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Jean 3:3-8 (Annotée Neuchâtel)

3 Jésus répondit et lui dit : En vérité, en vérité je te le dis, si quelqu'un ne naît d'en haut, il ne peut voir le royaume de Dieu. 4 Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? 5 Jésus répondit : En vérité, en vérité je te le dis, si quelqu'un ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. 6 Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. 7 Ne t'étonne point de ce que je t'ai dit : Il vous faut naître d'en haut. 8 Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est de même de quiconque est né de l'Esprit.

Références croisées

3:3 Jn 1:51, Mt 5:18, 2Co 1:19-20, Ap 3:14, Jn 3:5-6, Jn 1:13, Ga 6:15, Ep 2:1, Tt 3:5, Jc 1:18, 1P 1:3, 1P 1:23-25, 1Jn 2:29, 1Jn 3:9, 1Jn 5:1, 1Jn 5:18, Jc 1:17, Jc 3:17, Jn 3:5, Jn 1:5, Jn 12:40, Dt 29:4, Jr 5:21, Mt 13:11-16, Mt 16:17, 2Co 4:4
Réciproques : Nb 5:22, Dt 30:6, Ps 15:1, Ps 87:5, Es 43:7, Ez 36:26, Ez 44:9, Mt 3:2, Mt 3:14, Mt 5:20, Mt 18:3, Mt 19:23, Mt 21:43, Mc 10:15, Mc 14:18, Lc 8:8, Lc 10:9, Jn 3:4, Jn 3:7, Jn 3:11, Jn 3:12, Jn 3:36, Jn 5:19, Jn 6:26, Jn 6:44, Jn 6:53, Jn 8:34, Jn 10:1, Jn 13:16, Rm 8:8, Rm 14:17, 1Co 2:14, 1Co 15:50, 2Co 5:17, Ep 2:10, Col 2:12
3:4 Jn 3:3, Jn 4:11-12, Jn 6:53, Jn 6:60, 1Co 1:18, 1Co 2:14
Réciproques : Jn 3:9, Jn 6:52, Jn 7:36, Jn 14:22, 1Co 15:35
3:5 Jn 3:3, Es 44:3-4, Ez 36:25-27, Mt 3:11, Mc 16:16, Ac 2:38, Ep 5:26, Tt 3:4-7, 1P 1:2, 1P 3:21, 1Jn 5:6-8, Jn 1:13, Rm 8:2, 1Co 2:12, 1Co 6:11, 1Jn 2:29, 1Jn 5:1, 1Jn 5:6-8, Mt 5:20, Mt 18:3, Mt 28:19, Lc 13:3, Lc 13:5, Lc 13:24, Ac 2:38, Ac 3:19, Rm 14:17, 2Co 5:17-18, Ga 6:15, Ep 2:4-10, 2Th 2:13-14
Réciproques : Mt 5:18, Mt 7:21, Mt 11:21, Mt 19:23, Mt 21:43, Mc 10:23, Mc 14:18, Lc 10:9, Lc 10:13, Lc 11:13, Jn 1:33, Jn 1:51, Jn 3:11, Jn 3:12, Jn 6:26, Jn 6:53, Jn 13:8, Jn 13:16, Ac 8:36, Ac 14:22, Rm 2:29, Rm 8:8, 1Co 12:13, 2Co 1:20, Ga 4:29, He 10:22, 1P 1:23, Ap 11:3
3:6 Gn 5:3, Gn 6:5, Gn 6:12, Jb 14:4, Jb 15:14-16, Jb 25:4, Ps 51:10, Rm 7:5, Rm 7:18, Rm 7:25, Rm 8:1, Rm 8:4, Rm 8:5-9, Rm 8:13, 1Co 15:47-49, 2Co 5:17, Ga 5:16-21, Ga 5:24, Ep 2:3, Col 2:11, Ez 11:19-20, Ez 36:26-27, Rm 8:5, Rm 8:9, 1Co 6:17, Ga 5:17, 1Jn 3:9
Réciproques : Gn 6:3, Gn 8:21, Jb 12:10, Ps 51:5, Ps 78:39, Pr 22:15, Lc 10:13, Lc 11:13, Jn 1:13, Jn 3:3, Rm 8:8, 1Co 15:48, Ga 5:19, Ep 1:19, He 12:9
3:7 Jn 3:12, Jn 5:28, Jn 6:61-63, Jn 3:3, Jb 15:14, Mt 13:33-35, Rm 3:9-19, Rm 9:22-25, Rm 12:1-2, Ep 4:22-24, Col 1:12, He 12:14, 1P 1:14-16, 1P 1:22, Ap 21:27
Réciproques : Mc 4:27, 1Jn 3:13
3:8 Jb 37:10-13, Jb 37:16, Jb 37:17, Jb 37:21-23, Ps 107:25, Ps 107:29, Ec 11:4-5, Ez 37:9, Ac 2:2, Ac 4:31, 1Co 2:11, 1Co 12:11, Jn 1:13, Es 55:9-13, Mc 4:26-29, Lc 6:43-44, 1Co 2:11, 1Jn 2:29, 1Jn 3:8-9
