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Matthieu 14:15-36 (Annotée Neuchâtel)

15 Mais le soir étant venu, les disciples s'approchèrent de lui, disant : Ce lieu est désert, et l'heure est déjà passée ; renvoie donc les foules, afin qu'elles s'en aillent dans les bourgades, et qu'elles achètent des vivres. 16 Mais Jésus leur dit : Elles n'ont pas besoin de s'en aller ; donnez-leur vous-mêmes à manger. 17 Et ils lui disent : Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons. 18 Et il dit : Apportez-les-moi ici. 19 Et après avoir commandé aux foules de s'asseoir sur l'herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons, et levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction. Puis ayant rompu les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule. 20 Et tous mangèrent, et furent rassasiés ; et on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient. 21 Or ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans compter les femmes et les petits enfants.
   22 Et aussitôt, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, pendant qu'il renverrait la foule. 23 Et après qu'il l'eut renvoyée, il monta sur la montagne, à l'écart, afin de prier ; et comme le soir était venu ; il était là seul.
   24 Or la barque, déjà au milieu de la mer, était battue par les flots ; car le vent était contraire. 25 Mais à la quatrième veille de la nuit, il vint à eux, marchant sur la mer. 26 Et les disciples, le voyant marcher sur la mer, furent troublés, disant : C'est un fantôme ! Et de frayeur ils crièrent. 27 Mais aussitôt Jésus leur parla, disant : Rassurez-vous ; c'est moi, n'ayez point peur. 28 Et Pierre, lui répondant, dit : Seigneur, si c'est toi, ordonne que j'aille vers toi sur les eaux. 29 Jésus lui dit : Viens. Et Pierre, étant descendu de la barque, marcha sur les eaux et vint vers Jésus. 30 Mais voyant le vent, il eut peur ; et comme il commençait à enfoncer, il s'écria, disant : Seigneur, sauve-moi ! 31 Et aussitôt Jésus, ayant étendu la main, le saisit et lui dit : Homme de petite foi, pourquoi as-tu douté ? 32 Et quand ils furent entrés dans la barque, le vent s'apaisa. 33 Et ceux qui étaient dans la barque vinrent et se prosternèrent devant lui, disant : Tu es véritablement le Fils de Dieu.
   34 Puis ayant passé à l'autre bord, ils vinrent dans le pays de Génézareth. 35 Et les gens de ce lieu-là l'ayant reconnu, envoyèrent par toute la contrée d'alentour, et on lui amena tous les malades. 36 Et ils le priaient qu'ils pussent seulement toucher le bord de son vêtement, et tous ceux qui le touchèrent furent guéris.

Références croisées

14:15 Mc 6:35-36, Lc 9:12, Mt 15:23, Mc 8:3
