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Jean 7:1-24
(Annotée Neuchâtel)
   1 Et après ces choses, Jésus parcourait la Galilée ; car il ne voulait pas séjourner dans la Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. 2 Mais la fête des Juifs, la fête des Tabernacles, était proche. 3 Ses frères lui dirent donc : Pars d'ici, et va en Judée, afin que tes disciples voient aussi les oeuvres que tu fais. 4 Car nul homme ne fait rien en secret, quand il cherche à être lui-même en évidence. Si tu fais ces choses, manifeste-toi toi-même au monde. 5 Car ses frères mêmes ne croyaient pas en lui. 6 Jésus leur dit donc : Mon temps n'est pas encore venu ; mais votre temps est toujours prêt. 7 Le monde ne peut vous haïr ; mais moi, il me hait, parce que je rends de lui ce témoignage que ses oeuvres sont mauvaises. 8 Vous, montez à la fête ; moi, je ne monte pas à cette fête, parce que mon temps n'est pas encore accompli. 9 Leur ayant dit cela, il demeura en Galilée. 10 Mais quand ses frères furent montés à la fête, alors il monta, lui aussi, non pas publiquement, mais comme en secret. 11 Les Juifs donc le cherchaient à la fête et disaient : Où est-il ? 12 Et il y avait une grande rumeur à son sujet dans la foule. Les uns disaient : C'est un homme de bien. D'autres disaient : Non, mais il égare le peuple. 13 Toutefois personne ne parlait de lui librement, par crainte des Juifs.
   14 Or, comme on était déjà au milieu de la fête, Jésus monta au temple, et il enseignait. 15 Et les Juifs s'étonnaient, disant : comment celui-ci connaît-il les Ecritures, n'ayant point étudié ? 16 Jésus leur répondit : Mon enseignement n'est pas de moi, mais de Celui qui m'a envoyé. 17 Si quelqu'un veut faire sa volonté, il reconnaîtra si mon enseignement est de Dieu, ou si je parle de mon chef. 18 Celui qui parle de son chef, cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de Celui qui l'a envoyé, celui-là est vrai, et il n'y a point d'injustice en lui. 19 Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi ? et nul de vous n'observe la loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ? 20 La foule répondit : Tu as un démon ! Qui est-ce qui cherche à te faire mourir ? 21 Jésus répondit et leur dit : J'ai fait une oeuvre, et vous êtes tous étonnés. 22 C'est pour cela que Moïse vous a donné la circoncision (non pas qu'elle vienne de Moïse, mais elle vient des pères), et que le jour du sabbat vous circoncisez un homme. 23 Si un homme reçoit la circoncision le jour du sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, pourquoi vous irritez-vous contre moi de ce que j'ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat ? 24 Ne jugez point selon l'apparence, mais jugez selon la justice.

Références croisées

7:1 Jn 4:3, Jn 4:54, Jn 10:39-40, Jn 11:54, Lc 13:31-33, Ac 10:38, Jn 7:19, Jn 7:25, Jn 5:16-18, Mt 10:23, Mt 21:38
Réciproques : Dn 5:13, Mt 4:23, Mt 12:15, Lc 6:11, Jn 8:37, Ac 12:17
7:2 Ex 23:16-17, Lv 23:34-43, Nb 29:12-38, Dt 16:13-16, 1R 8:2, 1R 8:65, 2Ch 7:9-10, Esd 3:4, Ne 8:14-18, Za 14:16-19
Réciproques : Ex 34:22, Jg 21:19, 2Ch 7:8, Ez 45:25, Os 12:9, Jn 7:14
7:3 Jn 7:5, Mt 12:46-47, Mc 3:31, Lc 8:19, Ac 2:14, Gn 37:5-11, Gn 37:20, 1S 17:28, Jr 12:6, Mt 22:16-17
