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Jean 4:27-54 (Annotée Neuchâtel)

   27 Et là-dessus, ses disciples arrivèrent, et ils s'étonnaient de ce qu'il parlait avec une femme ; néanmoins, aucun ne dit : Que lui demandes-tu ? ou : De quoi parles-tu avec elle ?
   28 La femme laissa donc sa cruche et s'en alla à la ville, et elle dit aux gens : 29 Venez, voyez un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait : ne serait-ce pas le Christ ? 30 Ils sortirent de la ville, et ils venaient vers lui.
   31 Pendant ce temps, les disciples le priaient disant : Rabbi, mange. 32 Mais il leur dit : J'ai à manger une nourriture que vous ne con- naissez pas. 33 Les disciples se disaient donc les uns aux autres : Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ? 34 Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé et d'achever son oeuvre. 35 Ne dites-vous pas : Encore quatre mois, et la moisson arrive ? Voici, je vous dis : Levez vos yeux, et regardez les campagnes ; elles sont déjà blanches pour la moisson. 36 Et celui qui moissonne reçoit un salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle ; afin que, et celui qui sème, et celui qui moissonne, en aient ensemble de la joie. 37 Car, en ceci, cette parole est vraie : Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne. 38 Moi, je vous ai envoyés moissonner là où vous n'avez pas travaillé ; d'autres ont travaillé, et vous êtes entrés dans leur travail.
   39 Or plusieurs des Samaritains de cette ville-là crurent en lui, à cause de la parole de la femme, qui rendait ce témoignage : Il m'a dit tout ce que j'ai fait. 40 Lors donc que les Samaritains furent venus vers lui, ils le prièrent de demeurer auprès d'eux ; et il demeura là deux jours. 41 Et un beaucoup plus grand nombre crurent, à cause de sa parole. 42 Et ils disaient à la femme : Ce n'est plus à cause de ce que tu as dit, que nous croyons ; car nous avons entendu nous-mêmes, et nous savons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde.
   43 Après ces deux jours, il partit de là pour se rendre en Galilée ; 44 car Jésus avait déclaré lui-même qu'un prophète n'est point honoré dans sa propre patrie. 45 Lors donc qu'il fut arrivé en Galilée, les Galiléens l'accueillirent, ayant vu toutes les choses qu'il avait faites à Jérusalem, pendant la fête ; car eux aussi étaient allés à la fête. 46 Il vint donc de nouveau à Cana de Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Et il y avait à Capernaüm un officier royal, dont le fils était malade. 47 Cet homme ayant appris que Jésus était arrivé de Judée en Galilée, s'en alla vers lui, et le pria de descendre et de guérir son fils ; car il allait mourir. 48 Jésus lui dit donc : Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croirez point ! 49 L'officier royal lui dit : Seigneur, descends avant que mon enfant meure. 50 Jésus lui dit : Va, ton fils vit. Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite ; et il s'en allait. 51 Or, comme déjà il descendait, ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui annoncèrent cette nouvelle, disant : Ton enfant vit. 52 Il leur demanda donc l'heure à laquelle il s'était trouvé mieux. Ils lui dirent donc : Hier, à la septième heure, la fièvre le quitta. 53 Le père reconnut donc que c'était à cette même heure-là que Jésus lui avait dit : Ton fils vit. Et il crut, lui et toute sa maison. 54 Jésus fit encore ce second miracle, en arrivant de Judée en Galilée.