Réciproques : Mt 15:33, Mc 8:5, Lc 10:40, Jn 6:1, Jn 6:5, Jc 2:16
14:16 2R 4:42-44, Jb 31:16-17, Pr 11:24, Ec 11:2, Lc 3:11, Jn 13:29, 2Co 8:2-3, 2Co 9:7-8
Réciproques : 2R 4:43, Mt 4:4, Mc 6:37, Lc 9:13, Jc 2:16
14:17 Mt 15:33-34, Nb 11:21-23, Ps 78:19-20, Mc 6:37-38, Mc 8:4-5, Lc 9:13, Jn 6:5-9
Réciproques : Gn 34:12, 1R 17:14, 2R 4:43, Mt 16:9, Mc 8:19, Jn 6:9
14:18 Réciproques : Mc 6:38, Mc 8:6, Jn 6:10
14:19 Mt 15:35, Mc 6:39, Mc 8:6, Lc 9:14, Jn 6:10, Mc 6:41, Mc 7:34, Lc 9:16, Jn 11:41, Mt 15:36, Mt 26:26-27, 1S 9:13, Mc 8:6, Mc 14:22-23, Lc 22:19, Lc 24:30, Jn 6:11, Jn 6:23, Ac 27:35, Rm 14:6, 1Co 10:16, 1Co 10:31, 1Co 11:24, Col 3:17, 1Tm 4:4-5
Réciproques : Dt 8:10, 1R 17:6, Ps 132:15, Mc 8:7, 1Tm 4:3
14:20 Mt 5:6, Mt 15:33, Ex 16:8, Ex 16:12, Lv 26:26, 1R 17:12-16, 2R 4:43-44, Pr 13:25, Ez 4:14-16, Ag 1:6, Lc 1:53, Lc 9:17, Jn 6:7, Jn 6:11, Mt 15:37-38, Mt 16:8-10, 2R 4:1-7, Mc 6:42-44, Mc 8:8-9, Mc 8:16-21, Jn 6:12-14
Réciproques : Rt 2:14, 2R 4:6, Ps 78:25
14:21 Jn 6:10, Ac 4:4, Ac 4:34, 2Co 9:8-11, Ph 4:19
Réciproques : Mt 15:37, Mc 6:42, Lc 9:17, Jn 6:12, Ac 21:5
14:22 Mc 6:45, Mt 13:36, Mt 15:39
Réciproques : Mt 8:18, Mc 4:35, Lc 8:22, Jn 6:15, Jn 6:22
14:23 Mt 6:6, Mt 26:36, Mc 6:46, Lc 6:12, Ac 6:4, Jn 6:15-17
Réciproques : 1R 18:42, Mc 6:47, Lc 5:16, Jn 6:3
14:24 Mt 8:24, Es 54:11, Mc 6:48, Jn 6:18
Réciproques : Js 3:16, Ac 27:4
14:25 Mt 24:43, Lc 12:38, Jb 9:8, Ps 93:3-4, Ps 104:3, Mc 6:48, Jn 6:19, Ap 10:2, Ap 10:5, Ap 10:8
Réciproques : Ps 90:4, Ps 135:6, Lm 2:19, Mc 6:49, Ac 23:23
14:26 1S 28:12-14, Jb 4:14-16, Dn 10:6-12, Mc 6:49-50, Lc 1:11-12, Lc 24:5, Lc 24:45, Ac 12:15, Ap 1:17
Réciproques : Gn 43:18, Gn 45:3, Jb 4:15, Mc 16:6, Lc 24:37, Jn 6:19
14:27 Mt 9:2, Jn 16:33, Ac 23:11, Es 41:4, Es 41:10, Es 41:14, Es 51:12, Lc 24:38-39, Jn 6:20, Jn 14:1-3, Ap 1:17-18
Réciproques : Gn 43:18, Gn 45:3, Gn 45:4, Gn 50:19, Mt 28:10, Mc 6:50, Mc 16:6, Lc 24:37, Jn 20:16
14:28 Mt 19:27, Mt 26:33-35, Mc 14:31, Lc 22:31-34, Lc 22:49, Lc 22:50, Jn 6:68, Jn 13:36-38, Rm 12:3
Réciproques : Mc 6:51, Jn 21:7
14:29 Mt 17:20, Mt 21:21, Mc 9:23, Mc 11:22-23, Lc 17:6, Ac 3:16, Rm 4:19, Ph 4:13
Réciproques : Jn 21:7
14:30 Mt 26:69-75, 2R 6:15, Mc 14:38, Mc 14:66-72, Lc 22:54-61, Jn 18:25-27, 2Tm 4:16-17, Mt 8:24-25, Ps 3:7, Ps 69:1-2, Ps 107:27-30, Ps 116:3-4, Lm 3:54-57, Jon 2:2-7, 2Co 12:7-10
Réciproques : Ex 14:10, Jg 1:19, Jg 4:8, Ps 12:1, Jr 17:14, Mt 8:26, Mt 17:20, Lc 8:24
14:31 Ps 138:7, Es 63:12, Mc 1:31, Mc 1:41, Mc 5:41, Ac 4:30, Gn 22:14, Dt 32:36, Mc 16:7, Lc 22:31-32, Lc 24:34, 1P 1:5, Mt 8:26, Mt 16:8, Mt 17:20, Mc 11:23, Rm 4:18-20, 1Tm 2:8, Jc 1:6-8