Réciproques : Gn 37:4, Dn 5:13, Mc 3:21, Mc 3:33, Lc 4:23, Lc 8:20, Jn 2:12, Jn 3:22, Jn 6:15
7:4 Pr 18:1-2, Mt 6:1-2, Mt 6:5, Mt 6:16, Mt 23:5, Lc 6:45, Jn 18:20, 1R 22:13, Mt 4:6, Ac 2:4-12
Réciproques : Mt 6:3, Lc 4:23, Jn 6:15, Jn 11:54
7:5 Jn 1:11-13, Mi 7:5-6, Mc 3:21
Réciproques : Nb 12:1, 2S 19:41, Ps 69:8, Jr 12:6, Mt 12:46, Jn 7:3
7:6 Jn 7:8, Jn 7:30, Jn 2:4, Jn 8:20, Jn 13:1, Jn 17:1, Ps 102:13, Ec 3:1-15, Ac 1:7
Réciproques : 2S 19:41, Ps 31:15, Ps 75:2, Mt 26:18, Lc 12:50, 1Jn 4:5
7:7 Jn 15:19, Lc 6:26, Jc 4:4, 1Jn 4:5, Jn 15:18-19, Jn 15:23-25, Jn 17:14, Pr 8:36, Es 49:7, Za 11:8, Rm 8:7, 1Jn 3:12-13, Jn 3:19, 1R 21:20, 1R 22:8, Pr 9:7-8, Pr 15:12, Es 29:21, Jr 20:8, Am 7:7-13, Ml 3:5, Lc 11:39-54, Ac 5:28-33, Ac 7:51-54, Ga 4:16, Ap 11:5-11
Réciproques : Gn 37:2, Ex 20:5, Lv 13:10, Lv 26:43, 2Ch 18:7, Ne 6:19, Ps 34:21, Pr 15:10, Pr 29:27, Es 26:18, Es 30:10, Jr 6:10, Am 5:10, Mi 3:2, Mt 10:22, Mt 21:46, Lc 6:22, Lc 11:45, Lc 21:17, Jn 3:20, Jn 8:45, Rm 1:30, Rm 12:2, 2Co 6:14, Ep 2:2, Ap 11:10
7:8 Jn 7:6, Jn 7:30, Jn 8:20, Jn 8:30, Jn 11:6-7, 1Co 2:15-16
Réciproques : Ex 12:41, Jn 11:55
7:10 Ps 26:8, Ps 40:8, Mt 3:15, Ga 4:4, Jn 11:54, Es 42:2-3, Am 5:13, Mt 10:16
Réciproques : Mt 12:46, Lc 12:50, Jn 7:25
7:11 Jn 11:56
Réciproques : Jn 6:24, Jn 7:25, Jn 9:12
7:12 Jn 7:32, Jn 9:16, Ph 2:14, Jn 7:25-27, Jn 7:40-43, Jn 6:14, Jn 9:16, Jn 10:19-21, Mt 10:25, Mt 16:13-16, Mt 21:46, Lc 7:16, Lc 6:45, Lc 18:19, Lc 23:47, Lc 23:50, Ac 11:24, Rm 5:7, Jn 7:47, Jn 7:52, Mt 27:63
Réciproques : 2S 3:25, Mt 12:32, Mt 16:14, Lc 7:39, Jn 1:9, Jn 6:41, Jn 7:39, Jn 7:43, 2Co 6:8, He 12:3
7:13 Jn 3:2, Jn 9:22, Jn 9:34, Jn 12:42-43, Jn 19:38, Jn 20:19, Pr 29:25, Ga 2:12-13, 2Tm 2:9-13, Ap 2:13
Réciproques : Jn 11:54
7:14 Jn 7:2, Jn 7:37, Nb 29:12-13, Nb 29:17, Nb 29:20, Jn 5:14, Jn 8:2, Jn 18:20, Ag 2:7-9, Ml 3:1, Mt 21:12, Lc 19:47
7:15 Jn 7:46, Mt 7:28-29, Mt 22:22, Mt 22:33, Lc 2:47, Mt 13:54, Mc 6:2-3, Lc 4:22, Ac 2:7-13, Ac 4:11-12, Am 7:14-15
Réciproques : 1S 10:11, Ps 22:6, Es 29:12, Es 50:4, Jn 7:27, Ac 4:13, 1Co 14:16
7:16 Jn 3:11, Jn 3:31, Jn 8:28, Jn 12:49-50, Jn 14:10, Jn 14:24, Jn 17:8, Jn 17:14, Ap 1:1, Jn 5:23-24, Jn 5:30, Jn 6:38-40, Jn 6:44
Réciproques : 1S 10:12, Pr 4:2, Es 29:12, Es 59:21, Mt 13:54, Mc 4:2, Jn 3:34, Jn 8:26, Jn 16:13, Jn 17:7, 1Tm 4:6, 2Jn 1:9
7:17 Jn 1:46-49, Jn 8:31-32, Jn 8:43, Jn 8:47, Ps 25:8-9, Ps 25:12, Ps 119:10, Ps 119:101, Ps 119:102, Es 35:8, Jr 31:33-34, Os 6:3, Mi 4:2, Ml 4:2, Mt 6:22, Lc 8:15, Ac 10:1-6, Ac 11:13-14, Ac 17:11, Ph 3:15-16
Réciproques : Nb 9:8, 1R 10:3, Ps 24:5, Ps 25:14, Ps 50:23, Ps 85:9, Ps 119:34, Ps 119:166, Pr 4:2, Pr 8:9, Pr 11:3, Pr 17:24, Pr 28:5, Es 2:3, Es 56:1, Es 59:21, Jr 50:5, Dn 12:10, Mt 6:10, Mt 7:21, Mt 13:11, Mc 3:35, Mc 4:2, Mc 4:8, Jn 2:9, Jn 3:19, Jn 8:12, Jn 9:31, Jn 9:37, Jn 17:7, Jn 18:37, Ac 10:6, Ac 17:12, Ac 18:26, 1Co 2:15, 2Co 6:8, Ep 5:17, Col 1:9, 1Th 4:3, 1Tm 4:6, He 10:36, He 13:21, 1P 4:2, 1Jn 2:17, 2Jn 1:9
7:18 Jn 5:41, Jn 8:49-50, 1Co 10:31-33, Ga 6:12-14, Ph 2:3-5, 1Th 2:6, 1P 4:11, Jn 3:26-30, Jn 11:4, Jn 12:28, Jn 13:31-32, Jn 17:4-5, Ex 32:10-13, Nb 11:29, Pr 25:27, Mt 6:9
Réciproques : Gn 42:11, 2S 12:28, Mt 6:2, Mt 8:4, Mt 22:16, Mt 23:5, Mc 12:14, Jn 8:54, Ac 3:12, Ac 8:9, Ac 13:25, Ac 14:15, 1Co 1:15, 2Co 4:5, 2Co 6:8, Ph 4:8, He 3:2, He 5:5
