangéliste que le filet ne se rompit point serait l'effet d'un miracle et un symbole ; il ne se rompit point à cause d'une intervention divine, et ce fait signifierait que l'Eglise ne sera point déchirée !
    Il est plus naturel et plus utile de voir dans la mention de ce chiffre précis la preuve que l'auteur de ce récit fut témoin des faits qu'il raconte.
  • 21.12 Jésus leur dit : Venez, mangez. Mais aucun des disciples n'osait lui demander : Qui es-tu ? sachant que c'était le Seigneur. Les disciples sont convaincus que c'est le Seigneur ; mais bien qu'ils désirassent en entendre de sa bouche la confirmation, aucun d'eux n'ose la lui demander ; tous sont retenus par la crainte que leur inspire le Sauveur ressuscité, et, à leurs yeux, déjà glorifié. (Comparer Marc 9.32 ; Luc 9.45)
    Cependant ils avaient, deux fois déjà entendu sa voix et ses paroles. (Jean 20.21,27)
  • 21.13 Jésus s'approche et prend le pain et leur en donne, et de même du poisson. Jésus remplit ici, comme c'était autrefois son habitude, le rôle de chef de famille ; (comparez Luc 24.30) il se manifestait ainsi à ses disciples comme le Maître bien connu. (Comparer Jean 6.11)
  • 21.14 Ce fut déjà la troisième fois que Jésus se manifesta aux disciples, après être ressuscité d'entre les morts. La troisième fois, dit l'évangéliste rappelant ainsi les deux premières apparitions aux disciples réunis. (Jean 20.19,26)
    Il ne parle pas de l'apparition à Marie Magdelaine, bien qu'il l'ait racontée lui même ; (Jean 20.11 et suivants) mais le mot déjà indique qu'il y avait de nouvelles manifestations du Seigneur à attendre. (Matthieu 28.16 et suivants)
    M. Godet voit dans cette remarque l'intention de rectifier la tradition conservée par Matthieu, d'après laquelle l'apparition en Galilée aurait été la première rencontre du Ressuscité avec ses disciples. Il compare cette expression à celles de Jean 2.11 et Jean 4.54
    - En tous cas, cette remarque prouve que Jean 21 se rattache étroitement à l'évangile de Jean.
  • 21.15 Lors donc qu'ils eurent mangé, Jésus dit à Simon Pierre : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu plus que ne font ceux-ci ? Il lui dit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Il lui dit : Pais mes agneaux. Simon Pierre venait de traverser une crise morale d'où il doit sortir complètement guéri.
    Il est vrai que sa repentance profonde avait commencé son relèvement. (Matthieu 26.75 ; Marc 14.72 ; Luc 22.62, notes.) Mais ses rapports avec le Sauveur, profondément troublés par son reniement, devaient être rétablis en leur entier.
    Tel est le but de Jésus, dans cet entretien. Il fait subir à son disciple un examen de conscience et de cœur que celui-ci n'oubliera jamais. Jésus ne l'interroge pas sur sa foi, qui n'avait pas défailli, grâce à l'intercession du Sauveur ; (Luc 22.32) mais sur son amour, qui était devenu suspect par son infidélité.
    Or, l'amour du Sauveur est l'âme de la vie chrétienne et de tout apostolat véritable. Ce n'est donc pas sans intention que Jésus ne désigne pas son disciple par le nouveau nom qu'il lui avait donné, celui de Pierre, ou de Céphas, Roc ; (Jean 1.43 ; Matthieu 16.18) mais par son ancien nom : Simon, fils de Jona (B, C, D, Itala portent : Jean), trois fois prononcé, et qui rappelait à son disciple son état d'homme naturel et de pécheur.
    Quelques exégètes ont prétendu que cette appellation répétée n'avait d'autre but que de donner plus de solennité à l'entretien ; mais l'opinion que nous venons d'exprimer est également soutenue par des interprètes tels que R. Stier, Hengstenberg, MM. Luthardt et Godet.
    Toutefois, si la question de Jésus pouvait être humiliante pour son disciple, elle prouve que Jésus n'avait point cessé de l'aimer ; c'est l'amour qui recherche l'amour. Et c'était là, en même temps, la manière la plus délicate d'assurer Pierre qu'il lui pardonnait son coupable reniement.
    - Il y a, dans la question de Jésus, un mot qu'il faut bien remarquer : M'aimes-tu, plus que ne font ceux-ci ? c'est-àdire plus que tes condisciples présents à cet entretien.