Réciproques : Gn 18:14, Gn 42:36, Ex 14:10, Jg 1:19, Jg 4:8, 1S 27:1, Mt 6:30, Mt 15:28, Mc 4:40, Mc 9:22, Lc 8:25, Lc 12:28, Rm 4:19, Rm 14:1
14:32 Ps 107:29-30, Mc 4:41, Mc 6:51, Jn 6:21
Réciproques : Ps 89:9
14:33 Mt 15:25, Mt 28:9, Mt 28:17, Lc 24:52, Mt 16:16, Mt 17:5, Mt 26:63, Mt 27:43, Mt 27:54, Ps 2:7, Dn 3:25, Mc 1:1, Mc 14:61, Mc 15:39, Lc 4:41, Lc 8:28, Jn 1:49, Jn 6:69, Jn 9:35-38, Jn 11:27, Jn 17:1, Jn 19:7, Ac 8:37, Rm 1:4
Réciproques : 2R 19:17, Mt 2:11, Mt 8:2, Mt 8:27, Mt 9:18, Mt 20:20, Mt 22:42, Mc 3:11, Lc 1:35, Jn 6:21, Jn 9:38, Jn 20:28, Ac 10:25
14:34 Mc 6:53-56, Lc 5:1
Réciproques : Nb 34:11, Mc 1:21
14:35 Mt 4:24-25, Mc 1:28-34, Mc 2:1-12, Mc 3:8-10, Mc 6:55
Réciproques : Mt 15:30, Mt 19:2
14:36 Mt 9:20-21, Mc 3:10, Lc 6:19, Ac 19:11-12, Mt 23:5, Ex 28:33-43, Nb 15:38-39, Jn 6:37, Jn 7:23, Ac 3:16, Ac 4:9-10, Ac 4:14-16
Réciproques : Lv 6:27, Mt 8:15, Mt 15:30, Mt 19:2, Mc 5:27, Ac 5:15

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Matthieu 14
  • 14.15 Mais le soir étant venu, les disciples s'approchèrent de lui, disant : Ce lieu est désert, et l'heure est déjà passée ; renvoie donc les foules, afin qu'elles s'en aillent dans les bourgades, et qu'elles achètent des vivres. L'heure était déjà passée, c'est-à-dire que la journée était déjà très avancée, ou que l'heure même où se prenait le repas du soir était passée.
    - Cette sollicitude pour le peuple parait avoir été inspirée aux disciples par la compassion de leur Maître (verset 14)
    D'après saint Jean, (Jean 6.5) ce fut Jésus lui-même qui prit l'initiative, et la parole des disciples ne fut que la réponse à sa question.
    Quoi qu'il en soit, cet entretien prouve qu'il y avait là un besoin réel, digne de la compassion de Jésus, et que le Sauveur ne fit point un usage inutile de sa puissance créatrice en multipliant les pains, comme le prétend la critique négative.
  • 14.16 Mais Jésus leur dit : Elles n'ont pas besoin de s'en aller ; donnez-leur vous-mêmes à manger. Cet ordre étrange, destiné à éprouver la foi des disciples, ils l'exécuteront réellement. (verset 19)
  • 14.18 Et il dit : Apportez-les-moi ici. Avec quelle majestueuse assurance Jésus sait ce qu'il va faire de cette insuffisante provision !
  • 14.19 Et après avoir commandé aux foules de s'asseoir sur l'herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons, et levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction. Puis ayant rompu les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule. Grec : il bénit, il prononça la bénédiction, que le père de famille prononçait avant le repas. Luc (Luc 9.16) fait porter la bénédiction sur les pains, qui auraient été consacrés par elle. Jean (Jean 6.11) dit : "il rendit grâce."