7:19 Jn 1:17, Jn 5:45, Jn 9:28-29, Ex 24:2-3, Dt 33:4, Dt 1:17, Ac 7:38, Ga 3:19, He 3:3-5, Mt 23:2-4, Rm 2:12-13, Rm 2:17-29, Rm 3:10-23, Ga 6:13, Jn 7:25, Jn 5:16, Jn 5:18, Jn 10:31-32, Jn 10:39, Jn 11:53, Ps 2:1-6, Mt 12:14, Mt 21:38, Mc 3:4, Mc 3:6
Réciproques : 2R 23:25, Ne 10:29, Lc 6:9, Lc 19:47, Jn 7:1, Jn 7:30, Jn 8:37, Ac 7:53
7:20 Jn 8:48, Jn 8:52, Jn 10:20, Mt 10:25, Mt 11:18-19, Mt 12:24, Mc 3:21-22, Mc 3:30, Ac 26:24
Réciproques : Ps 22:6, Mt 5:22, Lc 11:15, Jn 5:16, Jn 7:25, Jn 8:22
7:21 Jn 5:9-11
Réciproques : Mt 12:2, Lc 13:15, Jn 9:14, Ac 8:13, Ph 3:5
7:22 Gn 17:10-14, Lv 12:3, Rm 4:9-11, Ga 3:17
Réciproques : Gn 17:12, Gn 21:4, Mt 12:5, Jn 5:18, Ac 7:8, Ac 15:1, He 1:1
7:23 Mt 12:5, Jn 5:8-9, Jn 5:14-16
Réciproques : Gn 17:12, Gn 21:4, Lv 12:3, Mt 14:36, Mc 2:27, Lc 14:3, Jn 5:18, Ac 3:16, Ac 4:9
7:24 Jn 8:15, Dt 1:16-17, Dt 16:18-19, Ps 58:1-2, Ps 82:2, Ps 94:20-21, Pr 17:15, Pr 24:23, Es 5:23, Es 11:3-4, Jc 2:1, Jc 2:4, Jc 2:9
Réciproques : Dt 13:14, 1S 16:7, Jb 34:4, Pr 31:9, Ac 4:19, Ac 28:4, 1Co 4:3, 1Co 11:13, 2Co 10:7

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Jean 7
  • 7.1 Et après ces chosesl, Jésus parcourait la Galilée ; car il ne voulait pas séjourner dans la Judée, parce que les Juifs cherchaient à le faire mourir. Jésus en lutte avec l'incrédulité des Juifs. Ch. 7 à 12
    Lutte intense à la fête des tabernacles.
    Chapitre 7.
    1 à 13 Jésus se rend en secret à la fête des tabernacles.
    Après ces choses (Comparer Jean 6.1) c'est-à-dire après la multiplication des pains et le discours de Capernaüm, rapportés en Jean 6.
    Ce terme vague embrasse un temps considérable de la vie du Sauveur. Six mois séparaient la fête de Pâque, (Jean 6.4) qui avait lieu en mars, de la fête des Tabernacles (verset 2) qu'on célébrait en octobre. Notre évangéliste n'a rien raconté de l'activité de Jésus pendant ce temps ; il se contente de l'indiquer par ces mots : "Jésus parcourait la Galilée." (verset 1) Il ne voulait pas répéter les récits des autres évangélistes. (Matthieu 14.34-18.35 ; Marc 6.53-9.50 ; Luc 9.18-50)
    Grec : Jésus marchait dans la Galilée car il ne voulait pas marcher dans la Judée ; ce terme qui signifie aller et venir, parcourir le pays en y séjournant, caractérise bien l'activité incessante déployée par le Sauveur.
    La raison pour laquelle Jésus évitait la Judée, c'est que les Juifs cherchaient à le faire mourir (grec à le tuer). Jésus le savait par son précédent séjour à Jérusalem, (Jean 5.18) et même par toutes les embûches que les chefs de la théocratie étaient venus lui tendre jusque dans la Galilée. (Marc 7.1) Aussi ne voulait-il rien faire avant le temps, qui pût précipiter la catastrophe ; (verset 6) mais quand son heure sera venue, il ira volontairement, avec un dévouement héroïque au-devant des souffrances et de la mort.
  • 7.2 Mais la fête des Juifs, la fête des Tabernacles, était proche. La fête des Tabernacles ou des tentes, l'une des plus grandes et des plus joyeuses fêtes israélites, se célébrait chaque année, à dater du quinzième jour du septième mois (correspondant à peu près à notre mois d'octobre), en souvenir du long séjour d'Israël sous les tentes du désert et du repos que ce peuple avait enfin trouvé dans la terre promise.