Références croisées

4:27 Jn 4:9, Lc 7:39
Réciproques : Gn 37:15, 2R 4:27, Mc 9:32, Jn 21:12, Ac 10:28
4:28 Jn 4:7, Mt 28:8, Mc 16:8-10, Lc 24:9, Lc 24:33
Réciproques : Jg 13:10, 2R 5:4, Lc 2:17, Lc 4:23, Jn 1:41, Ac 10:24, 1Co 1:22
4:29 Jn 4:17-18, Jn 4:25, Jn 1:41-49, 1Co 14:24-25, Ap 22:17
Réciproques : Jg 13:10, 1S 9:19, 2R 5:4, Mt 12:23, Mc 5:19, Lc 2:17, Lc 2:26, Lc 8:39, Lc 9:20, Jn 1:46, Jn 4:19, Jn 4:39, Jn 4:42, Jn 5:15, Jn 7:41, Ac 10:24
4:30 Es 60:8, Mt 2:1-3, Mt 8:11-12, Mt 11:20-24, Mt 12:40-42, Mt 20:16, Lc 17:16-18, Ac 8:5-8, Ac 10:33, Ac 13:42, Ac 28:28, Rm 5:20
Réciproques : Mc 8:2, Jn 4:35
4:31 Gn 24:33, Ac 16:30-34
Réciproques : Esd 10:6, Mc 3:20, Mc 11:12, Ac 10:13
4:32 Jn 4:34, Jb 23:12, Ps 63:5, Ps 119:103, Pr 18:20, Es 53:11, Jr 15:16, Ac 20:35, Ps 25:14, Pr 14:10, Ap 2:17
Réciproques : 2Tm 4:2
4:33 Mt 16:6-11, Lc 9:45
4:34 Jn 4:32, Jn 6:33, Jn 6:38, Jb 23:12, Ps 40:8, Es 61:1-3, Lc 15:4-6, Lc 15:10, Lc 19:10, Ac 20:35, Jn 5:36, Jn 17:4, Jn 19:30, He 12:2
Réciproques : Ex 40:33, Lv 10:14, Jg 19:5, 1R 13:14, Ps 119:47, Ps 119:143, Pr 8:31, Pr 21:15, Ec 9:10, Ct 6:2, Mt 3:15, Mt 6:10, Mt 9:19, Mt 18:13, Mc 1:35, Mc 14:36, Lc 2:49, Lc 4:42, Lc 9:11, Lc 12:50, Lc 13:33, Lc 15:5, Lc 22:15, Lc 22:42, Jn 5:30, Jn 8:2, Jn 8:29, Jn 9:4, Jn 9:31, Jn 14:31, Jn 15:10, Ac 8:30, Ac 13:25, Ac 28:23, Rm 1:15, Rm 7:22, Rm 15:3, Ph 2:8, 1Th 4:3, 2Tm 4:7, He 5:8, He 10:7
4:35 Jn 4:30, Mt 9:37-38, Lc 10:3
Réciproques : Lv 26:5, Ct 6:2, Es 60:4, Am 4:7, Am 9:13, Mc 4:3, Lc 10:2, Lc 15:5, Jn 6:5, Ac 10:27, 1Co 3:9, 1Co 9:10, 2Tm 2:6
4:36 Pr 11:30, Dn 12:3, Rm 1:13, Rm 6:22, 1Co 9:19-23, Ph 2:15-16, 1Th 2:19, 1Tm 4:16, 2Tm 4:7-8, Jc 5:19-20, 1Co 3:5-9
Réciproques : Lv 26:5, Ec 4:9, Ec 11:6, Mt 9:37, Mc 4:26, 1Co 3:8, Ga 6:8, Jc 3:18, 1Jn 5:11, 2Jn 1:8
4:37 Jg 6:3, Mi 6:15, Lc 19:21
Réciproques : Jg 8:3, 1Ch 22:5
4:38 Ac 2:41, Ac 4:4, Ac 4:32, Ac 5:14, Ac 6:7, Ac 8:4-8, Ac 8:14-17, Jn 1:7, 2Ch 36:15, Jr 44:4, Mt 3:1-6, Mt 4:23, Mt 11:8-13, Ac 10:37-38, Ac 10:42, Ac 10:43, 1P 1:11-12
Réciproques : Js 5:12, 1Ch 22:5, Lc 19:9, 1Th 5:12, 1Tm 5:17
4:39 Jn 10:41-42, Jn 11:45, Jn 4:29, Jn 4:42
Réciproques : Pr 4:13, Lc 14:21, Lc 17:16, Jn 1:37, Jn 4:25, Jn 7:31, Ac 8:1, He 12:1
4:40 Gn 32:26, Pr 4:13, Ct 3:4, Jr 14:8, Lc 8:38, Lc 10:39, Lc 24:29, Ac 16:15, Lc 19:5-10, 2Co 6:1-2, Ap 3:20
Réciproques : Lc 4:42, Lc 9:53, Jn 1:39, Ac 10:48
4:41 Gn 49:10, Ac 1:8, Ac 8:12, Ac 8:25, Ac 15:3, Jn 6:63, Jn 7:46, Mt 7:28-29, Lc 4:32, 1Co 2:4-5, He 4:13
Réciproques : Lc 4:24, Jn 4:48, Jn 10:42, Ac 8:6
4:42 Jn 1:45-49, Jn 17:8, Ac 17:11-12, Jn 4:29, Jn 1:29, Jn 3:14-18, Jn 6:68-69, Jn 11:17, Es 45:22, Es 52:10, Lc 2:10-11, Lc 2:32, Ac 4:12, Rm 10:11-13, 2Co 5:19, 1Jn 4:14