    C'était là une allusion évidente et humiliante pour Pierre, à sa parole présomptueuse. (Jean 13.37 ; Marc 14.29)
    Puisqu'il s'y était ainsi engagé, Pierre devait l'aimer plus que tous les autres.
    Pierre, sûr de sa sincérité, affirme résolument son amour pour son Maître. Mais on remarque, dans sa réponse, trois restrictions importantes.
    D'abord, instruit par sa triste expérience, se défiant de lui même, il en appelle à Celui qui seul connaît son cœur et peut juger de son amour : Tu sais que je t'aime.
    Puis, tandis que Jésus en lui disant : M'aimes-tu ? se sert d'un verbe qui désigne l'amour profond et religieux de l'âme, Pierre emploie un terme qui signifie l'affection du cœur, sentiment purement humain, n'osant pas affirmer plus que cela.
    Enfin, il se garde bien de se comparer avantageusement à d'autres, et il ne relève pas ces mots : plus que ceux-ci. Sa chute et sa repentance ont produit l'humilité.
    Grec : Mes petits agneaux.
    Il y a dans l'original un gracieux diminutif qui trahit une grande tendresse, un cœur ému en faveur de ceux que Jésus désigne ainsi. Et par là, il recommande avant tout aux soins de son disciple les petits et les faibles, ceux qui, comme lui, étaient exposés à tomber.
    - Par ces paroles et par celles qui vont suivre, il est évident que Jésus réintégrait son disciple dans ses rapports avec lui et dans son apostolat.
    Quelques exégètes (M. Weiss, entre autres) n'admettent pas qu'il s'agisse de la réintégration de Pierre dans l'apostolat, attendu qu'il avait déjà été réhabilité avec tous ses condisciples par la parole de Jésus, (Jean 20.21) et que l'apostolat n'est jamais comparé à l'office d'un berger.
    Le but de Jésus serait donc de replacer Pierre dans sa position de chef de la communauté chrétienne. (Matthieu 16.18) Mais cette dernière pensée ne ressort point de notre récit, et il nous paraît évident que Pierre, profondément déchu par son reniement devait être personnellement relevé devant tous et à ses propres yeux, et rétabli d'une manière particulière dans sa dignité d'apôtre de Jésus-Christ.
  • 21.16 Il lui dit encore une seconde fois : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ? Il lui dit : Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. Il lui dit : Pais mes brebis. Il lui dit (grec) de nouveau, une seconde fois.
    Ce pléonasme est destiné à marquer fortement la répétition de cette question qui devait faire rentrer Pierre plus profondément en lui-même, pour lui permettre de sonder son cœur et de s'assurer qu'il aimait réellement le Sauveur ; car c'était là, d'après tout l'entretien, la condition de sa réhabilitation.
    Jésus, après la seconde et franche déclaration de son disciple, lui confie ce qu'il a de plus précieux, ses brebis, les âmes qu'il a rachetées au prix de son sang.
    Et ici, le verbe que nous traduisons encore par paître exprime toute l'action du berger qui nourrit, surveille et conduit son troupeau. (Actes 20.28) L'apôtre n'oublia pas la belle et sérieuse signification de cette parole. (1Pierre 5.2)
    - B, C portent : mes petites brebis, au lieu de mes brebis. Plusieurs éditeurs et exégètes adoptent ce diminutif qui exprimerait le tendre amour de Jésus pour ceux qui lui appartiennent.
  • 21.17 Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jona, m'aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois : M'aimes-tu ? Et il lui dit : Seigneur, tu sais toutes choses ; tu connais que je t'aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis. Pierre dut sentir que cette troisième question renfermait une allusion évidente à son triple reniement qui devait être réparé par une triple déclaration de son amour pour Celui dont il avait dit : "Je ne connais pas cet homme." (Matthieu 26.72)
    Et ici, Jésus emprunte à son disciple le verbe par lequel celui-ci avait, avec modestie, affirmé son attachement pour lui, comme s'il mettait en doute cette affection même (verset 16, seconde note.) La question, sous cette forme, dut pénétrer comme un trait jusqu'au fond du cœur de ce pauvre disciple et y atteindre les derniers restes de son ancienne présomption et de sa confiance en lui-même.
    Elle était bien naturelle, cette tristesse du disciple ainsi examiné et sondé !