    C'était, en même temps, la fête d'actions de grâces pour les récoltes de l'année, elle durait huit jours, dont le premier et le huitième étaient des sabbats. (Voir l'ordonnance de cette fête dans Lévitique 23.33 et suivants)
    On peut en lire aussi la description dans Josèphe. (Ant. III, 10, 4.)
    Tout le peuple érigeait sur les places, dans les rues et sur les plates-formes des maisons, des tentes, construites en rameaux verts d'arbres fruitiers, et chaque famille habitait sous cette tente, pendant toute la fête, en y prenant joyeusement ses repas.
    Quant au culte public, on offrait dans le temple divers sacrifices, on faisait chaque matin une libation d'eau pure, rappelant l'eau que Moïse avait fait jaillir du rocher ; (comparez verset 37, 2e note) de plus, dans l'année sabbatique, on faisait une solennelle lecture de la loi. (Deutéronome 31.10,11)
    - Jésus n'ayant point assisté cette année aux fêtes de Pâques ni de Pentecôte à Jérusalem, il était assez naturel que ses frères s'attendissent à ce qu'il allât à celle des Tabernacles, car c'était le devoir de tout Israélite de se rendre au moins à l'une des trois grandes fêtes. De là le donc du verset 3.
  • 7.3 Ses frères lui dirent donc : Pars d'ici, et va en Judée, afin que tes disciples voient aussi les œuvres que tu fais. Donc, puisque la grande fête est proche et que tout Israélite pieux doit y assister, pars d'ici, va en Judée.
    Les frères de Jésus (voir sur ce terme Matthieu 12.46, note) invoquent l'approche de la fête comme un argument pour le presser d'obtempérer à leur désir. Ils en trouvent un autre dans l'idée que ses disciples de Judée (Jean 4.1) ne doivent pas être privés de voir aussi les œuvres qu'il fait.
    Enfin ils ont la prétention d'enseigner à Jésus un principe de conduite auquel il ne saurait se soustraire. (verset 4)
  • 7.4 Car nul homme ne fait rien en secret, quand il cherche à être lui-même en évidence. Si tu fais ces choses, manifeste-toi toi-même au monde. Il ne faudrait pas conclure de cette parole et de l'observation de l'évangéliste (verset 5) que les frères de Jésus avaient des intentions hostiles envers lui, qu'ils voulaient l'exposer aux dangers d'une visite à Jérusalem.
    Ils ont été témoins de ses œuvres, qu'ils ne peuvent nier, et d'autre part ils ne peuvent se décider à reconnaître comme Messie ce frère auquel ils sont unis par les liens du sang, qu'ils sont habitués à traiter familièrement et dont ils n'ont point pénétré la nature supérieure ; la sublime élévation de son caractère et de ses enseignements leur échappe même, aveuglés qu'ils sont par les grossiers préjugés messianiques qu'ils partageaient avec tous les Juifs.
    S'il est réellement le Messie, pourquoi exerce-t-il son activité dans cette obscure province de la Galilée ? Il y a contradiction à agir ainsi en secret, quand pourtant on cherche soi-même à être en évidence.
    La conclusion est donc simple : Si tu fais ces choses, ou puisque tu les fais, porte ton activité sur un théâtre digne de toi, au centre de la théocratie juive, à Jérusalem, manifeste-toi toi-même au monde !
    C'est précisément la voie dans laquelle le tentateur voulait engager le Sauveur, celle de la gloire mondaine. (Matthieu 4.1-10) Et la pensée secrète des frères de Jésus était, sans aucun doute, que cette gloire rejaillirait sur eux, sur leur famille, sur leur peuple !
  • 7.5 Car ses frères mêmes ne croyaient pas en lui. Grec : ses frères non plus ne croyaient pas en lui, pas plus que tant d'autres qui avaient vu ses œuvres et entendu ses paroles. Il faut autre chose pour croire en Jésus d'une foi qui nous introduise dans le sanctuaire de sa communion. (Jean 6.44,65)
    "Chacun est incrédule en tant que, insensible à cette beauté intrinsèque de la vérité, il a besoin de la voir entourée de privilèges extérieurs et d'un éclat emprunté." Astié.
    Cette triste observation de l'évangéliste sur les frères de Jésus, n'est que trop en harmonie avec quelques récits des synoptiques à leur sujet. (Marc 3.21,31 et suivants) Ce n'est qu'après la mort et la résurrection du Sauveur qu'ils apparaissent au nombre de ceux qui, par la foi, lui ont donné leur cœur. (Actes 1.14)
    On a vainement cherché à atténuer le sens de cette remarque. Les plus anciens manuscrits déjà portent des traces de tentatives de ce genre : ainsi on lit dans D : ils ne crurent pas en lui ; à ce moment, leur foi subit une éclipse. La suite (verset 7) condamne ces atténuations.
  • 7.7 Le monde ne peut vous haïr ; mais moi, il me hait, parce que je rends de lui ce témoignage que ses œuvres sont mauvaises. verset 7 explique verset 6 "Votre temps est toujours prêt, vous pouvez en tout temps vous montrer sans crainte au milieu du monde, car le monde ne peut vous haïr, parce que vous lui appartenez." (Jean 15.19)
    "Il en est tout autrement de moi ; mon temps n'est pas encore venu de me présenter ouvertement au monde ; quand il sera venu, ce sera l'heure de mes souffrances et de ma mort, car le monde me hait, à cause du témoignage que je porte contre sa corruption."
