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Jean 6:22-44 (Annotée Neuchâtel)

   22 Le lendemain, la foule qui se tenait de l'autre côté de la mer vit qu'il n'y avait eu là d'autre barque qu'une seule, et que Jésus n'était point entré avec ses disciples dans cette barque, mais que ses disciples s'en étaient allés seuls. 23 Mais des barques étaient venues de Tibériade, près du lieu où ils avaient mangé le pain, après que le Seigneur eut rendu grâces. 24 Lors donc que la foule vit que Jésus n'était point là, non plus que ses disciples, ils entrèrent eux-mêmes dans les barques, et allèrent à Capernaüm, cherchant Jésus. 25 Et l'ayant trouvé de l'autre côté de la mer, ils lui dirent : Rabbi, quand es-tu arrivé ici ?
   26 Jésus leur répondit et dit : En vérité, en vérité, je vous le dis : Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. 27 Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste en vie éternelle, et que le Fils de l'homme vous donnera ; car c'est lui que le Père, Dieu, a marqué de son sceau. 28 Ils lui dirent donc : Que devons-nous faire, pour accomplir les oeuvres de Dieu ? 29 Jésus répondit et leur dit : C'est ici l'oeuvre de Dieu, que vous croyiez en Celui qu'il a envoyé. 30 Ils lui dirent donc : Quel signe fais-tu donc, toi, afin que nous voyions et que nous te croyions ? Quelle oeuvre fais-tu ? 31 Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon qu'il est écrit : Il leur a donné à manger le pain du ciel. 32 Jésus leur dit donc : En vérité, en vérité, je vous le dis : Ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; mais c'est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel ; 33 car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel, et qui donne la vie au monde. 34 Ils lui dirent donc : Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là. 35 Jésus leur dit : C'est moi qui suis le pain de la vie : celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. 36 Mais je vous l'ai dit, vous m'avez vu, et vous ne croyez point. 37 Tout ce que le Père me donne, viendra à moi, et celui qui vient à moi, je ne le mettrai point dehors. 38 Car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de Celui qui m'a envoyé. 39 Or c'est ici la volonté de Celui qui m'a envoyé, que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné ; mais que je le ressuscite au dernier jour. 40 Car c'est ici la volonté de mon Père, que quiconque contemple le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle ; et moi je le ressusciterai au dernier jour.
   41 Les Juifs murmuraient donc à son sujet, parce qu'il avait dit : Je suis le pain qui est descendu du ciel. 42 Et ils disaient : N'est-ce pas là Jésus, le fils de Joseph, celui dont nous connaissons le père et la mère ? Comment donc dit-il : Je suis descendu du ciel ? 43 Jésus répondit et leur dit : Ne murmurez point entre vous. 44 Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.

Références croisées

6:22 Jn 6:16-17, Mt 14:22, Mc 6:45
Réciproques : 1Co 10:3
6:23 Jn 6:24, Jn 6:1, Jn 6:11-12
Réciproques : Dt 8:10, 1S 9:13, Mt 14:19, Mt 15:29, Mc 6:41, Mc 8:6, Mc 14:22, Lc 9:16, Lc 22:19, Jn 21:1, Ac 27:35, Ep 5:4, 1Tm 4:3