    En effet, la troisième question de Jésus dans les termes où elle était formulée, ne lui rappelait pas seulement son péché, mais elle paraissait exprimer une certaine défiance, qui subsistait malgré toutes ses affirmations.
    Aussi Pierre, humilié, mais pénétré d'un amour sincère pour son Maître, en appelle avec confiance à la connaissance parfaite que celui-ci avait du cœur de son disciple : Seigneur, tu sais toutes choses, tu connais que je t'aime !
    - Pierre sort vainqueur de cette rude épreuve. Pour la troisième fois, le Seigneur lui confie le soin de son troupeau, le réintègre dans son apostolat et lui rend la consolante assurance d'une pleine réconciliation avec lui. Mais lui, de son côté, n'oubliera jamais que ce troupeau dont la conduite lui est confiée n'est pas à lui, mais appartient à son Maître, qui trois fois a dit clairement mes agneaux, mes brebis. (1Pierre 5.3)
  • 21.18 En vérité, en vérité, je te le dis : quand tu étais plus jeune, tu te ceignais toi-même, et tu allais où tu voulais, mais quand tu seras devenu vieux, tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas. Jésus continue l'entretien avec son disciple ; et par cette déclaration solennelle, qui appartient exclusivement au quatrième évangile : En vérité, en vérité, il lui annonce ce qui lui arrivera dans cette vocation où il vient de le réintégrer.
    C'est au sein de grandes épreuves que Pierre sera appelé à témoigner à son Maître l'amour qu'il lui a déclaré par trois fois.
    Cette prédiction revêt la forme d'une image vivante : Pouvoir se ceindre soi-même, rattacher autour des reins, pour la marche ou le travail, le long costume oriental ; aller on l'on veut, c'est la marque de l'indépendance, de l'activité de la force.
    Tel était alors Pierre : quand tu étais plus jeune (ce comparatif et le verbe à l'imparfait montrent que Jésus se place au point de vue de cet avenir qu'il va lui annoncer).
    Pierre usait abondamment de cette liberté, selon la nature de son caractère ardent et prompt. En effet quand le Sauveur lui parlait ainsi il n'était plus un jeune homme, puisqu'il était marié. (Matthieu 8.14)
    Bien rapidement viendra la vieillesse qui le mettra dans la dépendance d'un autre, et le forcera à renoncer à sa volonté, à son activité propres. Pour un homme du caractère de Pierre, une telle abdication devait être déjà un pénible sacrifice.
    Mais voici qui est plus grave encore : il sera réduit à étendre ses mains et à se livrer passivement à cet autre qui le ceindra, le liera et le mènera de force (grec portera) où il ne voudra pas, c'est-à-dire à la mort. (verset 19) Alors il prouvera, à lui-même et aux autres, qu'il aime le Sauveur, auquel il saura faire le sacrifice de sa vie.
    Tel est évidemment le sens de cette prédiction.
    - Mais les interprètes se divisent sur la signification de ces mots : tu étendras tes mains.
    Les uns, depuis les Pères jusqu'à de Wette, Tholuck, Hengstenberg, Ewald, prennent cette expression dans un sens littéral signifiant que Pierre souffrira le supplice de la croix. Nous aurions donc ici la prédiction précise du fait rapporté par Tertullien, Origène, Eusèbe (Hist. eccl. III, 1), que Pierre fut crucifié. Le verset verset 19 semble confirmer cette explication.
    D'autres exégètes (Meyer MM. Weiss, Luthardt, Godet) pensent que ces mots : tu étendras tes mains ne peuvent désigner l'attitude de l'homme qui se laisse clouer sur la croix, car ils précèdent ceux qui dépeignent l'apôtre saisi et conduit au supplice, qu'ils appartiennent donc simplement à l'image par laquelle Jésus représente la passivité qui n'oppose aucune résistance.
  • 21.19 Or il dit cela indiquant de quelle mort Pierre devait glorifier Dieu. Et ayant ainsi parlé, il lui dit : Suis-moi. Ce verset est une remarque de l'évangéliste, par laquelle il explique l'image qui précède.
    Jésus disait cela, indiquant de quelle mort, c'està-dire de quelle espèce de mort Pierre mourrait.
    C'est ici la troisième fois que cette phrase se trouve, identique, dans notre évangile, (Jean 12.33 ; 18.32) et elle montre, pour le dire en passant, que notre chapitre en fait partie.