    L'expression : mon temps ne désigne donc pas le moment d'aller à la fête. Jésus est préoccupé de pensées plus graves et plus hautes, comme le prouve cette autre expression : (verset 8) mon temps n'est pas encore accompli.
    "Il y a ainsi, dans la réponse de Jésus à ses frères, quelque chose de doux, à la fois, et de sévère : doux, en ce qu'il condescend à leur faire pressentir sa situation tragique vis-à-vis du monde ; sévère, en ce qu'il les assimile à ce monde méchant qui le hait." Stier.
  • 7.8 Vous, montez à la fête ; moi, je ne monte pas à cette fête, parce que mon temps n'est pas encore accompli. Le texte reçu fait dire à Jésus : "Moi, je ne monte pas encore," mais ce dernier mot n'est qu'une correction, très ancienne (B et nombreux majuscules) il est vrai, destinée à lever la contradiction qu'il y a entre cette déclaration de Jésus et le fait qu'il alla pourtant à la fête. (verset 10)
    C'est là, en effet, une sérieuse difficulté que l'incrédulité a exploitée dès les premiers siècles de l'Eglise. On sait par Jérôme que Porphyre en prenait occasion d'accuser Jésus "d'inconstance."
    L'exégèse moderne a fait diverses tentatives pour expliquer cette parole de Jésus.
    Ainsi, en insistant sur le présent du verbe : Je ne monte pas, elle le fait signifier : pas maintenant, ce qui revient au pas encore du texte reçu. (Lücke, Olshausen, Tholuck.) Ou bien elle a paraphrasé ainsi : "Je ne monte pas avec vous, ou avec la caravane." Ou encore, en mettant l'accent sur cette fête, elle a pensé que Jésus voulait dire : Je ne vais point célébrer la fête, prendre part à ses cérémonies, à ses sacrifices, à sa joie ; et en effet, la fête était à moitié passée (verset 14) quand Jésus y monta en secret (verset 10) et se rendit directement dans le temple. (Ainsi Lange, Ebrard et d'autres.)
    Enfin une interprétation plus élevée et plus vraie, proposée par Bengel, admise par M. Luthardt et développée par M. Godet consiste à voir dans la parole de Jésus une réponse directe à la demande que ses frères lui faisaient de paraître publiquement et comme le roi Messie au sein de cette fête.
    Ce serait là ce que Jésus refuse, attendu que son temps n'est pas encore venu, pas encore accompli. Il n'ira donc pas à cette fête se manifester comme Messie ; il dit : je ne monte pas à cette fête, et non : à la fête c'est qu'il en a une autre en vue, celle de Pâque, où son temps sera venu, et alors il ne se soustraira pas à la démonstration publique que ses frères réclament et qui le conduira à la mort.
    Cette interprétation renferme une part de vérité : elle relève l'opposition que Jésus établit certainement entre cette fête des Tabernacles et une fête subséquente vers laquelle se porte sa pensée ; mais elle ne rend pas compte de sa déclaration si nette et si catégorique : Vous montez à la fête : moi, je ne monte pas.
    En donnant à ce dernier mot le sens de : "Je ne me manifesterai pas publiquement comme Messie," elle prête au langage de Jésus une équivoque qui est contraire à sa parfaite véracité. Est-il admissible qu'en disant : Moi je ne monte pas à cette fête, il eût déjà le projet arrêté d'y monter en secret ?
    Il ne reste donc qu'une explication possible c'est qu'au moment où il parlait ainsi, Jésus était bien décidé à se tenir éloigné de la fête des Tabernacle qui se célébrait à Jérusalem, remettant à la Pâque prochaine sa manifestation messianique. Quelques jours plus tard il prit une résolution différente.
    Il ne faut pas dire simplement avec Bleek et Meyer qu'il changea d'avis, car ce serait l'exposer au reproche de Porphyre. Il est plus juste de supposer, avec M. Weiss, qu'il reçut de son Père une indication qui modifia ses vues et ses plans. Un tel changement n'a rien de surprenant, car Jésus attendait de moment en moment et suivait docilement les directions intérieures de son Père. (Jean 5.20 ; 12.49,50)
  • 7.10 Mais quand ses frères furent montés à la fête, alors il monta, lui aussi, non pas publiquement, mais comme en secret. Jésus, sachant qu'il était exposé à Jérusalem au, ; embûches de ses ennemis, ne s'y rendit point publiquement, c'est-à-dire avec les caravanes galiléennes, ni même peut-être entouré de tous ses disciples ; mais comme en secret, comme un voyageur qui a de sérieuses raisons de garder l'incognito.
    Le comme (qui est omis dans Sin., D, mais est authentique) adoucit l'expression en secret ; son incognito n'était pas absolu et ne durera pas car, dès le premier moment favorable Jésus se montrera publiquement et avec une sainte hardiesse pour rendre son grand témoignage. (verset 14 et suivants)
  • 7.11 Les Juifs donc le cherchaient à la fête et disaient : Où est-il ? Grec : Où est celui-là ? Les Juifs sont les chefs du peuple ; (verset 13) ils parlent de Jésus en évitant de le nommer, et non sans une nuance de mépris. Ils le cherchaient dans des intentions hostiles.
