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Matthieu 25:15-28 (Annotée Neuchâtel)

15 et à l'un il donna cinq talents, à l'autre deux, à l'autre un ; à chacun selon sa force particulière, et il partit. 16 Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents. 17 De même aussi celui qui en avait deux, en gagna deux autres. 18 Mais celui qui en avait reçu un, s'en étant allé, creusa dans la terre, et y cacha l'argent de son seigneur. 19 Or, après un long temps, le seigneur de ces serviteurs vient, et il règle compte avec eux. 20 Et celui qui avait reçu les cinq talents, s'approchant, présenta cinq autres talents, et dit : Seigneur, tu m'as remis cinq talents ; en voici cinq autres que j'ai gagnés. 21 Son seigneur lui dit : Bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beaucoup, entre dans la joie de ton seigneur. 22 Celui qui avait reçu les deux talents, s'approchant aussi, dit : Seigneur, tu m'as remis deux talents ; en voici deux autres que j'ai gagnés. 23 Son seigneur lui dit : Bien, serviteur bon et fidèle ; tu as été fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur. 24 Mais celui qui avait reçu un talent, s'approchant aussi, dit : Seigneur, je savais que tu es un homme dur, qui moissonnes où tu n'as pas semé, et qui ramasses où tu n'as pas répandu ; 25 et ayant craint, je suis allé, et j'ai caché ton talent dans la terre ; voici, tu as ce qui est à toi. 26 Mais son seigneur lui répondit : Méchant et paresseux serviteur, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, et que je ramasse où je n'ai pas répandu ; 27 il te fallait donc porter mon argent aux banquiers, et à mon retour j'aurais retiré ce qui est à moi avec l'intérêt. 28 Otez-lui donc le talent, et le donnez à celui qui a les dix talents.

Références croisées

25:15 Mt 18:24, Lc 12:48, Lc 19:13-14
Réciproques : 1Ch 26:8, Ne 5:8, Mt 21:33, Jn 3:27, Ac 1:18, 1Co 3:5, 1Co 4:7, 2Co 10:13, Ep 4:7, 2Tm 1:6, 1P 4:10
25:16 2S 7:1-3, 1Ch 13:1-3, 1Ch 28:2-21, 1Ch 29:1-17, 2Ch 1:9-10, 2Ch 15:8-15, 2Ch 17:3-9, 2Ch 19:4-10, 2Ch 31:20-21, 2Ch 33:15-16, 2Ch 34:1-2, Ne 5:14-19, Es 23:18, Es 49:23, Es 60:5-16, Ac 13:36, Rm 15:18-19, 1Co 9:16-23, 1Co 15:10, 1Tm 6:17-18, 2Tm 2:6, 2Tm 4:5-8, Phm 1:6-7, 3Jn 1:5-8
25:17 Gn 18:19, 2S 19:32, 1R 18:3-4, 2R 4:8-10, Jb 29:11-17, Jb 31:16-22, Pr 3:9-10, Ec 11:1-6, Mc 14:3-8, Ac 9:36-39, Ac 10:2, Ac 11:29-30, 2Co 8:12, 2Co 9:11-14, Ga 6:9-10, Ep 5:16, Col 4:17, 1Tm 5:10, 2Tm 1:16-18, He 6:10-11, 1P 4:10
25:18 Pr 18:9, Pr 26:13-16, Ag 1:2-4, Ml 1:10, Lc 19:20, He 6:12, 2P 1:8
Réciproques : 2R 7:8
25:19 Mt 25:5, Mt 24:48, Mt 18:23-24, Lc 16:1-2, Lc 16:19-31, Rm 14:7-12, 1Co 3:12-15, 2Co 5:10, Jc 3:1
Réciproques : Gn 40:20, Mt 13:49, Mt 20:8, Mc 13:32, Lc 19:15
25:20 Lc 19:16-17, Ac 20:24, 1Co 15:10, Col 1:29, 2Tm 4:1-8, Jc 2:18
Réciproques : Pr 31:25, Mt 5:30, Mt 25:10, Lc 12:37, Lc 12:42, 2Co 10:18
25:21 2Ch 31:20-21, Lc 16:10, Rm 2:29, 1Co 4:5, 2Co 5:9, 2Co 10:18, 1P 1:7, Mt 25:34-40, Mt 25:46, Mt 10:40-42, Mt 24:47, Lc 12:44, Lc 22:28-30, Ap 2:10, Ap 2:26-28, Ap 3:21, Ap 21:7, Mt 25:23, Ps 16:10-11, Jn 12:26, Jn 14:3, Jn 17:24, Ph 1:23, 2Tm 2:12, He 12:2, 1P 1:8, Ap 7:17
Réciproques : Ne 7:2, Ps 111:10, Pr 22:29, Pr 27:18, Pr 31:25, Es 57:2, Mt 7:21, Lc 19:17, Jn 5:44, Rm 5:2, Rm 8:17, 1Co 3:14, 1Co 4:2, 1Co 4:17, 2Co 5:8, Ph 4:14, Col 1:7, 2Th 2:14, 1Tm 3:13, He 3:5, Jc 2:8, 1P 4:13, 3Jn 1:6, Ap 22:3
25:22 Lc 19:18-19, Rm 12:6-8, 2Co 8:1-3, 2Co 8:7, 2Co 8:8, 2Co 8:12
Réciproques : Pr 27:18
25:23 Mt 25:21, Mc 12:41-44, Mc 14:8-9
Réciproques : Ps 111:10, Pr 22:29, Mt 24:47, Mt 25:34, Jn 17:24, 1Co 4:2, 1Co 4:5, 1Co 4:17, 2Co 5:8, Jc 2:8, 1P 1:7, 1P 4:13
25:24 Mt 7:21, Lc 6:46, Mt 20:12, Jb 21:14-15, Es 58:3, Jr 2:31, Jr 44:16-18, Ez 18:25-29, Ml 1:12-13, Ml 3:14-15, Lc 15:29, Lc 19:20-22, Rm 8:7, Rm 9:20
Réciproques : Dt 1:27, 1R 20:40, 1Ch 13:12, Pr 20:4, Ez 33:17, Mt 25:44, Lc 19:21, 2Co 11:13
25:25 2S 6:9-10, Pr 26:13, Es 57:11, Rm 8:15, 2Tm 1:6-7, Ap 21:8
Réciproques : Lc 19:21
25:26 Mt 18:32, Jb 15:5-6
Réciproques : Gn 3:17, Pr 6:6, Pr 10:26, Pr 18:9, Pr 21:25, Mt 24:48, Lc 19:22, Rm 12:11, Tt 3:11, He 6:12, 2P 1:8
25:27 Lc 19:22-23, Rm 3:19, Jud 1:15, Dt 23:19-20
Réciproques : Gn 3:17, Ex 22:25
25:28 Lc 10:42, Lc 19:24
Réciproques : Mc 4:25, Lc 19:26