    Les deux premières fois, elle s'applique à la mort de Jésus et le contexte montre qu'il s'agit de sa mort sur la croix.
    Des interprètes en ont conclu que dans notre passage de même, elle désigne le crucifiement de Pierre.
    Ceux au contraire qui ne trouvent pas cette idée dans l'image du verset précédent pensent que l'évangéliste a voulu dire que Pierre glorifierait Dieu par la mort du martyre sans spécifier le genre du supplice.
    - C'est par cette mort que Pierre devait glorifier Dieu. Mourir au service de Dieu et pour la vérité divine c'est bien la manière la plus éminente de contribuer à sa gloire dans ce monde. (Comparer Philippiens 1.20 ; 1Pierre 4.16)
    Aussi, parmi les chrétiens des premiers siècles, glorifier Dieu était devenu synonyme de souffrir le martyre.
    Suis-moi dans cette voie où tu t'es engagé, (versets 15-17) dont je viens de te prédire l'issue, et qui, pour toi comme pour moi, aboutira à la mort. (Comparer Jean 21.22 ; Jean 13.36 ; Matthieu 10.38 ; 9.9)
    On a donné de cet ordre si solennel, qui, au fond, concerne tous les chrétiens, des explications qui le rendent parfaitement insignifiant.
    Ainsi, Jésus aurait voulu dire : "Suis-moi, là où je vais te conduire pour m'entretenir seul avec toi."
    Les interprètes modernes adoptent cette explication, parce que le même verbe suivre est employé au verset 20 pour désigner l'acte de Jean qui vient après Jésus et Pierre (grec qui suit.)
    Mais elle n'est admissible que si l'on ajoute, avec M. Godet : "Il ne résulte pourtant pas de là que le sens de l'ordre : suis-moi, soit purement extérieur. Il est clair que par ce premier pas Pierre rentre dans cette voie de l'obéissance envers Jésus qui le conduira au terme tragique de son apostolat. C'est ainsi que le sens supérieur se lie naturellement à l'inférieur, aussi bien que Jean 1.44. Ce symbolisme fait le fond de l'évangile de Jean tout entier."
  • 21.20 Pierre, s'étant tourné, voit venir après lui le disciple que Jésus aimait, celui qui pendant le souper était penché sur le sein de Jésus et avait dit : Seigneur, qui est celui qui te livre ? Il paraît que Jésus, pendant son entretien avec Pierre, s'était mis en marche et que Jean les suivait, afin de ne pas rester séparé de son Maître.
    Pierre s'étant retourné le voit et adresse à Jésus la question du verset 21.
    On a vu que la manière dont Jean se désigne comme le disciple que Jésus aimait lui est très habituelle ; (Jean 13.23 ; 19.26 ; 20.2) et ici, il ajoute même avec émotion un souvenir récent (Jean 13.25) qui explique fort bien pourquoi il ne pensait pas être indiscret en suivant Jésus et Pierre pour prendre part à leur entretien.
    D'autres interprètes pensent que cette désignation si complète de Jean montre que ce n'est pas lui qui tient la plume (Comparer verset 7, 1re note.)
  • 21.21 Pierre le voyant donc dit à Jésus : Seigneur, et celui-ci, que lui arrivera-t-il ? Pierre a compris ce que Jésus venait de lui annoncer sur son avenir (versets 18,19) et, plein d'un sérieux et sympathique intérêt pour un condisciple qu'il aimait, il demande : (grec) Seigneur, mais celui-ci, quoi ? que lui arrivera-t-il dans l'avenir ? Devra-t-il aussi te suivre jusqu'à la mort ?
    Question très naturelle pour un caractère tel que celui de Pierre, et il faut méconnaître étrangement les dispositions qui alors, remplissaient son cœur, (versets 15-17) pour attribuer ces paroles à une simple curiosité (de Wette) ou même à un sentiment de jalousie à l'égard de Jean. (Meyer.)
  • 21.22 Jésus lui dit : Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? Toi, suis-moi. Il y a sûrement une légère désapprobation de la question de Pierre dans ces mots, que t'importe ? et dans ceux-ci : toi, suis-moi ! (verset 19, seconde note.)
    Peut être Jésus trouvait-il que Pierre dans la vivacité de ses impressions, s'oubliait trop vite lui-même et les sérieuses paroles qu'il venait d'entendre, pour s'occuper de son condisciple. Et pourtant il donne à Pierre une réponse qu'il lui expliqua sans doute, mais qui, pour nous, reste obscure.