6:24 Jn 6:17, Jn 6:23, Jn 7:11, Jn 18:4-5, Jn 20:15, Mc 1:37, Lc 8:40
Réciproques : Mt 4:13, Mc 6:53, Lc 4:42, Lc 14:25, Jn 6:59
6:25 Jn 1:38-39
Réciproques : Mt 23:7, Mc 4:35, Jn 6:17, Jn 20:16, Tt 2:12
6:26 Jn 6:47, Jn 6:53, Jn 3:3, Jn 3:5, Jn 6:15, Jn 6:64, Ps 78:37, Ps 106:12-14, Ez 33:31, Ac 8:18-21, Rm 16:18, Ph 2:21, Ph 3:19, 1Tm 6:5, Jc 4:3-4
Réciproques : Gn 34:23, Lv 11:29, Mi 6:6, Mt 5:18, Mt 13:21, Mc 14:18, Jn 1:51, Jn 4:15, Jn 6:34, Jn 6:36
6:27 Jn 6:28-29, Ga 5:6, Ph 2:13, Col 1:29, 1Th 1:3, Jn 4:13-14, Ec 5:11-16, Ec 6:7, Es 55:2, Ha 2:13, Mt 6:19, Mt 6:31-33, Lc 10:40-42, 1Co 6:13, 1Co 7:29-31, 1Co 9:24-27, 2Co 4:18, Col 2:22, Col 3:2, He 4:11, He 12:16, Jc 1:11, 1P 1:24, 2P 3:11-14, Jn 6:40, Jn 6:51, Jn 6:54, Jn 6:58, Jn 6:68, Jn 4:14, Jr 15:16, Jn 10:28, Jn 11:25-26, Jn 14:6, Jn 17:2, Pr 2:2-6, Rm 6:23, Jn 1:33-34, Jn 5:36-37, Jn 8:18, Jn 10:37-38, Jn 11:42, Jn 15:24, Ps 2:7, Ps 40:7, Es 11:1-3, Es 42:1, Es 61:1-3, Mt 3:17, Mt 17:5, Mc 1:11, Mc 9:7, Lc 3:22, Lc 4:18-21, Lc 9:35, Ac 2:22, Ac 10:38, 2P 1:17
Réciproques : Gn 34:23, Ex 5:17, Nb 11:8, Dt 30:13, Js 18:3, Jg 18:9, Pr 9:5, Pr 10:4, Pr 10:16, Pr 13:4, Pr 14:23, Pr 23:4, Ec 1:3, Ec 5:16, Jr 32:10, Ag 2:23, Za 3:9, Mt 5:6, Mt 6:33, Mt 11:12, Mt 19:16, Mc 8:8, Mc 10:17, Lc 11:3, Lc 12:31, Lc 13:24, Lc 14:15, Lc 22:16, Jn 5:40, Jn 10:36, Jn 17:3, Ac 16:30, Rm 9:32, 2Co 1:22, 2Co 5:9, Ga 6:8, Ep 1:13, Ep 2:8, Ph 2:12, 2Th 1:11, 2P 1:5, 1Jn 2:1, 1Jn 2:25, Ap 7:2
6:28 Dt 5:27, Jr 42:3-6, Jr 42:20, Mi 6:7-8, Mt 19:16, Lc 10:25, Ac 2:37, Ac 9:6, Ac 16:30
Réciproques : Mc 10:17, Lc 8:21, Jn 6:27, Rm 14:6, 1Co 15:58
6:29 Jn 3:16-18, Jn 3:36, Jn 5:39, Dt 18:18-19, Ps 2:12, Mt 17:5, Mc 16:16, Ac 16:31, Ac 22:14-16, Rm 4:4-5, Rm 9:30-31, Rm 10:3-4, He 5:9, 1Jn 3:23, 1Jn 5:1
Réciproques : Ex 4:13, Dt 18:15, Mt 12:50, Lc 8:21, Jn 6:27, 1Co 15:58, Ph 1:6, 1Jn 3:22, 1Jn 4:9, Ap 2:26
6:30 Jn 2:18, Jn 4:8, Ex 4:8, 1R 13:3, 1R 13:5, Es 7:11-14, Mt 12:38-39, Mt 16:1-4, Mc 8:11, Lc 11:29-30, Ac 4:30, 1Co 1:22, He 2:4, Jn 6:36, Jn 10:38, Jn 12:37, Jn 20:25-29, Es 5:19, Mc 15:32
Réciproques : Ex 7:9, Ex 16:35, Lc 11:16
6:31 Jn 6:49, Ex 16:4-15, Ex 16:35, Nb 11:6-9, Dt 8:3, Js 5:12, Ne 9:20, Ps 105:40, Ne 9:15, Ps 78:24-25, 1Co 10:3, Ap 2:17
Réciproques : Ex 16:15, Mt 4:4, Mt 6:11, Mt 16:1
6:32 Ex 16:4, Ex 16:8, Ps 78:23, Jn 6:33, Jn 6:35, Jn 6:41, Jn 6:50, Jn 6:55, Jn 6:58, Jn 1:9, Jn 15:1, Ga 4:4, 1Jn 5:20
Réciproques : Ex 16:15, Lv 6:14, Os 11:4, Mt 5:18, Mc 8:8, Mc 14:18, Jn 1:51, Rm 6:23, He 6:4
6:33 Jn 6:38, Jn 6:48, Jn 3:13, Jn 8:42, Jn 13:3, Jn 16:28, Jn 17:8, 1Tm 1:15, 1Jn 1:1-2
Réciproques : Lv 8:31, Lv 14:10, Mt 26:26, Jn 3:31, Jn 4:34, Jn 6:32, Jn 6:41, Jn 6:50, Jn 6:51, Jn 10:10, Jn 14:6, Rm 6:23, Rm 10:6, 1Co 15:45, 1Co 15:47, Ep 4:9
6:34 Jn 6:26, Jn 4:15, Ps 4:6
Réciproques : Jn 6:58
6:35 Jn 6:41, Jn 6:48-58, 1Co 10:16-18, 1Co 11:23-29, Jn 6:37, Jn 6:44, Jn 6:45, Jn 6:65, Jn 5:40, Jn 7:37, Es 55:1-3, Mt 11:28, Ap 22:17, Jn 4:13-14, Jn 7:38, Es 49:10, Lc 6:25, Ap 7:16
Réciproques : Lv 2:1, Lv 8:31, Lv 24:7, Mt 13:44, Mc 16:16, Lc 1:53, Lc 6:21, Lc 6:47, Jn 4:10, Jn 6:32, Jn 6:40, Jn 11:25, Rm 4:11, Ep 2:8
6:36 Jn 6:26, Jn 6:30, Jn 6:40, Jn 6:64, Jn 12:37, Jn 15:24, Lc 16:31, 1P 1:8-9