Notes de la Bible Annotée Neuchâtel

A savoir : les notes ne font PAS partie du texte biblique. Plus d'informations
Matthieu 25
  • 25.15 et à l'un il donna cinq talents, à l'autre deux, à l'autre un ; à chacun selon sa force particulière, et il partit. Voir sur la valeur du talent : Matthieu 18.24.
    - Dans la parabole rapportée par Luc, tous les serviteurs reçoivent la même somme à faire valoir. Ici les dons confiés sont individualisés selon la force particulière, c'est-à-dire selon la capacité et les moyens de chacun.
    - Ayant ainsi confié ses biens, le maître partit, ou, selon nos versions ordinaires, partit aussitôt, ce qui signifierait qu'il ne voulut gêner en rien la liberté de ses serviteurs, désormais responsables. Mais il nous parait préférable de joindre ce mot au verset suivant. (Voir la note.)
  • 25.16 Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla, les fit valoir, et il gagna cinq autres talents. Aussitôt il s'en alla et fit valoir ses talents ; il ne perdit pas un moment, sentant sa responsabilité, et combien le temps était précieux. Dès cet instant (grec) il travailla, opéra avec eux (avec les talents) et fit cinq autres talents.
    Telle serait la traduction littérale, exprimant toute l'énergique activité de ce serviteur. C'est ainsi qu'on dit dans la vie ordinaire : faire de l'argent.
  • 25.18 Mais celui qui en avait reçu un, s'en étant allé, creusa dans la terre, et y cacha l'argent de son seigneur. L'argent de son seigneur.
    Ces mots font ressortir combien étaient coupables la paresse et l'infidélité de ce serviteur.
  • 25.19 Or, après un long temps, le seigneur de ces serviteurs vient, et il règle compte avec eux. Il vient, il règle ; comme ces verbes au présent font sentir la solennité de l'action ! Pourtant, il ne revient qu'après un long temps, ayant laissé à ses serviteurs le temps nécessaire pour leur travail.
    Et comme ce retour du maître représente la seconde venue du Sauveur, on voit que Jésus ne l'annonce pas dans un avenir si prochain que le veut une certaine exégèse, (Matthieu 24.29, note) bien qu'il en laisse le moment parfaitement inconnu. (versets 24-36)
  • 25.20 Et celui qui avait reçu les cinq talents, s'approchant, présenta cinq autres talents, et dit : Seigneur, tu m'as remis cinq talents ; en voici cinq autres que j'ai gagnés. Le texte reçu, avec A, C, la trad. Syriaque, porte ici : que j'ai gagnés de plus.
    Ce dernier mot, qui du reste n'ajoute rien à l'idée, est omis par les meilleurs critiques. Il en est de même au verset 22.
  • 25.21 Son seigneur lui dit : Bien, serviteur bon et fidèle, tu as été fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beaucoup, entre dans la joie de ton seigneur. Les cinq talents confiés n'étaient pas si peu de chose ; mais le maître les désigne ainsi en comparaison de ce qu'il confiera encore de ses immenses richesses à ce serviteur qui s'est montré bon et fidèle.
    Que signifie dans la parabole, ce mot : la joie de ton seigneur ? Les uns ont pensé à la satisfaction que le maître éprouvait au sujet de ce bon serviteur, d'autres à quelque banquet ou quelque fête qu'il voulait instituer pour célébrer son retour.
    Le plus naturel est d'admettre qu'ici Jésus passe tout à coup de l'image à la réalité, et que cette joie, c'est la félicité et la gloire dont il jouit, et dans laquelle il introduit son fidèle serviteur. (Comparer Romains 8.17)