    Le mot donc indique qu'ils s'attendaient à le voir arriver ouvertement avec les caravanes de Galilée, et non en secret. (verset 10)
  • 7.12 Et il y avait une grande rumeur à son sujet dans la foule. Les uns disaient : C'est un homme de bien. D'autres disaient : Non, mais il égare le peuple. Ce verset dépeint vivement les conversations et les discussions qui causaient une grande rumeur dans la foule, c'est-à-dire dans les divers groupes qui se formaient sur les places et dans les rues.
    L'opinion était divisée au sujet de Jésus, les uns soutenant qu'il était homme de bien (grec bon, droit, sincère, juste), les autres prétendant qu'il était un séducteur du peuple.
    Deux partis contraires se dessinaient, l'un favorable à Jésus, l'autre hostile. Cela montre combien facilement aurait pu se produire un tumulte parmi le peuple, si Jésus n'avait pas agi avec beaucoup de prudence. (verset 10)
  • 7.13 Toutefois personne ne parlait de lui librement, par crainte des Juifs. Cette observation de l'évangéliste ne s'applique pas seulement à ceux qui avaient de Jésus une opinion favorable, mais aux deux partis. (verset 12) Les amis n'osaient manifester leur sympathie par crainte des autorités qu'ils savaient mal disposées ; mais, comme cependant ces autorités ne s'étaient pas encore définitivement prononcées contre Jésus, les adversaires hésitaient à donner cours à toute leur haine.
  • 7.14 Or, comme on était déjà au milieu de la fête, Jésus monta au temple, et il enseignait. 14 à 36 Déclaration de Jésus sur sa doctrine et son activité, sur le mystère de son origine et sur sa fin prochaine
    Comme la fête durait huit jours et qu'elle était (grec) déjà à son milieu, on voit que Jésus avait laissé s'écouler trois ou quatre jours avant de venir à Jérusalem. (verset 9) Tout à coup il monta au temple, ou la multitude s'assemblait pour les cérémonies du culte, et il se mit à enseigner !
    Ce procédé était plein, à la fois, de sagesse et d'une sainte hardiesse. Il eut ainsi le temps de s'emparer de l'attention de son immense auditoire, avant que les chefs eussent pris aucune mesure contre lui, et ils furent eux-mêmes frappés d'étonnement. (verset 15)
  • 7.15 Et les Juifs s'étonnaient, disant : comment celui-ci connaît-il les Ecritures, n'ayant point étudié ? Cet étonnement des adversaires montre qu'ils ont reçu de la parole de Jésus une impression assez vive pour l'exprimer naïvement, même en présence du peuple.
    Mais cette impression n'était pas celle de la vérité divine que Jésus annonçait ; la seule chose qui les étonnait, c'était la connaissance profonde qu'il avait des Ecritures (grec des lettres, de la littérature sacrée, Actes 26.24), bien qu'il n'eût pas étudié. Ce mot est caractéristique.
    Les chefs du peuple savaient donc que Jésus n'avait fréquenté aucune des écoles rabbiniques du temps, comme le faisaient les docteurs de la loi. Il n'était ni juriste ni théologien ! (Comparer Actes 4.13) Ce témoignage involontaire des adversaires est important, ainsi que l'observe Meyer, pour montrer que Jésus n'avait pas été formé dans les écoles des rabbins.
  • 7.16 Jésus leur répondit : Mon enseignement n'est pas de moi, mais de Celui qui m'a envoyé. Telle est la réponse de Jésus à la question des Juifs, et quelle réponse ! "Il est vrai que je n'ai puisé mon enseignement dans aucune de vos écoles ; mais je ne l'ai point non plus inventé, tiré de mon propre fonds ; cet enseignement n'est pas de moi, il vient directement de Celui qui m'a envoyé." Son enseignement est un message divin que Dieu leur adresse et dont ils porteront la responsabilité, s'ils le rejettent.
    Grec : Il connaîtra, touchant cet enseignement, s'il provient de Dieu ou si je parle de moi-même, de ma propre autorité.
    Faire le volonté de Dieu est la condition absolue pour connaître l'enseignement de Jésus. Cette connaissance ne dépend pas de l'intelligence de l'homme mais de sa volonté : si quelqu'un veut.
    Toute la révélation n'a pour but que d'amener l'homme à faire la volonté de Dieu, en d'autres termes, de le sanctifier ; il en résulte que les preuves de la vérité divine ne servent de rien à celui qui ne veut pas se laisser conduire à ce but. L'endurcissement de son cœur obscurcit son intelligence, et le rend incapable de comprendre.
    Celui, au contraire, qui fait la volonté de Dieu, ne tarde pas à apprendre, par sa propre expérience (qui est la démonstration la plus certaine), combien l'enseignement de Jésus est adapté à la nature morale de l'homme et répond à tous les besoins de son âme. Il reconnaît qu'un tel enseignement ne peut être que la vérité divine. Il perçoit, par la conscience et par le cœur, la voix de Celui qui est sainteté et amour.