6:37 Jn 6:39, Jn 6:45, Jn 17:2, Jn 17:6, Jn 17:8, Jn 17:9, Jn 17:11, Jn 17:24, Jn 6:44, Jn 6:65, Jn 10:28-29, Ps 110:3, Ep 2:4-10, Ph 1:29, 2Th 2:13-14, 2Tm 2:19, Tt 3:3-7, Jn 9:34, Ps 102:17, Es 1:18-19, Es 41:9, Es 42:3, Es 55:7, Mt 11:28, Mt 24:24, Lc 23:40-43, Rm 5:20, 1Tm 1:16, He 4:15, He 7:25, 1Jn 2:19, Ap 22:17
Réciproques : Ex 38:1, Es 27:12, Es 53:10, Es 55:3, Mt 14:36, Lc 6:47, Lc 9:11, Jn 1:39, Jn 5:40, Jn 6:35, Jn 6:40, Jn 7:37, Jn 10:3, Jn 10:16, Jn 10:26, Jn 17:12, Ac 5:1, Ac 27:31, Rm 15:7, 2Co 6:17, Ep 2:8, 1Tm 2:4, 2Tm 1:9, 1P 2:4, 2P 1:17
6:38 Jn 6:33, Jn 3:13, Jn 3:31, Ep 4:9, Jn 4:34, Jn 5:30, Ps 40:7-8, Es 53:10, Mt 20:28, Mt 26:39-42, Rm 15:3, Ph 2:7-8, He 5:8, He 10:7-9
Réciproques : Gn 18:21, Ex 3:8, Ex 19:11, Nb 16:28, Dn 11:36, Mc 14:36, Lc 2:49, Lc 4:43, Lc 22:42, Jn 5:43, Jn 7:16, Jn 8:28, Jn 8:29, Jn 10:18, Jn 10:36, Jn 11:42, Jn 12:49, Jn 14:10, Ac 7:34, Rm 10:6, 2Co 6:17, Ga 1:4, Ga 4:4, He 3:2
6:39 Jn 6:40, Mt 18:14, Lc 12:32, Rm 8:28-31, 2Th 2:13-14, 2Tm 2:19, Jn 6:37, Jn 10:27-30, Jn 17:12, Jn 18:9, 1S 25:29, Col 3:3-4, 1P 1:5, Jud 1:1, Jn 6:40, Jn 6:44, Jn 6:54, Jn 5:28, Jn 11:24-26, Jn 12:48, Rm 8:11, Ph 3:20-21
Réciproques : Ps 37:28, Ps 84:7, Jr 23:4, Mt 24:24, Mc 14:36, Jn 10:28, Jn 11:25, Jn 17:2, Ac 27:44, Rm 8:30, 1Co 6:14, 1Co 15:45, 2Tm 1:12, 2P 1:17
6:40 Jn 6:36-37, Jn 1:14, Jn 4:14, Jn 8:56, Es 45:21-22, Es 52:10, Es 53:2, Lc 2:30, 2Co 4:6, He 11:1, He 11:27, 1P 1:8, 1Jn 1:1-3, Jn 6:27, Jn 6:35, Jn 6:54, Jn 3:15-18, Jn 3:36, Jn 5:24, Jn 10:28, Jn 12:50, Jn 17:2, Mc 16:16, Rm 5:21, Rm 6:23, 1Jn 2:25, 1Jn 5:11-13, Jud 1:21, Jn 11:25
Réciproques : Nb 21:9, Ps 37:28, Es 45:17, Jr 23:4, Mt 6:10, Mt 7:21, Mt 12:50, Mt 18:14, Mc 10:17, Jn 3:17, Jn 3:18, Jn 5:28, Jn 5:40, Jn 6:39, Jn 6:44, Jn 6:47, Jn 6:68, Jn 12:21, Jn 14:1, Jn 14:4, Jn 17:12, Jn 20:31, Ac 16:31, Ac 27:44, Rm 3:28, Rm 4:11, Rm 5:10, Rm 8:30, 1Co 6:14, 1Co 15:45, Ga 3:22, Ep 2:8, Col 3:3, Col 3:4, 1Tm 1:16, 2Tm 1:1, 2Tm 1:12, He 10:39, He 12:2
6:41 Jn 6:43, Jn 6:52, Jn 6:60, Jn 6:66, Jn 7:12, Lc 5:30, Lc 15:2, Lc 19:7, 1Co 10:10, Jud 1:16, Jn 6:33, Jn 6:48, Jn 6:51, Jn 6:58
Réciproques : Ex 16:8, Jn 6:32, Jn 6:35, Jn 7:36, Ep 4:9
6:42 Jn 7:27, Mt 13:55-56, Mc 6:3, Lc 4:22, Rm 1:3-4, Rm 9:5, 1Co 15:47, Ga 4:4
Réciproques : Ml 3:2, Mt 13:57, Mc 6:2, Lc 3:23, Jn 6:50, Jn 6:60
6:43 Jn 6:64, Jn 16:19, Mt 16:8, Mc 9:33, He 4:13
Réciproques : Mc 14:5, Jn 6:41
6:44 Jn 6:65, Jn 5:44, Jn 8:43, Jn 12:37-40, Es 44:18-20, Jr 13:23, Mt 12:34, Rm 8:7-8, Jn 6:45, Jn 6:65, Jn 3:3-7, Mt 11:25-27, Mt 16:17, Ep 2:4-10, Ph 1:29, Col 2:12, Tt 3:3-5, Jn 12:32, Ct 1:4, Jr 31:3, Os 11:4, Jn 6:39-40
Réciproques : Gn 19:16, Ps 25:8, Es 55:3, Jr 31:19, Os 2:14, Lc 6:47, Lc 10:22, Jn 6:35, Jn 6:37, Jn 7:16, Jn 10:26, Jn 11:25, Jn 12:39, Ac 16:14, 1Co 2:14, Ep 2:8, 1Th 4:9, 2Tm 1:12

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 6
  • 6.22 Le lendemain, la foule qui se tenait de l'autre côté de la mer vit qu'il n'y avait eu là d'autre barque qu'une seule, et que Jésus n'était point entré avec ses disciples dans cette barque, mais que ses disciples s'en étaient allés seuls. 22 à 59 Discours de Jésus sur le pain de vie, et sur sa chair et son sang.