Réciproques : 1R 17:24, Es 45:15, Mc 8:29, Lc 9:20, Jn 4:25, Jn 4:39, Jn 4:48, Jn 6:14, Jn 7:41, Jn 11:27, Ac 8:6, Ac 13:23, 2Tm 1:10, Tt 1:4, 1P 2:7, 1Jn 2:2
4:43 Mt 15:21-24, Mc 7:27-28, Rm 15:8, Jn 4:46, Jn 1:42, Mt 4:13
Réciproques : Mt 4:12, Lc 4:14
4:44 Mt 13:57, Mc 6:4, Lc 4:24
Réciproques : He 12:1
4:45 Mt 4:23-24, Lc 8:40, Jn 2:13-16, Jn 2:23, Jn 3:2, Dt 16:16, Lc 2:42-44, Lc 9:53
4:46 Jn 2:6, Jn 2:1-11, Jn 21:2, Js 19:28, Ps 50:15, Ps 78:34, Os 5:15, Mt 9:18, Mt 15:22, Mt 17:14-15, Lc 7:2, Lc 8:42
Réciproques : Mt 4:13, Mt 11:23, Mc 5:23, Lc 8:3, Lc 8:41, Jn 2:9, Jn 2:11, Jn 4:43, Jn 6:17, 1Co 1:26
4:47 Mc 2:1-3, Mc 6:55-56, Mc 10:47, Jn 11:21, Jn 11:32, Ps 46:1, Lc 7:6-8, Lc 8:41, Ac 9:38
Réciproques : 1R 14:3, Mt 9:18, Mt 17:15, Mc 5:23, Mc 9:17, Lc 7:2, Lc 7:3, Lc 9:38
4:48 Jn 4:41-42, Jn 2:18, Jn 12:37, Jn 15:24, Jn 20:29, Nb 14:11, Mt 16:1, Mt 27:42, Lc 10:18, Lc 16:31, Ac 2:22, 1Co 1:22
Réciproques : Ex 7:3, 1R 14:3, 2R 5:11, Mt 9:28, Mt 12:38, Mc 5:36, Mc 8:11, Mc 9:23, Lc 4:23
4:49 Ps 40:17, Ps 88:10-12, Mc 5:23, Mc 5:35, Mc 5:36
Réciproques : Jn 11:32
4:50 Jn 11:40, 1R 17:13-15, Mt 8:13, Mc 7:29-30, Mc 9:23-24, Lc 17:14, Ac 14:9-10, Rm 4:20-21, He 11:19
Réciproques : 1R 14:12, 1R 17:16, Ec 9:7, Mt 15:28, Mc 1:42, Lc 5:13, Lc 7:10, Jn 4:51
4:51 Jn 4:50, Jn 4:53, 1R 17:23
Réciproques : 1R 17:16
4:52 Réciproques : Mt 8:13, Mt 17:18
4:53 Ps 33:9, Ps 107:20, Mt 8:8-9, Mt 8:13, Lc 19:9, Ac 2:39, Ac 16:15, Ac 16:34, Ac 18:8
Réciproques : Jr 32:8, Mt 9:22, Mt 17:18, Jn 4:51
4:54 Jn 2:1-11
Réciproques : Mt 4:12, Jn 7:1

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 4
  • 4.27 Et là-dessus, ses disciples arrivèrent, et ils s'étonnaient de ce qu'il parlait avec une femme ; néanmoins, aucun ne dit : Que lui demandes-tu ? ou : De quoi parles-tu avec elle ? 27 à 42 Jésus et les disciples. Conversion des Samaritains.
    Le texte reçu porte : s'étonnèrent ; l'imparfait : s'étonnaient, qui se lit dans Sin., B, A, C, D, peint l'attitude des disciples et indique que leur surprise dura quelque temps.
    Quelle en était la cause ? C'est que cette femme était une étrangère, une Samaritaine ; c'est surtout que, d'après les principes des rabbins juifs, qui jugeaient la femme indigne de toute instruction, il n'était pas bienséant à un homme d'avoir de longs entretiens même avec sa propre épouse, et combien plus avec une étrangère !
    Dans la suite Jésus releva la femme d'une manière plus décisive encore de cette abjection, puisqu'il reçut parmi ses disciples des femmes qu'il autorisait à le suivre en le servant. (Luc 8.2,3, et ailleurs.)