    Il n'est donc pas étonnant qu'elle ait été l'objet d'interprétations très diverses. Nous signalerons ici les principales, afin de mettre le lecteur sur la voie de se former une conviction personnelle. Toute la difficulté gît dans ces mots : jusqu'à ce que je vienne.
    1° Meyer les prend dans leur sens le plus ordinaire, comme signifiant le retour de Christ pour le jugement du monde, que l'âge apostolique attendait dans un avenir prochain ; en sorte que Jésus voudrait dire : Jean vivra jusqu'à cet événement et ne passera pas par la mort, (verset 23) mais sera "changé" à la venue du Seigneur. (1Corinthiens 15.51,52 ; 1Thessaloniciens 4.17)
    2° D'autres appliquent ces mots à la destruction de Jérusalem envisagée comme prélude de la venue de Christ et du jugement dernier. (Lange Luthardt.)
    3° Selon d'autres (Bengel, Hengstenberg, Ebrard), il s'agirait de la venue du Seigneur à l'époque de la grande lutte du christianisme contre le paganisme sous Domitien, époque où Jésus viendrait à son disciple Jean et lui révélerait les destinées de l'Eglise décrites dans l'Apocalypse.
    4° Olshausen et Ewald pensent que Jésus prédisait à Jean une longue vie suivie d'une mort douce quand il viendrait le prendre à lui, selon sa promesse. (Jean 14.3)
    5° M. Godet, en déclarant l'explication de Lange et de Luthardt (N2) la moins invraisemblable de celles qui ont été proposées, ajoute : "Comme l'époque primitive de l'humanité a eu son Hénoch l'époque théocratique son Elie, l'époque chrétienne pourrait bien avoir son Jean...Jean n'accompagnerait-il pas d'une manière mystérieuse la marche de l'Eglise terrestre, comme dans la scène de la pêche il avait accompagné jusqu'au rivage la barque abandonnée brusquement par Pierre ?" (Voir la note suivante.)
  • 21.23 Ce bruit se répandit donc parmi les frères, que ce disciple ne mourrait pas. Mais Jésus ne lui avait pas dit qu'il ne mourrait pas ; mais : Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? Sin., Itala omettent : que t'importe ?
    Grec : "Cette parole se répandit parmi les frères (les chrétiens), que ce disciple ne meurt pas."
    Cette parole est celle de Jésus (verset 22) interprétée dans le sens que Jean ne mourrait pas.
    Le verbe au présent ne meurt pas, montre que ce disciple, quoique très âgé, vivait encore. Mais si, dans un prochain avenir, il arrivait qu'il mourût, il se trouverait que la parole de Jésus, ainsi comprise, ne se vérifierait pas, et ce serait là un sujet d'achoppement pour la foi des frères.
    C'est pourquoi l'évangéliste a à cœur de rectifier l'interprétation qu'on donnait de cette parole.
    Pour cela, il rappelle d'abord simplement que Jésus n'a pas dit qu'il ne mourrait pas ; puis il cite textuellement le verset 22 en lui laissant son sens hypothétique : si je veux. (Quelle autorité divine dans ce mot : si je veux !)
    Il fallait donc que Jean lui-même n'admit pas l'interprétation qu'il réfute comme une erreur, ou du moins qu'il fût dans l'incertitude à cet égard. Cette rectification ne nous conduiraitelle pas au vrai sens du verset 22 ?
    Jésus ne voulant pas répondre à la question de Pierre, lui imposerait le silence par une simple supposition : si je veux, ce n'est pas ton affaire, mais la mienne, toi, suis-moi !
  • 21.24 C'est ce disciple qui rend témoignage de ces choses, et qui les a écrites ; et nous savons que son témoignage est vrai. Ce disciple est évidemment celui dont il est parlé dans les versets 20-23, Jean notre évangéliste, qui s'est si clairement désigné au verset 20.
    Il faut remarquer le verbe au présent, rend témoignage (grec témoigne), faisant un contraste frappant avec cet autre verbe à l'aoriste : les a écrites.
    Le premier montre que Jean vivait encore, le second certifie que, non seulement Jean 21, mais tout l'évangile a cet apôtre pour auteur : c'est lui qui a écrit ces choses.
    En effet, cette attestation est beaucoup trop solennelle pour ne s'appliquer qu'aux quelques récits de l'appendice. Ainsi en jugent la plupart des exégètes.