  • 6.24 Lors donc que la foule vit que Jésus n'était point là, non plus que ses disciples, ils entrèrent eux-mêmes dans les barques, et allèrent à Capernaüm, cherchant Jésus. Cette introduction historique au discours qui suit (versets 26-59) ne présente pas d'abord à l'esprit une idée claire des faits.
    Pour la comprendre, il faut se transporter par la pensée sur les lieux mêmes où Jésus avait multiplié les pains et au soir de ce même jour.
    La foule qui y était restée vit qu'il n'y avait point eu là d'autre barque que celle dans laquelle étaient entrés les disciples seuls, et que Jésus n'y était point monté.
    Ces gens en conclurent qu'il devait être resté, comme eux, du côté oriental du lac. Mais le lendemain, ne trouvant là ni Jésus ni ses disciples, qui n'étaient point revenus le chercher, ils profitèrent de quelques barques qui, dans l'intervalle, étaient venues de Tibériade, (verset 1, 2e note) et traversèrent le lac, pour se rendre à Capernaüm et y chercher Jésus.
    Il est évident qu'il ne s'agit plus des cinq mille hommes de la veille, mais d'un certain nombre d'entre eux, qui avaient passé la nuit sur les lieux, tandis que la plupart des autres s'en étaient allés en contournant à pied l'extrémité du lac.
    Les manuscrits présentent de nombreuses variantes dans ce passage. Nous ne mentionnerons que les deux plus importantes : au verset 22, au lieu de vit, le texte reçu porte : ayant vu (quelques majuscules, et la syr. de Cureton), au même verset, après : d'autre barque qu'une seule, Sin., D, majuscules, portent : celle dans laquelle étaient entrés ses disciples.
    Cette phrase manque dans B, A, l'Itala. La plupart des critiques la retranchent, comme une glose.
  • 6.25 Et l'ayant trouvé de l'autre côté de la mer, ils lui dirent : Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? Ces gens, retrouvant Jésus de l'autre côté de la mer, lui demandent, avec un naïf étonnement : Quand es-tu arrivé ici ?
    Ils soupçonnent dans ce fait, qui leur est inexplicable, une nouvelle action miraculeuse.
    Ils étaient en effet plus avides de miracles que de la vérité qu'ils auraient pu recevoir par la parole de Jésus. De là, sa réponse, (verset 26) et le discours qui suit, si éminemment propre à répandre la lumière dans ces âmes.
  • 6.26 Jésus leur répondit et dit : En vérité, en vérité, je vous le dis : Vous me cherchez, non parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. La question du verset 25 était inspirée par une vaine curiosité : ils voulaient savoir comment Jésus avait passé la mer. Jésus ne juge pas à propos d'y répondre ; mais, selon sa coutume en pareil cas, il fait appel à la conscience de ses auditeurs, en leur adressant un reproche.
    Ils le cherchent, non parce qu'ils ont vu des miracles (grec des signes). Chaque miracle du Sauveur était le signe visible de choses invisibles, c'est-à-dire de la présence, de la puissance et de la miséricorde de Dieu.
    Mais, au lieu de considérer le miracle comme un signe et de s'élever aux biens éternels figurés par ce signe, les Juifs s'arrêtaient aux effets matériels du miracle. Ainsi ils n'avaient vu, dans la multiplication des pains, que la nourriture dont ils avaient été rassasiés.