    Les disciples gardent le silence, par respect pour leur Maître
  • 4.28 La femme laissa donc sa cruche et s'en alla à la ville, et elle dit aux gens : Donc, à cause de l'arrivée des disciples, qui interrompit l'entretien, la femme laissa sa cruche, soit par l'effet de son émotion, soit, comme le pense Bengel, pour accourir plus vite auprès de ses concitoyens, soit enfin parce qu'elle était bien décidée à revenir. Ce détail est caractéristique et révèle le témoin oculaire.
  • 4.29 Venez, voyez un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait : ne serait-ce pas le Christ ? La pensée dont la Samaritaine est remplie, c'est que cet homme a pénétré son cœur et sa vie (tout ce que j'ai fait) ; et comme il lui a déclaré qu'il est le Christ, le Messie, elle est disposée à le croire.
    Mais pour ses concitoyens, et à cause de la grandeur de sa découverte, elle exprime timidement sa conviction par une question qui était seulement destinée à éveiller leur attention et à les décider à venir se convaincre par eux-mêmes. (verset 42)
  • 4.30 Ils sortirent de la ville, et ils venaient vers lui. Il faut remarquer ces différents temps de verbes : Ils sortirent et ils venaient.
    C'est ainsi que l'évangéliste marque d'abord l'empressement des habitants à quitter la ville, et nous les fait voir ensuite, accourant à travers champ en longue procession.
  • 4.31 Pendant ce temps, les disciples le priaient disant : Rabbi, mange. Pendant ce temps (grec dans l'intervalle), c'est-à-dire entre le départ de la femme et l'arrivée des Samaritains. Les disciples expriment leur sollicitude pour leur Maître fatigué et épuisé, en l'invitant à manger.
  • 4.33 Les disciples se disaient donc les uns aux autres : Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger ? Jésus a prononcé une parole énigmatique qu'il va expliquer et que les disciples entendent à la lettre.
  • 4.34 Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé et d'achever son œuvre. Jésus travaille à l'œuvre de Dieu avec tant d'amour, qu'il y trouve réellement sa nourriture, sa force, sa joie, et comme le rassasiement de l'âme et du corps. (Psaumes 63.6 ; Matthieu 4.4) C'est qu'il agissait toujours dans une communion intime avec Dieu qui est la source de la vie.
    - De ces deux verbes faire et achever l'œuvre de Dieu, le premier est au présent (dans Sin., A, Jean 4) et désigne l'action actuelle du Sauveur parmi les Samaritains ; le second est au futur et reporte la pensée jusqu'à l'achèvement complet de cette œuvre.
    "La relation entre les deux substantifs volonté et œuvre, dit M. Godet, correspond à celle des deux verbes. Pour que l'œuvre de Dieu se trouve achevée au moment suprême, il faut que sa volonté ait été exécutée à chaque moment."
    "Jésus n'était pas encore au milieu de sa carrière, et déjà il en voit la fin glorieuse." Bengel. (Comparer verset 36)
  • 4.35 Ne dites-vous pas : Encore quatre mois, et la moisson arrive ? Voici, je vous dis : Levez vos yeux, et regardez les campagnes ; elles sont déjà blanches pour la moisson. Jésus a parlé avec bonheur de l'œuvre de Dieu qu'il accomplissait. (verset 34)
    Maintenant, il en contemple d'avance les résultats dans ces Samaritains qu'il va amener au salut. Il peint ce triomphe de l'Evangile par une très belle image empruntée à la nature.
    Dans les campagnes verdoyantes qui s'étendaient à l'entour on pouvait voir une promesse de la moisson, mais celle-ci ne devait être mûre que dans quatre mois.
    Jésus invite ses disciples à regarder ces campagnes comme étant déjà blanches pour la moisson. Il entend par là la moisson spirituelle parmi ces habitants de la Samarie qu'il voyait accourir à lui.
    - Tischendorf et, avec lui, plusieurs exégètes rattachent le mot déjà au commencement du verset suivant, qu'il faudrait alors traduire ainsi : "Et déjà celui qui moissonne, etc."
    Nous préférons lui laisser la place que lui assigne le texte reçu ; Jésus veut marquer par ce mot le contraste entre les quatre mois qu'il y a encore jusqu'à la moisson naturelle et ces campagnes déjà blanches pour la moisson spirituelle.