    Il y eut donc à la fois dans l'âme du Sauveur le sentiment de la reconnaissance envers Dieu pour ce qu'il avait donné, et le dessein d'implorer la bénédiction divine sur ce peu de biens pour les multiplier. (Comparer Matthieu 26.26,27 ; 1Timothée 4.4,5) Quel exemple et quelle consolation pour le pauvre dont la provision est insuffisante !
    Les disciples accomplissent avec une humble obéissance l'ordre qu'ils ont reçu ; (verset 16) ils donnent ce qu'ils ont, (verset 17) et c'est dans leurs mains que s'accomplit le miracle.
    Si Jésus avait d'avance multiplié les pains, de manière à en mettre sous leurs yeux une immense provision, cela eût mieux convenu à leur manque de foi, mais Dieu ne procède jamais ainsi dans la dispensation de ses grâces. Il exerce la foi et l'obéissance, tout en donnant abondamment.
  • 14.20 Et tous mangèrent, et furent rassasiés ; et on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient. Ce fut Jésus qui ordonna aux disciples de recueillir ces morceaux de surplus, "afin que rien ne se perde."
    - Ces paniers étaient de petits sacs de voyage en jonc ou en paille. Chaque disciple en avait un, et le remplit.
  • 14.21 Or ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans compter les femmes et les petits enfants. Ce miracle, accompli, comme celui de Cana, sur la nature inanimée, sur les éléments purement matériels, est devenu pour le rationalisme de toutes les écoles, une pierre d'achoppement.
    Dans les guérisons de malades, il reste à la raison des ressources pour expliquer la délivrance de ces malheureux par une influence morale exercée sur eux, sans s'élever jusqu'au surnaturel.
    Mais ici ! L'un de ces docteurs ne voit dans notre récit qu'une pure légende ou un mythe né dans l'imagination des premiers disciples. (Strauss.)
    Un autre nous raconte que Jésus fit simplement rassembler, puis distribuer avec ordre, les petites provisions que la foule avait apportées avec elle. (Paulus.)
    De Wette pense que ce récit est la forme symbolique qu'a revêtue dans la tradition I'instruction de Jésus (Jean 6) sur le pain spirituel ou pain de vie. Et, d'après lui, on a prétendu que, comme il était impossible de se représenter la réalité du fait, il n'y avait qu'à s'en tenir aux leçons religieuses qu'en tire Jésus. (Jean 6)
    Mais que deviennent ces leçons, si elles reposent sur une invention légendaire ?
    Lange enfin, voit dans notre récit, non une multiplication du pain matériel, mais bien de sa force nutritive, en sorte que chacun fut rassasié de la part la plus minime qu'il reçut.
    Mais les douze paniers du surplus ?
    - La question n'est pas dans l'interprétation plus ou moins ingénieuse du récit. Elle est tout entière dans l'idée qu'on se fait de la personne de Jésus-Christ.
    Celui qui a dit : "Toute puissance m'a été donnée au ciel et sur la terre," avait-il le pouvoir d'accomplir un acte de création ? S'il l'avait, tout est dit, car une création ne s'explique pas.
    Or, ce miracle est attesté unanimement par les quatre évangiles, il est confirmé par l'impression qu'en reçut la foule et bien plus encore par l'autorité du Sauveur, qui le prend pour texte d'un de ses plus profonds discours, et qui même en appelle directement à cet acte de sa puissance. (Marc 8.19,20. Comparer J. Bovon, Théol. du N. T., p. 290 et suivants, 310 et suivants)
    Quant au but immédiat du miracle, il est évident : le Sauveur voulait, dans sa compassion pour une multitude pauvre et défaillante qui s'était attachée à ses pas pour entendre sa parole, lui procurer un secours nécessaire, et faire envers elle une grande et touchante œuvre de charité.
  • 14.22 Et aussitôt, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l'autre rive, pendant qu'il renverrait la foule. 22 à 36 Jésus marchant sur la mer. Guérisons dans le pays de Génézareth.