    C'est pour combattre cette tendance charnelle que Jésus, dans le discours qui suit, expose avec tant d'élévation et de profondeur la signification symbolique et spirituelle du miracle qu'il venait d'accomplir.
    - Jésus, après être arrivé à Capernaüm, paraît être entré dans la synagogue, où ses auditeurs de la veille l'avaient retrouvé ; d'après la note du verset 59, c'est là qu'il prononce son discours et répond aux objections de ses auditeurs. Cette circonstance ajoute à la solennité des enseignements qu'il fait entendre.
    Suivant d'autres, l'indication du verset 59 ne s'appliquerait qu'à la dernière partie de l'entretien. Celui-ci aurait commencé ailleurs. Il est cependant difficile de trouver le moment où aurait pu avoir lieu ce changement de scène.
    La remarque de l'évangéliste semble s'étendre à tout le discours de Jésus. Il est du reste naturel que la foule ait retrouvé Jésus à la synagogue qui était le lieu de rassemblement habituel.
  • 6.27 Travaillez, non pour la nourriture qui périt, mais pour celle qui subsiste en vie éternelle, et que le Fils de l'homme vous donnera ; car c'est lui que le Père, Dieu, a marqué de son sceau. A la nourriture qui périt et dont se contentaient ses auditeurs, Jésus oppose la nourriture qui devient la vie de l'âme dès que celle-ci la reçoit et qui subsiste en vie éternelle, c'est à dire, qui produit la vie éternelle et qui prolonge ses effets jusqu'au plein épanouissement de la vie dans l'éternité (Jean 4.14)
    Ce que Jésus entend par cette nourriture, il va le dire de la manière la plus claire (versets 33-35)
    Il se contente d'ajouter ici : le Fils de l'homme vous la donnera. (Sin., D, Itala ont : vous donne ; le futur est préférable.) Il était lui-même, comme Fils de l'homme (voir sur ce terme Matthieu 8.20, note), la manifestation de la vie divine dans notre humanité, et lui seul pouvait la donner.
    Mais, pour l'obtenir, il faut travailler (grec opérer, acquérir par le travail), c'est-à-dire, se rendre apte à la recevoir en renonçant, par un effort sérieux de la volonté, aux erreurs et aux préjugés de l'homme naturel, pour venir à Celui qui seul donne la vie.
    Grec :, l'a scellé, c'est-à-dire solennellement approuvé, accrédité comme son envoyé par les miracles qu'il lui donne d'accomplir et spécialement par celui dont ils viennent d'être témoins. (Comparer Jean 3.33 ; 5.36,37 ; 10.36, notes.)
    Au nom de son Père, Jésus ajoute celui de Dieu, pour marquer qu'il tient son investiture de celui qui possède l'autorité suprême.
  • 6.28 Ils lui dirent donc : Que devons-nous faire, pour accomplir les œuvres de Dieu ? Grec :, pour opérer les œuvres de Dieu (même terme qu'au verset 27).
    Ils ont compris que Jésus exigeait d'eux un effort moral ; ils demandent quelles œuvres seront agréables à Dieu, conformes à sa volonté. En employant ce mot au pluriel, ils pensent à certains actes extérieurs dont la récompense serait la "nourriture qui subsiste en vie éternelle."
    (Comparer Matthieu 19.16 ; Luc 10.25)
    A ce point de vue, la réponse de Jésus est d'autant plus frappante.
  • 6.29 Jésus répondit et leur dit : C'est ici l'œuvre de Dieu, que vous croyiez en Celui qu'il a envoyé. A des œuvres Jésus oppose l'œuvre, la seule que Dieu demande. Et cette œuvre consiste à croire en Jésus-Christ qu'il a envoyé.
    Cette foi, acte moral de la conscience et du cœur, est déjà, en elle-même, le principe de la vie divine parce qu'elle met l'âme en communion avec Dieu par Christ. Elle est ainsi la source de toutes les œuvres d'obéissance de reconnaissance et d'amour, elle est là racine de l'arbre qui, de lui-même, portera de bons fruits.
    - Ces mots : l'œuvre de Dieu, ne signifient pas, comme le pensait Augustin, l'œuvre que Dieu opère en nous, idée vraie en elle-même, mais qui ne ressort pas de ce texte.
  • 6.30 Ils lui dirent donc : Quel signe fais-tu donc, toi, afin que nous voyions et que nous te croyions ? Quelle œuvre fais-tu ? Demande étrange, après ce qui s'était passé la veille ! On a supposé que ces paroles étaient prononcées par des personnes qui n'avaient pas assisté à la multiplication des pains. On en a tiré des conséquences contre la vérité historique de tout ce récit.