    - La moisson avait lieu en avril, les quatre mois dont parle Jésus nous reportent en décembre. Le séjour de Jésus en Judée, commencé à la fête de Pâque, s'était donc prolongé plus de huit mois.
    - Quelques interprètes voient à tort dans ces mots : "Encore quatre mois et la moisson vient," un dicton populaire indiquant le temps qui s'écoule entre les semailles et la moisson. Ce prétendu proverbe ne se retrouve nulle part, et en Palestine on ne compte pas quatre mois mais six des semailles à la moisson.
  • 4.36 Et celui qui moissonne reçoit un salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle ; afin que, et celui qui sème, et celui qui moissonne, en aient ensemble de la joie. Celui qui moissonne reçoit un salaire qui consiste à (le et a ce sens explicatif) amasser du fruit pour la vie éternelle, c'est-à-dire à recueillir des âmes sauvées.
    Cette sentence générale fait comprendre aux disciples que la moisson dont Jésus vient d'annoncer qu'elle est déjà prête, (verset 35) est une moisson spirituelle.
    La première partie du verset 36 est une parenthèse explicative.
    Jésus se reporte ensuite au fait qu'il a signalé à ses disciples : les campagnes sont déjà blanches pour la moisson ; (verset 35) il en est ainsi continue-t-il, dans l'intention de Celui qui a hâté la marche des événements, afin que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble.
    Dans la règle leur joie n'est point simultanée. Et même les semailles nous sont présentées dans une comparaison connue de l'Ancien Testament, comme un travail pénible. (Psaumes 126.5,6)
    Mais dans cette circonstance unique Dieu permet que le bonheur des semailles coïncide avec le bonheur de la moisson. Dans la suite (verset 38) Jésus donnera à entendre le sens de cette parabole : celui qui sème, c'est lui-même qui vient de répandre le bon grain dans l'âme de la Samaritaine et va enseigner encore ses concitoyens. (versets 40-42)
    Les disciples auront à remplir le rôle de celui qui moissonne.
  • 4.38 Moi, je vous ai envoyés moissonner là où vous n'avez pas travaillé ; d'autres ont travaillé, et vous êtes entrés dans leur travail. Au verset 37 Jésus confirme (car) ce qu'il donnait à entendre à la fin du verset 36, à savoir que, dans le cas particulier et contrairement à la règle générale, le moissonneur est distinct du semeur.
    Il le fait en citant un proverbe dont il constate qu'il est vrai dans le cas donné ; puis il dit positivement que c'est lui qui a envoyé ses disciples moissonner là ou d'autres ont travaillé.
    Ces paroles trouvaient leur application immédiate dans ce qui se passait alors, près du puits de Jacob, mais elles ont une portée plus étendue qui se vérifiera dans toute la carrière des disciples.
    Si Jésus n'avait pas semé, implanté dans notre humanité les germes d'une vie divine, jamais les apôtres n'y auraient recueilli une moisson pour la vie éternelle.
    - Par ces mots : d'autres ont travaillé, plusieurs interprètes ont entendu Jésus et Jean-Baptiste, ou encore les prophètes avant eux. Il est plus probable que Jésus n'entend parler que de lui-même, et qu'il se voile en quelque sorte sous ce pluriel.
    En parlant ainsi, il ne méconnaît point le rude labeur qui attend ses disciples ; mais, de même qu'en Samarie ils ont part à la joie de la moisson que leur Maître a préparée, de même, à l'avenir, ils ne feront qu'entrer dans son travail et le poursuivre, comme le font encore aujourd'hui tous ses fidèles serviteurs.
  • 4.39 Or plusieurs des Samaritains de cette ville-là crurent en lui, à cause de la parole de la femme, qui rendait ce témoignage : Il m'a dit tout ce que j'ai fait. L'évangéliste reprend son récit, interrompu au verset 30.
    Plusieurs des Samaritains crurent en Jésus, d'une foi qui n'avait encore d'autre fondement que le témoignage de la femme et d'autre objet que la connaissance surnaturelle manifestée par ce prophète qui lui avait dévoilé toute sa vie (tout ce que j'ai fait, verset 28).
    Mais comme cette foi était sincère, elle va devenir tout autre par un moyen plus direct. (verset 42)
  • 4.40 Lors donc que les Samaritains furent venus vers lui, ils le prièrent de demeurer auprès d'eux ; et il demeura là deux jours. La prière de demeurer auprès d'eux, que les Samaritains adressent à Jésus, après être venus vers lui, c'est-à-dire après l'avoir vu et entendu, est l'indice d'un progrès dans leur foi, et du besoin qu'ils ressentent de plus de lumière.
