Luc 9:51
(Annotée Neuchâtel)
Luc 9:51
Or il arriva, comme les jours de son élévation s'accomplissaient, que lui-même prit la résolution d'aller à Jérusalem.
Références croisées
9:51 Lc 24:51, 2R 2:1-3, 2R 2:11, Mc 16:19, Jn 6:62, Jn 13:1, Jn 16:5, Jn 16:28, Jn 17:11, Ac 1:2, Ac 1:9, Ep 1:20, Ep 4:8-11, 1Tm 3:16, He 6:20, He 12:2, 1P 3:22, Lc 12:50, Es 50:5-9, Ac 20:22-24, Ac 21:11-14, Ph 3:14, 1P 4:1Réciproques : Gn 31:21, 2R 12:17, 2Ch 32:2, Ps 31:15, Es 50:7, Jr 42:15, Ez 1:9, Dn 11:17, Mt 11:29, Mt 26:46, Mc 10:32, Lc 13:22, Lc 17:11, Lc 19:28, Jn 4:4, Jn 11:7
Notes de la Bible Annotée Neuchâtel
A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informationsLuc 9
- 9.51 Or il arriva, comme les jours de son élévation s'accomplissaient, que lui-même prit la résolution d'aller à Jérusalem. De la Galilée à Jérusalem
Départ de Galilée. Jésus et ses disciples. Instructions.
Le commencement du dernier voyage à Jérusalem.
51 à 62 Le départ pour Jérusalem et les premiers incidents du voyage.
Grec : les jours de son élévation, de son assomption ou de sa réception en haut.
Ces termes ne peuvent signifier autre chose que le temps marqué par la sagesse de Dieu pour le départ d'ici-bas et le retour du Sauveur dans la gloire. Ces jours s'accomplissaient, approchaient. Ce mot d'élévation ne se trouve qu'ici dans le Nouveau Testament, mais le verbe dont il est formé s'y rencontre fréquemment, et signifie toujours l'acte solennel par lequel le Sauveur, après avoir accompli son œuvre, fut reçu en haut, réintégré auprès de Dieu dans sa gloire. (Marc 16.19 ; Actes 1.2,11,22 ; 1Timothée 3.16
)
C'est dans le même sens que Jésus disait, en employant un autre terme : "Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi." (Jean 12.32
) Les autres significations qu'on a essayé de donner à ce mot de Luc ne sont pas soutenables.
Grec : "il affermit sa face pour s'acheminer vers Jérusalem."
Hébraïsme qui signifie se tourner vers un but avec la ferme résolution de s'y rendre. (Jérémie 42.15 ; Genèse 31.21
, etc.)
On comprend la pensée que l'évangéliste cherche à exprimer par ces termes. Il fallait au Sauveur la résolution héroïque du dévouement pour prendre le chemin de Jérusalem, car il savait tout ce qui l'y attendait.
- Luc marque en ces mots la fin du ministère de Jésus dans la Galilée proprement dite. Mais, dans la suite de son récit, il ne nous présente pas le Sauveur se rendant directement en Judée et à Jérusalem. Déjà au verset suivant (verset 52
) il nous le montre empêché de traverser la Samarie qui se trouvait sur son chemin, et employant dès lors les derniers mois de sa vie à des excursions missionnaires dans la Galilée méridionale sur les confins de la Samarie et en Pérée.
Luc seul nous a conserve ce récit important, qui remplit toute une partie de son évangile, jusqu'àLuc 18.15
. Là il se rencontre de nouveau avec Matthieu et Marc, pour raconter bientôt l'arrivée de Jésus à Jérusalem. C'est aller un peu loin que de voir dans cette partie de notre évangile en quelque sorte un journal du dernier voyage de Jérusalem.
Il est vrai que Luc donne de temps en temps des indications destinées à rappeler que Jésus est en marche vers cette ville ; (Luc 9.57 ; Luc 13.22 ; 17.11
) mais d'autre part, sa narration présente certaines données chronologiques et géographiques qui rendent difficile d'y retrouver un itinéraire suivi. Ainsi, enLuc 10.38
, on lit un fait qui n'a pu avoir lieu qu'à Béthanie, tout près de Jérusalem, tandis que plus tard (Luc 17.11
) nous retrouvons Jésus au sud de la Galilée et traversant la Samarie.
En présence de ces données qui paraissent contradictoires, quelques interprètes ont cru pouvoir constater non pas un mais plusieurs récits des voyages de Jésus à Jérusalem.
Wieseler prétend retrouver l'indication des trois voyages rapportés par Jean. (Jean 7.10 ; 11.7 ; 12.1
) Mais le départ en secret deJean 7.10
ne peut être identifié avec le départ solennel deverset 51
, et les noticesLuc 13.22,17.11
parlent de la continuation du voyage commencé et ne signalent pas le commencement de nouveaux voyages.
Quant au récit deLuc 10.38
, qui suppose la présence de Jésus à Béthanie, on peut l'expliquer en le rapprochant deJean 10.22
, où il est dit que Jésus se trouvait à Jérusalem à la fête de la dédicace en décembre.
Il faut admettre que Jésus interrompit sa tournée d'évangélisation pour faire une excursion à Jérusalem, après laquelle il vint reprendre son travail dans la Galilée méridionale et la Pérée et l'y poursuivre jusqu'à la fête de Pâque.
Quelque idée qu'on se fasse d'ailleurs du document inséré par Luc, et même si l'on se refuse à y voir un récit suivi au point de vue chronologique, on ne saurait méconnaître qu'il remplit une lacune considérable dans l'histoire de la vie de Jésus.
Les deux premiers évangiles, en effet, après le récit de la transfiguration, ne relatent plus que quelques faits et quelques paroles et nous transportent brusquement en Judée et à Jérusalem aux approches de la Pâque. (Matthieu 19.1 ; Marc 10.1
)
Or la transfiguration eut lieu, selon toute vraisemblance, dans le courant de l'été. De l'intervalle de huit à neuf mois qui la sépare de la Pâque, nous ne saurions presque rien, si Luc ne nous renseignait sur les actes et sur les enseignements de Jésus durant cette période importante.
De plus, ce récit de Luc sert de lien entre celui des deux premiers évangiles, qui racontent seulement l'activité de Jésus sur les bords du lac de Génézareth, et celui de Jean, qui se borne aux séjours à Jérusalem ; il nous montre le Sauveur à l'œuvre dans les contrées intermédiaires.
Enfin, tandis que la première partie de l'évangile retrace surtout l'action bienfaisante du Sauveur, ses guérisons et ses miracles, presque toute cette seconde partie est remplie par des enseignements. Et quels enseignements !
Qu'on se rappelle les inimitables paraboles que Luc seul nous a transmises : le Samaritain, le figuier stérile, la brebis perdue, l'enfant prodigue, l'économe infidèle, le mauvais riche, le juge inique, le pharisien et le péager, et tant d'autres instructions, dont un petit nombre seulement se retrouvent dans les deux premiers évangiles. Qu'importent quelques obscurités chronologiques au prix de toutes ces richesses ?