    On a émis la supposition que cette partie de l'entretien n'était pas rapportée à sa vraie place. Il n'est pourtant pas si difficile de comprendre ces exigences de la part de Galiléens ignorants et avides de prodiges. En effet :
    1° Ils ont très bien compris que Jésus, en se présentant à eux comme celui que Dieu a envoyé, (verset 29) se disait être le Messie Or, ifs lui demandent : Comment le prouves-tu ? quel signe nous en donnes tu car nous voulons voir de nos yeux pour te croire. Le miracle de la veille leur paraît insuffisant pour prouver que Jésus était le Messie, le Fils de Dieu ; d'autant plus que le refus de Jésus de se prêter à la manifestation qu'ils avaient projetée (verset 15) les avait mécontentés et avait atténué l'impression produite au premier abord par le miracle. (verset 14)
    2° Jésus lui-même leur a parlé des pains multipliés comme d'une nourriture qui périt et les a exhortés à opérer, à acquérir par leur travail, une tout autre nourriture, qui procure la vie éternelle. Or, ils lui demandent de leur donner l'exemple et, pour cela, ils lui renvoient, non sans malice, sa propre parole : Toi, qu'opères-tu ? (Traduction littérale au lieu de : quelle œuvre fais-tu ?)
    3° Jésus, en se désignant comme le Messie, se mettait bien au-dessus de Moïse ; or, qu'est-ce que le pain qu'il leur avait donné la veille, comparé à la manne du désert, qui, durant quarante ans, avait nourri tout un peuple ? (verset 31, note.)
  • 6.31 Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon qu'il est écrit : Il leur a donné à manger le pain du ciel. Cette citation est tirée du Psaumes 78.24. (Comparer Exode 16.4,14-15)
    Le pain du ciel doit s'entendre dans le même sens qu'on donne à cette expression : la pluie du ciel. On lit, en effet, dans le Psaume cité (traduction grecque) : "Et il fit pleuvoir pour eux la manne à manger, et il leur donna un pain du ciel." (L'hébreu dit : du froment du ciel.)
    Les Juifs regardaient le miracle de la manne comme le plus grand de leur histoire, et ils attendaient que le Messie ferait plus encore que ce qui avait eu lieu sous le ministère de Moïse, type du Messie. On cite cet adage des rabbins : "Le premier Libérateur a fait descendre pour eux la manne ; de même aussi le dernier Libérateur fera descendre la manne."
  • 6.33 car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel, et qui donne la vie au monde. Jésus ne nie pas le grand miracle cité par ses interlocuteurs ; mais, bien que la manne fût le symbole d'une nourriture spirituelle, (1Corinthiens 10.3, note) elle était destinée à nourrir le corps, et la plupart de ceux qui en mangèrent n'y virent qu'un pain matériel.
    Jésus oppose donc à cette nourriture le pain venu du ciel, celui que son Père seul donne et qui est le vrai. Il vous le donne actuellement, dit-il, par la présence de Celui qui vous parle.
    L'origine et la nature de ce pain sont toutes célestes, car il est de Dieu et il descend du ciel ; et son efficacité est immense, car il donne la vie au monde.
    Cette dernière expression proclame l'universalité du salut. (Comparer Jean 3.16) La construction que nous avons adoptée pour le verset 33 nous paraît plus simple que celle proposée par MM. Luthardt, Weiss et d'autres : "Car le pain qui descend du ciel et qui donnera la vie au monde, celui là est le pain de Dieu."
  • 6.34 Ils lui dirent donc : Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là. Il ne faut pas, avec Calvin, voir dans ces paroles une ironie ; le titre de Seigneur, donné à Jésus, montre que ces hommes parlent sérieusement.
    Quelques uns d'entre eux pouvaient même avoir le pressentiment que Jésus leur parlait d'une nourriture et d'une vie supérieures ; (Jean 4.15) mais la plupart prennent encore ses paroles dans un sens matériel, et ce qu'ils demandent, c'est un aliment merveilleux, propre à satisfaire leurs convoitises charnelles. (verset 26)
    Leur incrédulité (verset 36) consiste à refuser de voir en Jésus lui même la nourriture et la vie dont il leur parlait. De là, la réponse si positive et si claire qu'il va leur faire.
  • 6.35 Jésus leur dit : C'est moi qui suis le pain de la vie : celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. Jésus oppose une déclaration catégorique à toutes les fausses idées de ses interlocuteurs : C'est moi qui suis. (Comparer Jean 11.25)
    Le pain de la vie est celui qui communique la vie. (verset 33) Jésus est ce pain de vie, parce que, en lui, la vie s'est manifestée. (1Jean 1.2)
    Mais pour le trouver en Jésus il faut venir à lui et croire en lui, deux termes synonymes qui caractérisent la conduite de celui qui trouve en Jésus son Sauveur. Le premier désigne l'acquiescement de la volonté, peut-être aussi la repentance, (Luc 15.18) qui sont les conditions préalables de la foi.
    Cette foi qui s'attache à Jésus met seule l'homme à même de n'avoir plus jamais faim et jamais soif, c'est-à-dire de sentir tous les besoins de son âme pleinement satisfaits. (Jean 4.13,14 ; Esaïe 49.10)
  • 6.36 Mais je vous l'ai dit, vous m'avez vu, et vous ne croyez point. Ces hommes avaient demandé de voir pour croire. (verset 30) Et maintenant ils l'ont vu, lui et ses œuvres, ils ont entendu les paroles divines qui sortent de sa bouche, et ils ne croient point !