    De son côté, Jésus, heureux de voir ces hommes altérés de vérité, va leur consacrer deux jours entiers.
  • 4.41 Et un beaucoup plus grand nombre crurent, à cause de sa parole. Ces mots : à cause de sa parole, dont ils avaient éprouvé dans leur cœur la vérité et la puissance, forment ici un contraste marqué avec ceux-ci : "à cause de la parole de la femme." (verset 39)
  • 4.42 Et ils disaient à la femme : Ce n'est plus à cause de ce que tu as dit, que nous croyons ; car nous avons entendu nous-mêmes, et nous savons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde. Les Samaritains expriment clairement la différence qu'il y a entre la foi d'autorité, qui repose sur un récit, un témoignage (ce que tu nous as dit, grec ton langage) et la foi qui se fonde sur l'expérience immédiate et personnelle (nous mêmes, nous avons entendu).
    Et telle a été la puissance de la parole de Jésus sur leur âme, pendant ces deux journées, qu'ils peuvent dire, non seulement nous croyons, mais nous savons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde. (Le texte reçu ajoute : le Christ ; ces mots manquent dans Sin., B, C, Versions)
    On s'est étonné de trouver dans la bouche de ces Samaritains une profession si explicite de leur foi, qui s'élève jusqu'à l'universalité du salut.
    Mais, comme l'observe Meyer, cette confession est très compréhensible, puisqu'elle est le fruit de deux jours d'instructions de Jésus, et elle l'est d'autant plus que les espérances messianiques des Samaritains n'étaient pas entachées de l'étroit particularisme juif. La semence de vie répandue par le Sauveur dans cette contrée ne périt point, mais prépara la riche moisson que les disciples y firent plus tard. (Actes 8.5-8,14-17)
  • 4.43 Après ces deux jours, il partit de là pour se rendre en Galilée ; Jésus en Galilée.
    43 à 54 Jésus guérit le fils de l'officier royal.
    Ces deux jours sont ceux que Jésus venait de passer avec les Samaritains. (verset 40)
    L'évangéliste reprend sa narration du retour de Jésus en Galilée (verset 3) interrompue par le récit du séjour à Sychar.
  • 4.44 car Jésus avait déclaré lui-même qu'un prophète n'est point honoré dans sa propre patrie. Voici un de ces passages qui ont donné aux interprètes une peine infinie.
    L'évangéliste raconte le retour de Jésus en Galilée et il motive ce retour (car) en rappelant un proverbe que Jésus avait cité et qui apparaît bien plutôt comme une raison contre ce retour en Galilée. Première contradiction.
    Puis il rapporte, comme une conséquence de ce dicton, (donc, verset 45) que Jésus fut bien reçu des Galiléens. Seconde contradiction.
    Nous ne citerons que les principales tentatives faites pour aplanir ces difficultés. Qu'est ce que la patrie de Jésus mentionnée dans ce proverbe ? Plusieurs répondent : La Galilée. Jésus s'y rend, parce qu'il sait qu'il n'y obtiendra pas de succès, mais il cherche soit la lutte (Weiss), soit la retraite (Luthardt, Holtzmann, Schlatter).
    Cette explication revient à changer le car en quoique (comme le fait la traduction fautive d'Ostervald), et elle rend incompréhensible le donc du verset 45.
    Meyer pense que Jésus, sachant qu'en sa qualité de prophète il ne serait pas dès l'abord honoré dans la Galilée, sa patrie, avait commencé par chercher cet honneur au dehors, à Jérusalem, en Judée. Son calcul ne le trompa pas il fut ensuite (donc) bien reçu des Galiléens, parce qu'ils avaient vu ses miracles a Jérusalem. (verset 45)
    Cette explication, très admissible est adoptée, avec quelques modifications, par Astié, Reuss, M. Godet. D'autres, depuis Origène jusqu'à Baur, Ebrard et Keil, croient que, dans la pensée de Jean, la patrie de Jésus était la Judée, où il était né, et que, n'y ayant pas été honoré, il retournait en Galilée.
    Cette idée est contraire à toutes les données du Nouveau Testament qui désigne Nazareth en Galilée comme la patrie de Jésus.