    "Dans les choses humaines, il faut connaître pour aimer, dans les choses divines, il faut aimer pour connaître." Pascal.
    La volonté de Dieu, dans la pensée de Jésus et selon l'unique sens que ses auditeurs pouvaient donner à cette parole, c'est la vérité morale enseignée aux Israélites dans la loi et les prophètes. (Jean 5.46) L'homme qui essaie de pratiquer sincèrement cet idéal moral se convainc de sa misère et est amené à trouver son Sauveur en celui dont l'amour et la sainteté répondent si bien aux désirs qu'il éprouve lui-même.
    Bengel remarque, avec finesse, qu'entre les mots celui qui veut et la volonté de Dieu il y a "une douce harmonie."
    Mais il ne faut pas oublier comme l'observe Meyer, que cette volonté d'obéir est elle-même, dans l'homme un effet de l'attrait du Père, un don de sa part. (Jean 6.44,65 ; 8.47 ; comparez Philippiens 2.13)
  • 7.18 Celui qui parle de son chef, cherche sa propre gloire ; mais celui qui cherche la gloire de Celui qui l'a envoyé, celui-là est vrai, et il n'y a point d'injustice en lui. Ce qui prouve encore la vérité divine de l'enseignement de Jésus, c'est l'esprit dans lequel il le présente et qui anime toute son activité.
    S'il parlait de son chef, s'il cherchait sa propre gloire, il ne mériterait aucune confiance ; (Jean 5.44) mais comme il ne cherche que la gloire de Celui qui l'a envoyé, il est vrai, véridique, il est la manifestation vivante de la vérité de Dieu. (Jean 5.41)
    Il n'y a donc point en lui d'injustice, d'improbité, de fausseté. La sainteté de la vie du Sauveur, son entière consécration à la gloire de Dieu sera toujours la plus puissante apologie de son enseignement.
    - "Il y a en même temps dans cette parole une réponse à l'accusation de ceux gui disaient : Il égare le peuple. Celui qui abuse les autres, agit certainement ainsi pour lui même, non en vue de Dieu. Pour bien comprendre ce raisonnement, il suffit de l'appliquer à la Bible en général : celui qui est glorifié dans ce livre, de la première page à la dernière, à l'exclusion de tout homme, c'est Dieu ; l'homme y est constamment jugé et humilié. Donc ce livre est de Dieu. Cet argument est celui qui atteint le plus directement la conscience." Godet.
  • 7.19 Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi ? et nul de vous n'observe la loi. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ? Jésus a répondu (versets 16-18) à la question des Juifs, (verset 15) et donné les preuves de la vérité de son enseignement.
    Maintenant il prend l'offensive et prouve à ses adversaires par un double reproche, adressé directement à leur conscience combien peu ils ont cette volonté d'obéir à Dieu qui est la condition indispensable pour reconnaître sa divine mission. (verset 17)
    Moïse, le grand législateur dont vous vous glorifiez, vous a donné la loi, qui est la révélation de la volonté de Dieu ; Or nul de vous ne l'observe (dans sa sainte spiritualité). Et de plus, vous avez contre moi, à cette heure même, des sentiments de haine et des desseins meurtriers, qui sont une flagrante transgression de cette loi et montrent vos mauvaises dispositions. Comment donc recevriez-vous mon enseignement ? Vous avez en vous la preuve que vous ne voulez pas faire la volonté de Dieu.
    Quelques interprètes entendent spécialement le mot la loi du commandement relatif au sabbat, en disant : Nul de vous n'observe la loi, Jésus parlerait du fait de la circoncision administrée le jour du sabbat. (versets 22,23) Il ferait allusion à l'accusation portée contre lui à son précédent séjour et aux tentatives meurtrières dont il avait été l'objet. (Jean 5.16,18) Il est possible, en effet, que Jésus ait déjà en vue l'apologie qu'il va présenter ; (verset 21 et suivants) mais les termes du verset 19 sont trop généraux pour être limités à cet ordre d'idées.
  • 7.20 La foule répondit : Tu as un démon ! Qui est-ce qui cherche à te faire mourir ? Ces gens de la foule étaient apparemment des étrangers venus à la fête, qui ne savaient rien de ce qui se tramait contre Jésus dans la capitale.
    L'idée qu'on pût chercher à faire mourir Jésus leur paraît si extravagante, qu'ils la tiennent pour une aberration d'esprit. Et, comme alors on attribuait tous les symptômes de la folie à l'action d'un démon, dire : Tu as un démon, signifiait : Tu es fou. (Jean 8.48 ; 10.20)
    Les habitants de Jérusalem étaient mieux instruits des desseins des chefs du peuple à l'égard de Jésus. (verset 25)
  • 7.21 Jésus répondit et leur dit : J'ai fait une œuvre, et vous êtes tous étonnés. Jésus subit, sans la relever, l'injure qu'on lui adresse, et poursuit sa pensée, en rappelant l'œuvre qui avait provoqué la haine de ses adversaires, et cette œuvre, il va la justifier. (versets 22,23)
    Il s'agit de la guérison du paralytique qu'il avait opérée dans son précédent séjour à Jérusalem un jour de sabbat, (Jean 5.5 et suivants) et qui avait excité contre lui une telle indignation de la part des chefs du peuple, qu'ils avaient cherché à le faire mourir. (Jean 5.18)
    Cette indignation subsiste encore, au point qu'il peut dire : J'ai fait une œuvre (grec une seule œuvre), pendant mon précédent séjour au milieu de vous ; et vous êtes tous étonnés, indignés, effrayés comme d'une violation du sabbat.