    Sin., C, la syr. de Cureton, suivis par Tischendorf, omettent le mot aussitôt : mais ces autorités ne sont pas décisives. En tout cas le mot est dans Marc et il correspond à la situation.
    En effet, la foule, enthousiasmée par ce qu'elle venait de voir et d'entendre, s'agitait autour de Jésus ; elle voulait même le proclamer roi, (Jean 6.15) raison pressante pour lui d'échapper aussitôt à ces ovations bruyantes pour se retirer dans la solitude (verset 23)
    De là encore ce terme inusité : il obligea, contraignit les disciples à s'embarquer pour le précéder sur l'autre rive, c'est-à-dire pour Bethsaïda (Marc 6.45) ou Capernaüm. (Jean 6.17)
    Les disciples pouvaient croire qu'il voulait les suivre à pied plus tard, et il leur répugnait de se séparer de lui.
  • 14.23 Et après qu'il l'eut renvoyée, il monta sur la montagne, à l'écart, afin de prier ; et comme le soir était venu ; il était là seul. Solitude et prière : Jésus lui-même après tous ses travaux de la journée, éprouve le besoin de retremper son âme dans la communion de son Père céleste.
    Combien plus ceux qui le suivent de si loin dans l'activité et le combat ! - Le soir désigne une heure avancée de la soirée : (Comparer verset 15)
  • 14.24 Or la barque, déjà au milieu de la mer, était battue par les flots ; car le vent était contraire. Le mot déjà semble indiquer que jusqu'au milieu de la mer, c'est-à-dire pendant une heure environ (25 ou 30 stades, Jean 6.19), la navigation n'avait point rencontré d'obstacles, mais que là les disciples furent surpris par un de ces vents violents, qui se lèvent : soudain sur les lacs entourés de montagnes. (Matthieu 8.24, note.)
    B et plusieurs versions, après au milieu de la mer, ajoutent ces mots : elle était éloignée de plusieurs stades de la terre.
  • 14.25 Mais à la quatrième veille de la nuit, il vint à eux, marchant sur la mer. Le texte reçu dit : "Jésus vint ;" mais l'évangéliste, au souvenir de cette scène, n'a pas besoin de nommer celui qui apparut aux siens comme le Sauveur : il vint.
    - La quatrième veille de la nuit était entre trois et six heures du matin
    Les veilles, de trois heures chacune commençaient à six heures du soir. Les disciples avaient donc lutté contre la tempête la plus grande partie de la nuit, et ils étaient en danger. (Comparer Matthieu 8.25)
    Mais Jésus, plutôt que de les laisser périr, vient à eux marchant sur la mer.
    Le rationalisme s'est mis en frais d'inventions pour supprimer ce fait surnaturel. La plus ridicule est celle qui consiste à traduire sur la mer par sur le bord de la mer ! Tout cela pour nier que le Fils de Dieu dominât sur les forces de la nature dont il est pourtant le Roi.
  • 14.26 Et les disciples, le voyant marcher sur la mer, furent troublés, disant : C'est un fantôme ! Et de frayeur ils crièrent. Le mot fantôme (grec phantasma) signifie une apparition du monde des esprits.
    Les disciples partageaient la croyance populaire de leur temps. (Luc 24.37) Ainsi, à la crainte du danger se joint une nouvelle frayeur, tandis que c'est le secours qui s'approche !
  • 14.27 Mais aussitôt Jésus leur parla, disant : Rassurez-vous ; c'est moi, n'ayez point peur. "C'est par sa voix qu'il se fait connaître." Chrysostome.
    Calme majesté de la puissance divine du Sauveur au sein de la tempête ! Tendre compassion pour les siens qu'il rassure et console, même avant de les sauver !
  • 14.28 Et Pierre, lui répondant, dit : Seigneur, si c'est toi, ordonne que j'aille vers toi sur les eaux. Que cela est bien dans le caractère de Pierre : ardeur qui ne se donne pas le temps de la réflexion, vif amour pour son Maître dont il veut être le premier à embrasser les genoux !