    C'est même sur ce fait qu'un grand nombre d'interprètes se fondent pour proposer une quatrième explication de notre passage. Ils entendent par la Galilée, où Jésus retournait, cette province dans son ensemble à l'exclusion de Nazareth, ou Jésus ne voulait pas aller. Ainsi s'expliquerait le motif (car), invoqué par l'évangéliste, et la citation de ce proverbe, que Jésus avait réellement prononcé à Nazareth et au sujet de Nazareth. (Luc 4.23,24)
    En outre, bien que Jésus fût vulgairement appelé Galiléen, (Matthieu 26.69) nulle part le Nouveau Testament ne lui donne cette province pour patrie, mais constamment Nazareth. (Matthieu 13.54,57 ; Marc 6.1,4 ; Luc 4.16-30 ; Jean 1.46 ; 19.19)
    Pourquoi l'expression : sa propre patrie n'aurait-elle pas le même sens dans la pensée de Jean ?
    On objecte que Jésus se rendit bientôt à Cana, gui n'était pas très éloigné de Nazareth, (verset 46) mais Jean luimême indique assez clairement, dans ce verset, que Jésus avait autant de motifs de retourner à Cana qu'il en avait peu d'aller à Nazareth. Cette explication, admise par Erasme, Calvin, Bèze, Bengel, Olshausen, Hengstenberg et d'autres, est peut-être la plus simple de celles qu'on a proposées.
  • 4.45 Lors donc qu'il fut arrivé en Galilée, les Galiléens l'accueillirent, ayant vu toutes les choses qu'il avait faites à Jérusalem, pendant la fête ; car eux aussi étaient allés à la fête. L'évangéliste explique le bon accueil que reçut Jésus des Galiléens en rappelant qu'ils avaient été témoins de toutes les choses qu'il avait faites à Jérusalem pendant la fête, à laquelle ils avaient eux-mêmes assisté.
    Ils avaient été frappés de l'autorité qu'il avait déployée en purifiant le temple, (Jean 2.13 et suivants) aussi bien que des miracles qu'il avait opérés. (Jean 2.23)
    C'étaient la des manifestations extérieures qui pouvaient préparer les âmes à la foi, mais qui étaient insuffisantes pour la créer en elles. (verset 48)
  • 4.46 Il vint donc de nouveau à Cana de Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Et il y avait à Capernaüm un officier royal, dont le fils était malade. Ce donc semble indiquer que Jésus, encouragé par ce bon accueil, voulut poursuivre son voyage en Galilée, jusqu'à Cana, où son séjour précédent pouvait avoir préparé les esprits à recevoir sa parole. C'est ce que l'évangéliste veut faire sentir en rappelant que c'est là qu'il avait changé l'eau en vin. (Jean 2.1 et suivants)
    Un officier royal (grec un royal) peut désigner tout fonctionnaire, civil ou militaire. Il s'agit ici d'un serviteur d'Hérode Antipas, qui régnait sur la Galilée et auquel on donnait le titre de roi bien qu'il ne portât officiellement que celui de tétrarque.
  • 4.47 Cet homme ayant appris que Jésus était arrivé de Judée en Galilée, s'en alla vers lui, et le pria de descendre et de guérir son fils ; car il allait mourir. La confiance de cet homme, qui pourtant n'était point encore disciple de Jésus, (verset 53) s'explique, soit par ce miracle de Cana, dont il avait été peut-être informé, soit par la connaissance qu'il avait eue, lui aussi, de tout ce que Jésus avait fait à Jérusalem.
    Mais cette confiance s'explique mieux encore par l'angoisse de son cœur de père. Son fils, qui allait mourir, paraît avoir été un fils unique, ainsi que l'indique, en grec, l'article. Il prie Jésus de descendre parce que Cana était situé dans les montagnes.
  • 4.48 Jésus lui dit donc : Si vous ne voyez des miracles et des prodiges, vous ne croirez point ! Cette parole, qui a quelque chose de sévère surprend au premier abord.
    Il y a une désapprobation évidente dans ces termes que Jésus choisit et accumule à dessein : miracles (grec signes) et prodiges, l'un indiquant une manifestation du monde invisible, l'autre un acte merveilleux contraire aux lois de la nature
    Il en est de même de la double négation qui se trouve dans l'original et qui signifie : Vous ne croirez certainement point.
    A qui s'adresse ce reproche ? D'abord à celui qui l'implore (il lui dit) et qui aurait dû croire, sans miracle, par la connaissance qu'il avait de Jésus ; (verset 47, note) mais aussi aux Galiléens qui l'entouraient, comme l'indiquent les verbes au pluriel.