Réciproques : Ps 135:7, Ec 1:6, Ct 4:16, Am 4:13, Mt 7:8, Mc 4:27, Jn 3:12, Rm 9:16

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 3
  • 3.3 Jésus répondit et lui dit : En vérité, en vérité je te le dis, si quelqu'un ne naît d'en haut, il ne peut voir le royaume de Dieu. Jésus répondit aux pensées que Nicodème n'avait pas encore eu le temps d'exprimer, et qui avaient trait au royaume de Dieu. (Voir sur ce terme Matthieu 3.2, note.)
    C'était, en effet, le grand sujet qui préoccupait tout Israélite pieux. Mais quel renversement des idées de Nicodème : avec les pharisiens, dont il était (verset 1) il attendait un royaume extérieur, national, politique. Jésus lui présente un royaume invisible, dans lequel on entre par une transformation morale.
    Et, en affirmant la nécessité pour tous de cette naissance d'eau et d'esprit, Jésus détruit du même coup cet édifice de vertus, d'œuvres, d'observances de la loi, par lesquelles la propre justice pharisaïque pensait pouvoir subsister devant Dieu !
    Il ne s'agit plus de faire, mais d'être, et avant d'être, il faut naître. Ainsi Jésus répond aux préoccupations intimes de Nicodème.
    Cette explication de la réponse de Jésus nous paraît plus naturelle que celle qui lui prête l'intention de faire passer son interlocuteur de la foi fondée sur les miracles à la foi morale qui produit une transformation du cœur (Augustin, de Wette), ou que celle qui, s'attachant au titre de Rabbi, décerné à Jésus par Nicodème, nous présente celui-ci comme un docteur satisfait de lui-même, avide de discussions et d'instructions nouvelles, chez lequel Jésus s'appliquerait à éveiller la conscience de ses déficits moraux. (Weiss.) Jésus va du reste expliquer et compléter sa pensée au verset 5.
    - Faut-il traduire : naître de nouveau, ou naître d'en haut ? Chrysostome mentionne déjà les deux interprétations. La première est celle d'Augustin, de la Vulgate, de Luther, Calvin, Bèze, Tholuck, Olshausen, Luthardt, Godet, Weiss, et de la plupart de nos versions anciennes et modernes. Leur principal argument est que la méprise de Nicodème n'eût pas été possible si Jésus avait parlé d'une naissance d'en haut. (verset 4, voir la note.)
    Mais il est difficile de justifier cette traduction par l'usage du Nouveau Testament. Pris comme adverbe de temps, le terme employé dans notre passage signifie dès le commencement, dès l'origine ; (Luc 1.3 ; Actes 26.5) cela est tellement vrai que Paul, dans Galates 4.9, lui adjoint l'adverbe de nouveau. Or dans notre passage, où il se trouve seul, il devrait proprement se traduire : "Si un homme n'est né dès le commencement," ce qui ne donne aucun sens acceptable. Il faut donc le prendre comme adverbe de lieu, signifiant d'en haut, du ciel, de Dieu.