    Jésus dut prononcer ces mots avec une profonde tristesse, mais il savait où était sa consolation. (verset 37)
    - A quelle parole Jésus fait-il allusion par ces mots : Je vous l'ai dit ?
    Plusieurs interprètes pensent qu'il s'agit du discours du chapitre précédent, (versets 37-44) qui renferme bien, en effet, le même reproche de ne pas croire ; mais, comme ce discours avait été prononcé en Judée et devant d'autres auditeurs, il est plus probable que Jésus fait allusion à la parole du verset 26 de notre chapitre, où, en dévoilant à ses auditeurs leur sens charnel, il leur avait indiqué, en même temps la cause de leur incrédulité.
  • 6.37 Tout ce que le Père me donne, viendra à moi, et celui qui vient à moi, je ne le mettrai point dehors. Jésus passe, sans transition, à cette pensée nouvelle, qui est une magnifique révélation de la grâce divine. (versets 37-40) Et il est facile d'en saisir la liaison avec le verset 36 : Vous ne croyez point mais d'autres croiront ; votre incrédulité n'anéantira point les desseins de la miséricorde de Dieu.
    Seulement, pour que l'homme croie véritablement, il faut que Dieu accomplisse en lui l'œuvre de sa grâce, ou, selon l'expression du texte, qu'il le donne au Sauveur, en d'autres termes, qu'il "l'attire à lui." (verset 44)
    C'est là ce que Jésus appelle encore (verset 65) un don de son Père. Sans doute, l'homme peut résister à cette action divine, mais une âme sincère, humble, repentante, altérée de justice et de paix, finit toujours par être attirée.
    Il n'est donc point nécessaire de voir dans ce texte, avec Calvin et d'autres, la doctrine d'une prédestination divine, mais il est certain que le rapport de la souveraine grâce de Dieu et de la liberté de l'homme constitue un mystère qui ne nous sera révélé que dans la pure lumière.
    - Le neutre : tout ce que le Père me donne, pourrait se rendre par : tous ceux que ; (Jean 6.39 ; 16.2) mais ce terme est choisi pour indiquer la totalité de ceux qui seront sauvés et qui trouveront leur bienheureuse unité dans leur communion avec le Sauveur. (Jean 17.21)
    Le verbe viendra à moi (grec arrivera) signifie : parviendra au but, saisira définitivement le salut en Christ.
  • 6.38 Car je suis descendu du ciel pour faire, non ma volonté, mais la volonté de Celui qui m'a envoyé. Jésus, après avoir employé un terme collectif, individualise sa pensée : celui qui vient à moi ; car c'est chaque âme personnellement qui doit entrer en communion avec lui. (Matthieu 11.28)
    Promesse pleine de grâce et d'amour : je ne le mettrai point dehors.
    Il ne sera exclu ni de sa communion, ni de son royaume. Il y a même en grec une double négation qui signifie : certainement pas. Cette phrase négative renferme un sens très positif : Je le recevrai avec joie.
  • 6.39 Or c'est ici la volonté de Celui qui m'a envoyé, que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné ; mais que je le ressuscite au dernier jour. Ces versets 38-40 confirment (car) le verset 37 : Il est impossible que Jésus rejette ceux qui viennent à lui, puisqu'il est descendu du ciel pour faire en toutes choses la volonté de Celui qui l'a envoyé or la volonté de Celui (le texte reçu porte du Père) qui l'a envoyé, cette volonté pleine de miséricorde et d'amour, est que le Fils ne laisse se perdre aucun de ceux qui lui sont donnés, mais qu'il les sauve, en leur communiquant une vie impérissable, qui aura son plein épanouissement par la résurrection du dernier jour.
    Alors le salut sera complet : "C'est la limite au delà de laquelle il n'y a plus de danger." Bengel.
    Cette solennelle déclaration, quatre fois répétée dans ce discours, (versets 40,44,54) couronne l'enseignement du Sauveur sur son office de vivificateur et l'action qu'il exerce en tant que pain de vie.
    De même au chapitre précédent les paroles des versets 29-30 complétaient la description de l'œuvre de résurrection qu'il doit opérer au sein de l'humanité. Il y a donc un parallélisme remarquable, en même temps qu'un progrès constant, dans les enseignements de Jésus que nous rapporte notre évangile.
    "Dans son entretien avec la Samaritaine, Jésus s'était contenté de se présenter à elle comme l'eau vive qui rafraîchit et restaure l'âme ; ici, il indique qu'il veut être plus encore : Celui qui renouvelle et glorifie l'homme tout entier, le corps aussi bien que l'âme. Le Sauveur développe ainsi la pensée sublime qu'il est la vie du monde et montre dans la glorification du corps le couronnement de son œuvre de vivification." Olshausen.