  • 25.23 Son seigneur lui dit : Bien, serviteur bon et fidèle ; tu as été fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beaucoup ; entre dans la joie de ton seigneur. L'approbation et la récompense sont exactement les mêmes pour les deux talents gagnés que pour les cinq. Le Seigneur ne les mesure pas à la grandeur des dons confiés, mais à la fidélité.
  • 25.25 et ayant craint, je suis allé, et j'ai caché ton talent dans la terre ; voici, tu as ce qui est à toi. Le langage de ce méchant serviteur est emprunté aux usages de l'agriculture. Il exprime même, sous deux formes différentes, son accusation contre son maître : vouloir moissonner sans avoir semé, et ramasser sans avoir répandu.
    Cette dernière image est empruntée à l'usage de battre le blé, dont on répand (grec disperse) les épis sur la terre, pour ramasser ensuite le grain dans le grenier.
    Le serviteur veut prouver à son maître qu'il est un homme dur, trop exigeant, injuste. Mais lui-même trahit le fond de son cœur, où il n'y a que de la crainte et point de confiance, point d'amour, point de sollicitude pour les intérêts de son maître. Il se place vis-à-vis de lui sur le terrain de la propre justice : ce qui est à toi. Il lui fait aussi le reproche sous-entendu de lui avoir trop peu confié. (Comparer Luc 19.20-26, note.)
  • 25.27 il te fallait donc porter mon argent aux banquiers, et à mon retour j'aurais retiré ce qui est à moi avec l'intérêt. Méchanceté et paresse, tels sont les deux vices que le maître voit dans le cœur et dans la conduite de son serviteur. Celui-ci les a abondamment dévoilés, soit dans sa manière d'agir, soit dans ses sentiments envers son maître. Ce maître ne réfute pas l'accusation portée contre lui, il l'admet (et il y a dans cette admission une ironie pleine de tristesse), mais pour en tirer aussitôt une conclusion (donc) tout opposée à la conduite du serviteur.
    En effet, même s'il était un homme dur et injuste, qui ne pût inspirer à son serviteur que de la crainte, celui-ci aurait dû, par cette crainte seule, faire valoir l'argent de son maître par des banquiers : séparant ainsi son bien de celui de son maître, il n'aurait pas, à proprement parler, fait de tort à celui-ci ; il aurait au moins réalisé cette justice à laquelle il en appelle.
    Cette pensée ressort finement du contraste formé par ces deux mots : ce qui est à toi, (verset 25) ce qui est à moi. (verset 27)
    On a donné de ce dernier trait : porter l'argent aux banquiers des explications plus ou moins arbitraires. Les uns ont vu dans ces banquiers des associations chrétiennes auxquelles le serviteur paresseux aurait pu confier les ressources qu'il ne voulait pas faire valoir lui-même ; d'autres, des chrétiens plus avancés, sous la direction desquels il aurait dû se placer.
    D'autres encore voient dans l'acte de porter l'argent aux banquiers, le renoncement à la profession chrétienne qui est commandé à ceux qui n'ont pas dans le cœur la foi et l'amour de leur Maître.
    M. Godet pense que la banque est "le trésor divin, et l'acte de dépôt, réclamé du serviteur, un état de prière dans lequel le serviteur, qui se croit incapable d'agir lui-même pour la cause de Christ, peut au moins demander à Dieu de tirer de lui et de sa connaissance chrétienne le parti qu'il trouvera bon." Il est peut-être prudent de ne pas presser ce détail de la parabole.
  • 25.28 Otez-lui donc le talent, et le donnez à celui qui a les dix talents. Donc, conséquence inévitable de l'infidélité.
    - Quand le Seigneur ôte à un homme le talent qu'il lui avait confié, il lui retranche par là tout moyen de travailler encore pour lui. Là commence le jugement qui va suivre.