  • 14.29 Jésus lui dit : Viens. Et Pierre, étant descendu de la barque, marcha sur les eaux et vint vers Jésus. Parole de puissance divine, majestueuse assurance de dominer la nature, pour son disciple, aussi bien que pour lui-même ! Il accorde la permission parce que l'éducation d'une telle âme devait se faire par l'expérience. (Comparer Matthieu 26.69-75)
    Le texte reçu dit : "pour venir vers Jésus."
    La variante adoptée, d'après Tischendorf sur l'autorité de B, C : et il vint, est plus en harmonie avec cette scène, car Pierre parvint réellement jusqu'à son Maître. (vers. 31.)
  • 14.30 Mais voyant le vent, il eut peur ; et comme il commençait à enfoncer, il s'écria, disant : Seigneur, sauve-moi ! "Dans la mesure de sa foi, il était porté par les eaux." Bengel.
    Mais voyant la puissance du vent, le doute et la peur le privèrent de la force de cette foi qui le soutenait. Cependant il lui reste assez de confiance pour crier vers son Sauveur, et cela suffit pour sa délivrance.
    Le texte reçu, avec C, D, et la plupart des majuscules ajoute au mot vent le qualificatif de fort.
  • 14.31 Et aussitôt Jésus, ayant étendu la main, le saisit et lui dit : Homme de petite foi, pourquoi as-tu douté ? Grec : hésiter, se tourner de deux côtés.
    - Pourquoi ? Pierre n'avait que trop de raisons de douter ; mais la question du Sauveur signifie que là où il est présent, ces raisons n'existent plus.
    - Matthieu seul a conservé cet épisode relatif à Pierre, quoique le récit de Jésus marchant sur la mer se retrouve dans Marc et Jean.
    La critique négative en a conclu que ce trait de la vie du disciple a été ajouté au récit par une tradition postérieure. Mais sur quoi se fonde cette supposition ? L'expérience de Pierre, l'une des plus touchantes et des plus instructives de sa vie, n'est-elle pas dans son caractère, et digne du Maître qui fait son éducation ?
  • 14.33 Et ceux qui étaient dans la barque vinrent et se prosternèrent devant lui, disant : Tu es véritablement le Fils de Dieu. Ceux qui étaient dans la barque ne paraissent pas être les disciples seulement, mais d'autres encore qui faisaient la traversée avec eux. Leur foi en Jésus comme Fils de Dieu, dont l'expression s'échappe de leur cœur à la suite de cette scène, n'y a pas été éveillée seulement par la majesté et la puissance divines que le Seigneur vient de faire paraître, mais plus encore par sa parole qu'ils avaient entendue dans cette journée si mémorable pour eux.
  • 14.34 Puis ayant passé à l'autre bord, ils vinrent dans le pays de Génézareth. Le pays (grec terre) de Génézareth est situé sur le bord occidental du lac de ce nom, dans la basse Galilée.
    Josèphe décrit cette contrée comme remarquable par la douceur et la fertilité de son climat.
  • 14.36 Et ils le priaient qu'ils pussent seulement toucher le bord de son vêtement, et tous ceux qui le touchèrent furent guéris. Grec : sauvés, ou plutôt comme l'exprime le verbe grec composé, entièrement sauvés. Il s'agit bien, avant tout, de la guérison de ces malades, mais le terme est choisi à dessein comme pouvant exprimer beaucoup plus. (Comparer Matthieu 9.21,22, notes.)
    Dans ce dernier passage, on voit aussi une pauvre femme malade, guérie en touchant le bord du vêtement du Sauveur ; mais ce qui la guérit, ce fut, d'une part, "la puissance qui sortait de lui," (Luc 8.46) et d'autre part, la foi qu'elle avait en lui.
    Telles furent aussi les guérisons sommairement rapportées ici. Il n'y a rien dans ces guérisons qui autorise les superstitions qu'on voudrait appuyer sur un tel exemple.