    Jean l'emploie toujours dans ce sens local (Jean 3.31 ; 19.11,23 ; comparez Matthieu 27.51 ; Jacques 1.17 ; 3.15), conformément à sa notion de l'homme régénéré, qu'il désigne comme "né de Dieu." (Jean 1.13 ; 1Jean 2.29 ; 3.9 ; 4.7 ; 5.1) S'il avait voulu dire : naître de nouveau, il avait pour cela à sa disposition le verbe grec qu'emploie l'apôtre Pierre, (1Pierre 1.23) ou un autre terme exprimant le renouvellement de l'âme, et qui se trouve fréquemment sous la plume de Paul. (Romains 1 ; 2.2 ; Ephésiens 4.23 ; Colossiens 3.10)
    Le Nouveau Testament nous paraît donc tout entier favorable au sens que nous adoptons et dans lequel la pensée de Jésus est plus complète et plus en harmonie avec l'explication qu'il en donne luimême au verset 5, quand il appelle cette naissance d'en haut une naissance d'Esprit.
    Notre traduction est celle d'Origène et de plusieurs Pères grecs, d'Erasme, Bengel, Lücke, de Wette, Meyer, Lange Weizsäcker, Rilliet, Reuss, et de la version de Lausanne.
  • 3.4 Nicodème lui dit : Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître ? Grec : peut-il entrer une seconde fois dans le sein de sa mère et naître ? Nicodème ne s'arrête qu'au verbe naître sans prendre garde au circonstanciel d'en haut il le répète deux fois, tant il lui paraît présenter une idée incompréhensible et absurde. Et c'est précisément cette absurdité qu'il relève dans sa question.
    Il n'est pas nécessaire d'excuser sa méprise en disant qu'il était troublé par la brusque déclaration de Jésus, ni de réduire sa question à signifier : "Tu n'entends pourtant pas ce mot naître dans son sens littéral et matériel ?" Nicodème pose intentionnellement, peut-être avec un sourire ironique, une question absurde, pour montrer que la pensée de Jésus lui paraît telle, à s'en tenir au sens littéral de ses paroles.
    - En disant : Un homme peut-il naître quand il est vieux, il pense probablement à lui-même et se dit qu'il ne pourra, en aucune façon, remplir la condition posée par la parole énigmatique de Jésus, alors même qu'elle lui présenterait un sens acceptable. Il y a de la tristesse dans cette réflexion.
  • 3.5 Jésus répondit : En vérité, en vérité je te le dis, si quelqu'un ne naît d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Par ces paroles lumineuses et profondes, Jésus élève la pensée de Nicodème bien au-dessus du matérialisme qui a inspiré sa question, il lui indique les moyens par lesquels seuls peut s'accomplir la naissance spirituelle dont il lui a parlé.
    Ces moyens sont : l'eau et l'Esprit. L'un est le symbole, l'autre la réalité. Nicodème, qui connaissait les Ecritures, ne pouvait pas être entièrement étranger au fait ainsi décrit dans les termes mêmes des prophètes. (Ezéchiel 36.25-27 ; Jérémie 33.8 ; Zacharie 13.1)
    En outre, il ne pouvait ignorer le baptême d'eau que Jean-Baptiste prêchait et administrait en vue de la repentance ; (Matthieu 3.11) peut-être avait il appris que Jean annonçait Celui qui devait venir après lui et qui baptiserait du Saint-Esprit. (Matthieu 3.11 ; Jean 1.33)
    Il pouvait donc comprendre que l'eau, employée dans toutes les purifications rituelles en usage chez les Juifs, était le signe et le sceau de la repentance, de la douleur causée par le péché et qui, en le faisant haïr, "purifie la conscience des œuvres mortes ;" (Hébreux 10.22) mais que cette repentance ne suffisait pas, qu'il fallait, pour accomplir la transformation morale appelée par Jésus une "naissance d'en haut," l'Esprit, le principe éternel, tout-puissant, créateur de la vie divine par lequel seul l'homme est régénéré et sanctifié. Tel est l'enseignement de tout le Nouveau Testament, et Jésus emploie ailleurs les deux mêmes termes pour désigner la plénitude de la vie nouvelle par le Saint-Esprit. (Jean 7.38,39)
    - La condition posée par Jésus-Christ est absolue : il ne peut entrer dans le royaume de Dieu, par la simple raison que ce royaume est spirituel et que ceux-là seuls qui sont nés de l'Esprit sont capables d'en jouir.