    Tous recherchaient des miracles, (Matthieu 12.38 ; 1Corinthiens 1.22) et Jésus voulait qu'ils crussent en lui par sa parole, qui mettait la vérité en contact immédiat avec leur âme. Il ne nie pas la valeur de ses miracles pour préparer la foi ; il y fait appel lui-même ; (Jean 10.37,38 ; 14.11) mais ce n'est là, à ses yeux, qu'un moyen secondaire et qui reste inutile s'il ne conduit les âmes directement à lui. D'ailleurs il ne refuse point sa demande à ce père qui l'implore ; il lui donne une instruction qui contribuera à l'amener à la vraie foi. (verset 53)
  • 4.49 L'officier royal lui dit : Seigneur, descends avant que mon enfant meure. Le père ne se laisse point rebuter par ce qu'il y avait de sévère dans les paroles de Jésus ; mais, dans son angoisse, il insiste, avec une émotion qui se trahit par l'emploi de ce diminutif plein de tendresse : mon petit enfant. (Comparer Marc 5.23, note.)
    Aussi Jésus répond à sa confiance en lui accordant plus qu'il ne demandait. Sans aller avec lui à l'instant même, il lui annonce la guérison de son fils par cette parole souveraine : Va, ton, fils vit.
    Cette manière d'agir du Sauveur constitue aussi une nouvelle épreuve pour la foi naissante de l'officier, puisqu'il doit s'en retourner en n'emportant qu'une parole. Mais cette parole lui suffit. (verset 50)
  • 4.51 Or, comme déjà il descendait, ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui annoncèrent cette nouvelle, disant : Ton enfant vit. Comme déjà il descendait vers le lac de Tibériade, les serviteurs accourent pleins de joie au-devant de leur maître, afin de lui apprendre plus tôt la bonne nouvelle.
    Ils se servent, pour la lui annoncer, des mêmes termes qu'avait employés Jésus, et qui, dans leur bouche, signifient : Non seulement il n'est pas mort, mais il est guéri.
  • 4.52 Il leur demanda donc l'heure à laquelle il s'était trouvé mieux. Ils lui dirent donc : Hier, à la septième heure, la fièvre le quitta. Le père a maintenant la joyeuse certitude de la guérison de son fils, mais il veut s'assurer si la parole de Jésus à laquelle il avait cru en a été vraiment la cause unique ; cette constatation achèvera d'affermir sa foi.
    La septième heure, selon la manière juive de diviser le jour, indique une heure après midi.
    Dans ce cas, le père a eu le temps de retourner de Cana à Capernaüm le jour même, la distance étant de six à sept heures de marche et l'angoisse de son cœur devant accélérer sa course.
    Aussi quand les serviteurs parlent de la guérison comme accomplie la veille (hier), ils s'expriment à la manière des Juifs, qui après six heures du soir désignent le jour écoulé comme le jour d'hier.
    En méconnaissant la portée de ce terme, on a supposé à tort que l'officier avait passé la nuit soit à Cana, soit en chemin ; ou bien l'on s'est fait un argument de notre passage pour prouver que notre évangéliste divise le jour en comptant les heures à partir de midi. Dans ce cas, la guérison aurait été opérée par la parole de Jésus à sept heures du soir, et le père n'aurait pu arriver à Capernaüm que le lendemain matin.
  • 4.53 Le père reconnut donc que c'était à cette même heure-là que Jésus lui avait dit : Ton fils vit. Et il crut, lui et toute sa maison. Il crut, non seulement à la parole de Jésus, dont il reconnaît maintenant la puissance divine, mais il crut en Jésus lui-même, comme Messie et Sauveur. Et bientôt toute sa maison, sa famille entière et ses serviteurs, partagèrent sa foi.
    Résultat du miracle, plus grand et plus précieux encore pour ce père que la guérison de son fils.
  • 4.54 Jésus fit encore ce second miracle, en arrivant de Judée en Galilée. Grec : Jésus fit de nouveau ce second miracle arrivant de Judée en Galilée ; allusion au premier miracle de Cana qui avait marqué le précédent retour de Jésus en Galilée.
    "Deux idées, dit M. Godet, sont réunies dans cette proposition : il fit un second miracle à Cana, et il le fit de nouveau en arrivant de Judée en Galilée."
    C'est cette circonstance de deux retours différents de Jésus, l'un et l'autre signalés par un miracle, que Jean veut marquer ici.