    Tel est aussi l'enseignement apostolique. (1Corinthiens 1Co 15 1Th 5 :23.))
  • 6.40 Car c'est ici la volonté de mon Père, que quiconque contemple le Fils et croit en lui, ait la vie éternelle ; et moi je le ressusciterai au dernier jour. Ce verset confirme la pensée du précédent et indique le moyen de sa réalisation.
    Contempler le Fils ce n'est pas seulement le voir ; (verset 36) le contempler des yeux de l'âme, avec confiance, avec amour, c'est déjà croire en lui, et c'est aussi puiser en lui la vie éternelle.
    Et Jésus déclare encore ici que cette vie se développera jusqu'à ce que l'homme tout entier soit rendu à sa destination par la résurrection au dernier jour.
    Le texte reçu répète ici, comme aux verset 38 et 39 : la volonté de Celui qui m'a envoyé.
    Jésus dit, selon le texte de Sin. B, C, D : la volonté de mon Père parce qu'il se présente comme le Fils qui est pour nous la pleine révélation de son Père.
  • 6.42 Et ils disaient : N'est-ce pas là Jésus, le fils de Joseph, celui dont nous connaissons le père et la mère ? Comment donc dit-il : Je suis descendu du ciel ? Les Juifs, c'est ainsi que Jean désigne ordinairement les chefs du peuple ; (Jean 1.19, note) veut-il dire qu'il se trouvait alors des émissaires du sanhédrin (Matthieu 15.1) dans la synagogue de Capernaüm où Jésus parlait ? (verset 59)
    Il est plus naturel d'admettre que l'évangéliste nomme ainsi ceux des Galiléens qui trahissaient par leurs murmures leur opposition contre Jésus.
    Ce qui les scandalisait, c'est que le Sauveur se fût présenté à eux comme le pain descendu du ciel (verset 33)
    Dans leur ignorance, ils voyaient une contradiction entre cette déclaration et la connaissance qu'ils avaient de la famille de Jésus selon la chair. (Matthieu 13.55-57, note ; Marc 6.3 ; Luc 4.22)
  • 6.43 Jésus répondit et leur dit : Ne murmurez point entre vous. Ils murmuraient donc entre eux, sans exprimer ouvertement leur opposition aux paroles qu'ils venaient d'entendre.
  • 6.44 Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m'a envoyé ne l'attire ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Jésus ne répond point à l'objection de ses auditeurs, (verset 42) en leur révélant le mystère de sa naissance surnaturelle,
    "car l'origine miraculeuse de Jésus, comme le dit justement M. Godet, ne peut être acceptée que par le cœur déjà croyant."
    D'ailleurs "ces scrupules ne sont pas la cause de leur incrédulité c'est leur incrédulité qui donne naissance à ces scrupules ; c'est pourquoi Jésus ne s'applique pas à les lever." Weiss.
    Il se contente d'insister sur la nécessité d'une œuvre de la grâce divine qui doit s'accomplir en tout homme qui veut venir à lui et croire en lui. Personne n'y arrive autrement.
    Or, cette œuvre qu'il venait de désigner en ces mots : "Tout ce que le Père me donne viendra à moi," (verset 37) il la caractérise ici comme un attrait du Père vers le Sauveur. Dieu lui donne les âmes en les attirant à lui.
    Ce terme caractéristique se trouve dans Jérémie 31.3 version des Septante. Dieu a, dans sa main puissante, mille moyens d'exercer cette action de sa miséricorde sur les âmes. Tantôt ce sont les douloureuses expériences de la vie, la souffrance, la pensée de la mort, qui leur font éprouver avec tristesse le besoin d'un consolateur, d'un Sauveur ; tantôt c'est le sentiment amer du péché qui se réveille en elles et qui leur inspire ce cri d'angoisse : Que ferai-je pour être sauvé ? Et dès que Jésus se présente, elles le reconnaissent comme Celui après qui elles soupiraient.
    Mais le grand moyen de Dieu pour attirer les hommes au Sauveur, c'est sa Parole et son Esprit, qui agit incessamment dans notre humanité et qui saisit les moments favorables pour accomplir son œuvre. Laissons dans les écoles où elle est née la question oiseuse de savoir si cet attrait de la grâce est irrésistible ou non.
    L'expérience seule, cette grande conciliatrice des contrastes, peut nous instruire à cet égard ; elle apprend aux humbles à dire avec un réformateur : "Nous voulons, parce qu'il nous est donné de vouloir," et avec saint Paul : "C'est Dieu qui opère en vous la volonté et l'exécution, selon son bon plaisir," ce qui ne l'empêche pas d'ajouter, malgré l'apparente contradiction : "Opérez votre propre salut avec crainte et tremblement." (Philippiens 2.12,13)
    Quoi qu'il en soit, dès qu'un pauvre pécheur a ainsi été attiré à Jésus, le Sauveur se charge d'achever en lui l'œuvre divine jusqu'à la fin : Et moi, je le ressusciterai au dernier jour.