    - Cette parole de Jésus renferme toute la profonde vérité que le baptême chrétien symbolisera plus tard, (Matthieu 28.1 ; 9 ; 3.5) mais elle ne traite point encore formellement de ce rite. Il en est de même de son enseignement sur la nécessité de "manger sa chair et de boire son sang," (Jean 6.52 et suivants) où il ne parle pas proprement de la cène, qui n'avait point encore été instituée, mais où il présente à ses auditeurs la vérité éternelle d'une communion intime et vivante du fidèle avec le Sauveur, vérité qui sera un jour figurée dans la cérémonie de la sainte cène.
  • 3.6 Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. Par ce contraste profond entre la chair et l'Esprit, reproduisant nécessairement chacun son semblable, Jésus explique et motive la sentence qui précède.
    Le mot chair désigne l'homme naturel, tel qu'il naît, grandit et vit, depuis que, par la chute, le péché a envahi notre humanité. (Comparer Romains 1.3 ; 7.14, notes.)
    Le mot est pris ici dans son sens moral mais il renferme, en outre, la notion de l'infirmité, de la souffrance et de la mort qui sont la suite du péché. Or, d'un tel homme assujetti à la chair, il ne peut naître que des êtres en tout semblables à lui.
    Au contraire, ce qui est sous l'action puissante et créatrice de l'Esprit de Dieu est un être de nature spirituelle affranchi de la domination de la chair pénétré et dirigé par le même principe qui lui a donné la vie, le Saint-Esprit. (Voir la note précédante et, pour ce contraste de la chair et de l'esprit, Romains 8.5-9 ; Galates 5.16-24)
    Jésus aurait pu dire : "Ce qui est né de la chair est charnel ce qui est né de l'Esprit est spirituel ;" mais, en employant le substantif au lieu de l'adjectif, il donne à entendre que la chair ou l'Esprit sont l'essence même de l'être qui est sous la domination de l'une ou de l'autre de ces puissances. (Comparer Jean 6.63 ; 12.50)
    La première des deux sentences de ce verset formule, suivant M. Godet, la nécessité de la nouvelle naissance, la seconde sa réalité et par conséquent sa pleine possibilité.
    - Il faut remarquer encore avec Meyer que, bien que Jésus parle d'êtres personnels, il emploie le pronom neutre ce qui, afin d'indiquer d'autant mieux l'universalité du double principe qu'il pose ici.
  • 3.7 Ne t'étonne point de ce que je t'ai dit : Il vous faut naître d'en haut. voir verset 3, note.
    Il vous faut, "toi et ceux au nom desquels tu as parlé." (verset 2) Bengel.
    La nécessité de cette naissance d'en haut est absolue pour tous.
  • 3.8 Le vent souffle où il veut, et tu en entends le bruit ; mais tu ne sais d'où il vient, ni où il va. Il en est de même de quiconque est né de l'Esprit. Pour dissiper si possible l'étonnement de Nicodème, Jésus peint l'action de l'Esprit par une comparaison empruntée à la nature. Cette comparaison s'offrait à lui dans le terme même qui, en hébreu et en grec, désigne l'esprit et qui signifie en même temps vent. Il personnifie le vent (il souffle où il veut) et fait remarquer qu'on le constate par ses effets (le bruit, grec la voix), bien qu'on ne sache ni d'où il vient ni où il va. (Ecclésiaste 11.5)
    Il en est de même de l'œuvre de l'Esprit ; celui en qui elle s'accomplit a conscience de la transformation qui s'opère en lui, il la constate par ses effets, mais il ignore de quelle manière elle s'accomplit. Toute vie est un mystère.
    Nicodème a demandé (verset 4) et il a demander encore (verset 9) comment ? A cette question, il ne saurait y avoir de réponse propre à satisfaire une curiosité tout intellectuelle. Qu'il se replie sur lui-même qu'il s'arrête au fait d'expérience et qu'il se demande : Suis-je né d'en haut ?
    - Par l'image qu'il a choisie, Jésus révèle la parfaite liberté de l'Esprit dans son action. "Il souffle où il veut," et souvent là même où les hommes le soupçonnent le moins. Jésus enseigne encore par la même image que ceux en qui cet Esprit opère ne savent pas jusqu'où il les conduira. Il ouvre ainsi devant eux de grandes et glorieuses perspectives.