    On comprend dès lors de quel poids est cette solennelle déclaration de la vérité du témoignage que notre évangéliste a laissé à l'Eglise chrétienne pour tous les temps, en écrivant ce livre.
    - Mais on a soulevé, au sujet de ce verset, une question qui est résolue en deux sens divers : qui rend ce témoignage à la vérité de notre évangile ? Plusieurs éminents interprètes (Tholuck, Brückner, Luthardt MM. Weiss, Godet) l'attribuent aux anciens de l'Eglise d'Ephèse qui entouraient l'apôtre et qui auraient été chargés par lui de publier et de répandre son évangile.
    Cette opinion se fonde d'abord sur ce verbe au pluriel : nous savons, qui ne se retrouve pas ailleurs dans notre évangile et qui indique une pluralité dans ceux qui rendent ce témoignage ; elle se fonde, ensuite, sur une tradition très ancienne conservée par des Pères de l'Eglise et consignée dans le fragment de Muratori et selon laquelle Jean écrivit son évangile à la demande de ces mêmes anciens, auxquels il confia ensuite le soin de le publier.
    Nous aurions donc ici leur important témoignage, le plus ancien de tous ceux qui confirment l'authenticité de notre évangile.
    D'autres interprètes, frappés de la ressemblance de cette attestation et de l'affirmation Jean 19.35, (comparez 3Jean 1.12) soutiennent qu'elle est de Jean lui-même. (Ainsi Hengstenberg, Lange, Meyer et d'autres.)
    S'il en est ainsi, nous aurions dans ce verset la confirmation par l'évangéliste du témoignage consigné au Jean 19.35, et la conclusion de tout son livre, qu'il aurait ajoutée après l'avoir achevé, à la conclusion précédente. (Jean 20.30)
    De ces deux suppositions la première nous paraît cependant la mieux fondée.
  • 21.25 [Or il est encore beaucoup d'autres choses que Jésus a faites, et si elles étaient écrites en détail, je ne pense pas que le monde même pût contenir les livres qu'on en écrirait.] Ce verset est retranché par Tischendorf, sur l'autorité, il est vrai, du seul manuscrit du Sinaï. Dans ce document même il a été introduit, d'après Tischendorf, par un correcteur.
    D'après d'autres critiques, il faisait partie déjà du texte primitif de ce manuscrit.
    Mais si on le considère en lui-même, on arrive facilement à la conviction qu'il n'appartenait pas originairement.à notre évangile.
    En effet :
    1° Il ne renferme qu'une répétition assez gauche de la belle conclusion de Jean 20.30
    2° Il a recours à une hyperbole qui, prise à la lettre, renferme une étrange exagération.
    3° On ne retrouve dans ce verset ni le style ni la noble simplicité de Jean qui jamais ne dit je et jamais n'emploie le verbe que nous rendons par je pense.
    4° Le verset 24 est évidemment une conclusion du récit de Jean après laquelle il ne peut pas avoir répété celle du Jean 20.30 en en dénaturant le sens.
    5° Les Exégètes qui attribuent le verset 24 aux anciens d'Ephèse, qui disent nous, supposent que le verset 25 (dont l'auteur dit je) a été écrit par un autre personnage ; la fin de ce chapitre proviendrait donc de deux sources différentes : les anciens et un inconnu supposé !
    - L'affirmation claire et ferme du verset 24 clôt tout le récit de Jean et, en particulier, l'admirable Jean 21 dans lequel l'apôtre raconte la manifestation que Jésus ressuscité accorda à ses disciples : d'abord dans un acte de sa puissance qui symbolisait les immenses bénédictions dont leurs travaux seront couronnés ; ensuite dans un acte de son insondable amour qui rétablit un disciple déchu dans sa relation avec son Sauveur et dans son apostolat ; enfin par un acte de sa science divine, annonçant à ses deux principaux disciples leur destinée future.
    Ainsi, comme l'observe avec justesse M. Godet, ce dernier chapitre de notre évangile nous ramène au premier.
    Là (Jean 1.35 et suivants) Jean nous fait connaître les commencements de ces relations intimes et saintes de Jésus avec ses disciples ; ici, il les confirme définitivement sur le fondement de la foi qu'ils ont acquise.
    Désormais il ne leur restera plus qu'à entrer dans une communion beaucoup plus intime encore avec leur Sauveur glorifié et invisible.