    - Si Jésus revient sur cette œuvre, bien qu'il l'eût accomplie plusieurs mois auparavant, (verset 2, note) c'est que les habitants de Jérusalem ne pouvaient pas l'avoir oubliée, à cause du retentissement qu'elle avait eu et du scandale qu'elle avait causé.
  • 7.22 C'est pour cela que Moïse vous a donné la circoncision (non pas qu'elle vienne de Moïse, mais elle vient des pères), et que le jour du sabbat vous circoncisez un homme. Le verset 22 commence par cette formule de transition : à cause de cela, dont le sens est difficile à comprendre.
    Tischendorf la supprime sur la seule autorité du Sin., qui l'a omise à cause de sa difficulté même Plusieurs commentateurs (Lücke, de Wette, Weiss, Keil) et la plupart de nos versions éludent cette difficulté en rattachant les mots à cause de cela au verbe : vous êtes étonnés, du verset précédent.
    Mais cette formule est toujours employée pour introduire un nouveau chaînon du raisonnement ; aussi est-il plus naturel de la considérer comme une locution qui ouvre le verset 22. Elle porte sur l'ensemble de ce verset : "C'est pour cela, pour vous apprendre à ne pas vous scandaliser au sujet d'une œuvre d'amour accomplie le jour du sabbat, que Moïse vous a donné le commandement de la circoncision, qui entre en conflit avec celui du repos sabbatique, et que le jour du sabbat en vertu des prescriptions de la loi elle même, vous circoncisez un homme."
    Jésus avait d'abord attribué la circoncision à Moïse ; cette assertion n'étant pas rigoureusement exacte, il la rectifie par cette parenthèse (non qu'elle vienne de Moïse mais des pères, des patriarches.)
    Cela n'était point inutile, en présence de scribes épilogueurs qui auraient été heureux de le prendre en faute dans une allusion scripturaire. Mais, au lieu de voir dans cette parenthèse une simple rectification historique, la plupart des interprètes y trouvent un des chaînons du raisonnement par lequel Jésus justifie son œuvre.
    Les uns disent : Jésus relève la haute antiquité de l'institution de la circoncision pour expliquer qu'elle prime le commandement du sabbat ; mais cette considération affaiblit plutôt qu'elle ne fortifie le raisonnement de Jésus. D'autres : le dernier règlement intervenu abolit les règlements plus anciens ; l'ordonnance de la circoncision devrait céder le pas à celle du sabbat, plus récente et plus précise. C'est le contraire qui a lieu ; donc vous attachez une importance exagérée au repos sabbatique.
    Cette argumentation est bien compliquée et subtile pour être exprimée dans cette brève parenthèse. De Wette déclare donc à bon droit qu'on ne fait par ces considérations qu'embrouiller le raisonnement de Jésus.
  • 7.23 Si un homme reçoit la circoncision le jour du sabbat, afin que la loi de Moïse ne soit pas violée, pourquoi vous irritez-vous contre moi de ce que j'ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat ? Ce raisonnement est irréfutable.
    Voici deux institutions également ordonnées par Moïse : la circoncision et le sabbat.
    Or, en administrant la circoncision le jour du sabbat, vous violez ce dernier ; et pourtant il le faut, toutes les fois que le huitième jour d'un enfant tombe sur le sabbat, afin que l'ordonnance mosaïque soit observée. (Lévitique 12.3) Si donc vous accomplissez cet acte symbolique le jour du sabbat, de quel droit vous irritez-vous contre moi, de ce que, ce jour-là, j'ai guéri un homme tout entier ?
    En ajoutant : tout entier, Jésus relève le fait que l'œuvre accomplie par lui sur cet homme a eu pour résultat la guérison de l'âme aussi bien que du corps. (Jean 5.14)
    Tel a été le but de tous les miracles du Sauveur et n'était-ce pas là aussi, comme le remarque Stier, le but suprême de la loi de la circoncision, du sabbat et de toutes les institutions divines ?
    Dans les synoptiques, Jésus justifie par une argumentation semblable les guérisons qu'il opérait le jour du sabbat. (Matthieu 12.5 ; Marc 2.27,28)
  • 7.24 Ne jugez point selon l'apparence, mais jugez selon la justice. Selon l'apparence (grec la vue), à prendre le côté extérieur, formel, la lettre de la loi, il est sûr que Jésus avait violé le sabbat ; mais selon la justice (grec mais prononcez le jugement juste), et en s'élevant à l'esprit de la loi, qui est la charité, il est certain qu'il avait fait une œuvre excellente.
    Cette sentence, dans sa forme générale, est susceptible d'applications infiniment diverses.